21 000 patients sous télésurveillance

Les porteurs de prothèses cardiaques implantables sont très majoritaires dans les expérimentations de financement de la télésurveillance qui s’achèveront en 2022.

A l’occasion de la Paris Healthcare Week, la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) a présenté un bilan du programme ETAPES (Expérimentations de financement de la Télémédecine pour l’Amélioration des Parcours En Santé) un an après son renouvellement.

Pour mémoire, c’est l’article 54 de la LFSS 2018 qui a reconduit pour une durée de 4 ans (2018-2022) le programme ETAPES d’expérimentations qui portent sur 5 pathologies :

  • l’insuffisance cardiaque,
  • l’insuffisance rénale,
  • l’insuffisance respiratoire,
  • le diabète,
  • les prothèses cardiaques implantables.

Les cahiers des charges publiés au JO du 27 octobre dernier précisaient le cadre des expérimentations et les rémunérations prévues pour les professionnels de santé et les fournisseurs de solutions techniques de télésurveillance. Pour la télésurveillance des prothèses cardiaques, la rémunération du médecin effectuant la télésurveillance est de 65 euros par semestre et par patient, ce qui nécessite deux facturations dans l’année si la prescription de télésurveillance est valable pour un an pour atteindre les 130 euros par an et par patient. 

Un très fort pourcentage de porteurs de prothèses cardiaques implantables

Les inclusions de patients ont débuté au printemps 2018. Un an après, « il y a plus de 21 000 patients télésurveillés dans le cadre du programme ETAPES et plus de 60 fournisseurs de solutions techniques pour la télésurveillance ont été déclarés conformes par la DGOS », a indiqué le Dr Yann-Mael Le Douarin, conseiller médical télémédecine à la DGOS. Sur le total des patients télésurveillés, « une centaine » le sont pour insuffisance rénale, « entre 150 et 200 » pour insuffisance respiratoire, 400 patients pour le diabète et « plus de 18 000 patients » sont porteurs d’une prothèse cardiaque implantable, qu’il s’agisse d’un défibrillateur automatique ayant une fonction de télésurveillance ou d’un stimulateur cardiaque muni de la même fonction. Ce très fort pourcentage de porteurs de prothèses cardiaques implantables dans le programme ETAPES « s’explique en partie par le fait que ces patients bénéficiaient déjà d’une télésurveillance par leur cardiologue avant la mise en place de ce programme, explique Yann-Mael Le Douarin. Leurs médecins n’ont eu qu’à les faire basculer dans le programme ETAPES et se faire rémunérer pour une télésurveillance qu’ils réalisaient jusqu’alors gracieusement ».

Concernant les chiffres des patients insuffisants rénaux, le Dr Le Douarin explique leur faiblesse par le temps que nécessite la mise en place de la télésurveillance pour « des cas cliniques lourds » de patients dialysés. De même, la télésurveillance de l’insuffisance respiratoire est plus complexe, imposant de composer avec le prestataire de soins à domicile qui installe des équipements. « Là encore, cela demande plus de temps et une autre organisation », souligne-t-il

D’autres pathologies pourraient-elles être incluses dans le programme ETAPES et des nouveaux cahiers de charges publiés avant la fin de l’expérimentation en 2022 ? Le Dr Le Douarin répond par la négative : l’élaboration d’un cahier des charges demandant en moyenne un an et demi de travail, « cela n’aurait aucun sens puisque les expérimentations prennent fin en 2022 ». En revanche, « tout notre investissement doit être mis dans le travail de sortie du programme pour préparer au mieux sa généralisation », estime le conseiller de la DGOS. Pour généraliser la télésurveillance, le Dr Le Douarin rappelle que « les acteurs doivent comprendre l’intérêt d’y participer » et remarque que, comme pour toute évolution, le numérique demande une acculturation qui se fait progressivement. En outre, « il faut également travailler sur la coordination des différents acteurs », coordination qui passe notamment par l’interopérabilité de leurs systèmes d’information. « C’est aussi une des raisons pour lesquelles nous avons prolongé le programme ETAPES, explique Yann-Mael Le Douarin. L’interopérabilité peut permettre au médecin d’être un acteur-clé de la télésurveillance, elle permettrait déjà aux professionnels de se parler plus facilement et d’avoir accès aux informations qu’ils recherchent. »

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