Le rapport Uzan revisite la (re) certification

Le Comité de pilotage sur la recertification a remis son rapport à la ministre de la Santé. Il y propose la création d’un Conseil National de Certification et de Valorisation Périodique du parcours professionnel des médecins (CVP) tous les six ans. Elle devrait devenir une obligation dès 2021 pour les médecins certifiés issus du nouveau 3e cycle, mais serait aussi ouverte à tous les médecins sur la base du volontariat.

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Rapport Uzan – Robert Nicodème

Robert Nicomède est président de la section FMC au CNOM

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Rapport Uzan : CVP, un acronyme de plus ? 

Sujet longtemps tabou, ne manquant pas de soulever l’ire à la seule évocation de son nom, la recertification des médecins a fini par être acceptée par l’ensemble de la profession, de l’Ordre à la plupart des organisations syndicales. Il est vrai que la profession pouvait difficilement rester dans une attitude d’opposition quand il s’agit d’une demande forte et logique de la population. Difficile aussi de rester l’un des derniers pays occidentaux où les médecins échapperaient à tout processus de certification. Sans oublier non plus le code de déontologie qui, dans son article 11, stipule que tout médecin entretienne ses connaissances dans le respect de son obligation de Développement Professionnel Continu.

Mais du principe aux modalités d’application, le risque courrait d’un processus contraignant et sanctionnant. Ce n’est pas la composition du Comité de Pilotage de la mission Uzan à qui la ministre avait confié la rédaction du rapport sur la recertification qui pouvait nous rassurer, aucun représentant issu du monde libéral à l’exception notable et remarquée d’un ancien président de notre syndicat.

Le Syndicat des cardiologues avait alors publiquement plaidé pour l’absence de contraintes supplémentaires, mais simplement la reconnaissance et l’attestation des différentes obligations auxquelles les médecins sont légalement astreints. Il demandait aussi que la recertification soit du seul ressort de la profession.

Satisfaction de constater à sa lecture que le rapport Uzan publié le 5 novembre est dans cette optique. La Certification et Valorisation des Parcours ou CVP, puisque c’est le terme retenu, s’articule autour du DPC, d’un exercice professionnel régulier, de l’absence de sanctions et rajoute les notions de relation avec les patients et de bien-être des médecins, tout ceci par cycle de 6 ans. Les Conseils Nationaux Professionnels seront en charge d’établir les recommandations dans leur spécialité. Le rapport insiste sur la notion d’un parcours attractif et d’évolution des compétences. Il réfute toute idée de retour à la faculté et de nouvel examen sanctionnant. Il veut un dispositif souple et simple à renseigner dans un espace numérique dédié à chaque médecin.

Mais des interrogations ou des craintes subsistent. Si l’objectif est d’élever la qualité des soins, pourquoi limiter l’obligation aux seuls nouveaux diplômés et, à l’inverse, faire courir d’éventuels tracas aux médecins volontaires qui n’auraient pas rendu copie conforme. Un temps de formation annuel de 5 à 15 jours s’il n’est pas intégré dans l’activité des cabinets est inenvisageable dans une période de crise démographique. Le rapport est trop flou sur l’indispensable compensation de l’engagement du médecin sous forme de titre et revalorisation financière. Et que penser du financement du système quand l’ANDPC, faute de crédits suffisants, arrête l’année début novembre !

Un rapport n’est qu’un rapport. L’avenir nous dira ce qu’en retiendra Madame Agnès Buzyn, ou s’il rejoindra sans autre reconnaissance les étagères bien encombrées des archives du ministère.

Jean-Pierre Binon
Président du SNSMCV




DMP : c’est re-reparti !

« Le DMP a été longtemps attendu, maintes fois annoncé, maintes fois repoussé. Il doit devenir demain une évidence pour tous les Français. » Ainsi s’est exprimée la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en annonçant, avec le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, la relance du Dossier Médical Partagé (DMP) avec l’objectif d’ouvrir 40 millions de dossiers d’ici 2022.

Annoncé en 2004 par le ministre de la Santé d’alors, Philippe Douste-Blazy, qui espérait le voir mis en œuvre « en trois mois », le DMP a connu des avancées plus que spasmodiques. Remis en selle une première fois par Xavier Bertrand en 2007 et une seconde fois en 2010 par Roselyne Bachelot, le DMP n’a pas décollé, mais ce non-décollage a été coûteux comme l’avait souligné la Cour des comptes qui estimait l’addition à « au moins 210 millions d’euros » en 2013 pour l’ouverture de quelque 200 000 dossiers, dont la moitié était vide.

En 2016, Marisol Touraine remet le DMP sur le métier et en confie le pilotage à l’Assurance-maladie, laquelle se fixe des objectifs plus modestes avec un coût annuel fixé à 15 millions d’euros pour le DMP nouvelle génération. La relance d’aujourd’hui s’appuie sur une phase d’expérimentation de 18 mois menée dans 9 territoires pilotes durant laquelle près de 1,9 million de dossiers ont été ouverts (chiffre au 30 octobre).

Gratuit et facultatif, le DMP « new-look » peut-être ouvert à l’initiative du patient lui-même sur le site dmp.fr ou à l’accueil des CPAM ou auprès des 8 000 des 22 000 pharmacies qui se sont équipées pour l’ouverture des DMP et gèrent déjà le Dossier Pharmaceutique (DP). Nicolas Revel a indiqué que la dernière semaine d’octobre, le rythme d’ouverture hebdomadaire était de 80 000. « Ce chiffre va évidemment monter et doit monter si nous voulons atteindre l’objectif que nous nous fixons, c’est-à-dire de pouvoir, dans les 4 ans, avoir 40 millions de DMP ouverts », a-t-il précisé.

Une mobilisation des professionnels et des établissements

Le DMP est accessible en ligne grâce aux logiciels métier des professionnels de santé et des établissements, soit via une interface web ou une application sur smartphone et vise à regrouper un ensemble de données de santé en grandes rubriques. Immédiatement alimenté dès son ouverture par l’historique des 24 derniers mois de soins remboursés par l’Assurance-maladie, le DMP a vocation a intégrer les informations de base (groupe sanguin), les vaccinations, les allergies éventuelles, les antécédents médicaux, le volet de synthèse du dossier médical rédigé par le médecin traitant, les comptes rendus d’hospitalisation, les résultats d’examen (imagerie, biologie, etc.).

Bien entendu, l’intérêt du DMP étant d’être correctement alimenté par les différents acteurs, Nicolas Revel a souligné que cela nécessitait la mobilisation des professionnels et des établissements et la mise à disposition des outils logiciels adaptés, estimant qu’à ce jour 69 % de l’offre logicielle destinée aux médecins libéraux était compatible, mais ne disant rien des systèmes d’information hospitaliers.

Pour Agnès Buzyn, le DMP « n’est pas un gadget, mais un rouage indispensable de la coordination et de la continuité des soins » et « doit améliorer la prise en charge des pathologies chroniques, le suivi médical des patients fragiles, enfants comme personnes âgées ». Les médecins libéraux sont quant à eux prêts à se mobiliser, mais estiment cependant que toutes les conditions techniques ne sont pas réunies pour que le DMP fonctionne pleinement et efficacement (voir les réactions).




Un Conseil National de Certification et de Valorisation

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Microsoft, hébergeur certifié de données de santé

La société informatique a obtenu la certification d’Hébergeur de Données de Santé à caractère personnel (HDS) pour les quatre centres d’hébergement de Microsoft en France et pour l’ensemble de ses services Cloud disponibles sur Azure, Office 365 et Dynamics 365. Pour mémoire, c’est la loi de santé de 2016 qui a substitué à la procédure d’agrément des hébergeurs de données de santé une certification délivrée par un organisme certificateur accrédité par le COmité FRançais d’ACcréditation (COFRAC). La certification de ces centres garantit la confidentialité, l’intégrité, la disponibilité des clients de Microsoft dans le domaine de la santé, et sa capacité à réagir rapidement à toute atteinte à ces données.




Rapport Uzan – Patrick Gasser

Patrick Gasser est président des spécialistes de la CSMF (Les Spé-CSMF)

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Le DMP intéresse les Français !

Selon un sondage réalisé par Viavoice (*) pour France Assos Santé, collectif de patients et d’usagers du système de soins, 7 Français sur 10 estiment spontanément « utile la possibilité de disposer d’un outil de centralisation en ligne ». Sous condition de certains critères déterminants. En tête de ces critères, et à part égale (54 %), « les garanties en matière de sécurisation » et la gratuité. Viennent ensuite la possibilité pour chaque professionnel de santé intervenant dans la prise en charge de pouvoir accéder au dossier quel que soit son lieu d’exercice (49 %) puis le « renseignement automatique des données à l’issue de chaque consultation » ou acte médical (38 %) et la « possibilité de choisir les professionnels » qui auraient un accès effectif  au dossier (28 %). Arrivent loin derrière les critères d’exhaustivité des information regroupées (12 %), de statut de l’organisme hébergeur (12 %), sa notoriété (9 %) et d’ergonomie du service (9 %). 

Près de 85 % des Français interrogés jugent l’outil « intéressant », d’abord pour l’amélioration de la prise en charge par les professionnels de santé (36 %) et pour un « meilleur suivi personnel de santé grâce à la centralisation des informations médicales » (36 %), ensuite pour « un accès plus rapide à ses données médicales en tout temps et tout lieu » (20 %) et la simplicité d’accès par rapport au dossier papier (14 %). 

Ces résultats se situent dans un contexte où un tiers des Français déclarent « ne disposer d’aucun support ou relais regroupant leurs informations personnelles issues des consultations et actes médicaux réalisés », un tiers dit avoir « recours à un archivage manuel sous format papier ou dématérialisé », le dernier tiers évoquant des moyens partiels tels des espaces proposés par les mutuelles, l’Assurance-maladie ou les professionnels de santé.

(*) Sondage réalisé par entretiens téléphoniques du 15 au 18 octobre auprès d’un échantillon de 1 001 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.




Assouplir les cadres juridiques pour développer CPTS et MSP

« Ma santé 2022 » prévoit la création d’un millier de CPTS et le gouvernement a pour objectif la mise en place de 2 000 Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) sur l’ensemble du territoire d’ici 2022. Objectif louable, mais le cabinet d’avocats Houdart et associés estime que cet objectif est « illusoire » si la Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires (SISA) est « le seul véhicule juridique » des MSP et s’il « n’est pas modifié ». En effet, un statu quo est susceptible de « décourager les professionnels qui devront à défaut recourir à des montages complexes pour allier à la fois une SISA pour bénéficier des rémunérations et une autre structure pour mutualiser les moyens ». Le cabinet prône donc une réforme des SISA. Il souligne également que, pour remplir leurs missions,  les CPTS devront être dotés de la personnalité juridique qui n’est pas prévue par la loi actuellement. Il conseille la mise en place dans le cadre des CPTS des groupements de coopération de santé et non sanitaire ouverts à tous les acteurs du sanitaire, médico-social et social. Ce groupement pourrait « rémunérer ses membres » et « contracterait avec l’ARS sur la base du futur projet territorial de santé dont il serait l’un des outils de mise en œuvre ».




Le parcours de soins

Le concept de parcours de soins coordonné a été mis en œuvre par la convention 2005 et signait alors la fin de celui du médecin référent prôné par certaines organisations. Le dispositif associe un médecin traitant (habituellement un généraliste, mais ce peut être un spécialiste), et un médecin correspondant (le plus souvent un spécialiste). Il comprend deux volets, celui patient et celui médecin.

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Rapport Uzan – Jean-François Thébaut

Jean-François Thébaut est président du Haut Conseil du DPC et membre du COPIL

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Rapport Uzan – Olivier Goëau-Brissonnière

Olivier Goëau-Brissonnière est président de la Fédération des Spécialités Médicales (FSM) et membre du COPIL

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DMP : des syndicats favorables mais perplexes

S’ils ne remettent pas en question le bien-fondé du DMP, les syndicats médicaux se montrent cependant réservés quant à son utilisation courante.

Un triomphe prématuré

Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, juge le « triomphe » pour le moins « prématuré », rappelant que les problèmes soulevés dès la création du DMP en 2004 par la réforme Douste-Blazy n’ont pas tous été réglés. « Côté sécurité du patient, les logiciels utilisés par les médecins sont loin de pouvoir tous alimenter ergonomiquement le DMP. La mise à disposition du volet de synthèse sur le DMP (résumé du dossier du patient) est loin d’être facile », fait-il remarquer. 

En outre, il considère que « l’indexation des examens qui pourrait permettre d’éviter la redondance est loin d’être opérationnelle ». Pour lui, le DMP n’est actuellement « qu’un empilement de résultats », l’intégration du volet de synthèse ne sera pas automatique et prendra du temps aux médecins. Jean-Paul Hamon demande donc à la Caisse Nationale d’Assurance-maladie (CNAM), d’une part, de « mettre gratuitement à disposition des médecins les mises à jour logicielles permettant d’alimenter et de consulter facilement le DMP » et d’autre part, « de rémunérer la mise à disposition du volet de synthèse par le médecin ».

Le volet de synthèse est indispensable

La CSMF considère que le DMP est « un outil indispensable » en ce qu’il participe à une meilleure coordination des soins. « Mais le DMP n’apporte rien au patient si celui-ci ne contient pas un volet de synthèse médiale structuré. Si le DMP se résume à une boîte dans laquelle chaque Français aurait en vrac toutes les données concernant sa santé, il sera inexploitable, raison de ses échecs répétés », estime la confédération, qui souligne que ce volet de synthèse « nécessite des données structurées qui ne peuvent être élaborées que par le médecin traitant ». La CSMF estime que la réussite du DMP passe « par le financement de l’élaboration d’un volet de synthèse médicale pour le médecin traitant, pour les patients polypathologiques ou atteints d’un handicap, ainsi que pour les nouveaux patients » et par « l’évolution urgente de tous les logiciels professionnels utilisés par les médecins pour permettre l’élaboration de données structurées facilement utilisables ». 

L’utilisation du DMP doit être simple

Pour sa part, le SML estime que « le retour à un dossier médical numérique partagé est une décision raisonnable » et que, pour favoriser le déploiement du DMP, l’Assurance-maladie aurait pu « instaurer une rémunération incitative afin de rémunérer le temps passé par les médecins à ouvrir des DMP ». « La généralisation du DMP doit à présent être une priorité, et le SML souhaite que l’utilisation du DMP soit simple et n’entraîne pas de double saisie », conclut le syndicat.




Les leçons de l’étranger

Le COPIL a examiné les expériences internationales en matière de recertification ou ce qui s’en approche. A  travers ce qui se fait au Royaume-Uni, en Hollande, en Espagne, au Canada et aux Etats-Unis ou encore en Australie, il en a ressorti « quelques grands principes ».

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Six propositions pour répondre aux difficultés des établissements hospitaliers

Lamine Gharbi a dénoncé ce qu’il dénonce depuis un bon moment. « Depuis cinq ans, il y a eu 7 % de baisse des tarifs »,
a-t-il rappelé, en soulignant que, d’une part, cette baisse tarifaire n’était plus compensée par les volumes d’activité, et que d’autre part, elle se trouvait aggravée par une hausse de l’inflation de plus de 2 % en 2018. « Au regard de la baisse d’activité, il faut au minima une hausse de 1 % des tarifs pour assurer le maintien de nos budgets », estime-t-il. 

Et ce n’est pas les mesures inscrites dans le PLFSS 2019 qui sont de nature à rassurer les fédérations hospitalières, qui ont donc décidé de s’unir pour adresser au Président de la République et au Premier ministre six propositions pour répondre à leurs difficultés :

  • Le dégel complet de la réserve prudentielle de 415 millions d’euros.
  • La définition d’une régulation financière de la médecine de ville.
  • La création d’une mission sur l’ONDAM pour le rendre plus lisible, avec une régulation sur 3 ans.
  • Une augmentation des tarifs d’au moins 1 %.
  • Une révision de la réforme des transports sanitaires.
  • Une participation à la définition de la pertinence des soins et aux groupes de travail sur les tarifs. 



Télésurveillance : actualisation des cahiers des charges

Un arrêté paru le 27 octobre au JO actualise les cahiers des charges encadrant le financement des expérimentations de télésurveillance dans cinq pathologies chroniques (diabète, patients porteurs de prothèses cardiaques implantables à visée thérapeutique, insuffisants rénaux, cardiaques ou respiratoires chroniques). Cette actualisation permet notamment de « prendre en compte les retours des acteurs de terrain pour simplifier et adapter les éléments qui n’étaient pas considérés comme suffisamment lisibles, et pour harmoniser l’écriture des cahiers des charges ». Le nouveau cahier des charges relatif aux porteurs de prothèses cardiaques mentionne une rémunération du médecin effectuant la télésurveillance de 65 euros par semestre et par patient au lieu de 130 euros par an et par patient, ce qui signifie que la facturation de l’acte doit être réalisée deux fois par an par le praticien, même si la prescription de télésurveillance est valable un an. A la fin août, la DGOS dénombrait 3 500 patients inclus dans les expérimentations de télésurveillance sur les cinq pathologies concernées, dont 75 % télésuivis pour des pathologies cardiaques.




Complications cardiovasculaires du diabète de type 2

Complications cardiovasculaires du diabète de type 2 : de la physiopathologie aux traitements contemporains

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Antibiorésistance

La France au 6e rang de l’Europe…

Une étude de l’European Centre for Disease Prevention (ECDC) publiée dans The Lancet Infectious Diseases vise à estimer le poids des infections causées en 2015 par des bactéries antibiorésistantes et préoccupantes pour la santé publique au sein de  l’Union Européenne. Les résultats montrent que cette année-là, la France a comptabilisé une perte de 220 années de vie pour 100 000 habitants pour cause de maladie, de handicap ou de mort prématurée (DALYs, pour Disability-Adjusted Life years), et se situe ainsi au 6e rang des pays européens les plus touchés par l’antibiorésistance. Par ailleurs, les estimations de l’ECDC montrent que 40 % du poids de l’antibiorésistance (en termes de DALYs) était dû en 2015 à des bactéries résistantes aux antibiotiques de dernier recours. «  Cette valeur, en augmentation depuis 2007, est inquiétante dans la mesure où ces antibiotiques sont les dernières options thérapeutiques disponibles », soulignent les auteurs de l’étude.

… consacre 40 millions d’euros pour lutter contre l’antibiorésistance

La ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, et le secrétaire général pour l’investissement, Guillaume Boudy, ont annoncé le lancement d’un programme prioritaire de recherche de 40 millions d’euros consacré à la lutte contre l’antibiorésistance. Les ministères de la Recherche et de la Santé rappellent que le France s’est engagée dans cette lutte depuis plusieurs années, notamment avec des campagnes d’information grand public, mais soulignent que « pour anticiper les conséquences de la résistance aux antibiotiques, c’est la recherche qui doit être placée au cœur, car c’est elle qui pourra comprendre les mécanismes d’apparition et de diffusion des résistances et découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques ». Ce programme sera coordonné par l’INSERM qui doit présenter d’ici à la fin du premier trimestre 2019 une proposition de plan de mise en œuvre dans une approche dite « une seule santé » (One Health) combinant santé humaine, santé animale et compréhension des environnements. 




Refus de soins : l’Ordre présente un premier état des lieux

La Commission d’évaluation des pratiques de refus de soins auprès du Conseil National de l’Ordre des Médecins a rendu son premier bilan à la ministre de la Santé dans lequel il est surtout question du manque de moyens nécessaires à une véritable évaluation de ces pratiques discriminatoires.

La loi de santé de 2016 a confié aux Ordres professionnels la mission d’évaluer « le respect du principe de non-discrimination dans l’accès à la prévention ou aux soins » et de « mesurer l’importance et la nature des pratiques de refus de soins » par les moyens qu’ils jugent appropriés. Toutefois, le ministère de la Santé a fait le choix de créer pour ce faire une commission placée auprès des Ordres et non pas, comme le prévoyait la loi, de confier cette mission directement aux Ordres qu’ils auraient menée en concertation avec les associations de patients. Le Code de la santé publique stipule que pour accomplir cette mission, ces commissions « peuvent notamment recourir à des études, des tests de situation et des enquêtes auprès des patients ». Après analyse des données recueillies, « elles produisent des données statistiques » et « émettent des recommandations visant à mettre fin » à ces pratiques de refus de soins et « à améliorer l’information des patients ». Sur la base de leurs travaux, et après audition des organisations professionnelles représentatives, les commissions doivent remettre un rapport annuel au ministre de la Santé.

Après s’être réunie trois fois l’année dernière et trois fois cette année, la commission auprès du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a remis son premier rapport à Agnès Buzyn. Lors de ces réunions, elle a entendu une présentation des travaux du Dr Caroline Desprès, médecin de santé publique mais surtout ethno-sociologue auteur de travaux de recherche quant à l’accès aux soins, les refus de soins et renoncements aux soins. 

Le Fonds CMU-C lui a donné des données chiffrées concernant les bénéficiaires de la CMU-C et de l’ACS et leur état de santé, les services du défenseur des Droits ont présenté leurs travaux en cours concernant des outils de détections, d’information et de prévention des refus de soins et enfin, la CNAM lui a transmis son rapport d’activité 2017 relatif à la conciliation. 

Recueillir des données quantitatives et qualitatives
Sur la base de ces sources, qu’a constaté la Commission ? Qu’à côté des situations de refus de soins discriminatoires, « il existe des situations où le médecin indique ne pouvoir donner ses soins » (prise en charge sortant de sa compétence, indisponibilité matérielle, disponibilité topographique, incidents relationnels), et qui « ne constituent pas pour les médecins des refus de soins stricto sensu ». Mais là, les membres de la Commission constatent « qu’ils ne pouvaient aller plus loi dans la typologie des pratiques de refus de soins que de distinguer les difficultés d’accès aux soins des refus de soins discriminatoires donc illégaux ». 

Pour aller plus loin, elle juge « essentiel de recueillir des données quantitatives et qualitatives » mais « ne dispose pas de moyens pour mettre en œuvre par elle-même des études quantitatives », les demandes adressées quant à l’attribution de moyens étant restées sans réponse des deux ministres successives.

Ces réserves étant faites, la Commission auprès du CNOM relève trois principales causes générant des refus de soins discriminatoires : d’une part, la méconnaissance notamment des personnes concernées, de leurs situations et de leurs pathologies, d’autre part, les difficultés de prise en charge de nature financière et administrative, enfin, les difficultés de prise en charge de nature matérielle ou technique. Pour chacune de ces catégories, la Commission émet des propositions susceptibles de prévenir les pratiques de refus de soins. 

Pour lutter contre la méconnaissance, elle recommande notamment l’intégration de modules et de stages dans la formation initiale, d’actions de sensibilisation dans la FMC et le rappel aux médecins des critères d’éligibilité à l’ouverture de droits CMU-C, ACS et AME. 

Concernant les difficultés de nature financière et administrative, la Commission propose, entre autre, la facilitation de l’accès des médecins à l’information quant aux droits de prise en charge ouverts du patient, la création d’une carte AME numérique compatible avec les terminaux de l’Assurance-maladie pour faciliter le travail des professionnels de santé, la simplification et la dématérialisation des demandes d’accès d’ouverture de droits à la CMU-C et à l’ACS,  ou encore l’amélioration de la fiabilité et de la sécurité des paiements aux professionnels dans le cadre du tiers-payant.

En conclusion, « la Commission entend poursuivre ses travaux dans l’attente d’études quant aux pratiques discriminatoires de refus de soins lui permettant la compilation et l’analyse de données statistiques. Elle rapprochera les quelques études qui ont été réalisées par des associations pour structurer une proposition de méthodologie afin de tenter d’élaborer une demande précise de financement ».




Innovations organisationnelles : les projets abondent

Un rapport du Conseil stratégique de l’innovation en santé au Parlement livre un premier état de l’engagement des différents acteurs dans le dispositif d’expérimentations organisationnelles permises par l’article 51 de la LFSS 2018 pour une durée maximale de cinq ans. 

Ce rapport souligne « l’importante mobilisation des pouvoirs publics et des acteurs de santé » et indique que « moins d’un an après l’ouverture de ce droit à l’expérimentation », près de 450 porteurs de projets potentiels se sont déjà engagés. Ce qui représente 270 lettres d’intention sur des projets déposés « à l’initiative des acteurs de santé », dont 250 auprès de ARS et une vingtaine auprès de la rapporteure générale du Conseil stratégique de l’innovation en santé, Natacha Lemaire. Les ARS ont transmis à cette dernière sept cahiers des charges correspondant à des projets finalisés. Selon le rapport, « les thèmes les plus fréquemment proposés par les porteurs de projets portent sur la prise en charge de l’obésité, la prise en charge du cancer et la santé mentale ». A ces 270 lettres d’intention s’ajoutent 170 porteurs de projets potentiels qui ont répondu aux trois Appels à Manifestation d’Intérêt (AMI) lancés par les pouvoirs publics pour le financement de l’Episode De Soins en chirurgie (EDS), pour l’Incitation financière à la Prise En charge Partagée (IPEP) et pour le Paiement en Equipe de Professionnels de Santé en ville (PEPS).

Après l’ouverture, en juillet dernier, d’une plateforme pour le dépôt des projets, une plateforme informationnelle est en cours de développement par l’Assurance-maladie pour le versement des rémunérations des professionnels de santé et organisations de soins. Elle concerne les fonctionnalités de base, mais chaque expérimentation portant son propre modèle économique et ses règles de facturation, nécessitera un développement spécifique sur la base du cahier des charges précis de l’expérimentation. 

Concernant le financement, les projets d’expérimentations et leur évaluation seront financés par le Fonds d’Innovation du Système de Santé (FISS), qui a été doté de 20 millions d’euros pour cette année. Et quant aux projets régionaux, ils pourront être financés par le Fonds d’Intervention Régional (FIR), géré par les ARS, qui a reçu une première dotation de 5 millions d’euros en avril dernier.

Une trentaine d’expérimentations lancées début 2019
Le rapport du Conseil stratégique de l’innovation en santé précise l’objectif des projets. Pour ce qui est des 270 lettres d’intention, les projets portent sur la prévention, l’accès aux soins, la coordination des acteurs et des secteurs, l’appui au numérique, l’intégration du patient acteur de santé et des modalités de financement diversifiées. 

Les sept cahiers des charges transmis par deux ARS concernent l’obésité, la prise en charge de proximité des addictions, les parcours des personnes en situation de handicap, la prévention des plaies chroniques, la prise en charge des lymphoedèmes et la prévention des récidives et de complications des maladies cardio-neuro-vasculaires. Le projet de cahier des charges le plus avancé dans son instruction a trait à la prise en charge des patients ayant subi un AVC ou un infarctus du myocarde, et vise à mettre en place un suivi intensif par des professionnels ville-hôpital afin de prévenir et dépister les complications et récidives grâce à des infirmières cliniciennes, l’implication des pharmaciens au plus tôt dans le parcours post-épisode aigu et l’organisation de relais entre professionnels hospitaliers et professionnels de ville (infirmiers et pharmaciens).

Dans son rapport, Natacha Lemaire estime que « les expérimentations vont pouvoir rapidement être mises en œuvre » dans des conditions « garantissant leur pertinence, leur maturité, leur rigueur et leur transférabilité » et conciliant « la créativité des acteurs sur le terrain et les enjeux stratégiques nationaux ». Elle indique que l’ambition pour 2019 est de mettre en œuvre « dès le début de l’année, une trentaine d’expérimentations relatives aux trois modes de financement dérogatoires, objets des Appels à Manifestation d’Intérêt » et de démarrer « rapidement des expérimentations proposées par les acteurs de terrain qui couvrent tous les secteurs d’activité, toutes les régions, toutes les priorités de santé publique et un large éventail de nouvelles modalités de financement et d’organisation de prise en charge ». 

Un objectif ambitieux mais qui nécessite un certain nombre de conditions. Ainsi, il faudra adapter l’accompagnement des promoteurs dans la rédaction de leur cahier des charges et l’instruction des dossiers. Il faudra aussi construire des modèles médico-économiques permettant la généralisation des expérimentations dans un cadre financier maîtrisé, de disposer d’une offre d’évaluation capable de suivre un grand nombre de projets et de transformer effectivement les pratiques, les organisations et les cultures. A cet égard, il est prévu de co-construire le cahier des charges des trois nouveaux modes de financement (EDS, IPEP et PEPS).4




lkb Cardiologie vasculaire 8e édition 2018

Le succès, faut-il le rappeler, ne se dément pas pour cette conférence KB de Cardiologie-maladies vasculaires entièrement dédiée à la préparation de l’ECN, autrement dit de l’examen classant national. Voilà que la 8e édition, toujours très attendue, est désormais disponible.

Trois ans se sont écoulés depuis la mouture précédente (dont nous avions déjà rendu compte ici), 3 ans pendant lesquels sont survenus beaucoup de changements au sein de la spécialité qui ont motivé une mise à jour de près de 60 % du contenu de l’ouvrage. 

Depuis, ont été publiées en effet les dernières recommandations européennes et françaises sur des items majeurs tels que l’insuffisance cardiaque, l’HTA, la prévention cardiovasculaire, les valvulopathies, les SCA, l’arrêt cardiaque, les AOMI, la syncope, la FA, etc.

Cette édition, pilotée comme les précédentes par le Dr David Attias et le Pr Nicolas Lellouche, a été réalisée avec la collaboration scientifique du Collège National des Cardiologues Français (CNCF) ; elle a été rédigée par une équipe pédagogique composée de 19 médecins, dont 8 PU-PH qui se sont attachés à donner une vision claire, didactique et consensuelle, dans le but d’éviter les pièges de certains QCM qui ciblent parfois des points de détail.

Le grand atout de cette édition est un support online inédit et unique. Sur le site dédié au livre seront ainsi disponibles :

  • des vidéos pédagogiques « coup de pouce » portant sur des points précis bénéficiant d’une iconographie expliquée,
  • des mises à jour régulières en fonction de la parution de nouvelles recommandations ou de nouveaux traitements,
  • des QCM et des fiches de cours « pour en savoir plus »,
  • de la bibliographie pour ceux qui veulent approfondir les sujets traités au-delà de l’examen classant,
  • des échanges avec l’équipe rédactionnelle via un blog.

Comme le rappelle le Pr D. Messika-Zeitoun qui  en a assuré l’une des  préfaces, cet ouvrage est devenu au fil des années « la référence » dans le domaine de l’enseignement de la cardiologie et de la pathologie vasculaire ;  mais son intérêt déborde largement ce cadre et l’on ne saurait trop conseiller au cardiologue en activité désireux de parfaire sa pratique d’en faire l’un de ses livres de chevet.

Les spécifications du livre
Auteurs : Dr David Attias et le Pr Nicolas Lellouche avec la collaboration du CNCF
Editeur : Editions Vernazobres-Grego
Pagination : 732 pages
Prix public : Livre : 39,00 €




Domaine Hauvette Dolia 2011 – IGP Alpilles

Derrière le brillant écran du rosé provençal se cachent des vins blancs d’excellence, ne représentant malheureusement plus que 3,5 % de la production, qui, pour certains, méritent d’être comparés aux plus grands blancs de l’hexagone, tel ce Dolia incroyablement aromatique.

Dominique Hauvette d’origine lorraine a, au gré des vicissitudes, suivi ses parents à Val d’Isère, Paris avec déjà, toute jeune, deux passions, la terre et les chevaux. Elle en fera ses métiers : vigneronne et éleveuse de chevaux. En 1980, un peu par hasard, elle descend pour des vacances dans les Alpilles. Elle tombe amoureuse de cette magnifique région et n’en est jamais repartie. En 1987, son père l’aide à acheter un petit mas entouré de 2,5 ha de vignes. C’était sûr, elle voulait vivre de la vigne, sans, pour autant, négliger son élevage équestre. Il lui a donc fallu se former, entamer à mi-temps le diplôme national d’œnologie, suivre une formation pratique auprès des très réputés Laurent Vaillé du domaine de la Grange des Pères et d’Éloi
Durrbach de Trévallon. Mais comme elle l’avoue, « J’ai surtout appris sur le tas ». Sa haute exigence vigneronne se traduit par son choix immédiat de la culture biologique et biodynamique certifiée dès 2003.

Aujourd’hui, Dominique cultive 17 ha sur le piémont nord des Alpilles bénéficiant d’un magnifique terroir argilocalcaire riche en coquillages fossiles près de Saint-Rémy-de-Provence.

Point de clones, point de chimie dans les plantations protégées des trop fortes chaleurs et soumises au mistral grâce à leur exposition nord, où la vigneronne recherche prioritairement l’expression de cépages permettant d’allier finesse, élégance et complexité. Ainsi, guidée par son goût et son intuition, elle décide, il y a 25 ans, de complanter des cépages blancs rhodaniens qui, effectivement, trouveront les conditions idéales, pour se révéler superbement.

Madame Hauvette, à la vigne comme dans la cave, travaille, en empathie avec l’environnement, toujours avec une grande douceur. Les raisins, récoltés manuellement à petits rendements, sont pressés délicatement en grappes entières. Après études et réflexions, elle a choisi de vinifier, puis d’élever la totalité de sa cuvée Dolia dans des cuves en béton en forme d’œuf le plus naturellement possible, sans aucune intervention, l’homogénéisation parfaite grâce à ce contenant permet de ne pas filtrer le vin. L’élevage s’étend au minimum sur 1 an pour le Dolia qui assemble 40 % de vieille clairette, 30 % de roussanne comme de marsanne similaire aux grands blancs du Rhône type Hermitage ou Châteauneuf, loin des habituels rolle et ugni de Provence.

Un véritable nectar

Ce Dolia 2011, dont la robe or pale limpide brille dans le verre, est un nectar prodigieux alliant les qualités de ses cépages rhodaniens à celles de son terroir méditerranéen. Le nez est envahi d’arômes de fruits jaunes : orange miellée, physalis, melon, abricot, mais aussi de fenouil, chèvrefeuille, amande fraîche, avant que le terroir n’apporte des senteurs de truffe blanche, de roche concassée, de terre chaude. En bouche, ce vin, incroyablement racé, est un véritable élixir de générosité, de tension, de minéralité. La puissance est parfaitement maîtrisée, les tanins remarquablement intégrés. La très, très longue finale est portée par de beaux amers revigorants. A l’évidence, ce vin, promis à une très longue garde, reste encore dans le charme et la vigueur de son adolescence.

Ce Dolia, vin complexe et solaire, enrobe magnifiquement les riches plats marins : turbot aux champignons sauce hollandaise, dorade royale, lotte au safran, homard thermidor, langouste en aigre-doux d’Alain Passard. Ce vin a, de plus, le privilège d’accompagner, sans fausse note, la truffe et l’ail, et s’ouvrir ainsi à bien des recettes méridionales : brandade de morue, Saint-Jacques à la provençale. 

Un accord sur truffe blanche ou noire suivant son âge

Jeune, ce Dolia s’accorde avec les saveurs de la truffe blanche dans pâtes ou risottos, plus âgé, c’est la truffe noire qui le magnifie sur des chaussons ou ravioles. Son opulente rondeur accueillera avec plaisir des viandes blanches généreuses, telles ris de veau, asperge verte et morille, blanquette ou poularde truffée. Il remplace avec avantage bien des rouges sur certains fromages : Saint-Marcellin et Saint-Félicien crémeux.

Dominique Hauvette, qui, outre le Dolia, élabore d’autres merveilles, tant en blanc : Jaspe (moins onéreux) qu’en rouge : Améthyste et Cornaline, me souffle la conclusion : « Élever des chevaux, élever de la vigne, élever du vin, au fond c’est s’élever…».

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération

En savoir plus
Nombre de bouteilles par an : 40000
Surface plantée : 16,25 hectares (Rouge : 13,00, Blanc : 3,25)
Mode de vendange : Manuelle
Âge moyen des vignes : 30 ans
Cépages rouges : Cabernet-Sauvignon (5 %), Carignan (8 %), Cinsault (22 %), Grenache noir (50 %), Syrah (15 %)
Cépages blancs : Roussanne (51 %), Clairette (39 %), Marsanne (10 %)
Coordonnées : Dominique Hauvette – 2946, voie Aurélia, 13210 Saint-Rémy-de-Provence – Tél : 04 90 92 08 91
Contact email
Vente : A la propriété ou par correspondance




2 500 établissements en zone inondable

Dans un guide de sensibilisation, le Centre Européen de Prévention du Risque d’Inondation (CEPRI) rappelle qu’en France, 2 500 établissements de santé sont situés en zone inondable et sont donc susceptibles d’être touchés lors de violentes intempéries comme celles qui se sont abattues récemment dans l’Aude où le CH de Carcassonne a dû déprogrammer des interventions pour cause d’infiltrations d’eaux boueuses dans les parties logistiques et techniques. Le document du CEPRI s’adresse aux dirigeants d’établissements ou d’ARS « pour leur permettre de mettre en place des mesures réduisant la vulnérabilité de leurs établissements ».




L’Ecole de Crozant et les Eaux Semblantes [2]

Une pléiade d’artistes paysagistes ont cherché entre 1850-1950 l’inspiration le long de la vallée de la Creuse et de ses affluents. Ils confrontèrent leur talent à un paysage complexe, dans un laps de temps assez court sur une aire géographique très restreinte, avant que la mise en eau (1926) du barrage hydro-électrique d’Eguzon ne vienne submerger, en partie, les gorges pittoresques.

Fernand Maillaud (1862-1948)

Fernand Maillaud, originaire de l’Indre, est « plus paysan que peintre ». Après des années de galère à Paris, il fait partie des peintres impressionnistes et symbolistes avec Maurice Denis (1870-1943) Paul Sérusier (1864-1927) et Gauguin avec lequel il ne sympathise pas ; son goût de l’indépendance l’incite à poursuivre une carrière en solitaire et il finit par accéder à la notoriété. 

De 1894 à 1902, il passe plusieurs étés à Fresselines où il voit souvent Maurice Rollinat. Son adage favori était « je peins comme je prie, avec ferveur » et il est celui pour qui « la poésie des chemins creux serait incomplète sans la notion utilitaire » ; c’est ainsi qu’il peint les jours de marchés et les foires à bestiaux, les laboureurs, le cornemuseux et les maîtres sonneurs. 

En 1897, il installe son atelier à Paris, au n°3 de la rue de l’Estrapade, la maison où vécut Diderot. Il y finira sa vie après des séjours en Provence et en Afrique du Nord, et après une carrière « jalonnée d’honneurs et de charrettes à bœufs » en recevant la Légion d’honneur « comme on reçoit un bouquet de fleurs ».

Autres peintres

La place manque pour être exhaustif ; citons Léon Detroy (1857-1955) qui découvre la vallée de la Creuse vers 1885, bien avant Guillaumin ; à peine arrivé, il rencontre Maurice Rollinat qui lui dédicacera son livre Paysages et Paysans en 1899 ; en retour le peintre ajoutera parfois la silhouette du poète dans ses vues de Fresselines. 

C’est en solitaire et peu soucieux d’être reconnu que « l’ermite de Gargilesse » y restera soixante ans, fréquentant en alternance Gargilesse, Crozant et Fresselines en « ayant eu toutes les chances, la longévité, la peinture et la Creuse ». Il fera connaître Crozant à Henri Charrier (1859-1950) qui, peintre académique ignorant le monde paysan, peuplera la Creuse de personnages allégoriques et d’apparitions symboliques. 

Paul Madeline (1863-1920) découvre la Creuse en 1894 avec Maurice Rollinat et Léon Detroy. Il est « le dandy de l’arrière-saison » qui se consacre entièrement à la peinture dont il peut vivre à partir de 1902 et vient plusieurs mois par an dans la Creuse, habituellement à l’automne. 

Il s’inspire de la palette et de la technique de Guillaumin qui initie aussi Eugène Alluaud (1866-1947) issu d’une famille de porcelainier de la Haute Vienne et qui est céramiste mais aussi peintre de telle sorte que sa vie se partage « entre l’huile et le kaolin » alternant des séjours à Limoges et à Crozant qu’il découvre en 1887. II y fera construire une maison où il s’installe chaque été à partir de 1905. 

Il se lie d’amitié avec Maurice Rollinat dont il va « peindre la poésie avec la technique de Guillaumin ». Clémentine Ballot (1879-1964) est « la version féminine du paysagisme creusois d’Armand Guillaumin » dont elle fait la connaissance en 1906. A la Piscine de Roubaix (Musée d’Art et d’Industrie de Roubaix), est visible une « Vue des ruines de Crozant » par Henri Pailler (1876-1954) qui fut l’élève de Léon Bonnat (1833-1922). 

On y verra aussi Emile-Othon Friesz (1879-1949) qui viendra voir de près Guillaumin en 1901 et qui « joue les fauves dans les bruyères » préludant au Fauvisme qui « brise le joug de l’impressionnisme » et Francis
Picabia (1879-1953) dont « la fougue indomptable l’amène aux frontières d’un royaume vertigineux : l’abstraction ». 

C’est après la guerre, alors que la Creuse avait retrouvé toute sa solitude, qu’il reviendra à Gaston Thiery (1922-2013) de reprendre le flambeau de la grande tradition du pleinairisme en ayant été convaincu dès 1940 par Léon Detroy de s’installer définitivement à Fresselines en 1948 où il pourra « peindre au village et vendre à Paris »

Le terme « impressionnisme » nait sous la plume du critique Louis Leroy commentant avec dérision, dans la revue satirique « Le Charivari » du 25 avril 1874, le tableau de Claude Monet montrant une vue du Havre noyée dans un brouillard bleuté au dessus duquel se lève un soleil orange se reflétant dans la mer et qui fut dénommé « Impression, soleil levant » (1872). 

Les peintres impressionnistes choisissent souvent leurs sujets dans les paysages et c’est dans ce contexte que se situe, entre 1883 et 1903, autour du poète Maurice Rollinat, héritier littéraire de George Sand, la période la plus créative de l’histoire des peintres de la Vallée de la Creuse. L’Ecole de Crozant regroupe alors des peintres paysagistes qui travaillent sur les rives des deux Creuse et de ses affluents. Claude Monet y effectua un court séjour au printemps 1889 mais c’est à un autre impressionniste, Armand Guillaumin, que fut dévolu le rôle de faire le lien entre la vallée de la Creuse et les aspirations nouvelles de nombreux artistes qui suivront pendant environ un siècle (1850-1950). 

Les peintres postimpressionistes profiteront de ce paysage d’exception qui finira en partie submergé par la mise en eau, en 1926, du barrage d’Eguzon qui changea radicalement les proportions de la rivière. L’athmosphère poétique n’a cependant pas totalement disparu et il suffit d’y aller pour s’en convaincre.

Detroy

Boucles de la Creuse – Léon Detroy

Madeline

Moulin de la Folie – Paul Madeline

Le Bloc – Claude Monet

Alluaud

Le pont au-dessus de la Creuse – Eugène Alluaud

Monety

Soleil levant sur la Petite Creuse – Claude Monet

Références bibliographique
  • Atkins, Robert. Petit Lexique de l’Art Moderne 1848-1945 Abbeville. 1997
  • Brion, Marcel. Les peintres en leur temps. Ed. Philippe Lebaud. 1994
  • Brodskaïa, Nathalia.. Impressionnisme et post-impressionnisme. GEOART 2015
  • Clark, Kenneth. L’Art du paysage. Arléa. 2010
  • Ferrer, Jean-Marc. La photographie dans la Vallée de la Creuse au temps de l’impressionnisme (1875-1920) Les Ardents Editeurs. 2013
  • Laneyrie-Dagen, Nadeije. Le métier d’artiste ; dans l’intimité des ateliers. Larousse 2012
  • Les peintres du Bas-Berry 1800-1950 Exposition Châteauroux – Les Cordeliers 1982
  • Rameix, Christophe. Impressionnisme et postimpressionnisme dans la Vallée de la Creuse. The Crozant School. Ed. Christian Pirot. 2012
  • Rameix, Christophe. L’Ecole de Crozant. Les peintres de la Creuse et de Gargilesse 1850-1950 Ed. Lucien Souny 1991
  • Sand, George. Promenades autour d’un village. Ed. Christian Pirot 1992



IA-VR-RA : les mots du FUTUR

Intelligence artificielle, réalité augmentée, réalité virtuelle… des mots qui paraissaient il y a encore peu de temps dans le domaine de la fiction, sont devenus des  mots communs. Chacun dans leur espace, ils sont les précurseurs du devenir de la science et, pour ce qui nous concerne, de la médecine.

Les trois entités que sont l’intelligence artificielle (IA), la réalité virtuelle (VR) et augmentée (RA), ont chacune leurs référents et leurs spécialités.

La start-up marseillaise Volta Medical a conçu un logiciel d’intelligence artificielle pour guider les cardiologues durant leurs interventions chirurgicales. 

La FDA (Food and Drug Administration) a approuvé pour la première fois en septembre dernier l’usage d’un dispositif de visualisation médicale basé sur HoloLens au bloc opératoire.

Osso VR, autre start-up, mais cette fois-ci américaine, développe une solution d’apprentissage en réalité virtuelle, avec à son actif huit partenariats avec des écoles de médecine.

AIFib, l’IA et la FA

Nos commençons ce tour d’horizon des technologies avec une medtech française, Volta Medical, tout juste créée en 2016, qui a mis au point un algorithme qui s’appuie sur une collection de 800 000 signaux électriques de l’activité cardiaque. Le but du logiciel d’intelligence artificielle AIFib qui gère cette base de données est de guider les chirurgiens cardiaques dans la complexité de la procédure médicale du traitement de la FA en modélisant et en automatisant cette technique afin de la rendre accessible au plus grand nombre d’opérateurs.

Ces données permettent au chirurgien cardiaque de comparer en temps réel les zones malades et détecter ainsi efficacement et simplement les foyers électriques difficile à détecter par l’œil humain.

Pour rappel, la fibrillation atriale touche environ 11 millions de personnes en Europe avec une estimation de 14 à 17 millions d’ici 2030. (1)(2)

Cette solution tire surtout un profit de dix ans de recherche et d’expériences auprès des cofondateurs (trois médecins et un ingénieur) dans les signaux intracardiaques.

En automatisant le process de repérage des signaux électriques, Volta Medical compte améliorer la qualité des traitements de 50 à 85 %. (3)

Une première levée de fonds avait été faite en 2017 (400 000 euros), mais c’est surtout la somme de 2,3 millions d’euros annoncée fin octobre 2018, en grande partie apportée par Pasteur Mutualité, qui contribuera à financer une étude européenne multicentrique afin de démontrer les performances au bloc opératoire.

De simples données à l’autoapprentissage

L’atout d’AIFib est de s’enrichir par autoapprentissage, les algorithmes étant en mesure d’optimiser leurs calculs au fur et à mesure qu’ils effectuent des traitements.

Son expertise a été présentée lors de la dernière Heart Rhythm Society à Boston. Sur un test réalisé auprès de 28 cardiologues, les créateurs ont permis de démontrer les performances spectaculaires du logiciel qui ont surpassé la supériorité de l’intelligence artificielle sur l’œil humain, y compris celle de… leurs auteurs ! 

Des études sont en cours pour confirmer ces données préliminaires spectaculaires telle celle menée depuis juillet dernier à l’hôpital Saint-Joseph à Marseille et qui devrait être publiée dans les premiers mois de 2019.

Une étude clinique multicentrique doit maintenant permettre d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché, visée en 2020.

Pascal Wolff

(1)  2017 ESC Guidelines for the management of atrial fibrillation developed in collaboration with EACTS. European Heart Journal. 2016;37:2893–2962.doi:10.1093/eurheartj/ehw210

(2) Calkins, Hugh, et al. “HRS/EHRA/ECAS expert consensus statement on catheter and surgical ablation of atrial fibrillation: recommendations for personnel, policy, procedures and follow-up: a report of the Heart Rhythm Society (HRS) task force on catheter and surgical ablation of atrial fibrillation. Developed in partnership with the European Heart Rhythm Association (EHRA) and the European Cardiac Arrhythmia Society (ECAS); in collaboration with the American College of Cardiology (ACC), American Heart Association (AHA), and the ….” Heart rhythm 4.6 (2007): 816-861

(3) JACC




Les 4 fédérations hospitalières sonnent l’alerte

Une fois n’est pas coutume, les quatre fédérations hospitalières se mettent à l’unisson pour alerter les pouvoirs publics sur la situation extrêmement difficile dans laquelle se trouvent leurs établissements et pour formuler six propositions pour y remédier. 

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Réalité virtuelle : attention danger !

Si les dangers de la réalité virtuelle sont plutôt faibles dans les secteurs professionnels, ils peuvent impacter fortement les utilisateurs grand public avec de réels effets secondaires.

Nausée (motion sickness ou mal des transports), vertige, crise d’épilepsie, perte de l’orientation dans l’espace, sécheresse oculaire et troubles de la vision. Les effets secondaires recensés sont nombreux. La réalité virtuelle peut enfermer un utilisateur dans une situation d’extrême malaise.

L’impact social trouve également ses limites avec une utilisation massive et prolongée de la VR : tous connectés à un monde irréel sans volonté d’en sortir.

A long terme, les effets sont encore inconnus par manque de recul.

Il ne faut pas considérer la réalité virtuelle comme une télévision améliorée

L’interdire aux enfants de moins de 12 ans.

Pascal Wolff




IA-VR-RA, de quoi parlons-nous exactement ?

Intelligence artificielle

Expertise humaine versus intelligence artificielle, la difficile équation de l’équilibre.

Pour faire simple, l’intelligence artificielle (IA) est un ensemble de théories et  de techniques (algorithmes) pour simuler l’intelligence humaine. Pensée en 1950, la technique n’a cessé d’évoluer pour arriver aujourd’hui aux capacités d’apprentissage des logiciels : les algorithmes apprennent maintenant tout seuls à partir de zéro.

On ne compte plus les domaines ou l’intelligence artificielle est présente ou est en passe de le devenir. S’il est une technique qui est en passe de devenir une pièce maîtresse de notre avenir, c’est bien celle-ci. Toutes les applications que nous connaissons aujourd’hui vont être modifiées par l’intelligence artificielle : transport, communication, commerce, industrie, santé…

Dans le domaine de la santé, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) (1) s’est récemment penché sur l’IA et reconnaît que « le recours à l’intelligence artificielle peut être bénéfique au niveau du diagnostic » et observe que « la machine est capable d’opérations de calcul extrêmement plus complexes que l’être humain et sa mémoire est quasiment infinie ». Elle peut travailler sans relâche et produire un diagnostic « plus rapide, plus précis » dans une variété très large de champs d’application.

L’intelligence artificielle, qui peut « accumuler un nombre de schémas d’interprétation médicale sans commune mesure avec les capacités d’un médecin », soulève des questions autour de la responsabilité : « Faut-il et, si oui, comment, rendre indispensable et responsable l’expertise humaine ? », et cela même si l’IA prend une place de plus en plus importante dans la décision finale ? En d’autres termes, où trouver l’équilibre machine/homme ?

Dans un domaine plus prosaïque, le gouvernement chinois a mis en scène un présentateur de télévision sorti tout droit d’un ordinateur. Si la silhouette souffre encore de quelques rigidités, le résultat est (presque) convaincant, d’autant que l’IA travaille 24 h/24 h, ne touche pas de salaire et ne part pas en congé…

L’impact pour notre société ne va faire que croître dans l’avenir avec un marché estimé à 90 milliards de dollars en 2025 (200 millions en 2015).

La réalité augmentée

L’ajout des éléments virtuels dans un environnement réel.

La réalité augmentée (RA) est la superposition de la réalité et d’éléments (sons, images 2D, 3D, vidéos, etc.) calculés par un système informatique en temps réel. Elle associe le monde réel et les données numériques en temps réel, est interactive en temps réel entre l’utilisateur et le monde réel et utilise un environnement en 3D. Cette technologie utilise le mot « réalité », ce qui n’est pas réellement justifié puisque c’est notre propre perception de la matière et de l’environnement proposé qui fait le jeu de la réalité augmentée.

La méthode consiste à incruster de façon réaliste des objets virtuels dans une séquence d’images. Elle s’applique aussi bien aux perceptions visuelles (superposition d’images virtuelles et réelles) que tactiles ou auditives. Les applications de RA touchent quasiment tous les domaines, et particulièrement les jeux vidéo, les industries, le champ médical. La RA est également un atout pour les sites patrimoniaux qui les fait en quelque sorte ressusciter virtuellement et la santé où elle est un outil d’apprentissage particulièrement performant.

La réalité virtuelle

La création virtuelle d’un environnement réel ou imaginaire.

La réalité virtuelle (ou VR pour Virtual Reality) est un univers parallèle où la technologie informatique simule la présence physique d’un utilisateur qui évolue et interagit avec les éléments dans un univers virtuel généré par une machine (ordinateur, jeu, smartphone). L’utilisateur peut interagir dans l’environnement de la VR avec une impression sensorielle qui peut inclure jusqu’à quatre de nos sens : la vue, le toucher, l’ouïe et l’odorat (visuelle, sonore ou haptique).

Le premier casque de réalité virtuelle a été créé à l’Université de l’Utah dans les années 1970 et s’est popularisé dans les années 1990 avec les jeux vidéos. 

Dans le domaine professionnel, la réalité virtuelle offre la possibilité de tester des savoirs et des compétences. C’est un outil de formation incontournable – ou qui va le devenir – dans des secteurs comme l’avionique par exemple, ou celui de la santé. Les formations médicales vont permettre d’exposer les élèves à une plus grande variété de pathologies et d’améliorer leur vitesse de travail à compétence égale.

La médecine utilise la VR pour la rééducation de la maladie de Parkinson ou le traitement de la douleur. 

La VR permet également d’agir en téléopération grâce à un robot virtuel. Les actions sont effectuées en environnement virtuel avant d’être envoyées à l’exécutant de l’opération, permettant ainsi de tester la manœuvre avant qu’elle ne soit exécutée. Les élèves peuvent également assister à des opérations chirurgicales en direct.

Enfin, la thérapie par réalité virtuelle pour le traitement des phobies est une méthode utilisée dans nombre d’hôpitaux à travers le monde. En partant de données simples (comme un cube), le jeu se complexifie au fur et à mesure (les cubes deviennent de plus en plus nombreux) pour arriver à la phobie elle-même (les cubes se matérialisent et deviennent, par exemple, une araignée). On retrouve la VR dans la phobie des avions, des autoroutes…

Pascal Wolff

(1) Numerama