Publicité et vente en ligne de médicament : le droit européen ne s’oppose pas au droit national

L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé fin février, en réponse à une question préjudicielle de la cour d’appel de Paris, que les textes européens ne s’opposent pas à la réglementation d’un Etat membre interdisant la publicité pour les services de vente en ligne de médicaments fournis par une pharmacie établie dans un autre Etat de l’Union. [En savoir plus]




Mobilisation générale de la cardiologie libérale… sans protection !

Par Marc Villaceque, Président du Syndicat National des Cardiologues (SNC)

Quelque-soit la gravité et le problème de santé public, l’État trouve toujours une seule et même solution : l’hôpital. Que faut-il faire ou dire pour que l’état reconnaisse, considère et prenne en compte le travail de la cardiologie libérale ? Voir mon intervention sur BFMTV sur la sous-utilisation des cardiologues et des cliniques dans certaines régions.

Dès le début du confinement lié à l’épidémie du COVID-19, la cardiologie libérale s’est réorganisée, pour adapter son fonctionnement sur tout le territoire et répondre aux besoins de santé impératifs de tous les patients. En appliquant le principe de distanciation sociale pour éviter la transmission de la maladie, elle n’a pas hésité à reporter toutes ses consultations non urgentes, même dans les territoires moins touchés.

Nous sommes bien sûr au service de la population, mais comment peut-on comprendre et accepter, alors que toutes les entreprises ont accès à des aides publiques, qu’aucune n’aide n’ait été actée pour les médecins libéraux ? Nous continuons à prendre en charge nos concitoyens âgés et (ou) fragiles sans protection et à perte, alors que d’autres professions exercent leur droit de retrait…

Nous déplorons vivement partout dans le pays, malgré nos alertes quotidiennes auprès de l’État, la pénurie persistante et incompréhensible de masques.

Chers amis cardiologues libéraux, comme malheureusement tous les autres médecins libéraux, nous sommes bien seuls et oubliés des pouvoirs publics, face à cette crise. L’heure n’est pas à la division, à la critique, au pugilat, mais au contraire à la cohésion, à l’union, à l’entraide, à la solidarité et au soutien de nos confrères en difficultés. N’hésitez pas à vous organiser avec d’autres cabinets, à tester la téléconsultation, la télésurveillance, la télexpertise. Soyons ingénieux et créatifs, et partageons nos idées.

C’est dans ce sens que le Syndicat organise tous les jours des réunions par visoconférence interactive sur :

  • le Covid,
  • la téléconsulation, la télésurveillance,
  • la protection sociale du médecin (prévoyance, mutuelle…),
  • et des formations sur l’echographie, sur cœur et sport…

Vous pouvez vous inscrire sur le site FormatCoeur dédié aux formations du Syndicat : https://formatcoeur.fr/

Retrouvez le planning de nos formations au mois d’avril en annexe de cette circulaire (à retrouver ci-dessous ou à télécharger ici).

Si nous devons sortir de cette crise sanitaire, économique et politique, ce ne sera qu’ensemble que nous y arriverons.

Protégez vos patients, votre personnel, vos proches et vous-même.

Soyons solidaires.




Les Etats-Unis autorisent un test de dépistage capable de détecter le virus en 5 minutes

Alors que la France fait face à une situation délicate en raison du manque de tests de dépistage du Covid-19, les Etats-Unis ont récemment autorisé un nouveau procédé qui permettrait de livrer de premiers résultats en cinq minutes seulement. C’est le fabricant américain de matériel médical Abbott qui a mis au point un laboratoire miniature, le présentant comme « le moyen de détection le plus rapide à l’heure actuelle ». Un outil pratique, qui devrait permettre de soulager les hôpitaux et laboratoires car il sera proposé dans davantage de lieux, comme les pharmacies. [En savoir plus]




Microsoft ouvre une école de techniciens en intelligence artificielle au CHU de Nancy

(TicSanté) – Le CHU de Nancy, l’entreprise de formation Simplon et Microsoft France ont ouvert l’Ecole IA Microsoft powered by Simplon, afin de former des techniciens spécialisés dans la data et l’IA appliquées au secteur de la santé.

Cette école est financée par la région Grand Est et « s’adresse aux personnes ayant des connaissances en langage de programmation et en mathématiques sans prérequis de diplôme ou d’âge et leur propose de bénéficier d’une spécialisation en intelligence artificielle, pour devenir des « développeurs Data IA » capables de collaborer avec des data scientists pour créer, de manière concrète, des intelligences artificielles », ont expliqué les trois partenaires.

Les 24 premiers élèves de l’Ecole IA Microsoft, sélectionnés en étroite collaboration avec Pôle emploi, le CHU et des partenaires spécialistes du domaine de la santé, suivront une formation intensive de 7 mois, complétée d’un contrat de professionnalisation de 12 mois dans les entreprises de la région.




Avec le confinement l’utilisation des réseaux sociaux augmente de 61 %

2,7 milliards d’humains sont confinés à ce jour à cause de l’épidémie de Covid-19 que nous traversons. Voilà une raison qui explique l’augmentation du trafic Internet et une utilisation plus soutenue des réseaux sociaux à travers le monde.

Un bond de 61 % sur les plateformes communautaires

Il fallait s’y attendre. Nous sommes en 2020 et quand on oblige un humain à rester chez lui à notre époque, il se jette sur les écrans. Le smartphone, l’ordinateur, la tablette… Tous les appareils électroniques de la maison y passent. Et pour preuve, selon Omdia le trafic Internet mondial a déjà augmenté de 70 % dans les régions du monde où les politiques de confinement sont à leur apogée.

Snapchat lance de nouveaux outils pour faire face au confinement et à la crise du Coronavirus

Le trafic internet, le streaming vidéo, les réseaux sociaux et le commerce électronique sont vraisemblablement les quatre domaines qui devraient être les plus impactés (positivement) par les mesures de confinement. Ce graphique montre l’augmentation, en pourcentage, du nombre d’utilisateurs en fonction des réseaux sociaux et de leur tranche d’âge. [En savoir plus]




Lancement d’une plateforme épidémiologique collaborative autour du Covid-19

Spécialisées dans l’analyse des données médicales en vie réelle, les entreprises Kap Code et Kappa Santé ont annoncé la mise en ligne d’une plateforme dédiée au Covid-19.

Baptisée « Epilogue« , cette plateforme sera mise à jour à chaque fin de semaine pour une vue rétrospective de l’évolution de la pandémie dans le monde, et plus particulièrement en France.

Quatre axes principaux sont mis en évidence sur la plateforme :

  • une cartographie basée sur l’open data
  • une analyse des réseaux sociaux
  • une « infodémie » regroupant les fake news partagées sur les réseaux sociaux
  • l’actualité du Covid-19

La plateforme sera « suivie d’autres actions dont la création d’une e-cohorte de patients confinés pour évaluer l’impact des mesures de confinement sur la santé physique et mentale, et l’analyse comparative des réseaux sociaux français et chinois à un moment identique de l’avancée de l’épidémie pour observer comment les populations le vivent et ce sur quoi ils échangent », a précisé le Dr Stéphane Schück, fondateur de Kappa Santé. [En savoir plus]




Le gouvernement « ne travaille pas » au traçage numérique de l’épidémie (Christophe Castaner)

Le Comité analyse recherche et expertise (Care), installé le 24 mars pour conseiller le gouvernement, est notamment chargé de réfléchir à « l’opportunité de la mise en place d’une stratégie numérique d’identification des personnes ayant été en contact de personnes infectées ».

Egalement appelée backtracking, cette stratégie utilise les données de géolocalisation des téléphones portables pour affronter l’épidémie. Elle est notamment utilisée en Corée du Sud et en Israël, note-t-on.

« Ce n’est pas la culture française et je fais confiance aux Français pour que nous n’ayons pas besoin de mettre en place ces systèmes qui atteignent la liberté individuelle de chacun », a ajouté Christophe Castaner. [En savoir plus]




Bosch a développé un test de dépistage rapide et automatisé

Bosch Healthcare Solutions a annoncé jeudi 26 mars 2020 avoir développé un test de dépistage automatisé d’une infection par le coronavirus SARS-Cov-2. Le système, conçu en partenariat avec Randox Laboratories, permet d’obtenir le résultat en moins de 2h30… contre des délais actuels d’un à deux jours. L’Allemand se targue d’être parvenu à développer ce test rapide de diagnostic moléculaire en six semaines.

Un échantillon doit être prélevé sur le nez ou la gorge du patient à l’aide d’un écouvillon. L’échantillon est ensuite inséré dans une cartouche qui contient déjà tous les réactifs nécessaires au test. Enfin, la cartouche doit être introduite dans la borne Vivalytic pour que l’échantillon soit analysé de manière automatisée. Il n’a pas besoin d’être transféré à un laboratoire et la personne peut donc être testée à l’endroit même où elle est prise en charge (hôpital, centre de santé, laboratoire…). [En savoir plus]




Une visualisation en 3D de poumons endommagés par Covid-19 permet de mieux comprendre le danger

L’hôpital universitaire de George-Washington, aux Etats-Unis, a publié une vidéo jeudi 26 mars 2020 montrant en 3D les dommages subis par les poumons d’un patient atteint du Covid-19. Nombreux sont les symptômes « visibles » du Coronavirus : fièvre, fatigue, toux, pertes d’odorat et de goût pour certains… Mais dans les cas plus graves, le virus peut entraîner une détresse respiratoire et impacter les poumons, parfois de façon permanente. Le Dr. Keith Mortman a voulu montrer que les dégâts subis par les poumons peuvent être très importants. [En savoir plus]




Le conseil scientifique alerte sur la pénurie des matériels de protection et l’importance de la médecine de ville

(APM-NEWS) Le conseil scientifique installé auprès du gouvernement « souhaite alerter » sur la disponibilité des matériels de protection et l’importance de la médecine de ville face à l’épidémie de coronavirus, dans un avis rendu lundi et publié mardi en fin de journée.

Avis du conseil scientifique du 23 mars 2020 (pdf)

Dans la première partie de son avis, le conseil scientifique « considère indispensable » de prolonger et renforcer le confinement, qui « durera vraisemblablement au moins six semaines à compter de sa mise en place [le 17 mars] » (soit jusqu’au 28 avril, ndlr), rappelle-t-on.

Dans la deuxième partie de l’avis, le conseil « fait sienne les nombreuses alertes lancées par les professionnels de santé » à propos de la pénurie « réelle ou ressentie » de matériels de protection sanitaires « indispensables dans le contexte épidémique » .

Il « considère indispensable d’assurer l’approvisionnement en équipement de matériel de protection des personnels des soignants, en priorité des différents secteurs médicaux et médico-sociaux. »

« Les difficultés logistiques pour l’approvisionnement en équipement personnel de protection (EPP), en dispositifs médicaux ou en appareils de ventilation mécanique » sont « sources d’inquiétude et de colère, même si les remontées des établissements hospitaliers ne signalent pas pour le moment de ruptures de stocks ».

Il appelle les pouvoirs publics à « faire preuve d’une entière transparence et de plus de clarté, afin de répondre aux questions que se posent les hôpitaux et les soignants quant aux stocks existants et à la manière dont les services seront approvisionnés ».

Le conseil incite également l’Etat à « faire la preuve de la même transparence et de la même clarté » face aux besoins en protections sanitaires des « activités essentielles à la vie de la nation […] des infrastructures stratégiques et des services essentiels, à l’ordre public, à l’approvisionnement, à la distribution alimentaire ou à certains services essentiels ».

Par ailleurs, « le conseil scientifique considère indispensable que dans le cadre d’état d’urgence sanitaire, soient rapidement prises des mesures sur le pilotage, l’organisation et la coordination des soins, la circulation de l’information, et la mobilisation des moyens logistiques nécessaires » à la prise en charge des patients.

Vers une augmentation très rapide des patients pris en charge en ville

Le conseil estime que « le nombre de patients Covid pris en charge en ville va très rapidement augmenter ».
Il « souhaite réaffirmer le rôle majeur que va jouer dans un temps proche la médecine de ville dans la gestion de cette crise sanitaire » et « insiste pour que tous les moyens soient mis en œuvre pour que les patients, notamment les plus fragiles, continuent à faire l’objet d’une prise en charge adaptée tout en limitant au strict minimum les déplacements ».

« Tout le matériel nécessaire pour leur exercice professionnel et leur protection doit être mis à disposition [des médecins généralistes] ainsi que toutes les mesures facilitatrices pour l’exercice de leur fonction », souligne-t-il.

Un numéro d’urgence dédié aux généralistes « pour avis ou transfert rapide vers l’hôpital » des patients « devra être envisagé ».

Le conseil scientifique énumère plusieurs recommandations pour la détection et la prise en charge des patients atteints de Covid-19.

La prise en charge « doit se faire autant que possible en évitant la venue de ces patients en cabinet de consultation pour limiter le risque de contagion aux autres patients, au personnel administratif de ces cabinets, ou aux médecins traitants ».

« Selon les cas et la gravité clinique », il convient d’utiliser « les appels téléphoniques au cabinet, les applications smartphone et les sites internet de triage référencés par le ministère de la santé, la téléconsultation ».

Les appels aux 15 sont « réservés aux patients les plus graves pour éviter l’engorgement du service ». « Des algorithmes décisionnels ont été développés pour aider les médecins généralistes à la prise en charge des patients atteints de Covid-19 », indique l’avis sans plus de précisions.

« Quand une consultation au cabinet est jugée indispensable par le médecin généraliste, elle se fera à des horaires dédiés pour éviter le contact avec d’autres patients non infectés, sera réalisée avec les matériels de protection nécessaires, et sera suivie des mesures de désinfection appropriées », préconise le conseil.

« Le transport des patients vers le cabinet et leur retour à domicile devra se faire de façon sécurisée », incite-t-il sans plus de détails.

La consultation à domicile « peut être envisagée notamment quand l’état du patient rend difficile son déplacement et que la téléconsultation est inopérante ».

Le conseil scientifique rappelle que l’épidémie « ne doit pas affecter la prise en charge et le suivi de patients atteints de pathologies chroniques ». Il « encourage le recours au renouvellement d’ordonnance après contact téléphonique ». Les consultations au cabinet doivent se faire à des horaires dédiés, les contacts entre patients et avec le personnel minimisés.

Restriction des déplacements vers l’outre-mer

Le conseil « rappelle l’importance de restreindre au maximum les déplacements en provenance de la métropole […] vers les départements, régions et collectivités d’outre-mer » et « des pays aux systèmes de santé plus fragiles, notamment sur le continent africain ». « Une réflexion plus approfondie sur cet enjeu aura lieu ultérieurement », indique-t-il.
Mardi, le nombre de cas a fortement progressé à Mayotte, et plusieurs dizaines de cas sont recensés dans tous les territoires d’outre-mer, rappelle-t-on.

Importance de la santé psychique de la population

Le conseil « attire fortement l’attention sur la santé psychique et la nécessité d’accompagner les mesures actuelles de prise en charge spécifique notamment pour les personnes isolées ou précaires ».

Il souligne les « risques spécifiques » liés à « cette situation inédite » : « situation de confinement ou de promiscuité, peur de difficultés d’approvisionnement, forte exposition à des nouvelles anxiogènes, situations potentiellement sidérantes ou traumatiques, deuils ».

« Les personnels soignants, les personnes âgées, vulnérables ou isolées, les personnes en situation de handicap » sont particulièrement exposés.

« L’entretien des liens sociaux à distance et dans le strict respect des mesures de confinement est à privilégier. Parallèlement, un accompagnement psychique pour les personnes qui le souhaitent peut s’avérer extrêmement utile », indique le conseil.

Pour ce faire, il « recommande un appui massif aux initiatives en cours existantes ou en cours de montage ».

Une « attention particulière » doit être portée aux personnels de santé non hospitaliers, « en particulier les médecins généralistes, pharmaciens, personnel d’Ehpad [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes] », et « aux personnes ayant recours aux consultations en psychiatrie et ne pouvant plus y accéder du fait du confinement ».

Face à cette situation, le conseil souligne « le besoin urgent de soutien au développement de la téléconsultation ».

Prise en charge du corps des défunts

Les « précautions particulières nécessaires en matière de prise en charge des corps des défunts Covid-19 » doivent associer « écoute et humanité », indique le conseil scientifique.

« Le récent aménagement du procédé de fermeture des housses des patients décédés permettant, à au moins un membre de la famille, de pouvoir une dernière fois saluer le défunt et de voir son visage est capitale et cohérente avec le souci d’humanité n’excluant pas la prévention du risque », développe-t-il.

« Ce geste pourrait permettre, pour les membres de la famille non admis, de relayer cet échange par l’intermédiaire d’un enregistrement vidéo qui pourrait aller jusqu’à la mise en terre ou l’incinération » et « permettrait un enterrement apaisé et sécurisé pour que la famille puisse commencer le deuil ».

Accompagnement spirituel

Le conseil « attire l’attention sur la nécessité d’accompagner les initiatives actuelles, notamment de création d’une permanence téléphonique nationale d’accompagnement spirituel inter-cultes ».

« Cette permanence prendrait la forme d’accompagnement spirituel et bénéficierait d’écoutants sélectionnés, proposés et pris en charge par chacun des cultes, qui sont disposés à les mettre à disposition dans les plus brefs délais », ajoute-t-il.

« Le “soin pastoral” est essentiel dans toute réponse à une crise épidémique.« 

Rôle des ONG

Le conseil « souligne l’importance majeure d’impliquer le monde associatif dans les semaines qui viennent ».

Les organisations non gouvernementales (ONG) « telles que la Croix-Rouge, Médecins du monde, Médecins sans frontières, Alima », déjà impliquées « dans l’accompagnement des plus fragiles », ont « une compétence reconnue en terme logistique et organisationnelle en situation d’urgence ».

« Elles doivent être consultées et écoutées par les pouvoirs publics », estime le conseil scientifique.

Conséquences du confinement sur la société

Enfin, le conseil souligne l’importance « d’un dispositif réactif d’analyse et de recherche sur la société française face au Covid-19 impliquant l’ensemble des acteurs pertinents ».

Les effets des restrictions, « de toute évidence considérables, doivent être mieux connus et analysés afin que l’ensemble des Français bénéficient des connaissances permettant d’éclairer leur situation. L’attention devra être portée aux aspects non seulement sanitaires mais aussi plus largement sociaux, à toute échelle pertinente. »

Le conseil recommande des travaux « pragmatiques, utiles à court ou à moyen terme », ou « plus approfondis selon les diverses spécificités des disciplines, méthodes et champs de connaissances ».




L’AP-HP lance un formulaire pour recruter des volontaires

(Tic santé) – L’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a lancé un formulaire en ligne afin de recruter des volontaires « pour aider l’AP-HP pendant la crise du Covid-19 ».

Les « domaines de compétences » listés dans ce formulaire sont la science des données (data science), la communication, le secourisme « en dehors du PSC1 », la « création de tutos, montage vidéo, etc. », la gestion des stocks et la logistique ou encore « l’informatique et le développement ». [En savoir plus]




L’Alliance digitale lance le site maladiecoronavirus.fr

En ligne depuis le 18 mars, maladiecoronavirus.fr, est référencé sur le site du ministère des solidarités et de la santé dans l’onglet « Coronavirus: informations aux professionnels de santé ».

Destiné à aider les personnes craignant une exposition au Covid-19 ou manifestant des symptômes, il permet de réaliser gratuitement une auto-évaluation en ligne et de bénéficier de préconisations d’orientation adaptées à son état de santé (appel du médecin traitant, appel au Samu centre 15, etc.).

Le site a été conçu par l’Alliance digitale contre le Covid-19. Ce consortium d’acteurs du numérique et d’e-santé a été lancé par la société Kelindi, la filiale du groupe La Poste Docaposte, l’agence de design web Dernier Cri, la société d’assurances Allianz France et le cabinet d’avocats De Gaulle Fleurance & Associés. [En savoir plus]




Essais européen et mondial pour évaluer plusieurs stratégies thérapeutiques

(Vidal) – Parmi les nombreuses études cliniques sur les traitements de l’infection à SARS-COV-2 initiées dans le monde et notamment en Chine, deux d’entre elles intéressent particulièrement les Français.
La première est un essai coordonné par l’Inserm, baptisé Discovery. Il s’agit d’un projet européen dont l’objectif est d’évaluer les stratégies thérapeutiques suivantes, toutes associées à un traitement symptomatique : le remdésivir, l’association lopinavir/ritonavir associée ou non à l’interféron bêta, l’hydroxychloroquine et le traitement symptomatique seul.
La seconde, Solidarity, est une étude menée par l’OMS à laquelle au moins 10 pays devraient participer et qui repose sur un protocole similaire. [En savoir plus]




Un décret autorise temporairement un remboursement dérogatoire des actes de télésuivi infirmier

Un décret publié le 20 mars au Journal officiel assouplit jusqu’au 31 mai les conditions dérogatoires de prise en charge des activités de télésoin réalisées à domicile par les infirmiers libéraux conventionnés, afin de prendre en charge les personnes atteintes par le Covid-19. [En savoir plus]




Coronavirus : le ministère de la Santé publie une liste de solutions de télémédecine

Le ministère des solidarités et de la santé a publié le 17 mars une liste de solutions de téléconsultation et télésuivi auxquels il a attribué une note de sécurité, a-t-il fait savoir le 19 mars par communiqué.

« Pour accompagner les professionnels dans leur choix d’un outil numérique, le ministère référencie les solutions disponibles en télésanté avec, pour chacune, les fonctionnalités proposées et le niveau de sécurité garanti », indique-t-il sur le site de l’Agence du numérique en santé (ANS, ex-Asip santé) où cette liste est disponible. [En savoir plus]

 




Cancer du poumon : partenariat entre BMS France et Sivan pour déployer le logiciel de télésurveillance Moovcare

Bristol-Myers Squibb (BMS) France et la société Sivan ont annoncé le 16 mars un partenariat exclusif de « support au déploiement » du logiciel de télésurveillance Moovcare auprès des hôpitaux et professionnels de santé impliqués dans la prise en charge du cancer du poumon en France.

Le logiciel Moovcare poumon, conçu par Sivan, pourrait être le premier outil de télésurveillance remboursé dans le droit commun en France, rappelle-t-on. En avril 2019, le dispositif médical de classe I marqué CE a obtenu un avis favorable à son remboursement de la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (Cnedimts) de la Haute autorité de santé (HAS). [En savoir plus]




Withings étend son offre « Med Pro » à la recherche

Withings, société spécialisée dans le développement d’objets connectés pour le bien-être et la santé des particuliers, avait lancé en octobre 2019 sa division « B to B » (business to business) Med Pro s’adressant aux professionnels de santé. L’entreprise vient d’annoncer le lancement de Med Pro Research, extension de sa division Med Pro « afin répondre à la demande croissante d’utilisation de ses dispositifs médicaux et de santé validés cliniquement dans des études cliniques ». [En savoir plus]




L’impression 3D au secours d’un hôpital italien en pénurie de valves respiratoires

L’hôpital de Chiari à Brescia, dans le Nord de l’Italie, a eu recours à l’impression 3D pour lutter contre une pénurie de valves permettant de connecter les masques à oxygène aux respirateurs, indispensables pour soigner les patients les plus sérieusement atteints par Covid-19. D’après une dépêche de Reuters publiée le 16 mars 2020, c’est la start-up italienne Isinnova qui a répondu à l’appel à l’aide du personnel médical, en fabriquant une centaine de valves en 24 heures pour moins d’un euro pièce. [En savoir plus]




Covid-19 : Alibaba et Jack Ma publient un manuel de soin sur les enseignements des hôpitaux chinois

Les Fondations Jack Ma et Alibaba ont publié un manuel gratuit (à consulter ici) à destination des hôpitaux du monde entier. Le personnel médical de l’hôpital universitaire du Zhejiang y recense leurs conseils, méthodologies et traitements pour lutter le plus efficacement possible contre la pandémie de Covid-19. [En savoir plus]




Pharmacovigilance : un site internet pour vérifier si un médicament présente des risques en cas de symptômes de Covid-19

Conçu pour désengorger le 15 et réduire les volumes d’appels aux médecins traitants, le site internet www.covid19-medicaments.com, destiné au grand public, permet aux patients d’obtenir une réponse sur les risques relatifs à l’automédication en cas de symptômes de Covid-19. Il a été réalisé par le réseau national des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), le département de pharmacologie du CHU de Bordeaux et la start-up Synapse. [En savoir plus]

 




Création d’un outil médical en ligne pour toutes les informations utiles sur le coronavirus

Le Collège de la médecine générale a mis en ligne Coronaclic pour avoir toutes les informations utiles pour le médecin généraliste, mais pas seulement. La mise à jour se fera au fur et à mesure des événements à venir. [Voir le site]

Au sommaire :

1 – La maladie et l’épidémie

2 – S’organiser au cabinet

3 – Mesures de prévention primaire

4 – Prise en charge diagnostique

5 – Prise en charge thérapeutique

6 – Populations particulières

7 – Informer et s’informer




Lancement d’une application de télésuivi pour les patients atteints ou suspectés de Covid-19

L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’éditeur de logiciel lyonnais Nouveal e-santé ont lancé, le 12 mars 2020, une application de télésuivi à domicile, Covidom, pour les patients porteurs ou suspectés du Covid-19 mais qui ne nécessitent pas d’hospitalisation. 

L’objectif de Covidom est d’éviter de surcharger les hôpitaux et les médecins généralistes. Le patient reçoit des questionnaires médicaux et en cas de symptômes aigus, une équipe soignante est alertée.

La solution Covidom n’est pas en libre accès et est uniquement disponible pour les patients suivis par des services hospitaliers utilisateurs de la plateforme. [A voir le site : Nouveal – Covidom] [En savoir plus]




Un logiciel pour suivre en temps réel le coronavirus à la trace et identifier les foyers de contamination

Nextstrain est un logiciel qui, à partir de ses mutations génétiques, cartographie les mouvements du nouveau coronavirus. En distinguant l’origine de la contamination au niveau local ou par flux de voyageurs, les chercheurs espèrent aider les organisations sanitaires à mieux proportionner les mesures. Un sujet d’actualité alors que l’Italie vient d’annoncer le confinement de l’ensemble de sa population, soit 60 millions de personnes. [En savoir plus]




Best of des grande études 2019 – 2e partie

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Le haut conseil des nomenclatures

Depuis 2005, les trois nomenclatures (CCAM, NGAP, NABM pour la biologie médicale) servent de base à la tarification des actes pour un montant actuel d’environ 27 Milliards d’euros.

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La start-up Biosency surveille à distance les patients en insuffisance respiratoire

Biosency, start-up de Rennes, vient d’obtenir, après une phase d’études cliniques, le marquage CE pour son bracelet Bora Band, l’un des deux composants de sa solution dédiée au télésuivi des personnes souffrant d’insuffisances respiratoires chroniques. [En savoir plus]




Le taux d’oxygénation bientôt détecté par l’Apple Watch ?

La firme de Cuppertino est bien décidée à faire de son Apple Watch un accessoire de santé incontournable. Le site 9to5mac, en fouillant dans le code d’iOS 14, a trouvé les traces d’une fonctionnalité destinée à l’Apple Watch de surveiller les niveaux d’oxygène dans le sang de son porteur. Ainsi, si la montre connectée analyse que le taux d’oxygène de son utilisateur tombe en dessous de la barre des 80 %, elle envoie alors un message d’alerte apparaissant directement sur son écran. En effet, en dessous de ce seuil, il est considéré que les risques d’arrêts respiratoires ou cardiaques sont élevés, puisqu’un taux d’oxygénation normal doit plutôt se situer entre 95 % et 100 %. [En savoir plus]




Le MIT a conçu un algorithme pour prédire l’efficacité de « l’insuline intelligente » chez les diabétiques

Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont développé un algorithme capable de prédire l’efficacité de « l’insuline intelligente » chez les humains et les rongeurs. Cette découverte pourrait considérablement faciliter la recherche des traitements pour le diabète. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Diabetes Journal le 9 mars 2020. [En savoir plus]




Le Royaume-Uni revend les données de patients à des laboratoires américains… sans les anonymiser

Le Department of Health and Social Care, l’équivalent du ministère de la Santé du Royaume-Uni aurait vendu des millions de données médicales de patients du National Health System (NHS), l’équivalent de notre Assurance maladie, à des laboratoires américains. Plusieurs experts du secteur affirment que ces données n’étaient pas anonymisées, ce que contredisent les autorités de santé anglaises. [En savoir plus]




Doctolib met à disposition gratuitement la consultation vidéo pour tous les médecins de France

Face au coronavirus, le nombre de rendez-vous pris en consultation vidéo sur Doctolib a augmenté de 40 % depuis fin février.

L’entreprise a décidé de renforcer son engagement en permettant à tous les médecins et patients de France d’utiliser la consultation vidéo gratuitement,  de financer intégralement les coûts d’équipement, de formation et de gestion du service et de renforcer l’équipe dédiée à la consultation vidéo.

Son concurrent allemand Compugroup en a fait de même.

Doctolib affiche 115 000 professionnels et 2 500 établissements de santé, clients de son outil de prise de rendez-vous en ligne. [En savoir plus]




Coronavirus: Olivier Véran annonce l’assouplissement de la téléconsultation

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a annoncé qu’il signerai dès le 9 mars un décret pour assouplir considérablement les conditions de réalisation de la télémédecine afin faire face à l’épidémie de coronavirus Sars-CoV-2.

Ce décret doit permettre de faciliter l’utilisation des outils courants de communication à distance en plus des plateformes numériques existantes et faciliter les conditions des actes de téléconsultations en levant l’obligation de passer par son médecin traitant et d’avoir eu une consultation présentielle les 12 mois avant la réalisation d’une consultation à distance. [En savoir plus]




Le Health Data Hub précise les responsabilités des producteurs et utilisateurs de données

Le Health Data Hub a mis en ligne dernièrement sa « charte responsables de données », qui précise les rôles et responsabilités respectifs du hub, des producteurs de données et des utilisateurs de la plateforme.

Ce document sans « portée juridique ou normative » a été établi « en collaboration avec des représentants de l’ensemble de l’écosystème », indique le hub en préambule.

Il « est complémentaire de la charte “citoyens” » qui fixe ses engagements vis-à-vis de la société civile et de la « charte “utilisateurs” » qui correspond aux conditions générales d’utilisation de la plateforme technologique par les utilisateurs habilités. Ces deux documents ne sont pas encore disponibles. [En savoir plus]




Coronavirus : les Gafam se mobilisent (et le font savoir)

Si les entreprises chinoises ont assez rapidement réagi face à l’épidémie de Covid-19, qu’en est-il des géants technologiques américains ? Lutte contre les fake news, détection des arnaques ou encore promotion du télétravail… Facebook, Amazon, Google et Microsoft réagissent à leur manière et communiquent amplement sur leurs actions. [En savoir plus]




Une nouvelle technique aide les amputés à mieux contrôler leur neuroprothèse

Des chercheurs de l’Université du Michigan ont mis au point une nouvelle technique qui permet aux personnes amputées de mieux contrôler leur neuroprothèse. Ils ont enrobé les nerfs périphériques, très souvent abîmés suite à l’amputation, d’une greffe de muscle pour amplifier leur signal électrique.

Ces neuroprothèses permettent ainsi effectuer intuitivement des mouvements beaucoup plus précis. Les participants à l’étude ont pu, par exemple, attraper des petits cubes ou remonter une fermeture éclair. [En savoir plus]




Les sénateurs ressortent le conventionnement sélectif

Dans un rapport de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, adopté à l’initiative du président de la commission, Hervé Maurey (Union centriste, Eure) et de Jean-François Longeot (Union centriste, Doubs), coprésidents du groupe de travail consacré aux déserts médicaux, les locataires du Palais du Luxembourg suggèrent de « mettre en œuvre à moyen terme un système dit de conventionnement sélectif », afin de limiter les installations des médecins dans les zones surdotées selon le principe « une arrivée pour un départ ».

Une proposition à laquelle tous les exécutifs se sont toujours opposés, tout comme les libéraux. Dans un communiqué, les Spécialistes CSMF « s’insurgent contre cette proposition autoritaire qui n’aura pour conséquence que de décourager les jeunes médecins à s’installer ».




Franck Devulder, président des Spécialistes CSMF

Après la scission opérée par Patrick Gasser, l’ex-président de l’ex-UMESPE, parti créer Avenir Spé, 18 spécialités sont restées fidèles à la confédération au sein de la nouvelle branche spécialiste de la centrale syndicale.

L’assemblée générale constitutive des Spécialistes CSMF, réunie le 1er février dernier, a élu à sa présidence le Dr Franck Devulder (55 ans), hépato-gastroentérologue en secteur 2 (OPTAM) à Reims et président du Syndicat National des Médecins spécialistes de l’Appareil Digestif (SYNMAD) depuis 2015.

En 2018, il avait rejoint le bureau de la CSMF. Il a notamment été secrétaire général de l’Association nationale de coordination des actions de FORmation et d’évaluation en médecine SPEcialisée (AFORSPE) issue de la CSMF et aujourd’hui intégrée au groupe Evolutis DPC où il assure les fonctions de directeur scientifique pour les médecins spécialistes.

Il a aussi été président du CNP d’hépato-gastroentérologie de 2014 à 2016.




450 projets de CPTS

Selon le directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), Nicolas Revel, on recensait environ 450 projets de Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) début janvier.

A titre indicatif, la DGOS recensait 300 projets en septembre 2019 et l’on en comptait qu’une trentaine un an plus tôt, en septembre 2018. Sur ces 450 projets, environ 300 sont en début de gestation, au stade de la réflexion et de la discussion entre professionnels de santé de terrain.

Pour une centaine de projets, une lettre d’intention a été formalisée, et pour une cinquantaine, le projet de santé a été validé, dernier stade avant la constitution de la CPTS avec les tutelles.

Enfin, 5 CPTS sont entrées dans le dispositif de financement, financement qui est encadré, rappelons-le, par un Accord Conventionnel Interprofessionnel (ACI) signé en juin dernier. Nicolas Revel se réjouit de cette montée en puissance des CPTS, signe, selon lui, d’une prise de conscience des professionnels de santé de l’intérêt de cette structure pour l’amélioration de leurs conditions d’exercice et de la prise en charge de leurs patients.




Anciens numéros – 2020

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Le Leem bâtit son action avec un œil sur 2030

A l’orée d’une nouvelle décennie, le président du Leem (Les entreprises du médicament), Frédéric Collet, place l’année 2020 dans « le temps de l’action » pour poursuivre plusieurs objectifs : renforcer l’attractivité de la France pour la recherche, créer les conditions d’accès rapide des patients aux innovations, garantir une croissance « juste et soutenable » des entreprises du secteur, « adapter l’appareil industriel », « anticiper l’évolution de l’emploi » et « être reconnus comme des partenaires de confiance ». Et ce, alors que se profile « une vague d’innovations sans précédent », qui vont redessiner les parcours de soins et l’organisation de notre système de santé. 
Ces perspectives, le Leem a souhaité les dessiner dans un ouvrage collectif « santé 2030 », une manière « d’être en mesure de réfléchir à des visions de plus long terme ».

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Marc Villacèque : « Il faut aller vers un syndicalisme du XXIe siècle »

Marc Villacèque a été élu le 2 février dernier à la présidence du Syndicat National des Cardiologues (SNC), où il succède à Jean-Pierre Binon. Pour Le Cardiologue, il détaille les grandes lignes de l’action qu’il entend mener durant son mandat. 

Le nouveau président du SNC peut-il nous dire quelques mots de son parcours professionnel et syndical ?

Marc Villacèque. J’ai 43 ans, je vis en couple, ma femme est pédopsychiatre, et nous avons deux enfants, un garçon de 8 ans et une fille de 2 ans. Natif de Perpignan, c’est à Toulouse que j’ai fait mon internat et à Limoges que j’ai effectué mon clinicat. A la fin de celui-ci en 2008, durant deux ans j’ai effectué dix-huit remplacements, y compris au Burkina-Fasso. Puis je me suis installé en 2010 à Nîmes dans un cabinet de quatre personnes et maintenant nous sommes sept cardiologues. J’exerce trois jours au cabinet et une journée en clinique où je pratique essentiellement des échographies de stress, d’effort et des épreuves d’effort. 

Je me suis syndiqué dès mon installation. J’ai intégré le bureau national du syndicat des cardiologues il y a six ans et je siège au bureau national de la CSMF depuis deux ans. J’ajoute que je suis un élu de l’URPS d’Occitanie.

Pouvez-vous nous dire quelles sont les grandes lignes de votre projet pour votre mandat à la tête du syndicat ?

M. V. Mon souhait est d’œuvrer pour améliorer la qualité de vie professionnelle et personnelle des cardiologues, ce qui nécessite de travailler selon plusieurs axes. Pour commencer, cette amélioration passe par une réorganisation de nos cabinets, qui n’ont pas évolué depuis 20 ans alors que l’épidémiologie, elle, a changé. Nous sommes moins nombreux pour répondre à des besoins croissants. Comment nous organiser pour répondre à ces besoins dans des délais corrects ? 

Dans mon cabinet, nous sommes en train d’y réfléchir : la solution est-elle dans notre seul cabinet ou bien est-elle collective, passant par une organisation entre tous les cardiologues de la ville ? Nous sommes nombreux a l’heure actuelle à nous poser ce genre de questions et c’est pourquoi j’ai le projet d’organiser le 29 janvier 2021 une journée durant laquelle tous ceux qui ont trouvé une solution à leurs problèmes viendront partager leur expérience avec leurs confrères. 

L’amélioration qualitative passe également par une définition de la fonction de cardiologue aujourd’hui. Là encore, entre 1990 et 2020, la demande a évolué et il importe de définir les contours de notre métier. Quelles délégations de tâches peut-on envisager, et quelles sont les lignes rouges à ne pas dépasser, sachant que le cardiologue reste le responsable dans tous les cas ? Il me semble également important de faire connaître et de donner envie aux jeunes d’exercer la cardiologie de premier recours, la cardiologie générale, qui suppose, non une hyper-technicité mais une vision holistique du patient. 

L’équipe de soins spécialisés est aussi un sujet essentiel à aborder. Il faut que les cardiologues s’organisent pour prendre en charge les malades cardiaques d’un territoire et les soins non programmés d’un territoire, sans passer forcément par les CPTS dont nous redoutons quelque peu la complexité, le côté « usine à gaz ». Enfin, il faut faire en sorte que le numérique, dont on parle tant, arrive de façon concrète dans nos cabinets.

Avez-vous pour le syndicat des cardiologues les mêmes projets d’évolution ?

M. V. Oui, je pense qu’il faut créer un nouveau syndicalisme de service, capable d’aider les praticiens à mieux travailler. Il importe, bien sûr, de continuer à défendre les cardiologues face aux caisses, aux tutelles, aux hôpitaux, à l’administration des cliniques, mais en leur proposant en plus des services. Nous devons réfléchir à ce que doit être un syndicat professionnel pour ses adhérents, en partant de leurs attentes. 

J’ai autour de moi une équipe soudée, plurielle, qui intègre – et c’est une première pour un syndicat médical – un représentant des usagers en la personne de Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération Française des Diabétiques.

J’ajoute que pour atteindre nos objectifs, nous devons renforcer nos partenariats avec le Collège National des Cardiologues Français (CNCF), la Société Française de Cardiologie (SFC), afin de construire un Conseil National Professionnel encore plus uni et plus puissant face aux tutelles et pour maintenir l’excellence de la cardiologie française. Il s’agit d’aller vers un syndicalisme et une cardiologie du XXIe siècle.

Quelle place donnez-vous à la formation dans votre projet présidentiel ?

M. V. Une place de premier plan. Je suis très attaché à la formation et les cardiologues aussi que je crois prêts à aller vers la recertification. Je souhaiterais développer les Groupes d’Analyse de Pratique (GAP), cette forme de formation très concrète sous forme d’échanges avec des confrères, voire avec des patients, qui permet d’évaluer ses points forts et ses points faibles et de modifier éventuellement sa façon d’exercer. 

Je souhaite entraîner les cardiologues vers la recertification en ayant recours à ce merveilleux outil de formation qu’est l’UFCV-FormatCoeur. 

A cet égard, je ne peux que déplorer l’exigence à notre égard pour nous former afin d’améliorer la pertinence de nos pratiques mais avec des moyens financiers contraints et insuffisants concernant le DPC, en diminution concernant le FAF.




Formation : l’ANDPC fait le ménage, le FAF-PM gère la pénurie

Sa directrice a annoncé que l’Agence Nationale du DPC « a démarré le processus de désenregistrement d’organismes » dont la qualité est jugée mauvaise. Simultanément, les libéraux s’alertent de la ponction faite sur les fonds du FAF-PM.

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Réforme des retraites : ce qui semble acquis pour les médecins

Stéphane Landais, secrétaire général de la CSMF et membre du groupe de travail confédéral sur la retraite, fait le point pour Le Cardiologue sur le projet de réforme des retraites en ce qui concerne les médecins libéraux. 

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La téléconsultation étendue aux médecins salariés

Selon l’avant-projet d’avenant modifiant l’avenant 6 sur la téléconsultation, celle-ci ne serait plus réservée aux seuls médecins libéraux conventionnés. 

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Le plan de la HAS en faveur de l’innovation

Les « innovations de rupture » en santé « arrivent en nombre » notamment dans les domaines des thérapies géniques et cellulaires et « plus de 20 traitements de ce type » devraient arriver sur la marché cette année et en 2021, principalement en oncologie, hématologie, neurologie et ophtalmologie.

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Les maladies cardiovasculaires

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Les atouts des entreprises du médicament

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La Présentation de Jésus au Temple – Une histoire de famille. 1ère partie

Il est permis de se demander pourquoi deux jeunes peintres de grand talent éprouvèrent le besoin de faire, à quelques années d’intervalle, deux peintures très ressemblantes sur le même thème : La Présentation de Jésus au Temple en considérant que ces deux peintres étaient très proches l’un de l’autre, non seulement par l’âge mais aussi par alliance puisqu’il s’agit de Giovanni Bellini (v.1433-1516) et de son beau-frère Andrea Mantegna (v.1431-1506) témoignant ainsi d’une relation étroite tant d’un point de vue familial qu’artistique.

 

Giovanni Bellini (v.1433 -1516) et Andrea Mantegna (v.1431-1506)

Giovanni Bellini est le fils cadet du peintre vénitien Jacopo Bellini (1400-1470) et est présumé adultérin dès lors qu’il ne figure pas sur le testament de la veuve de Jacopo, Anna Rinversi († 1471), en faveur de son fils aîné Gentile Bellini (1429-1507) dont le prénom rend hommage au maître de Jacopo, le peintre toscan Gentile de Fabriano (v.1370-1427) [1]. 

Elle lègue à son fils aîné deux remarquables recueils de dessins de son défunt mari, qui seront gardés comme modèles par ses fils, et permettent de comprendre que Jacopo Bellini puisse être considéré comme le père de la peinture vénitienne même si le peintre et historien d’art Giorgio Vasari (1511-1574) considère que « ses œuvres, en comparaison de celles de ses fils, ne sont pas extraordinaires » [2] et malgré le peu d’œuvres qui nous sont parvenues. 

Andrea Mantegna. La Présentation de Jésus au Temple. Vers 1453-54. Huile sur toile. 69×86.3 cm. Staatliche Museum, Berlin.

Jacopo exerçait au sein d’un atelier très actif et apprécié où se formeront des peintres de grand talent dont ses deux fils. De ces deux recueils, l’un (au Louvre) sera offert (v.1479) au sultan Mehmed II de Constantinople par Gentile, fin portraitiste très honoré en son temps et qui fut un spécialiste des peintures d’histoire de vastes proportions (teleri) destinées aux institutions laïques charitables de Venise que sont les Scuole. L’autre recueil (au British Museum) entrera tardivement en possession de Giovanni alors âgé de 75 ans…, par legs testamentaire de son frère « payant ainsi très cher sa condition de fils naturel » [3]. 

Autoportrait présumé d’Andrea Mantegna. La Présentation de Jésus au Temple (détail).

Andrea Mantegna est né dans une famille paysanne des plus simples [2] à Isola di Carturo devenue depuis 1963, en son honneur, Isola Mantegna dans la province de Padoue. Il est encore un enfant lorsqu’il entre dans l’atelier débordant d’activités du peintre Francesco Squarcione (v.1397-1468) qui finira par l’adopter et qui, ayant voyagé en Grèce, lui donnera le goût de l’antique, ce qui a fait dire à Vasari que le style de Mantegna est « un peu cassant, évoquant parfois la pierre plus que la chair vivante » [2] et cette « rigidité du trait padouan » sera retrouvée chez le peintre vénitien Bartolomeo Vivarini (1440-1499) au sein de cette famille concurrente des Bellini [4,5]. 

C’est après avoir quitté son maître, à l’âge de dix huit ans, qu’Andrea est associé, à Padoue, à la prestigieuse commande de la chapelle Ovetari de l’église des Erémitiques (Eremitani) qu’il finira de décorer quasiment seul. 

C’est lors d’un séjour à Venise avec son maître Squarcione qu’il fréquente Jacopo Bellini dont il épouse, en 1453, la fille Nicolosia née en 1429. Cet évènement atteste des liens étroits entre la famille Bellini et Mantegna alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années et qui, par ailleurs, a pu être influencé par la perspective linéaire du grand sculpteur Florentin Donatello (1386-1466) lorsque ce dernier séjourna à Padoue de 1444 à 1453.

C’est ainsi que Mantegna développera l’art du trompe l’œil, avec des raccourcis en vue du dessous vers le haut (di sott’in sù) comme la remarquable Lamentation du Christ mort (Pinacothèque de Brera, Milan) peinte vers 1480. Giovanni sera influencé par le trait puissant et le sens du relief d’Andrea qui entre au service du marquis de Mantoue en 1458 pour rester définitivement à la cour des Gonzague à l’exception de quelques intermèdes en Toscane et à Rome. 

Cependant, au début des années 1460, l’attraction mutuelle et l’influence réciproque initialement très fortes entre Giovanni et Andrea commencent à s’atténuer et la rencontre de Giovanni avec Antonello de Messine (v.1430-1479) qui séjourne à Venise de 1474 à 1476, a pu finir de convertir Giovanni à la peinture à l’huile d’inspiration flamande même si Giovanni était alors un peintre accompli de plus de quarante ans [1]. 

Giovanni Bellini restera à Venise où il développera des variations sur le thème de la Vierge à l’Enfant, en particulier dans le cadre de la dévotion privée, témoignant ainsi de sa profonde religiosité à l’inverse de son peu d’intérêt pour les aspects terrestres de la vie du Christ qu’il laissera à ses élèves [1]. 

C’est vers 1470 qu’il peint La Présentation de Jésus au Temple. Entre 1470 et 1475 Giovanni Bellini se rend à Rimini pour peindre le retable de San Francesco qui marque un tournant dans sa carrière. Vers 1480 et pour une période de 10 ans, il peint pour des églises vénitiennes deux de ses grands retables [6]. 

C’est à partir de cette période qu’il supplantera définitivement son beau-frère qui était jusqu’alors la manifestation la plus originale de la peinture en Italie du Nord. En 1501, Giovanni peindra le célèbre portrait du Doge Leonardo Loredan (National Gallery Londres) où il excelle dans l’expressivité du visage et la représentation du brocart et des broderies en or puis fin 1505 « le meilleur, le grand, le vieux Giovanni Bellini », alors âgé de 72 ans, accueillera avec bienveillance Albrecht Dürer (1471-1528), alors âgé de 34 ans et qui se déclara son ami. 

C’est avec beaucoup d’humilité que Giovanni Bellini, pourtant bien plus âgé et considéré par Dürer comme « le meilleur des peintres », demanda à ce dernier un de ses pinceaux servant à peindre l’extraordinaire finesse de la chevelure des personnages, reconnaissant ainsi, implicitement, l’immense talent de l’artiste allemand à la fois peintre, sculpteur et graveur.

Giovanni Bellini (à gauche et Andrea Mantegna (à droite) [détail].

La Présentation de Jésus au Temple

L’évangile de Luc relate que Marie va devoir se purifier rituellement au Temple quarante jours après la naissance de Jésus puisque, dans le judaïsme, l’accouchement était considéré comme une souillure et la Présentation de Jésus au Temple par ses parents, Joseph et Marie, est en outre conforme à la loi juive disant que : « Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur ». Il est habituel que les parents apportent un couple de tourterelles ou de jeunes pigeons destinés au sacrifice et ils sont alors accueillis en l’occurrence par Siméon, un vieil homme juste et pieux qui est revêtu des ornements sacerdotaux avec une tiare ou une mitre et une riche tunique ou éphod pouvant comporter un pectoral orné de pierres précieuses. 

Il nous faut commencer par l’œuvre de Mantegna [3,7] dès lors qu’il ne semble plus faire de doute que celle-ci a précédé celle de Bellini, compte tenu des dates probables des compositions et du fait de la constatation, aux rayons X, de repentirs (pentimenti) absents chez Bellini. Là encore, le jeune
Mantegna a pu être influencé par les effets de profondeur dans le relief (stiacciato) de Donatello [5] qui est l’auteur de la statue équestre du Gattamelata sur la Piazza del Santo de Padoue mais aussi, dans la basilique de Saint Antoine, d’un bas relief en bronze montrant la Vierge tenant étroitement enlacé l’Enfant Jésus (1446-1450), thématique reprise clairement par nos deux peintres. C’est même pour rapprocher l’Enfant de sa mère que Mantegna corrigera sa version initiale.

Bibliographie

  1. Gentili A. Le Cadre historique de la peinture vénitienne de 1450 à 1515. Profils (diversement) perdus : Andrea Mantegna et Jacopo Bellini. pp 224-279 in L’Art de Venise. Ed. Place des Victoires 2007
  2. Vasari G. Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes. Commentaires d’André Chastel. Thesaurus Actes Sud 2005
  3. Mantegna et Bellini. National Gallery Exhibition Catalogue 2018
  4. Steer J. La peinture vénitienne. Thames & Hudson 1990
  5. Rauch A. La peinture de la Renaissance à Venise et en Italie du nord in Renaissance italienne ; Architecture, sculpture, peinture, dessin. Ed de La Martinière 1995
  6. Tempestini A. Giovanni Bellini. Gallimard 2000
  7. Galansino A et al. Mantegna l’album de l’exposition au Louvre. Hazan 2008



Le naufrage des civilisations

Je suis né en bonne santé dans une civilisation mourante et tout au long de mon existence, j’ai eu le sentiment de survivre sans mérite ni culpabilité…

C’est par ce bel incipit, qui d’ailleurs nous en rappelle un autre tout aussi savoureux (« je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers »), que nous entamons notre périple dans le dernier ouvrage d’Amin Maalouf.

Qui a lu, entre autres, « Léon l’Africain », « Les Echelles du Levant », ou surtout l’excellent « Rocher de Tanios », prix Goncourt 1993, sait tout ce qu’Amin Maalouf apporte à la littérature. 

Sa carrière d’écrivain en tous points remarquable lui a valu d’être reçu à l’Académie française en 2011 au fauteuil de Claude Levi-Strauss ; il a publié, outre les romans sus-cités et bien d’autres, des ouvrages historiques comme « Origines » ou « Les Croisades vues par les Arabes » ainsi que des essais comme « Les identités meurtrières » ou « Le Dérèglement du monde ».

Ses livres sont traduits dans une cinquantaine de langues.

Avec le naufrage des civilisations, l’auteur veut nous amener à partager ses analyses d’un monde qu’il estime, et on le comprend, en grand péril ; Amin Maalouf est digne de confiance tant il semble avoir la prescience des grands bouleversements de l’Histoire ; il s’inquiétait il y a vingt ans de la montée des « identités meurtrières », il nous alertait il y a dix ans sur « Le dérèglement du monde ».

Aujourd’hui il nous explique pourquoi toutes les aires de civilisation sont menacées de naufrage.

Depuis plus d’un demi-siècle, l’auteur observe le monde et le parcourt ; Il était à Saïgon à la fin de la guerre du Vietnam, à Téhéran lors de l’avènement de la République islamique.

Dans ce livre puissant et ample, il fait œuvre de penseur et de spectateur engagé, racontant parfois des événements majeurs dont il s’est trouvé l’un des rares témoins oculaires.

« C’est à partir de ma terre natale que les ténèbres ont commencé à se répandre sur le monde » écrit-il tristement avant d’évoquer l’extinction du Levant tolérant et les secousses sismiques du monde arabo-musulman, dont les répliques ont affecté, de proche en proche, la planète entière.

Il émet l’hypothèse d’un grand retournement qui aurait métamorphosé les sociétés humaines et dont nous serions aujourd’hui les héritiers hagards.

Pour autant, l’auteur se défend de prêcher le découragement, et reste persuadé qu’un sursaut demeure possible, pour éviter au paquebot des hommes de continuer, tel le Titanic, à naviguer vers sa perte.

A moins que, finalement, comme l’écrivait Constantin Cavafy dans l’un de ses Poèmes, cités ici par Amin Maalouf « Ce que réserve l’avenir, seuls les dieux le connaissent, les hommes sages ne perçoivent de l’avenir que ce qui est imminent » !

Cet ouvrage qui a reçu le prix Aujourd’hui 2019 est vraiment magnifique.

 




Bourgogne : Château de Monthelie – Domaine Eric de Suremain

Le Château de Monthelie, c’est d’abord une histoire de famille, où, tour à tour, les générations se sont succédé depuis 1903. Aujourd’hui, Eric de Suremain et sa femme Dominique exploitent le domaine avec énergie et passion.

Monthelie est un joli village niché au cœur de la Bourgogne qui partage ses coteaux avec Meursault, Volnay et d’Auxey Duresses. Le Château de Monthelie (XVIIIe siècle) avec sa toiture en tuile vernissée de Bourgogne, est inscrit à l’inventaire des monuments historiques.

C’est en 1903 qu’Albert de Suremain hérite du Château de Monthelie. Son fils, Robert, s’y installe en 1930 avec son épouse Germaine et exploite les vignobles de Monthelie et de Rully (propriété de sa femme). 

En 1956, c’est au tour de Bernard, l’un des quatre enfants de Robert, de s’y installer  et d’exploiter le domaine. Il est rejoint par son fils Eric en 1978 qui commence, après des études au lycée viticole de Beaune et six mois passés aux Etats-Unis, comme métayer, avant d’en prendre la gestion en 1983 avec sa femme Dominique. Et depuis 2019, C’est au tour de Gwendoline, leur fille, de les rejoindre dans cette belle aventure.

L’exploitation

De nos jours, le domaine Eric de Suremain exploite 5,7 ha sur Monthelie et 5 ha sur Rully. Les cépages sont ceux de la tradition bourguignonne avec le pinot noir qui est particulièrement adapté au climat et aux terroirs qui exprime ici toute sa dimension dans les vins rouges. Il apprécie les sols profonds, mais reste fragile et sensible au mildiou et à l’oïdium.

Quant au Chardonnay, ce cépage originaire de Bourgogne, prend ici toute sa dimension dans les vins blancs. Robuste malgré sa vulnérabilité au gel, il préfère les sols calcaires peu fertiles. 

La philosophie de la culture

Depuis 1996, Eric de Suremain cultive sa vigne selon la charte de l’agriculture biologique et certifiée en 2003, une volonté farouche de ne pas utiliser de produits chimiques de synthèse et de favoriser ainsi la biodiversité et la revitalisation des sols. 

Puis la « biodynamique attitude » est apparue. Le maître des lieux la compare à un chef d’orchestre. C’est elle qui donne le ton, l’impulsion, l’harmonie entre le sol, la plante et l’homme. Elle agit en parfaite concertation dans le sens même de la nature. Pour Eric, la biodynamie est l’essence même de la terre. De par ses principes, précise-t-il, « nous avons appris à nous adapter à la plante, au terroir, au climat. Nous observons le sol et la plante pour mieux agir. »

« Chacune de nos interventions biodynamiques favorise la racine, la feuille, la fleur ou le fruit » en y apportant des préparats d’origines animales (compost de bouse et bouse de corne), végétales (ortie, valériane, camomille, pissenlit, écorce de chêne, achillée mille feuilles) et minérales (silice).

Par dose homéopathique et mélangée avec de l’eau et dynamisée, ces préparats seront ensuite vaporisés dans la vigne. 

Le calendrier lunaire donne ensuite les éléments nécessaires quant aux moments propices pour intervenir quant à la taille, les mises en bouteilles ou toutes interventions sur le vin ou les vendanges.

Les vins

Nous avons goûté le millésime 2017 dans les appellations 1er Crus Rully et Monthelie.

Tout d’abord les blancs avec le Rully 1er cru « Agneux » qui dévoile un premier nez discret sous une teinte or pâle. Apparaissent ensuite des notes lactées, beurrées, florales et vanillées d’une belle intensité. L’attaque en bouche, grasse, tendue, est bien équilibrée, ronde et agréable sur un support acide parfait avec des notes de fleurs blanches, de poire et de noisette.

La persistance aromatique est magnifique et laisse présager d’un beau potentiel de garde.

Puis c’est au tour du Rully 1er cru Pillot « L’Intemporelle » avec une belle teinte jaune dorée. Après un premier nez discret qui évolue sur des notes florales, de cassis, d’épices et de bergamote, nous avons une belle attaque en bouche avec une puissance gustative qui se développe rapidement vers de la complexité et de la richesse. La présence de gaz carbonique apporte de la légèreté et de la fraîcheur. On y retrouve les chardonnays bourguignons d’autrefois !

Ce vin est un Grand vin, très prometteur et qu’il ne faut pas hésiter à garder.

Puis viennent les Rouges avec le Monthelie 1er Cru « l’Instant ». Une belle robe rouge rubis et brillante. Le nez encore timide sur des notes épicées, fumées, de noyau, mais l’entrée en bouche est belle, réglissée et croquante sur de la griotte. Les tanins intégrés et bien extraits sont de belle qualité et de belle maturité. Ce vin est destiné aux connaisseurs affirmés.

Et nous terminons avec le Rully 1er cru « Préaux », un flacon à partager sans modération entre amis pour un repas plaisir. Robe rouge rubis éclatant et d’une belle intensité, un nez flatteur sur des notes légèrement café/grillé, cerises noires, croquantes, une belle acidité d’entrée de bouche, agréable et fluide, où l’on retrouve le croquant et la gourmandise d’un pinot. Les tanins présents sont bien intégrés, délicats et fins.

Dans chaque bouteille il y a ostensiblement une véritable culture de l’art du vin.

Des restaurants prestigieux comme Troisgros ou la Côte Saint-Jacques, L’Oiseau des Ducs de Bernard Loiseau, ou plus simplement la Closerie des Lilas à Paris ne s’y sont pas trompés.

Si vous passez à Monthelie, vous y croiserez peut-être Eric de Suremain emmener son cheptel de poules afin d’y réintroduire (à petite échelle) des animaux « gratteurs » dans la nature…

Pascal Wolff

Domaine Eric de Suremain
Château de Monthelie – 21190 Monthelie




Comment analyser le positionnement territorial d’un hôpital

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