GAFA et les incursions santé

Associations, rachats, créations, les GAFA (voir encadré) s’activent dans le secteur de la santé, un mouvement qui va s’accentuer considérablement dans les années à venir. Il faut dire que les dépenses de santé représentent 18 % du PIB aux Etats-Unis (8,9 % dans le vieux continent).[1] Ces initiatives sont regardées de très près par les professionnels des secteurs de l’assurance et du monde de la santé. Petit récapitulatif des projets en cours.

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C’est quoi le GAFA ?

Le mot GAFA est un acronyme qui désigne les quatre mastodontes que sont Google, Apple, Facebook et Amazon. Ces quatre entreprises représentent le passage à l’ère du digital de ce XXIe siècle.

Leurs pouvoirs économique et financier sont considérables. En 2015, les GAFA pesaient 1 675 milliards de dollars contre 1 131 milliards de dollars pour toutes les entreprises françaises cotées au CAC 40. En dix ans, les revenus cumulés ont été multipliés par sept, passant de 78 milliards de dollars à plus de 556 milliards.

On associe parfois Microsoft dans le groupe qui devient donc GAFAM.

Mais ces accumulations de chiffres ne sont qu’une façade face à un avenir fébrile. Rien n’indique que la croissance sera éternelle… comme le prouve le destin de Microsoft, leader il y a dix ans, et désormais numéro 4 des « GAFAM » – juste devant Facebook.

Apple a vu ses ventes reculer en 2017, mais compensées par une hausse du prix de ses appareils.

Facebook a également eu une année morose avec une baisse de ses abonnés et un vieillissement de son audience, les jeunes ringardisant le réseau social. Sans oublier bien sûr l’affaire Facebook-Cambridge Analytica qui a fait plonger le titre et l’accélération des désabonnements comme le retrait spectaculaire de Elon Musk, le patron de Tesla.

Amazon est plombé par ses investissements avec croissance « timide » de son bénéfice net à 3 milliards de dollars.

Alphabet (1) est la maison-mère de Google. Seul d’ailleurs Google est aujourd’hui rentable.
Pascal Wolff

(1) Alphabet Inc. a été créée lors de la restructuration de Google. Le but de cette structure serait de décharger la société historique des activités ne représentant pas son cœur de métier, à savoir les services Internet qui tirent des revenus de la publicité en ligne. Selon l’entreprise, les comptes de Google en ressortent clarifiés et les risques répartis entre les filiales.

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Prévention : Un accueil favorable et quelques réserves

La communauté médicale dans son ensemble a accueilli favorablement le plan « prévention ». La CSMF « salue les efforts contenus dans le plan » qui contient « des mesures emblématiques » telles que l’extension de 0 à 18 ans des examens de santé de l’enfant pris en charge à 100 %, le remboursement progressif des traitements antitabac, la mise en place d’un programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ou encore les mesures de lutte contre l’obésité. Pour autant, la confédération regrette un certain « manque d’ambition en particulier sur la période 26-65 ans » et rappelle « sa demande de consultations longues de prévention à des âges clés de la vie, qui permettraient de personnaliser la démarche préventive auprès de chaque Français ». Le SML juge que les 25 mesures « vont dans le bon sens » et propose trois mesures pour soutenir le plan et « mettre en œuvre de manière opérationnelle encore plus vite la prévention au bénéfice de tous les Français : l’inscription de la prévention dans le FMI et les priorités du DPC », « développer et rémunérer en conséquence des consultations longues ciblées à des âges déterminés prises en charge à 100 % » et « placer les logiques de prévention au cœur de la coordination et de la coopération entre professionnels libéraux de santé ».

De son côté, l’Ordre des médecins « salue l’ambition des 25 mesures phares de la politique de prévention » mais relève quelques manques, comme la lutte contre l’alcoolisme qui fait « figure de grand oublié de ce plan ». Enfin, l’Ordre « attend maintenant que le gouvernement apporte des précisions quant à sa mise en œuvre, et qu’il détaille le calendrier de déploiement de ces mesures ainsi que leurs modalités de financement, afin qu’elles soient rapidement effectives ».




Plaidoyer en faveur d’un statut unique pour tous les médecins

Onze personnalités du monde de la santé viennent de signer une tribune dans laquelle ils se prononcent pour la création d’un statut unique pour tous les médecins français. Pour ses auteurs, aux cinq chantiers ouverts par le gouvernement pour réformer notre système de santé, il faut en ajouter un sixième pour « une réforme en profondeur des statuts actuels des médecins, inadaptés et antagonistes ». 

Claude Evin, avocat, ancien directeur de l’ARS Ile-de-France, ancien ministre de la Santé, Guy Vallancien, ancien chirurgien urologue, membre de l’Académie de médecine, Olivier Le Pennetier, ancien président de l’Inter Syndicale Nationale des Internes (ISNI), Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, Patrick Gasser, président des Spécialistes CSMF, Philippe Boutin, président de la Conférence Nationale des URPS-Médecins Libéraux, Bernard Devulder, ancien doyen de la faculté de médecine de Lille, Christian Anastasy, IGAS, ancien directeur de l’ANAP, Philippe Denormandie, MNH Group, Benoît Péricard, directeur national santé et secteur public KPMG et Didier Haas, consultant, appellent de leurs vœux un statut unique pour tous les médecins.

« Constituant un corps uni pendant leurs études, les médecins subissent une étrange mutation dans leurs premières années d’exercice, en devenant soit des médecins de ville, soit des hospitaliers », c’est-à-dire soit des libéraux soit des salariés, et deviennent dès lors des ennemis quasi irréductibles, soulignent les onze signataires de la tribune, « les uns ayant opté pour l’argent et le risque, les autres pour le service public et la sécurité, selon une présentation caricaturale largement et complaisamment diffusée. » Pour les auteurs, ce « divorce actuel est la source de difficultés considérables ».

« Le constat est double, explique Benoît Péricard. D’une part, des personnes qui ont fait les mêmes études deviennent presque des ennemis, ce qui nuit à une prise en charge coordonnée. D’autre part, sur le terrain, beaucoup d’organisations qui essaient de transcender cette séparation se heurtent à cette barrière des statuts différents. On voit, par exemple, combien il est difficile de faire travailler ensemble un anesthésiste libéral et un praticien hospitalier, du fait de leur statut différent. »

Un statut mixte, salarié et libéral
Ainsi les auteurs de la tribune soulignent que ce « divorce » des statuts « engendre une quasi-impossibilité à concrétiser une prise en charge des patients fondée sur les parcours et non plus sur des actes isolés », alors même qu’ « une nouvelle organisation des soins va de pair avec une modification de la tarification », soulignent-ils en faisant référence à l’un des chantiers lancés par la ministre de la Santé.

Les « obstacles » liés aux divers statuts des médecins entravent les « indispensables coopérations entre hôpitaux et cliniques » constatent les signataires qui observent que pour exercer de la ville vers l’hôpital, les libéraux doivent « s’astreindre à passer des concours », quand « l’avenir est à la certification récurrente des compétences », et qu’à l’inverse, pour exercer en ville, « les hospitaliers doivent changer de statut social et de régime de protection sociale ». Ils soulignent qu’ « à l’étranger, dans nombre de pays industrialisés, les médecins peuvent exercer indifféremment à la ville ou en établissement où ils ont un statut de prestataires ».

« Au Québec, que je connais bien, explique Benoît Péricard, les médecins sont prestataires de l’hôpital – il n’y a pas de cliniques privées au Québec. Ils sont payés par l’équivalent de notre Assurance Maladie environ 600 000 euros par an et peuvent être employés indifféremment par les centres de santé ou les hôpitaux. »

Les onze signataires de la tribune plaident donc en faveur de la création d’un « statut mixte » qui serait « en même temps salarié et en même temps libéral », permettant l’exercice du médecin, quel que soit son lieu. Ce que seraient les modalités de ce futur statut mixte, ils n’en disent rien. « J’ai personnellement quelques idées sur la question, indique Benoît Péricard, mais je crois qu’il faut dans un premier temps une phase un peu politique d’appropriation de l’idée. Pour le moment, notre tribune a reçu un retour informel plutôt sympathique du ministère, rien de net. Mais c’est un chantier de fonds qu’il faut approfondir. Et ce qui est sûr, c’est que les jeunes médecins souhaitent cette transversalité. »

Comme semble le démontrer les évolutions démographiques récentes selon le dernier atlas démographique de l’Ordre, les effectifs salariés ont crû de plus de 10 % ces dix dernières années tandis que ceux des libéraux ont diminué dans les mêmes proportions. Mais surtout, dans le même temps, les médecins sont de plus en plus nombreux (+ 9,7 %) à opter pour l’exercice mixte.




Facebook

Moves

Facebook s’est également lancé, dès 2014, dans le développement des applications destinées au suivi des activités physiques et de la santé avec l’acquisition de la start-up finlandaise ProtoGeo et son application Moves.

Oculus

Facebook a fait un pas dans la réalité virtuelle avec l’acquisition de Oculus VR pour un montant estimé à 2 milliards de dollars. De nombreux dispositifs en réalité virtuelle sont utilisés par des professionnels de santé, notamment pour la formation en chirurgie. Oculus travaille avec le Children’s hospital de Los Angeles sur des simulations d’interventions à risque pour les chirurgiens. (1)

Publicité

Le réseau social a créé un format publicitaire spécifique pour les laboratoires pharmaceutiques afin de leur permettre de promouvoir leurs médicaments tout en affichant les informations légales.
Pascal Wolff

Sources : Glossaire-international, Usine Nouvelle, Le Monde Informatique, L’Usine Digitale, cnbc.com, bfmbusiness, Le Monde

(1) http://lecardiologue.com/2017/12/08/la-realite-augmentee-en-chirurgie/

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Intelligence artificielle, le secteur « stratégique » pour la santé

Le rapport Villani retient la santé comme étant un des « secteurs stratégiques » pour le développement de l’Intelligence Artificielle (IA) et émet des recommandations pour assurer le succès de ce développement.

A la demande du Premier ministre, le mathématicien et député LREM Cédric Villani a effectué une mission sur la stratégie française en matière d’Intelligence Artificielle. Son rapport, rendu récemment, délivre « 10 messages clés » pour une stratégie française et européenne (voir encadré) et « face aux géants chinois et américains » recommande que la France et l’Europe « concentrent leurs efforts sur des secteurs spécifiques, où il est encore possible de faire émerger des acteurs d’excellence ». Le rapport Villani identifie quatre « secteurs stratégiques » : les transports, l’écologie, la défense/sécurité et…la santé. Dans ces secteurs, « la stratégie industrielle doit permettre de mobiliser et de structurer les écosystèmes autour de grands défis sectoriels », indique le rapport qui, concernant la santé, fait référence à la détection précoce des pathologies, la médecine 4P (Personnalisée, Préventive, Prédictive, Participative) et la disparition des déserts médicaux.

Ces secteurs étant identifiés, il importe de « mettre en place des plateformes sectorielles de mutualisation » des données pertinentes pour le développement de l’IA et de créer des « bacs à sable d’innovation » dans lesquels des allègements temporaires des contraintes réglementaires et organisationnelles permettraient de « laisser le champ libre » aux innovateurs et où pourraient être conduites « les expérimentations en conditions réelles pour les technologies d’IA en santé, au sein des CHU et des lieux d’expérimentation locaux en santé, voire jusqu’aux professionnels ».

Dans un « focus sectoriel » que le rapport consacre à la santé, la mission Villani estime que la « vitesse d’évolution » et la « démocratisation des usages » liés à l’IA en santé « exigent des pouvoirs publics une adaptation rapide sous peine d’assister impuissant à la reformulation complète des enjeux de santé publique et de pratiques médicales ». Pour autant, assure-t-elle, « il n’est pas question de remplacer les médecins par la machine », mais d’ « organiser des interactions vertueuses entre l’expertise humaine et les apports de l’IA ». Les professions médicales les plus impactées seront « les spécialités basées sur l’analyse de signaux et d’imagerie médicale », mais les compétences d’orientation, de coordination, d’explication et d’accompagnement du patient « se révèleront probablement plus résilientes ».

Introduire l’IA dans la formation médicale

Le rapport insiste sur le fait que les professionnels de santé vont « jouer un rôle fondamental dans l’expérimentation et l’entraînement des IA à des fins médicales dans des conditions réelles ». Encore faudra-t-il pour cela qu’ils aient été formés à cela. C’est pourquoi le rapport Villani propose de « transformer les voies d’accès aux études de médecine » en intégrant « davantage d’étudiants spécialisés dans le domaine de l’informatique et de l’IA ». Les professionnels de santé devront être formés aux usages de l’IA, des objets connectés et du big data en santé. « Cette transformation de la formation initiale pourrait avoir lieu dans la réforme en cours du premier et deuxième cycle de médecine. »

Il sera aussi nécessaire de « clarifier la responsabilité médicale des professionnels de santé » en cas d’incident. « En l’absence de la reconnaissance d’une personnalité juridique autonome pour l’algorithme et le robot, il serait envisageable de tenir le médecin pour responsable de l’utilisation des programmes, algorithmes et systèmes d’IA, sauf défaut de construction de la machine », suggère le rapport.

Par ailleurs, pour pouvoir entraîner les technologies d’IA sur des données suffisamment nombreuses et de qualité, le rapport préconise de « lancer un nouveau chantier spécifique de production d’informations et de données de santé ». Certes, la mission Villani reconnaît le « caractère pionnier » de la mise en place du Système National d’Information Inter-régimes de l’Assurance Maladie (SNIIRAM) et du Système National des Données de Santé (SNDS), mais ces deux systèmes présentent des limites pour le développement de l’IA en santé. Il conviendrait donc de créer « une plateforme d’accès et de mutualisation des données pertinentes pour la recherche et l’innovation en santé » qui, outre des données médico-administratives, pourrait contenir aussi des données génomiques, cliniques et hospitalières, et dont l’accès serait organisé par l’Etat.




Google Alphabet

Verily

Verily est spécialisée dans la recherche sur les sciences de la vie. L’entreprise développe des outils afin de collecter et d’organiser les données de santé. Son but est de « disrupter » (2) le monde de la santé grâce à l’analyse de données, l’internet des objets et l’Intelligence Artificielle (IA). Cette filiale de Google travaille avec Novartis, Nikon, Sanofi et Dexcom sur des médicaments et des dispositifs destinés aux diabétiques, avec GlaxoSmithKline sur la bioélectronique, et sur de la robotique de chirurgie avec une filiale de Johnson & Johnson.

L’un des grands projets de Verily est Project Baseline, qui aura pour but de cartographier la santé humaine. 10 000 volontaires accepteront de partager leurs données de santé grâce à des objets connectés.

Calico

Calico n’est pas cette ville fantôme du désert de Mojave en Californie du Sud, mais une société de biotechnologies qui travaille sur l’allongement de l’espérance de vie (California Life Company) située sur le campus de Moutain View et plus précisément dans le complexe secret Google X Lab. Elle travaille notamment sur de nouveaux modes de prévention et de traitement du cancer avec le but avoué de se concentrer sur le défi de la lutte contre le vieillissement et les maladies associées.

Deepmind

Spécialisée dans l’intelligence artificielle, Deepmind a été fondée en 2010 et rachetée par Google en 2014. C’est le bras armé en matière de deep learning. L’entreprise aspire à doter des machines d’une intelligence artificielle performante, mais également de comprendre le fonctionnement du cerveau humain. L’un des défis est de réaliser une mémoire à court terme similaire à celle travaillant dans le cerveau humain, la technique s’appelant « Deep reinforcement learning ».

A noter que son partenariat avec le réseau d’hôpitaux londoniens NHS a été remis en cause, car il ne respectait pas les règlements sur le traitement des données personnelles. Tiens donc.

Cityblock

Sidewalk Labs, un groupe d’innovation urbaine de la société mère de Google Alphabet, a lancé une start-up avec des plans ambitieux pour repenser le système de santé. En effet, cette spin-off (3) souhaite mener des programmes de prévention et d’éducation à la santé et créer des centres médicaux dans les villes pour les plus démunis.

Selon la vision de Cityblock, chaque membre aura son « équipe personnalisée » avec personnel soignant, outils technologiques, nudges (4) de suivi et plan de santé. Des services offerts sans frais supplémentaires pour ceux qui sont couverts par une assurance. On comprend déjà mieux les prises de participation avec des start-ups d’assurance (voir ci-dessous).

Mais aussi

Google possède une participation chez Oscar Health et Clover Health (assurance santé), Vaccitech (vaccin), Quartet (santé mentale). Quant à l’éditeur d’applications mobiles de santé Seniosis Health, il est désormais dans son giron.

Il existe également Google Fit qui permet aux utilisateurs d’objets connectés de stocker leurs données liées à l’activité physique.
Pascal Wolff

Sources : Glossaire-international, Usine Nouvelle, Le Monde Informatique, L’Usine Digitale, cnbc.com, bfmbusiness, Le Monde

(1) Voir sur notre site le pdf de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
(2) « Disrupter », c’est bouleverser et déstabiliser les marchés vieillot et monopolistique, pour s’y introduire et y faire sa place, une spécialité des sociétés d’internet. Uber en est un bon exemple.
(3) Scission d’entreprise.
(4) Le nudge est une discipline émergente qui s’intéresse au comportement.

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Qualité et pertinence des soins : le chantier est ouvert !

La qualité des soins n’est pas une idée neuve et comme le déclare le Pr Olivier Goëau-Brissonière, président de la Fédération des Spécialités Médicales (FSM), « les soins sont déjà de qualité ». La pertinence des soins est une notion plus récente et qui peut se résumer ainsi : le bon soin, à la bonne personne, au bon moment. Ce qui n’est pas toujours le cas, et si aucune étude ne permet de quantifier précisément la non-pertinence des soins en France, on estime entre un quart et un tiers les soins non pertinents. Ces soins non pertinents sont au mieux inutiles pour les patients, au pire nuisibles, mais dans tous les cas, ils ont un coût, lui aussi inutile. Autant de raisons pour le gouvernement de faire de la qualité et de la pertinence des soins un des cinq chantiers de sa Stratégie de transformation de notre système de santé. L’ouverture de ce chantier est l’occasion pour Le Cardiologue de demander à des experts quelles conditions devront être réunies pour que la démarche de pertinence des soins soit une réussite.

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Assemblée générale SNSMCV 2018 – Rapport moral du Président

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Assemblée générale SNSMCV 2018 – Cardiologue Presse

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Un Observatoire des initiatives réussies dans les territoires

Le Conseil National de l’Ordre des Médecins a ouvert l’Observatoire des initiatives réussies dans les territoires, en ligne sur le site du CNOM. L’idée est de recenser des initiatives renforçant l’accès aux soins partout en France, qu’il s’agisse de regroupements professionnels (physiques ou virtuels), de la mise en œuvre de stages professionnalisant, ou encore de la facilitation de modes d’exercice différents. Le CNOM « entend ainsi encourager l’éclosion d’initiatives décentralisées, simplifiant l’exercice des professionnels de santé ». Cet Observatoire sera régulièrement complété par tout porteur d’initiative ayant permis de répondre à une problématique d’accès aux soins.

Il suffit pour cela de présenter son initiative en cliquant ici.




Qualité et pertinence des soins – Projeter les référentiels dans la réalité du terrain

Entretien avec Patrick Gasser, président des Spécialistes CSMF, qui estime que les « programmes pertinence » qui seront élaborés par les CNP ne devront pas s’éloigner du terrain, sous peine de n’être pas suivis.

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Qualité et pertinence des soins – Les patients doivent être associés aux travaux sur la pertinence

Pour Olivier Goëau-Brissonière, président de la Fédération des Spécialités Médicales (FSM) qui réunit l’ensemble des Conseils Nationaux Professionnels (CNP), la recherche de la pertinence des soins doit impérativement se faire en associant les patients. L’ouverture de ce chantier sur la qualité et la pertinence des soins vous semble-t-elle… pertinente ?

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Apple

Watch

Tout le monde connaît l’AppleWatch, la montre connectée d’Apple. Elle enregistre nombre de paramètres tels que le rythme cardiaque, la tension, l’hydratation… Des applications tierces se basent sur ces données pour proposer des services de prévention et de bien-être. Apple domine le marché des montres connectées avec 57 % des ventes, et son AppleWatch est la montre la plus vendue au monde. Nous sommes en pleine « disruption ». (1)

La marque a acheté la start-up Beddit, spécialiste du suivi du sommeil. Elle accède ainsi à des données sur des millions de nuits de sommeil d’utilisateurs, de quoi nourrir sa plate-forme Health Kit.

Le Californien a acheté en 2016 une jeune pousse spécialisée dans le partage de données de santé : Gliimpse. Proposée en particulier à ceux atteints du diabète ou d’un cancer, l’application permet de partager leurs informations médicales avec leur famille, leur médecin, les organismes de santé. En deux mots, un dossier médical partagé, assorti d’autorisations d’accès personnalisées et limitées dans le temps. Les chercheurs aussi peuvent avoir accès sous condition à ces informations. Une manière de rester dans la course face à Verily de Google.

Research Kit

Research Kit permet aux utilisateurs qui le souhaitent de partager leurs données d’activité et de santé avec des chercheurs

Mais le principe soulève beaucoup de questions et d’inquiétudes. A commencer par le respect de la vie privée et la sécurité des données. Qui pourra les consulter ? Ensuite, quid de la fiabilité des données recueillies ? Mal utilisé, l’iPhone peut potentiellement transmettre des données hasardeuses, voire inexactes. Enfin, uniquement disponibles sur iPhone, les applications développées avec ResearchKit font fi des utilisateurs d’autres marques et… de ceux qui ne disposent pas de smartphones. Les informations reçues concerneront donc principalement des personnes aisées, disposant donc d’un meilleur accès à la santé.

Health

Health Kit permet de partager ses données d’activité et de santé avec des applications tierces. D’autres fonctionnalités, telle « Health Records » qui va permettre d’importer ses données issues d’analyses médicales, vont apparaître.
Pascal Wolff

Sources : Glossaire-international, Usine Nouvelle, Le Monde Informatique, L’Usine Digitale, cnbc.com, bfmbusiness, Le Monde

(1) « Disrupter », c’est bouleverser et déstabiliser les marchés vieillot et monopolistique, pour s’y introduire et y faire sa place, une spécialité des sociétés d’internet. Uber en est un bon exemple.

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Google Alphabet – Amazon – Facebook




Assemblée générale SNSMCV 2018 – CNPC

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CSMF : les infirmières et la prescription

Les infirmières en pratique avancée prescriront-elles ? Les médecins libéraux furieux d’un projet de décret.

Le projet de décret prévoit quatre domaines d’intervention (pathologies chroniques stabilisées pour les personnes âgées, oncologie, transplantation rénale, santé mentale et psychiatrie). Les infirmières en pratique avancée pourront intervenir dans plusieurs domaines comme la prévention et le dépistage, la coordination des parcours ou encore l’évaluation et les conclusions cliniques. Le tout, soit en présence du patient, soit à distance. Le médecin traitant détermine les patients suivis par une infirmière

Le texte prévoit que plusieurs tâches puissent être effectuées par l’infirmier comme  « renouveler ou adapter des prescriptions médicales », « prescrire des médicaments non soumis à prescription médicale » ou encore « réaliser des actes techniques nécessaires au suivi d’une pathologie ». Deux projets d’arrêtés précisent les prescriptions, examens de biologie et actes techniques que pourront réaliser les infirmières. Le rôle du médecin traitant au sein de ces coopérations est défini ainsi : « Le médecin, si besoin en lien avec l’équipe, détermine pour chaque domaine d’intervention les patients auxquels sera proposé un suivi par un infirmier exerçant en pratique avancée ».

Ceux-ci regrettent de ne pas avoir été conviés au comité de pilotage du décret – seuls les Ordres étaient présents – et dénoncent son contenu, notamment le volet prescription. « Ce projet de décret est fondamental, mais en l’état, il est à revoir de fond en comble », estime le président de la CSMF le Dr Jean-Paul Ortiz. Certains examens cliniques qui y figurent ne sont même plus effectués aujourd’hui. De plus, la prescription est le cœur du métier de médecin et ne peut être déléguée sans protocolisation.




Le volet prévention de la SNS : 5 priorités, 25 mesures

La Stratégie Nationale de Santé (SNS) comprend 4 axes majeurs, dont celui de la prévention et de la promotion de la santé dans tous les milieux et tout au long de la vie. Le gouvernement a récemment présenté les 25 mesures de ce volet « prévention » de la SNS 2018-2022.

« La mortalité prématurée demeure encore trop élevée, tout comme les inégalités de mortalité et de morbidité, entre hommes et femmes, entre territoires et entre groupes sociaux. Ces inégalités sont inacceptables », a déclaré à cette occasion Agnès Buzyn. « Pour les combattre, nous devons intervenir le plus tôt possible et tout au long de la vie des Français, sur les facteurs de risque ainsi que sur les déterminants socio-environnementaux. » Les 25 mesures du plan prévention gouvernemental se répartissent – inégalement d’ailleurs – selon 5 priorités :

1. Le temps périnatal et la petite enfance

Supplémenter en vitamine B9 les femmes enceintes et en désir de maternité ; mieux prévenir les consommations à risque et mieux repérer les addictions pendant la grossesse ; créer un site internet de référence et mener une campagne de communication afin d’informer la population sur les risques des produits chimiques de consommation courante.

2. La santé des enfants et des jeunes 

Mettre en place un parcours santé des 0-6 ans ; prévenir l’obésité chez les enfants par une promotion renforcée de l’activité physique ; renforcer l’offre médicale dans les territoires ultra-marins en créant une centaine de postes d’assistants spécialistes « outre-mer » et en améliorant l’attractivité de ce statut ; promouvoir la santé à l’école ; prévenir les risques auditifs chez les jeunes ; expérimenter le « Pass préservatif » pour les moins de 25 ans ; renforcer les interventions des consultations jeunes consommateurs (CJC) (drogues, alcool, tabac, écrans, jeux…) ; proposer systématiquement un accompagnement spécialisé des jeunes admis aux urgences ou hospitalisés après un épisode d’alcoolisation massive ; former 80 % de la population aux gestes de premiers secours ; former les étudiants aux premiers secours en santé mentale.

3. La santé de 26 à 65 ans 

Passer du forfait au remboursement classique concernant les traitements d’aide à l’arrêt du tabac ; intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025 ; introduire un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus ; simplifier le parcours vaccinal et s’engager vers la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens ; étendre le logo de qualité nutritionnelle Nutri-Score à la restauration collective et commerciale et aux produits alimentaires manufacturés non préemballés ; réduire la consommation de sel de 20 % dans la population française ; mobiliser les industriels pour réduire l’exposition des consommateurs aux perturbateurs endocriniens ; mobiliser les fédérations sportives au service de la santé lors des événements sportifs.

4. La santé des personnes en situation de handicap 

Mieux prendre en compte les besoins de santé des personnes en situation de handicap.

5. La santé des plus de 65 ans 

Mettre en place au moins une action de médiation auprès des personnes âgées isolées ou précaires par département ; prévenir la perte d’autonomie en agissant dans les milieux de la vie ; organiser les soins bucco-dentaires en EHPAD.

« Ces actions sont évolutives et seront adaptées tout au long du quinquennat », a indiqué le gouvernement qui chiffre le montant des investissements dans la prévention à 400 millions d’euros pour cinq ans.




Assemblée générale SNSMCV 2018 – Vote des cotisations 2017 aux Centrales

L’intérêt politique du Syndicat de continuer à adhérer à chacune des trois centrales. 

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Amazon

Une assurance santé

Trois grands entrepreneurs américains, dont Jeff Bezos (1), vont créer une société indépendante à but non lucratif, ayant pour but de développer un système de protection sociale, tout d’abord pour leurs 960 000 employés puis serait potentiellement mis en place pour tous les Américains, une manière de réponse au démantèlement d’Obamacare et à l’explosion des coûts d’Assurance-santé.

Mais aussi

Amazon a investi dans Grail, une start-up qui travaille sur la détection et le développement d’un test sanguin pour détecter les cancers avant l’apparition des symptômes. En ce sens, Grail va exploiter les données de centaines de milliers de personnes.

Amazon lorgne le marché des pharmacies qui a représenté, rien qu’aux États-Unis, 300 milliards de dollars de dépenses en 2015. Outre un important catalogue de fournitures médicales, elle vend sur internet toutes sortes de médicaments sans prescription. En attendant de se déployer dans le monde, elle teste au Japon la vente en ligne et la livraison rapide de médicaments nécessitant une consultation auprès d’un pharmacien avant l’achat.
Pascal Wolff

Sources : Glossaire-international, Usine Nouvelle, Le Monde Informatique, L’Usine Digitale, cnbc.com, bfmbusiness, Le Monde

(1) Jeff Bezos, fondateur et PDG actuel d’Amazon.com

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Sécurité des médecins : un nombre record d’incidents en 2017

L’année dernière, 1 063 incidents ont été déclarés auprès de l’Ordre. Il s’agit du nombre de déclarations d’événements le plus important depuis la création de l’Observatoire de la Sécurité des médecins en 2003, alors même que l’année 2016 établissait déjà « un triste record ».

Les départements les plus touchés sont le Nord (108 incidents) et les Bouches-du-Rhône (107 incidents).

Les généralistes sont les premiers touchés avec 61 % des cas recensés, les spécialistes représentant 39 % des cas.

Parmi ces derniers, les ophtalmologues, les psychiatres et les dermatologues restent les plus concernés avec respectivement 58, 33 et 25 déclarations.

Les victimes sont plus féminisées que la profession ne l’est. 51 % des déclarants sont des femmes et 49 % des hommes alors que la profession est composée de 47 % de femmes et de 53 % d’hommes.




La CSMF exige un moratoire sur l’IPA

Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi de santé de 2016, des textes réglementaires définissant l’exercice de l’Infirmier en Pratique Avancée (IPA) sont en cours d’élaboration, mais… sans les médecins. Aussi, la CSMF, après avoir dénoncée une « pseudo-concertation débutée il y a un an et demi sans les syndicats médicaux », appelle « à revoir en profondeur ces projets de textes avec l’ensemble des acteurs concernés ».

Pour la confédération, « la mise en place de pratiques avancées pour les infirmiers doit être construite dans le cadre d’un protocole qui détermine la place et les actions de chacun, gage de pertinence et de qualité du parcours ». La CSMF insiste : « Le médecin doit rester le chef d’orchestre de la prise en charge du patient, du diagnostic à la mise en place d’une thérapeutique ».

« Consciente que les métiers doivent évoluer, afin de mieux répondre aux besoins croissants de la population », la centrale syndicale souligne que « l’absence initiale de concertation sur ce dossier est au final contre-productif et dangereux » et demande au ministère de la Santé un moratoire sur ce projet de décret « afin de mener une vraie concertation avec l’ensemble des acteurs ».




Philippe Boutin réélu président de la conférence nationale des URPS

L’assemblée générale de la conférence nationale des Unions Régionales des Professionnels de Santé (URPS) de médecins libéraux a réélu à sa tête le Dr Philippe BoutinCréée à l’initiative de la CSMF à la suite des premières élections aux URPS de 2010, la conférence nationale réunit les présidents des 17 URPS de médecins libéraux.

Médecin généraliste à Poitiers et vice-président de l’URPS-médecins libéraux de la Nouvelle-Aquitaine, Philipe Boutin préside la conférence nationale depuis 2011.




Assemblée générale SNSMCV 2018 – La parole aux régions

Un tour de table permet à chaque région d’exprimer les problèmes rencontrés localement. 

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Assemblée générale SNSMCV 2018 – Litiges et contentieux 

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Décrypter la CCAM en cardiologie

La CCAM (Classification Commune des Actes Médicaux) a remplacé depuis 2005, pour les actes techniques, la NGAP (Nomenclature Générale des Actes Médicaux).

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Intelligence artificielle : les 10 messages-clés pour la santé

  • Favoriser l’émergence d’un écosystème européen de la donnée
  • Créer un réseau de recherche d’excellence en IA
  • Concentrer l’effort économique et industriel sur 4 domaines prioritaires : santé, transports, écologie, défense/sécurité
  • Structurer le soutien à l’innovation sur de grands défis à expérimenter
  • Créer un Lab public de la transformation du travail
  • Expérimenter un dialogue social au niveau de la chaîne de valeur pour financer la formation professionnelle
  • Tripler le nombre de personnes formées à l’IA d’ici 2020
  • Se donner les moyens de transformer les services publics grâce à l’IA
  • Intégrer les considérations éthiques à tous les niveaux, de la conception des solutions d’IA jusqu’à leur impact dans la société
  • Porter une politique audacieuse de féminisation du secteur de l’IA




Assemblée générale SNSMCV 2018 – Partenariat MACSF

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Le « Choosing Wisely », la pertinence des soins à l’américaine

C’est en 2012 qu’a été créé aux Etats-Unis le Choosing Wisely, que l’on peut traduire par « choisir avec soin », et dont l’objectif est de prescrire moins et à meilleur escient les examens complémentaires, les médicaments et les traitements médiaux ou chirurgicaux. 

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Meursault Village 2013 Pierre Boisson

Des saveurs tranchées, un parfum éblouissant, un équilibre entre texture onctueuse, vivacité, minéralité et, pour faire bonne mesure, une part de mystère, voilà ce qu’expriment les grands blancs bourguignons de chardonnay.

Et quand on demande aux vignerons de cette région à quoi tiennent ces remarquables qualités, la plupart répondent « C’est le terroir évidemment » en oubliant (par modestie ?) leur part de responsabilité. En matière de terroir, quoi de plus fascinant que celui ou plutôt ceux de Meursault, car ce vignoble offre une diversité de « climats » produisant des vins de personnalité et de structure très variées, dominés par le puissant trio des Premiers Crus : Charmes, Genevrières et Perrières. Mais ces grands vins sont de plus en plus inaccessibles en raison de la demande mondiale et des tarifs exorbitants de certains viticulteurs : 300 à 700 euros au domaine d’Auvenay ou chez Arnaud Ente. Aussi, il est réjouissant de dénicher des Meursault génériques, tels ceux de Pierre Boisson, dont la qualité avoisine celles de nombre de Premiers Crus.

L’effervescence des amateurs

Les vignes du domaine Boisson-Vadot furent plantées vers 1940, enracinées sur des sols de calcaire dur, parfois très pierreux sur les hauts de Meursault, village, dont les moines de l’abbaye de Citeaux au Moyen-Age avaient déjà pris la mesure de la qualité des vins. Ceux du domaine de 9 ha sont maintenant vendus sous trois pavillons, car Bernard Boisson et son épouse, née Vadot, passent progressivement la main à leurs deux enfants, Anne et Pierre, qui élaborent leurs vins sous leur propre étiquette, mais tous vinifiés, au domaine, en famille, gardent le même style. Seules, les parcelles varient en fonction du propriétaire.

Ce domaine Boisson-Vadot crée l’effervescence parmi les amateurs depuis une dizaine d’années, car la nouvelle génération a fait entrer les vins du domaine déjà d’un bon niveau dans le cercle fermé des grands bourgognes blancs.

Du bio sans le dire
Le travail à la vigne n’est pas un vain mot. La conduite de la viticulture est, en théorie, conventionnelle, « à l’ancienne », dit le père : respect des sols par élimination des produits systémiques, des engrais chimiques, labourage attentif, un bon palissage, une attention de tous les instants, bref, du bio, sans le dire. A partir de là, les jus offrent une grande expression du fruit nourri par une terre saine.

Les vendanges manuelles sont relativement précoces, pour que les raisins ne produisent pas des vins trop mous. La vinification est assurée essentiellement par le fils Pierre, précis, sérieux, dont la grande amitié avec Raphaël Coche-Dury du célébrissime domaine leur permet d’échanger informations, réflexions, conseils. Ainsi, Pierre a posé son empreinte et sa rigueur, son intransigeance le poussent vers la perfection. Il limite au minimum les interventions au chai. Les élevages sur lies fines en fûts déjà utilisés, sans bois neuf pour les Meursault villages, sont longs sur 15 à 21 mois avec des batonnages délicats destinés à remettre en suspension les seules lies fines qui, par leur côté réducteur, apportent ce grillé caractéristique, sans excès de gras. Les vins ne sont pas filtrés.

Intensité et persistance gustative remarquables

Ce Meursault village 2013 de Pierre Boisson à la teinte jaune paille soutenue, lumineuse et brillante rehaussée par des touches de vert chartreuse fait jaillir du verre des parfums de fleur blanche, tilleul, acacia, de citron, de zestes d’agrumes, de sésame grillé, de silex et pierre chaude. En bouche dominent la tension, le minéral et apparaissent les arômes murisaltiens : beurre fondu, brioche, noisette grillée. Le vin s’étire tout en longueur en caressant le palais sur un bel équilibre gras, opulence versus tension, minéralité. L’intensité, la persistance gustative sur une finale saline et salivante sont remarquables. La fraîcheur, les jolies notes grillées, l’ossature opulente évoquent fortement le style de l’icône des bourgognes blancs : Coche-Dury.

Ce Meursault 2013 accompagnera parfaitement un foie gras en terrine pour ceux qui répugnent à servir en début de repas un vin sucré ou liquoreux. Le vin de
Pierre Boisson fera merveille avec les préparations à base de veau, tels bouchées à la reine, vol-au-vent, ris. Il s’accorde bien avec filet mignon, médaillon de veau aux champignons ou agrémenté d’épices et d’une garniture, type olive ou aubergines, dont la légère amertume est équilibrée par le gras du vin. Une volaille sauce crémeuse sera flattée par son équilibre et son moelleux.

Mais c’est avec les produits de la mer que ce vin exprimera toutes ses potentialités : poissons nobles à chair ferme avec un beurre manié ou une sauce mousseline : turbot, barbue, saint-pierre, croustillant de bar au foie gras en millefeuille de pomme de terre. Un peu vieilli, ce vin se marie bien avec des fromages d’alpage : comté, vieux fribourg, reblochon.

Ce « simple » Meursault générique est indéniablement magnifique. Mais voilà le hic : la ruée frénétique des amateurs (en particulier pour les cuvées parcellaires Grands Charrons, Chevalières, 1er Cru Genevrières), la politique tarifaire exemplaire des Boissons leur interdit d’accepter de nouveaux clients !

Vous pourrez peut-être trouver quelques flacons sur quelques sites de vente en ligne ou chez des cavistes avisés.

Meursault Village Pierre Boissson
21190 Meursault



Assemblée générale SNSMCV 2018 – Rapport avec les centrales polycatégorielles

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Tiers payant généralisé, le retour ?

Lors de la réunion du comité de pilotage du tiers payant qui s’est tenue fin mars, la ministre de la Santé a confirmé son souhait de mettre en place un calendrier de montée en charge du tiers payant sur la part complémentaire pour aboutir à « un tiers payant généralisable, facile, opérationnel et accessible à tous ». Ce qui n’a pas manqué de ranimer la méfiance des syndicats médicaux. La CSMF « refuse encore et toujours les dérives bureaucratiques exponentielles » et estime que toute extension du tiers payant ne pourra se faire qu’après la levée des obstacles techniques encore nombreux. Favorable au dispositif dans le cadre de la PDSA, elle s’oppose « catégoriquement à une obligation rampante de tiers payant généralisé obligatoire pour les maisons et pôles de santé » et refuse tout objectif chiffré de montée en charge. De son côté le SML « veillera à ce que de généralisable, avec tout ce que cela comporte de souplesse et liberté pour les praticiens, l’on ne bascule pas à un tiers payant généralisé et obligatoire pour tous ». Quant à la FMF, elle regrette qu’Agnès Buzyn ait « mis ses pas dans ceux de Marisol Touraine », avec en ligne de mire un tiers payant qui a « une vocation à devenir généralisé ».




SML : trois mesures pour soutenir le virage de la prévention

Pour la première fois, le gouvernement a abordé en interministériel la question de la prévention témoignant ainsi d’une volonté de faire sortir notre système de santé du tout curatif.

Le SML, qui milite de longue date pour l’intégration de la prévention à la politique de santé, ne peut que saluer cette prise de position forte qui engage plusieurs ministres et le chef du Gouvernement. Les 25 mesures annoncées à l’issue de la réunion du comité interministériel vont dans le bon sens et reprennent la plupart des propositions formulées par le SML avec des actions ciblant les différents âges de la vie.

Au-delà, c’est toute l’organisation de l’offre de soins qu’il convient de repenser pour la centrer sur les nouvelles logiques de prévention afin d’éviter ou de retarder l’apparition des pathologies les plus graves en agissant précocement sur les facteurs de risques modifiables. Ainsi, le SML propose trois mesures concrètes pour soutenir le plan du gouvernement et mettre en œuvre de manière opérationnelle encore plus vite la prévention au bénéfice de tous les Français :

  • Inscrire la prévention dans la formation initiale et les priorités du DPC ;
  • Développer et rémunérer en conséquence des consultations longues de prévention ciblées à des âges déterminés, qui doivent être valorisées comme des consultations complexes prises en charge à 100 % ;
  • Placer les logiques de prévention au cœur de la coordination et de la coopération entre professionnels libéraux de santé.

La prévention doit devenir l’axe central de la prise en charge coordonnée des acteurs de soins libéraux afin d’enclencher une dynamique vertueuse de santé préservée et d’hospitalisations évitées ou retardées.




Assemblée générale SNSMCV 2018 – Actualités politiques et syndicales

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Accès aux soins des personnes handicapées et précaires

La LFSS pour 2018 a prévu la remise d’un rapport au Parlement sur l’accès aux soins des personnes handicapées et précaires portant notamment sur « les restes à charge en santé liés au handicap, le niveau des avances de frais et le renoncement aux soins pour motif financier ». L’élaboration de ce rapport vient d’être confiée par la ministre de la Santé à Marianne Cornu-Pauchet, directrice du fonds de financement de la protection complémentaire de la CMU et au Dr Philippe Denormandie, membre du conseil d’administration de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) et directeur des relations santé de MNH Group. Ils doivont remettre leur rapport et leurs propositions fin juin.




Le parcours mystérieux et chaotique de l’Apollon du Belvédère [2]

[2] L’auteur, le lieu de destination, l’origine de sa découverte ne reposent que sur des hypothèses.

Deux courtes mentions interpellèrent les historiens pour en trouver l’auteur : Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle indiquait qu’un aigle ravissant Ganymèdes et un Apollon ceint du diadème étaient du sculpteur Léocharès (XXXIV, XIX, 29). Pausanias dans sa Description de la Grèce avait vu deux statues d’Apollon placées devant le temple d’Apollon dit Patroôs dans l’Agora d’Athènes (I,III,4) : une de Léocharès et l’autre de Calamis (1). Selon Pline l’Ancien le sculpteur Leocharès était actif à Athènes « dans la 102e Olympiade » (entre 377 et 368 av. J.-C). Or il était décrit comme un jeune homme dans la XIIIe lettre platonicienne, vers 365 av. J.-C.

En se basant sur la composition centrifuge évocatrice des années 330 av. J.-C. et les caractéristiques de ses attributs, l’historien d’art Erica Simon attribue l’Apollon du Belvédère comme étant la copie en bronze de l’Apollon sculpté par Léocharès. Mais la méconnaissance de l’œuvre de cet artiste rend très hypothétique cette attribution. De plus les sandales portées par le dieu jettent le trouble. Elles ne peuvent remonter avant le IIIe, voire avant le IIe siècle av. J.-C. Il pourrait s’agir, en fait, d’une composition romaine originale.

Le texte de Pausanias nous invite à destiner cette sculpture au culte d’Apollon Patroôs. Les fouilles archéologiques de l’Agora mirent en évidence l’existence de plusieurs temples successifs. Le premier sanctuaire archaïque édifié par Pisistrate daterait du VIe siècle av. J.-C. et serait au mythe d’Apollon Patroôs (2). Les Perses détruisirent ce premier temple en 480/479 av. J.-C. Athènes, après sa défaite contre Sparte en 404 av. J.-C (construction du deuxième temple) et contre Philippe de Macédoine en 338 av. J.-C. (élévation du troisième temple), développa ce mythe de son glorieux passé. À côté du culte à caractère privé des Phratères, le dieu était honoré lors des grandes fêtes de la cité dans un temple public élevé aux frais de l’État. L’indigence des sources ne permet pas de connaître la teneur du culte public. Situé dans la zone ouest de l’agora, le dernier temple du IVe siècle, étudié en 1937, d’ordre ionique, tetra ou hexastyle, in antis, fut élevé sur l’instigation de Lysurgue entre 338 et 325 av. J.-C. Un kouros, sans doute la statue cultuelle du premier temple, une figure féminine assise provenant du fronton du dernier temple et une sculpture du IVe siècle av. J.-C. dite d’Apollon Patroôs attribuée à Euphranor (parfois donnée à Léocharès), furent découverts à proximité de ce sanctuaire. Cette dernière sculpture proviendrait de la cella de ce temple.

Pirro Ligorio, entre 1568 et 1583, suggéra que l’Apollon venait d’être mis au jour à Anzio (Antium), ville proche de Rome. Le transfert à Rome d’œuvres originales grecques était devenu habituel à la suite de l’expansion romaine dans le bassin oriental de la Méditerranée.

L’empereur Néron appréciait les œuvres du passé grec. Il les disposait dans ses palais, notamment dans la Domus Aurea à Rome. Dans ce contexte, si le transfert de l’Apollon à Antium dans l’immense villa que Néron avait fait construire en bord de mer est envisageable, aucun document ne l’atteste. Le lieu de sa découverte demeure toujours incertain. Après un silence de plus de 1 500 ans, il réapparait brutalement à la Renaissance pour faire d’emblée l’admiration des amateurs.

Un court voyage à Paris et son retour au Vatican

A la suite de la campagne d’Italie de 1796, le général Bonaparte imposa des conditions d’armistice. Le 23 juin, celui de Bologne exigeait du pape la remise de cent objets d’art et de cinq cents manuscrits. Le traité de paix qu’il signa à Tolentino en février 1797 renouvela l’indemnité en objets d’art.

Les commissaires et les artistes envoyés à Rome le 29 juillet 1796 sélectionnèrent les plus prestigieuses sculptures : l’Apollon du Belvédère, le Laocoon, et le Torse du Belvédère, Melpomène et le tireur d’épine. De Livourne les caisses embarquées dans la frégate le Sensible, puis entreposées en Arles, parvinrent à Paris le 15 juillet 1798.

Les 27 et 28 juillet, un cortège triomphal de chars défila du Musée d’histoire naturelle au champ de Mars. Une peinture d’Antoine Béranger (1785-1862) d’après un dessin à la plume d’Achille Valois (1785-1862) sur la panse d’un vase en céramique au musée de Sèvres en garde la mémoire (3). Une Notice des Statues, bustes et bas-reliefs décrivait chaque œuvre entreposée dans la galerie des Antiques du Musée central des Arts. La note 145 de l’Apollon Pythien, dit l’Apollon du Belvédère, après un texte insistant sur sa destruction du monstre Python, citait le lieu de sa découverte, son acquisition par le futur Jules II et l’origine possible du marbre. L’auteur, Enrio Quirino Visconti, « le pape de l’antiquité », considérait toujours qu’il s’agissait d’un original grec.

Sur la plaque en cuivre de fondation de l’Apollon du Belvédère au Musée central des Arts se trouvait l’inscription suivante : « La statue d’Apollon, qui s’élève sur ce piédestal, trouvée à Antium sur la fin du XVe siècle, placée au Vatican par Jules II, au commencement dit XVIe, conquise l’an V de la République par l’armée d’Italie, sous les ordres du général Bonaparte, a été fixée ici le 21 Germinal an VIII, première année de son Consulat ». Au revers est cette autre inscription : « Bonaparte, Ier Consul. Cambacérès, IIe Consul, Lebrun, IIIe Consul, Lucien Bonaparte, ministre de l’Intérieur ». En 1815, après les défaites de l’Empire, l’Apollon retourna à Rome au Musée du Vatican dans la salle de l’Octogone de la cour du Belvédère où il se trouve encore aujourd’hui sous une niche entre le Persée et le Laocoon.

De nombreuses inconnues subsistent : si nous sommes à peu près certain, à ce jour, qu’il s’agit d’une copie ou d’une adaptation romaine d’un bronze grec de la fin de l’époque classique (soit vers 330-320), des voix s’élèvent pour le considérer comme un original romain. L’auteur du bronze, peut-être Léocharès, son lieu de destination sur l’agora d’Athènes sans doute le temple de Patroôs et sa présence éventuelle dans la villa de Néron à Antium jusqu’à sa redécouverte à la fin du XVe siècle, ne sont que des hypothèses basées sur des écrits sommaires. Comment est-il arrivé dans le jardin du cardinal della Rovere à Saint-Pierre-aux-Liens à Rome ? le mystère persiste ! Il semble avoir été remarqué dès les décennies précédentes remettant en cause l’écrit de Pirro Ligorio. Ensuite jusqu’à aujourd’hui, nous suivons plus facilement sa trace.

Christian Zicarelli

Eva Mesko, étudiante en Master 2 Histoire de l’Art, Paris IV La Sorbonne.

(1) L’Apollon Alexicacos vu par Pausanias peut difficilement être la sculpture de Calamis (actif entre – 470 et – 440). Ce surnom, du dieu vient, disent les Athéniens, de ce qu’il leur indiqua, par un oracle rendu à Delphes, les moyens de faire cesser la peste dont ils étaient affligés en même temps que la guerre du Péloponnèse. (Pausanias 1.3.4).
(2) Ion, le fils d’un étranger Xouthos et de Creuse de famille athénienne eut quatre fils, les quatre fondateurs des tribus d’Athènes. Euripide dans sa pièce Ion, pour donner un ancêtre prestigieux à la ville remplaça Xouthos par Apollon Pythios (ancêtre des Ioniens) et Platon dans l’Euthydème, Pythios par Patroôs.
(3) En fait les sculptures entreposées dans des caisses n’étaient pas visibles. 

Bibliographie

1/ Ackerman JS, The Cortile del Belvedere, Cité du Vatican, 1954, p. 153.

2/ Clarac F (de), Maury A., Musée de la sculpture antique et moderne, 1841, Paris, p. 198.

3/ Cooper J. F., Excursions in Italy, Londres 1838, I, p. 188-189.

4/ Farington J., The diary of Joseph Farington, Londres, Kenneth Garlick et Augus Macintyre, II, 1978, p. 442.

5/ Flaxman J., « Report from the Select Committee on the Earl of Elgin’s Sculptured Marbles », in The Elgin Marbles from the Temple of Minerva, Londres, 1816, p. 29.

6/ Haskell F, Penny, N., Pour l’amour de l’antique. La statuaire gréco-romaine et le goût européen 1500-1900, traduit de l’anglais par François Lissarrague, Paris, Hachette, 1988, p. 176.

7/ Lanzac de Laborie L de), « Le Musée du Louvre au temps de Napoléon d’après des documents inédits », in Revue des Deux Mondes, tome X, 1912, p. 611-612.

8/ Matthews H, The Diary of an Invalid : Being the journal of a tour in pursuit of health in Portugal, Italy, Switzerland and France in the years 1817, 1818 and 1819, Londres, A & W Galignani 1825 (1ére éd. 1820), p. 215.

9/ Pietrangeli C, Montebello P (de), The Vatican Collections. The Panacy and Art. The Metropolitan Museum of Art, cat. expos. New-York, The Metropolitan Museum of art, 26 février-12 juin 1983, Chicago, The Art Institute, 21 juillet-16 octobre 1983, San Francisco, The Fine Arts Museums, 19 novembre 1983, 19 février 1984, New York, Harry N. Abrams, 1983.

10/ Schutter X (de), Le culte d’Apollon Patrôos à Athènes », L’antiquité classique, 56, 1987, p. 103-129.

11/ Winckelmann J. J., Histoire de l’art chez les anciens, volume 3, Paris, p. 357.




FMF : les médecins ne veulent pas de tiers payant obligatoire

Une séance de négociation a eu lieu fin mars à la CNAM, sur le tiers payant. On aurait pu croire que la cause était entendue, le Gouvernement étant bien au courant : les médecins libéraux ne veulent pas de tiers payant obligatoire, surtout pas avec les complémentaires de santé.

Mais non, Mme Buzyn persiste et signe : elle veut atteindre en 2020 la quasi-totalité (98 %) de tiers payant pour les patients ALD-mater-ACS (Aide Complémentaire Santé). Et pire, elle veut l’étendre au plus vite pour les étudiants, en EHPAD hors ALD, et dans les Maisons de Santé Pluridisciplinaires (MSP), c’est-à-dire avec un double flux : à l’Assurance Maladie et aux Complémentaires, sachant qu’on n’a pas de garantie de paiement avec ces dernières. Pourquoi les MSP ? Eh bien, parce qu’elles reçoivent des subventions, et qu’il est donc facile de leur imposer des contraintes supplémentaires. Le bon côté des choses, c’est que les syndicats médicaux sont de nouveau unis pour refuser de négocier quoi que ce soit sur ces bases.




Clot-Bey : un médecin français à la cour du Pacha d’Egypte

Cette biographie passionnante se fonde sur une documentation exhaustive ainsi que sur les mémoires de Clot-Bey ; elle retrace la vie de l’homme et du médecin, et dresse un portrait nuancé de ce personnage plein de contrastes qui a contribué à écrire l’une des pages les plus importantes de l’Egypte moderne.

Né à Grenoble en 1793, Antoine-Barthélémy Clot arrive à Marseille en 1813 pour y étudier la médecine, malgré un manque total de ressources et de sérieuses lacunes dans son instruction. Admis comme externe à l’hôtel Dieu, reçu comme élève interne en chirurgie en 1816, il devient officier de santé en 1817 ; après avoir passé son baccalauréat à Aix-en-Provence en 1819, il devient docteur en médecine à Montpellier en 1820 et docteur en chirurgie en 1823.

Doté d’une forte personnalité et sans doute d’un caractère ombrageux, il a déjà été évincé de ses postes hospitaliers et ouvert avec succès un cabinet privé lorsqu’il est recruté par Tourneau un français au service du pacha d’Egypte, Méhémet Ali, en tant que médecin et chirurgien en chef de l’armée de ce dernier.

Antoine-Barthélémy Clot s’embarque le 21 janvier 1825 pour Alexandrie ; son contrat, prévu pour cinq ans, devait se prolonger jusqu’en 1849.

A peine arrivé, il soigne Méhémet Ali et le guérit d’une gastro-entérite, devenant son médecin attitré et son ami.

Mais, l’état sanitaire du pays est déplorable et la tâche immense. Clot a été le maitre d’œuvre de la modernisation des institutions médicales égyptiennes ; il crée un Conseil de santé et un service sanitaire militaire puis fonde un gigantesque complexe hospitalier à Abou-Zabel et une école de médecine ; il introduit et développe la vaccination antivariolique et crée une école de sages-femmes. Après la terrible épidémie de choléra de 1832, son dévouement exemplaire lui vaut d’obtenir le titre de Bey, qu’il ajoutera à son nom.

Après l’abdication de Méhémet Ali, Clot-Bey revient à Marseille en 1849, avant d’être rappelé en Egypte en 1854 où il retrouve ses fonctions d’inspecteur général de la santé jusqu’à son retour définitif en 1858.

Pendant les quelque trente années de son séjour, Clot-Bey a pu acquérir une importante collection d’antiquités égyptiennes qu’il a cédée à la ville de Marseille et  que l’on peut aujourd’hui admirer au musée de la Vieille Charité.

L’auteur, Bruno Argémi, est médecin lui aussi, spécialiste en endocrinologie ; membre de l’Académie de Marseille, il est depuis 2006 Président de l’association Provence Egyptologie.

Les spécifications du livre
Auteur : Bruno Argémi
Editeur : Gaussen
Pagination : 268 pages
Prix public : Livre : 20,00 €




Pertinence et intelligence

Le glissement n’est pas que sémantique qui a vu la politique de santé passer discrètement du second rang du calendrier à une quasi-priorité politique, affichée le 13 février par le Premier ministre à l’enseigne de la « Stratégie de transformation du système de santé ». Si les mots ont un sens, on passerait donc d’un paradigme un peu ésotérique et lointain… à l’urgence d’une authentique révolution. Et le président l’a répété à la faveur de sa double intervention télévisée, il compte en détailler les dispositions avant l’été.

Le principe de réalité – et le malaise bruyamment exprimé par l’hôpital ou les EHPAD – a donc amené le pouvoir à se pencher sur la « transformation » du système de santé qui n’était nullement au programme du candidat Macron ou de ses députés En Marche. Disons nettement notre crainte d’un calendrier intenable imposé par un exécutif qui ne s’encombre pas des formes habituellement requises par une concertation digne de ce nom.

C’est d’autant plus dommage que la maquette du chantier est intéressante avec 5 « axes » assez convaincants : qualité et pertinence, financement et rémunération, numérique, ressources humaines et formation, organisation territoriale.

Un axe nous intéresse directement : celui de la pertinence et de la qualité, des actes, des soins, des protocoles… Car il nous renvoie au sujet récurrent de l’échocardiographie et aux disparités régionales de pratique que nous oppose la CNAM avec une régularité de métronome, mais sans pouvoir/savoir en corréler les causes.

Si, comme l’hypothèse semble s’en dessiner, notre avis y est requis, nous défendrons donc la formule qui nous est chère, du parcours a priori « protocolisé ». Ce n’est pas à la CNAM de juger ex nihilo de la pertinence médicale de tel ou tel acte  pratiqué à tel ou tel moment, mais à la profession et à la HAS de définir un parcours balisant le « bon usage » a priori de chaque intervention dans chaque situation ; ce qu’on nomme ailleurs une recommandation ou un protocole. A charge pour le praticien d’être toujours, comme dans les anciennes RMO, en capacité de justifier les motifs pour lesquels il aura dérogé à la règle commune.

C’est l’aune de la redéfinition de la pertinence – impérativement remise dans son contexte diagnostique et thérapeutique – que nous jugerons donc de la stratégie sanitaire de l’exécutif. Même si le chantier n’était pas au programme de la majorité sortie des urnes l’an passé, l’intelligence et le pragmatisme ne lui sont pas interdits.

Jean-Pierre Binon
Président du SNSMCV




Qualité et pertinence des soins – Jean de Kervasdoué

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Assemblée générale SNSMCV 2018 – Rapport financier

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Assemblée générale SNSMCV 2018 – UFCV : bilan des actions 2017

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Hausse des violences contre les médecins

Combien de temps les pouvoirs publics vont-ils encore fermer les yeux ?

Le rapport annuel de l’Observatoire de la sécurité des médecins, publié par le CNOM, fait état d’un triste record : plus de 1000 médecins ont déclaré avoir été agressés en 2017. Ce nombre a doublé entre 2009 et 2017, passant de 512 à 1035.

La CSMF dénonce ces situations inadmissibles et se bat depuis plusieurs années pour que les pouvoirs publics prennent toutes les mesures pour que les médecins, et plus largement les professionnels de santé, soient des professionnels protégés.

La CSMF en appelle à la responsabilité des pouvoirs publics et se tient à la disposition du ministère de l’Intérieur pour lui présenter à nouveau son plan sécurité des médecins pour mise en œuvre dans les plus brefs délais.




AG SNSMCV 2018 – Compte rendu

Le Dr Jean-Pierre Binon ouvre la séance, ce samedi 3 février 2018 à Paris, en remerciant les présents. Les Drs Clémence Antoine et Fanny Douna sont nommées secrétaires de séance.

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Sténoses carotidiennes asymptomatiques

Coordination – S. Cohen, Hôpital européen, Marseille

1. Sténose carotide : qu’est-ce qu’un patient asymptomatique ?
D. Calvet – Paris

2. Imagerie des sténoses carotidiennes asymptomatiques
S. Cohen – Marseille

3.Prise en charge des sténoses carotidiennes asymptomatiques
R. Hassen-Khodja – Nice

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