La mise en liquidation du pionnier des cabines de téléconsultation pose la question de la viabilité de cette activité.
Le concept paraissait révolutionnaire et à même de répondre aux problèmes de la désertification médicale. Cependant la faillite d’H4D démontre que le modèle économique des sociétés exploitantes reste fragile.
Dans le cas d’H4D, les cabines représentaient un investissement lourd : entre 68I000 et 100I000I€ l’unité, auxquels il fallait rajouter des frais d’exploitation importants. Elles nécessitent également que le patient se déplace et impliquent la présence de personnel pour les aider. La rentabilité de l’équipement ne pouvait être atteinte qu’avec un volume important de patients utilisateurs. Or les télécabines ne représentent que 6% des téléconsultations (tarif : 25I€).
Le succès n’est donc pas au rendez-vous d’autant que la pertinence des prescriptions à distance n’est pas totalement établie. Dans son dernier rapport Charges et Produits, la Cnam appelait ainsi à des « assises de la téléconsultation » pour étudier la pertinence des prescriptions à distance et la place des plateformes de téléconsultations dans l’offre de soins.
Cette initiative semble d’autant plus nécessaire que les télécabines bénéficient de nombreuses subventions et sont souvent mises en place par des collectivités territoriales désireuses d’apporter des réponses aux besoins de leurs patients. A date, ceux-ci ne semblent pas convaincus par la proposition.
Nathalie Zenou
© H4D