La bio-impression

Il y a encore peu, la bio-impression version 2019 aurait relevé de la science-fiction. Mais depuis que chercheurs, ingénieurs et biologistes, s’en sont emparés il y a près de vingt ans, son développement a été considérable, tant dans les différents procédés que les matières symbolisant à elles seules le futur.


C’était en 2013, il y a tout juste six ans que Will Shu (1) avait mis au point avec son équipe une imprimante 3D capable de former des amas de cellules souches embryonnaires, sans les abîmer ni les dénaturer. Mais l’impression d’organes entiers relevait encore du simple fantasme.
C’est en 2015 que les premières structures biologiques tridimensionnelles complexes sont imprimées couche par couche dans une matière gélatineuse dans un bain de gel qui sert de support. Ce principe, qui a la particularité de fondre ce gel à la température du corps, ne détériore les cellules bio-imprimées.
En 2019, les scientifiques et ingénieurs ont considérablement progressé dans leur capacité à intégrer des organes fonctionnels en bio-impression après avoir mis au point une méthode de reconstruction des composants du cœur humain.
Jusqu’à maintenant, la bio-impression, bien qu’avancée dans la recherche de la Santé (notamment les greffes de peau), avait des difficultés à reproduire des biomatériaux complexes, mous et dynamiques.
C’est début août dernier que des chercheurs de l’Université Carnegie-Mellon (2) ont publié leurs résultats dans la revue Science, et ils sont impressionnants : ils ont réussi à bio-imprimer en 3D un organe complexe fonctionnel, à savoir un cœur humain en améliorant la technologie FRESH (3) brevetée par la startup Fluidform 3D. qui a consisté en la réalisation d’un gel temporaire pour éviter le phénomène d’affaissement des matériaux mous.
Le résultat de ces recherches a permis l’impression d’un cœur humain avec toute sa complexité de reproduction : cellules, vaisseaux sanguins, valves et même battement des ventricules. Selon le cofondateur de Fluidform, Adam Feinberg, « Nous avons maintenant la capacité de réaliser des impressions qui reproduisent les propriétés structurelles, mécaniques et biologiques essentielles des tissus natifs ».

Une reproduction fidèle…

Préalablement scanné par IRM, le cœur imprimé est la reproduction fidèle de la structure anatomique du patient et parfaitement fonctionnel, selon les chercheurs, jusqu’à la synchronisation des contractions.

… et une avancée médicale importante

Tous les organes complexes sont bien sûr concernés par le résultat de ces recherches. « L’impression par FRESH du collagène et d’autres biomatériaux mous est une plate-forme dont le potentiel est de construire des structures pour une large gamme de tissus et d’organes », précise le communiqué.
Mais les chercheurs préviennent : il faudra attendre encore quelques années avant une utilisation médicale à grande échelle. Pour accélérer les progrès, ils ont d’ailleurs développé des modèles open source qui pourront servir de socle à des laboratoires médicaux et à des étudiants.

Source Numérama, Science, 3dnatives, Fluidform3d, futura-sciences.
(1) Chercheur à l’université Heriot-Watt d’Édimbourg, avait publié ses résultat dans la revue Biofabrication.
(2) Pittsburgh (Pennsylvanie).
(3) Freeform Reversible Embedding of Suspended Hydrogels.




Atlas d’anatomie humaine – 7e édition

On pourrait en préambule demander que ceux qui ne connaissent pas « le Netter » lèvent le doigt, tant il représente, depuis plus de 25 ans, l’Atlas de référence internationale.

Comme chacun sait, le succès de cet ouvrage réside dans la qualité et la beauté du travail du Dr Frank Netter, ainsi que ceux du Dr Machado, cardiologue, parmi les plus grands illustrateurs médicaux au monde. Ensemble, ces deux médecins-artistes au talent hors du commun mettent en évidence le corps humain du point de vue du clinicien.

Cette septième édition s’enrichit de nombreux contenus, la rendant encore plus précieuse et didactique :

  • Une nouvelle section « vue d’ensemble des systèmes » offre une vue complète des vaisseaux, des nerfs et des lymphatiques.
  • Plus de 25 nouvelles illustrations du Dr Machado présentent les structures anatomiques ayant une implication clinique (dont par exemple – pour le Cardiologue – les veines profondes des membres inférieurs), ainsi que des zones difficiles à visualiser.
  • De nouveaux tableaux cliniques à la fin de chaque section régionale se concentrent sur les structures qui ont une signification clinique particulière ; ces tableaux fournissent des résumés rapides, qui précisent dans quelles illustrations ces structures sont les mieux visibles.
  • Plus de 50 nouvelles images radiologiques utilisant les nouveaux outils d’imagerie médicale permettent de relier l’anatomie illustrée à l’anatomie vivante pour aider à la compréhension et à la pratique quotidienne.

La terminologie internationale – Terminologia Anatomica – a été mise à jour, l’ancienne ayant été intégrée entre parenthèses pour faciliter la compréhension.

Enfin, et peut-être surtout, cette septième édition donne accès aux compléments en ligne français – planches à légender, QCM avec réponses commentées ainsi que 100 cas cliniques – et à l’ensemble des compléments en ligne américains – nouveaux modèles tridimensionnels, vidéos de dissections, planches commentées.

Le cardiologue se « jettera  sur la section 4 (Thorax) » et, plus précisément, sur les célébrissimes planches sur les valves et les cavités cardiaques que les échographistes doivent (en principe) bien connaitre.

L’anatomie est la mère de toutes les disciplines médicales et chirurgicales, rappelle dans sa préface Jean-Pierre Richer, anatomiste et professeur des Universités à l’université de Poitiers ; ce remarquable ouvrage en est la parfaite illustration !

Cet Atlas reste bien LA référence indispensable à tous les étudiants en médecine, et bien au-delà à tous les chirurgiens  et médecins soucieux d’impliquer l’anatomie dans la résolution de problématiques cliniques. 

Un monument !

  • Auteur : Frank H. Netter
  • Editeur : Elsevier Masson
  • Pagination : 672 pages
  • Prix public : Livre : 85,00 €



Hôpitaux de proximité : ordonnance en fin d’année

La lecture est réservée à nos abonnés.

Pour lire cet article, vous devez vous connecter




Démarrage des forfaits pathologies chroniques

Les premiers forfaits pathologies chroniques concernant le diabète et la maladie rénale chronique devraient être mis en œuvre ce mois-ci. Un projet de décret détaille les modalités d’éligibilité et de rémunération des établissements.

La lecture est réservée à nos abonnés.

Pour lire cet article, vous devez vous connecter




Hausse des postes ouverts aux options et FST


La réforme du 3e cycle des études médicales a instauré 24 Formations Spécialisées Transversales (FST) et 16 options des 44 Diplômes d’Etudes Spécialisées (DES), qui se sont substituées aux anciens DES Complémentaires (DESC). Les premiers étudiants issus de cette réforme pourront commencer une telle formation dès novembre prochain au titre de l’année universitaire 2019-2020. Un premier arrêté publié le 28 juin fixait à 1 816 le nombre d’étudiants pouvant accéder à une FST (1 258) ou une option (558). Un nombre jugé très insuffisant par les syndicats d’étudiants, de spécialistes et les sociétés savantes qui l’ont fait savoir. Ils ont été entendus : un nouvel arrêté publié en juillet et abrogeant le précédent fixe ce nombre à 2 214, dont 1 440 pour les FST (+ 182) et 674 pour les options (+ 116).
La cardiologie pédiatrique et congénitale voit son nombre de postes s’établir à 37 (+ 6), celui de la cardiologie interventionelle de l’adulte à 43 (+ 9), celui de la rythmologie interventionnelle et stimulation cardiaque à 34 (+ 6) et celui de l’imagerie cardiovasculaire d’expertise à 50 (+ 9).




Leem : nouveau président et agenda chargé

Un comité de pilotage réunissant tous les acteurs concernés va être chargé de la stratégie de prévention et de lutte contre les pénuries de médicaments.

Frédéric Collet (55 ans), président de Novartis France, a été élu début juillet à la présidence du Leem (Les entreprises du médicament). Seul candidat à cette élection, il succède à Philippe Tcheng, élu en septembre 2018, qu’il a remplacé par intérim à compter de la mi-février de cette année en raison d’une indisponibilité du président pour raison de santé. Cette indisponibilité ayant atteint trois mois, le conseil d’administration avait ouvert le 28 mai un nouveau processus électoral. Frédéric Collet, membre du CA depuis 2013, va achever le mandat de deux ans de son prédécesseur avant la tenue d’une nouvelle élection.

Il souhaiterait pouvoir conduire son action sur trois ans, c’est-à-dire être réélu en 2020. Le Leem, qui a rénové son mode de fonctionnement en réorganisant ses commissions, dont les présidences ont été en partie renouvelées, est désormais « en ordre de marche » pour affronter « un agenda chargé », selon le nouveau président, qui entend mettre en œuvre « le CSIS, tout le CSIS, rien que le CSIS ». Le Conseil Stratégique des Industries de Santé a émis en juillet 2018 39 mesures parmi lesquelles Frédéric Collet a identifié « sept points cardinaux » :
• L’horizon scanning, une « structure d’identification et d’analyse, afin d’anticiper les innovations susceptibles d’avoir un impact budgétaire et organisationnel important ».
• La réforme de l’évaluation, pour laquelle il vise une entrée en vigueur à partir de la fin 2020.
• Améliorer l’attractivité de la recherche clinique sur le territoire national.
• La réforme des Autorisations Temporaires d’Utilisations (ATU) sur les extensions d’indication.
• La réduction des délais d’accès au marché.
• La croissance du marché pharmaceutique.
• La transformation industrielle. Le président du Leem appelle les pouvoirs publics à « assurer l’attractivité de la fabrication des produits matures en France » et à « développer la vague » de la production biotechnologique.

©Novartis




DPC : la Cour des comptes critique, la ministre lui répond

Dans un référé, la Cour des comptes dénonce de « profonds dysfonctionnements » dans le pilotage et le financement du Développement Professionnel Continu (DPC) et formule trois recommandations pour y remédier. Agnès Buzyn tempère la sévérité de ces critiques en soulignant les améliorations apportées.


En premier, le DPC pâtit d’un cadre « inopérant », en raison d’un trop grand nombre d’orientations « prioritaires »  (405 sur la période 2016-2018) et « par ailleurs souvent imprécises », estime la Cour des comptes, qui en conclue que « l’agence est amenée à fonctionner “à guichet ouvert”, laissant les organismes de formation proposer des actions de DPC, sans lui permettre de réellement évaluer leur intérêt et leurs modalités ». Elle préconise donc de définir les orientations prioritaires pour 2019-2021 en s’appuyant sur les CNP et la HAS, puis sur cette base, de « privilégier le recours aux appels d’offres afin d’y réserver l’essentiel des moyens consacrés au DPC ». Dans sa réponse, Agnès Buzyn fait valoir le nombre d’orientations définies pour 2020-2022 « très sensiblement réduit » et désormais accompagnées de « fiches de cadrage opposables » (voir encadré ci-contre). Quant à la procédure d’appel d’offres que la Cour appelle à privilégier, la ministre estime « effectivement nécessaire » d’y « recourir plus largement », en particulier concernant les actions « qui contribuent le plus significativement à la transformation du système de santé et à l’amélioration des compétences des professionnels de santé ». 

Une insuffisance du contrôle à trois niveaux
La Cour des comptes souligne également l’insuffisance du contrôle à trois niveaux, administratif, pédagogique et a posteriori. Elle constate ainsi qu’ « aucun texte ne vient interdire l’enregistrement d’un organisme qui serait majoritairement, voire entièrement financé » par l’industrie pharmaceutique, que les CSI chargées du contrôle pédagogique, n’ont pas les moyens d’évaluer la totalité des actions (16 647 présentées en 2018), qu’elles n’en examinent qu’un peu mois de 10 % et rendent un avis défavorable dans 44 % des cas. Elle appelle à la publication des conventions passées entre l’industrie et les organismes de DPC et à modifier la loi pour autoriser l’ANDPC à réaliser des contrôles sur place. Tout en rappelant que le choix a plutôt été d’ « un processus de gestion des conflits d’intérêts supervisé par un comité d’éthique », la ministre de la Santé juge cependant « nécessaire » de « renforcer » l’indépendance des organismes de DPC en « imposant » aux entreprises de la santé « de rendre publics l’objet précis, la date, le bénéficiaire direct, le bénéficiaire final ainsi que le montant des conventions qu’elles concluent avec les organismes de DPC ». Rappelant que l’ANDPC a adopté un plan de contrôle annuel « dès 2016 », Agnès Buzyn souhaiterait néanmoins « donner une base législative au pouvoir de contrôle sur pièces de l’agence ». Elle souligne qu’une mission de contrôle sur place, telle que la préconise la Cour des comptes, « nécessite le recours à des agents assermentés », ce qui impose une modification concertée du code de la santé publique, et « requiert des ressources tant humaines que financières » à débattre. 

Enfin, la Cour des comptes juge que les forfaits accordés aux professionnels de santé « apparaissent très largement surévalués par rapport aux coûts réels des formations », épingle des règles de gestion « particulièrement lâches » n’interdisant ni les actions de DPC à l’étranger, ni « la multiplication, sous réserve d’un plafond annuel, d’actions de DPC par un même professionnel pour une même année ». Elle suggère de limiter à 3 actions par professionnels par cycle de DPC et d’instaurer « un contrôle croisé des financements des différents financeurs ». Agnès Buzyn indique que « depuis 2016, des efforts ont été consentis par les sections professionnelles pour diminuer les forfaits » et qu’après les résultats de l’étude des coûts des actions de DPC en mars prochain, de nouveaux ajustements des forfaits seront proposés. Concernant les actions à l’étranger, la ministre souligne que l’ANDPC se borne à évaluer la qualité de l’offre DPC, qu’il serait « contraire à la législation de l’UE » d’interdire la libre circulation des professionnels au sein de l’Europe et que depuis 2017, il est demandé aux ODPC de « justifier scientifiquement la réalisation » de ces actions à l’étranger. Elle fait également remarquer que depuis la même année, les sections professionnelles peuvent « limiter pour une période donnée le nombre d’actions de DPC prises en charge pour un même professionnel ». Enfin, elle annonce sa volonté « de faire évoluer le cadre réglementaire du Haut Conseil du DPC et de créer un véritable conseil scientifique du sein de l’agence ».




Cherchez l’erreur !

Vous avez aimé le feuilleton estival de la crise des urgences hospitalières ? Bonne (ou mauvaise) nouvelle : il joue les prolongations en cette rentrée avec des acteurs pas démobilisés pour deux sous par les 752 millions mis sur la table par Agnès Buzyn. On aura connu des ministres mieux inspirés. Car enfin, il y a – au moins – erreur de diagnostic et, par voie de conséquence, erreur sur la thérapeutique par l’« investissement massif ».

Qu’il y ait un problème de financement des urgences à l’hôpital, tout le monde y souscrit mais on nous permettra de penser qu’il y a un problème de surfinancement. Un établissement touche ainsi un forfait de 26 € par patient, préalablement à toute consultation ou examen complémentaire évidemment facturés en sus. Le premier forfait ne serait pas abusif si le monde libéral pouvait y accéder. Le problème survient ensuite à l’hôpital avec un deuxième forfait calculé, lui, … sur la fréquentation annuelle.

Double source d’inflation ! Avec une rémunération unitaire comprise, selon les établissements, entre 100 et 200 euros, l’hôpital public a ainsi gros intérêt à voir la patientèle se précipiter dans ses murs ! Outre sa principale source de recrutement, le service de porte est devenu, depuis la T2A, un des premiers leviers de financement de tout l’établissement. Deux copilotes sont aux manettes : le chef de service qui voit son influence en hausse et le directeur financier qui voit augmenter ses ressources.

La moitié des services s’est donc mise en grève, dénonçant les conditions de travail, exigeant des moyens supplémentaires. Il est aussi intéressant de s’intéresser à ceux… qui ne sont pas en grève et affichent une insolente joie de vivre. Le Journal du Dimanche l’a fait dans son édition du 8 septembre en appelant à la barre deux patrons de services « qui marchent », les Prs Enrique Casalino et Philippe Juvin (Bichat et Georges Pompidou), qui expliquent leur mode de management… inspiré du privé. Avec, du premier, cette sentence sans appel : « Ne serait-ce que 10 % d’activité en moins permettrait à l’hôpital de retrouver finesse et souplesse, et le privé pourrait l’aborder.

Tout est dit. Soit rigoureusement l’inverse de ce qui se pratique depuis 20 ans, avec la complicité active des ARS !

Jean-Pierre Binon
Président du Syndicat National des Cardiologues




Clinique médicale virtuelle et médicaments à domicile

Amazon a annoncé il y a quelques jours l’ouverture d’une clinique virtuelle pour ses employés basés à Seattle, ville où est installé son siège. Ce dispositif – baptisé Amazon Care – offre quatre possibilités aux employés :

  • les consultations en visioconférence,
  • une messagerie dédiée,
  • la venue d’un personnel médical,
  • la prescription de médicaments et la possibilité de faire une réservation auprès d’une pharmacie.

Il faut souligner que l’entreprise n’emploie aucun médecin, faisant appel à Oasis Medical, un groupe de cliniques et est accessible du lundi au vendredi de 8h000 à 210h et le samedi et dimanche de 8h00 à 18h00.

On sait le goût de la santé pour les GAFAM (Google, Appel, Facebook, Apple, Microsoft), mais Amazon avançant un pion supplémentaire dans le secteur. On se souvient du rachat de PillPack en 2018, un distributeur américain de médicaments; [En savoir plus]




17/09 – Un modèle d’apprentissage automatique capable d’évaluer le risque cardiovasculaire

Baptisé « RiskCardio », cet outil d’intelligence artificielle attribue un score à chaque patient ayant survécu à un syndrome coronarien aigu (SCA).
C’est une équipe du CSAIL, le laboratoire de l’IA du MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui a présenté ses travaux le 12 septembre dernier,
En utilisant seulement les 15 premières minutes du signal de l’électrocardiogramme (ECG) d’un patient, l’outil génère un score qui classe les personnes dans différentes catégories de risque. Les patients obtenant un score élevé sont sept fois plus susceptibles de décéder d’une mort d’origine cardiovasculaire par rapport au groupe ayant obtenu un faible score. Il est ensuite possible de savoir si un patient décédera des suites d’un SCA dans les prochains 30, 60, 90 ou 365 jours. [en savoir plus]



16/09 – L’intelligence artificielle capable de détecter des signes imperceptibles d’une fibrillation atriale

Selon une étude américaine publiée en août par The Lancet, un algorithme d’intelligence artificielle (IA) a réussi à détecter la signature d’une fibrillation atriale intermittente en l’absence des signaux classiques sur l’électrocardiogramme (ECG),
Pour cela, les chercheurs ont utilisé un réseau de neurones convolutionnel qui a analysé les données de 454 789 tracés d’ECG classiques, réalisés pendant 10 secondes lors d’un rythme sinusal normal auprès d’un total de 126 526 patients avec ou sans fibrillation atriale (cohorte d’entraînement), entre 1993 et 2017.
La signature ECG identifiée par l’IA, permettant de distinguer les patients avec une fibrillation atriale de ceux n’en ayant pas, a ensuite été évaluée dans une cohorte de validation de 64 640 ECG provenant de 18 116 patients, puis testée sur les 130 802 ECG de 36 280 patients dont 8,4 % avaient une fibrillation atriale diagnostiquée avant la réalisation de l’ECG.
Testé sur un seul tracé pour un patient, l’algorithme a identifié la présence d’une fibrillation atriale avec une sensibilité de 79 %, une spécificité de 79,5 %, une aire sous la courbe (AUC) de 0,87 et une précision globale de 79,4 %.
En incluant tous les tracés ECG réalisés pour un même patient dans un délai d’un mois, la sensibilité passe à 82,3 %, la spécificité à 83,4 %, l’AUC à 0,9 et la précision globale à 83,3 %.
Il s’agit de la première étude dans laquelle une méthode d’apprentissage profond (deep learning) est utilisée pour identifier des patients avec potentiellement une fibrillation atriale non détectée, observe The Lancet dans un communiqué. [En savoir plus]




12/09 – Mise au point d’un « ver » robotisé pour soigner les AVC

Des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont mis au point un petit robot capable de détruire le caillot responsable de l’obstruction plus facilement que par les méthodes traditionnelles.
Concrètement, il s’agit d’un fil commandé magnétiquement à distance capable de se glisser dans les voies du système vasculaire cérébral. Ce fil robotisé est fait d’un alliage nickel-titane, appelé Nitinol et recouvert d’une pâte caoutchouteuse dans laquelle des particules magnétiques ont été incorporées. Un hydrogel – un matériel biocompatible principalement constitué d’eau – recouvre l’ensemble. Le fil devient alors lisse et évite ainsi les éventuelles frictions avec la surface des vaisseaux. Il travaille ensuite à l’échelle submillimétrique. Les chercheurs estiment qu’il serait possible de lui ajouter des accessoires pour, par exemple, lui faire délivrer des coagulants ou lui ajouter un laser.
Pour parfaire leur technique, les chercheurs on réalisé une réplique d’un cerveau humain où les vaisseaux de silicone étaient remplis d’un liquide simulant la viscosité du sang.
La prochaine étape est l’essai sur un cerveau d’animal.

Les chirurgiens peuvent le manipuler grâce à un aimant, leur évitant ainsi d’être exposés à des rayons X.

Ces travaux ont été publiés dans la revue Science Robotics. [En savoir plus]

 




10/09 – Microsoft et AstraZeneca vont apporter leurs compétences respectives aux startups pour repousser les limites de la science

Lors d’un événement AI for Health organisé récemment à Paris, Microsoft et AstraZeneca ont annoncé la création d’un accélérateur de start-up spécialisées dans l’intelligence artificielle et la santé. Nommé AI Factory for Health, cet accélérateur est un « laboratoire de co-innovation »afin d’aider les start-up à « poursuivre leur développement dans l’intelligence artificielle et le cloud computing pour repousser les limites de la science », ont expliqué dans un communiqué commun Microsoft et le laboratoire AstraZeneca .
AstraZeneca apportera aux jeunes entreprises ses compétences juridiques et son expertise dans les pathologies qu’il couvre en matière de besoins des patients et des professionnels de santé, d’accès aux établissements et aux données de santé.
Microsoft contribuera à l’accompagnement technologique des start-up et mettra à leur disposition les services de sa plateforme cloud Azure et son réseau commercial.
Un appel à candidatures a été ouvert jusqu’au jeudi 31 octobre pour sélectionner les six premières start-up qui intégreront le programme. [En savoir plus]




06/09 – Un cœur virtuel pour assister les médecins en chirurgie

La prochaine révolution dans les salles d’opération ? Une nouvelle méthode va être testée dès cette rentrée grâce à la modélisation du cœur humain sous une forme virtuelle. Elle pourrait ainsi permettre aux chirurgiens de réaliser moins d’opérations avec une précision plus importante.

Les phases de test clinique seront réalisés sur 160 patients dans plusieurs hôpitaux américains. [En savoir plus]




06/09 – l’IA a créé un médicament en 46 jours

Insilico Medicine vient de réaliser un « un médicament » en 46 jours afin de traiter la fibrose, là où les laboratoires pharmaceutiques mettent « jusqu’à 10 ans ». Pour réaliser cet exploit, Insilico a collaboré avec l’université de Toronto pour la mise au point d’algorithmes dits « génératifs » qui a permis de créer environ 30 000 modèles de molécules en 21 jours afin de synthétiser six molécules en laboratoire. Ce procédé, une fois les tests réalisés, a permis d’aboutir à un médicament en 46 jours.

L’intelligence artificielle permet, du coup, une réduction phénoménale des budgets de développement (2 milliards de dollars en moyenne par médicament).

Insilico Medicine est une société américaine de biotechnologie fondée en 2014 afin de créer une alternative aux tests sur animaux pour les programmes de recherche et développement dans l’industrie pharmaceutique. La société combine la génomique, l’analyse de données et l’apprentissage en profondeur pour la découverte de médicaments.

En utilisant l’intelligence artificielle et les techniques d’apprentissage en profondeur, Insilico est en mesure d’analyser le comportement d’un composé face aux cellules et quels médicaments pourraient être utilisés pour les traiter en plus des effets secondaires possibles.

Les collaborateurs d’Insilico sont principalement embauchés par le biais de hackathons (événements durant lesquels des groupes de développeurs volontaires se réunissent pendant une période de temps donnée afin de travailler sur des projets de programmation informatique en mode collaboratif).




02/09 – Impression en 3D d’un cœur humain fonctionnel

La technologie, qu’elle soit virtuelle ou pas, avance à grand pas. Et l’impression 3D, ou plutôt la bio-impression,  en fait partie. Des chercheurs de l’Université Carnegie-Mellon (Pennsylvanie) ont publié début août dans le revue Science les résultats d’une bio-impression 3D d’un cœur humain fonctionnel.

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont procédé à une amélioration d’une technologie appelée Freeform Reversible Embedding of Suspended Hydrogels (FRESH). La bio-impression n’est pas une technique nouvelle en soi car elle existe déjà en médecine, notamment pour des greffes de peau.

Jusqu’à présent, elle était freinée par la difficulté à reproduire des biomatériaux complexes, mous et dynamiques… comme le cœur.