4 défis pour le Ségur de la Santé selon la FHP

La Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) « accueille favorablement l’ouverture de cette grande concertation et en approuve le principe directeur, à savoir l’association de tous les acteurs de la santé, indépendamment des considérations de statut ». Pour autant, son président, Lamine Gharbi, prévient : « Attention, le Ségur de la Santé ne doit pas se transformer en Ségur de l’hôpital public ! ». Pour la FHP, il convient de mettre en place « une refondation inclusive qui n’enferme pas le système de santé dans les seules problématiques de l’hôpital public, mais associe l’ensemble des parties prenantes ». Elle estime que la lutte contre le Covid-19 « a mis en exergue une réalité majeure : notre réussite collective n’a été possible qu’en s’affranchissant des cadres technocratiques et contraints ». Selon elle, cette crise sanitaire « appelle la construction d’un nouveau modèle, plus agile, plus collaboratif, tirant les enseignements de cette période exceptionnelle ».

Pour cette refondation de notre système de santé, la FHP retient quatre défis à relever.

Le premier défi est celui d’un secteur de la santé créateur d’emplois. Constatant la vacance de 10 % des emplois en établissement, la FHP demande « un choc d’attractivité pour tous les métiers du soin, dans les hôpitaux publics et privés et en ville » et un « big-bang de la formation » pour mettre en place un grand plan de recrutement augmentant notamment le nombre d’infirmiers et d’aides-soignants, et « inscrire les soignants dans des plans de carrière valorisants et attractifs ». De même, la FHP propose d’ « élargir les missions des professionnels et fluidifier leurs parcours grâce à la mise en place de passerelles entre secteurs, statuts et métiers ».

Le deuxième défi  consiste à faire de la santé « un secteur stratégique et une fierté pour la nation », ce qui passe par la « reconquête de certains pans de la souveraineté nationale et européenne ». Elle demande de « poursuivre la politique initiée sous ce quinquennat de revalorisation des budgets de la santé » et d’ « affirmer plus que jamais la santé comme un bien commun au service du public ».

Le troisième défi à relever est une orientation « vers les priorités de santé publique », avec un vrai pilotage par la donnée pour « permettre la déclinaison prospective des réformes et des politiques de santé ». La FHP plaide pour un nouveau pilotage des réformes appuyé sur les acteurs de santé et que ces réformes structurelles « tirent pleinement les leçons » de la crise sanitaire due au Covid-19.

Enfin, le quatrième défi retenu par la FHP est celui d’une santé « coordonnée, préventive, pertinente et innovante ». Il faut pour cela engager « une politique de prévention ambitieuse » avec la mise en place d’une organisation systémique, et « favoriser sur chaque territoire la coordination des acteurs et leur faire confiance », avec des coopérations entre public et privé. Pour cela, il sera nécessaire de « capitaliser sur les progrès de la télémédecine et l’accélération des usages numériques au cours de la crise du Covid ».