Le portrait du mois : Dimitri Stepowski

Dimitri Stepowski, 36 ans, exerce en cabinet de consultation ambulatoire, de manière libre et indépendante, dans une clinique de Rouen.


Retour à la newsletter

Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Dimitri Stepowski. J’ai 36 ans et j’exerce à Rouen en Normandie. J’y ai fait l’ensemble de mes études de médecine, y compris mon clinicat au CHU Charles Nicolle et service de cardiologie et de chirurgie cardiaque. Je me suis installé à la suite de mon clinicat en 2014 et cela fait donc un peu plus de sept ans maintenant que je suis installé en cabinet de consultation ambulatoire à la clinique Mathilde à Rouen.

Pourquoi avoir choisi l’exercice libéral ?
J’ai choisi l’exercice libéral avant tout pour la liberté d’exercice, dans l’organisation du temps de travail et le choix des projets de développement. J’avais beaucoup de projets qui ne pouvaient pas être mis en œuvre dans le service hospitalier dans lequel j’exerçais, des contraintes de ressources humaines et d’horaires. J’ai découvert avec joie les possibilités qu’offrait l’activité libérale. On peut avoir une activité cardiologique très intéressante aussi bien à l’hôpital qu’en libéral.

Quel type d’exercice avez-vous choisi (conventionnement…) ?
J’ai choisi de m’installer en secteur 2 Optam. Ce choix était un choix de raison, car une carrière peut être pleine de rebondissements et je ne voulais pas me fermer de porte pour mon avenir professionnel. Chose peu courante, j’ai choisi cette installation « secteur 2 » au sein d’un cabinet de confrères en secteur 1. Cela n’a jamais posé aucun problème, car nous avions des projets en commun, ce qui est l’essentiel.

Où exercez-vous ?
J’exerce en cabinet de ville, au sein de la clinique Mathilde (groupe Vivalto), de manière libre et indépendante.

Comment s’organise votre pratique au quotidien ?
Je travaille 4 jours par semaine entre le lundi et le vendredi. Les journées sont très intenses, et chaque patient nécessite 100% de concentration. Le soir, je fais souvent 30 min de gestion des résultats biologiques, examens complémentaires. J’ai aussi des patients à rappeler. J’ai besoin de temps pour souffler et garder toutes mes capacités dans mon activité. Mon agenda est équilibré entre la consultation et les examens complémentaires (écho, holters ECG, echo d’effort et polygraphies ventilatoires).

Quels sont vos défis, vos projets, vos enjeux ?
Pour m’aider dans ma pratique, j’embauche prochainement une infirmière assistante médicale. Sa présence améliorera la prise en charge de tous les patients en me libérant de plusieurs tâches (saisie de données, ECG, constantes, appareils ambulatoires…). Cela ouvre la porte à des projets comme l’éducation thérapeutique, le suivi à distance, la télémédecine dans notre CPTS, etc.

Comment voyez-vous l’avenir de la cardiologie en général et de la cardiologie libérale en particulier ? (les défis, les enjeux, l’organisation du travail…)
Notre métier avance avec notre société. L’information circule vite, des données médicales s’accumulent au domicile des patients via des appareils connectés. L’univers « meta » et la blockchain vont modifier notre quotidien. Face à la demande toujours croissante, des solutions numériques apparaissent tous les jours alors que nombreux de nos confrères partent en retraite. Je crois que les médecins devront, à leur mesure, accompagner ce mouvement pour préserver par-dessus tout la valeur de leur expertise humaine. Le cardiologue restera un expert dans son domaine. Pour cela, l’emploi des assistants médicaux, IPA et le recours à la télémédecine, à la télésurveillance et à l’éducation thérapeutique, seront nécessaires dans sa pratique quotidienne.
Je souhaite également à l’avenir une meilleure communication entre les médecins de ville, entre les libéraux et hospitaliers, et entre le médecin et ses patients. Il y a eu déjà beaucoup de progrès et, par exemple, « Mon espace Santé Numérique » est très attendu dans ce domaine.

© DR




Le portrait du mois : Sana Amraoui

Sana Amraoui est cardiologue, installée en libéral depuis mai 2021 et spécialisée en rythmologie. Elle partage son temps entre son cabinet et l’hôpital américain de Paris. Sur un plan plus personnel, elle a 37 ans et est maman de deux enfants en bas âge.

Pourquoi avoir choisi l’exercice en libéral ?
J’avais envie d’une pratique différente et qui puisse s’adapter aux contraintes de ma vie personnelle. Le libéral me permet d’avoir des horaires plus flexibles mais aussi de faire face plus rapidement à la demande et aux besoins des patients.

Quel type d’exercice avez-vous choisi ?
Je suis en secteur 2 et j’ai choisi de m’installer en SELARL après les premiers mois en BNC.

Comment s’organise votre pratique au quotidien ?
Je travaille 4 jours par semaine, partagés entre mon cabinet (1,5 jour) et l’Hôpital américain de Paris (2,5 jours). L’hôpital me permet de bénéficier d’un plateau technique ultra-performant et d’avoir accès plus facilement à des confrères en cas de besoin pour mes patients. Je peux leur proposer une prise en charge plus globale si nécessaire.
Mon cabinet se situe au cœur du quartier de la Défense, dans un espace de coworking qui m’apporte un certain nombre de services logistiques. C’est très atypique et cela me permet d’être vraiment au cœur de la vie de mes patients qui peuvent venir me voir plus facilement sur leur lieu de travail. Je peux ainsi répondre à leurs demandes urgentes et être flexible.

Quels sont les avantages que vous retirez de votre pratique ?
Le libéral me permet d’être très réactive. Par exemple, les délais entre les différentes phases de la prise en charge sont très raccourcis, notamment entre le moment du diagnostic et la mise en place des traitements. Par ailleurs, comme je centralise tout ce qui concerne le parcours du patient, son suivi est complètement personnalisé. Cela garantit l’efficacité et la réactivité dans la prise en charge du patient.

Quels sont vos défis et vos projets ?
Je voudrais trouver un collaborateur – pour l’instant je n’ai pas trouvé : les cardiologues plus anciens sont déjà installés et les jeunes semblent craindre le libéral. Je vais aussi me renseigner sur la délégation de tâches, notamment sur le plan administratif ou même sur les prises de constantes, ce genre de choses.

Qu’aimeriez-vous dire à vos confrères qui se posent des questions sur le libéral ?
Pendant nos études ou même quand on travaille dans le public, on ne nous parle pas assez de l’installation en libéral. Cela donne le sentiment que c’est compliqué, qu’il y a plein de démarches administratives à faire… Mais cela se fait en fait assez facilement et le libéral permet d’adapter effectivement notre travail à notre vie et surtout de pratiquer comme on le souhaite, de prendre vraiment notre temps pour proposer des soins personnalisés. C’est nous qui façonnons notre environnement, cabinet, clinique, espic ou hôpital privé… Par ailleurs, on peut être accompagné pour l’installation, notamment par le syndicat national des cardiologues.

Comment voyez-vous l’avenir de la cardiologie ?
Je crois profondément à l’avenir de la cardiologie libérale avec probablement une activité de téléconsultation plus importante pour faire face à la demande, notamment dans les zones de déserts médicaux.




Le portrait du mois : Cyril Zakine

Cyril Zakine est cardiologue libéral spécialisé en rythmologie au sein d’un groupe de 14 cardiologues et 3 rythmologues. A 33 ans, il nous livre ses défis et projets dans une région sous-dotée avec des délais de consultation de plusieurs mois. Il nous fait part également de sa participation au SNC qui lui a permis de faire des rencontres riches et créer des liens avec des cardiologues d’autres régions.

Dr Zakine, qui êtes-vous  ? 

J’ai 33 ans. J’ai obtenu mon DES cardiologie en 2015 et je me suis spécialisé en rythmologie.

Pourquoi avoir choisi l’exercice en libéral  ? 

C’est le mode d’exercice qui me convient. Je suis libre d’organiser mon activité et de choisir l’endroit où m’installer.  Le libéral me laissait aussi la possibilité au sein d’une équipe pluridisciplinaire et d’avoir accès à la recherche clinique et à l’innovation. Les conditions de travail y sont également plus agréables qu’en milieu hospitalier : accessibilité à l’anesthésie, aux examens complémentaires, avis spécialisés etc…

Quel type d’exercice  avez-vous choisi ?  

J’ai une activité libérale secteur 2 OPTAM. Je travaille 5 jours par semaine partagés entre la consultation de rythmologie et le bloc (électrophysiologie et stimulation) avec participation à la continuité des soins (astreinte rythmologie et gardes en USIC). 

Où exercez-vous ?

J’exerce au sein de la clinique NCT+ à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire). Nous sommes un groupe de 14 cardiologues dont 3 rythmologues. Cela permet une interaction stimulante avec les autres professionnels dont les compétences sont variées en cardiologie et médecine vasculaire. Les patients de la région sont très agréables et participent à leur prise en charge. Il faut savoir que la région est sous-dotée avec des délais de consultation de plusieurs mois, surtout lorsqu’on s’éloigne de Tours (jusqu’à 6-9 mois de délai de consultation).  

Comment s’organise votre pratique au quotidien  ?  

Les jours de bloc, je travaille de 7h30 jusqu’à 18h30 environ, sinon je consulte de 9h00 à 18h30 environ. Les journées de consultation sont assez variables : rajouts pour les urgences et pour les patients qui nécessitent une consultation rapide. Je prends entre 6 et 10 semaines de vacances par an et notre groupe s’accorde des congés formations de 2 semaines.

Quels sont les avantages que vous retirez de votre pratique  ? 

La richesse de l’échange avec les confrères rythmologues, cardiologues, coronarographistes, chirurgiens cardiaques et vasculaires au sein de la structure. Les profils très variés de mes confrères me permettent de rencontrer des pathologies variées et parfois complexes. Les conditions de travail sont très agréables, notamment le relationnel avec l’équipe d’anesthésie au bloc opératoire et le personnel paramédical qui est hyper-compétent. 

Quels sont vos défis et vos projets ?  

Je voudrais développer l’activité de recherche clinique. Nous souhaitons également poursuivre les efforts pour la formation continue du groupe, optimiser l’activité de consultation et optimiser la délégation de tâches. 

Qu’aimeriez-vous dire à vos confrères qui se posent des questions sur le libéral ?  

Le praticien libéral façonne son activité libérale. Les limites sont celles que l’on se donne. C’est important d’avoir des objectifs optimistes et de toujours chercher à s’améliorer. 

Et le rôle du syndicat ?  

Le syndicat permet de participer activement à l’évolution constante et indispensable de notre métier. Cela m’a permis de prendre conscience de son caractère vivant et évolutif à une échelle humaine, de prendre conscience également de la portée des actions du SNC et des miennes de manière synergique. Et enfin, cela m’a permis de faire des rencontres riches et créer des liens avec des cardiologues dans d’autres régions, d’échanger, de partager et de lier des amitiés nouvelles.