PLFSS : un amendement pour faciliter l’installation et le remplacement des jeunes médecins

En votant le PLFSS, les députés ont adopté un amendement qui assouplit les conditions d’affiliation au régime d’Assurance Maladie des Praticiens et Auxiliaires Médicaux Conventionnés (PAMC) afin de faciliter l’installation des jeunes médecins et les démarches de remplacement. Cet amendement du Gouvernement supprime en effet la condition imposant un délai préalable d’exercice non salarié avant d’être affilié au régime des PAMC. Par ailleurs, il uniformise « les règles permettant d’affilier les étudiants en médecine non thésés autorisés à pratiquer des remplacements afin de faciliter là-aussi ce mode d’exercice », entre le risque maladie, géré dans le cadre ru régime des PAMC, et le risque vieillesse, géré par la CARMF. « Les praticiens concernés pourront s’ouvrir des droits retraite comptabilisés dans le même cadre que leur future activité », a précisé le Gouvernement en présentant cet amendement.




Les spécialistes libéraux trop peu pris en compte

Le président du Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux (SNSMCV) reconnaît les éléments positifs du plan de lutte contre les déserts médicaux, mais juge la part trop belle faite aux maisons et centres de santé et déplore la faible prise en compte des spécialistes libéraux.

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29e congrès du CNCF – programme et abstracts

Lille – du 19 au 21 octobre 2017
1. Programme

2. Synopsis

3. Abstracts

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Les feuilles de route de la rentrée…

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Le projet de l’UMESPE pour l’avenir de la médecine spécialisée

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Les feuilles de route de la rentrée… la SML 

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Les feuilles de route de la rentrée… Entretien avec Patrick Gasser

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Et si on reparlait de la médecine spécialisée libérale…

Depuis de trop nombreuses années, la médecine spécialisée libérale est exclue du discours des différents acteurs du système de santé quels qu’ils soient, gouvernants, élus locaux, institutions régionales ou usagers de la médecine. A l’inverse, la médecine générale est élevée sur un piédestal surtout sous le modèle d’une médecine cantonnée dans une maison de santé pluriprofessionnelle sous tutelle de l’ARS et connectée à son seul environnement immédiat, paramédical, médicosocial et social. Dans ce schéma partagé par les gouvernements toutes couleurs politiques confondues, le médecin spécialiste ne peut être que dans un établissement de santé, idéalement public.

Une telle vision dogmatique de l’organisation des soins ne peut que courir à l’échec.

Pourtant par l’expertise qu’il a dans sa discipline le médecin spécialiste apporte une valeur ajoutée à la qualité des soins dans leurs différentes étapes. Il contribue à une hiérarchisation des soins qui évite bien souvent le recours à l’hospitalisation. Quel contresens serait de se priver d’une médecine spécialisée de proximité au moment où doit s’engager le virage ambulatoire. Et peut-on sérieusement concevoir et faciliter l’installation de jeunes médecins sans leur donner une possibilité d’accès simple à un spécialiste ?

Après ces longues années d’abandon, la médecine spécialisée libérale entend reprendre toute sa place dans le système de soins en s’adaptant à ses nouvelles exigences :

Parcours de soins, elle apporte la pertinence médicale et médico-économique et elle peut en devenir le pilote à certains moments de la maladie.

Organisation territoriale des soins, elle assure l’interface ville/hôpital, en lien avec toutes les autres spécialités, dans un exercice regroupé pour faciliter l’accès aux soins de la population même dans les zones les plus reculées. Pour ce, de nouvelles pratiques devront être développées, télémédecine, consultations avancées, stages d’internes. La coordination se fera par les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et plates-formes territoriales d’appui (PTA) qu’il faudra intégrer faute de quoi elles le seront par les ARS et GHT.

Virage ambulatoire, nous verrons à travers le futur ONDAM si le gouvernement partage la vision de l’IGAS d’un monopole de l’hôpital public ou s’il s’agit vraiment d’un transfert vers la ville qui requiert alors des moyens financiers et structuraux.

Autant de nouveaux mots et façons différentes de travailler mais par certains aspects pas si loin que cela de la pratique des cardiologues libéraux.

Si la médecine spécialisée libérale est prête à s’engager sur ces voies elle est en droit d’attendre en retour une vraie reconnaissance et le rétablissement d’un climat de confiance.

Les propos tenus par le nouveau Gouvernement semblent en rupture avec ceux des cinq dernières années. Il affiche sa volonté de plus grande écoute, de renouer les liens avec les médecins libéraux, de promouvoir la pertinence et la qualité des actes, d’impliquer les libéraux dans sa politique de prévention. Tout cela nous pouvons l’entendre et l’accompagner. Lueur d’espoir après de sombres années, certainement une chance à ne pas gâcher, mais attention, les cardiologues libéraux ne seront pas dupes, au-delà des mots ce sont les actes qu’ils attendent et jugeront.

Jean-Pierre Binon
Président du SNSMCV




RSI, CSG… Les médecins en alerte

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ANDPC : première année d’existence, premier bilan

La première année d’existence de l’Agence Nationale du Développement Personnel Continu (DPC) a surtout été consacrée à la mise en place des nouvelles instances prévues par la réforme du dispositif et au contrôle qualité du DPC. Le conflit intervenu avec la CSI des médecins est en passe d’être résolu et cette commission devrait reprendre rapidement ses travaux.

C’est un « bilan contrasté » du Développement Personnel Continu (DPC) qu’a présenté début juillet la directrice générale de l’Agence Nationale du DPC (ANDPC), Michèle Lenoir-Salfati. Pour mémoire, rappelons que dans le cadre de la réforme du DPC apportée par la loi santé adoptée sous le dernier Gouvernement, l’ANDPC a remplacé l’ancien Organisme Gestionnaire de DPC (OGDPC) depuis juillet 2016, avec des missions élargies et de nouvelles instances. Michèle Lenoir-Salfati a insisté sur le fait que cette réforme du DPC est « une réforme lourde » et que par conséquent « il ne fallait pas attendre que les choses se mettent en place en six mois et que tout puisse parfaitement fonctionner rapidement ».

Qui dit bilan « contrasté » dit des aspects positifs et d’autres qui le sont moins. Du côté du positif, « beaucoup de choses ont été  mises en place » qui concernent « l’installation des instances des différents acteurs, la mise en œuvre des premières actions sur lesquelles nous étions attendus », c’est-à-dire « la qualité du DPC » et « la façon de penser ce qui est une obligation triennale dans la gestion des enveloppes des différentes professions ». La directrice générale reconnaît bien volontiers qu’ « il y a encore des choses à mettre en place ». Ainsi, le renforcement du contrôle de la qualité des actions de DPC constitue une priorité de l’ANDPC qui travaille à la mise en place d’un système de « signalement » : tout professionnel ayant participé à une formation et ayant remarqué un dysfonctionnement (durée non respectée, formateur médiocre, propos sectaires, etc.) pourra le signaler sur le site de l’agence. L’ANDPC l’analysera et organisera une « phase contradictoire » avec l’organisme en cause. Michèle Lenoir-Salfati se défend de toute encouragement à la « délation », soulignant que les signalements anonymes ne seront pas retenus. Le dispositif doit être examiné par le Haut Comité de DPC, présidé par Jean-François Thébaut, et pourrait être mis en œuvre courant octobre. Quant au Comité d’Ethique du DPC que préside Edouard Couty, il est en train d’élaborer une « charte d’éthique du DPC qui concerne à la fois les problématiques liées aux membres des instances de l’agence, le personnel de l’agence et les Organismes de DPC (ODPC) ». Cette charte pourrait être finalisée à la fin du mois d’octobre. Concernant le programme de contrôle des programmes de formation par l’ANDPC, Michèle Lenoir-Salfati souligne combien « le travail qualité réalisé est très lié à la question budgétaire » et indique  que « le retrait des actions non conformes par rapport aux sessions prévues aux inscriptions a permis de capitaliser 2 millions d’euros ».

Au passif du bilan, la directrice a cité les désaccords à propos des conflits d’intérêts qui ont provoqué l’arrêt de l’activité d’évaluation des programmes de DPC de la Commission Scientifique Indépendante (CSI) des médecins depuis mars dernier (voir Le Cardiologue n° 403). Le ministère de la Santé saisi du problème a demandé à l’Agence de proposer des solutions pour sortir de cette crise. Des réunions de « conciliation » ont eu lieu et selon le président de la CSI des médecins, si « officiellement rien ne transpire, officieusement, les choses sont en bonne voie ». «  On devrait s’acheminer vers une position moins ferme concernant les liens d’intérêt, explique Jean-Michel Klein. Il faut souligner en effet que ces liens d’intérêt ont vu leur nombre doubler dans les textes après l’élection des membres actuels des CSI. Je pense donc que les actuels élus vont achever leur mandat et que dans trois ans, les élections des nouveaux membres se feront sur de nouvelles bases. Pour des raisons de timing, la prochaine réunion du CSI des médecins du 19 septembre n’a pas eu lieu, mais la suivante se tiendra. » Autrement dit, le travail va reprendre.




Embellie du revenu libéral en 2015

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Les feuilles de route de la rentrée… la FMF

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Le Leem souhaite un « contrat de mandature » avec le Gouvernement

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Production nette d’électricité en France et en Allemagne

En France

Thermique nucléaire : 72,3 %

Thermique fossile : 8,6 %

dont charbon (1,4 %), fioul (0,6 %), gaz (6,6 %)

Hydraulique : 12,0 % (dont renouvelable : 11,1 %)

Éolien : 3,9 %

Photovoltaïque : 1,6 %

Bioénergies : 1,6 % (dont renouvelable : 1,2 %)

Source : RTE

 

En Allemagne

Lignite : 41,0 %

Energie renouvelable : 35,5 %

Gaz : 9,6 %

Charbon : 5,6 %

Déchets non renouvelables : 5,4 %

Pétrole : 2,8 %

Source : Ageb

Pascal Wolff




L’UNOCAM pourrait signer la convention

On se souvient que faute d’un accord sur les modalités de copaiement du forfait patientèle médecin traitant par les complémentaires santé, l’Union Nationale  des Organismes Complémentaires d’Assurance Maladie (UNOCAM) avait refusé de signer la dernière convention médicale. L’UNCAM et les complémentaires se sont parlé et sont aujourd’hui en passe de trouver un accord de principe,  « ce qui ouvrirait la voie à une signature de la convention par l’UNOCAM avant la fin de l’année », précise Albert Lautman, directeur général d la Mutualité française. Des solutions techniques ont été trouvées qui permettent de rendre visible la quote-part de la participation des complémentaires dans la prise en charge du forfait patientèle. Si le projet aboutit, les médecins traitants se verraient verser leur forfait par deux circuits. Cet accord de principe devra être formalisé rapidement pour pouvoir être intégré dans le PLFSS 2018.




L’OCDE pointe le coût du système de santé français

Selon une étude de l’OCDE portant sur l’activité économique française, la qualité des soins en France est une des meilleures des pays de l’Union européenne (75 décès évitable pour 100 000 habitants en 2014 contre 125 en moyenne sur l’ensemble de l’UE) mais notre système de santé coûte trop cher. La prescription de l’OCDE ? Augmenter l’usage des génériques trop faible en France et favoriser la prévention (2 % de nos dépenses contre 3 % dans l’ensemble des pays membres), notamment en augmentant la rémunération des professionnels de santé impliqués, ainsi que de ceux liés au traitement des maladies chroniques. Cela permettrait de « réduire le nombre de soins, des ordonnances et la vente de médicaments », estime l’OCDE.




Les tarifs de la convention et le nouveau code APC

En application de la convention médicale d’août 2016, le C2 a disparu le 1er octobre 2017 pour être remplacé par un nouveau code APC (Avis Ponctuel de Consultant) valorisé à 48 euros à cette date puis 50 euros le 1er juin 2018 si le comité d’alerte n’émet pas un avis négatif à ce moment.

Les règles d’application de l’APC sont les mêmes que celles du C2. L’APC est un avis donné par un médecin spécialiste à la demande explicite du médecin traitant. Le médecin correspondant sollicité pour cet avis ponctuel de consultant adresse au médecin traitant ses conclusions et propositions thérapeutiques. Il s’engage à ne pas donner au patient de soins continus et à laisser au médecin traitant la charge de surveiller l’application de ses prescriptions. Le médecin consultant ne doit pas avoir reçu le patient dans les 4 mois précédant l’avis ponctuel de consultant et ne doit le revoir dans les 4 mois suivants pour la même pathologie. L’APC est cumulable avec la cotation d’un ECG.

Ces règles rappelées, on ne peut que s’émouvoir de la complexité de la nomenclature enrichie par la nouvelle convention de 25 nouveaux codes pour la seule NGAP !

Plus pernicieux est le découplage du C et Cs. La consultation du médecin généraliste est devenue G avec sa composante C qui reste à 23 euros. Le C2 disparaît pour devenir un APC dont la valorisation est déconnectée de celle du C. Le slogan pseudo mirifique C=CS devient caduque au moment même où il atteint son objectif ! Et plus rien n’interdit désormais une évolution indépendante des cotations au gré des futures conventions.

Le Gouvernement entend donner une nouvelle impulsion à la politique de santé, notamment en termes de rémunération des médecins. « La priorité ne peut plus être la revalorisation de la valeur de base des actes. Il nous faut réfléchir à l’évolution de la rémunération à l’acte », a déclaré récemment le patron de la CNAMTS, Nicolas Revel, tout en atténuant dans le même temps ses propos , « l’avenir de la médecine libérale ne réside pas dans la multiplication des rémunérations alternatives afin de faire disparaître la rémunération à l’acte »,

Quoiqu’il en soit l’accent est mis sur de nouveaux modes de financement axés sur la pertinence et la qualité, les modes d’organisation et le parcours de soins. Pourquoi pas mais cette évolution ne sera possible que dans le cadre d’une confiance rétablie par un dialogue équilibré et l’abandon de toutes mesures pénalisantes.




Le partenariat MACSF-SNSMCV

Dans son souci d’améliorer la qualité des conseils et services à ses adhérents le SNSMCV a noué un partenariat avec la MACSF.

Par ce partenariat les deux parties ont convenu de travailler ensemble à la sécurité et à la qualité des soins de la spécialité dans l’objectif d’une sinistralité maîtrisée.

Il prévoit également pour les cardiologues qui peuvent se trouver en situation de forte sinistralité un accompagnement personnalisé sur site par un médecin-conseil MACSF assisté d’un cardiologue proposé par le SNSMCV de façon à identifier les problématiques et apporter des solutions de réduction du risque.

Ce partenariat permet aussi de solliciter la MACSF dans toutes les manifestations nationales ou régionales auxquelles le Syndicat souhaite sa participation.

Enfin, une offre privilégiée sur les garanties de Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) sera proposée par la MACSF avec une réduction de 10 % accordée aux cardiologues adhérents au SNSMCV.

Un courrier sera prochainement adressé à chacune et chacun d’entre vous pour détailler ce partenariat et cette offre. Votre implication est primordiale pour nous aider à prévenir et améliorer le risque médical des cardiologues. Il est donc à lire avec le plus grand intérêt pour savoir anticiper et se prémunir au mieux plutôt que de se trouver en cas de litiges dans une situation aux conséquences potentiellement graves.




Le virage ambulatoire s’accentue

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Muscadet Sèvre-et-Maine Amphibolite 2015

Le muscadet : un petit blanc de comptoir à avaler sur le pouce après s’être protégé l’estomac contre son acidité avec du maalox ? Et bien non ! Un vrai bon vin, auquel, fer de lance d’une nouvelle génération de viticulteurs, Jo Landron, la moustache frémissante dès qu’on dénigre « son » muscadet, a su rendre ses lettres de noblesse.

Muscadet, appellation régionale du Pays Nantais peut être revendiquée par tous les vins locaux produits par un unique cépage, le melon de Bourgogne. Ici, la Loire façonne les paysages, creuse la roche primaire du massif armoricain et dégage des coteaux peu élevés propices à la viticulture, dont une bonne partie est occupée par le muscadet, cépage d’origine bourguignonne, dont le nom s’explique par la pratique des négociants hollandais très actifs en Pays Nantais, fin du Moyen-Age, qui avaient l’habitude d’ajouter au vin des épices, notamment la noix de muscade. Sa résistance au gel lui valut de conquérir les rives de la Loire et de ses affluents lors des terribles hivers de fin XVIIe siècle. Son adaptation aux différents sous-sols de granit, de gneiss, de schiste qui révèlent sa vivacité, sa souplesse ou son onctuosité, assura son succès.

Jo Landron est, depuis 1990, seul aux commandes du domaine familial après avoir travaillé pendant plus de 10 ans avec son père qui avait développé la petite exploitation dès 1945. En 1987, une parcelle de jeunes vignes allait disparaître suite à un empoisonnement par herbicides. Pour les sauver, malgré l’extrême réticence paternelle, il décida d’abandonner les herbicides et pesticides, de labourer, d’aérer le sol et de convertir progressivement l’ensemble du domaine à la culture bio, puis, depuis 2011, à la biodynamie respectant les rythmes cosmiques et les cycles lunaires, car certaines périodes lui semblaient plus favorables au développement de la racine, de la plante et du fruit. Il constata « que le vin s’améliorait en termes de buvabilité, acquérait davantage d’équilibre, de fraîcheur, de spontanéité ».

Actuellement, la propriété s’étend sur 48 ha, dont le principal domaine, la Louveterie, est sis sur les coteaux de la Sèvre. Diverses parcelles ont été isolées, pour mettre en avant la typicité des terroirs en particulier des sous-sols : outre l’Amphibolite, les Houx, sols argilo-sableux et graves sur grès et gneiss, le Fief du Breil ou la Haute Tradition sur orthogneiss et quartz. Cuvée phare de Jo Landron, l’Amphibolite, dont le nom est dû au sous-sol de roches métamorphiques constituées lors de l’effacement de l’océan, et de roches vertes en dégradation, exprime, de ce fait, une minéralité tendue, saline et des saveurs iodées. Les vignes sont âgées de 25 à 45 ans. Le travail extrêmement méticuleux du sol, le respect des règles biodynamiques préparent de beaux raisins sains. La récolte est manuelle. Les grappes entières sont pressurées pneumatiquement, puis débourbées à froid. La fermentation thermorégulée en levurage indigène s’effectue en cuves ciment verrées. L’élevage sur lie, c’est-à-dire sur levures mortes, permettant d’obtenir des vins plus onctueux et plus gras, est cependant réduit à 4 mois, afin de conserver fraîcheur et vivacité. La cuvée est légèrement sulfitée en fin de fermentation alcoolique, pour éviter la malo-lactique. Elle n’est jamais chaptalisée, ce qui explique sa légèreté en alcool. La mise en bouteille, après stabilisation au froid, s’effectue par gravité, sans filtration.

Parée d’une brillante robe jaune pâle, or blanc, cette Amphibolite 2015 dégage des parfums d’algue marine, d’eau de mer, de fruits : agrumes citronnés, pomme verte et de fleur blanche, type chèvrefeuille. L’attaque en bouche, iodée, saline est très précise et tendue témoignant d’un bel équilibre entre fraîcheur et acidité. La minéralité sur la pierre à fusil, la roche mouillée assure une vive persistance. Un léger perlant traduit la présence de gaz carbonique issu naturellement de la fermentation. Ce vin très désaltérant, expressif, énergique, remarquable de pureté et fraîcheur, incroyable de pénétration et tonicité ne peut que réconcilier les détracteurs du muscadet. Contrairement aux cuvées bénéficiant d’un long élevage (jusqu’à 24 mois), ce n’est pas un vin de garde et il est conseillé de le consommer dans l’année.

Le muscadet est un vin de grand large, d’embruns, de pêche et l’Amphibolite, exaltant ses notes salines, iodées, en est l’archétype. Il accompagnera merveilleusement les fruits de mer, en particulier les huitres, et surtout les meilleures, telles les Marennes-Oléron un peu vertes de Gillardeau ou les creuses de pleine mer de Prat-Ar-Coum d’Yvon Madec. Les coquillages : coques, bulots, bigorneaux, les crevettes, tourteaux, langoustines servis nature ou avec une mayonnaise magnifieront ses notes marines. C’est un bon partenaire de plats simples : sardines artisanales en boîte, accompagnées d’un filet d’huile d’olive, de fleur de sel et de pain grillé. Il fera honneur à des maquereaux marinés au vin blanc, une sole tout simplement grillée, une soupe de moule, un carpaccio de thon ou de Saint-Jacques. N’attendez pas le dessert, contre lequel il se heurterait, pour terminer le flacon avec un fromage de chèvre frais, tels chabichou, cabécou ou le local curé nantais au lait cru de vache.

Laissons conclure Jo Landron : « Pour moi, le muscadet doit être l’expression fidèle de son terroir traduit par sa signature minérale. Seuls, le travail au sol et le respect de la vigne permettent d’exprimer la pleine personnalité du cépage ».

Muscadet Sèvre-et-Maine Amphibolite 2015
Domaine Jo Landron – La Haye-Fouassiere

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération




Répartition des sources de lithium dans le monde

Bolivie : 9 Mt,  notamment dans le fameux Salar d’Uyuni sur les hauts plateaux boliviens.

Chili : 7,5 Mt

Argentine : 2,5 Mt

Chine : 2,5 Mt

Etats-Unis : 2,5 Mt

Autres pays : 1,5 Mt

Pascal Wolff

Source : US Geological survey




[3] Etude critique de la mort de la Vierge (suite)

Suite du précédent numéro sur l’analyse de La Mort de la Vierge, un des tableaux majeurs de Caravage. Cette étude repose en grande partie sur le livre de Berne Joffroy paru en 1959 qui reprenait tous les écrits publiés sur l’artiste.

Mia Cinotti, en 1991, dans son livre sur l’artiste, apporta un grand nombre de précisions sur son enfance et son adolescence. Elle récusa l’influence de la science de Galilée sur l’artiste évoqué par Ferdinand da Bologna. Bernard Berenson fin 1950, s’insurgea contre Giovanni Pietro Bellori qui accusait Caravage « d’incapacité picturale totale hors du secours visuel du modèle ». Prenant pour exemple La mort de la Vierge, « […] poursuivi par les Furies […], sa condition était si misérable qu’il devait renoncer non seulement aux modèles mais aussi aux aides d’atelier ». A la suite de l’exposition de 1951 Jean Paulhan fustigeait encore l’artiste : « Ce qui fait l’extraordinaire grossièreté et précisément la goujaterie de Caravage […], c’est qu’il utilise pour mettre en valeur ses souteneurs ou ses saints […] de tous les artifices de la perspective : distribution des noirs et des blancs, ronde-bosse ou le reste ». Pamela Askew, Stéphane Loire et Arnault Brejon De Lavergnée, en 1990 publièrent  une monographie sur La mort de la Vierge. Pamela Askew expliquait les raisons pour lesquelles cette image de la Vierge ne pouvait être acceptée par les Carmes, en la replaçant dans le contexte artistique, littéraire, théologique et spirituel de l’époque. Elle donnait de nouvelles informations sur Laerzio Cherubini. Stéphane Loire et Arnault Brejon De Lavergnée, après avoir retracé l’historique du tableau et l’iconographie du sujet, posaient la question du refus liée aux « inconvenances théologiques », plus qu’à un trop grand réalisme ou à l’impiété du peintre, tout en soulignant l’influence de cette peinture sur l’art français.

Le regard des artistes contemporains surprit l’ambassadeur du duc de Mantoue. Même si Giovani Pietro Bellori traita Caravage de « mauvais peintre », il reconnaissait dans sa biographie que « cette manière de faire [les « véhémentes oppositions de clair et d’obscur »] déchaîna l’enthousiasme des jeunes peintres [qui le] considéraient comme un génie extraordinaire, et le seul vrai imitateur de la nature ». D’un ton presque en désaveu il citait l’opposition des anciens : les « vieux peintres » au contraire « prétendaient qu’il ne savait rien faire, hors de la cave, qu’il ignorait complètement la dignité de l’art, la composition et la science des dégradés ». Il déplorait sa vie agitée qui nuisait à sa peinture, il lui reprochait de négliger les maîtres anciens, d’être incapable par manque d’imagination, de peindre sans modèle, de faire une peinture facile source du succès du caravagisme. Pourtant lorsque Pierre-Paul Rubens découvrit la mise en vente de la mort de la Vierge, il ne cessa d’insister pour que cette « belle œuvre » intégra la magnifique galerie de tableaux du duc de Mantoue. Pietro Faccheti (1535/1539-1619), peintre graveur maniériste né à Mantoue, consulté par Giovanni Magno, approuva ce jugement de valeur. Dans sa lettre du 17 février 1607, il poursuivait, « le peintre compte parmi les plus fameux entre ceux qui ont actuellement exécuté des œuvres à Rome et on tient ce tableau pour l’un des meilleurs qu’il ait faits ». Avant son envoi l’ambassadeur à la demande de la corporation des peintres dut l’exposer pendant une semaine. Le succès fut considérable, « en effet elle a été acclamée pour son mérite exceptionnel ».  Antony Blunt remarqua que la mort de la Vierge peinte par Nicolas Poussin, qui n’aimait pas particulièrement l’art de Caravage, était proche du tableau du Louvre : « […] dans la version de l’artiste italien, la figure principale est placée en diagonale et les apôtres sont groupés derrière le lit d’une manière très semblable à celle que l’on voit dans la composition de Poussin […] ». Il fut gravé pour le recueil Crozat, par Simon Vallée en 1729. A la fin des années 1770, les artistes français présents à Rome, s’intéressent de nouveau à Caravage et ses suiveurs. Jean Charles Nicaise Perrin peignit en 1788 pour la salle capitulaire de l’église des Chartreux de Paris une Mort de la Vierge. L’oblique du corps de Marie sur une simple couche, l’attitude de désolation des apôtres répartis sur plusieurs plans parfois à peine visibles, celui qui essuie ses larmes, cet autre qui lève la tête vers le ciel, la présence de Marie Madeleine, ne sont pas sans rappeler la composition de l’église de San Nicolas della Scala. Au XIXe siècle Antoine Etex, sculpteur et élève d’Ingres, écrivait en 1870 dans ses souvenirs d’un artiste « la mort de la Vierge […] peut donner une idée de la sauvagerie puissante de Caravage »

Avant d’aborder l’iconographie, il faut revenir sur la commande de Laerzo Cherubini. Le contrat signé avec l’artiste spécifiait parfaitement le sujet de la composition, « in quo quidem quadro dipingere similiter promisit mortem sive transitum Beatae Mariae Virginis ». Tout tient au sens donné au terme « transitus beatae Marie Virginis », en italien « transito de la Madona » que l’Eglise latine traduit par « Dormitio ». La Dormition de la Vierge est le sommeil de la mort moment où l’âme de la Vierge rejoint son fils au ciel, « un état singulier du corps en attente de l’Assomption », le Trépassement de Notre-Dame en vieux français. Aucun texte des Écritures ne cite la mort de la Vierge, seuls les écrits apocryphes en firent état. Une brève description se trouve chez le Pseudo-Dionysius, un mystique néoplatonicien qui déclarait avoir assisté à la mort de Marie. Cet écrit, considéré comme historiquement vrai fut repris et amandé par les théologiens. Marie désireuse de revoir son fils, un ange lui annonça qu’elle allait mourir dans les trois jours. Alors que Jean prêchait, « une nuée blanche le souleva et le déposa devant le seuil de la maison de Marie ». Les autres apôtres le rejoignirent. Jacques de Voragine, dans la « Légende Dorée », tenait cette première partie du récit d’un apocryphe du nom de Saint Jean l’Évangéliste. Puis il se référait au texte « Des noms de Dieu » écrit vers 500 ap. J.-C, transcription du Pseudo-Denis. « Or vers la troisième heure de la nuit Jésus arriva avec la légion des anges, la troupe des patriarches, l’armée des martyrs, la cohorte des confesseurs et les chœurs des Vierges […]. Et l’âme de Marie sortit de son corps et s’envola dans le sein de son fils ». Très populaire dans le monde byzantin, le schéma de la représentation de la « Koimésis » de la Vierge υ s’est propagé ensuite à tout l’Occident. Marie, représentée morte étendue sur un lit, est entourée des douze apôtres. Le Christ, au centre du groupe, recueille l’âme de sa mère dans ses bras. Cette image la plus traditionnelle peut faire l’objet de variante. L’art occidental, représenta la Vierge plutôt mourante, son lit n’est plus horizontal mais disposé en biais. Le Christ au-dessus « vole entouré d’une nuée d’anges ». Le plus souvent les apôtres tiennent un livre de prières exprimant peu leur douleur en référence au texte « Prenez garde mes frères à ne point pleurez quand elle sera morte ». Domenico Beccafumi (1484-1551) peignit à fresque ce thème pour l’oratoire San Bernardino à Sienne vers 1518-1520. Un ange écarte les bras pour recueillir le corps de la Vierge en train de passer de vie à trépas, et l’emporter au ciel. Parmi les personnages féminins, Marie Madeleine assise aux pieds du lit de la Vierge tenant la palme des martyrs lève les yeux au ciel. A la demande du pape Clément VIII, Giovanni Baglione (1566-1643) peignit à fresque en 1598-1599 dans l’église Santa Maria dell’Orto une Vie de Marie. Dans La dormition de la Vierge d’inspiration maniériste, les apôtres entourent Marie assise sur son lit. Elle sommeille avant son ascension au ciel. Ces fresques n’étaient pas méconnues de Caravage. Lors de son procès en 1603 le peintre répondit qu’il avait vu « toutes les œuvres de Giovanni Baglione […] ». Ces deux compositions très éloignées de celle de Caravage répondent, au schéma traditionnel de l’iconographie. Certainement il avait aperçu la fresque de Frederico Zuccaro à l’église Saint Trinité des Monts, une citation  scripturale. Marie, enveloppée dans un linceul blanc et étendue obliquement sur un lit sommaire la tête appuyée sur un coussin, semble dormir. Autour les apôtres prient, certains avec de grands livres. L’un d’eux, les yeux grands ouverts, lève la tête vers ciel où le Christ, entouré d’anges, est prêt à accueillir l’âme de sa mère. Certains éléments de cette composition se retrouvent chez Caravage, même si ces deux œuvres sont très différentes.

La mort de la Vierge de l’artiste est à l’encontre de l’iconographie traditionnelle, voire provocatrice. Les apôtres ne devaient pas exprimer leur douleur encore moins pleurer, une attitude inconcevable. Il osait montrer la Madone le visage bouffi, les pieds sales dépassant du lit et le ventre gonflé, étendue sur une couche rudimentaire, une Madone sans dignité, en fait une prostituée qui, selon la rumeur, se noya dans le Tibre. La Vierge morte, le temps se situait au-delà de l’Assomption que rien n’évoque. Absence du surnaturel et du divin, cette scène terrestre du quotidien représente la mort d’une proche qui réunit familles et amis. Tous ces éléments pouvaient expliquer le rejet de la toile par les prêtres de Santa Maria della Scala : « Caravage se laissait emporté par le naturel ». A contrario, Marie Madeleine « la pècheresse repentante » rarement associée à ce sujet répond à la Casa Pia et représente la pénitence. Les apôtres pieds nus rappellent l’ordre des Carmes déchaussés, la pauvreté du lieu se comprend par l’adhésion de l’église à la confrérie de Santa Maria dell’Orazione, chargée des funérailles des pauvres. Le non-respect des textes fut plutôt à l’origine du rejet, beaucoup plus que l’aspect de la Vierge sur lequel insistaient les biographes contemporains. Confortant cette hypothèse les Pères refusèrent également la première composition de Saraceni qui montrait la Vierge assise au milieu des apôtres et levant les yeux au ciel. Ils lui demandèrent d’ajouter « une gloire d’anges » accueillant la Vierge en lien avec l’Assomption. Ainsi il respectait les textes anciens. Raconter qu’il s’agissait d’une prostituée favorisa, aussi, son refus, en effet depuis 1597, l’église « était liée par contrat à la Casa Pia, maison fondée en 1563, pour remettre sur le droit chemin les prostituées et protéger les jeunes filles en danger ».

Cet excès de naturalisme n’est-il pas en accord avec les nouvelles recommandations du Concile de Trente ? Le 3 décembre 1563, jour de la dernière session, les Pères promulguent un Décret sur les saintes images. Johannes Molanus, fervent partisan de la Contre-Réforme, dans son deuxième livre du « Traité des saintes images », abordait les différentes représentations des images sacrées. Il jugeait inconvenant de représenter La mort de la Vierge car morte sans souffrance. Le cardinal Cesare Baronio (1538-1607), proche de Philippe de Néri, dans ses  Annales Ecclesiastici,  insistait également sur la mort naturelle de Marie sans douleur reprochant aux apocryphes leurs sources légendaires. Les théologiens de la Contre-Réforme engageaient les artistes à peindre des compositions compréhensibles par tous, voire de concevoir une représentation actualisée des scènes religieuses avec naturel. Lors de l’exposition de Milan en 1951, Roberto Longhi invitait les visiteurs de l’exposition « à lire naturellement, un peintre qui a cherché à être naturel et compréhensible plutôt qu’humaniste, et, en un mot, populaire ». Cela ne veut pas dire dénué de spiritualité. Les commanditaires privés propriétaires de chapelles et certains hauts prélats reconnaissaient le message spirituel de sa peinture. Un message au premier abord « ni tout à fait sacré ni tout à fait profane » difficile à décrypter. « Autrement dit des sujets qui traitent de l’irruption du sacré dans le monde profane et son caractère éventuellement non reconnaissable pour qui ne reçoit pas la foi ». Le tableau de Caravage dissimulant son contenu se voulait « un exercice spirituel » invitant le spectateur à s’interroger, à comprendre l’image, une demande de la Contre-Réforme. La mort pour le christianisme est un sommeil dans l’attente de la résurrection. Après le concile de Trente, l’image devait montrer le caractère réel des faits. La représentation de la mort de la Vierge signifie obligatoirement que son Assomption a eu lieu. « Nulle manière d’exprimer mieux le mystère […] qui se déroule sous nos yeux et à l’insu des apôtres abîmés dans leur douleur ». La lumière identifiée aujourd’hui à la grâce divine enveloppe le corps de Marie pour le porter au ciel. Lionello Venturi qualifia La mort de la Vierge de tableau « le plus profondément religieux de la peinture italienne du XVIIe siècle ».

Desservi par sa conduite loin d’être irréprochable, Caravage, adulé par les uns, banni par les autres, fut à son époque à l’origine d’une peinture déroutante. La comprendre nécessite de l’étudier en fonction des recommandations émises par les théologiens de la Contre-Réforme sur la manière de représenter les œuvres d’art. La mort de La Vierge, une de ses plus belles œuvres, en est l’un des meilleurs exemples. A l’origine de controverses parfois injurieuses, cette peinture du naturel, voire éminemment « réaliste », devait aider le peuple peu instruit à comprendre le mystère de l’Assomption et à s’interroger sur l’au-delà de la mort. Installés dans le quartier pauvre du Transtevere, les Carmes avaient souhaité une image explicite illustrant les anciens textes légendaires connus par tous. L’œuvre de Caravage, trop érudite, pouvait difficilement être comprise par cette population à qui elle était pourtant destinée.

 

Bibliographie

1/ Askew Pamela, Caravaggio, « Death of the Virgin », Princeton, University Press, 1990.
2/ Bonnefoy Yves, Rome 1630, Paris, Champs arts Flammarion, 2012 (1ère éd., 1970),  288 p.
3/ Burckhardt J,  Le Cicerone. Guide de l’art antique et de l’art moderne en Italie, Paris Firmin-Didot et Cie, seconde partie, Art Moderne, 1892.
4/ Careri Giovanni, Caravage. La peinture en ses miroirs, Paris, Citadelles & Mazenod, 2015, 384 p.
5/ Cinotti Mia, Le Caravage, Paris, Adam Biro, 1991, 269 p.
6/ Ebert-Schifferer Sybille, Caravage, Paris, Hazan, 2009, 319 p.
7/ Furetière Antoine, Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts, La Haye, A. et R. Leers, 1690, 3 vol. in 4°.
8/ Held Jutta, Caravaggio. Politik und Martyrium des Körper, Berlin, 1996.
9/ Loire Stéphane, Brejon de Lavergnée, Arnault , Caravage. La mort de la Vierge, une Madone dans dignité, Paris, Adam Pro, 1990, 61 p.
10/ Longhi Roberto, Le Caravage, Paris, Le Regard, 2004 (1ère éd.  1952), 232 p.
11/ Malgouyres Philippe « Le Caravage. Le vrai et l’irreprésentable », La fabrique des images, Rome Paris 1580-1660, Philippe Malgouyres, dir., Cat. expos, Paris, Musée du Louvre, 2/04-29/06/2015, Paris, Somogy, p. 90-105.
12/ Nuridsany Michel, Caravage, Paris Flammarion, 2010, 386 p.
13/ Reau Louis, Iconographie de l’art chrétien, Paris, Presses Universitaires de France, 3 tomes en 6 vol., 1957.
14/ Ruelens Charles, Correspondance de Rubens et documents épistolaires concernant sa vie et ses œuvres, vol. 1, Anvers, 1887, p. 362-369.
15/ Schnapper Antoine, Curieux du Grand siècle. Collections et collectionneurs dans la France du XVIIe siècle, Paris, Champs Flammarion, 2005 (1ère éd. 1994), 575 p.
16/ De Voragine Jacques, la légende dorée, Paris, Seuil, 1998, 742 p.




Google et le monde réel

Google Street View le retour. 1,6 million de kilomètres parcourus et 80 milliards de photos collectées, c’est ce qu’il a fallu pour que nous puissions voir le monde de notre fauteuil. Les récents progrès en matière de capture et d’analyse d’images ont fait réagir Google qui vient de doter ses voitures de nouvelles caméras (7 contre 15 auparavant, mais infiniment plus précises). Le système est composé de deux Lidar (système de mesure à distance par laser) pour le positionnement dans l’espace et des caméras HD.

Une image plus nette et un contraste meilleur facilitera de facto le travail d’analyse des images par les logiciels. Ils pourront ainsi extraire les textes trouvés sur les panneaux et les analyser (y compris les horaires d’ouverture inscrits sur la porte des boutiques), identifier la forme et la couleur des bâtiments pour donner de meilleures indications aux utilisateurs de Google Maps et Google Assistant.

Ces nouvelles analyses, mis à part que vous serez sûrement content de mieux voir votre maison, seront indispensables pour les véhicules autonomes. Google s’arme pour la bataille à venir avec des technologies qui vont nécessiter des cartes bien plus précises qu’aujourd’hui. Un atout pour le projet de la firme (Waymo, la filiale d’Alphabet dédiée à la conduite autonome).
Pascal Wolff




Véhicules électriques ou l’épreuve de l’environnement

Les détracteurs des véhicules électriques sont formels, ce type de propulsion pollue bien plus qu’une voiture thermique. Vrai ou faux ? Voici des éléments de réponse, le tout étant bien plus complexe que cela. 

Tout d’abord, on ne peut pas considérer la voiture électrique comme « écologique » ni « propre », mais il y a des nuances auxquelles il faut s’adapter. Si l’on part d’un point de vue simple utilisateur, il y a effectivement « zéro émission », mais non « 0 pollution » qui, elle, est délocalisée en amont (fabrication) et en aval (sources et recyclage).

Voici les différents points de la vie d’une batterie :

1. sa source, le lithium ;

2. sa fabrication ;

3. ses sources d’énergie ;

4. son utilisation ;

5. son recyclage.

1. La source de la batterie et ses composants primaires

Même s’il y en a d’autres, le lithium est la matière première utilisée dans les véhicules électriques (mais également dans les batteries d’ordinateurs, de téléphones portables). 0,8 kilo de lithium est produit par seconde dans le monde entier, soit 25 000 tonnes extraites chaque année. (1)

La plus grande partie des réserves de lithium se trouve dans des lacs salés au Chili, en Bolivie et en Argentine, mais aussi au Tibet et en Afghanistan. On déplore ainsi dans ces pays des dégradations environnementales dans les conditions d’extraction, mais aussi dans le traitement (consommation d’eau), la chimie (pollution importante) et la consommation d’énergie (charbon). (2)

2. Fabrication des batteries

Les principaux fabricants de cellules (composants principaux des batteries) sont essentiellement situés en Asie (Corée du Sud, Chine). Ces cellules sont assemblées par tranche (plus il y a de tranches, plus la batterie est puissante) pour former les futures batteries.

3. Les sources d’énergie

Pour être cohérente avec un « zéro émission », l’énergie utilisée devrait provenir de sources renouvelables, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. En France, par exemple, la part principale vient du nucléaire  (voir production nette d’électricité). En comparaison, l’Allemagne utilise principalement du lignite et des énergies fossiles (59 %).

La diminution des gaz à effet de serre (GES) reste donc relative selon la source énergétique. Si la recharge utilise comme source des sources non renouvelables, les GES émis lors de sa recharge sont comptabilisés. A l’inverse, si la source  est renouvelable, par exemple l’éolien ou l’hydraulique, le bilan s’en retrouve bien évidemment allégé et l’on rentrerait dans la conversion écologique (baisse des GES de 10 à 24 % par rapport à un véhicule thermique).

4. Utilisation de la voiture électrique

L’impact écologique d’un véhicule électrique dépend principalement de son utilisation. Contrairement à un véhicule classique (thermique non hybride), un VE faisant plus de 200 000 km aura des conséquences moins néfastes sur le climat (diminution de 27 à 29 % par rapport à une voiture essence, et de 17 à 20 % par rapport à un diesel). Par contre, ne faire que 100 000 km réduira considérablement les avantages de l’électrique (entre 9 à 14 % d’impact en moins comparé au thermique).

5. Recyclage des batteries

Une batterie dure en moyenne entre 5 et 10 ans selon l’utilisation si elle n’a pas perdu plus 25 % de sa capacité qui est une exigence pour répondre à une utilisation automobile.

Le recyclage est en plein essor. Le consortium européen ELSA, par exemple, expérimente une solution de stockage d’énergie au sein d’un réseau qui aura pour vocation de produire une solution de stockage qui sera commercialisable à son échéance.

Renault n’est évidemment pas en reste en s’associant avec des sociétés de stockages d’énergie pour la maison comme Powervault, afin de proposer des batteries de véhicules électriques d’occasion qui trouveront une seconde vie (vie temporaire avec recyclage complet) dans l’habitat.  Les batteries des véhicules électriques Renault serviront ainsi au stockage de l’énergie chez les particuliers et dans certaines institutions. Sont tout particulièrement concernées les maisons à panneaux solaires.

Une autre solution est la constitution d’un système de stockage (système E-STOR) pouvant servir de borne de charge rapide, de manière à optimiser le cycle de vie des batteries de seconde vie, dans des zones pas forcément reliées au réseau électrique et qui pourront être alimentées par des énergies renouvelables.

L’utilisation des batteries électriques des véhicules sera ainsi prolongée en tant que système de stockage stationnaire, avant leur recyclage final (d’où l’intérêt ici du principe de location des batteries pour les véhicules électriques).

Une fois que les cellules ne peuvent plus récupérer suffisamment d’énergie, les batteries doivent être extraites par les centres agréés puis collectées et recyclées.

C’est ainsi que commence la récupération des métaux précieux qui permet (entre autres) de diminuer le coût de recyclage des batteries, car la valeur des métaux tels que les terres rares (La, Ce, Nd, Pr), le cobalt, le nickel, le cuivre, l’aluminium, le manganèse… compense une partie du coût de collecte et traitement des batteries et permet dans certaines filières l’autofinancement. La motivation écologique se double d’une motivation économique.

En conclusion

Il est bien sûr évident que les efforts doivent se concentrer sur l’évolution des matières premières, des énergies renouvelables et surtout la stabilisation des procédures d’extraction et de recyclage. Les matériaux de base  sont un point crucial pour l’avenir.

Chaque année, près de 1 300 tonnes de batteries sont jetées. En 2020, ce chiffre devrait passer à 14 000 tonnes, soit dix fois plus.

Le lithium-ion devrait rester prédominant une bonne quinzaine d’années avant un post-lithium vers 2030, mais la production ne satisfera pas, selon les spécialistes du secteur, la révolution électrique promise dans la prochaine décennie. (3)

D’autres solutions existent comme le sodium-ion, sur lequel travaille le réseau de chercheurs français RS2E (4). Ce procédé a l’immense avantage d’être très abondant et donc beaucoup moins coûteux que le lithium. Mais les densités énergétiques encore trop faibles pour des véhicules (uniquement) électriques peuvent suffire  aujourd’hui pour les véhicules hybrides, ou les batteries de démarrage.

La technique métal-air (aluminium/oxygène ou lithium/oxygène) propose une densité énergétique bien supérieure aux lithium-ion. Mais les métaux s’oxydent rapidement, ce qui a pour effet de décharger la batterie. Ils ont également une fâcheuse tendance à se désintégrer et il faut donc remplacer régulièrement les éléments métalliques.

Néanmoins, les véhicules électriques ont un rôle clé à jouer dans l’amélioration de la qualité de l’air, notamment au bénéfice de la santé de chacun en ville en attendant une réelle prise de conscience politique. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, sept millions de véhicules électriques en circulation dans le monde permettraient d’économiser 400 000 barils de pétrole… une paille sur les 95.620.000 de barils  sortis de terre tous les  jours ! La Chine vient d’ailleurs d’annoncer qu’elle interdira les voitures essence et diesel dans les villes dans vingt ans et EasyJet de montrer le développement d’un court-courrier pour des vols adaptés comme Paris-Nice ou Nice-Bordeaux.

La révolution électrique avance à grand pas sur tous les supports.

Pascal Wolff

(1) Il y aurait des réserves de 15 à 17 millions de tonnes de lithium dans le monde selon Renault et 25,5 millions de tonnes selon l’US Geological survey.
(2) http://future.arte.tv/fr/le-lithium-source-dinegalite-et-de-pollution?language=fr
(3) Planetoscope.
(4) Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie qui rassemble 17 unités de recherche dont le CNRS et le CEA, 15 partenaires industriels et 3 établissements publics.
(5) En 2015 – source Planetoscope.




L’homme peut-il accepter ses limites ?

Coordonnés par Gilles Bœuf, Jean-François Toussaint et notre ami et précieux collaborateur Bernard Swynghedauw, les différents thèmes abordés ici sont une nouvelle traduction écrite du colloque intitulé « L’homme peut-il s’adapter à lui-même », organisé à Paris à la fin 2010 puis au Collège de France en mai 2104.

Dix-neuf orateurs, dont Yves Coppens, Hubert Reeves, Boris Cyrulnik ne sont pas les moindres, ont accepté de donner un texte écrit, enrichi de données actuelles, tous regroupés dans cet ouvrage sous l’intitulé général « L’homme peut-il accepter ses limites ? »

C’est que pour les auteurs, malgré les alertes et quelques améliorations, le constat reste alarmant : partout, les dates de récolte avancent ; partout, les aires de répartition d’espèces marines et continentales sont spectaculairement modifiées ; les effets du changement climatique se superposent aux dégradations directes de l’environnement, et cela pour toutes les espèces vivantes y compris l’espèce humaine.

L’homme va-t-il être capable de réagir à temps ? Pour s’adapter, ne faut-il pas d’abord accepter de changer ?

« Il y a toujours de l’improbable dans l’histoire humaine, le futur n’est jamais joué… » ; Edgard Morin, cité dès l’introduction de l’ouvrage, donne ainsi le ton.

Chacun dans leur domaine, les scientifiques nous livrent ce que pourraient être les conditions d’une réelle métamorphose, celle qui nous permettrait d’accepter nos limites dans la diversité d’une planète dont nous ne sommes qu’un des éléments.

Naturellement, cette vision environnementaliste extrême de la planète et de ses occupants, avec un certain parti pris de culpabilisation de l’homme, aura ses détracteurs, y compris au sein de la communauté scientifique ; ce qui est certain, c’est que jamais ce plaidoyer ne donne dans l’incantation ; tous les constats et propositions reposent sur des arguments solides et clairement exposés.

Gilles Bœuf est professeur à l’université Pierre et Marie Curie et conseiller scientifique auprès du ministère de l’Environnement.

Jean-François Toussaint est président du groupe adaptation et Prospective du Haut Conseil de la Santé publique et professeur de physiologie à l’université Paris Descartes.

Bernard Swynghedauw est directeur de recherche émérite à l’Inserm, membre correspondant de l’académie de médecine et ancien président de la FEPS (Federation of the European Physiological Societies) ; c’est aussi, faut-il le rappeler, l’un des rédacteurs les plus prestigieux du Cardiologue.

Cet ouvrage s’adresse à un large public, médical ou non, familier des sciences et intéressé par les enjeux qu’il aborde ; il concerne en fait tout citoyen conscient des priorités à venir.

Auteurs :  J.-F. Toussaint, B. Swynghedauw, G. Boeuf
Editeur : Quae
Pagination : 198 pages
Prix public : Livre : 24,50 € – format Kindle : 16,99 €




29e Congrès du CNCF – Abstracts 19-21 octobre 2017

Le prochain congrès du CNCF s’est tenu au Palais des congrès de Lille, du jeudi 19 au samedi 21 octobre 2017.
Déjeuners-débats, ateliers, sessions scientifiques et speed data ont été les composantes de cette manifestation, où de nombreux experts parmi les plus reconnus étaient présents dans tous les domaines des pathologies cardiovasculaires, de l’imagerie et de la thérapeutique.

Vous pouvez le télécharger ici




ESC 2017 – Barcelone

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Le Cardiologue 405 – Octobre 2017

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