2009…, l’année de tous les dangers ?

318 – Au moment de vous présenter, au nom de notre bureau, nos voeux de santé et bonheur pour cette nouvelle année, mon stylo bute sur le mot « prospérité », troisième souhait habituel, pour ne pas dire conventionnel…

La convention justement, parlons-en !

Elle paraît largement mise à mal, après une année blanche et l’accouchement très difficile des trois derniers amendements concernant la valorisation du C à 23 €, le secteur optionnel et la régulation démographique.

Certains considèrent même ces derniers comme morts-nés et seraient bien prêts à les jeter avec l’eau du bain.

Et pourtant n’oublions jamais que ces conventions, aussi imparfaites soient-elles, protègent largement notre exercice au quotidien contre les aléas législatifs et l’arbitraire technocratique. Comment résister sans elles par exemple aux sempiternelles discussions des PLFSS, qui sont autant d’occasions annuellement données à certains députés pour étriller la médecine libérale et plus particulièrement la médecine spécialisée libérale – trop souvent aiguillonnés en vérité par le trio infernal antilibéral que constituent les dirigeants de la mutualité, les urgentistes et le SAMU de France.

Mais l’année 2009 sera de surcroît marquée par la discussion puis la publication de la loi HPST.

Il serait trop long de reprendre ici les conséquences majeures induites par tous les articles contenus dans cette Loi, tant décriée parce que vue comme une « étatisation » par les uns et une « privatisation rampante» par les autres.

La vérité est sûrement entre les deux, sans pour cela que nous puissions être rassurés.

Elle contient pour nous, spécialistes libéraux, des enjeux majeurs : SROSS ambulatoire, accès aux soins, sanctions et limitation du secteur 2, régulation démographique, transformation des URML en URPS avec potentiellement un ou deux collèges de médecins spécialistes, refonte du dispositif FMC et EPP… La liste est longue, les textes sont brefs et synthétiques, renvoyant les applications pratiques à l’écriture des décrets. Là aussi les pièges sont nombreux.

Mais elle concerne également largement nos confrères hospitaliers, et notamment les plus jeunes d’entre eux dont l’inquiétude approche le paroxysme, en particulier pour ce qui concerne leurs futures conditions d’installation et d’exercice.

Ces attaques tous azimuts cristallisent toutes les angoisses et tous les mécontentements, conduisant de ce fait à la constitution d’un front commun de tous les médecins pour la journée d’action du 29 janvier.

Alors pour l’année 2009, ne faudrait-il pas souhaiter que se constitue enfin l’union sacrée de toute la profession médicale pour la préservation d’un système de soins équitable et de qualité, équilibré entre le public et le libéral? ■

Docteur Jean-François Thébaut, 23 janvier 2009