Marche, vélo : les gains sanitaires et économiques du développement des transports actifs en France

(The Conversation – Kevin Jean, Philippe Quirion) À la faveur de la crise énergétique que nous traversons depuis le printemps 2022, le débat sur les transports actifs (marche et vélo) a été ravivé. Un débat très souvent abordé sous l’angle climat-énergie… Pour autant, ce cadrage du débat occulte un argument fort en faveur des transports actifs : leurs bénéfices pour la santé… [Lire la suite]




La Normandie a expérimenté la « téléconsultation accompagnée » cet été

(TIC Santé – Muriel Publicani) L’ARS et le conseil régional de Normandie ont mis en place jusqu’au 31 août trois points d’accès à la téléconsultation à Cabourg, Valognes et Avranches (Manche) tout au long de l’été… [Lire la suite]




Variole du singe : l’évolution est favorable mais l’effort de vaccination doit continuer

(Medscape – Stéphanie LAvaud) Avec 70 000 injections à ce jour et un nombre de cas en baisse, l’épidémie de variole du singe connait une évolution favorable, a indiqué en substance le Pr Jérôme Salomon dans un point d’étape du ministère de la santé. Pas question pour autant de relâcher l’effort individuel et collectif consenti par les acteurs de terrain et les professionnels de santé. « L’offre de vaccination va être poursuivie encore plusieurs mois » a-t-il affirmé… [Lire la suite]




Hausse du coût des études de médecine : quelles solutions ?

(Medscape – Jacques Cofard) Pour la sixième année consécutive, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) publie son indicateur du coût de la rentrée 2022, qui fait apparaitre une explosion des charges des études de médecine : +17,28% pour les Pass avec tutorat, +27,70% pour les Pass avec organisme privé, +13,66% pour les Las avec tutorat, +14,21% pour les Las avec tutorat et organisme privée. Yael Thomas, président de l’Anemf, propose des solutions pour pallier cette hausse dramatique du coût des études de médecine… [Lire la suite]




Insuffisance cardiaque : l’inhibiteur de la néprilysine, sacubitril, pas associé à une altération cognitive dans PERSPECTIVE

(Medscape – Mitchel L. Zoler) Une des nouveautés des recommandations européennes publiées l’année dernière était que l’association sacubitril/valsartan pouvait être considérée en première intention à la place des IEC et des ARAII dans l’IC avec FEVG réduite. Quid du risque de l’utilisation de sacubitril sur les fonctions cognitives ? Selon les résultats de l’étude PERSPECTIVE qui ont été présentés lors d’une session hot line du Congrès ESC 2022 , il n’a pas lieu de s’inquiéter. Plus précisément, cet essai a montré que les patients traités avec l’association sacubitril/valsartan pendant trois ans ne présentaient pas plus d’effets indésirables cognitifs que ceux du groupe traité avec du valsartan seul… [Lire la suite]




Pas de classement des établissements hospitaliers cette année

Vous l’avez peut-être remarqué. Peut-être pas. Mais, cet été, l’hebdomadaire Le Point n’a pas sorti son numéro dévolu à présenter « un » classement des établissements hospitaliers français établi selon leur compétence supposée à prendre en charge une maladie ou à effectuer un geste thérapeutique donné.


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On pourrait penser que l’hebdomadaire a enfin admis que tant les indicateurs utilisés que leur mode de recueil n’avaient pas de pertinence. On pourrait aussi penser qu’ils ont enfin compris que cela ne servait pas à grand-chose sauf pour les directeurs d’hôpitaux ou de groupes de cliniques qui n’hésitent pas à se mettre en avant lorsque, par un effet où le hasard a son mot à dire, un établissement qu’ils dirigent de près ou de loin est dans les x premiers. Et peut-être à faire râler les agences de santé ou les actionnaires quand un établissement ne figure pas au tableau alors qu’il coûte des millions d’euros…

Partie remise
Détrompez-vous, pour Le Point, ce n’est que partie remise. L’édition 2022 qui devait concerner l’année 2021 a été annulée car il a été jugé que la pandémie de Covid-19 avait trop perturbé le fonctionnement des établissements pour permettre de disposer de données comparatives et fiables. Le processus reprendra donc concernant cette fois l’année 2022.

Des carences sur le processus de classement ?
On peut toutefois s’étonner : si le processus est pertinent, si les indicateurs sont fiables, pourquoi donc ne pas avoir fait de classement pour l’année 2021 ? N’est-ce pas le rôle d’un établissement de santé de savoir au mieux fonctionner en période de crise ? A moins que le fait de ne pas vouloir ou pouvoir établir de classement concernant l’année 2021 ne rende compte plus ou moins explicitement des carences du processus de classement ?

François Diévart

© S. Decoret/depositphotos




Doctolib – l’éthique à l’épreuve de la finance

La financiarisation du secteur de la santé n’est plus à démontrer. Dernier secteur à être touché, celui de la prise des rendez-vous en ligne, son leader Doctolib étant sous le feu des critiques depuis la semaine dernière pour avoir référencé des pseudo-médecins et des personnes pratiquant des thérapies alternatives c’est-à-dire non validées scientifiquement.


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Doctolib se défend après l’annonce du référencement de 2 personnes se faisant passer pour des psychiatres ainsi que celui de naturopathes, de magnétiseurs et d’hypnothérapeutes. La plateforme a ainsi supprimé 17 profils se réclamant de formations douteuses mais a toutefois maintenu le référencement des autres professionnels concernés.

Une demande des patients
L’entreprise souligne que des associations de patients font la promotion de ces thérapies alternatives et qu’en tant qu’acteur privé, elle n’a pas à trancher sur la place des thérapies complémentaires dans le parcours de santé des patients. Elle ajoute que le référencement des praticiens répond à une demande des patients, certains praticiens exerçant en établissement de santé. Tous les professionnels concernés exercent une activité légale et sont inscrits au registre du commerce.

Réunion de travail avec les autorités
A la suite des réactions du CNOM et de la CSMF, le préfet Christian Gravel, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), a invité Doctolib à une réunion de travail commune. Il s’agira de tirer les enseignements de la situation et de définir le cadre des inscriptions sur la plateforme. La CSMF va plus loin en demandant une réglementation de l’accès aux médecines alternatives, l’interdiction de leur publicité et la clarification de pratiques relevant parfois du charlatanisme.

Faire du chiffre oui, mais à quel prix ?
Au-delà de Doctolib, toutes les plateformes de prise de rendez-vous en ligne peuvent être concernées par cette problématique qui illustre la mercantilisation du secteur de la santé. Rappelons que Doctolib avait levé 500 millions d’euros en mars dernier auprès de ses partenaires historiques (notamment Bpifrance et le fonds Eurazeo), sa valorisation atteignant 5,8 milliards de dollars. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et prévoit de doubler ses effectifs en France, en Allemagne et en Italie.

Nathalie Zenou


© Doctolib




L’exposition à certains produits chimiques pendant la grossesse perturbe le développement du cerveau

(The Convesrsation – Jean-Baptiste Fini, Barbara Demeneix) Chaque année, rien qu’aux États-Unis, des milliers de nouveaux composés chimiquessont produits. Ils s’ajoutent aux dizaines de milliers déjà commercialement accessibles. Ces substances entrent dans la composition d’une vaste gamme de produits, notamment, mais pas uniquement, des dérivés du plastique, dont on sait aujourd’hui qu’ils pénètrent dans les organismes vivants via plusieurs voies… [Lire la suite]




Big data en santé : la nouvelle feuille de route européenne met l’accent sur la qualité des données

 (TICpharma – Wassinia Zirar, Muriel Pulicani) – Dans leur feuille de route pour 2022-2025 sur les mégadonnées de santé publiée fin juillet, le réseau des directeurs d’agences du médicament nationales (Heads of Medicines Agencies, HMA) et l’Agence européenne du médicament (EMA) mettent en relief la nécessaire amélioration de la qualité des données à laquelle ils consacrent plusieurs actions… [Lire la suite]




Une première européenne pour le transport médical par drone a eu lieu en Belgique

(L’Usine Digitale – Raphaële Karayan) Un drone a relié deux centres hospitaliers à Anvers pour transporter des tissus humains à analyser. Le vol expérimental a été réalisé par la société belge Helicus, qui est la seule en Europe à détenir les autorisations pour ce type de vol… [Lire la suite]




Cardiomyopathie ischémique : l’angioplastie ne fait pas mieux qu’un traitement médical optimal dans REVIVED-BCIS2

(Medscape – Patrice Wendling, Aude Lecrubier) L’intervention coronarienne percutanée (ICP) associée à un traitement médical optimal (TMO) ne prolonge pas la survie et n’améliore pas la fonction ventriculaire par rapport au TMO seul chez les patients atteints de cardiomyopathie ischémique sévère, selon les résultats de l’essai REVIVED-BCIS2 présentés lors du Congrès 2022 de la Société européenne de cardiologie (ESC)… [Lire la suite]




DANCAVAS et intérêt du dépistage CV de masse : des résultats controversés

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Alors que les investigateurs espéraient qu’un dépistage cardiovasculaire proposé à large échelle réduise la mortalité toute cause chez les hommes de plus de 65 ans, l’étude danoise DANCANVAS n’a pas atteint son critère primaire. En effet, la comparaison entre le groupe des hommes âgés de 65 à 74 ans invités à réaliser un dépistage CV complet et ceux qui n’ont pas été invités à réaliser un tel examen n’a pas montré de différence significative en termes de décès toutes causes confondues sur une période médiane de 5,6 ans… [Lire la suite]




Zoom sur le bilan de la délégation ministérielle au numérique en santé (DNS)

>>> A lire également : Numérique en santé : les 3 ans qui ont tout changé


RENFORCEMENT DE LA SÉCURITÉ ET DE L’INTEROPÉRABILITÉ


Le deuxième axe de la feuille de route du numérique en santé était consacré à l’intensification de la sécurité et de l’interopérabilité des systèmes d’information (SI) de santé. Il comprenait sept actions.


L’éthique, un prérequis

L’éthique est le prérequis de cet axe. Ce sujet est porté par Brigitte Seroussi, responsable de la cellule éthique du numérique en santé à la DNS et professeure des universités-praticienne hospitalière (PU-PH). Le Dr Seroussi pilote également la cellule éthique du CNS et, en collaboration avec la direction générale de l’offre de soins (DGOS), le « pilier éthique et développement durable » du futur référentiel Maturin-H (Maturité numérique des établissements hospitaliers) qui permettra de certifier les Systèmes d’information hospitaliers (SIH). Ce référentiel sera généralisé à partir de 2024.

Au total, ce ne sont pas moins de 46 critères éthiques qui ont été édictés pour les logiciels de santé.

La cybersécurité

Dans le cadre de l’action relative à la cybersécurité mise en œuvre depuis 2019, la cellule d’Accompagnement cybersécurité des structures de santé (ACSS) est devenue le CERT santé en avril 2021. 

Un plan de renforcement cyber des établissements de santé a été annoncé en juin 2021, 142 établissements ayant été désignés Opérateurs de services essentiels (OSE). Des exigences ont par ailleurs été formulées concernant la part du budget consacré à la sécurité dans l’enveloppe pour le numérique.

Enfin, des mesures ont été mises en place visant à renforcer la sécurité des connexions des patients, des professionnels et des structures, par exemple l’authentification systématique à deux facteurs et des services partagés d’identification électronique (FranceConnect, ApCV, Pro Santé Connect).

Des applications et des services pour les professionnels et les patients

La future application mobile carte Vitale permettra bientôt aux usagers d’assurer le remboursement de leurs frais de santé via leur téléphone au lieu de la carte physique. Elle est en cours d’expérimentation depuis 2019 dans quelques départements et sera généralisée à partir de 2023.

Le Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) est désormais ouvert aux infirmiers et sera élargi aux autres professionnels. Plus d’un million de professionnels y sont inscrits. Il permettra notamment d’avoir accès à la Déclaration sociale nominative (DSN), de manière à simplifier l’enregistrement du professionnel de santé par les employeurs.

Le fichier national des établissements sanitaires et sociaux (Finess) est en cours de refonte. Celle-ci devrait aboutir d’ici fin 2023. En parallèle, le répertoire de l’offre et des ressources (ROR) en santé et dans le domaine de l’accompagnement médico-social devrait être disponible début 2023. Il recensera l’ensemble des offres des structures sanitaires et médico-sociales et intègrera un suivi dynamique de la disponibilité des lits hospitaliers.

Enfin, l’e-CPS (carte professionnelle de santé) et Pro Santé Connect sont désormais opérationnels. Nécessaires à l’identification sécurisée des professionnels de santé, ils leur permettent désormais de se connecter à 130 services numériques, contre moins de 50 début 2021.

L’ACCÉLÉRATION DU DÉPLOIEMENT DE SERVICES SOCLES

Les services socles comprenaient le dossier médical partagé (DMP), les messageries sécurisées de santé (MSSanté) pour les professionnels et les citoyens et la mise en place de l’agenda. Ils sont intégrés dans l’espace numérique de santé « Mon espace santé », généralisé en février dernier. Si plusieurs phases de développement sont encore prévues d’ici fin 2023, les services existants permettent déjà aux usagers de disposer d’un carnet de santé numérique qui peine pour l’instant à convaincre les patients et les professionnels. L’application mobile « Mon espace santé » est, par ailleurs, disponible depuis mai dernier. 

E-prescription 

Ce téléservice doit être généralisé au plus tard le 31 décembre 2024. Une expérimentation de prescription dématérialisée est en cours depuis juillet 2019 dans le Maine-et-Loire, la Saône-et-Loire et le Val-de-Marne. Près de 400 000 e-prescriptions ont été réalisées en 2021, contre 200 000 en 2020. 

e-Parcours, la coordination numérique des soins

Quant au programme d’appui à la coordination des soins e-Parcours, il a permis de financer 279 projets territoriaux représentant environ 85 millions d’euros en phase d’amorçage et un volume global de 144 M e lorsque les cibles d’usage seront atteintes. Ce sont près de 45 000 professionnels uniques qui ont eu recours aux outils de coordination courant 2021. 

LE DÉPLOIEMENT DE PLATEFORMES

Au-delà de « Mon espace santé », déployé et expérimenté par 150 établissements, la DNS prévoit le lancement d’un bouquet de services devant permettre aux professionnels de choisir des services numériques conformes à la doctrine du numérique en santé. Ce sont ainsi 500 000 professionnels inscrits à Ameli Pro qui vont passer au bouquet de services.

Autre plateforme majeure pour le système de santé, le Health data hub (HDH) dont l’hébergement chez Microsoft a suscité plusieurs polémiques. Le HDH est aujourd’hui à la tête d’un consortium candidat à la conception de l’espace européen des données de santé. 

LE SOUTIEN À L’INNOVATION, L’ÉVALUATION DES DISPOSITIFS MÉDICAUX INNOVANTS ET L’ENGAGEMENT DES ACTEURS DE L’ÉCOSYSTÈME 

Cet axe du chantier « Numérique en santé » regroupait 12 actions de la feuille de route. 

La doctrine du numérique suppose que l’ensemble des acteurs respecte son contenu. Pour éviter les fuites de données, l’incompatibilité des systèmes et les difficultés des patients à utiliser les outils numériques en santé, la DNS s’est attachée à moderniser et à imposer les règles régissant ces domaines. 

Les autres actions concernent entre autres :

  • l’évaluation de la maturité des SIH avec le référentiel Maturin-H qui sera généralisé en 2024 
  • la transformation numérique des essais cliniques et des dispositifs médicaux connectés, avec la création de lieux dédiés à la co-conception regroupant l’ensemble des parties prenantes notamment patients et professionnels de santé.
  • la création d’un guichet unique et consolidé, G_NIUS (Guichet national innovation et usage e-santé), pour faciliter la vie des porteurs de projets innovants. Ce « Guichet national de l’innovation et des usages en e-santé » est accessible en ligne via gnius.esante.gouv.fr. Il permet aux « innovateurs » (start-up, entreprises, chercheurs, professionnels de santé…) de passer par le même guichet dont le rôle serait d’identifier, de faire émerger et de diffuser de nouveaux concepts, technologies, solutions et usages en matière d’e-santé, et d’aiguiller les acteurs du marché dans l’ensemble des dispositifs existants. Depuis son lancement, G_NIUS comptabilise 55 000 visiteurs (64 % de visiteurs récurrents). 58 acteurs du numérique en santé y sont référencés 
  • l’installation des « comités citoyens » qui visent à donner la parole aux usagers du système de santé. La DNS avait publié en janvier dernier un rapport contenant 64 propositions émanant de ces comités dont le déploiement d’ambassadeurs du numérique qui accompagneront les Français les plus éloignés du numérique dans l’adoption des technologies en santé.


Acronymes

ACSS. Accompagnement cybersécurité des structures de santé – devenue CERT Santé.
CERT Santé. Système de sécurité et de veille numérique contre les cyberattaques
DGOS. Direction générale de l’offre de soins
Maturin-H. Maturité numérique des établissements hospitaliers
DMP. Dossier médical partagé
DNS. Délégation ministérielle au numérique en santé
DSN. Déclaration sociale nominative
e-CPS. Carte professionnelle de santé)
FIness. Fichier national des établissements sanitaires et sociaux
HDH. Health Data Hub
G_NIUS. Guichet national innovation et usage e-santé
MSSanté. Messageries sécurisées de santé
OSE. Opérateurs de services essentiels
RPPS. Répertoire partagé des professionnels de santé
ROR. Répertoire de l’offre et des ressources
SI. Systèmes d’information

© Everything possible/depositphotos




Numérique en santé : les 3 ans qui ont tout changé


En avril 2019, la ministre de la santé Agnès Buzyn lançait la feuille de route du numérique en santé et en confiait la mise en œuvre à Domique Pon et Laura Létourneau. Le binôme a présenté son bilan le 23 juin dernier.

>>> A lire également : Zoom sur le bilan de la délégation ministérielle au numérique en santé


UN CONSTAT SÉVÈRE


En février 2018, le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, annonçait le lancement de la stratégie de transformation du système de santé. Celle-ci comprenait un chantier « Numérique en santé ».

Constatant le retard de la France dans ce domaine, le gouvernement avait défini un enjeu majeur, l’accélération du virage numérique, et trois objectifs stratégiques : l’accessibilité en ligne, pour chaque patient, de l’ensemble de ses données médicales, la dématérialisation de l’intégralité des prescriptions et la simplification effective du partage de l’information entre tous les professionnels de santé.

Les premiers travaux ont donné lieu à la publication du rapport Pon / Coury en septembre 2018. Celui-ci dressait un constat sévère sur la e-santé : faible coordination des professionnels notamment en raison de l’absence d’interopérabilité entre les services numériques, absence de participation des patients qui n’avaient pas la main sur leurs données de santé, retard d’informatisation du secteur médico-social, peu d’innovation dans le numérique en santé et non prise en compte du cadre européen par les différents acteurs.


LA FEUILLE DE ROUTE DU NUMÉRIQUE EN SANTÉ


Quelques mois après la publication de ce rapport peu engageant, Agnès Buzyn présente la feuille de route du numérique en santé et en confie la mise en œuvre au binôme Dominique Pon – directeur général de la clinique Pasteur de Toulouse – et Laura Létourneau – haut-fonctionnaire diplômée du corps des Mines. Nommés respectivement responsable et déléguée ministériels de la Délégation ministérielle du numérique en santé (DNS), Dominique Pon et Laura Létourneau définissent leur plan d’action et fixent en premier lieu le « pourquoi », le « quoi » et le « comment » de leur mission :

  • le « pourquoi » : le numérique en santé n’est pas une fin en soi, mais un moyen indispensable à la transformation du système de santé. Sa mise en œuvre doit reposer sur des valeurs et un sens, il doit être éthique, humaniste et citoyen ;
  • le « quoi » : le binôme propose le concept d’un « Etat-plateforme » concentré sur des référentiels et des services socles et illustré par l’image d’une maison ;
  • le « comment » : une méthode comprenant un changement de gouvernance avec la DNS comme chef d’orchestre garant de la vision et la mise en œuvre de la feuille de route suivant le principe des « petits pas rapides ». Le « comment » impliquait également la coordination des acteurs publics (ANS, Assurance-maladie, ARS, GRADeS…), la co-construction permanente avec les acteurs externes, y compris les citoyens, et enfin des leviers de déploiement inédits pour pouvoir agir rapidement.

Le concept d’« Etat-plateforme » pour le numérique en santé est salué par l’écosystème, ainsi que la volonté de faire travailler ensemble tous les organismes publics impliqués dans ce projet. Néanmoins, les échecs passés et les délais très contraints définis dans la feuille de route génèrent un certain scepticisme puisque les équipes ont trois ans pour réaliser les trente actions réparties dans cinq grandes orientations :

  1.  renforcer la gouvernance du numérique en santé ;
  2. intensifier la sécurité et l’interopérabilité des systèmes d’information en santé ;
  3. accélérer le déploiement des services numériques socles ;
  4. déployer au niveau national des plateformes numériques de santé ;
  5. soutenir l’innovation et favoriser l’engagement des acteurs.

Fin 2019 puis tous les six mois, des états d’avancement sont publiés montrant que les délais sont tenus. En parallèle, des actions de coconstruction sont lancées : un tour de France des régions, le Conseil du numérique en santé, des ateliers citoyens, des comités rassemblant des associations de patients, des professionnels, des établissements, des industriels…

C’est cette mobilisation de tous les acteurs internes et externes qui ont permis de rendre réels des projets lancés parfois depuis 20 ans et qui étaient devenus de véritables « serpents de mer » : l’identité nationale de santé, l’extension du RPPS aux infirmiers, l’évolution du DMP, la revalorisation salariale des ingénieurs hospitaliers ou encore le lancement d’un programme de formation des professionnels de santé au numérique.

De nouveaux projets ont également été réalisés parmi lesquels le déploiement de la carte dématérialisée des professionnels de santé (e-CPS) ou Mon espace santé, véritable incarnation de « l’Etat-plateforme ».


LA CRISE SANITAIRE, UN ACCÉLÉRATEUR

La crise sanitaire a joué un indéniable rôle d’accélérateur pour le numérique en santé. Une vingtaine de projets Covid ont été mis en place en des temps record : SI-DEP, l’application Covid, le passe sanitaire…, mais aussi le développement de la e-santé et plus particulièrement de la téléconsultation.

Ces projets ont nécessité la collaboration de tous les acteurs impliqués malgré le contexte de pandémie et ils ont largement contribué à lutter contre la propagation du virus et à maintenir autant que possible l’accès aux soins des patients.


Le bilan en image


Source : « Fait(s) – Bilan de la feuille de route du numérique en santé – 2019-2022 » – ministère de la santé et de la prévention – Juin 2022.

UN FINANCEMENT INÉDIT

Le gouvernement a débloqué des budgets importants pour répondre aux enjeux du numérique en santé.

Dans le cadre du Ségur numérique, 2 Mds d’euros ont été débloqués pour permettre le partage fluide et sécurisé des données de santé. Les éditeurs de logiciels ont notamment bénéficié de financements directs importants, ainsi que les professionnels de santé.

Dans le cadre de la stratégie d’accélération santé numérique, un programme de 670 M d’euros a été défini pour soutenir l’innovation.

AU-DELÀ DES FRONTIÈRES

En 2019, la France apparaissait comme le mauvais élève de l’Europe en matière de numérique en santé. Les réalisations de la DNS en ont fait un modèle. Le travail accompli dans le cadre du Covid, notamment le déploiement du passe-sanitaire européen a également contribué à ce résultat, notamment en raison des règles encadrant le passe. Celui-ci fut d’ailleurs adopté en quelques semaines par tous les Etats membres et même au-delà.

De plus, au cours du 1er semestre 2022 et dans le cadre de la présidence française du conseil de l’Union européenne, la France a proposé à l’Europe de définir des principes éthiques régissant le numérique en santé. Les 27 ont accepté ces propositions qui permettaient de créer une troisième voie entre la vision ultra-libérale américaine et celle ultra-sécuritaire et liberticide de la Chine.

Au-delà des exigences d’interopérabilité et de sécurité, les seize principes européens pour l’éthique du numérique en santé se veulent ainsi la base de la confiance des citoyens européens dans le numérique en santé. Ils reposent sur quatre dimensions éthiques :

1. l’inscription du numérique en santé dans un cadre de valeurs humanistes ;

2. l’accès des personnes au numérique et à leurs données de santé, sur lesquelles elles doivent avoir la main ;

3. le développement d’un numérique en santé inclusif ;

4. la mise en œuvre d’un numérique en santé écoresponsable.

Ces principes sont destinés à faciliter les futures discussions relatives au règlement européen sur l’Espace européen de données de santé.

ET MAINTENANT ?

Dominique Pon et Laura Létourneau ayant quitté leurs fonctions, Hela Ghariani et Raphaël Beaufret, tous deux directeurs de projets à la DNS, ont été nommés pour assurer la transition et poursuivre le travail engagé en 2019.

En effet, de nombreux projets restent à mener, par exemple sur la gouvernance, l’innovation ou les données. De plus, à la demande de l’ex-ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a lancé une mission dont l’objectif est de mener une réflexion sur la place du numérique au sein du ministère de la santé et de la prévention. En effet, le sujet est porté à différents niveaux par une multitude d’acteurs, ce qui génère des dysfonctionnements sur le terrain.

L’Igas doit donc travailler en particulier sur la coordination en interne et la co-construction avec l’externe et « proposer les modalités d’un positionnement renforcé de la DNS dans l’organisation structurelle du ministère », afin d’aboutir à « une grande mutualisation […] et les modalités d’interactions avec les organismes publics nationaux et régionaux impliqués dans le numérique en santé, d’ici septembre 2022 ».

Acronymes

ACSS. Accompagnement cybersécurité des structures de santé – devenue CERT Santé.
CERT Santé. Système de sécurité et de veille numérique contre les cyberattaques
DGOS. Direction générale de l’offre de soins
Maturin-H. Maturité numérique des établissements hospitaliers
DMP. Dossier médical partagé
DNS. Délégation ministérielle au numérique en santé
DSN. Déclaration sociale nominative
e-CPS. Carte professionnelle de santé)
FIness. Fichier national des établissements sanitaires et sociaux
HDH. Health Data Hub
G_NIUS. Guichet national innovation et usage e-santé
MSSanté. Messageries sécurisées de santé
OSE. Opérateurs de services essentiels
RPPS. Répertoire partagé des professionnels de santé
ROR. Répertoire de l’offre et des ressources
SI. Systèmes d’information

© Bianco Blue/depositphotos




Cyberattaque : 20 millions d’euros débloqués pour renforcer la sécurité des hôpitaux

(Le Monde – AFP) Pour lutter contre les cyberattaques contre les établissements de santé, l’Etat avait annoncé une enveloppe de 25 millions d’euros pour 2021 et 2022. Ce plan sera renforcé, a annoncé le ministre de la santé, François Braun… [Lire la suite]




Un patient contracte simultanément le monkeypox, la Covid-19 et la syphilis, tandis qu’un autre présente une co-infection par monkeypox, SARS-CoV-2 et VIH

(Le Monde – Réalités Biomédicale – Marc Gozlan) Deux études indépendantes, espagnole et italienne, rapportent, chez un homme ayant des relations avec des hommes, une co-infection par le virus monkeypox (improprement dénommée « variole du singe ») et d’autres agents infectieux. L’équipe espagnole a publié le 23 août 2022, sous forme de preprint sur le site Research Square, le cas d’un individu de 56 ans ayant des relations avec des hommes. Cet homme, VIH négatif, est sous PrEP (prophylaxie pré-exposition). Utilisée avant un rapport sexuel à risque, la PrEP permet d’empêcher la contamination par le virus du sida (VIH).… [Lire la suite]




Prendre les antihypertenseurs le soir ou le matin? TIME clos le débat

(Medscape – Aude Lecrubier) Est-il préférable de recommander la prise d’antihypertenseurs le soir ou le matin ? L’étude TIME présentée par le Pr Thomas MacDonald (Université de Dundee, Royaume-Uni) lors de la première session hotline du Congrès ESC 2022[1,2] devrait clore le débat… [Lire la suite]




Infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 50 ans : caractéristiques et enseignements

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Les jeunes femmes (moins de 50 ans) sont de plus en plus nombreuses à faire des infarctus du myocarde sans que l’on sache réellement pourquoi. D’où l’intérêt de l’étude française WAMIF dont les résultats ont été présentés sous forme de e-poster au congrès de l’ESC par la principale investigatrice, la Dr Stéphane Manzo-Silberman (service de cardiologie à l’hôpital Lariboisière, Paris) [1]. Ses résultats (à paraitre) font tomber de nombreux préjugés, a commenté la cardiologue pour Medscape édition française… [Lire la suite]




Les AINS associés à un risque accru d’insuffisance cardiaque chez les diabétiques de type 2

(Medscape – Aude Lecrubier) La prise sporadique et de courte durée d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est associée à la survenue d’ une première hospitalisation pour insuffisance cardiaque chez les patients atteints de diabète de type 2, selon une étude danoise présentée au Congrès ESC 2022[Lire la suite]




Faux médecins, naturopathes : le parquet ouvre une enquête judiciaire contre Doctolib

(Medscape – Jacques Cofard) Alors que 17 naturopathes ont été suspendus de Doctolib, le parquet de Montpellier a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire au sujet de deux faux psychiatres qui proposaient des consultations médicales via la plateforme de prise de rendez-vous en ligne [Lire la suite]




Doctolib annonce le renforcement de ses procédures de vérification des professionnels référencés

(Le Monde) Des professionnels de santé et des patients ont reproché au groupe de permettre à ses utilisateurs de prendre rendez-vous chez des naturopathes, dont certains ayant des pratiques dangereuses. Face à la polémique, le groupe avait déjà déclaré, lundi, suspendre dix-sept profils de praticiens… [Lire la suite]




Variole du singe : le nombre de cas baisse en Europe

(Le Monde) Malgré une diminution de 21 % dans le monde, l’OMS a constaté une « transmission intense » de l’épidémie sur le continent américain, tandis qu’elle ralentit en Europe… [Lire la suite]




Une pièce de monnaie coincée dans l’œsophage pendant plus de quatre ans

(Le Monde – Marc Gozlan) C’est l’histoire d’une petite fille saoudienne de 11 ans amenée aux urgences par son père. Le médecin traitant vient de découvrir fortuitement ce qui ressemble fort à un corps étranger dans la partie haute de l’œsophage en examinant une radiographie du thorax prise trois semaines avant, lors d’un contrôle de routine. La fillette souffre en effet d’une maladie héréditaire sanguine, précisent les médecins saoudiens qui ont rapporté ce cas clinique le 7 juin 2022 dans le Ear, Nose & Throat Journal, une revue d’oto-rhino-laryngologie… [Lire la suite]




Températures élevées : un impact à court terme sur toutes les causes de décès, y compris le suicide

(Medscape – Stéphanie Lavaud) Une étude française sur 49 ans, confirme la relation en U observée entre la température et la plupart des causes de décès, à l’exception de la mortalité par suicide qui croit régulièrement en fonction de la température. Par ailleurs, l’effet des températures extrêmes sur la mortalité toutes causes semble s’être légèrement atténué au cours de cette période… [Lire la suite]




Covid-19 dans le monde : Bientôt des vaccins bivalents ? Vague de variant BA.2.75 en Inde ; Rappels recommandés…

(Medscape – Rédaction) L’Agence européenne des médicaments tiendra une réunion extraordinaire le 1er septembre pour examiner les demandes de commercialisation des nouveaux vaccins bivalents de Moderna et de Pfizer… [Lire la suite]




Variole du singe : des injections intradermiques à faibles doses pour vacciner davantage

(Medscape – Aude Lecrubier) Sur les 160 000 doses de vaccin contre la variole du singe Imavex/Jynneos (Bavarian Nordic) commandées par l’Europe, près de la moitié sont parvenues à plusieurs Etats membres*. Suffisant pour protéger 450 millions d’Européens ? Probablement pas. Le problème : un seul vaccin disponible sur la marché et produit par une seule entreprise, avec une capacité de fabrication limitée et des obligations contractuelles préexistantes… [Lire la suite]




Temps de travail des internes : un arrêté apporte des précisions

(Medscape – Jacques Cofard) Du mieux dans le contrôle du temps de travail des internes : un arrêté du 4 août dernier précise et renforce les dispositions d’élaboration et de présentation des tableaux de service dédiés, tandis que des syndicats étudiants ont mis en demeure 400 établissements qui ne respectent toujours pas la durée légale du temps de travail des étudiants en médecine… [Lire la suite]




Par imagerie, on voit l’effet de la méditation sur la douleur

(Medscape- Liam Davenport) Des nouveaux travaux de recherche démontrent comment la pleine conscience modifie l’activité cérébrale liée à la douleur, ce qui ouvre la voie à une prise en charge plus ciblée de la douleur. A l’occasion d’un essai randomisé, plus de 100 personnes en bonne santé ont été assignées soit à un programme de huit semaines de réduction du stress fondé sur la pleine conscience (MBSR), soit à un programme global d’amélioration de la santé de la même durée, soit elles étaient inscrites sur liste d’attente… [Lire la suite]




Atouts et faiblesses du système français de santé

(Medscape- Serge Cannasse) La pandémie de Covid-19 a été un formidable révélateur des forces et faiblesses des systèmes de santé dans le monde. Pour évaluer celles du système français, l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (IRDES) s’est associé au projet Partnership for Health System Sustainability and Resilience développé dans sept autres pays (Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie, Pologne, Russie et Vietnam), qui apprécie la soutenabilité et la résilience de leurs systèmes selon une méthodologie commune… [Lire la suite]




L’ESC c’est déjà la rentrée !

Dès vendredi 26 août, la cardiologie mondiale se retrouve à Barcelone pour le congrès européen, qui renoue avec le « présentiel ». La cardiologie libérale française se mobilise pour vous rapporter toute l’actualité avec dès dimanche une émission quotidienne, lien dans votre boite mail chaque jour et sur le site du CNCF.

Sont attendus de nombreux résultats d’études lors des hotlines dans le domaine de l’insuffisance cardiaque (un traitement pour l’IC à FE préservée), de l’anticoagulation (une nouvelle classe les anti-XI), la revascularisation coronarienne en cas de dysfonctionnement ventriculaire gauche, une monothérapie antiagrégant plaquettaire P2Y12 plutôt que l’aspirine, prendre ses traitements plutôt le matin que le soir, le dépistage numérique de la FA, et bien d’autres…

Comme chaque année, la publication de nouvelles recommandations sera le temps fort du congrès. Elles seront particulièrement importantes pour notre pratique et feront l’objet d’une table ronde dans chaque émission. 

Notre sélection :

Ventricular arrhythmias and sudden cardiac death : les indications 2022 du DAI et quel DAI choisir ? 

– Cardiovascular assessment and management of patients undergoing non-cardiac surgery : la reco qui va codifier la consultation préopératoire que nous réalisons au quotidien, quel bilan préopératoire, quelles mesures de protection ?  

Cardio-oncology : les nouvelles chimiothérapies, l’immunothérapie, quel suivi, quelles interactions, comment prévenir les complications ?

Rendez-vous à l’ESC et bon congrès !

Maxime Guenoun

© Murphy/depositphotos




Prescrira, prescrira pas : alirocumab désormais disponible en monothérapie

Le 26 juillet, alors que l’attention de tous se porte sur la canicule et les incendies qui ravagent la Gironde, un arrêté a été pris modifiant la liste des spécialités remboursables aux assurés. Publié le 29 juillet au Journal Officiel, cet arrêté concerne notamment l’alirocumab dont le remboursement est étendu dans deux nouvelles indications.


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Jusqu’ici autorisé  chez l’adulte ayant une hypercholestérolémie primaire (hétérozygote familiale et non familiale) ou une dyslipidémie mixte, en complément d’un régime alimentaire, en association avec d’autres hypolipémiants ou non, l’hypocholestérolémiant peut désormais être utilisé en association à un traitement hypolipémiant « optimisé » ou en monothérapie en cas de contre-indication ou d’intolérance avérée à la fois aux statines ou à l’ézétimibe, chez :

  • les adultes ayant une hypercholestérolémie familiale hétérozygote, à très haut risque cardiovasculaire, insuffisamment contrôlée par un traitement optimisé et nécessitant un traitement par LDL-aphérèse
  • les adultes ayant une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie par un antécédent de SCA récent (prévention secondaire) insuffisamment contrôlée (LDL-c ≥ 0,7 g/L), malgré un traitement hypolipémiant optimisé.

Ces deux indications concernent entre 580 et 2 637 patients.

Le prix public de l’alirocumab a été diminué de 5 % le 15 août (225,63 euros pour le stylo prérempli dosé à 150 mg et 75 mg, et à 449,43 euros pour les deux stylos préremplis aux mêmes doses et pour le stylo dosé à 300 mg).

Outre les cardiologues, les spécialistes en endocrinologe-diabétologie-nutrition/maladies métaboliques et les spécialistes en médecine interne, les spécialistes de médecine vasculaire et les neurologues peuvent également débuter et prescrire un traitement par l’alirocumab depuis le 29 avril.

En résumé, après un syndrome coronarien aigu, l’alirocumab peut être donnée seul s’il existe une intolérance aux statines où à l’ezetrol.

Nathalie Zenou

© RogerPhoto/depositphotos




Variole du singe : quelque 14 000 personnes vaccinées en France

(Le Monde – Delphine Roucaute) La campagne de vaccination contre la variole du singe s’accélère en France. Plus de 14 000 personnes ont reçu au moins une injection du vaccin Imvanex, produit par le laboratoire danois Bavarian Nordic, a fait savoir le ministre de la santé, François Braun, mardi 2 août. Ce chiffre a doublé en une semaine, notamment grâce à l’ouverture d’un centre de vaccination dédié dans le 13e arrondissement de Paris, avec un objectif de 2 000 injections par semaine. Un centre similaire devrait ouvrir très prochainement à Marseille, selon le ministre… [Lire la suite]




Des chercheurs italiens isolent le virus monkeypox dans le sperme d’un patient présentant une excrétion virale prolongée

(Le Monde – Réalités Biomédicales – Marc Gozlan) Des chercheurs italiens rapportent, dans un article publié le 2 août 2022 sur le site web de la revue Lancet Infectious Diseases, avoir isolé le virus monkeypox dans le sperme d’un patient et avoir observé, pendant une durée prolongée, la présence de ce virus infectieux capable de se répliquer… [Lire la suite]




Fin de l’urgence sanitaire : pas de réintégration des personnels de santé suspendus et autres mesures

(Medscape – Jacques Cofard) Le Parlement a adopté ce 30 juillet une loi mettant fin à l’état d’urgence sanitaire. Mais certaines dispositions sont prorogées, et les personnels de santé suspendues pour absence de vaccination ne sont pas pour l’heure réintégrés… [Lire la suite]




Covid-19 : le virus détourne des nanotubes pour infecter les neurones

(Medscape – Anne-Gaëlle Moulun) Dans une étude publiée le 22 juillet dans Science Advances[1], des chercheurs et des chercheuses de l’Institut Pasteur et du CNRS ont montré que pour pénétrer dans les neurones, le virus SARS-CoV-2 détourne des nanotubes, c’est-à-dire des ponts reliant les cellules infectées et les neurones. La Pr Chiara Zurzolo, cheffe de l’unité Trafic membranaire et pathogénèse de l’Institut Pasteur, explique cette découverte à Medscape… [Lire la suite]




Hôpital : « pas une problématique de moyens, mais de management »

(Medscape – Jacques Cofard) Alors qu’un nouveau suicide est intervenu au CHRU de Tours, le Dr Emanuel Loeb, président du syndicat Jeunes médecins, interpelle sur les problèmes managériaux majeurs à l’hôpital, demande une refonte totale de son organisation. Selon lui, « les ordonnances Debré qui ont permis l’émergence d’un système de caste ne sont plus adaptés au monde moderne »… [Lire la suite]




Vaccin anti-Covid : un risque de myocardite moindre après la 3e dose qu’après la 2e

(Medscape – Aude Lecrubier) Le risque de myocardite est augmenté après la première dose de rappel (troisième dose) de vaccin anti-Covid-19, quoique de façon moins marquée qu’après la deuxième dose. D’autre part, il diminue avec l’allongement de la durée entre les doses. Telles sont les conclusions d’une nouvelle étude de pharmaco-épidémiologie sur le risque de myocardite après une vaccination par un vaccin à ARNm (Comirnaty ou Spikevax) réalisée dans le cadre du dispositif de surveillance renforcée des vaccins contre le Covid-19, EPI-PHARE (groupement d’intérêt scientifique ANSM-Cnam)… [Lire la suite]




Covid-19 : combien de patients ont des séquelles pulmonaires à 6 mois post-hospitalisation ?

(Medscape – Nathalie Barrès) SISCOVID est une étude française qui apporte de nouvelles données concernant les complications pulmonaires post-Covid-19 [1]. Six mois après une hospitalisation pour le Covid-19, les atteintes pulmonaires seraient conséquentes : 40 % auraient des opacités de type fibrotique, 20 % auraient une réduction de leurs capacités ventilatoires et de diffusion des gaz et 35 % auraient une désaturation au test de marche de 6 minutes. Ces données soulignent la nécessité d’un suivi à long terme de ces patients… [Lire la suite]




« La grande démission » en santé

Par Marc Villacèque.
Président du Syndicat national des cardiologues

La crise de notre système de santé s’est accélérée depuis la pandémie de Covid. Elle s’étend aujourd’hui massivement aux professionnels de santé. Entre 2019 et 2021, et malgré l’augmentation de 3 % des effectifs non médicaux des établissements de santé, la proportion de postes vacants chez les infirmiers et les aides-soignants n’a cessé d’augmenter. Ces professionnels désertent le secteur de la santé aggravant la fatigue des équipes restantes, entraînant une hausse des heures supplémentaires, une augmentation du recours à l’intérim, et in fine des fermetures de lits. 

La FHF (Fédération hospitalière française) annonce que 57 % des centres hospitaliers et 85 % des CHU ont recours à des fermetures temporaires de lits en raison de postes vacants, notamment ceux de nuit et de week-end. D’après l’association des médecins urgentistes de France, 120 services d’urgence ont dû fermer par manque de personnel. Les établissements privés ne sont pas épargnés.

Cette désaffection touche également de plus en plus de médecins qui diminuent ou arrêtent leurs activités. Une étude sur l’attractivité de la médecine hospitalière montre que les critères les plus importants sont la qualité de l’exercice professionnel, l’accès à l’innovation et la rémunération. On retrouve ce critère de qualité de travail en libéral dans une étude de la DREES sur les médecins généralistes, étude qui révèle que les médecins souhaitent travailler moins d’heures par semaine, prendre plus de vacances et avoir du temps pour d’autres activités et ainsi avoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Cette étude est à relativiser puisque le nombre d’heures passe de 55 heures à 53 heures voir 50 heures par semaine pour à peu près une semaine de vacances en plus par an.

Ce besoin de « qualité de vie au travail » se retrouve dans de nombreuses professions, dans de nombreux pays et rejoint le courant de la « grande démission » (great resignation) qui a commencé en juillet 2020 aux États-Unis avec des millions d’Américains insatisfaits de leurs conditions de travail ou de leurs salaires, qui quittent leurs emplois malgré un taux de chômage élevé. 

Il est très difficile de savoir quelles en sont les raisons, mais la conséquence est que les chefs d’entreprise et les managers commencent maintenant à s’adapter aux salariés et non plus l’inverse. Notre système de santé qui doit se moderniser et se restructurer, doit lui aussi s’adapter à ces changements sociaux qui commence à concerner toutes les générations.

Aujourd’hui, les patients et les décideurs souhaitent une continuité de soins voire une permanence de soins dans tous les territoires, cependant les médecins ne sont pas multipliables à l’infini et malgré une intensification de leur exercice médical ont aujourd’hui une présence au travail moindre. Pour répondre aux exigences des usagers tout en respectant les aspirations des soignants, nous devrons en outre inventer des systèmes de délégation gagnant-gagnant pour tout le monde. Mais ceci ne sera possible qu’en rémunérant les acteurs à leurs justes prix, pour ainsi éviter l’épidémie démissionnaire.




3e cycle : l’accueil du médecin en formation

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Majorations et urgences : quoi de neuf ?

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L’Ordre des médecins

L’Ordre des Médecins rassemble et fédère tous les praticiens.  Son rôle est à la fois moral, administratif, consultatif, juridictionnel et de conciliation. Il garantit ainsi la relation médecin-patient.

Cinq missions

La mission initiale de l’Ordre était de veiller au respect de l’éthique médicale. Il publia le premier code de déontologie en 1947. Depuis 2002, il est également chargé de veiller au maintien de la compétence des médecins. Outre ces deux missions, l’Ordre accompagne et aide les médecins, veille à la qualité des soins et conseille les pouvoirs publics.

Une présence locale et nationale 

L’Ordre des médecins est représenté aux niveaux départemental, régional et national. Les conseillers régionaux et nationaux sont élus par les conseillers départementaux. Chaque médecin est électeur et éligible. Depuis 2016, les élections sont paritaires et les candidats doivent avoir 71 ans au plus.

Des services pour les professionnels de santé

Les 1 824 conseillers départementaux sont élus pour 6 ans et renouvelés par moitié tous les 3 ans. Leurs missions sont administratives et juridiques : inscription des médecins et mise à jour du tableau, délivrance des autorisations de remplacement, organisation de la permanence des soins, examen et contrôle des contrats conclus par les médecins…

Les CDOM reçoivent les plaintes déposées contre les médecins. En cas d’échec de la conciliation, ils les transmettent aux chambres disciplinaires de première instance qui siègent de manière indépendante auprès des conseils régionaux de l’ordre (la commission nationale d’appel siègeant au niveau du CNOM).

Les CDOM sont également la porte d’entrée du service d’entraide pour les médecins en difficulté. Enfin, les conseillers départementaux jouent un rôle de représentation et d’information auprès des acteurs politiques et publics locaux.

Les conseils régionaux

Les 320 conseillers régionaux de l’Ordre sont les interlocuteurs des instances régionales du système de santé, notamment les Agences régionales de santé (ARS).

Le Conseil National

Interlocuteur des instances ministérielles et des acteurs de santé nationaux, le Conseil national émet des avis sur les textes réglementaires concernant la profession et défend les principes de la déontologie médicale dans les débats qui les engagent. Pleinement paritaire, le CNOM est organisé en 4 sections et comprend 60 membres dont 58 élus, les deux autres étant nommés par le Garde des Sceaux et le président de l’Académie de médecine.

Sa composition a été renouvelée lors des élections de juin 2022 : 27 des 58 conseillers élus l’ont été pour la première fois.

Président : Dr François Arnault

Secrétaire général : Dr Pierre Maurice

Trésorier : Dr Pierre Jouan

Vice-présidents : Dr Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso, Dr Jean-Marcel Mourgues, Dr Gilles Munier

Présidents de section :

– Section « Ethique et déontologie » : Dr  Anne-Marie Trarieux

Cette section actualise les articles du code de déontologie médicale et ses commentaires. Elle informe les médecins et le grand public sur les questions éthiques et déontologiques.

–  Section « Exercice professionnel » : Dr René-Pierre Labarrière.

Cette section rend des avis de nature juridique et déontologique et conseille les médecins sur l’évolution de leur exercice professionnel.

– Section « Formation et compétences médicales » : Dr Henri Foulques.

Cette section gère les commissions de qualification et examine les questions liées à la formation initiale et continue, à l’évolution des carrières des médecins et au DPC.

– Section « Santé publique » :  Dr Claire Siret

Cette section travaille avec les pouvoirs publics sur les dossiers relevant de la veille sanitaire, de l’éducation à la santé et de la prévention.

– Délégué général aux relations internes : Dr Pascal Jallon

– Délégué général aux affaires européennes et internationales :  Dr Philippe Cathala

– Délégué général aux données de santé et au numérique : Pr Stéphane Oustric

– Secrétaires généraux adjoints : Dr Leïla Ouraci, Dr Patrick Théron, Dr Frédéric Joly.

© Rawpixel/depositphotos




Savoir analyser la littérature médicale [5]

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Prise en charge de l’insuffisance tricuspide isolée

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Des études montrent que la pandémie de Covid-19 a commencé sur un marché de Wuhan et que deux lignées virales ont été transmises à l’homme

(Le Monde – Réalités biomédicales – Marc Gozlan) Deux études, publiées en ligne le 26 juillet 2022 dans la revue Science, rapportent que le marché aux animaux vivants Huanan à Wuhan, en Chine, a été l’épicentre de l’émergence de la pandémie de Covid-19 et que celle-ci s’est manifestée par la transmission de l’animal à l’homme d’au moins deux lignages viraux distincts… [Lire la suite]




Cardiovasculaire : le régime méditerranéen prouve sa supériorité face au régime pauvre en graisses

(Medscape – Nathalie Barrès) Une étude a comparé les effets du régime méditerranéen et pauvre en graisses en prévention cardiovasculaire secondaire. Elle montrela supériorité du premier sur le deuxième. Le régime méditerranéen diminuerait le risque d’événement cardiovasculaire majeur de 26% chez les patients ayant une coronaropathie. Ces bénéfices iraient même jusqu’à 33% de réduction d’événement cardiovasculaire majeur chez les hommes dans ce même contexte de prévention secondaire… [Lire la suite]




Suspension du Pr Zegdi, chirurgien cardiaque à l’hôpital Henri Mondor

(Medscape – Jacques Cofard, Aude Lecrubier) Que se passe-t-il au service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri-Mondor ? Suspendu à titre conservatoire par l’ex-DG de l’APHP Martin Hirsch juste avant son départ, le Pr Rachid Zegdi, chirurgien cardiaque du service, dénonce un acharnement contre sa personne. Selon lui, il serait sanctionné pour avoir signalé des morts suspectes de patients, des décès qu’il attribue aux mauvaises pratiques professionnelles du Pr Thierry Folliguet, chef du service. Une version des faits qui n’est pas celle relatée par l’AP-HP et qui est contestée par plusieurs collègues et anciens-collègues. Certains parlant même de « harcèlement » de la part du chirurgien mis à l’écart… [Lire la suite]




Hackers ou comment s’en protéger

Le piratage est devenu une industrie à part entière. Pour ce prémunir devant ces « professionnels » et éviter le pire, il faut avant tout travailler sur l’anticipation, car la sécurité se passe tout d’abord en amont afin de garder une marche d’avance sur les hackers… C’est ce que nous allons voir dans ce deuxième chapitre consacré au piratage informatique.


Voir également : Hackers, les maîtres du monde

Pascal Wolff – Le Cardiologue n° 447 – juillet-août 2022

La numérisation des données s’est considérablement développée ces dernières années, et les interconnexions entre  les différentes parties (professionnels, patients, téléconsultations, entreprises de données, etc.) ont bondi de manière exponentielle. Les attaques virtuelles ont bien évidemment suivis cette évolution qui n’en est qu’à ses débuts.

Jusqu’à présent, et sans en prendre une réelle conscience, les hackers faisaient le buzz dans le vol des données. Et ce n’est pas les grandes entreprises, mondialement connues, qui étaient les plus protégées. Facebook par exemple, s’est fait subtiliser une base de données de 533 millions d’utilisateurs en 2019. À l’époque, l’entreprise avait affirmé avoir résolu le problème. Seulement, nouvelle fuite en 2021… Les utilisateurs n’ont jamais été prévenus (voir encadré ci-dessous et visitez le site havebeenpwned.com). Les vols massifs ont également eu lieu dans de nombreux hôpitaux. Cependant, aucune attaque n’a, à ce jour, visé à la désorganiser le système de soins français, même si la moitié des incidents déclarés ont bel est bien… désorganisé les structures.

Que cherchent ces voleurs de données ? C’est tout d’abord le business avec ses profits qui ont développés cette guerilla informatique, même si l’on n’oublie pas que des équipes gouvernementales (de tout pays) ont des spécialistes très aiguisés en la matière.

Les angles d’attaque des hackers sont orientés vers les entrées que nous leurs « offrons », à savoir les failles organisationnelles, physiques techniques et humaines.

 

LES ANGLES D’ATTAQUE

 

L’hameçonnage. Le grand classique

 

L’hameçonnage, ou pishing, consiste à envoyer des e-mails dans le but d’obtenir des informations personnelles. Cette technique implique soit une pièce jointe chargeant un logiciel malveillant sur votre ordinateur dès que vous l’ouvrez, soit en utilisant un lien pointant vers un (faux) site web vous incitant à télécharger des logiciels malveillants (voir Le Cardiologue 446) ou à transmettre des renseignements personnels (numéro de carte bleue, mots de passe…).

Vérifiez tout d’abord la connexion du site qui doit être en https. Si le chiffrement des données transmises est une bonne chose grâce à ce « s » de http, cela signifie juste que les informations échangées entre votre navigateur et le site visité ne sont pas accessibles à des tiers, mais ne veut pas dire que le site est sûr, le certificat délivré ne dit rien du site lui-même. Une page d’hameçonnage peut tout à fait avoir ce certificat et chiffrer le trafic qui circule entre vous et lui.

 

L’harponnage. L’usurpateur

 

Le harponnage, ou spear phishing, est un type de hameçonnage utilisant les adresses-mails pour cibler les individus et les entreprises. C’est à partir de messages personnels et pertinents que le harponnage peut être difficile à identifier. L’un des moyens les plus utilisés est l’usurpation d’une adresse électronique d’une personne que vous connaissez. « Hello, regarde la photo jointe et dis-moi ce que tu en penses… » suffit passer du côté obscur, tout comme une soit-disante commande de 352,00 euros dont l’opérateur a perdu votre adresse, ou votre banque qui vous envoie un message pour vérifier la mise à jour de votre profil. Généralement, le courriel usurpe l’identité d’une personne morale (établissement bancaire, service public…) ou d’une personne physique (travail, famille, ami…) dans le but d’ouvrir une pièce jointe ou de cliquer sur un lien qui vous dirige vers un site malveillant. Une fois la « proie » cernée, l’attaquant prend le contrôle du système d’information. On parle ici « d’infiltration ».

Il est facile aujourd’hui de copier un site « officiel » et de le rendre ainsi utilisable à des fins d’escroquerie. Nombreux sont les sites affichant une colonne à droite « Accès client » visant à vous faire remplir vos nom d’utilisateur et mot de passe.
Si vous avez un doute, rendez-vous directement sur le site en question avec votre propre adresse. Vous pouvez également survolez les liens avec votre curseur. Si vous voyez par exemple http//l.mail.hsbc.fr pour un message reçu de la banque hsbc, vous ne pouvez que passer votre chemin et pourtant le mail est envoyé de l’adresse contact@mail.hsbc.fr qui vous paraît pourtant véritable. Il faut faire preuve d’esprit critique en déchiffrant l’URL.

 

L’ANTICIPATION, LA RÈGLE D’OR DE LA PRÉVENTION

 

Si la cybercriminalité a touché essentiellement les grands groupes, les cabinets médicaux, et donc les médecins, ne sont plus épargnés par ce phénomène. Les attaques se sont multipliées dans les petites structures car celles-ci ne sécurisent pas efficacement leurs données sensibles. Le Cnom a confirmé que les médecins sont particulèrement concernés, la protection des données s’articulant avec le secret professionnel. Un guide a d’ailleurs été rédigé entre le Cnom et la Cnil afin de vérifier la mise en conformité avec le RGPD.

La base de la prévention est tout d’abord matérielle avec la sécurisation du système informatique (serveur professionnel externe, wifi sécurisé, sauvegardes interne Raid et externe, mots de passe régulièrement renouvelé, verrouillage en système de veille, antivirus mis à jour, VPN).

Ensuite, toute personne ayant accès aux données du cabinet doit être conscient des risques et leur comportement doit être l’allier d’une extrême vigilance… n’hésitez pas à faire une formation à ce sujet. Insérer une clause dans les contrats sur le respect du secret et de la confidentialité. L’anonymisation des données, les envois sécurisés via messagerie cryptée, suppression des messageries gmail, des réceptions de fichier via Wetransfer, vérification hebdomadaire de vos adresses-mail (voir encadré)… tout ceci doit faire partie du comportement de chacun afin de limiter au maximum les attaques.

Enfin, travaillez en amont en pensant que si vous arrivez un matin et que votre informatique est bloquée à cause d’une attaque, quels sont vos angles de recours (et de secours).

Comment savoir si vos adresses mails n’ont pas été piratées

Le site haveibeenpwned.com (littéralement « je me suis fait avoir ») qui est la référence ou l’Institut Hass-Platner Institut à Berlin (HPI ). Vous pouvez ainsi voir si votre e-mail ou votre numéro de portable ont fuité ou ont été volés dans des bases de données.

 

Que faire en cas de piratage ?

 

Vous devez impérativement et sans délai modifier votre mot de passe, voire de supprimer votre compte si les attaques ont été multiples. Mais de manière générale, tous vos mots de passe doivent être changé régulièrement, et – cela va de soi –chaque compte ne doit pas avoir le même mot de passe.

LES DIX RÈGLES D’OR DE LA PRÉVENTION

LEURS APPLICATIONS SONT ESSENTIELLES !

 

Les usages informatiques à caractère personnel de ceux à caractère professionnel doivent être strictement séparés. Cela concerne les courriels, les comptes d’échange de fichiers, les clés USB ou tout support informatique (disques durs…).
Les mises à jours doivent être faits régulièrement (personnels et professionnels). Faites en sorte d’automatiser les mises à jour sur vos machines. Si elles ne peuvent pas l’être, vérifier les ponctuellement ou acceptez les immédiatement si des messages vous les propose.
Vos accès aux différents services doivent être protégés par des mots de passe complexes. Ils doivent être sans informations personnelles, uniques et bien sûr à ne divulguer en aucune manière. La règle principale : un mot de passe par support.
Si vous pouvez le faire, protégez vos accès par une authentification à double-facteur (ou vérification en deux étapes) lorsque c’est possible. Par exemple, le site sur lequel vous vous connectez vous envoie un code à usage unique sur votre smartphone.
Surveillez vos équipements lors de vos déplacements. Cette surveillance vous protégera des manipulations à votre insu.
Lorsque vous devez vous absenter, protégez votre espace de travail et donc vos données. Mettez un code de sécurité sur vos machines si c’est possible. Placez en lieu sûr tout matériel connecté (disques durs, clés usb…) et si possible coupez votre internet.
Votre identité numérique doit être divulguée avec parcimonie sur internet et les réseaux sociaux. Si vous devez par exemple donner votre adresse mail une seule fois ou si vous n’êtes pas sûr d’un site, créez une adresse fictive et temporaire sur un hébergeur dédié tel YOPmail (Your Own Protection mail) qui est un serveur de messagerie électronique temporaire et gratuite.
➐ Protégez vos messageries professionnelle et personnelle. Avant d’ouvrir une pièce jointe, soyez sûr à 100 % de votre émetteur et ne cliquez pas sur les liens qui vous semblent douteux.
Protégez-vous des réseaux extérieurs non maîtrisés pour connecter vos équipements (réseaux ou bornes de recharge USB publics, prêt d’un ordinateur…).
La visioconférence est devenu une mane pour les hackers. Passez par des sociétés reconnues. La confidentialité des conversations n’est pas assurée sur les réseaux publics.
Évitez de prendre votre smartphone lors de réunions sensibles. Il peut être très facilement utilisé pour enregistrer vos conversations, y compris à votre insu.

© Gorodenkof/depositphotos

 

Vérifiez vos adresses mails !

Il n’y a pas que votre ordinateur qui peut être piraté. Vos adresses mails on pu être subtilisées dans d’autres bases de données (Santé, Gafam, réseaux sociaux…). Pour le savoir et éviter une usurpation de votre identité, de l’hameçonnage ou autre méfait, vérifiez auprès du site  haveibeenpwned s’il y a eu violation de vos adresses. Si tel est le cas, le site vous indique sur quels sites vos données ont été volées… et changez vos mots de passe.

la CNIL et vos données

Le médecin libéral doit donc protéger ses données personnelles et médicales. Pour ce faire, il doit passer par des protocoles précis : hébergement certifié données de Santé avec demande préalable auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). 

 

La CNIL a récemment sanctionné deux médecins libéraux pour ne pas avoir suffisamment protégé les données de leurs patients, des milliers d’images médicales hébergées sur des serveurs étaient en accès libre. Toutes ces données pouvaient donc être consultées et téléchargées, et étaient, selon les délibérations de la CNIL, « suivies notamment des nom, prénoms, date de naissance et date de consultation des patients ». Le problème venait simplement d’un mauvais paramétrage de leur box internet et du logiciel d’imagerie qui laissait en libre accès les images non chiffrées.

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LES NFT, C’EST QUOI EXACTEMENT ?

Les jetons non fongibles (NFT) sont des certificats de propriété stockés sur une blockchain. Ces jetons numériques permettent de certifier l’authenticité d’un objet qui lui est associé en achetant un code (ou un certificat)

Contrairement à la monnaie telle qu’on la connaît (ou aux cryptomonnaies), chaque NFT est unique ou non fongible, c’est-à-dire qu’il ne peut être échangé contre quelque chose de valeur égale. 

Le marché de l’art est en pleine révolution grâce aux NFT. Mike Winkelmann (Beeple) a vendu une photo numérique pour plus de 69 millions de dollars chez Christie’s. Et pourtant, cette photo est consultable et téléchargeable sur internet, contrairement à un tableau « réel ». Alors, pourquoi acheter une telle œuvre de cette manière ? Et bien tout simplement parce que celle-ci a été vendue avec son NFT qui la rend unique et traçable. Ce certificat signe bien sûr l’œuvre de l’artiste et indique qui l’a vendue, qui l’a achetée et pour quelle somme et à quelle date. Cette œuvre « numérique » peut donc être cédée en enchère… et si la valeur de la cryptomonnaie qui a permis d’acquérir le certificat NFT augmente, la valeur de cette œuvre augmentera  pour le possesseur du NFT.




La grande extension, ou comment la santé mondiale a évolué depuis 1750

« La grande extension » est un livre dont le titre souligne le fait qu’alors que, lors des siècles précédents, l’espérance de vie à la naissance avait stagné, avec une moyenne comprise entre 25 et 30 ans, depuis 1750, elle n’a cessé de croître pour quasiment tripler en 250 ans. Ce livre raconte de façon synthétique l’histoire de cette extension et surtout de ses déterminants.

UNE HISTOIRE

C’est une véritable synthèse de l’évolution mondiale de la santé depuis 270 ans que nous offre en 350 pages de lecture facile et captivante, Jean-David Zeitoun, médecin, diplômé de Sciences-Po et docteur en épidémiologie clinique. Dans ce livre, citoyens, étudiants, médecins, scientifiques ou profanes découvriront tous les grands mouvements qui ont contribué au triplement de l’espérance de vie en moins de 300 ans, et ce, alors que celle-ci n’avait pas évolué lors des 10 000 ans précédents. Vous aurez la confirmation que l’espérance de vie a commencé à progresser bien avant l’ère de la médecine, et ce, proportionnellement à l’accroissement de la fortune des Nations, puis grâce au courant hygiéniste qui raisonnait sur des bases erronées (les miasmes) mais a permis l’adoption de mesures opérationnelles finalement bénéfiques.

Vous disposerez aussi d’une synthèse sur l’histoire de l’immunisation par les vaccins, sur celle des antibiotiques, sur celle de l’époque « magique » des drogues merveilleuses débutant autour de 1950 et révolutionnant la médecine. Si l’accroissement initial de l’espérance de vie a été dû à une chute majeure de la mortalité infantile, ces progrès thérapeutiques ont permis de gagner à l’autre extrémité en diminuant l’incidence des maladies non contagieuses et en prolongeant la vie de ceux qui en sont touchés. Et si ces maladies non contagieuses sont maintenant fréquentes, c’est que l’espérance de vie a augmenté. Mais la baisse d’incidence de ces maladies reste menacée à l’échelle mondiale par quatre risques comportementaux : tabac, alcool, sédentarité et surpoids.

PASSÉ, PRÉSENT, AVENIR

Ce livre ne serait qu’une chronique s’il ne fournissait pas à chaque étape une analyse sur les points forts et apports, c’est-à-dire les trois ou quatre déterminants et implications, de chaque événement décrit. Il ne serait qu’un livre d’histoire s’il ne portait pas un regard sur l’époque actuelle et son devenir. Pour l’auteur, notre époque fait face à trois défis, le coût économique d’un gain en espérance de vie, les inégalités de santé et les maladies chroniques. Pour l’avenir, l’auteur pose la question d’une possible rétrogression, c’est-à-dire, au mieux une stagnation de l’espérance de vie, au pire une diminution, comme cela est amorcé aux Etats-Unis depuis quelques années. A ce sujet, la crise des opioïdes, relativement méconnue en France, y est clairement synthétisée. L’auteur envisage que deux événements majeurs pourraient contribuer à diminuer l’espérance de vie : les changements climatiques et les infections émergentes.

Outre la synthèse proposée, ce livre fourmille de données utiles. Ainsi, le graphique de la progression de l’espérance de vie en France depuis 1750, montre que les guerres napoléoniennes ont provoqué une chute équivalente à celle de chaque guerre mondiale, lorsque cela est rapporté à la population masculine. Ainsi, vous découvrirez les contributions majeures à la santé mondiale de personnalités hélas méconnues, comme Louis René Villermé, Edwin Chadwick, John Snow… mais aussi ce qu’a été l’importance mondiale de l’école de médecine de Paris au début du XIXe siècle et pourquoi, finalement, elle fut dépassée.

Vous découvrirez ce qu’a été la lutte entre la dégradation de la santé liée à l’industrialisation et l’urbanisation dans la deuxième moitié du XIXe siècle et l’apport majeur de l’hygiénisme. A propos de la grippe espagnole à laquelle un chapitre est consacré, vous reconnaîtrez une histoire actuelle : l’effet amplificateur d’une grande parade à Philadelphie (bilan : 10 000 morts) et la question posée, déjà, de l’utilité du confinement. Et, en conclusion, ce qu’est le destin humain « Gagner contre une maladie n’est qu’un soulagement momentané, car cela signifie surtout attendre la prochaine ».

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La grande extension. Histoire de la santé humaine


    • Auteurs : Jean-David Zeitoun
    • Éditeur : Denoël
    • Parution : mai 2021
    • Pagination : 352 pages
    • Format broché : 21,00 euros
    • Format Kindle : 14,99 euros





Comment prévenir la prochaine pandémie : restons simples

Quand il ne crée pas et ne brevète pas un nouveau virus pour diminuer la population mondiale excédentaire parce que les tatouages quantiques n’ont pas marché, quand il ne met pas des nanoparticules dans les vaccins pour « pucer » la population mondiale et la suivre pas à pas grâce au réseau 5G et aux satellites, quand il n’impose pas le port du masque en manipulant les autorités de santé, quand il n’est pas l’homme de la fausse pandémie mais de la vraie dictature, quand il n’est pas obligé de créer rapidement un nouveau virus, celui de la variole du singe parce que celui de la Covid-19 n’a pas parfaitement réussi, au grand désespoir de l’Etat profond, Bill Gates… tout simplement, écrit des livres. Et ses livres sont nettement moins délirants que les intentions qu’on lui prête.

ECRIRE SIMPLEMENT

Ce qui marque quand on lit un livre de Bill Gates est la simplicité de l’écriture et des propos. Cela peut rebuter les esprits scientifiques ou les connaisseurs du sujet, mais cela permet d’exposer clairement divers aspects de problèmes complexes. Un exemple : « Si 100 personnes sont atteintes d’une maladie infectieuse le premier jour, et si le nombre double chaque jour, toute la population de la planète sera contaminée au… 27e jour ». Et le livre est bien articulé, exposant les contextes et la façon, étape par étape, de prévenir et endiguer les pandémies, c’est-à-dire d’agir dès la survenue d’un foyer épidémique local avant que des vaccins à large spectre ne puissent réellement prévenir les épidémies.

PRÔNER DES MESURES SIMPLES MAIS SOCIALEMENT DIFFICILES

Pour prévenir, il faut des systèmes de veille adaptés, la possibilité de recueillir rapidement des données pertinentes et une coordination mais aussi une autorité supérieure mondiale pour imposer les mesures. Dans le cas d’un virus respiratoire, porter le masque est une mesure indispensable et l’auteur s’interroge sur le fait que la pandémie aura sur ce point changé les mentalités, c’est-à-dire les normes sociales. Plus encore, tout doit être fait pour tester (notamment aux frontières) et isoler aussi rapidement que possible les personnes contaminées.

L’évaluation des traitements potentiels doit être coordonnée à l’échelle supranationale, des réseaux doivent aider à recruter des patients de différentes catégories, les étapes d’évaluation doivent se chevaucher et la production des vaccins mise en route très précocement. Enfin, dernière étape mais non la moindre, assurer la logistique pour que les traitements soient acheminés à qui de droit de façon efficace : comme pour la vente par correspondance, le dernier kilomètre, celui de la satisfaction-client, est parfois crucial. Car comme l’avait dit Bill Foege « Les décisions optimales sont fondées sur les meilleures données, mais les meilleurs résultats découlent d’une gestion optimale ».

ÊTRE PRAGMATIQUE SIMPLEMENT

Le livre est aussi un panégyrique, semble-t-il justifié, pour la fondation Gates et ses apports à la santé mondiale, notamment dans les pays les plus défavorisés. Il ne fait pas de doute que les moyens qu’elle a engagé ont permis de sauver des millions de vies humaines en 20 ans.

Et on peut s’apercevoir que l’esprit qui a présidé à sa création reste présent chez Bill Gates lorsqu’il écrit « Pire encore, des jeunes gens en bonne santé dans les pays riches, qui ne risquaient pas d’être très malades ou de décéder du Covid, ont été vaccinés avant les personnes âgées ou les travailleurs essentiels dans les pays pauvres, autant d’habitants qui étaient les plus vulnérables » et qu’il ajoute « Combien de responsables politiques oseront dire aux jeunes électeurs qu’ils ne peuvent pas être vaccinés car les doses sont envoyées dans un autre pays… ? »

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Comment éviter la prochaine pandémie

  • Auteur : Bill Gate
  • Editeur : Flammarion
  • Parution : mai 2022
  • Pagination : 400 pages
  • Format broché : 21,90 euros
  • Format Kindle : 14,99 euros