Paroles, paroles, paroles…

Chères Consœurs,
Chers Confrères,
Chers amis,

À l’approche des élections, il apparaît que les syndicats de médecins libéraux ne font pas mieux que les partis politiques. La campagne est faite essentiellement de promesses improbables et d’invectives envers les structures concurrentes. Nous sommes bien loin d’un débat d’idées ou chacun exposerait sa vision de la médecine libérale dans le contexte politique, sociologique et économique de 2015.

Le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux va se garder participer à ce spectacle désolant. Je me contenterai de rappeler quelques idées, qui devront, de façon incontournable, structurer la réflexion sur l’avenir, car je crois à l’avenir, de la cardiologie libérale.

Nous allons devoir prendre en compte, pêle-mêle :

– le changement sociologique du corps médical et l’évolution de sa démographie,

– la part croissante dans les dépenses de santé des maladies chroniques et du vieillissement dont la prise en charge est malheureusement mal adaptée au paiement à l’acte,

– la nécessaire évolution des modes de rémunération du médecin libéral,

– la nécessité d’un travail collaboratif avec les autres professionnels de santé libéraux pour limiter le recours à l’hospitalisation et imaginer l’entreprise médicale libérale,

– la réingénierie des métiers et des compétences, enjeu majeur que le corps médical doit prendre à bras-le-corps pour éviter le dépeçage du métier de médecin…

Voyez que les idées ne manqueraient pas à un vrai débat démocratique et transparent.

Un élément positif : dans les pays que le personnel politique, de droite comme de gauche, nous donne en exemples : la Grande-Bretagne et l’Allemagne, les revenus des médecins sont très significativement plus élevés que chez nous, aussi réfléchir à une politique des revenus ne doit pas être un tabou.

Dans l’immédiat, les cardiologues libéraux doivent suivre une consigne simple : voter pour les listes où sont, en position éligible, vos responsables régionaux et nationaux, partant du principe simple que personne mieux que les cardiologues ne pourra défendre la place de la cardiologie libérale.

N’hésitez pas à vous rapprocher du Syndicat, au niveau régional ou national, pour prendre les renseignements nécessaires car il est fort probable que sur les listes que vous recevrez, dans la majorité des régions, la spécialité des candidats ne sera pas précisée.

Faire élire des cardiologues est indispensable, dans un premier temps pour professionnaliser les futures unions régionales et, dans un second temps, pour peser sur les négociations conventionnelles de 2016, qui vont dessiner le futur paysage de la médecine libérale.

Soyez vigilants et, début octobre, dès que vous recevrez le matériel électoral faite le nécessaire et idéalement renvoyer votre vote par retour de courrier.

Grâce à nous tous, la cardiologie doit participer à l’émergence d’une pratique médicale adaptée à ce siècle tout en gardant des caractéristiques d’entreprise libérale.

Très amicalement.

Docteur Eric Perchicot,
Président.




Finies les vacances…

Chères Consœurs,
Chers Confrères,
Chers amis,

C’est la rentrée ! Comme tous les ans, la remise en route est plus ou moins facile, d’autant que les échéances qui nous attendent sont importantes et ne doivent pas être négligées.

La première échéance, chronologiquement, est liée à la loi sur l’accessibilité des locaux recevant du public qui nous impose, je vous le rappelle à nouveau, de déposer avant le 27 septembre prochain un Agenda D’Adaptation Programmée (AdAp) qui décrit les travaux à effectuer pour être en conformité avec la loi, et vous octroie trois ans au plus pour les effectuer. L’ensemble des syndicats médicaux a demandé un moratoire aux pouvoirs publics, légitime car beaucoup d’institutions publiques ont jusqu’à 2020 pour respecter la loi, mais pour l’instant la date du 27 septembre reste valide et, théoriquement, dès le lendemain des pénalités peuvent s’appliquer aux établissements n’ayant pas respecté la réglementation. En pratique, remplissez le formulaire ((http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_Reussir_accessibilite.pdf ou http://www.e-lettre.developpement-durable.gouv.fr/dma–la-lettre-de-la-dma-/annee-2015/lettre-de-l-ad-ap-n–5—16-juin-2015/rubrique26735.html et www.lecardiologue.org) et déposez-le en mairie ou en préfecture avant le 27 de ce mois.

La deuxième échéance, c’est le 12 octobre, date des élections pour le renouvellement des Unions Régionales des médecins, étape qui ne doit pas être négligée car, la loi de santé, qui va être votée, donne des prérogatives et des pouvoirs très importants aux Agences Régionales de Santé pour organiser la prise en charge médicale dans les territoires. Les URPS seront donc en première ligne pour défendre les intérêts de la médecine libérale ambulatoire. Il faut voter, le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux a obtenu que nombre de nos responsables régionaux soient en bonne position sur les listes. En effet, il faut impérativement professionnaliser les URPS pour qu’elles puissent faire face efficacement aux fonctionnaires des ARS. Or, je ne le répéterai jamais assez : seuls les cardiologues libéraux sont à même de défendre notre pratique et nos intérêts. L’objectif est simple et clair : il faut que dans chaque région, au moins un cardiologue ayant une sensibilité syndicale soit élu. Quand début octobre vous recevrez le matériel électoral, comme moi, vous scruterez les listes pour trouver des noms connus. N’en restez pas là, votez pour la liste où vous verrez un cardiologue issu du SNSMCV en bonne position. C’est ainsi que le Syndicat national, informé dans chaque région, pourra au mieux défendre l’intérêt de tous. En pratique, dès que vous recevrez le courrier (a priori, la première semaine d’octobre), ne le mettez pas de côté, votez par retour de courrier.

Enfin, troisième échéance : l’obligation au 1er janvier 2016, d’avoir proposé à vos salariés (à temps plein comme à temps partiel) une complémentaire santé. Une fois encore, n’attendez pas le dernier moment car, pour chaque salarié déjà en place, liberté est laissée d’accepter ou pas. Il vous faut donc, en tant qu’employeur, bien éclairer ce choix et il n’est pas certain que tous vos salariés souhaitent adhérer à ces contrats groupe.

N’hésitez pas à contacter vos responsables régionaux ou le Syndicat national en cas de difficultés ; nous ferons tout notre possible pour vous aider.

Il est loin le temps où nous occupions la quasi intégralité de notre temps, à soigner nos patients…

Bonne rentrée à toutes et tous,
Très amicalement.

Docteur Eric Perchicot,

Président.




Et une nouvelle structure, une !

Tandis que la concentration des agences sanitaires est attendue, un décret du 2 septembre dernier crée un nouvel organisme : le Conseil national consultatif pour la biosécurité. Rattaché au ministère de la Défense et présidé par le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité Nationale, ce conseil rassemble des scientifiques et des autorités de l’Etat et a pour mission d’éclairer les pouvoirs publics, la communauté scientifique et la population sur les bénéfices et les risques que présentent les progrès de la recherche en sciences de la vie.




Démission du président de la HAS

Selon nos confrères de l’agence APM, le président du Collège de la Haute Autorité de Santé (HAS), dont le mandat s’achevait le 31 janvier prochain,  aurait donné sa démission pour des raisons personnelles. La date de son départ effectif  n’était pas connue à l’heure du bouclage de ce numéro. Spécialiste d’onco-hématologie, chef du service d’hématologie du CHU de Nantes de 1984 à 2008, Jean-Luc Harousseau (67 ans) avait été nommé à la présidence de la HAS par Nicolas Sarkozy en 2011 pour un mandat de six ans. Depuis février 2014, il était également président de la Commission Evaluation Economique et de Santé Publique (CEESP).




Changement de statut pour l’IRDES

L’Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé (ex-CREDES) qui avait jusqu’à présent le statut d’association loi de 1901 devient un Groupement d’Intérêt Public (GIP), suivant le vœu de son conseil d’administration qui souhaitait ainsi le « sécuriser et le pérenniser ». Outre ses membres traditionnels – Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS), Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole (CCMSA), Caisse Nationale du Régime Social des Indépendants (RSI) – l’IRDES accueille deux nouvelles institutions : l’Etat, représenté par la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) et la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA).




Claude Evin prend la robe 

L’ex-ministre de la Solidarité, de la Santé et de la Protection sociale de 1088 à 1991, l’ex-président de la FHF de 2004 à 2009 et l’ex-directeur de l’ARS Ile-de-France rejoint le cabinet d’avocats d’affaires international DLA Piper au sein duquel il conseillera les professionnels et les établissements de santé dans les domaines de l’appui stratégique, l’organisation sanitaire, les coopérations, le droit des établissements et des professions médicales et le droit de la responsabilité.




Une filière spéciale pour les déserts médicaux ?

Le député PS de Haute-Garonne Gérard Bapt propose d’augmenter de 10 % le numerus clausus pour l’affecter à une nouvelle filière aménagée à l’université lors de la Première Année commune aux études de Santé (Paces). Les étudiants obtenant des moyennes frisant 13,5 ou 14 sur 20 et devant, soit renoncer à leurs études médicales, soit les poursuivre dans un autre pays de l’Union Européenne, y seraient admis moyennant un engagement à exercer pendant 8 ans dans un territoire médicalement défavorisé. Le CNPS flaire la fausse bonne idée et « s’interroge sur les conséquences, notamment en termes de qualité des soins et de visibilité pour les patients, de la mise en place d’un système de diplômes à géométrie variable pour une même profession ».




Juppé bat sa coulpe

Invité aux Rencontres régionales de La Baule organisées par l’URPS, l’ancien premier ministre a fait exprimer ses regrets aux médecins libéraux concernant la réforme qu’il a initiée en 1995, les fameuses « ordonnances Juppé », qui instauraient notamment un dispositif de sanctions financières collectives pour les dépassements de certains. « Oui, il y avait des erreurs dans la réforme que j’ai présentée. Nous ne nous sommes pas compris parce que je ne vous ai pas suffisamment parlé et parce que je ne vous ai pas suffisamment écoutés. Je ne reproduirai pas cette erreur ». Celui qui se voit futur Président de la République aurait tout aussi bien pu ajouter : « Je vous ai compris, votez pour moi » !




27e congrès du CNCF

Programme – Abstraits – Marseille – 22-24 octobre 2015

Programme
Synopsis
Abstracts

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