Le Sanjusangen-do à Kyoto de l’époque Heian (Partie 1)

Considéré comme la plus grande construction en bois du monde, le Rengo-in, appelé familièrement le Sanjusangen-do, fut fondé en 1164 à la demande de Go-Shirakawa (1127-1192). Sanjusangen-do signifie « temple aux trente trois travées », le nombre d’intervalles entre les piliers soutenant son architecture de bois. Le chiffre 33 renvoie au nombre de formes possibles de la déesse Kannon.

Le Rengo-in, temple Shingon

Initialement, 1001 statues de la déesse Kannon du sculpteur Kojyo (un disciple de la quatrième génération de Jocho) occupaient toute la surface du bâtiment. Il fut détruit par un incendie qui ravagea Kyotoen en 1249, l’empereur Gosaga le fit reconstruire à l’identique, dés 1251. Il compléta, en 1266, les 1001 statues de la déesse Kannon de trente sculptures supplémentaires. La grande porte d’accès date de 1590. Le temple hall, très long et très étroit, de 118,2 m. de long, possède trente cinq travées sur le côté est et cinq sur la face nord. Le toit de tuiles progressivement incurvé est propre aux temples japonais. Poutres, chevrons, constituent la charpente élaborée selon la construction traditionnelle Keshou-Yaneura, usitée depuis la période de Nara (710-714), nulle part plus exquisément représentée qu’au Sanjusangen-do.

1. Le Sanjusangen-do.

Les divinités

Au centre, trône l’image principale de la déesse Kannon aux onze petits visages (sur sa tête couronnée) et mille bras symbolisés ici par vingt paires de bras qui représentent 50 vies à sauver dans l’univers bouddhiste. Assise sur une feuille de lotus, aux yeux de cristal, elle fut élaborée par Tankei (1173-1256), originaire de Nara, le fils et l’élève du maître sculpteur Unkei (4).

2. Kannon aux onze petits visages et mille bras. Bois laqué, doré, H. 3,33 m, vers 1256.

La formation de cette sculpture répond à la technique appelée Yosegi-zukuri. Plusieurs planches de bois assemblées composent le corps qui est ensuite sculpté.

Enfin la statue est peinte, laquée et recouverte d’une couche d’or. De chaque côté de la déesse, debout en position frontale sur une fleur de lotus, les 1 000 statues de Bodhisattva Kannon (cent vingt à cent cinquante d’entre elles furent sauvées de l’incendie) sont installées sur 10 rangées d’estrade, selon un ordre parfait.

3. Tankei, Bodhisattva Kannon aux mille bras. Bois laqué doré, entre 1251 et 1256.

Possédant 21 paires de bras, au premier regard, elles semblent identiques, en fait, elles sont toutes différentes les unes des autres. Ces effigies en bois de grandeur nature, en apparence plus simple que l’effigie centrale, sont conçues par les plus grands sculpteurs de l’époque sous la direction de Tankei, selon la même technique que la déesse Kannon.

La réalisation de cet ensemble prit une quinzaine d’années. Toutes portent les mêmes attributs que l’image principale et notamment un œil (5) dans la paume de la main d’un de leur bras. Certaines gardent la signature de leur concepteur.

Devant cet ensemble trente autres sculptures en bois impressionnent les visiteurs. Elles représentent Raijin, Fujin et les vingt huit déités, serviteurs (Nijūhachi Bushū) de Kannon. Ces dernières évoquent les vingt huit constellations du bouddhisme ésotérique (le Shingon), dont les deux gardiens traditionnels des temples repoussant les forces du mal : Missha-Kongo (Vajra-Pani) et Naraen-Kengo (Narayanja).

Ces derniers se trouvent normalement à la porte d’entrée des sanctuaires nommée Niomon (porte des Ni-oh). Missha Kongo, la bouche ouverte, symbolise la première syllabe du sanskrit qui se prononce « a ». Naraen Kongo, la bouche fermée, symbolise la syllabe « hum » (toutes deux se référant à la naissance et la mort de toutes choses ; la contraction des deux sons [Aum] évoque « l’absolu » en sanskrit). Ils représentent « toute la création ». Misshaku Kongo, également appelé Agyo (en référence à la syllabe « a »), est un symbole de la violence manifeste : arborant un air menaçant, il brandit un vajra (arme rituelle, symbolisant la foudre ou le soleil). Naraen Kongo, également appelé Ungyo (en référence à la syllabe « hum »), est représenté mains nues (ou parfois armé d’une épée), symbolisant la force latente, gardant la bouche fermée. Les autres représentations sont des dieux ou des esprits de beauté, de bienséance, de sagesse, de charité, de solidarité… Ils servent Kannon et protègent les croyants de tous les dangers.

4. Tankei (1173-1256), Bodhisattva Kannon aux mille bras. Bois laqué, doré, entre 1251 et 1256, n° 40.

Nous découvrons curieusement une image de Garuda, le gigantesque oiseau véhicule du dieu indou Vishnu, une illustration caractéristique du syncrétisme de la civilisation japonaise. Ailleurs, le dieu du vent, Fujin tenant sur ses épaules un sac rempli de vent et le dieu du tonnerre, Raijin sont debout sur un piédestal en forme de nuage. Toutes ces statues de bois coloré, marquées par l’héroïsme, aux muscles saillants, au drapé fluide et au visage farouche, d’un naturel exacerbé, expriment la puissance, le dynamisme.

Dans l’année 32 de l’ère Showa (1957) l’ensemble fut restauré et les attributions optimisées. Ainsi seules neuf statues de Bodhisattva Kannon reviennent à Tankei, les autres appartiennent à son école, comme celles dues à Koen (6) et les autres par des artistes des écoles In (Inkei mort en 1179, Insho, Inga) et En (Ryuen, Seien) de Kyoto.

Go-Shirakawa. Le prince Masahito, le quatrième fils de l’empereur Toba, devint le soixante-dix-septième empereur du Japon, sous le nom de Go-Shirakawa en 1155. Il abdiqua en 1158 à la faveur de son fils, l’empereur Nijo, tout en continuant à gouverner par l’intermédiaire de l’insei (gouvernement des empereurs retirés) jusqu’à sa mort. Son nom posthume lui fut donné en mémoire de l’empereur Shirakawa (le préfixe Go signifiant « postérieur », soit « Shirakawa II ».) Adepte du Bodhisattva Kannon, il diffusa la religion bouddhiste à travers tout le pays. Lors de la rébellion de Hogen (2) les guerriers samouraï installés dans les domaines provinciaux s’emparèrent du pouvoir impérial. Sa tombe se trouve à proximité du temple Rengo-in.

La déesse Kannon. Dans le bouddhisme du Mahayana, du Grand Véhicule, le Bodhisattva Kannon est surnommé la déesse de la compassion. Kan signifie : observer, on signifie le son, « celle qui entend les cris du monde. Elle possède tous les mérites et vertus, et regarde tous les êtres sensibles avec un regard compatissant ». Si au Japon elle se nommait Kannon, elle changeait de nom selon les pays où elle était vénérée. En Inde elle s’appelait Avalokitesvara (3), au Tibet, Chenrézi (dont le Dalaï Lama est une émanation), sans doute le bodhisattva le plus vénéré et le plus populaire par les bouddhistes du Grand Véhicule.

(1) L’ère Heian (794-1185) succède à l’époque de Nara (710-794) et d’Asuka (IVe siècle-710) et est suivie par l’époque de Kamakura (1185-1333) puis de Muromachi (1336-1573).
(2) La rébellion de Hōgen, est une courte guerre civile survenue en l’an 1156 qui impliqua les trois plus puissants clans de l’époque, les Minamoto, les Taira et les Fujiwara, dans une lutte pour la domination de la cour impériale de Kyōto.
(3) Avalokitesvara, habituellement de sexe masculin, est en Chine et au Japon considéré comme de sexe féminin, bien qu’aucun texte canonique ne puisse venir à l’appui d’une telle détermination.
(4) Unkei, né aux alentours de 1151 et mort en 1223, était un sculpteur d’images bouddhiques originaire de Nara à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle, appartenant à l’école Kei de l’époque de Kamakura. Il fut honoré du plus haut titre ecclésiastique pour les sculpteurs bouddhiques, obtenant le titre suprême de Hoin, en 1203.
(5) Idée peut-être d’origine tibétaine et symbolisant la vision omniscience d’Avalokitesvara.
(6) Koen : fils de Koun, deuxième fils d’Unkei, travaille avec Tankei et prend la direction de l’atelier à sa mort.




Les drones en bonne santé…

Au Ghana, sang et médicaments tombent du ciel…

Malgré les critiques de l’Association médicale du pays, le Ghana a récemment lancé une flotte de drones transportant des fournitures médicales dans des zones isolées pour 12 millions de dollars. La présidente, Nana Akufo-Addo, a déclaré qu’elle deviendrait le « plus grand service de livraison de drones au monde ».

Chaque jour, ce sont près de 600 vols de drones qui devraient être effectués, apportant vaccins, fournitures de sang et autres médicaments pour douze millions de ghanéens.

Le service fonctionnera à partir de quatre hubs, chacun hébergeant 30 drones. 

Conçus par une entreprise américaine, Zipline, les drones, qui peuvent transporter une charge de 1,8 kilo, ont déjà été utilisés au Rwanda avec 13 000 livraisons dont un tiers était des fournitures d’extrême urgence.

… alors qu’un rein atterri au Maryland

Un drone spécifique pour pouvoir transporter et surveiller un organe humain a livré son premier rein au centre médical de l’Université du Maryland. Techniquement, il a volé grâce à huit rotors et plusieurs groupes motopropulseurs en respectant la réglementation de la FAA (Federal Aviation Administration), et capable de supporter le poids de l’organe, des caméras, des systèmes de suivi, de communication et de sécurité, au dessus d’une zone urbaine densément peuplée.

Ce premier vol réussi devrait inaugurer cette méthode de transport considéré comme plus rapide, plus sûr et plus largement disponible que les méthodes dites traditionnelles.

Selon le United Network for Organ Sharing, qui gère le système de transplantation d’organes aux États-Unis, en 2018, environ 1,5 % des envois d’organes de donneurs décédés n’arrivent pas à la destination prévue et près de 4 % des envois d’organes ont un retard imprévu de deux heures ou plus.




Le Health Data Hub – la plate-forme des données de santé en France

Le lancement de cette nouvelle plate-forme de données, avec un budget de 80 millions d’euros sur quatre ans, verra le jour dans quelques semaines.

Voulu par Emmanuel Macron, le Health Data Hub rassemblera l’ensemble des données de santé (NDR : Assurance-maladie pour la partie facturation, données clinique, scientifique et médicale pour la partie santé), qui sont pour le moins actuellement éparpillées, le but étant de les croiser afin de trouver des corrélations et contribuer à favoriser l’innovation médicale par le traitement de volumes massifs de données de santé.

Le premier appel à projets a retenu dix lauréats (1) qui a déjà donné quelques chiffres : environ 53 000 dossiers sur le sarcome (type de tumeurs) de NetSarc (réseau français de référence clinique pour les sarcomes des tissus mous et viscéraux), 250 000 images issues de l’e-SIS Gard/Lozère ou encore près de 20 000 dossiers de patients atteints de la maladie de Parkinson. Ce système permettra, selon la ministre de la Santé, de mettre au service du plus grand nombre « un patrimoine de données de santé dans le respect de l’éthique et des droits fondamentaux des citoyens. »

Le point de vue de Sanofi

Sanofi collabore avec l’équipe du Health Data Hub afin d’étudier les partenariats et de réfléchir à tous les usages possibles des données hébergées. Mais tout en saluant la démarche des pouvoirs publics pour la création de cette plateforme, Bernard Hamelin (Sanofi) [2] considère que la France (ainsi que l’Europe) souffre d’un déficit réel de plateformes d’intégration de données. Selon lui, la formidable richesse des données et de sa mise à disposition doit répondre aux problèmatiques de l’industrie dans un pays les plus avancés dans le domaine des applications.

Les principales missions du Health Data Hub

1. Mise à disposition d’une plateforme de partage des données.
2. Transparence et sécurité des données partagées.
3. Qualité des données.
4. Guichet unique avec un point d’entrée clairement identifié.
5. Mutualisation des technologies et expertises.
6. Promotion de l’innovation.

(1) Deepsarc (NetSarc), Parcours IDM (ARS Ile-de-France), Pimpon (Vidal), Hydro (Implicity), NS Park (ICM, l’Inserm et F-CRIN), ARAC (Malakoff Médéric Humanis), ORDEI (ANSM), OSCOUR (Appui), Deep Piste (Epiconcept), Retrexis (CHU de Limoges).

(2) directeur monde de Sanofi en charge de la production de preuves médicales.

Sources : Les Echos – ticpharma 




Réforme du TCEM : nouvelle répartition des internes entre CHU et CH

La Réforme du Troisième Cycle des Etudes Médicales (TCEM), qui a notamment modifié les maquettes de formation de ce cycle, a pris effet durant l’année universitaire 2017-2018. Depuis, son entrée en vigueur a entraîné des changements dans la répartition des internes entre CHU et CH.

C’est ce que révèle une étude présentée par Armelle Drexler, responsable des affaires médicales aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) à l’occasion de la Paris Healthcare Week qui s’est tenue il y a quelques semaines.
On observe « un mouvement très net » de « recentrage » vers les CHU parmi les internes de première année, qui sont donc en phase socle du TCEM (phase 1). Ainsi, 35 % d’entre eux effectuaient leur stage en CHU en novembre 2016, alors qu’ils étaient 40 % un an plus tard et 41 % en mai dernier. A l’inverse, une « forte baisse » de la proportion des internes de première année a été observée dans les CH : ils étaient 56 % a y effectuer leur stage en mai 2017, ils sont 45 % en novembre 2017 et ils ne sont plus que 40 % en mai de cette année.
Pour les internes de deuxième année qui ont commencé leur phase d’approfondissement (phase 2) en novembre dernier, le manque de recul ne permet pas de juger des conséquences de la réforme. « Pour autant, on observe une stabilité de leur proportion en CHU, voire une diminution », indique Armelle Drexler. En mai 2018, les internes de deuxième année étaient 44 % dans les CHU, contre 42 % un an plus tard. En revanche, leur proportion a augmenté dans les CH avec « 37 % d’internes de deuxième année en mai 2018 contre 41 % en mai 2019 ».
Un autre fait marquant que révèle cette étude concerne les internes en médecine générale et « l’explosion des stages ambulatoires » : 31 % effectuaient ce type de stage en mai 2017, un an plus tard, ils sont 37 %. Cela s’explique notamment par la maquette de médecine générale qui a rendu obligatoire le Stage Autonome en Soins Primaires Ambulatoires Supervisé (SASPAS). Les internes de médecine générale doivent donc dorénavant effectuer deux semestres en ambulatoire, un au début et un en fin de cursus.




Virus : Baltimore, devenue ville fantôme

La ville de Baltimore est en proie depuis le 7 mai dernier à une cyberattaque de type ransomware. La principale conséquence est un blocage partiel des systèmes informatiques de l’agglomération.

Au total, 10 000 ordinateurs auraient été touchés dont le serveur central et la messagerie de la ville ainsi qu’un grand nombre de téléphones portables. La ville n’émet plus de facture d’eau ou autres amendes de stationnement par exemple.

Le comble, et le plus inquiétant également, est que ce ransomware a été conçu en partie par la NSA (National Security Agency) qui se l’était fait voler en 2017, sans retrouver la moindre trace des pirates.

La mairie ayant refusé de payer la rançon exigée par les hackers.

Baltimore est la troisième grande ville américaine, après Atlanta et San Antonio, à être affectée par une cyberattaque.




Un an d’expérimentation pour la « e-carte Vitale »

Un décret paru au Journal Officiel permet l’expérimentation de la carte Vitale dématérialisée ou
« e-carte Vitale », dont la généralisation est prévue à partir de 2021.

Prévue dans le Convention d’Objectifs et de Gestion (COG) de la CNAM pour 2018-2022, l’expérimentation de la e-carte Vitale était initialement prévue pour 2018 et sa généralisation pour cette année. Avec un décalage d’un an, l’expérimentation va démarrer pour 12 mois et concernera les CPAM du Rhône et les Alpes-Maritimes ainsi que les Caisses de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) Ain-Rhône et Provence-Alpes-Côte   d’Azur. Lors de la présentation de la feuille de route numérique santé en avril dernier, Agnès Buzyn avait salué la mise à disposition de l’application Carte Vitale, « apCV », pour l’authentification des patients et annoncé « une entrée en phase opérationnelle » de l’expérimentation « au troisième trimestre 2019 », pour une généralisation « à partir de 2021 ». 

Concrètement, l’application installée sur le smartphone de l’assuré contient sa propre e-carte Vitale et celle de chacun de ses ayants droit. Elle sera valable uniquement auprès des professionnels de santé qui auront exprimé leur consentement pour participer à l’expérimentation et sera délivrée « gratuitement » à tous les assurés volontaires déjà titulaires d’une carte Vitale « valide ». Les CPAM seront autorisées à mettre en place un traitement des données spécifiques pour le pilotage et le suivi de l’expérimentation et pourront rembourser les actes et prestations remboursables sur présentation de l’e-carte Vitale.

Le décret précise que « toutes les informations contenues dans l’e-carte d’Assurance-maladie peuvent être lues par le titulaire dans l’application installée sur l’équipement mobile à l’exception du numéro de série de l’e-carte et numéro d’émetteur ». Le titulaire pourra déléguer l’usage des services liés à sa propre « e-carte Vitale » et à celle de ses ayants droit contenue dans l’application, à une personne de son choix elle-même titulaire de l’application mobile « pour une durée maximale de trente jours ». Une dérogation spécifique est également prévue dans le décret pour permettre la création, la consultation et l’alimentation du Dossier Pharmaceutique (DP) à partir de cette « e-carte Vitale ».

© ra2studio




Guide pratique de la maladie veineuse thromboembolique

Comme l’écrit si justement dans sa préface le Pr Ismail Elalamy, actuel président de la société française d’angiologie, « la maladie thromboembolique veineuse est un ennemi majeur de santé publique avec son incidence croissante (ndr : quand elle n’est pas mortelle), et ses conséquences délétères sur la qualité de vie ».

Regroupant la maladie veineuse et l’embolie pulmonaire, elle correspond à la troisième cause de mortalité cardiovasculaire, derrière l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral.

Depuis plus de cinquante ans, les progrès techniques d’imagerie médicale et l’avènement des différentes formes d’anticoagulants ont permis de mieux connaître cette pathologie qui doit être appréhendée comme une affection chronique nécessitant un suivi médical au long cours. Or, ce suivi ne peut s’envisager qu’à travers une mise à jour régulière des connaissances, et c’est précisément l’objet de cet ouvrage.

L’arrivée sur le marché des anticoagulants oraux directs fait partie des évolutions qui ont modifié les schémas thérapeutiques de cette maladie ; les résultats des nombreuses études cliniques déjà réalisées ou en cours vont permettre de définir de nouvelles recommandations dont les plus récentes sont synthétisées dans ce guide pour offrir une stratégie diagnostique et thérapeutique adaptée à chaque situation.

Cet ouvrage aborde les trois dimensions de cette maladie aigüe puis souvent chronique : les bases physiopathologiques, les approches diagnostiques et les propositions thérapeutiques. 

L’approche est clairement didactique avec des chapitres bien différenciés, des schémas et tableaux très nombreux et clairs et de multiples questions pratiques destinées à faciliter la pratique clinique dans son exercice quotidien.

L’auteur, le docteur Ariel Tolenado, spécialisé en échographie-doppler et en laser vasculaire, a déjà rédigé plusieurs ouvrages sur les maladies vasculaires ; homme de terrain autant qu’expert, il veille à apporter un éclairage synthétique en faisant le tour des recommandations les plus récentes sur le sujet.

Paru aux éditions Med-Line dans la série des guides pratiques, l’ouvrage s’adresse aux étudiants comme aux médecins généralistes et vasculaires, et faut-il le préciser, à tous les cardiologues désireux de ne pas délaisser cette pathologie si fréquente et potentiellement si grave.

  • Auteur : Ariel Toledano
  • Editeur : Med-Line
  • Pagination : 210 pages
  • Prix public : Livre : 15,00 €



Tous les cardiologues dans un même CNPCV

Pour se mettre en conformité avec le décret du 9 janvier 2019 qui a sensiblement élargi les missions des CNP et modifié leur gouvernance, le Conseil National Professionnel de Cardiologie (CNPC) est devenu le Conseil National Professionnel CardioVasculaire (CNPCV) ) pour « coller » avec la dénomination du DES de la spécialité (DES de médecine cardiovasculaire), qui intègre à présent toutes les composantes de la cardiologie. Conformément à ses missions premières, le CNPCV prépare la prochaine période triennale de DPC des cardiologues. Il a notamment déterminé cinq orientations nationales de DPC pour la cardiologie, qui ont été acceptées par l’Agence Nationale du DPC. 

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Entretien avec Jean-Marc Davy, professeur de cardiologie au CHU de Montpellier

Pr de cardiologie au CHU de Montpellier, Jean-Marc Davy a, au titre de l’ODP2C, (1) élaboré les orientations prioritaires nationales de cardiologie pour la prochaine période triennale de DPC 2020-2022. Il précise la démarche et commente les cinq orientations qui ont été acceptées par le ministère de la Santé.

Pouvez-vous détailler la façon dont sont sélectionnées les orientations prioritaires nationales pour la cardiologie ?
Jean-Marc Davy. En préambule, il convient de rappeler que la création du DPC et de son obligation triennale, se sont accompagnées de deux types d’orientations : d’une part, des orientations prioritaires nationales générales, valables pour tous les professionnels de santé, et d’autre part, des orientations prioritaires nationales pour chaque spécialité.
Par ailleurs, il existe une possibilité d’orientations régionales qui sont laissées au libre choix des ARS, mais je pense que cela ne peut guère concerner que les territoires d’outre-mer, car en Métropole, je ne vois pas très bien quelles particularités spécifiques à telle ou telle région et relatives à la cardiologie pourraient justifier des orientations régionales. Un décret de 2015 a fixé les orientations prioritaires pour 2016, 2017 et 2018, qui ont été prorogées jusqu’en 2019.
Cette année, les CNP travaillent donc sur les orientations pour les trois années à venir, 2020, 2021 et 2022. Le ministère de la Santé a souhaité des orientations plus précises et a demandé à toutes les spécialités de proposer, à partir d’un document ministériel contenant 44 orientations prioritaires, des orientations qui ne soient pas redondantes.
Parmi ces 44 orientations, nous avons jugé que dix pouvaient être adaptées à la cardiologie. Initialement, le CNPCV a proposé 4 orientations prioritaires, dont l’une a été refusée car jugée trop large. Finalement, et après discussions avec le ministère, nous avons proposé 5 orientations qui ont été acceptées par le ministère.

Vous pouvez nous commenter ce choix ?
J-M. D. L’orientation concernant la prise en charge du syndrome d’apnée du sommeil fait écho à la Formation Spécialisée Transversale (FST) « Sommeil » de la nouvelle maquette du DES de cardiologie, tout comme celle sur la promotion des bénéfices de l’activité physique fait écho à la FST « Sport ». Quant à l’orientation relative à la bonne prise en charge des pathologies vasculaires, artérielles et veineuses, elle prend elle aussi toute sont importance dans le contexte actuel de la nouvelle maquette du DES qui s’intitule à présent DES de médecine cardiovasculaire. Il importe que nous, cardiologues, nous nous intéressions au vasculaire.
Le ministère nous avait initialement refusé l’orientation portant sur la bonne connaissance de l’innovation, mais, sensible à nos arguments, il l’a finalement acceptée. Quant à l’orientation concernant la maîtrise de l’imagerie cardiovasculaire, elle prend toute son importance au moment où il est question d’appliquer une décote sur l’échographie. Nos orientations prioritaires sont en phase avec l’actualité de la spécialité. Nous n’avons pas eu de retour du ministère depuis sa validation de ces cinq orientations. Nous espérons qu’elles seront maintenues lors de la parution au Journal Officiel qui, nous l’espérons ne tardera pas trop.

D’aucuns regrettent que certaines orientations n’aient pas été retenues, notamment celle relative à la juste prescription des examens complémentaires. Quel commentaire pouvez-vous faire ?
J-M. D. Nous ne l’avons pas proposée. Le ministère ne voulait pas de doublons. Or, cette orientation figure parmi les orientations nationales générales et c’est l’essentiel. Rien ne nous empêche d’en faire usage. Ce n’est que ponctuellement que nous irons chercher dans les cinq orientations prioritaires retenues pour la cardiologie. En outre, comme les orientations générales sont vastes et bien construites, cela facilitera les actions multidisciplinaires.

La prochaine étape pour le CNPCV va être maintenant la construction des parcours de DPC pour les cardiologues ?
J-M. D. La notion de parcours de DPC est apparue avec un arrêté de 2016 précisant qu’ils étaient la prérogative des CNP et que ces parcours devaient être mixtes, intégrant non seulement la formation continue mais aussi l’évaluation des pratiques et la gestion du risque. Pour l’heure, le CNPCV n’a écrit qu’un seul parcours de DPC, le parcours « Sommeil ». Mais je pense que nous en avons une vingtaine à minima à élaborer. Il le faut pour les cardiologues, mais c’est aussi un enjeu politique important pour consolider le rôle du CNP. Cela dit, je tiens à préciser que, selon l’arrêté de 2016, le médecin n’est pas obligé de suivre un parcours DPC, est libre de son parcours. Mais pour être validé, il faut qu’il combine FMC et validations de pratiques. n

(1) A l’origine, l’OGP2C est un organisme de DPC commun à la SFC et au SNSMCV. Ses statuts ont été modifiés pour y introduire la parité entre les 4 composantes de la profession (SFC, SNSMCV, CNCF et CNCH).




Un CNPCV, 16 administrateurs

Selon ses statuts adoptés le 8 mars dernier, le Conseil d’Administration du CNPCV comporte 16 membres élus par l’Assemblée Générale, 4 pour le Collège National des Cardiologues Français (CNCF), 4 pour le Collège National des Cardiologues des Hôpitaux (CNCH), 4 pour la Société Française de Cardiologie (SFC) et 4 pour le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux (SNSMCV).
Le Bureau est composé de 8 membres élus par le CA. Les postes de président et de vice-président seront assurés en alternance, une année sur deux, par un membre désigné par la SFC et un membre désigné par le SNSMCV. Les postes de trésorier et de secrétaire général seront assurés selon la même alternance par un membre désigné par le CNCF et un membre désigné par le CNCH.




La santé comptable des CHU s’améliore mais sous contrainte financière

Après avoir quintuplé leur déficit entre 2016 et 2017, les CHU connaissent une meilleure santé comptable : en 2018, les 32 CHU ont conclu leur exercice avec un déficit global de leur budget principal de 164 millions d’euros, soit presque deux fois moins que l’année précédente (306 millions d’euros).
Le résultat net comptable affiche un déficit de 102 millions d’euros, soit là encore, une réduction de moitié par rapport à 2017 (212 millions d’euros). Selon la conférence des directeurs de CHU, cette diminution s’explique par « la poursuite des plans de retour à l’équilibre dans les établissements déficitaires ».
L’activité en volume de ces établissements a été « soutenue » tout au long de l’année dernière, avec une progression globale de 1 % des séjours et un dynamisme de l’activité ambulatoire (+ 1,9 % des séjours sans nuitée et séance). En revanche, alors qu’elle était plutôt stable en 2017 (– 0,2 %), l’hospitalisation complète a connu une diminution plus marquée (- 0,9 %). La conférence des directeurs souligne que cette évolution de l’activité a rendu « encore plus complexe la gestion de la contrainte financière, qui est demeurée très exigeante sur les recettes d’activité et les dotations forfaitaires » des CHU. Et pour cause : l’hospitalisation complète représente toujours 85 % du total des recettes de T2A des CHU.
La meilleure santé comptable des CHU s’explique également par une limitation à 0,7 % de l’évolution de leur masse salariale l’année dernière (+ 2,2 % en 2017). Une limitation due à une évolution maîtrisée de 1,5 % des effectifs médicaux seniors et à un repli de 0,6 % des personnels non médicaux.
Reste que toutes ces contraintes financières pèsent sur la capacité d’investissement des CHU. En 2018, leur effort d’investissement (1,57 milliard d’euros) s’est élevé seulement à 4,9 % « alors qu’il devrait atteindre au moins 8 % selon les référentiels de l’IGAS et de l’IDF », déplore la conférence des directeurs.




Entretien avec Loïc Belle, président du Collège National des Cardiologues Hospitaliers

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Entretien de Jean-Pierre Binon, président du Syndicat National des Cardiologues

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Chirurgie ambulatoire : changer de point de vue pour aller plus loin

Pour la directrice de l’ANAP, il faut ouvrir une nouvelle phase pour poursuivre le développement de la chirurgie ambulatoire et que ce soit le patient, et non plus la chirurgie, qui soit ambulatoire.

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Catherine de Salins reconduite à la présidence de l’ANSM

Par décret présidentiel du 31 mai dernier, Catherine de Salins (59 ans) a été renouvelée dans les fonctions de présidente du conseil d’administration de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) pour un nouveau mandat de trois ans. Elle avait été nommée à ce poste en mai 2016.

Diplômée de Sciences Po et ancienne élève de l’ENA, Catherine de Salins a siégé à la cour administrative d’appel de Paris de 1997 à 2001, année où elle a intégré le Conseil d’Etat en tant que maître des requêtes. Elle a été commissaire du gouvernement, rapporteure publique près l’assemblée du contentieux et les autres formations de jugement du Conseil d’Etat, puis directrice des affaires juridiques des ministères chargés des affaires sociales. En décembre 2014, elle avait été nommée présidente suppléante de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA).




Pénuries de médicaments : un plan d’action d’ici fin juin

Interrogée par la députée Agnès Firmin (UDI, Agir et indépendants, Seine-Maritime), pharmacienne d’officine au Havre, sur les pénuries de médicaments, Agnès Buzyn a indiqué qu’un plan d’action « concret » et « opérationnel » devrait être présenté d’ici la fin juin. Il comportera trois axes.

  • Le premier concernera « la transparence et l’information » du public et des professionnels de santé sur les risques de pénurie.
  • Le deuxième axe visera à « lutter contre les pénuries par des actions sur le circuit de la production du médicament ».
  • Le troisième axe consistera « à renforcer la coordination aux niveaux national et européen ».

« Nous avons besoin d’avoir des réponses coordonnées entre tous les pays voisins partenaires. J’en ferai ma priorité dans les mois qui viennent, vous pouvez compter sur mon entière détermination », a souligné la ministre de la Santé, qui a demandé à l’ANSM de devenir « le chef de file de cette action sur les ruptures », dans le cadre de son Contrat d’Objectifs et de Performance (COP) pour 2019-2023.




Marisol Touraine présidente d’Unitaid

L’ancienne ministre des Affaires sociales et de la Santé, et conseillère d’Etat, a été élue présidente d’Unitaid et a pris ses nouvelles fonctions le 20 juin dernier. Annonçant la nouvelle sur Twitter, Marisol Touraine s’est dite « heureuse de pouvoir soutenir l’innovation au service de l’accès de tous à la santé dans le monde ».

Pour mémoire, Unitaid, créée en septembre 2006 lors de l’assemblée générale de l’ONU, est une organisation internationale d’achats de médicaments chargée de centraliser les achats de traitements médicamenteux afin d’obtenir les meilleurs prix possibles, en particulier à destination de pays en voie de développement. Unitaid est financée par une taxe de solidarité sur les billets d’avion adoptée par 30 pays, dont la France. 




Les virus

Le virus est à la mode ! Particuliers, industriels, partis politiques, commerces,… tout le monde est touché par ce fléau, telle la ville de Baltimore qui en a récemment fait les frais (encadré). Pour être – un peu moins ignorant – il est important de connaître les principaux mode de virus existants pour savoir s’en préserver et… s’en débarasser au cas où.

La bombe logique est un programme installé dans le système en attendant un événement (date, action, données particulières…) pour s’exécuter. Elle est généralement utilisée dans le but de paralyser temporairement des serveurs afin de nuire à leur fonctionnement.

Le spyware est un mouchard qui peut enregistrer différents types de données : sites visités, requêtes tapées dans les moteurs de recherche, données personnelles, type de produits achetés, informations bancaires. Ces informations sont exploitées à des fins de profilage pour l’envoi de publicités ciblées sur les centres d’intérêt de la personne qui a été espionnée.

Le keylogger espionne les frappes de clavier de l’ordinateur qui l’héberge afin de les transmettre à un pirate. Ce système permet ainsi de recueillir les mots de passe, codes de carte bancaire, intitulés sous lequel vous ouvrez une session…

Le backdoor est un cheval de Troie caché dans un logiciel, un service en ligne ou un système informatique afin de surveiller, copier ou détruire des données, de prendre le contrôle d’un ordinateur et de pouvoir l’utiliser pour mener des actions malfaisantes…

Le trojan (cheval de Troie) est un programme informatique utilisé pour voler des informations personnelles, propager des virus ou perturber les performances de votre ordinateur. Il permet également un accès à distance.

Le ver informatique est un virus réseau qui s’auto-reproduit et se déplace sans avoir besoin de support physique. Il recherche les fichiers contenant des adresses de messagerie et les utilise pour envoyer des messages électroniques infectés en usurpant les adresses des expéditeurs dans les derniers messages afin que les messages infectés semblent provenir de quelqu’un que vous connaissez.

Le ransomware empêche l’utilisateur d’accéder à son système ou ses fichiers et exige le paiement d’une rançon en échange du rétablissement de l’accès. Il utilise couramment les e-mails indésirables (malspams) pour livrer des malwares. Ces e-mails peuvent inclure des pièces jointes piégées ou des liens vers des sites Web malveillants.

Le phishing est un envoi d’e-mail qui prend l’apparence de banques, de services de paiements… Vous êtes invités à remplir un formulaire en ligne ou à cliquer sur un lien qui mène vers un faux portail de connexion. L’objectif de ce procédé est l’accès, entre autres, à vos mots de passe et noms d’utilisateur.

Vérifiez si votre adresse mail est hackée sur :
have i been pwned?




Protection contre les hackers : ce qu’il faut faire… ou ne pas faire

Certaines recommandations peuvent faire sourire, et pourtant…

Les noms de messagerie se volent. Il se peut, si ce n’est déjà fait, que vous receviez un jour un e-mail de… votre part ! C’est ce que l’on appelle de l’usurptation d’identité. Il arrive régulièrement que des comptes entiers d’entreprises soient subtilisés. Changez donc régulièrement votre mot de passe de messagerie.

Mots de passe. Créer des codes ultrasécurisés (on estime à 20 % le nombre d’internautes qui se servent de leur date de naissance comme mot de passe) et bien sûr un mot de passe unique par service et non pas pour tout le monde. Et vous ? Les pirates possèdent leurs propres logiciels pour débusquer les mots de passe.

Lors d’une inscription sur un site, les identifiant et mot de passe doivent être différents.

N’ouvrez jamais un fichier venu d’un mail inconnu et ne cliquez pas non plus sur le lien ou l’image.

Vous avez un doute, vérifiez l’adresse mail. Si elle est de ce type : marlenwdfnedidier@indirsino.icu, passez votre chemin.

Votre banque vous écrit que vous êtes débiteur (vous trouvez le message « bizarre ») et qu’il suffit de cliquer sur le lien pour savoir ce qui se passe (pishing)… Allez donc directement sur le site de votre banque sans passer par l’e-mail.

Ne cliquez pas sur « unsubscribe » lorsque l’email est un spam.

Sites sensibles. Dès que vous le pouvez, passez à la double identification (mot de passe + code sur votre smartphone).

Mettre systématiquement à jour son pare-feu et son logiciel d’exploitation.

En aucun cas, ne donnez des informations par retour d’e-mail. Privilégiez toujours d’aller directement sur le site en question.

Ce que vous devez avoir

Un antivirus, le bon sens. Tout d’abord investir dans une application antivirus et la mettre systématiquement à jour, sinon elle ne sert à rien.

Une application pour les mots de passe. Possédez donc une application où vous mettez vos mots de passe à l’abri. Vous n’aurez pas besoin de vous en souvenir, elle le fera à votre place tout en vous proposant des mots de passe solides.




Le Leem a élu son nouveau président

Le président par intérim, Frédéric Collet, qui était candidat à la succession de Philippe Tcheng, a été élu à la présidence du Leem le 9 juillet.

Philippe Tcheng, à la tête du Leem depuis septembre 2018, avait fait connaître son indisponibilité pour raisons de santé le 21 février dernier. A la suite de quoi, le secrétaire du bureau du conseil d’administration, Frédéric Collet, président de Novartis France, avait pris la présidence par intérim. Cet intérim ne pouvant excéder 3 mois selon les statuts du Leem, et l’indisponibilité de Philippe Tcheng étant devenue définitive le 21 mai dernier, le CA a ouvert un processus électoral pour lui désigner un successeur.
Alors que le précédent règlement intérieur aurait conduit à une élection début septembre, le CA l’a modifié pour pouvoir avancer de deux mois cette élection de façon à avoir une présidente ou un président dès juillet afin d’être en ordre de marche à la rentrée, période de forte activités, notamment avec les annonces des mesures du PLFSS.

Frédéric Collet, 55 ans, diplômé de l’IEP de Paris et de l’Université Paris 2 a débuté sa carrière dans l’industrie cosmétique chez Henkel avant de rejoindre le groupe Novartis et d’en prendre la présidence en avril 2017.
Il est également directeur général de Novartis Oncologie-France, administrateur de la société Advanced Accelerator Applications (AAA) et président de Cell for Cure.




Retraite : Agnès Buzyn rassure les médecins

Intervenant lors du 8e congrès de MG France, la ministre de la Santé a rassuré les médecins sur les implications de la future réforme des retraites, à propos de laquelle les syndicats avaient émis les plus vives inquiétudes (voir notre précédent article). « Un régime universel ne veut pas dire un régime unique. En tout état de cause, je vous confirme que le financement d’une partie de votre cotisation retraite par l’Assurance-maladie ne sera pas remise en cause par la réforme » a-t-elle souligné, avant d’ajouter : « De la même façon, ce système universel de retraite sera en capacité d’intégrer tous les changements qui seront discutés et négociés dans le cadre conventionnel ». Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, doit remettre ses propositions courant juillet. « Pour en parler très souvent avec lui, je vous assure de sa parfaite compréhension de vos attentes et de vos préoccupations », a déclaré Agnès Buzyn aux généralistes réunis en congrès. Le gouvernement devrait rendre ses arbitrages en septembre. Les médecins seront alors fixés sur le degré de compréhension du haut-commissaire et du gouvernement.




L’ONDAM 2019 devrait être respecté

Le comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’Assurance-maladie a confirmé que l’Objectif National des Dépenses d’Assurance-Maladie (ONDAM) « devrait pouvoir être respecté » en 2019, et qu’ « il n’y a pas lieu de mettre en œuvre la procédure d’alerte ». Le comité souligne notamment la modération du rythme de progression des dépenses de soins de ville sur le premier quadrimestre (+ 1,7 %) par rapport à début 2018, « même s’il s’est un peu accéléré en mars et avril après un début d’année particulièrement atone ». « Sur la base des données dont dispose le comité d’alerte, les risques et aléas identifiés paraissent inférieurs aux effets de base favorables résultant de la construction de l’ONDAM » et le niveau des réserves est suffisant pour assurer son respect en 2019. 




Vin de moselle « pappoli villa » 2017

Et si avait éclot en Moselle un « wonder kid » de la vinification ? L’obtention pour les vins mosellans d’une AOC en 2010 a indiscutablement entraîné une remarquable progression qualitative derrière des domaines phares (voir Le Cardiologue n° 333) privilégiant la culture bio, affinant des cépages adaptés au terroir : auxerrois, mûller-thurgau, pinot gris, bonifiant le caractère corsé des pinots noirs. A cela s’ajoute l’arrivée de jeunes viticulteurs, illustrée par François Maujard.

Ce dynamique vigneron tout juste trentenaire avait assouvi sa première passion : le rugby évoluant en cadet au club de Metz aux côtés d’un certain Morgan Parra, future star de l’équipe de France. Il avait ensuite voulu travailler dans la finance en débutant une licence d’économie à la faculté de droit de Nancy, mais avait été vite rebuté par l’âpreté et le manque d’éthique du milieu qu’il entrevoyait. Il décide alors de se rapprocher du monde paysan, pour être confronté au concret, œuvrer pour la protection de la nature et l’avenir de ses enfants. Il décide donc de devenir vigneron en passant un BTS viti-oeno à Beaune en alternance avec des stages chez des vignerons réputés : Thibault Liger-Belair, Thierry Mortet, Sylvain Pataille. Cette formation purement bourguignonne va beaucoup influer sur ses choix œnologiques : ses pinots noirs nous rappellent ceux de Nuits-Saint-Georges, ses chardonnays, une rareté dans la région, ont le nez flatteur typique de ce cépage.

Tout récemment installé en 2016, il a pu, grâce à des subventions, acheter ou prendre en fermage des vignobles, dont les propriétaires, pour certains déjà bio, partaient en retraite ou acceptaient de l’aider sur les communes de Plappeville, Lessy, Jussy, Vaux et Rozérieulles couvrant un peu plus de 4 ha complantés principalement en pinot noir, auxerrois, pinot gris. Les terroirs bien drainés, constitués de terrasses pierreuses et de sol argileux sur éboulis calcaires, sont situés sur des coteaux de la Moselle, le plus souvent exposés sud, sud-est générant un microclimat protégé des influences froides. La pluviométrie est régulière, les chaleurs estivales sont tempérées par le fleuve.

Dès le départ, le jeune homme, fidèle à ses convictions, ne conçoit pas de travailler autrement qu’en bio, malgré les contraintes et le surcroît de travail. Les vignes sont enherbées, légèrement griffées sans labour. Toute chimie est exclue. La prévention du mildiou, fréquent en Moselle, repose sur la bouillie bordelaise en limitant les doses de cuivre à moins de 6 kg/ha. Des préparations bio, type tisane d’ortie, sont en préparation. Les engrais sont naturels.

Les vendanges, très soigneusement triées, sont manuelles (obligatoire pour l’AOC) en petites caissettes. La vinification est la plus naturelle possible. Les raisins blancs non égrappés, ni levurés ou enzymés, sont transférés en cuve, pressurés pneumatiquement pendant 2 h, débourbés pendant 24 h. L’entonnage par gravité dans des tonneaux de chêne parfois chauffés permet la fermentation alcoolique grâce aux levures naturelles. La malolactique est systématique. L’élevage en fûts sur lies fines sans aucun batonnage pour respecter le produit, s’étend sur 8 à 12 mois. Après soutirage, la mise en bouteille s’effectue sans collage, ni filtration.

François Maujard a choisi de vinifier séparément chaque parcelle en mono-cépage, pour « distinguer les nuances des terroirs et offrir une palette diversifiée de vins ». Il avait l’intention, selon le modèle bourguignon, d’attribuer à chaque cuvée le nom du village, dont elle était issue, ce que les règles administratives lui ont interdit. Aussi, il contourne la difficulté en prenant leur nom historique datant de l’époque romaine : Pappoli Villa (Plappeville), Vallis (Vaux), Jussiaca (Jussy) !

Malgré son atavisme bourguignon, il a une tendresse toute particulière pour le cépage auxerrois apparu fin du XIXe siècle sur les coteaux de la Moselle, mais qui doit son nom au fait qu’il fut développé dans des pépinières proches d’Auxerre.

Le Pappoli Villa 2017, pur auxerrois, paré d’une brillante robe jaune topaze à reflets verts, fait jaillir du verre d’intenses senteurs de fruits jaunes : poire Williams, pêche, mirabelle (Lorraine oblige !), melon et abricots nuancées de subtiles notes d’agrumes : orange bien mûre, zeste de mandarine, d’épices noires (coriandre) et de vanille traduisant l’élégant boisé. La bouche allie une texture crémeuse à un séveux riche, tendu, ciselé avec une touche minérale pierreuse et crayeuse. La finale raffinée s’attarde sur une certaine douceur miellée liée à un peu de sucre résiduel qui contribue à atténuer l’alcool (13,5 °) et à soutenir la richesse en fruit.

Cet auxerrois mosellan s’accordera parfaitement et logiquement avec la cuisine de la même région : tourte à la viande, pâté lorrain, grenouilles à la mode de Boulay, cassolette d’escargots à l’anis et avant tout quiche bien crémeuse. Il sera également complice de poissons de rivière en sauce : pavé de sandre, brochet braisé à la crème, matelote de poissons d’eau douce. François Maujard estime que certaines notes sucrées et exotiques de son vin peuvent faire merveille avec les plats sucrés-salés : tajine d’agneau aux pruneaux et abricots, pastille de pigeon amande et miel, poulet aigre doux ananas, brochettes de porc satay à la banane.

Les vins de garage élaborés par des viticulteurs inspirés dans des locaux exigus avec les moyens du bord ont autrefois connu leur heure de gloire. François Maujard, dont le chai est installé de bric et de broc dans une vieille grange, va probablement connaître la célébrité en inventant les «vins de grange». En attendant, il se réjouit : « on a la chance, nous les vignerons, de vendre du rêve. Même si le métier est dur, on fournit du bonheur. C’est magique » et les prix à moins de 15 euros plus encore !

Domaine Maujard-Weinsberg 57535 Marange-Silvange

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération




Les orientations de DPC pour la cardiologie

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Expérimentations organisationnelles : c’est bon mais c’est long !

Lors de la Paris Healthcare Week, une session était consacrée aux expérimentations organisationnelles et financières prévues par l’article 51 de la LFSS 2018 pour une durée maximale de cinq ans. Les différents acteurs ont témoigné de la grande dynamique qu’elles suscitent mais aussi de l’extrême lenteur de leur mise en œuvre.

C’est un dispositif qui semble avoir rencontré son public », constate Natacha Lemaire, rapporteure générale du Conseil stratégique de l’innovation en santé (voir notre précédent article). C’est le moins qu’on puisse dire : en 2018, 374 projets ont été formalisés auprès des ARS. Dans la moitié des cas, le porteur était un établissement de santé, 37 % d’entre eux concernaient les maladies chroniques et 25 % les personnes âgées. Sur ces 374 projets régionaux, 56 ont été retenus par les ARS pour transmission au comité technique. Six autres dossiers ont été transmis pour avis à ce comité par 4 ARS (Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie, Océan Indien et Ile-de-France), dont deux ont été autorisés fin 2018, Diva pour le suivi des patients post-AVC et infarctus du myocarde (voir encadré ci-contre) et Emno pour le suivi d’adultes obèses. Les quatre autres projets sont en cours d’instruction par l’équipe nationale.
Par ailleurs, 133 autres projets sont en cours d’instruction et 148 n’ont pas été retenus, jugés non recevables ou réorientés vers le Fonds d’Intervention Régional (FIR). Enfin, 31 projets ont été réorientés vers le niveau national, car identiques dans plusieurs régions ou concernant des produits de santé.
S’agissant des projets nationaux – concernant donc plus d’une région – 44 ont été formalisés auprès du rapporteur général (dont 14 proposés par des associations et 12 par des entreprises), qui visaient les maladies chroniques dans la moitié des cas. Parmi eux, 21 ont été instruits, dont 6 sont en cours d’examen par le Comité Technique de l’Innovation en Santé (CTIS). Deux ont reçu un avis favorable ; ils portent sur les biosimilaires et la prise en charge d’enfants obèses. Un avis défavorable a été rendu pour un projet de plateforme de disponibilité en temps réel de médecins généralistes pour la prise en charge des soins non programmés. Six des projets instruits ont été jugés non recevables, six autres ont été réorientés vers d’autres dispositifs (programme de recherche et forfait innovation, en particulier). Les 23 autres projets sont en cours d’instruction.

Un changement culturel qui prend du temps.
Pour cette année, « la tendance se confirme, on continue de recevoir des projets », indique Natacha Lemaire. Parmi ceux-ci, sur les 78 formalisés auprès des ARS, 23 % ciblent la population générale, devant les maladies chroniques (20 %), les enfants et/ou les jeunes (15 %) et les personnes âgées (11 %). La proportion de projets émanant d’établissements de santé augmente (40 %) tandis que la proportion entre le niveau national et le niveau régional reste le même avec 90 % des projets déposés en région. 
« C’est une invitation à travailler différemment et ce pour tous, en sortant du cadre, pour les professionnels mais aussi pour les pouvoirs publics » commente Natacha Lemaire. Mais « c’est un changement culturel » qui «  prend du temps », reconnaît-elle. « Chaque itération demande de revenir sur l’ouvrage », explique-t-elle. Ce qui explique le peu de projets déjà autorisés : 3 en 2018 et « une dizaine qui sont dans le dernier étage de la fusée et qui seront prêts à partir avant l’été ». « Il faut que, tous, nous soyons patients car cela percute nos organisations, exhorte Natacha Lemaire. Le challenge pour 2019 est de faire sortir le plus de projets possible et de passer à la mise en œuvre concrète. » Les premiers projets « vont démarrer ce second semestre », assure-t-elle.




Orange et la télémédecine

A l’heure où l’on ne parle que de déserts médicaux, Enovacom (filiale d’Orange Business Services) a annoncé en partenariat avec Microsoft, une offre dédiée visant à permettre la collaboration entre soignants à distance… l’objectif étant de favoriser l’adoption des nouvelles technologies et le développement de la télémédecine tout en accordant une place centrale à la protection des données patients (le cloud de Microsoft étant certifié HDS [Hébergeur de Données Santé]).

Ce partenariat entre les deux entités a été créé pour pallier le manque de professionnels et l’obsolescence des outils de travail actuels. C’est la suite bureautique Office 365 qui a été retenue afin de permettre l’optimisation de l’exploitation des données patients afin de donner une vision unique aux soignants.




Valvulopathies insolites

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6 millions de DMP créés

La création de Dossiers Médicaux Partagés (DMP) continue de progresser mais de grands progrès dans l’interopérabilité et l’ergonomie des logiciels métiers sont nécessaires pour leur consultation et leur alimentation courante par les professionnels de santé.

Auditionné par la Mission d’Evaluation et de Contrôle des lois de financement de la Sécurité Sociale (MECSS) de l’Assemblée Nationale, le directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance-maladie (CNAM), Nicolas Revel a fait le point sur le déploiement du Dossier Médical Partagé (DMP). Il a indiqué qu’au 29 mai, 5,75 millions de dossiers avaient été créés et estimé que le seuil des 6 millions de DMP devrait être franchi début juin. Pour mémoire, rappelons que 1,7 millions de dossiers avaient été ouverts après la phase d’expérimentation dans 9 territoires pilotes et que l’objectif fixé par la Convention d’Objectifs et de Gestion (COG) 2018-2022 de l’Assurance-maladie est de 40 millions de DMP créés à la fin de cette période. 

Plus de 10 000 médecins libéraux alimentent actuellement les DMP.
Nicolas Revel a également donné des précisions sur l’utilisation qui est faite des DMP. Plus de 10 000 médecins libéraux alimentent actuellement les DMP et 25 000 ont déjà consulté le dossier des patients qu’ils prennent en charge. Pour lui, « c’est une dynamique qui s’autoalimente ». Côté établissements de santé, 17 CHU sont « engagés » dans l’alimentation du DMP, plus exactement 18 à présent, puisque le CHU Henri-Mondor (AP-HP, Créteil) devait commencer à « alimenter automatiquement et en routine » les DMP au début du mois de juin. 
Dans le secteur privé, le groupe de cliniques Elsan mène des travaux pour mettre en place cette alimentation automatique des dossiers. Quant aux Etablissements d’Hospitalisation pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), le directeur de la CNAM a indiqué qu’un travail avait été lancé, « qui va être long mais absolument nécessaire, pour les accompagner dans ce travail de création mais aussi de transmission, dans le DMP, du dossier de liaison d’urgence ».
Nicolas Reval insiste sur le fait que l’interopérabilité des logiciels métiers des médecins avec l’outil DMP est le facteur essentiel de réussite de la consultation et de l’alimentation des dossiers par les professionnels de santé. Il y a aujourd’hui 166 logiciels « DMP-compatibles » et « agréés comme tels », a-t-il précisé. « Mais être agréé ne signifie pas forcément être extrêmement simple, intuitif, rapide, facile et agréable », a-t-il également souligné, reconnaissant la nécessité de « retravailler » avec les éditeurs et les utilisateurs de leurs logiciels pour en améliorer l’ergonomie.
Chef de projet DMP à la CNAM, Yvon Merlière a précisé que si « tous les principaux éditeurs ont développé leur interopérabilité avec le DMP », un travail de mise à jour reste à engager au niveau des établissements de santé et de la médecine de ville pour installer les versions les plus récentes qui ont été agréées DMP-compatibles. Avec le recul, il estime qu’ « il faut entre un an et demi et deux ans pour qu’un établissement de santé installe et alimente couramment le DMP ».




Mellody pour recherche pharmaceutique

Réunis au sein du consortium Mellody, dix laboratoires pharmaceutiques s’associent pour améliorer la performance de prédiction de leurs algorithmes de modélisation de découverte de médicaments.

Dix laboratoires pharmaceutiques participent à un consortium de recherche impulsé par Janssen (groupe Johnson & Johnson) et coordonné par la start-up française Owkin. Baptisé Mellody (pour Machine Learning Ledger Orchestration for Drug Discovery), ce consortium se donne pour objectif de mieux exploiter, grâce à l’apprentissage automatisé, les chimiothèques de chaque industriel et d’améliorer leurs algorithmes prédictifs pour la découverte de nouveaux médicaments.

Mellody associe Amgen, Astellas, AstraZeneca, Bayer, Boehringer Ingelheim, GlaxoSmithKline (GSK), Janssen, Merck KGaA, Novartis et Servier. Outre la start-up Owkin, le consortium implique également deux universités, l’une à Louvain et l’autre à Budapest, la fondation Substra, la société allemande spécialisée dans le déploiement d’algorithmes Loodse et une autre start-up française, Iktos. 

Mellody vise donc à entraîner des modèles prédictifs sur des bases de données chimiques provenant de multiples partenaires mais en conservant l’indépendance de chaque base et la confidentialité des données qu’elles contiennent. Grâce à un serveur central, chaque partenaire a la possibilité de partager un modèle commun qui peut être consolidé collectivement. 

En fait, selon Mathieu Galtier, chef du projet Substra chez Owkin et en charge de Mellody, il ne s’agit pas exactement de trouver de nouveaux médicaments, mais « d’augmenter la performance de prédiction des algorithmes de modélisation de découverte de médicaments qui sont utilisés aujourd’hui par les laboratoires et dont une partie est commune ». 

On utilise ces algorithmes « prédicteurs » en phase préclinique pour optimiser la recherche de molécules candidates. Les membres de Mellody ne partageront pas les données mais une partie de leur modèle prédictif et le score d’amélioration final de celui-ci.

C’est l’Innovative Medicines Initiative (IMI) qui finance le projet à hauteur de 18,4 millions d’euros pour trois ans, jusqu’en 2022, les fonds provenant d’un partenariat public-privé entre le programme de recherche de l’Union européenne Horizon 2020 et la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA). « Nous avons répondu à un appel d’offres lancé par l’IMI, explique Mathieu Galtier d’Owkin. L’alliance entre laboratoires pour construire ce projet avait déjà été mise en place au sein de l’EFPIA par Janssen. » Les start-up et les deux laboratoires de recherche recevront un financement européen de 8 millions d’euros. Quant aux dix laboratoires participants, ils se sont engagés à consacrer des ressources humaines au projet pour une valeur de 10 millions d’euros au total. 

La plateforme s’appuiera sur la technologie de blockchain (NDLR : technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle) proposée par Substra, consortium piloté par Owkin, qui permet d’assurer une traçabilité des opérations grâce à un registre partagé entre les membres de Mellody, qui utilisera également le service d’hébergement sur le cloud d’Amazon Web Services.




Des amendements sénatoriaux qui fâchent

Les sénateurs ont adopté le projet de loi « Ma santé 2022 » le 11 juin dernier, dans une version à laquelle ils ont ajouté, comme il se doit, un certain nombre de modifications, dont toutes ne devraient cependant pas être conservées dans la version finale du texte de loi.

Du 3 au 7 juin, les sénateurs ont examiné le projet de loi « relatif à l’organisation et la transformation du système de santé ». Au cours de cet examen, ils ont adopté 100 amendements sur les 830 déposés, ajoutant ainsi 13 articles additionnels au texte.
Un seul article, l’article 4 ter, ajouté en commission des Affaires sociales du Sénat a été supprimé ; cet article limitait la durée totale des autorisations de remplacement à trois années.
La CSMF s’était émue de cet ajout : « S’il a une vocation provisoire, le remplacement constitue aussi un choix de vie et permet de découvrir l’exercice libéral. Attention à ne pas détourner les jeunes de l’exercice libéral au profit du salariat avec une telle mesure qui peut apparaître comme une nouvelle entrave à l’exercice libéral ».
De même, la confédération, après s’être félicitée que le Sénat ait « su résister à la tentation de la coercition prônée par quelques sénateurs qui méconnaissent la réalité du terrain pour les médecins » et réclamaient le conventionnement sélectif, s’est indignée d’un amendement transformant la dernière année de troisième cycle de médecine générale – et d’autres spécialités définies par décret – en « une année de pratique ambulatoire en autonomie, en priorité dans les zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ».
Quelles spécialités, et sur quels critères, s’interroge la CSMF pour laquelle « cette mesure revient à proposer aux patients des zones dites sous-denses des médecins insuffisamment et incomplètement formés. Cela est totalement injuste pour ces patients, mais aussi pour ces futurs médecins ».

La confédération n’est pas la seule à protester contre cette initiative sénatoriale.
La confédération n’est pas la seule à protester contre cette initiative sénatoriale. Les organisations d’internes (ANEMF, Isnar-IMG et ISNI) ont fait entendre leur colère : « Il est inacceptable de brader la formation des futurs médecins pour répondre aux problématiques d’accès aux soins, engendrées par des erreurs politiques d’il y a 30 ans » et « incompréhensible de proposer à une partie de la population française, en guise de médecins, des étudiants encore en formation », estiment-elles.
Quant à la conférence des doyens des facultés de médecine, elle regrette que les sénateurs ne tiennent pas compte du fait que ces internes « n’auront pas acquis l’ensemble des compétences permettant de garantir la sécurité des soins » et doivent ainsi faire face « sans encadrement à des difficultés auxquelles, sans expérience, ils ne sont pas préparés ». Et ce d’autant plus que « l’exercice médical dans les zones sous-médicalisées est certainement l’une des pratiques les plus complexes et les plus contraignantes ».
Le Sénat a également exclu les zones en surdensité médicale de l’exonération de cotisations sociales sur les revenus d’activité pour les jeunes médecins s’installant en libéral. Autrement dit, toujours tentés par la coercition, les parlementaires voient mal l’intérêt des mesures incitatives. Adoptés contre l’avis du gouvernement, ces amendements ne devraient cependant pas se retrouver dans la version définitive du texte.
En revanche, pourrait rester un amendement pris avec avis favorable du gouvernement qui renforce l’interdiction – déjà existante – pour les praticiens hospitaliers démissionnaires d’exercer en libéral dans un rayon de 10 km et pendant deux ans suivant leur démission et l’étend aux PH à temps partiel.
Selon les syndicats Actions Praticiens Hôpital (APH) et Jeunes Médecins, cette mesure anti-concurrence visant à protéger l’hôpital public « n’incitera en rien des praticiens à postuler dans les établissements hospitaliers en difficulté » et « aura en revanche un effet dissuasif auprès des établissements qui attirent encore aujourd’hui des médecins ». Ils jugent préférable la revalorisation des rémunérations en début de carrière à cette « coercition déguisée » qui, en outre, va à l’encontre de l’objectif gouvernemental de renforcer l’exercice mixte ville-hôpital.
Entre autres modifications, les sénateurs ont adopté plusieurs amendements modifiant le volet numérique du projet de loi. L’un de ces amendements vise à généraliser et à rendre automatique la création du DMP (sauf opposition de la personne concernée), tandis qu’un autre a pour objectif d’inciter les éditeurs , établissements et professionnels de santé à rendre leurs outils numériques conformes aux référentiels d’interopérabilité portés par l’Asip santé.
Ces amendements prévoient de garantir le respect des référentiels par ces acteurs par une attestation de conformité délivrée dans des conditions définies par décret en Conseil d’Etat, d’ajouter aux Conventions d’Objectifs et de Gestion (COG) de l’Assurance-maladie la conformité de ces référentiels, et de donner un délai de trois ans et demi pour la mise en œuvre d’outils incitatifs. Ce calendrier d’opposabilité devant « permettre à l’ensemble des acteurs du secteur du numérique en santé de se mettre en ordre de marche, avec une date butoir fixée au 1er janvier 2023 ».




Actes cliniques sur un patient hospitalisé en établissement privé

La pratique du cardiologue ne se limite pas au cabinet médical, mais s’exerce également fréquemment au sein d’une clinique sur des patients hospitalisés, ce qui constitue une prolongation de l’activité médicale du cabinet. Le cardiologue peut donc y effectuer des actes cliniques souvent associés à un ECG en raison de sa place incontournable dans notre spécialité, avec un cumul de la consultation (Cs) et DEQP003 dans le même temps autorisé.

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Expérimentations organisationnelles : le projet Diva

Prêt à débuter, le projet Diva (Dijon Vascular Project) propose un « suivi réinventé et combiné des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et infarctus du myocarde », expose le Pr Maurice Giroud du CHU de Dijon. Ce sont les résultats d’un observatoire mis en place à Dijon depuis 10 ans qui a conduit à l’idée d’associer la prise en charge de ces deux pathologies, liées à une même maladie, l’athérome, et ayant des facteurs de risque communs. En outre, 30 % des patients ont les deux de façon synchrone ou différée. Si les résultats de la prise en charge en phase aiguë sont très bons en France, avec une mortalité au premier mois extrêmement basse (9 %), les suites méritent d’être améliorées, puisque 33 % des patients sont réhospitalisés après un AVC et 25 % après un infarctus pendant la première année.

Le projet Diva propose un suivi intensif pour réduire ces réhospitalisations non programmées..
Pour pallier un manque de généralistes, il fera appel aux infirmières et aux pharmaciens de ville. Une étude préliminaire a montré qu’un suivi téléphonique assuré par les infirmières à 3, 6 et 12 mois s’accompagnait d’une tendance à moins de réhospitalisations sur deux ans. Le projet prévoit donc une visite d’une infirmière tous les 3 mois la première année à domicile et tous les 6 mois la seconde année car les risques diminuent. Le pharmacien interviendra sur le traitement par anticoagulants et sollicitera le médecin traitant du patient en cas de problème.
Ce suivi intensif sera évalué dans le cadre d’une étude médico-économique comparativement au suivi habituel par le médecin généraliste. Les inclusions de patients commenceront début septembre pour recruter au moins 430 patients faisant un AVC et 430 un infarctus dans chaque bras sur trois ans. Le projet est d’envergure territoriale au sein du GHT Côte-d’Or-Haute-Marne. Le partage d’informations se fera sur la plateforme eTICSS développée par l’ARS Bourgogne-Franche-Comté. Une rémunération au forfait est prévue pour financer les consultations des infirmières et des pharmaciens : 891,21 euros pour les AVC et 979,39 euros pour les infarctus.