Bonne année 2010

328 – Bilan

Il faut reconnaître que l’année 2009 a été extrêmement contrastée :

noire d’un point de vue législatif avec deux lois HPST et LFS qui se sont révélées être de véritables outils de démolition de la médecine spécialisée – libérale et hospitalière – visée en outre par une multiplication de contraintes purement comptables ;

blanche d’un point de vue conventionnel sans aucune avancée tarifaire ni règlementaire et avec in fine la quasi certitude d’un règlement arbitral.

Mais Riche d’avancées et de projets pour la cardiologie avec la mise en oeuvre de plusieurs propositions du Livre Blanc comme, par exemple, les développements de la consultation de prévention en Cardiologie, de la télécardiologie, du « disease management ». Citons également l’agrément par l’HAS de notre structure d’accréditation « Cardiorisq » et la mise en place d’un partenariat exemplaire avec la principale structure représentative de nos patients : la FNAMOC.

Perspectives

Mais les menaces sont multiples. La régionalisation, pierre angulaire de la loi HPST, organise une déconcentration des décisions dont on peut craindre que, derrière ses objectifs peu contestables de rapprochement territorial, se cache en fait une volonté politique de division des forces représentatives professionnelles syndicales. Pour exemple les pleins pouvoirs donnés aux directeurs des ARS, faux satrapes locaux, mais véritables exécutants des décisions d’un Etat tout puissant, jacobin, ne délégant que les tâches « subalternes » aux autres intervenants, hier encore prédominants et paritaires. La nouvelle organisation de la FMC, ainsi qu’elle est décrite page 6 par Christian Ziccarelli, en est une autre illustration : exit les syndicats, exit l’HAS, exit la représentation professionnelle des CNFMC. Certes la création de la Commission Scientifique Indépendante (CSI) peut apparaître comme une reconnaissance éclatante de la légitimité des Conseils Nationaux Professionnels à l’identique de celui de Cardiologie. Mais l’organisme de gestion peut passer outre ses avis et, de surcroît, la DHOSS pourra reprendre la main, directement en région par les ARS, sans aucun contrôle pédagogique ni scientifique de ladite CSI. Mon propos n’est pas de remettre en question la légitimité de l’Etat dans la gestion d’un système de santé qui appartient à tous les Français. Ma crainte est celle d’une mise à l’écart de partenaires historiques sachant dialoguer et contractualiser, connaissant parfaitement les réalités de l’exercice professionnel des médecins et le vécu des patients, au profit de nouveaux « managers technocrates » peu coutumiers de la concertation et enfermés dans le moule de leurs certitudes.

La mise en place de l’organisation de la campagne de vaccination H1N1, excluant infirmières libérales, médecins traitants et pharmaciens d’officine, en est un exemple caricatural et angoissant pour l’avenir.