Préfiguration du Health Data Hub

Pour les trois experts chargés de le préfigurer, le futur Health Data Hub devra être un guichet unique d’accès aisé aux données de santé pour le plus grand nombre, et recommande pour cela une organisation en réseau.

Lors de la remise du rapport Villani, le Président de la République avait déclaré que la santé serait un des secteurs prioritaires pour le développement de l’Intelligence Artificielle (IA) et annoncé deux actions majeures : la création d’un « Health data hub » et l’élargissement du Système National des Données de Santé (SNDS). Dans la foulée, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait confié une mission de préfiguration de ce Health data hub à trois experts : Dominique Polton, présidente de l’Institut National des Données de Santé (INDS), le Dr Marc Cuggia, professeur d’informatique médicale, PH au CHU de Rennes, et Gilles Wainrib, président fondateur de la start-up Owkin, spécialisée dans le machine learning (apprentissage automatique) appliqué à la recherche médicale. Ces trois experts viennent de rendre leur rapport (1). En introduction, ils soulignent que « les données de santé financées par la solidarité nationale constituent un patrimoine commun », qu’elles doivent donc être « mises pleinement au service du plus grand nombre dans le respect de l’éthique et des droits fondamentaux de nos concitoyens », et qu’ « il est donc primordial d’en garantir l’accès aisé et unifié ». Ils détaillent les enjeux du Health data hub, dont celui de constituer « de grands jeux de données » issues des dossiers patients des centres hospitaliers, de la médecine de ville ou produites par les patients eux-mêmes pour permettre le développement d’approches préventives, diagnostiques et thérapeutiques basées sur l’IA. Ils rappellent aussi l’importance de l’analyse des données de santé pour « mieux piloter le système de santé » et le rendre ainsi plus efficient.

Le Health data hub, un axe moteur et fédérateur
« Moteur et fédérateur », le Health data hub représenterait, selon les auteurs du rapport, « un tiers de confiance dans le paysage des acteurs de la donnée de santé, et permettrait de ce fait le partage des données dans le respect du droit des patients et en assurant la transparence avec la société civile ». Pour que ce « patrimoine de données » soit accessible à tous les acteurs, publics comme privés, le Health data hub devrait être « un guichet unique » mais pour lequel les trois experts imaginent une organisation en réseau, articulant un hub central et des hubs locaux chargés de mettre en œuvre l’offre de services articulée autour de quatre missions :

  1. donner accès aux données de santé ;
  2. soutenir la collecte et la consolidation des données ;
  3. accompagner la valorisation des données de santé et soutenir l’écosystème ;
  4. assurer le lien avec les citoyens et la société civile.

Les hubs locaux, dont la feuille de route établie par la mission prévoit le déploiement « fin 2021 », assureraient le lien avec les producteurs de données locaux. A ce titre, ils réaliseraient auprès d’eux le référencement des données au catalogue national et soutiendraient les producteurs dans la collecte et la mise en qualité des données produites. Les demandes d’accès aux sources « locales » seraient instruites par un Comité Ethique et Scientifique (CES) local, qui associerait les producteurs locaux et, afin de fluidifier l’accès aux données, les hubs locaux seraient compétents pour administrer les accès au patrimoine local des données. 

Si la gouvernance du réseau hub « devra être stabilisée dans des travaux de concertation à venir », les auteurs du rapport avancent cependant l’idée d’une gouvernance stratégique. La composition de cette gouvernance stratégique serait la suivante : un conseil stratégique, compétent pour les questions relevant de la stratégie générale et du budget, et qui définirait les grandes orientations du hub ; un comité scientifique, chargé de conseiller le hub autour des perspectives de long terme et des orientations et priorités à donner ; un comité d’administration resserré, se réunissant 4 à 6 fois par an pour suivre le budget et assurer le pilotage des activités.

Si la gouvernance du Health data hub « devra être stabilisée dans des travaux de concertation à venir », on sait déjà qui sera le pilote du projet. Agnès Buzyn a en effet désigné Jean-Marc Aubert, directeur de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) pour assumer cette fonction « pour juin 2019 ». «  Je crois qu’une administration centrale est plus à même de porter ce genre de projet dans la durée et faire de la France un leader dans l’utilisation des données de santé au service du bien commun, a indiqué la ministre, qui aimerait voir une première version de ce hub d’ici à juin 2019 ».

(1) Pour son élaboration, ils ont réuni « des représentants de la recherche, de l’écosystème des start-ups, de l’industrie, des professionnels et établissements de santé, de l’administration et de l’Assurance Maladie » et mené 114 auditions d’acteurs de l’écosystème.




Plaidoyer pour une hausse annuelle des tarifs MCO de 1 % jusqu’en 2021

Dans une étude que lui a commandée la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP), le cabinet de conseil Roland Berger estime que le plan gouvernemental de transformation de notre système de santé devrait permettre de relâcher la pression financière sur les établissements MCO publics et privés, à condition d’augmenter les tarifs des actes de 1 % par an d’ici à 2021.

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Le rôle des ARS devra évoluer, selon le premier ministre

Dans son intervention à la Convention on Health Analysis and Management (CHAM) qui s’est tenue début octobre à Chamonix, Edouard Philippe a indiqué que le rôle des ARS devra évoluer. « Une partie des métiers des directeurs généraux des ARS et des ARS va être amenée à évoluer un peu. Il va falloir passe d’une activité où l’aspect de régulation avait une importance considérable à un métier dans lequel il va falloir coordonner ou laisser des organisations naître, et faire en sorte qu’elles soient les plus opérationnelles et optimales à tel ou tel endroit », a déclaré le premier ministre, ajoutant qu’il y avait « peu de chances qu’exactement les mêmes solutions soient intelligentes à Annecy et Chamonix, ainsi qu’au Havre ou à Cherbourg ». De quoi réjouir les médecins si ces vœux se concrétisent…




Le « niet » des libéraux au numéro unique d’appel d’urgence

L’annonce de l’instauration d’un numéro unique d’appel pour les urgences médicales – le 112 – par l’ex-ministre de l’Intérieur, alors qu’on attend toujours le rapport IGA/IGAS sur la question, a semé le trouble chez les libéraux, qui rappellent leur opposition à ce numéro unique.

Avant de quitter la place Beauvau pour regagner ses pénates lyonnaises, l’ex-ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé, en clôture du 125e congrès des sapeurs-pompiers de France, la mise en œuvre prochaine d’un numéro d’appel unique pour les secours d’urgence aux personnes. « Le Président de la République a fixé comme objectif d’aboutir à une numéro d’appel unique, le 112, et c’est ce que nous allons mettre en œuvre avec la ministre de la Santé », a-t-il déclaré. Rappelant qu’Agnès Buzyn et lui avaient missionné l’Inspection Générale de l’Administration (IGA) et l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) pour « formuler des propositions sur le sujet », Gérard Collomb avait indiqué que, certes, il examinerait les propositions du rapport, avant d’ajouter : « mais, conformément à ce qu’a dit le Président de la République, nous trancherons un débat toujours posé, jamais arbitré ». 

Chez les libéraux, on a peu apprécié ces déclarations. Ainsi, le SML a fait part de « sa grande surprise face à cette annonce qui désormais ne laisse que peu de doute sur la décision future du gouvernement dans ce dossier, et cela, quelles que soient les conclusions du rapport attendu et les retours très positifs des expérimentations des 116 117 menées par les médecins libéraux ». 

Mais Gérard Collomb a démissionné et le rapport IGA/IGAS annoncé initialement pour le 15 mai n’est finalement attendu que pour cet automne. La messe n’est peut-être pas encore dite ! En tout cas, les libéraux font front uni contre l’instauration du numéro d’appel unique. Fin septembre, dans un communiqué commun la CSMF, MG France, le SML et la FMF rappelaient que « la saturation des centres 15 par les demandes de soins non programmés entraîne une dégradation de la régulation des appels, mise en lumière par l’IGAS suite à l’affaire Musenga », et en réponse à l’invitation faite aux libéraux par le Président de la République d’organiser une réponse territoriale collective aux demandes de soins non programmés, les quatre syndicats  indiquent ce que devrait être « l’organisation de la réponse libérale aux demandes de soins non programmés, mission prioritaire des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (SPTS) ». Elle devrait, selon eux, s’appuyer sur trois éléments. En premier lieu « un numéro d’appel national distinct du numéro des urgences médicales. Le numéro 116 117 dédié aux demandes de soins non programmés donnera de la visibilité aux soins de ville. Le 15 ou le 112 resteront les numéros de l’urgence médicale vitale, rendus plus efficaces grâce à un décroché rapide ». Le deuxième élément de cette réponse réside dans « une régulation libérale pour orienter les patients vers les soins les plus pertinents sur leur territoire », la médecine libérale devant avoir « une place prépondérante dans la cogestion des services régulant les appels au 116 117 ». Enfin, troisième élément, « un mode d’emploi pour la population de la continuité des soins organisée par les communautés de professionnels libéraux ».

Et les quatre centrales de conclurent : « Les syndicats représentatifs des médecins libéraux attendent que le Président de la République précise désormais les missions des professionnels de santé par des numéros d’appel distincts entre urgences médicales et demandes de soins non programmés ». Après la parution du rapport IGA/IGAS, les décisions gouvernementales devraient suivre.




10 chantiers pour mettre en œuvre « Ma santé 2022 »

Lors de la dernière réunion du comité national de suivi des GHT, les représentants du ministère de la Santé ont indiqué que la directrice générale de l’offre de soins (DGOS), Cécile Courrèges, avait reçu une lettre de mission d’Agnès Buzyn pour mener la coordination de la mise en œuvre de la stratégie « Ma santé 2022 ».


Le pilotage de la cinquantaine de projets ou mesures contenues dans ce vaste plan de réorganisation du système de santé sera structuré autour de 10 chantiers avec, pour chacun, un ou plusieurs pilotes appartenant à la DGOS ou à d’autres directions ministérielles, ou à l’Assurance Maladie. Au sein de la DGOS, une cellule opérationnelle coordonnera et appuiera les pilotes de chantiers.

Les 10 chantiers identifiés sont les suivants :

  1. structuration territoriale des soins de proximité ;
  2. régulation et soins non programmés ;
  3. GHT et gradation de soins ;
  4. qualité et pertinence ;
  5. réforme du financement ;
  6. numérique ;
  7. rénovation des formations en santé ;
  8. renforcement et reconnaissance des fonctions managériales à l’hôpital ;
  9. faire évoluer les conditions d’exercice et accompagner les parcours ;
  10. un chantier transversal relatif à la préparation d’un projet de loi sur la stratégie de transformation du système de santé.

Chacun de ces 10 chantiers comporte un portefeuille de mesures à mettre en œuvre, lesquelles mesures seront menées par un ou plusieurs pilotes spécifiques avec une gouvernance et un calendrier de déploiement propres.

Ainsi, le chantier « régulation et soins non programmés » est piloté par la DGOS et la Direction de la Sécurité Sociale (DSS). Il contient plusieurs mesures de « Ma santé 2022 », comme la mise en œuvre d’un forfait de réorientation pour les urgences et la territorialisation de la gestion des urgences. Pour le forfait de coordination sur les urgences, le pilotage est assuré par la DSS et la task force de Jean-Marc Aubert (DREES).

En ce qui concerne le calendrier, après un « temps national » prévu au dernier trimestre de cette année pour le déploiement de la gestion de projet et la concrétisation des annonces prioritaires, un travail de déploiement régional des premières mesures de la stratégie « Ma santé 2022 » devrait avoir lieu au début de l’année prochaine. Quant au calendrier de la future loi de santé, il reste à préciser.




Le contour des futurs hôpitaux de proximité se précise

La DGOS a précisé les contours des futurs hôpitaux de proximité annoncés dans le cadre de « ma santé 2022 ».

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Le PLFSS 2019 est arrivé !

Aussi ponctuel que le beaujolais nouveau, le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2019 est arrivé ! Et comme le vin de l’année, il n’est pas forcément le meilleur, comportant quelques mesures qui font grincer les dents des médecins libéraux. Ce sont celles-ci que nous détaillons ici.

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Là où la médecine libérale manque, que l’hôpital prenne sa place…

Dans les zones manquant de médecins libéraux, les trois délégués à l’accès aux soins préconisent d’affirmer le rôle de « pivot » des établissements de santé dans l’organisation territoriale des soins.

Lors de la présentation en octobre 2017 du plan gouvernemental pour « renforcer l’accès territorial aux soins », le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avaient confié à trois délégués la mission de recenser des initiatives locales favorisant l’accès aux soins. Thomas Mesnier, médecin urgentiste et député (LREM, Charente), Elisabeth Doineau, sénatrice (UDI, Mayenne), et Sophie Augros, généraliste et présidente du syndicat des jeunes médecins ReAGJIR, ont récemment remis leur rapport à Agnès Buzyn. Articulé autour de 6 axes, ils identifient diverses « clés de réussite » destinées à favoriser l’accès aux soins. Les trois délégués et la ministre insistent sur le fait que ces outils ont vocation à être appropriés par les acteurs locaux au cas par cas, et non à être imposés « depuis Paris ». 

Au titre de l’axe « projection du temps médical »

Les délégués prônent la valorisation de « la responsabilité territoriale des établissements de santé ». Ils estiment que « le déploiement de consultations avancées entre sites hospitaliers (…) permet de renforcer l’offre spécialisée de proximité » et que « la projection de ressources hospitalières dans des structures en ambulatoire permet de garantir, grâce à la forte attractivité du statut salarié hospitalier, l’accès à des consultations médicales dans certains territoires dépourvus de ressources libérales ». Au-delà de deux Equivalent Temps Plein (ETP) médicaux, les auteurs estiment que « ce portage peut prendre la forme d’un centre de santé ». « La prise en compte de cette dimension dans les Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens (CPOM) des établissements de santé serait un levier puissant pour mieux reconnaître les démarches de ce type », indiquent les délégués, qui proposent que cette pratique soit « modélisée » et prise en compte dans le financement des établissements, par exemple via un financement « dédié à la responsabilité territoriale » et assurant l’équilibre financier des projets de ce type en zones sous-denses. Il n’est pas sûr que cette extension du domaine hospitalier réjouisse les médecins spécialistes libéraux… 

Concernant l’axe « développement des stages ambulatoires et aide à l’installation »

Les délégués proposent d’améliorer les conditions matérielles de stage, notamment en créant des « internats ruraux », et en étendant la prime de stage aux élèves externes. Ils estiment que « l’ouverture d’un onzième mois de bourses sur ces critères sociaux pour les externes en médecine constitue une solution alternative, gage d’un soutien financier automatique ». Ils recommandent également d’améliorer la qualité des stages en réduisant ou supprimant le taux d’inadéquation et en prenant mieux en compte les retours d’expérience des stagiaires dans les décisions d’agrément grâce à une rénovation des grilles d’évaluation et à une révision plus fréquente des agréments. Les trois auteurs suggèrent aussi la généralisation des dispositifs d’accompagnement personnalisé au projet d’installation et le développement des compétences entrepreneuriales et gestionnaires des futurs médecins libéraux, pour mieux les préparer à leur installation. 

Au titre de l’axe « développement de l’exercice coordonné »

Ils proposent une meilleure formation et une meilleure reconnaissance des coordonnateurs en soins primaires et proposent d’accompagner les porteurs de projets d’exercice coordonné dès les premières étapes et tout au long du projet.

Quant à l’axe « révolution numérique en santé »

Ils suggèrent quelques « clés de réussite » pour accompagner le changement chez les professionnels comme chez les usagers. Les délégués envisagent ainsi l’accompagnement à la conception des projets de télémédecine, notamment en intégrant celle-ci au sein des futurs guichets uniques entre l’Assurance Maladie et les ARS, et en garantissant « une interopérabilité réelle entre les multiples logiciels et solutions métiers existants ». Sans en préciser la nature, c’est aussi un accompagnement qu’ils recommandent afin de favoriser l’appropriation de la télémédecine par les médecins et les patients, de même qu’ils préconisent de s’appuyer sur les CPTS pour concevoir et déployer les projets numériques, « particulièrement la téléconsultation de première ligne et la télé expertise » et de « permettre le recours à la télémédecine par d’autres professionnels de santé ». 

Les auteurs du rapport recommandent également de revaloriser financièrement l’exercice médical mobile et d’exonérer de Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) les médecins installant un cabinet secondaire en zone sous-dense.

Toujours dans ces zones sous-denses, ils proposent de généraliser les programmes d’éducation à la santé familiale pour limiter les usages non pertinents du système de santé, de réduire les motifs administratifs de consultations, et de « sécuriser fiscalement » les professionnels de santé. 

Lors de la présentation à la presse de ce rapport, Agnès Buzyn a invité les trois délégués à l’accès aux soins à poursuivre leurs travaux durant une année supplémentaire.




Le taux de condamnation des établissements reste « très élevé » en 2017

Le taux de condamnation, ou de confirmation de condamnation, des établissements de santé publics et privés assurés par le groupe Sham dans les dossiers de responsabilité civile médicale reste « très élevé » à 62,3 % en 2017. Selon le rapport annuel de Sham, l’année dernière, 15 792 réclamations liées à des préjudices corporels et matériels dans les établissements de santé et médico-sociaux ont été enregistrées, soit une augmentation de 3 % par rapport à 2016, et un coût total de 221,2 millions d’euros (contre 217,7 millions d’euros en 2016). Les préjudices corporels représentent 41,9 % des réclamations dans les établissements de santé et 3 % dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Ces préjudices représentent 97,7 % des coûts pour les premiers et seulement 3 % pour les seconds.




Plan Macron : libéralisme ou étatisation ?

En annonçant lui-même depuis l’Elysée son plan santé 2022, le Président de la République a clairement voulu souligner l’importance qu’il entend donner à une réforme dont l’ambition est de refondre sur le long terme le système de santé.

Les syndicats de médecins libéraux ont dans un premier temps et dans une belle unanimité, salué différentes mesures interprétées comme une reconnaissance et un espace de liberté redonnés à la médecine libérale. Décloisonnement du système de santé en supprimant les barrières public/privé  ; initiative redonnée à la médecine libérale d’organiser les soins dans chaque territoire au sein des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé où les médecins spécialistes doivent prendre toute leur place ; graduation de l’offre hospitalière, des hôpitaux de proximité aux établissements à haut plateau technique où sont associés les établissements privés ; volonté de redonner du temps médical au médecin par la création d’assistants médicaux ; réforme des études médicales avec la fin d’un mode de sélection injuste et contournable ; absence de mesures coercitives à l’installation (pour combien de temps ?), et reconnaissance enfin des médecins spécialistes trop longtemps et scandaleusement oubliés dans les discours politiques.

Mais à y regarder de plus près, l’interprétation du plan n’est manifestement pas aussi claire. Le SNSMCV maintenant rejoint par d’autres syndicats avait d’ailleurs, dès l’annonce du plan, émis quelques craintes et réserves. Craintes pour surmonter en région le poids des habitudes, les positions dogmatiques, la lourdeur voire les freins des ARS souvent bien peu ouvertes sur le monde libéral. Réserves sur les CPTS, issues de la loi Touraine, de devenir un modèle unique et obligatoire d’exercice, aux mains des GHT et des ARS où les médecins perdront leur indépendance. Réserves aussi de voir le paiement au forfait prendre le pas sur le paiement à l’acte, dont la gestion serait confiée à l’hôpital. Réserves enfin, sur un décloisonnement allant plus dans le sens public privé que l’inverse.

Le manque de moyens pour conduire une réforme d’une telle ampleur pose question. Un investissement de 3,2 milliards d’euros sur quatre ans, c’est bien, mais peu sur un budget annuel de 200 milliards d’euros, qui n’évitera pas, chaque année, un plan d’économies d’un montant proche !

Libéralisme ou étatisation, n’est-ce pas, là même, la marque de fabrique de la politique macronienne du « en même temps » ?




Un forfait de réorientation hôpital-ville pour les urgences

Pourtant annoncée dans le plan « Ma santé 2022 », la création d’un forfait de coordination pour inciter les services d’urgences hospitaliers à réorienter vers la médecine de ville les patients ne relevant pas de ces services, ne figurait pas dans le texte initial du PLFSS2019.

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Le calendrier du Health data hub

  • Fin 2018. Cadrage détaillé du modèle opérationnel du Hub, identification des partenaires institutionnels, rédaction des chartes d’utilisateurs et producteurs, cadrage des projets expérimentaux à lancer, identification des bases de données clés à ingérer.
  • Mi-2019. Lancement d’un Produit Minimum Viable (PMV) de la plateforme avec des premiers utilisateurs « tests » issus des projets expérimentaux, mise en œuvre de la gouvernance définie, et ingestion des premières bases de données.
  • Fin 2019. Lancement de la première version de la plateforme et ouverture à tous de l’offre de services du hub.
  • Fin 2020. Amélioration de l’organisation, des processus et des outils, enrichissement du catalogue de données et création de premiers hubs locaux.
  • Fin 2021. Déploiement d’un réseau de hubs locaux sur tout le territoire.



L’ex-président de l’INSERM nommé au Conseil d’Etat

Yves Lévy a été nommé conseiller d’Etat en service extraordinaire à compter du 12 octobre dernier. Après un mandat de 4 ans à la tête de l’INSERM, il souhaitait se présenter à sa propre succession. Mais étant l’époux d’Agnès Buzyn, ce qui avait posé problème lors de la nomination de cette dernière au Ministère de la Santé continuait de faire problème, même si pour éviter un potentiel conflit d’intérêts, il avait été établi que les questions concernant l’INSERM ne seraient pas gérées par l’avenue de Ségur mais directement par Matignon. Yves Lévy a donc décidé de retirer sa candidature pour un second mandat et… Agnès Buzyn reprend la main sur l’INSERM.




Financement forfaitaire à l’hôpital… avant la ville

Comme annoncé dans le plan « Ma santé 2022 », le financement au forfait pour les maladies chroniques fait son entrée à l’hôpital.

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Booster la prescription des génériques et… transformer le pharmacien en prescripteur

La Stratégie Nationale de Santé (SNS) pour 2018-2022 vise 50 % de prescriptions de génériques au sein du répertoire en 2020, un taux qui s’établit actuellement à 45 % environ.

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Extension du dispositif des innovations organisationnelles

L’article 29 du PLFSS élargit le champ de l’article 51 de la LFSS 2018 « pour permettre d’intégrer des projets plus ambitieux sur le plan de l’innovation organisationnelle, notamment en ce qui concerne les établissements de santé, ce qui nécessite de déroger aux conditions techniques de fonctionnement relevant du droit des autorisations des activités de soins ».

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La non-qualité financièrement pénalisée à l’hôpital

L’un des objectifs de « Ma santé 2022 » est de mettre la qualité au cœur du système de santé…

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Un ONDAM à la hausse

A commencer par le taux de croissance de l’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie (ONDAM) fixé à 2,5 % pour l’année prochaine (soit 200,3 milliards d’euros) au lieu des 2,3 % prévus en moyenne sur le quinquennat dans la loi de programmation des finances publiques pour 2018-2022.

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Livre Blanc

L’avenir de la cardiologie libérale

Réaliser un Livre Blanc peut apparaître avant tout comme une figure de style imposée à toute spécialité qui souhaite voir respecter son exercice spécifique ! Et pour la cardiologie, c’est le troisième du genre.
Les pratiques changent et la collectivité ne cesse légitimement de demander des comptes. Nous devons répondre à ces enjeux de l’exigence de qualité en conjuguant la poursuite des nombreuses procédures déjà initiées par nos structures agréées tant pour la FMC que pour l’EPP à l’exercice de la plus grande transparence dans l’analyse de ces données issues des registres et observatoires indispensables à cette tâche.

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60 ans de syndicalisme cardiologique

Il y a soixante ans le Professeur Lian, président de la Société Française de Cardiologie, créait le Syndicat National des Médecins Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux. La nécessité de mettre en place une représentation professionnelle aux côtés de la représentation scientifique de la société savante s’imposait déjà, d’autant que la cardiologie n’était pas encore reconnue au titre des spécialités officielles. Saluons au passage le caractère visionnaire de l’initiateur qui avait déjà, dans le titre même du syndicat, élargit les compétences des cardiologues aux maladies vasculaires. Regrettait-il alors déjà que la société savante n’ait pas d’emblée incorporé dans son champ de compétence les pathologies vasculaires alors même que la maladie coronaire s’inscrit dans le continuum de la maladie artérielle, aussi bien dans ses facteurs de risque que dans son génie évolutif ?

Sommaire

60 ans de syndicalisme cardiologique !

Préface de Jean-François Thébaut
Aux sources du Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux 
Où en était la nomenclature de 1949 ?
Où en était la cardiologie en 1950 ?
Cardiologues combien de divisions ?
Quelques centaines en 1949, 2 000 il y a trente ans, 6 000 en 2008 !
Ils ont dirigé le syndicat depuis 1949
Ils ont administré le syndicat depuis 1949

9 Présidents pour 60 ans  de syndicalisme

Camille Lian

Le pionnier qui se passionnait pour la vie professionnelle
Editorial

Henri Kaufmann

La présidence modeste du héros méconnu
Individualisme médical et organisation professionnelle
La spécialité cardiologique est-elle menacée ?
Editorial
La cardiologie est-elle encore une spécialité ?

Claude Bergogne

Le défricheur de la nomenclature
Geneviève Guiffant, la fidèle secrétaire
Syndicats, amicales, associations…
Les généralistes d’abord ?

Henri Lafont

L’accoucheur de la dissociation CS + K
Dernière heure
Les urgences cardiologiques

Yves Decalf

Des réponses aux défis de la société et des leaders pour les porter
Evaluer, oui mais…
Formation et Evaluation
Une vision comptable de la santé

Jean-Paul Letouzey

Le divorce évité entre cardiologie clinique
et interventionnelle

La der des der… ?
Des Unions… professionnelles

Hommage à Bernard Dupont

Trois vies et un même humanisme
Désaccords ? Accords ? ou la difficulté des mots

Christian Aviérinos

La passion de la dialectique
Un impossible accords
La grande peur de l’an 2000 ?
FMC cardiologique, la nouvelle donne
Un nouveau Livre Blanc
Classification Commune des Actes Médicaux
Je proteste !
Faut-il réformer les consultations
Quels revenus pour quels médecins ?

Jean-François Thébaut

« Ce que je crois »
Lettre ouverte à mesdames et messieurs les candidats à la Présidence de la République
Le Yin et le Yang par J.-F. Thébaut
Les cardiologues, les assureurs et la prévention… ou le début d’une nouvelle histoire qui doit retenir l’attention !
L’obligation d’anticiper !




Jacques-Olivier Dauberton a quitté le cabinet d’Agnès Buzyn

Depuis le 1er octobre, ce généraliste militant de l’exercice en équipe et président du syndicat des jeunes médecins généralistes ReAGJIR de 2014 à 2016, qui avait été nommé officiellement conseiller en charge de la sécurité sanitaire au cabinet d’Agnès Buzyn et qui, officieusement, était sensé être l’interlocuteur des médecins libéraux au dit cabinet, a quitté ses fonctions. Il n’a pas été remplacé. 




Guide pratique simplifié des AAP

Le Cardiologue est partenaire de CNCF pour la parution de ce guide. L’antiagrégation plaquettaire apporte un bénéfice de plus en plus établi sous différentes modalités aux patients à risque thrombotique en particulier dans le cadre des syndromes coronaires aigus à court, moyen et long terme et dans les atteintes vasculaires périphériques.
Dans les suites des traitements interventionnels, leur gestion est souvent complexe au quotidien du fait de la coexistence parfois nécessaire avec des AVK ou des AOD dans le suivi de la FA ou de la maladie veineuse ou de la survenue d’événements intercurrents.
Pour toutes ces raisons et faciliter notre évaluation du bénéfice-risque au quotidien, il nous a pensé souhaitable de proposer à l’ensemble des cardiologues ce GPS des AAP.

Pour recevoir ce numéro exceptionnel, contactez-nous par mail en cliquant ici ou rendez-vous sur le site du cncf.

Sommaire

 

1. Pharmacologie des AAP

2. Risque cardiovasculaire

3. Prévention primaire

Syndrome coronaire aigu

Maladie coronaire stable

Fibrillation atriale et syndrome coronarien aigu

4. Cardiologie interventionnelle structurelle

5. Maladie neurovasculaire

6. Artériopathie des membres inférieurs

7. Situations cliniques diverses

Gestion des hémorragies PA

situations préopératoires PA

8. Allergie à l’aspirine

Hypersensibilité

Désensibilisation




Réflexions sur le métier et les conditions d’exercice

Le métier de médecin spécialiste en « Cardiologie et maladies vasculaires » ne cesse d’évoluer. En 2001 un premier groupe de travail, associant les principales composantes de la profession, avait réfléchi au contenu de notre métier et à ses conditions d’exercice. La prise de conscience d’un déclin démographique imminent avait largement influencé cette réflexion. Dix ans plus tard, le paysage a changé. Les prévisions démographiques semblent moins catastrophiques qu’annoncées, mais des problèmes spécifiques se démasquent ; ils concernent en particulier la couverture des besoins de « proximité…

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ESC 2018 – Munich

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Objectif télémédecine

Le décollage de la téléconsultation et de la téléexpertise est prévu par l’avenant n° 6 de la convention médicale 2016 qui élargit le périmètre de la télémédecine. 

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APC, mode d’emploi en cardiologie

La convention médicale de 2016 prévoit la revalorisation de l’Avis Ponctuel de Consultant, avec une nouvelle appellation APC, remplaçant l’ancienne dénomination C2 et sa déconnexion de la valeur du C.

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Objectif télémédecine : la téléexpertise

C’est une expertise à distance sollicité par un médecin requérant et donné par un médecin requis, ne nécessitant pas la présence du patient, mais la connaissance de ce patient par le médecin requis. Ceci concerne toutes les spécialités, tous secteurs, mais sans dépassement d’honoraires.

Dans un premier temps, 1er trimestre 2019, ce sera réservé aux ALD, maladies rares, zones sous-denses, détenus et EHPAD, puis étendu jusque fin 2020.
Les échanges se feront par une messagerie sécurisée.

Médecin requis

TLE niveau 1 = 12 €/patient pour médecin requis, avis sur une question circonscrite, maximum de 4 actes par patient/an par médecin, connaissance préalable du patient par le médecin requis facultative pour ce niveau. Exemples en cardiologie : titration de bêta-Bloquants, interprétation d’un ECG…
TLE niveau 2 = 20 €/patient pour médecin requis, avis circonstancié sur situation médicale complexe, maximum de 2 actes par patient/an par médecin.

Médecin requérant

5 €/par téléexpertise niveau 1,10 €/par téléexpertise niveau 2 avec un maximum de 500 €/an, pour l’ensemble des téléexpertises. Le versement de ce forfait sera effectué de façon annuelle par l’Assurance Maladie.
Le numéro d’identification du médecin requérant sera indiqué dans la facturation de l’acte du médecin requis.




Objectif télémédecine : la téléconsultation

La téléconsultation est une consultation à distance entre médecin et patient (connu du médecin, sauf exceptions) [le patient peut être assisté par un professionnel de santé]. Ceci concerne toutes les spécialités, tous secteurs.

La mise en place a été faite le 15 septembre 2018.
Les échanges se font par un système de vidéotransmission sécurisé.
La facturation du médecin téléconsultant est celle du tarif de la consultation « présentielle » (C, Cs), et de ses majorations.
Les codes sont TCG en médecine générale, TC dans les autres spécialités.
Dans le cas où un médecin assiste le patient lors de la téléconsultation, ce médecin peut aussi facturer une consultation dans les conditions habituelles.
Le médecin téléconsultant devra indiquer le numéro d’identification du professionnel de santé éventuellement présent.

 




Année universitaire 2018-2019 : 183 postes d’internes en médecine cardiovasculaire

En attendant la suppression du numerus clausus, un arrêté publié au Journal Officiel du 18 août dernier ajuste le nombre de postes d’internes en médecine ouverts pour 2018 et donne des projections pour le nombre d’internes à former pour les années 2019, 2020, 2021 et 2022.

Pour l’année universitaire 2018-2019, le nombre de postes ouverts pour la première année d’internat à l’issue des Epreuves Classantes Nationales informatisées (ECNi) publié en juillet dernier est modifié dans plusieurs spécialités par ce nouvel arrêté. Avec ces ajustements, le total augmente de 5 postes. Il passe de 8 617 (8 407 plus 210 postes ouverts aux étudiants ayant signé un Contrat d’Engagement de Service Public, CESP) à 8 622 (8 412 plus 210 CESP). Cela représente une augmentation de 4,1 % par rapport à l’année précédente. Sur ces 8 617 postes, 3 447 vont à la médecine générale (40 %), 4 302 aux autres spécialités médicales (50 %) et 868 aux spécialités chirurgicales (10 %).
Pour cette année universitaire, 183 postes sont ouverts pour la médecine cardiovasculaire (dont 2 CESP), soit une progression de 7 postes par rapport à l’année universitaire 2017-2018.
Pour la période 2019-2022, les projections sont les suivantes : 8 627 postes en 2019, 8 597 en 2020, 8 738 en 2021 et 9 154 en 2022. L’arrêté précise que « ces données seront actualisées chaque année en fonction des analyses démographiques réalisées par l’Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé (ONDPS) et de ses comités régionaux et du nombre de candidats présents aux ECN ».




Plan d’accès aux soins : les premiers résultats

Le deuxième comité de pilotage du plan d’accès aux soins lancé en octobre 2017 par le Premier ministre, Edouard Philippe, s’est tenu cet été, l’occasion pour le ministère de la Santé de faire un bilan d’étape et d’expliquer que ces « premiers résultats » se font sentir « sur certains territoires ».

« Les ARS ont identifié près de 1 000 intercommunalités rencontrant des difficultés particulières en matière de densité médicale. Dans plus de 800, elles ont déjà pu soutenir une dynamique favorable, que celle-ci soit émergente ou sur le point de se concrétiser dans des projets d’accès aux soins », souligne Agnès Buzyn dans le dossier de presse.
Depuis leur mise en place, plus de 2 800 Contrats d’Engagement de Service Public (CESP) ont été signés, avec une croissance régulière du nombre de nouveaux signataires (+ 13 % en 2017-2018 comparé à l’année précédente). Par ailleurs, près de 400 jeunes médecins ont pu bénéficier du contrat d’aide à l’installation médicale de l’Assurance Maladie.

De nouveaux outils sur le terrain

La ministre rappelle que depuis la première réunion du comité de pilotage, le 6 février dernier, de nouveaux outils ont été mis à la disposition des acteurs de terrain. Notamment, un décret récent crée une prime mensuelle de 200 euros pour les internes réalisant un stage ambulatoire en zone sous-dense éloignée des universités ; l’avenant n° 6 à la convention valorise le contrat de solidarité territoriale médecine et fait entrer la télémédecine dans le droit commun.
A compter de février prochain, les honoraires liés à l’activité réalisée en zone sous-dense seront bonifiés de 25 % (contre 10 % actuellement) avec maintien de la prise en charge des frais de déplacement. « Il s’agit d’encourager plus fortement l’exercice sur plusieurs sites, dans l’esprit du plan qui entend raisonner en temps médical plutôt qu’uniquement en nombre d’installations », commente Agnès Buzyn. La ministre indique également que le cadre d’exercice des assistants partagés ville-hôpital ayant été « arrêté », « cela permettra à la première promotion (100 jeunes médecins) de recevoir dès 2018 un financement pour deux ans ». Les effectifs de ce dispositif seront portés à 300 l’année prochaine.

Les libéraux inquiets

Attendus avec une certaine inquiétude par les libéraux, les textes relatifs aux conditions de formation et d’exercice des Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) seront « publiés très prochainement », indique le ministère, rappelant qu’une dizaine d’universités devraient proposer une formation de niveau master dès cette rentrée, ce qui devrait permettre l’entrée en activité de 500 IPA en 2020, 1 200 en 2021 et 2 000 en 2022.
Pour s’adapter aux remontées du terrain, ce plan d’accès aux soins devrait évoluer. Une démarche d’évaluation et de suivi pilotée par La Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) donnera lieu à la publication d’un tableau de bord annuel. Par ailleurs, « les visites régulières des délégués nationaux de l’accès aux soins permettront d’identifier les initiatives innovantes qui émergent dans les territoires comme les points de blocage que rencontrent les différentes mesures du plan au stade de leur mise en œuvre ». Leurs principaux constats et propositions alimenteront un rapport qui devrait être remis cet automne.

PLFSS 2019, le calendrier

Après la réunion de la Commission des Comptes de la Sécurité Sociale (CCSS) du 25 septembre dernier pour la présentation des prévisions pour les comptes 2018 des quatre branches de la Sécurité Sociale, le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2019 devrait être présenté en conseil des ministres le 10 octobre.
Le gouvernement a jusqu’au 15 octobre pour le déposer devant le Parlement.
Le PLFSS sera examiné par les députés en première lecture entre le mardi 23 et le vendredi 26 octobre, avec un vote le mardi 30 octobre.
Au Sénat, la discussion du texte en première lecture devrait se dérouler du lundi 12 au samedi 17 novembre, avec un vote le mardi 20 novembre.
Après, la navette entre l’Assemblée Nationale et le Sénat, l’adoption définitive du PLFSS 2019 devrait intervenir début décembre.




Santé au travail : le regroupement des structures préconisé

En janvier, la députée Charlotte Lecocq (LREM, Nord) a été chargée par le Premier ministre d’une mission sur la qualité de vie au travail, ses conclusions devant compléter le volet prévention de la Stratégie National de Santé (SNS). Une première version de son rapport préconise de réunir au sein d’une structure unique l’Institut National de recherche et de Sécurité (INRS), l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) et l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP).
Cette structure nationale, pilotée par les ministères de la Santé et du Travail, serait notamment chargée de définir les programmes de travail et de décliner les orientations du Plan Santé Travail (PST). Les structures régionales, de droit privé, réuniraient quant à elles les Services de Santé au Travail Interentreprises (SSTI), les agents des Caisses d’Assurance Retraite et de Santé au Travail (CARSAT) affectés à la prévention, les agences régionales de l’OPPBTP et les Associations Régionales pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ARACT).




30e congrès du CNCF – programme et abstracts

Marseille – du 18 au 20 octobre 2018
1. Programme

2. Synopsis

3. Abstracts

Télécharger le supplément FMC-414




Le « deal » Macron 

Le 18 septembre sera sans doute à marquer d’une pierre blanche dans la longue chronique des politiques de santé :

1945 : Sécurité Sociale pour tous ;

1958 : réforme Debré portant création des CHU ;

1971 : signature de la première Convention nationale ;

1995 : réforme Juppé ;

2018 : réforme Macron ?

Le Président aura au moins été ponctuel au rendez-vous donné aux professionnels de santé. Qui peut nier le constat formulé devant les Français du profond malaise qui s’est insinué au fil des ans et au-delà des clivages politiques dans l’ensemble de la « France en blanc » ? A l’hôpital, assommé par l’irruption de cette logique comptable que les libéraux avaient inaugurée avant lui ; en ambulatoire, miné par une logique idéologique à l’œuvre sous la majorité précédente. 

Pour une fois, l’ensemble des syndicats médicaux libéraux a salué en chœur la pertinence du propos, faisant assaut de nuances au chapitre des moyens… qui ne figurent effectivement pas sur la feuille de route.

L’inflexion est pourtant là ! Pour la première fois depuis les débuts de la Ve République, le pivot désigné du système est l’ambulatoire, renvoyant l’hôpital à son statut de structure d’appel, selon une gradation en trois niveaux que personne ne saurait contester. 

Évidemment que le marqueur de la réforme sera le sort des CHU et l’on attend le maçon au pied du mur, mais laissons-lui au moins sa chance. La « tiédeur » (euphémisme) des réactions du côté de la FHF (Fédération Hospitalière de France) est révélatrice du choc reçu. Celle des organisations infirmières confrontées à l’irruption prochaine d’assistant dans les cabinets médicaux est également à lire en filigrane, comme une concurrence perçue au moment où elles espéraient s’affranchir de la prescription médicale pour investir la responsabilité du premier recours. 

Reprenons la lecture du propos présidentiel : c’est en fait un deal – un authentique « marché » – que propose Emmanuel Macron à la profession organisée : montez ces fameuses Communautés de Territoires que vous avez imaginées pour garantir l’accès aux soins partout et à tout moment et on vous y aidera. Si vous y manquez, on en chargera le service public. 

Le deal est brutal, mais il a au moins le mérite de la franchise : la médecine libérale de papa, seul dans son coin, sera définitivement révolue sous quelques années. La réforme annoncée est en tout cas ambitieuse ; on jugera de sa fiabilité à l’aune des textes – et des financements – de mise en œuvre.




Ma santé 2022 : Un plan pour « changer de paradigme »

Le Président de la République et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ont présenté les mesures de la stratégie nationale de transformation du système de santé, intitulée désormais « Ma santé 2022 » et comporte 54 mesures. Le Cardiologue en présente l’essentiel et aura l’occasion de les approfondir dans les prochains mois.

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Domaine de Vaccelli – Cuvée granit 2014

Pour nous remémorer nos récentes vacances, particulièrement pour les chanceux qui les ont passées en Corse, dégustons un grand vin rouge de l’Ile de Beauté, considéré comme l’un des meilleurs flacons du vignoble : la cuvée Granit du domaine Vaccelli dans l’appellation Ajaccio.

Contrairement à la plupart des autres régions de Corse qui privilégient le cépage niellucciu, cette appellation fait la part belle au sciaccarellu qui procure au vin : élégance, finesse, richesses aromatique et gustative les faisant souvent comparer aux excellents pinots noirs des Côtes-de-Nuits.

Sis dans la vallée du Taravo au sud d’Ajaccio, le vignoble fut complanté par Roger Courrèges dès 1962 sur des coteaux d’arène granitique, restructuré en 1974 par son fils Alain en privilégiant des cépages insulaires, en creusant sa cave dans le granit qui permet bons vieillissements et conservation des vins. Après des études œnologiques à Nîmes et une formation au clos Capitoro, le petit-fils Gérard, désormais responsable des vinifications, s’orienta vers la culture biologique et les sélections parcellaires sur maintenant 17,5 ha.

La cuvée Granit provient d’une parcelle de vignes de 50 ans d’âge, sur un coteau orienté plein sud, qui atteignent la maturité phénolique la plus aboutie. Adossé aux montagnes de l’arrière-pays, ce vignoble profite des atouts du terroir : altitude relative (300 à 400 m), soleil méditerranéen, vents de brises marines, humidité importante, sols granitiques drainants.

La viticulture sur le mode bio non revendiqué, très soigneuse, évite tout intrant chimique et n’utilise que des traitements naturels, d’autant que les maladies cryptogamiques sont rares.

La vendange manuelle sélectionne les plus belles grappes qui sont éraflées. La macération et la fermentation par levurage indigène en cuves inox durent 6 à 9 jours. L’élevage pour un tiers en cuves béton en forme d’œuf empêchant les lies de se déposer et apportant gras et fraîcheur au vin, pour deux-tiers en demi-muids, neufs pour certains, s’étend sur
douze mois avec remontages et batonnages réguliers. Le soufrage est minimal. Mise en bouteille après deux ou trois soutirages sans collage avec une simple filtration sur plaque.

Une beauté sauvage étincelante

Cette cuvée, presqu’un pur sciaccarellu (95 % pour 5 % de niellucciu), exprime à merveille tant le cépage que le terroir granitique particulier révélant un vin d’une beauté sauvage étincelante alliant richesse aromatique, concentration et finesse admirable.

Ce Granit 2014 s’annonce par une robe brillante relativement claire rubis tirant sur la cerise reverchon, typique du cépage sciaccarellu, qui s’avère trompeuse orientant vers un vin léger voire dilué. En fait, les parfums à l’intensité mémorable dévoilent des arômes intenses de fruits rouges macérés, de fraises au sucre, de cerises à l’eau-de-vie, de noyaux de prunes. Des senteurs d’herbes du maquis, d’épices douces : menthe poivrée, thym, origan, des nuances animales, envahissent le palais. Ce vin explose dans la bouche qui est tapissée par la légère amertume du genièvre. La douceur des fruits rouges, la réglisse des tanins, dont la finesse, l’élégance, le soyeux, offrent un équilibre parfait, un riche volume, une mâche distinguée, une longueur et une persistance remarquables. En fermant les yeux, défilent quelques paysages des Côtes-de-Nuits : Chambolle, Vosne-Romanée !

Un grand vin ensoleillé

Ce grand vin ensoleillé épousera évidemment les délicieux mets de l’Ile de Beauté. Jeune, tel ce 2014, servi frais, il fera merveille avec les savoureuses charcuteries corses : coppa, lonzu, prisuttu, pancetta. Parvenu après quelques années à maturité, il s’épanouira sur des viandes rouges grillées : entrecôte, côte de bœuf persillée, mais plus encore avec des préparations locales plus élaborées : gigot ou souris d’agneau et tianu di fasgioli, cabri confit au romarin, tournedos mare é monti (morilles et coquilles Saint-Jacques), aiguillettes de canard caramélisées déglacées au balsamique et pour les piscivores : médaillons de lotte avec légumes anciens et riz safrané. Pendant la période de chasse, il fera fête à un civet de marcassin à la myrte ou aux girolles et, si vous avez ramené quelques bouteilles sur le continent, à tout gibier bien préparé.

Une rareté de l’île de beauté

Les amateurs s’arrachent ce vin produit en petite quantité (environ 5 000 bouteilles) malgré un prix conséquent proche de 40 euros. Quasi introuvable sur le continent, vous pourrez peut-être grappiller sur place quelques bouteilles auprès de certains cavistes corses avisés, tels le Chemin des Vignobles à Ajaccio ou l’Oriu à Porto-Vecchio. Mais quelle savoureuse carte postale de l’Ile de Beauté vous pourrez imprimer, si vous arrivez à accéder à ce nectar !

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération

Domaine de Vaccelli – Cuvée granit 2014 – Alain Courrèges et fils
20123 Cognocoli-Monticchi



Ma santé 2022 : l’essentiel des mesures

« Ma santé 2022 » comporte 54 mesures réparties selon trois grands thèmes : la formation initiale des soignants, l’exercice collectif et la qualité.

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La prise en charge des complémentaires reste stable

Un rapport de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DREES) sur les comptes de la santé montre qu’en 2017 l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) finance 77,8 % de la Consommation des Soins et de Biens Médicaux (CSBM), soit 155,1 milliards d’euros, tandis que les Organismes Complémentaires d’Assurance Maladie (OCAM) prennent en charge 13,2 % de cette dépense, soit 26,3 milliards d’euros.
Ce taux de prise en charge des OCAM est resté stable entre 2016 et 2017, « la hausse des prestations pour soins dentaires compensant la baisse des remboursements de médicaments ». Toutefois, la DREES note que la part des complémentaires baisse depuis son point le plus haut en 2013 (13,7 %). Ainsi, en 2017 les OCAM ont pris en charge 16,1 % des soins de ville (médecins, auxiliaires médicaux, cures thermales et analyses médicales) contre 17,2 % en 2008 et 12,7 % de la dépense de médicaments (15,9 % en 2008).




Sécurité des patients : le HCSP réclame une suite au programme national

Dans son rapport consacré à l’évaluation du Programme National pour la Sécurité des Patients (PNSP) 2013-2017, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) estime qu’il faut donner une « suite rapide » à ce plan et formule plusieurs propositions.

Lancé en février 2013 par Marisol Touraine, le Programme National pour la Sécurité des Patients (PNSP) se déclinait selon trois axes. Le premier visait à mieux informer et impliquer le patient et l’usager sur la qualité et la sécurité des soins. Le HCSP constate que cet objectif « n’a, semble-t-il, pas été atteint, sauf pour les plus avertis, appartenant à des associations ayant connaissance des actions menées dans le cadre du PNSP 2013-2017 ». 

Le deuxième axe concernait la déclaration des Evénements Indésirables Graves (EIG) et a permis d’aboutir à la mise en place du décret de novembre 2016 étendant le champ de la déclaration des EIG associés à des soins, notamment à « tout professionnel de santé » et au secteur médico-social. L’ouverture d’un portail unique de signalement « a été perçu comme une avancée par la plupart des acteurs ». Ces derniers « ont toutefois pointé l’ambivalence des acteurs régionaux, en particulier des ARS, tantôt experts, tantôt régulateurs de la sécurité des patients », souligne le HCSP. 

En ce qui concerne le troisième axe du PNSP consacré à la formation, le HCSP juge certaines actions non abouties. Ainsi note-t-il « le développement insuffisant d’outils et de méthodes sur le travail en équipe, malgré l’intérêt du Programme d’Amélioration Continue du Travail en Equipe (PACTE) ». En outre, il déplore « l’inadéquation de la partie gestion des risques du DPC qui ne permet pas aux établissements de santé publics de s’inscrire dans la démarche ». 

Enfin, le haut conseil regrette « qu’un suivi d’indicateurs de processus et de résultats n’ait pas pu être réalisé », qui aurait « permis d’objectiver les retombées du programme pour les patients et leurs prises en charge ». 

Vu l’importance des « enjeux de santé publique », le HCSP préconise « qu’il y ait une suite rapide au PNSP 2013-2017 ». Reprenant l’organisation en trois axes, il formule plusieurs recommandations. Afin de « promouvoir de nouveaux objectifs pour développer la sécurité des patients », il propose de « renforcer des approches thématiques pour réduire l’incidence des EIG », d’ « intégrer les questions de sécurité dans les parcours des patients », de « consolider le circuit de recueil et de traitement des données relatives aux événements indésirables », de continuer à mettre en place « une culture commune de sécurité des patients », et enfin, de « développer la recherche consacrée à la sécurité des patients ».

Le HCSP propose aussi de « poursuivre une politique forte consacrée à la sécurité des patients », et pour cela de définir une « stratégie spécifiquement consacrée à la sécurité des patients » ou d’inscrire cette thématique dans la Stratégie Nationale de Santé (SNS) et la Stratégie de Transformation du Système de Santé (STSS). 

Le troisième axe développé par le HCSP vise à « déterminer les modalités de la future gouvernance de la politique de sécurité des patients ». Le haut conseil préconise d’impliquer largement tous les acteurs mais d’avoir un pilotage resserré au niveau national, d’ « organiser une gestion de projet plus nettement déconcentrée », de définir au préalable « les modalités de suivi du système d’information nécessaire » et de « renforcer la communication sur la sécurité des patients », notamment par la mise en place d’un plan pluriannuel de communication.




Les patients et la télémédecine en France

« C’est simple, vous venez au cabinet et on vous prend tout de suite. » Cela pourrait être le credo de la révolution qui s’opère depuis que la Sécurité sociale rembourse les consultations de télémédecine depuis le 15 septembre dernier. Celles-ci sont prises en charge en respectant deux conditions : respecter le parcours de soins et voir le médecin sollicité dans les douze mois écoulés (voir notre article à la rubrique Nomenclature sur le sujet).

La télémédecine est un moyen de lutter contre les déserts médicaux, d’optimiser le temps médical, d’offrir une meilleure organisation de l’offre autour du patient, mais également de consulter de l’étranger…

Des entreprises, comme Hopi Medical ou Qare, sont déjà sur le terrain et parfaitement opérationnelles, mais les professionnels de santé libéraux équipés restent encore rares. Il faut acquérir une solution informatique auprès d’un prestataire spécialisé, se former à la sécurisation des échanges et des documents liés à la téléconsultation, comme le compte-rendu et l’éventuelle ordonnance. 

Reste à savoir quelle place les libéraux donneront à cette orientation dans les années à venir, la révolution ne se fera pas du jour au lendemain.

Et les patients, qu’en pensent-ils ?

Les trois principales raisons d’utiliser la télémédecine

 
Pascal Wolff

Source des graphiques : Ipsos BVA pour Statista




L’Ecole de Crozant et les Eaux Semblantes [1]

Il est probable que la notoriété de Louis Valton (1884-1958) ne dépassera pas, en tant que peintre amateur, le cadre du présent article, mais il nous donne l’opportunité de nous intéresser à une pléiade d’artistes paysagistes (plus de quatre cents…) qui, pendant environ un siècle (1850-1950), cherchèrent l’inspiration le long de la vallée de la Creuse et de ses affluents. Ils confrontèrent leur talent à un paysage complexe, dans un laps de temps assez court sur une aire géographique très restreinte, avant que la mise en eau (1926) du barrage hydro-électrique d’Eguzon ne vienne submerger, en partie, les gorges pittoresques. 

Louis Valton, mon grand-père, avait une entreprise de chemiserie à Argenton-sur-Creuse (Indre), jouxtant la rive droite de la rivière de telle sorte qu’il lui était aisé de consacrer ses loisirs à peindre des vues de la ville dénommée la « Venise du Bas-Berry » en référence à ses maisons à loggias, à balustrades et à ses « vieilles galeries » en bois surmontées d’ardoises et surplombant la Creuse près du Vieux Pont. 

Il s’inscrit ainsi, à son humble niveau non dépourvu de talent, dans un mouvement de la peinture de paysage qui s’est surtout intéressé à une portion de la Creuse en amont d’Argenton et dénommée, dès 1864, Ecole de Crozant du nom d’un promontoire rocheux situé entre la Creuse et son affluent la Sédelle et doté des ruines déchiquetées d’un château féodal.

La vallée de la Creuse et l’Ecole de Crozant

Les Vieilles Galeries d’Argenton-sur-Creuse (Indre) – Louis Valton (1884-1958) Huile sur toile – Collection privée.

C’est vers 1830, à la faveur de la peinture en tubes de zinc, de petites toiles déjà apprêtées et de légers chevalets de campagne, qu’apparaissent les premiers peintres de plein air (pleinairisme) et le développement du chemin de fer va leur faciliter l’accès à des sites inédits et éloignés, tels que la Bretagne avec son Ecole de Pont-Aven, mais aussi la Creuse avec son Ecole de Crozant.

Au même titre que Gustave Flaubert (1821-1880) et Maxime du Camp (1822-1894) ont pu contribuer à l’attractivité de la Bretagne après leur périple de 1847, la découverte de la vallée de la Creuse doit beaucoup à George Sand (1804-1876), la Dame de Nohant qui avait aussi une petite maison dans le village de Gargilesse (Indre) blotti dans sa petite vallée éponyme, et où elle appréciait les « promenades autour d’un village » (1857) dans la continuité de ses romans champêtres (1844).

C’est sur une cinquantaine de kilomètres d’une rivière tortueuse et encaissée, d’où la dénomination de Creuse, entre Anzême (Creuse) et Ceaulmont (Indre) qui domine la Boucle du Pin, que les peintres seront accueillis dans plusieurs villages dont Fresselines au confluent de la Petite et Grande Creuse. C’est là que séjourne en 1889 Claude Monet (1840-1926) à l’invitation du poète, musicien, chanteur et acteur Maurice Rollinat (1846-1903) qui, fuyant Paris et son tapage littéraire, s’y retire en 1883. 

C’est alors que, cantonnée dans le réalisme depuis 1850, la Creuse va être confrontée aux audaces impressionnistes consacrées par Armand Guillaumin (1841-1927). Les post-impressionistes suivront puis, en 1926, la mise en eau du barrage d’Eguzon va « étouffer les murmures, noyer les moulins, engloutir les escarpements abrupts et les grands rochers hiératiques » ; les artistes vont alors délaisser la vallée d’autant qu’à Paris les paysages ne sont plus au goût du jour. 

Claude Monet (1840-1926)

Les Eaux Semblantes, Effet de soleil – Claude Monet
Huile sur toile – Museum of Fine Arts Boston.

C’est à l’invitation de Maurice Rollinat que Monet arrive au bord de la Creuse en mars 1889 pour peindre « ce pays d’une sauvagerie terrible ». L’hiver creusois est encore là, le temps est exécrable mais Monet va s’acharner, comme il l’avait fait à Belle-Ile en 1886, à saisir les incessants changements de lumière qu’il pouvait rester des heures à observer en cherchant à « capter l’air et le vent ». Il produira ainsi des « séries », par analogie avec la photographie naissante. 

C’est depuis ses vues de la Gare Saint Lazare (1877) que Monet a compris l’intérêt pictural des séries, qu’il s’agisse de meules à Giverny (1891), des peupliers du bord de l’Epte (1892) ou de la cathédrale de Rouen (1894).

Il quitte la Creuse à la mi-mai 1889 pour n’y jamais revenir et sans avoir peint Crozant mais en emmenant avec lui au moins vingt trois toiles dont dix vues des Eaux-Semblantes correspondant au confluent des deux Creuse ; l’apparence tumultueuse de la rivière y est belle mais feinte et trompeuse, miroitante et changeante en permanence en fonction des heures de la journées de telle sorte que « les eaux vibrent et ne sont jamais traitées en peinture comme des masses désunies du paysage qui les domine ». C’est tout cela que Monet s’efforcera de représenter sous la forme d’un « papillotement lumineux » où « la forme se confond avec le coup de pinceau, les touches horizontales suggèrent le clapotis des flots ».

On peut y voir aussi, à l’angle du confluent, un gros rocher dénommé « le Bloc » peint par Monet qui fera en outre quatre vues d’un vieil arbre pour lequel il demanda au propriétaire d’enlever les jeunes pousses printanières afin que l’arbre garde son allure hivernale. Le temps que Monet cherchait à capturer avait été plus vite que lui.

Armand Guillaumin (1841-1927)

La Creuse et les ruines de Crozant – Armand Guillaumin
Huile sur toile, 72 x 99 cm. 1905 – Musée d’art et d’archéologie de Guéret.

D’origine modeste mais de caractère irascible et anarchiste, Armand Guillaumin côtoie Pissarro et Cézanne, se fâche avec Renoir, se lie d’amitié avec Paul Gauguin (1848-1903), Paul Signac (1863-1935) et Vincent Van Gogh (1853-1890) avant d’entrer en osmose avec la Creuse en 1892 après une expérience impressionniste d’une vingtaine d’année. En 1891, il gagne la somme énorme de cent mille francs à la loterie du Crédit Foncier. 

A partir de 1893, il loue régulièrement une maison à Crozant qui devient son site de prédilection puisqu’il en fera un demi-millier d’études et de tableaux au risque de lasser la demande et les marchands de tableaux inquiets des « sempiternelles Creuse ». 

Il produira des centaines de paysages de la Creuse, à toutes heures, sous tous les temps et à chaque saison. Guillaumin travaille selon des créneaux horaires très précis, tôt le matin et en fin d’après-midi et jamais au même endroit. Il lui arrivera d’inscrire au revers d’une toile le moment où elle a été exécutée comme Monet a pu le faire également sur des carnets de dessins. 

C’est ainsi que « les titres des œuvres précisent un lieu, une saison ou une heure du jour ». Il quitte à regret Crozant en 1924 et meurt, sans avoir cessé de peindre pendant soixante ans, près d’Orly sans revoir les gorges de la Creuse dont il redoutait qu’elles ne soient submergées par l’eau du barrage d’Eguzon, ce qui advint peu après sa mort.

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Salaire des médecins remplaçants : Agnès Buzyn ne cèdera pas

Un décret de novembre 2017 encadre le recours à l’intérim médical et plafonne la rémunération des médecins remplaçants. Pour mémoire, le plafond journalier est fixé à 1 170,04 euros pour une journée de 24 heures de travail effectif, majoré de 20 % en 2018 (1 404,05 euros) et de 10 % en 2019 (1 287,05 euros).
Ce décret est contesté par le Syndicat National des Médecins Remplaçants des Hôpitaux (SNMRH) qui appelle ses adhérents à ne pas collaborer avec les établissements appliquant ce texte et annonce un durcissement de son mouvement de boycott. Interrogée sur RMC, la ministre de la Santé a qualifié ce mouvement d’ « indigne » et elle a prévenu : « Le bras de fer est engagé et je ne cèderai pas ». « A un moment, ça suffit, a déclaré Agnès Buzyn, on ne peut pas avoir des médecins à temps plein qui travaillent pour 2 000 ou 3 000 euros par mois et d’autres qui se font payer 2 000 à 3 000 euros la journée ».




Consultants extérieurs : la Cour des Comptes les juge peu efficaces

Dans un référé adressé à la ministre de la Santé en avril dernier, la Cour des Comptes se montre sévère à l’égard des consultants extérieurs à destination des hôpitaux. Elle juge leurs prestations peu efficaces et estime que les hôpitaux sont capables de réaliser en interne leur autodiagnostic.

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Ma santé 2022 : réactions des syndicats

Les réactions des syndicats sont plutôt favorables mais également prudentes.

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Un cardiologue à la présidence du Leem

Le conseil d’administration du Leem (Les entreprises du médicament) vient d’élire à sa tête le directeur des relations gouvernementales de Sanofi France, Philippe Tcheng.
Sur les 38 membres du CA, il a recueilli 25 votes contre 13 à Emmanuel Quilès, PDG de Janssen France, l’autre candidat à la présidence.
Cardiologue de formation et diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP), Philipe Tcheng (60 ans) a rejoint Sanofi en 1991.
Administrateur du Leem depuis 2008, il y a présidé la commission des affaires économiques et préside depuis 2016 celle des affaires scientifiques.




Séjours ambulatoires en hausse en MCO

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RGPD : Gare aux démarchages trompeurs !

Depuis quelques semaines, les responsables informatiques des établissements et les professionnels de santé reçoivent un courrier qui se présente sous la forme d’un « bulletin d’information » et signé d’un « gestionnaire RGPD » ou par un directeur de « pôle administratif RGPD ».
Ce courrier invite des destinataires à se « mettre en conformité sans délai » avec le règlement européen encadrant les données personnelles et les invite à contacter un « pôle de traitement RGPD » à un numéro d’assistance commençant par 09. Certains professionnels abusés ont ainsi acquis pour près de 1 000 euros un registre de traitement des données qu’ils auraient pu acquérir gratuitement sur le site de la CNIL.
Ils auraient aussi pu trouver sur le site de l’Ordre un guide pratique à l’attention des médecins sur la protection des données personnelles, afin de les accompagner dans l’application de la RGPD. Dès juin dernier, la CNIL et la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ont alerté les professionnels sur ces arnaques, les invitant à vérifier l’identité des entreprises démarcheuses, « qui ne sont en aucun cas, contrairement à ce que certaines prétendent, mandatées par les pouvoirs publics ».




Ma santé 2022 : fin du numerus clausus et de la PACES

La réforme du premier cycle des études médicales est incluse dans le plan « Ma santé 2022 ».

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Mieux vaut guérir que prédire

Sans doute peut-on rappeler en préambule la remarquable carrière du Professeur Didier Raoult : Professeur de microbiologie à Marseille, il dirige actuellement le plus grand centre consacré aux maladies infectieuses, l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection ; il est directeur de l’unité de recherche des maladies infectieuses et tropicales émergentes à la faculté de médecine de Marseille, il a été président de l’université de la Méditerranée de 1994 à 1999 ; chercheur internationalement reconnu, ses publications sont innombrables notamment dans les plus grandes revues scientifiques de notre temps, dont il est ou a été rédacteur en chef ou rédacteur adjoint.

Ce livre, pour son auteur, se veut un moyen de combattre la peur, attisée en permanence selon lui par des informations peu ou pas du tout étayées scientifiquement : « les peurs d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui mais elles ont un point commun : elles s’avèrent la plupart du temps infondées ».

« On nous prédit des épidémies terrifiantes qui ne se sont pas propagées, alors que les vrais tueurs sont toujours là, tels le paludisme et la tuberculose ; on nous affole avec les bactéries résistantes, alors que certains vieux antibiotiques restent actifs mais ne sont plus commercialisés ; à l’hôpital, on redoute les maladies nosocomiales, qui seraient beaucoup plus rares si
 les médecins se lavaient les mains et posaient moins de tuyaux ! En 1970, on nous promettait de mourir de froid, aujourd’hui c’est le réchauffement de la planète qui nous menace même si la terre ne s’est pas réchauffée pendant seize ans. On nous mobilise contre les OGM qui pourraient sauver le monde de la famine, occultant l’intervention de 100 prix Nobel qui ont affirmé leur innocuité. Face à une telle incohérence, la première réforme qui s’impose est celle de l’information »

C’est ainsi, avec des phrases choc basées sur des faits avérés, que le Professeur Raoult, tente de rétablir la vérité dans ce livre qui, loin d’être anxiogène, nous montre que tout ne va pas si mal !

L’ouvrage aborde ainsi les angoisses successives et soigneusement entretenues qui méritent, autant que faire se peut, d’être démenties ; les titres sont éloquents : « Ne tirez pas sur les antibiotiques », « Cessons de nous alarmer sur l’antibiorésistance », « Pourquoi sont-ils tous contre l’e-cigarette », etc.

L’auteur va d’ailleurs bien au-delà de son domaine de prédilection, en pourfendant les idées reçues, toujours preuves à l’appui sur les sujets les plus vastes, de l’alimentation au cancer en passant par la maladie d’Alzheimer et les antidouleurs.

C’est dans une deuxième partie tonitruante que sont proposées des pistes pour améliorer la gestion médicale et la politique de santé, de la formation initiale au fonctionnement de nos hôpitaux.

Et c’est dans une dernière partie futuriste que l’auteur traite ni plus ni moins de l’avenir de la planète abordant même le vivre ensemble et le terrorisme.

Rien d’emphatique ni incantatoire cependant, Didier Raoult se contente d’énoncer des faits et d’en tirer des conséquences et des propositions.

Ce livre, destiné avant tout à réapprendre à raisonner, sans tomber pour autant dans un optimisme béat ou un laisser faire coupable, est remarquable de logique et de concision.

A mettre entre toutes les mains, grand public certes mais aussi professionnels de santé motivés.

Les spécifications du livre
Auteur : Didier Raoult
Editeur : Michel Lafon
Pagination : 280 pages
Prix public : Livre (prix public) : 17,95 € – Format Kindle : 12,99 €




Hôpitaux de proximité : aucune fermeture, c’est promis !

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Ma santé 2022 : assistant(e) médical(e), un nouveau métier

Dégager du temps médical dans leur exercice est une revendication de longue date de la part des médecins.

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