Anticoagulant oral – clarithromycine : un sur-risque hémorragique cliniquement confirmé

Une étude canadienne montre un sur-risque d’hémorragie (majeur ou non) dans les 30 jours suivant l’initiation d’un traitement par clarithromycine chez les sujets âgés sous anticoagulants oraux présenteraient [1].

Métabolisme des anticoagulants oraux

Plusieurs types de médicaments, comme certains antibiotiques, peuvent interagir avec les cytochromes et les transporteurs de xénobiotiques. Ainsi, les connaissances pharmacologiques suggèrent que la clarithromycine inhibe l’activité du cytochrome CYP3A4 et de la glycoprotéine P (Pgp) ce qui peut engendrer une modification du métabolisme des anticoagulants oraux. Ceci a conduit à une mise en garde concernant ce type d’association médicamenteuse dans les recommandations internationales. La traduction clinique de cette interaction a été peu décrite, et a incité une équipe canadienne à conduire une comparaison des évènements hémorragiques survenant chez des patients âgés traités par anticoagulant oral et par clarithromycine, en comparaison de ceux traités par anticoagulant oral et azithromycine, qui ne présente pas d’interaction avec les enzymes précitées.

Apixaban, dabigatran ou rivaroxaban

Les auteurs ont recensé tous les adultes en Ontario âgés de 66 ans ou plus à partir d’une base de santé médico-administrative colligeant l’ensemble des traitements reçus par les sujets âgés. Durant la période d’analyse, de juin 2009 à décembre 2016, les patients traités par apixaban, dabigatran ou rivaroxaban ont été identifiés. Au sein de cette population, ceux traités par clarithromycine ou par azithromycine ont été recherchés. La date index était la date d’initiation de la prescription antibiotique. Toutes les hospitalisations ou visites aux urgences pour un évènement hémorragique majeur (cérébrovasculaire, intracrânien, gastro-intestinal) dans les 30 jours après la date index ont été notifiées. [En savoir plus]

image_pdfimage_print