Atlas 2025 de la démographie médicale : une légère croissance et des questions pour l’avenir

Nathalie Zenou
L’atlas 2025 de la démographie médicale du CNOM offre une analyse approfondie de l’évolution des effectifs médicaux en France. Il met en évidence les tendances générales, les dynamiques territoriales et les spécificités des différentes disciplines.

Un effectif médical en légère progression

Selon l’Atlas 2025, le nombre total de médecins en exercice en France au 1er janvier 2025 est de 241 255, soit une augmentation de 1,7 % par rapport à l’année précédente.

Cette légère progression est due à la réforme du numerus clausus et à une augmentation du nombre de médecins en cumul emploi-retraite et de remplaçants.

Toutefois, la croissance des effectifs ne résout pas les inégalités de répartition territoriale, en particulier pour certaines spécialités.

Focus sur la cardiologie et les maladies vasculaires

Le tome 2 de l’Atlas propose une analyse territoriale des spécialités médicales et chirurgicales, permettant d’observer les disparités géographiques en matière d’accès aux soins spécialisés.

Les données détaillées montrent que la densité de cardiologues varie fortement selon les régions :

  • Gers : 1,6 cardiologue pour 100 000 habitants ;
  • Gironde : 14,1 cardiologues pour 100 000 habitants ;
  • Paris : 23 cardiologues pour 100 000 habitants.

Ces chiffres illustrent un phénomène de concentration des spécialistes dans les grandes métropoles, laissant les territoires ruraux en sous-effectif, avec des difficultés accrues pour les patients souhaitant consulter un cardiologue.

Recul de l’exercice libéral

L’Atlas montre également une évolution des modes d’exercice des cardiologues :

  • 45 % exercent en libéral exclusif ;
  • 24,5 % en exercice mixte ;
  • 30,5 % en salariat exclusif.

Cette tendance traduit une baisse de l’exercice libéral exclusif, notamment en raison de la complexité administrative et de la volonté de nombreux jeunes praticiens de bénéficier d’un cadre plus stable et moins contraignant en termes de gestion.

Des enjeux majeurs pour l’avenir

La tendance à l’augmentation globale du nombre de médecins devrait se poursuivre dans les années à venir. Toutefois les inégalité territoriales restent un défi majeur, notamment en ce qui concerne l’accès aux soins cardiovasculaires. Il est plus que jamais nécessaire de mettre en place des solutions innovantes pour répondre aux besoins des patients. Par ailleurs, une récente étude de l’INED confirme que si la population vieillit, elle n’augmente pas. L’enjeu est donc de former suffisamment de médecins … mais pas au-delà des besoins.

© Depositphotos – Bianco Blue

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