Soutien aux internes en grève

Les organisations représentant les cardiologues français, qu’ils soient Universitaires, Hospitaliers ou Libéraux expriment leur soutien unanime aux internes en grève à partir du 18 avril, pour demander un aménagement de la maquette de leur diplôme de spécialité permettant une formation à 5 ans et le maintien des postes de post-internat, nécessaires notamment pour la formation aux surspécialités.




Un décret réglemente l’activité libérale à l’hôpital

En application de la loi de santé de 2016, un projet de décret entérine l’interdiction d’exercer une activité libérale à l’hôpital public aux praticiens non conventionnés.

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La CSMF prône une fédération des CPTS

L’assemblée générale de la CSMF a arrêté ses priorités pour l’année 2017.

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La quadrature du cercle de la médecine de demain

L’accélération numérique est sans pareil dans le monde médical où la technologie n’a pas d’équivalent dans l’interconnexion qui lie l’infiniment petit (N ou nanotechnologies), la fabrication du vivant (B ou biotechnologies), les machines pensantes (I ou informatique) et l’étude du cerveau humain (C ou sciences cognitives), appelée plus communément NBIC.

Intelligence artificielle, thérapie génique expérimentale, impression 3D d’organe, gestion algorithmique du big data en santé, tous ces mots nous tombent dessus comme un livre ouvert de science-fiction. Que vont devenir la science et la médecine à l’horizon 2020, c’est-à-dire demain ?

Des voix s’élèvent pour s’attacher à la relation sociale du médecin avec son patient, et d’autres déplorent déjà que la science n’aille pas assez vite. La route du progrès numérique est-elle inéluctable ? Oui, forcément, mais avec des nuances cependant sur notre capacité de discernement à faire le tri entre ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas. En d’autres termes, où et quand s’arrête l’ire contre notre proximité avec la « machine » et la robotisation de la pensée qui ne devra jamais remplacer la relation sociale qu’a le médecin avec son patient, l’émotion et la conscience étant typiquement et uniquement humaines grâce à nos corps et nos… pensées.

Peut-on juste contrer le progrès du numérique, non pas pour s’y absoudre, mais pour qu’il nous aide simplement à révéler des pathologies, à nous aider dans notre quête de soigner nos patients ? Bien sûr, mais est-ce également l’avis des chercheurs qui n’ont pas l’état d’esprit d’un médecin face à son patient ? Nous sommes aujourd’hui dans un porisme qui nous oblige à nous interroger sur notre futur, à nous demander si nous devons nous attacher à rester tel un lamaneur à nos convictions ou si nous devons lâcher du lest sur les algorithmes qui sillonnent notre vie.

Notre dernier numéro consacré à la réalité augmentée est l’une des conclusions à ce thème de savoir où commence la virtualité de notre démarche et où devons-nous l’arrêter. En prenant l’exemple du travail d’une équipe brésilienne sur la modélisation en 3D d’un fœtus et son intégration dans une application de réalité virtuelle a permis à certains de franchir un peu trop rapidement le pas (Revue The Telegraph) que « les parents pouvaient interagir avec leur bébé » (sic).

Attention donc à ce que le virtuel ne dépasse pas le réel. Le numérique a par contre beaucoup à nous apporter dans la formation, le diagnostic, la génomique, l’IoT (1)…

1. La médecine prédictive

Depuis plusieurs années, on parle de médecine prédictive, jusqu’à faire un sondage d’opinion sur cette technologie (79 % des Français favorables au recours de la médecine prédicitive) (2), intéressant de près les complémentaires santé. Selon l’adage « Mieux vaut prévenir que guérir », les progrès accélérés qu’ont connu la connaissance de la génomique et l’émergence du big data, la multiplication exponentielle d’informations génomiques, cliniques et issues de l’expérience en vie réelle ont permis d’analyser et de rassembler des informations de nature totalement différentes et de créer ainsi des modèles de prédiction beaucoup plus efficaces et pertinents.

Cette médecine prédictive permettra à termes de procéder à des soins préventifs ou des contre-indications…

2. La génomique

Depuis l’identification du premier ADN en 1869 et les progrès de la recherche en génétique aujourd’hui, le gouffre est abyssal, et nous sommes capables de décoder le génome humain de manière extrêmement rapide et efficace. Les techniques de séquençage à haut débit ont spectaculairement réduit le coût de l’analyse de l’ADN humain, au point que des entreprises proposent des dépistages pour des maladies ou conditions spécifiques aux particuliers ou des offres de séquençage « global » couvrant l’ADN entier (Google participe à cette technologie).

3. La télémédecine

Les déserts médicaux sont un sujet sensible, particulièrement en ces temps d’élection présidentielle. La télémédecine n’est pas récente et est définie par plusieurs types d’actes médicaux.

Cette dernière croit également au développement rapide de la téléconsultation pour pallier le problème des déserts médicaux.

Face aux déserts médicaux qui ne cessent de grandir, la télémédecine permet aux médecins de se connecter à leurs patients pour des consultations à distance (et inversement). Grâce à un système de visioconférence et à l’aide de ses données personnelles de santé, le praticien peut s’entretenir avec son patient d’où il veut et à n’importe quel moment. Les enjeux sont énormes : puisque les estimations indiquent plusieurs milliards d’euros d’économie de frais de santé et un nombre important de vies sauvées.

Cette opportunité semble une solution idéale, notamment lorsque l’on pense à l’isolement des personnes âgées, et en sachant que 63 % des Français se déclarent favorables aux échanges d’emails sécurisés avec les professionnels de santé. De plus, 32 % se montrent favorables à la téléconsultation.

4. L’IoT ou Internet des Objets

Nous sommes ici dans le domaine de la prévention et du suivi. Les IoT sont aujourd’hui une réalité, même si certains n’ont qu’un usage strictement personnel, d’autres sortent du bois et deviennent la liaison santé entre le patient et son médecin. L’Ufcv réalise une étude préliminaire sur des hypertendus chroniques avec comme objectif la faisabilité et l’acceptabilité des objets connectés.

Le suivi permettra aux patients connectés de gérer leur santé au quotidien. Donc une autonomie responsable et un moindre coût pour la société. La Mutuelle Générale y voit d’ailleurs une « révolution de notre quotidien qui permettra un diagnostic précoce des maladies et donc un meilleur traitement. » D’autres assureurs ont lancé un « Guide de santé connectée » (Harmonie Mutuelle) ou remboursent les objets connectés dans leurs forfaits de prise en charge.
Pascal Wolff

(1) serenite-belenos. 

(2) deloitte.com.




La ville des tempêtes

1595, Marseille s’embrase : comme naguère au moment du conflit entre César et Pompée ou, plus tard en s’opposant frontalement à Louis XIV, la ville choisit bien mal son camp. Là, avec à sa tête deux hommes dévorés d’ambition, elle se dresse contre Henri IV, ce roi hérétique, qu’elle refuse obstinément de reconnaître comme son souverain légitime.

L’Europe a les yeux fixés sur la cité rebelle ; à qui ces fous de Dieu livreront-ils le grand port convoité ? A Philippe II d’Espagne, qui aimerait prendre ainsi en tenailles le royaume de France ? Au duc de Savoie ? Au grand-duc de Toscane ? Marseille deviendra-t-elle une République, à l’égal de Gênes ou Venise ?

C’est dans ce contexte explosif que le chevalier Thibault de Cervières, après des années de captivité chez les pirates barbaresques, regagne sa ville natale qu’il ne reconnaît plus.

De même,  personne ne reconnaît ce revenant qui avait disparu depuis si longtemps et que l’on avait déclaré mort. Va-t-il réussir à retrouver sa famille, son rang et la place qu’il estime être la sienne dans la cité phocéenne ?

Cet ouvrage, qui mêle habilement l’aventure romanesque d’un héros en quête d’identité à un épisode inattendu de l’histoire de Marseille, se laisse lire d’une seule traite, tant il est enlevé et même palpitant.

Son auteur, Jean Contrucci, longtemps journaliste pour les quotidiens de la ville, a écrit par la suite de nombreux romans historiques à succès dont la série « Les nouveaux mystères de Marseille ».

Hautement recommandé à tous ceux qui ont besoin d’un peu de détente après la consultation prolongée (et indispensable) du livre ci-dessus.

Auteur : Jean Contrucci

Editeur : HC éditions

Pagination : 410 pages

Prix public : 19,00 € (format Kindle : 12,90 €)




Livre : L’essentiel en cardiologie

Comme le précise l’auteur, cette deuxième édition de L’essentiel en cardiologie n’est pas une simple mise à jour mais une révision complète de la première édition, enrichie de nouveaux chapitres et de multiples références aux nouvelles visioconférences qui se trouvent sur le site de la cardiologie francophone (www.cardiologie-francophone.com).

Dans sa préface, le professeur Jean Acar insiste d’ailleurs sur l’originalité de l’ouvrage qui expose, à chaque chapitre, les points litigieux et les recommandations récentes des sociétés savantes sur les conduites à tenir et qui utilise, en même temps, les nouvelles potentialités offertes par les techniques multimédia : dans cet esprit, des films témoignant des avancées techniques en cardiologie sont visibles sur le site dédié qui présente également des conférences d’experts et s’est doté de liens avec des sites de formation ou d’utilité pratique.

Le principal intérêt de ce livre, monumental par son volume et par la quasi-exhaustivité des sujets traités, est de pouvoir consulter en peu de temps le support théorique qui sous-tend la pratique : les conduites à tenir, les mesures à effectuer, les valeurs-seuils recommandées par les sociétés savantes, les arbres décisionnels à suivre, les examens complémentaires à demander, les facteurs de gravité à rechercher …Tout ce qui permet d’optimiser et sécuriser l’exercice en cabinet en se conformant aux recommandations des sociétés savantes, afin de combler le fossé entre pratique idéale et pratique réelle.

L’architecture de l’ouvrage a été conçue pour permettre de trouver rapidement les sujets recherchés.

L’auteur, François Boustani, est cardiologue en région parisienne ; ancien attaché en cardiologie à l’hôpital Tenon et à l’hôpital Bichat, il a créé en 1999 le site de la cardiologie francophone indiqué plus haut, qu’il anime encore aujourd’hui. Il a publié un livre « La circulation du sang/entre Orient et Occident, histoire d’une découverte » qui a reçu trois prix littéraires prestigieux dont le prix Charles Sournia de l’Académie nationale de médecine.

Auteur : François Boustani

Editeur : Sauramps Médical

Pagination : 750 pages

Prix public : 98,00 €




Entretien Claude Le Pen

L’économiste de la santé Claude Le Pen souligne les conséquences néfastes de la non-convergence des tarifs qui devait accompagner la T2A.

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François Godineau nommé « expert de haut niveau »

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Le coût plus élevé du public une nouvelle fois démontré

A la demande du Bloc et de l’Union collégiale des chirurgiens, médecins et spécialistes français, Jean-Marc Aubert, ancien directeur délégué à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) et aujourd’hui dirigeant de IMS Health, a réalisé une étude sur les différences de coûts entre les secteurs public et privé.

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Le SML craint le report des revalorisations

Le rythme des dépenses du régime général poursuit une croissance soutenue puisque pour le seul mois de janvier, elles ont progressé de 3,8 % par rapport à janvier 2016.

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Jean-Luc Baron, réélu président de la Conférence Nationale des CME de l’hospitalisation privée

Le Dr Jean-Luc Baron, président de la Conférence Médicale d’Etablissement (CME) de la clinique Clémentville à Montpellier, vient d’être réélu à la présidence de la Conférence Nationale des Présidents de CME de l’Hospitalisation Privée (CNPCMEHP). Elu pour la première fois à la présidence en 2010, il entame son troisième mandat, d’une durée de trois ans. 

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Ni libéraux, ni usagers au collège de la HAS !

Le nouveau collège de la Haute Autorité de Santé (HAS), présidé par l’onco-hématologue Agnès Buzyn, comprend Anne-Marie Armanteras de Saxcé, actuelle DGOS, Christian Thuillez, ancien président de la conférence des doyens,

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Entretien Lamine Gharbi (FHP)

Pour le président de la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP), l’inégalité de traitement dont est victime le secteur privé a des conséquences néfastes : fermetures de cliniques, gel des investissements, suppressions d’emplois et blocage salarial. 

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Insécurité : pour les syndicats, il est urgent d’agir

En février dernier, après le drame de Nogent-le-Rotrou, la CSMF a écrit à la ministre de la Santé et au ministre de l’Intérieur pour leur rappeler que « l’heure n’est plus à des réflexions et à des réunions, elle est à l’action ! ».

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Les chiffres clés

  • L’hospitalisation privée constitue 25 % des capacités hospitalières, assure 34 % de l’activité et représente 17 % des dépenses d’assurance maladie.
  • Elle effectue 54 % de la chirurgie, 66 % de la chirurgie ambulatoire.
  • 42 000 médecins partenaires, dont 89 % en libéral.
  • 95 % des établissements sont certifiés par la HAS. En 2013, sur les 59 établissements ayant obtenu le meilleur niveau des 3 certifications, 43 étaient issus du secteur privé.



Besoin d’un nouveau souffle

Nous allons être appelés à élire le nouveau Président de la République. Jamais cette élection majeure de la Ve République ne se sera déroulée dans un contexte aussi mouvant qu’incertain.

À l’étranger les électeurs se sont ingéniés à démentir tous les sondages. En Grande-Bretagne le Brexit s’est imposé, aux États-Unis l’élection de Donald Trump paraissait improbable tout comme en Italie le départ de Matteo Renzi. Et pourtant tout cela est arrivé.

En France, pour la première fois, un président sortant n’est plus en capacité de se présenter. Les élections primaires ont, elles, sorti de l’échiquier un ancien président et deux anciens premiers ministres. Les affaires viennent perturber le déroulement de l’élection et creusent le fossé entre la nation et ses élus.

Comment s’étonner de cette situation après trente ans de promesses non tenues par nos élus, un état qui se désagrège moralement et financièrement, et de plus en plus de Français en situation précaire.

Peut-on déceler un sursaut à la lecture des programmes des candidats dans le domaine de la santé ?

Certes les approches se différencient sur plusieurs points. Rationnement des dépenses hospitalières contre relance des recrutements et des investissements, création d’une armée de médecins généralistes fonctionnaires contre maintien d’une médecine libérale, un secteur 2 préservé, encadré ou aboli, les complémentaires santé refondées ou dissoutes, le tiers-payant  généralisé supprimé, maintenu, ou même généralisable pour un candidat !

Tous se rejoignent pour rembourser à 100 % lunettes, soins dentaires et prothèses auditives sans d’ailleurs préciser le financement et les conditions de prise en charge.

Tous veulent des MSP, certes plus ou moins étatisées selon la sensibilité politique, ainsi élevées en nouveau dogme de l’organisation de la médecine sans ne s’être jamais posé la question de leur modèle économique, leur impact sur les territoires et leur efficience quand on sait qu’elles réduisent le recours aux médecins spécialistes et qu’il s’agit là d’un facteur de dégradation du système de soins.

Enfin force est de constater que les lois Bachelot et Touraine ne sont pas remises en cause et qu’on a du mal à voir la médecine libérale, dans toutes ses composantes généralistes et spécialistes, placée au cœur de l’organisation du système de santé dans les territoires aux côtés d’établissements de santé recentrés sur leurs missions d’excellence.

Manifestement si certaines mesures sont intéressantes nous sommes loin de ce virage qui permettra à notre pays riche de créativité et d’initiatives locales innovantes, en médecine comme ailleurs de se libérer de son carcan étatique.

Le prochain président aura la lourde responsabilité de rétablir la confiance et de libérer les énergies, de laisser le pays respirer…




L’insécurité des médecins est en augmentation

En 2016, l’Observatoire de la sécurité de l’Ordre a enregistré 968 déclarations d’incidents. C’est le nombre de déclarations le plus important depuis 2003, année de la création de cet Observatoire

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Etude critique de la mort de la Vierge

Je vous propose de faire l’analyse d’une œuvre, La Mort de la Vierge, un des tableaux majeurs de Caravage, conservé au Louvre, en vous citant les commentaires depuis ses contemporains, peintres ou amateurs, jusqu’à nos jours. Cette étude repose en grande partie sur le livre de Berne Joffroy paru en 1959 qui reprenait tous les écrits publiés sur l’artiste.

La mort de La Vierge de Michelangelo Caravaggio (1573-1610), sa dernière œuvre romaine avant sa fuite pour Naples, fit l’objet depuis sa création entre 1605 et 1606 de nombreux écrits jusqu’à son départ pour l’Angleterre. Le commanditaire Laerzio Cherubini (1550-1626) originaire de Norcia « conservateur » de Rome, éminente figure juridique du Vatican, occupait des charges multiples dans l’administration du pape. Il publia un recueil de bulles pontificales « Bollarium Roamnum ».

Cette immense toile, la plus grande peinte par l’artiste à l’époque, devait surmonter l’autel de la chapelle dont il assurait le patronage dans l’église nouvelle de Santa Maria della Scala construite à Rome dans le quartier pauvre du Trastevere. Le contrat du 14 juin 1601 entre « Marissi de Caravaggio pictor in Urbe [… et] illustri et admodum excellenti domino Laretio Cherubino de Nursia » précisait qu’il devait réaliser une composition « in quo quidem quadro dipingere similiter promisit mortem sive transitum Beatae Mariae Virginis ».

Il reçut à la signature la somme de 50 écus. Le délai imparti était d’un an. Laerzio Cherubini avait défini le sujet, la grandeur du retable et avait imposé l’acceptabilité d’une esquisse. Caravage logeait selon l’acte chez le cardinal Mattei (aujourd’hui palais Caettani), après avoir été recueilli pendant plusieurs années par le Cardinal del Ponte.

La célébrité récente de l’artiste, l’habitation romaine du donateur proche de l’église Saint-Louis-des-Français où il avait probablement vu dans la chapelle Contarelli les deux grandes peintures sur la Vocation de Saint Mathieu et le Martyre de Saint Mathieu, peuvent expliquer cette commande au peintre. Le Marquis Vincenzo Giustianiani « banquier à l’occasion » de Laerzio Cherubini et de l’église put aussi intervenir. Appelé comme expert il fixa le prix définitif. L’église Santa Maria della Scala « édifiée à partir de 1592 par Tolomeo Gallio cardinal de Côme avait été affectée à l’ordre des Carmes déchaussés en 1597 ».

La date de réalisation de l’œuvre reste mal définie, entre 1605 et 1606, la dernière avant sa fuite vers Naples. Il n’y a aucun document qui permette de l’affirmer, notamment de trace de paiement plus tardif. Ce délai de 4 ans entre la commande et sa finition serait lié à l’absence de l’achèvement de la chapelle. Le Pape Paul V leur accorda le privilège de célébrer la messe des morts le 22 mais 1606. Il sera rendu effectif le 24 juillet suivant. Caravage n’aurait commencé à peindre qu’a partir du moment où il était certain de la fin des travaux. Stéphane Loire émettait aussi comme autres raisons, l’activité importante de l’artiste à Santa Maria del Populo, Santa Maria in Vallicella. Il devait aussi répondre de ses actes à la justice.

Exposée La mort de la Vierge provoqua un scandale, refusée par les Carmes ou par Laerzio Cherubini. Giulio Mancini le médecin du pape Urbain VIII rapporta ce rejet pour la première fois dans une lettre adressée à son frère Deifebo le 14 octobre 1606. Mise en vente, il tenta de l’acquérir pour l’installer dans sa chapelle familiale à Sienne. Le cardinal Tolomeo Gallio a pu aussi intervenir dans ce refus.

Sur les conseils de Pierre-Paul Rubens, le duc de Mantoue Vincenzo Gonzague l’acheta pour enrichir sa galerie. Les lettres du 17 et 24 février de l’ambassadeur ducal à Rome Giovanni Magno au chancelier des Gonzague, Annibale Chieppo, retraçaient le rôle du jeune peintre flamand présent alors à Rome et notamment pour l’évaluation du prix.

Giovanni Magno soulignait dans la première lettre son incompétence à juger la composition qu’il ne semblait guère apprécier. Dans la deuxième, l’ambassadeur restait toujours dubitatif « le tableau proposé par M. Pierre-Paul a été accordé à deux cent quatre vingt écus d’argent […] C’est là, peut-être une preuve de la qualité du tableau, puisqu’il n’a pas été discrédité pour être hors des mains du peintre et pour avoir été refusé par l’église à laquelle il avait été donné ». Le 31 mars, l’achat conclu, le tableau remis était prêt à l’envoi. Il quitta Rome le 28 avril 1607 pour Milan après l’intervention de Rubens, commissionné de 20 écus. Il l’avait emballé dans une caisse adaptée « pour l’assurer contre tout dommage ». Il passa ensuite au fils du duc, Ferdinando jusqu’à sa mort en 1727, puis à Jacques 1er d’Angleterre qui acquit l’ensemble de la collection « sans doute le plus prestigieux rassemblement de peintures “modernes” qui se trouvait alors en Europe ». Après le jugement du roi pour haute trahison et son exécution le 30 janvier 1649, Everhard III Jabach, le plus célèbre collectionneur de dessins du XVIIe siècle, « à la personnalité ambiguë de marchand et de curieux », acheta La mort de la Vierge pour la vendre à Louis XIV en 1671, sans doute dans le second lot. Exposée dans le Cabinet du roi aux Tuileries au XVIIIe siècle elle fut envoyée à Versailles où elle resta jusqu’en 1793, date de la création du Museum central des Arts du Louvre où elle retourna pour ne plus le quitter.

Cette œuvre majeure dans l’art de Caravage à la composition originale et novatrice, voire révolutionnaire, pose plusieurs questions auxquelles nous tenterons de répondre : les raisons expliquant le choix du sujet par les Carmes déchaussés, son rapport avec la vie de l’artiste et le contexte artistique de l’époque. Nous étudierons le regard porté par les contemporains, puis celui des historiens d’art lors de la redécouverte de Caravage à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, en nous attachant particulièrement au regard des peintres. Enfin, après une approche iconographique nous essaierons d’expliquer pourquoi La mort de la Vierge fut rejetée, en nous demandant si au-delà du naturalisme il ne s’agit pas d’une composition profondément religieuse en accord avec la Contre-Réforme.

Dans une pièce dénuée de mobilier couverte par un plafond charpenté, la Vierge étendue obliquement repose sur une simple planche de bois faisant office de lit. La tête tournée vers la gauche est appuyée sur un coussin où s’étend son bras gauche qui fait un angle droit avec son corps, sa main tombant au delà du bord. Les yeux sont fermés, le ventre gonflé et le visage bouffi, la couleur cadavérique de la peau signent la mort. Sa main droite s’appuie sur sa poitrine. Elle porte une robe rouge qui rappelle le grand rideau rouge dans le tiers supérieur du tableau dont un pan tombe à angle droit au dessus de la tête des personnages disposés à droite de Marie.

Dans l’angle formé par son bras gauche une femme en grande affliction, Marie Madeleine, est assise sur une chaise devant un simple bassin en cuivre. Repliée sur elle-même elle essuie ses larmes avec un torchon qui lui masque le visage. « Le peintre grec Timanthe qui se sentait incapable de trouver une expression adéquate à la douleur d’Agamemnon, avait caché son visage dans sa représentation du sacrifice d’Iphigénie ».

A proximité les apôtres, certains dans l’obscurité à peine visibles, expriment par leur gestuelle une grande tristesse silencieuse. Difficilement identifiables, leur douleur se manifeste par des expressions variées. L’un d’entre eux penché sur le corps de la Vierge pleure les deux poings serrés sur les yeux, sans doute Pierre. Un autre accroupi aux pieds de la Vierge se cache les yeux. Debout derrière la tête de la Vierge Jean se tient le visage avec la main gauche dans le geste de la mélancolie. Ceux à l’arrière montrent des gestes moins marquants de tristesse. Ils ne regardent pas Marie, trois d’entre eux discutent. Un dernier dans la pénombre lève la tête les yeux fermés. Les couleurs sombres, l’ocre de leur manteau accentuent l’impression d’immense désolation qui envahit la pièce.

Venant de la gauche et tombant d’une fenêtre haute un faisceau lumineux se reflète sur les crânes chauves des apôtres, le cou de Jean et de Marie Madeleine, pour illuminer la Vierge. Elle est la plus franchement éclairée, son cou, sa joue droite, ses narines et ses paupières closes sont en pleine lumière tandis que le reste de son visage et ses cheveux ébouriffés restent dans l’ombre. « Le peintre a mêlé les vêtements contemporains des personnages féminins aux tuniques antiquisantes des apôtres ». Une composition marquée par l’absence de surnaturel où rien ne laisse supposer l’Assomption, une représentation du quotidien sans artifice d’une femme du peuple morte entourée de sa famille et de ses amis.

La présence énigmatique de ce grand rideau rouge accroit le caractère tragique de la scène. Elle évoque le théâtre, ces représentations des Mystères qui réunissaient tous les habitants d’un village à l’occasion d’une fête paroissiale. Caravage dans sa Lombardie natale assista certainement à ce type de festivité.

L’Ordre des Carmes déchaussés ou Ordre des Frères déchaux né de l’Ordre du Carmel à la fin du XVIe siècle, réformé par Saint Jean de la Croix, appartient à l’Ordre des Frères Mendiants. Ils consacraient leur vie à la prière silencieuse et allaient pieds nus dans des sandales d’où leur nom. La théologie du Carmel est centrée « sur la mort, la résurrection et l’implication de la Vierge dans ces deux issues ». L’ordre du Carmel, appelé aussi  « ordre de la Vierge », est placé, depuis toujours, sous la protection de la Mère de Dieu, et consacré à son service. En 1597, le pape met l’église Santa Maria della Scala à leur disposition pour fonder le couvent della Scala. Elle ne possédait avant l’agrandissement de 1667-1670 que de trois chapelles de chaque côté : la première chapelle à gauche était vouée au don du scapulaire  par la Vierge à Saint Simon Stock, la deuxième à la mort de la Vierge et la troisième à une crucifixion. Simon Stock, prélat de l’ordre du Carmel inquiet sur l’avenir de son ordre invoqua la Vierge. Elle lui apparut le 16 juillet 1251, tenant dans sa main un scapulaire, qu’elle lui tendit en disant « Mon Fils, reçois ce vêtement de ton Ordre, comme signe spécial de Ma Confraternité. C’est le signe du privilège que j’ai obtenu pour toi et pour tous les enfants du Carmel. Celui qui meurt, revêtu de cet habit, demeurera préserver du feu éternel. C’est un signe de salut, de protection contre le danger, une garantie de paix et d’alliance éternelle ». Que la chapelle, dédiée à la messe des morts représentait une « transitum Beatae Mariae Virginis », s’explique par cette dévotion à Marie et le lien entre sa mort et celle des Carmes.




Les bénéfices de la prise de rendez-vous en ligne

Moins de rendez-vous non honorés, gain de temps et d’efficience sont les principaux avantages mis en avant par les médecins dans une étude menée par l’URPS d’Ile-de-France.

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Artériopathie diabétique

Coordination – Serge Cohen
1. Les spécificités de l’artériopathie diabétique et le choix des explorations

2. L’ischémie critique du diabétique : expression clinique, thérapeutiques médicales et perspectives

3. Prise en charge chirurgicale et endovasculaire

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Les cliniques au bord de l’asphyxie

Avec la nouvelle baisse des tarifs annoncée par le Gouvernement pour 2017, la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) craint que ne soit atteint « un point de non-retour », soulignant que plus de 30 % des cliniques « sont dans le rouge » et que 63 % des établissements (dont 69 % en MCO) « se trouvent en dessous du seuil de 3 % de rentabilité nette, considéré comme le seuil permettant d’investir et donc de créer à des terme des emplois ». Le secteur privé est d’autant plus morose que le quinquennat qui s’achève a accentué les disparités de traitement entre les secteurs public et privé. On reste d’autant plus perplexe devant cette maltraitance qu’une nouvelle étude vient confirmer que les coûts dans le secteur privé sont inférieurs à ceux de l’hôpital public. 

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Grille de classification et salaires minimaux pour 151,67 heures mensuelles

Au 1er janvier 2017 : 1. Augmentation de 1 % de la grille des salaires. 2. La nouvelle valeur du point est fixée à 7,45 euros.

Téléchargez la grille

 




Présidentielle : la dernière ligne droite

Sans être exhaustif, il n’est pas inutile de rappeler les positions et propositions des deux candidats à quelques jours du dernier tour de scrutin sur quelques questions clés qui intéressent particulièrement les médecins libéraux.

 

Les propositions des candidats du deuxième tour :

Emmanuel Macron

Marine Le Pen
Les propositions des candidats du premier tour :

François Fillon

Jean-Luc Mélanchon

Benoît Hamon

Nicolas Dupont-Aignan




Emmanuel Macron

Le fondateur d’En Marche ! nous présente son projet santé au travers de points-clés qui intéressent particulièrement les médecins libéraux.

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Jean-Luc Mélenchon

Le Président de la France Insoumise nous fait part de ses propositions santé qui intéressent les médecins libéraux.

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Nicolas Dupont-Aignan

Une France à nouveau debout, tel est le projet de Nicolas Dupont-Aignan qui nous fait part de ses projets Santé.

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Benoît Hamon

Benoit Hamon, représentant le Parti socialiste depuis les primaires, nous expose les points de son projet Santé.

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François Fillon

De son projet pour la France, François Fillon nous répond sur des questions clés qui intéressent les médecins libéraux et le monde de la Santé

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Marine Le Pen

Le Cardiologue rappelle les propositions de la Présidente du Front National sur des points clés liés à la Santé.

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