Suppression du numerus clausus et de la PACES : des propositions attendues pour fin novembre

Agnès Buzyn et la ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, ont récemment installé un groupe de travail, piloté par le Pr Jean-Paul Saint-André.

Ce groupe de travail devra – d’ici la fin novembre – proposer des pistes permettant de traduire l’engagement du Président de la République, exprimé dans le cadre de la stratégie « Ma santé 2022 », visant à supprimer le numerus clausus dans les filières de médecine, pharmacie, maïeutique et odontologie, ainsi que le concours d’accès en fin de première année. L’objectif est de proposer « un scénario opérationnel, permettant une mise en œuvre de ces réformes majeures pour l’année universitaire 2019-2020 ». Dans un communiqué commun, les deux ministres expliquent que cette concertation s’inscrit « sous le signe d’un double engagement », à savoir « la mise en place d’un cadre national garantissant l’équité de traitement de tous sur le territoire » et « la garantie d’une place importante donnée à l’autonomie de chaque établissement pour qu’il inclue l’admission dans les études de santé dans le cadre général de son offre de formation, y compris pour les établissements qui ne proposent pas en leur sein de formation en santé ». Outre le Pr Jean-Paul Saint-André, le groupe de travail comprend 22 autres membres représentants les présidents d’université, les doyens des facultés concernées, les étudiants, la DGOS et la Direction Générale pour l’Enseignement Supérieur et l’Insertion Professionnelle (DGESIP).




Le burn-out des médecins impacte la sécurité des patients

D’après une méta-analyse réalisée par des chercheurs britanniques , il semblerait que l’épuisement professionnel des médecins, le burn-out, soit associé à un risque doublé de soins impactant la sécurité des patients, de comportements non professionnels et de faible satisfaction des patients.

« Le burn-out des médecins a pris la forme d’une épidémie qui pourrait affecter des domaines essentiels de prestation des soins de santé, comprenant la sécurité des patients, la qualité des soins qui leur sont délivrés et leur satisfaction. Cependant, cette observation n’a pas été systématiquement quantifiée », estiment Maria Panagioli du National Institut for Health Research (NIHIP) School for Primary Care Research à Manchester (Royaume-Uni) et ses collègues. Ils ont donc cherché à établir si le burn-out des médecins était associé à un risque accru d’incident impactant la sécurité des patients, à des résultats de soins de moindre qualité du fait d’un moindre professionnalisme, et à une plus faible satisfaction des patients. 

Leur méta-analyse parue dans le JAMA a inclus 47 études observationnelles quantitatives, ce qui permis d’évaluer le cas de 42 473 médecins. L’état d’épuisement des praticiens était évalué par des mesures standardisées comme le Maslach Burnout Inventory (MBI) qui prend en compte trois aspects : l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et l’accomplissement personnel. Les incidents impactant la sécurité des patients étaient les événements indésirables médicamenteux ou d’autres incidents thérapeutiques et diagnostics. 

Les chercheurs ont ainsi observé que le burn-out des médecins était associé à une augmentation statistiquement significative de 96 % du risque d’incident mettant en danger la sécurité des patients, une qualité des soins appauvrie en raison d’un faible professionnalisme et une diminution de la satisfaction des patients. Ils ont aussi observé que le lien entre le burn-out et un faible professionnalisme était plus marqué chez les chefs de clinique et les médecins en début de carrière (5 ans ou moins de 5 ans après la fin du clinicat) par rapport aux praticiens en milieu ou en fin de carrière. 

« Cette méta-analyse fournit la preuve que le burn-out des médecins peut compromettre la prise en charge des patients » concluent les chercheurs. Et face à ce constat, ils lancent un appel : « L’inversion de ce risque doit être considérée comme un objectif fondamental des politiques de santé à travers le monde. Les organisations de soins de santé sont encouragées à investir et faire des efforts afin d’améliorer le bien-être des médecins, en particulier pour ceux qui débutent leur carrière ».

4 thèmes d’études pour l’Observatoire national pour la qualité de vie au travail

Le 2 juillet dernier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn a installé l’Observatoire national pour la qualité de vie au travail des professionnels de santé, qui réunit douze experts répartis en quatre groupes de travail. Il est présidé par le Pr Philippe Colombat. Cet observatoire a trois missions qui concernent tous les soignants et les étudiants, quels que soient leur lieu ou leur mode d’exercice : le recueil des données en matière de qualité de vie au travail, l’élaboration de propositions et d’avis et l’organisation d’un colloque annuel, le premier étant prévu en novembre 2019.
L’observatoire a commencé récemment à se réunir et a défini les thèmes sur lesquels vont plancher ses quatre groupes de travail :
1. qualité de vie au travail et nouvelles technologies ;
2. préserver les collectifs de travail comme le travail en équipe, y compris dans le secteur libéral ;
3. restructurations et qualité de vie au travail ;
4. qualité de vie au travail, qualité des soins et qualité des accompagnements.
Il paraît difficile que les groupes de travail de l’observatoire puissent éviter le sujet du burn-out des médecins au détour de leurs travaux.




Plus de 30 jours d’attente pour une IRM

Selon une enquête réalisée par Cemka-Eval pour le Syndicat National de l’Industrie des Technologies Médicales (SNITEM), le délai moyen d’attente pour un examen d’Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) considéré comme urgent est toujours supérieur à 30 jours en France métropolitaine. Avec de fortes disparités régionales, ce délai moyen allant de 19,5 jours en Ile-de-France à 79,3 jours dans les Pays-de-la-Loire… « A l’heure où l’équité des soins est mise en avant, il n’est pas acceptable de ne pas réduire des délais d’obtention de rendez-vous d’IRM et ces disparités régionales », revendique le SNITEM.




L’Ordre veille sur votre réputation numérique

Le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) vient de publier un guide et un tutoriel interactif pour aider les médecins à préserver leur réputation numérique ou e-réputation, définie par la CNIL comme « l’image numérique d’une personne sur Internet », « entretenue par tout ce qui concerne cette personne et qui est mis en ligne sur les réseaux sociaux, les blogs ou les plateformes de partage de vidéos ». Elaborés avec les conseils d’un cabinet d’avocats spécialisés, le guide et le tutoriel publiés par le CNOM visent à répondre aux questions des médecins sur la façon de préserver cette e-réputation en leur fournissant des conseils pratiques sur la conduite à tenir en cas d’atteinte à cette réputation en ligne. Le CNOM rappelle notamment que si les notations et avis sur les professionnels de santé « ne sont pas en soi illégaux », leurs abus comme l’injure ou la diffamation peuvent faire l’objet d’actions juridiques. Le guide et le tutoriel sont disponibles sur le site du CNOM.




Médecins et pharmaciens unis pour les génériques

Le PLFSS 2019 vise à favoriser le recours aux génériques et biosimilaires. Soit, disent médecins et pharmaciens, mais « la disposition du moindre remboursement du médicament princeps crée un reste à charge et génèrera des situations conflictuelles et chronophages entre les médecins, les pharmaciens et leurs patients, sans améliorer la qualité des soins ». Ils rejettent aussi un référentiel purement administratif, rédigé par l’ANSM pour justifier la mention « non substituable », qu’ils jugent « inapplicable » et qui « ne pourra jamais remplacer l’analyse réalisée par des professionnels de proximité pour tenir compte des situations individuelles et particulières de chaque patient ». Pour autant, MG France, la CSMF, le SML, l’Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine (USPO) et la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF) « s’engagent à renforcer les dispositions favorisant l’utilisation du médicament générique » en proposant « des outils visant à augmenter la prescription dans le répertoire des génériques, neutraliser les stratégies de contournement des génériques, renforcer la fidélité des patients chroniques aux mêmes traitements génériques, limiter le recours à la mention “non substituable” et améliorer la pénétration de nouveaux médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. »