Financiarisation de la santé : les SEL en observation



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Alors que les pouvoirs publics commencent à mettre en place des mesures visant à lutter contre la financiarisation du secteur de la santé, le Cnom appelle à encore plus de réglementation.

La financiarisation du secteur de la santé préoccupe de plus en plus les pouvoirs publics. Les radiologues et les ophtalmologistes y sont déjà confrontés. On pourra se reporter au dossier spécial consacré à ce sujet dans le n°456 de la revue Le Cardiologue.

C’est au tour du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) et du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) de tirer la sonnette d’alarme, deux ans après les académies de médecine et de pharmacie.

Lors d’une audition au Sénat le 8 avril dernier, leurs représentants ont appelé les pouvoirs publics à mettre en place davantage de mesures législatives et réglementaires pour lutter contre la financiarisation du secteur de la santé, notamment en empêchant les non-professionnels d’entrer au capital des SEL (Société d’exercice libéral).

Rappelons que le cadre légal actuel est censé limiter la participation des fonds non professionnels à 25 % du capital des SEL. Cette règle est cependant contournée par le biais de montages juridiques et financiers complexes dénoncés par la Cnam dans son rapport charges et produits 2023 et dont les professionnels de santé et les instances ordinales n’ont pas toujours les moyens d’évaluer les risques. Or ces montages peuvent conduire à une perte de contrôle des professionnels de santé libéraux et menacer leur indépendance : mise en place d’un conseil de surveillance contrôlant l’ordre du jour des assemblées, pouvoir de limitation du président engagements des associés exerçants à céder leurs actions au tiers investisseur, …

Au-delà des médecins, la financiarisation de la santé représente également une menace pour les patients et la santé publique dans la mesure où elle peut conduire les centres à faire leurs choix en fonction de la rentabilité des actes et non des besoins de la population. Ainsi dans le secteur de l’imagerie, certains centres peuvent ne plus réaliser certains actes comme la biopsie du sein ou l’échographie de la thyroïde.

© CSKN – Depositphotos




Le cabinet écoresponsable : une approche intégrée au bénéfice des patients, des soignants… et de l’environnement

La veille de l’assemblée générale du SNC, un atelier animé par le Dr Souvet a permis aux participants d’aborder le sujet de l’écoresponsabilité du cabinet médical.


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Développer une approche intégrée de la santé (Une seule santé) et développer la transition écologique en santé nécessite de construire une réponse adaptée aux enjeux écologiques-sociaux-sanitaires actuels et à venir.

Pour cela, il faut connaître à la fois les nouveaux risques en santé liés aux bouleversement environnementaux favorisés par les activités humaines et connaître l’impact de la santé sur les écosystèmes ; il a été rappelé que les pathologies cardio-neuro-vasculaires (cardiopathies ischémiques, AVC) sont les premières contributrices de la mortalité mondiale liée aux pollutions (air et chimiques) dans le monde, qui dépasse les décès liés au tabagisme.

Développer une approche globale

Une partie du groupe de l’atelier sur l’écoresponsabilité s’est attachée à savoir comment développer une approche globale de la santé avec un volet de besoin fort de connaissance sur ces sujets de la profession. Sur le volet préventif, quel type de populations est à cibler prioritairement ? Avec quels autres acteurs de santé (enseignants, collectivités…) ou dans quel cadre agir (exemple CPTS, maison de santé ?

Connaître ces aspects doit bénéficier aussi à la santé des soignants et à tous leurs collaborateurs ce qui est essentiel pour prendre soin ensuite des autres.

L’empreinte carbone du cabinet

L’autre partie s’est attaché à répondre à la réduction de l’empreinte carbone du cabinet ; la réduction des achats (draps jetables, diminution du papier, photos d’échographie), les économies d’énergie du cabinet ont été évoqué.

En résumé, il a été conclu que l’écoresponsabilité du cabinet doit intégrer à la fois l’écoconception des soins ainsi que promotion de la santé et la prévention des pathologies dont bien évidemment celles liées à l’environnement.

Nathalie Zenou

© Igor Vetushko – depositphotos




La cardiologie libérale et le SNC vus par le Président du Collège des cardiologues en formation

Le Dr Antonin Trimaille préside le Collège des Cardiologues en Formation (CCF) depuis janvier 2024. Il est docteur Junior en Cardiologie Interventionnelle au CHU de Strasbourg et doctorant en sciences médicales à l’Université de Strasbourg et au laboratoire de Médecine CardioVasculaire Translationnelle (UR 3074). L’intégralité de l’entretien sera publiée dans le n° 458 de la revue Le Cardiologue (mai-juin 2024).


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Comment les jeunes cardiologues perçoivent-ils l’exercice libéral ? Comment le découvrent-ils ?

Il n’existe pas de stage en libéral au cours de l’internat de médecine cardiovasculaire. Bien souvent, la première expérience de l’exercice libéral se fait au moment d’un remplacement d’un cardiologue libéral.

Pour remplacer, l’interne doit obtenir une licence de remplacement, ce qui ne peut se faire qu’après avoir validé 5 semestres d’internat dont 3 dans la spécialité et 2 hors spécialité parmi une liste de services définie par décret. Bien qu’une majorité des jeunes cardiologues exerceront plus tard en libéral, la formation aux problématiques et aux contraintes de ce mode d’exercice, en particulier l’aspect administratif, reste limitée.

La transition entre la formation des cardiologues principalement réalisée dans un milieu hospitalier et académique, et une pratique libérale autonome peut paraitre abrupte et peut expliquer en partie le manque de lien entre ville et hôpital que l’on observe parfois dans notre pratique. Il importe donc de travailler pour optimiser cette transition et ainsi favoriser le décloisonnement entre ville et hôpital dans le but d’améliorer la prise en charge de nos patients.

Quels liens le collège entretient-il avec le SNC ?

Le CCF entretient des liens étroits avec le SNC dans le but de défendre les intérêts des jeunes cardiologues et d’améliorer leur formation tout en garantissant le maintien d’une offre de soins optimale sur tout le territoire.

Nous travaillons ainsi avec le SNC sur plusieurs dossiers en rapport avec les jeunes cardiologues. A titre d’exemple, le CCF et le SNC ont travaillé ensemble avec succès au cours de ces dernières années pour maintenir les critères d’accès à la licence de remplacement pour les internes lorsque les instances nationales envisageaient de les restreindre au seul statut de docteur Junior.

Nathalie Zenou

© DR




France – Allemagne : une même inspiration, deux systèmes différents



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Les dépenses de santé en Allemagne et en France atteignaient respectivement 12,7 % et 12,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2022. Elles sont parmi les plus élevées au monde derrière les Etats-Unis. L’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) s’est attaché à comparer ces dépenses pour identifier des moyens d’améliorer la gestion des dépenses de santé en France.

Si la France s’est inspirée de l’exemple allemand pour mettre en place son système de Sécurité sociale, les systèmes français et allemand diffèrent : en Allemagne, les Assurances-maladie publique et privée (substitutive) coexistent et fournissent ensemble une couverture universelle. Par ailleurs, la gouvernance décentralisée chère aux Allemands permet de donner un pouvoir de décision important aux organismes corporatistes comme les associations de caisses d’Assurance-maladie, d’hôpitaux, de médecins, de psychothérapeutes et de dentistes.

Le système français présente un modèle quasi inversé avec une gouvernance très centralisée, mais une organisation et un financement des soins segmentés.

Au-delà de ces différences structurelles en termes d’organisation, l’étude comparative proposée par l’Irdes permet de mieux appréhender la structure des dépenses de santé en France et en Allemagne, à partir de données comparables sur les prix et les volumes de soins. Elle évalue les principaux mécanismes et les politiques qui définissent et régulent les volumes et les prix des soins de santé.


Consulter le rapport de l’Irdes

« L’Irdes est une groupement d’intérêt public (Gip). Il produit une recherche indépendante dont les résultats sont diffusés à travers des publications scientifiques à comité de lecture et également à travers les publications et produits documentaires de l’Irdes qui s’adressent tant aux chercheurs qu’aux acteurs et institutionnels des domaines de la santé et de la protection sociale. »

Nathalie Zenou


En savoir plus sur l’Irdes 

© Visual Generation – Depositphotos




Revalorisation du coût de la pratique ou du point travail : quel impact des propositions actuelles de la CNAM sur nos actes ?

C’est l’occasion de revenir sur la manière dont se construit l’honoraire d’un acte inscrit à la CCAM tout en soulignant que la valeur de ce point travail (actuellement à 0,44 €) n’a jamais été revalorisée depuis l’entrée en vigueur de la CCAM en 2005.


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Le postulat de base de la CCAM était de refondre les honoraires médicaux afin d’élaborer une nomenclature cohérente et « neutre », dépourvue de distorsions tarifaires par rapport aux ressources mobilisées par le praticien pour réaliser l’acte en distinguant d’une part « le travail médical » (recouvrant les ressources physiques et intellectuelles) et d’autre part, « le coût de la pratique » incombant au praticien pour effectuer l’acte (charges financières telles que personnels, loyer, matériel, etc.).

Construction de l’honoraire

Le travail médical est mesuré par une méthode de hiérarchisation conduisant à une échelle de scores du travail exprimée en « point travail » et évaluée en dehors de toute considération financière.

C’est tout l’enjeu de la révision en cours de la CCAM sous la houlette du HCN (Haut-conseil de la nomenclature) mais dont la conclusion des travaux ne sera pas avant 2025.

Depuis décembre 2011 et la version 25 de sa CCAM les scores de travail sont par exemple :

  • Échographie-doppler transthoracique du cœur et des vaisseaux intrathoraciques (DZQM006) : point travail = 115
  • Épreuve d’effort sur tapis roulant ou bicyclette ergométrique, avec ECG discontinu : point travail = 84

 Le prix du travail est obtenu en multipliant ce score de travail par facteur de conversion monétaire (actuellement de 0,44 €).

Le coût de la pratique (exprimé en euro/acte) quant à lui résulte d’une affectation de la nature des charges professionnelles recueillies auprès de la Direction Générale des Impôts, des praticiens et des fabricants. Ce coût est variable d’une spécialité à une autre (0,399 € pour la cardiologie mais 0,357 € pour le vasculaire, 0,269 € pour la chirurgie, 0,192 € pour l’anesthésie).

Le prix du coût de la pratique est obtenu en multipliant cette valeur par le score de travail

La somme de ces 2 entités définit ainsi le montant de l’honoraire selon une formulation assez simple :

Honoraire = Coût du travail médical [Score de travail x Facteur de conversion monétaire] + Coût de la pratique [Score de travail x Facteur de conversion monétaire]

Vous noterez qu’en appliquant cette formule, le montant de l’épreuve d’effort arrive à 70,47 € et non 76,80 € : c’est qu’au moment de la signature en 2005 de la convention médicale, il fut décidé qu’il n’y aurait pas d’actes « perdants » mais une revalorisation progressive pour arriver au tarif « cible.» l’épreuve d’effort y échappa et fut d’emblée valorisée à 76,80 € là où d’autres actes durent attendre (merci le syndicat des Cardiologues…)

Revalorisation du point travail ou du coût de la pratique ?

Le calendrier de la révision de la CCAM n’étant pas celui des négociations conventionnelles et l’inflation galopant, il est apparu nécessaire de revaloriser de manière paramétrique sans attendre la CCAM.

La Cnam privilégie en l’état actuelle une revalorisation de 5% du prix du coût de la pratique et une revalorisation de 5I% supplémentaire à la conclusion de la révision de la CCAM qui s’appliquerait donc sur la nouvelle hiérarchisation avec potentiellement des actes gagnants ou perdants.

Un groupe de travail sur le coût de la pratique est parallèlement proposé pour réévaluer celui-ci.

Pour un coût de la pratique majoré de 5I% :

  • L’échocardiographie passerait à 98,78 € maintenant et à 101,2 € au terme de la révision dans l’hypothèse d’un score travail inchangé.
  • L’épreuve d’effort à 78,48 € maintenant, potentiellement 80,25 € si le score de travail est inchangé et le bonus initial pour acte non perdant est maintenu.

Une autre hypothèse non retenue actuellement serait une revalorisation de 4 centimes sur le prix du travail médical (qui passerait de 0,44 à 0,48 centimes, soit 9 % d’augmentation).

  • L’échocardiographie cardiaque passerait de 96,49 € à 101,09 €.
  • L’épreuve d’effort de 76,80 € à 80,16 €.

En tout hypothèse très loin du rattrapage nécessaire des tarifs bloqués depuis 2005.

Frédéric Fossati

© Albert Yurolaits – depositphotos




Négociations conventionnelles : le SNC demande-t-il la lune ?



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Les négociations conventionnelles semblent se poursuivre dans l’unique but d’obtenir la signature des généralistes. Dans ces conditions, le Syndicat National des Cardiologues rappelle les propositions des cardiologues libéraux.

Alors que le nombre de patients ne cesse de croître, celui des cardiologues diminue laissant les patients démunis. L’augmentation des actes de violences au cabinet contribue à la dégradation des conditions de travail des praticiens, déjà détériorées par la hausse incessante des charges. Dans ce contexte, le Syndicat National des Cardiologues fait les propositions suivantes :

1) Augmentation et élargissement d’accès à l’APC
  • Passage à 65 euros
  • Possibilité de la répéter 2 à 3 fois par an.
  • Cotation possible en cas d’adressage par un autre spécialiste, d’absence de médecin traitant ou après une téléexpertise.
  • Il n’est pas normal que quand un patient est adressé par un autre spécialiste, la cotation soit inférieur à celle du médecin traitant spécialiste en médecine général.
2) Elargissement du cadre temporel de la MCU
  • Extension à 5 jours
  • Association possible à la CCAM.
  • Si l’accès aux soins non programmés et le désengorgement des urgences sont vraiment une priorité alors il faut des mesures attractives à destination des spécialistes et donc des cardiologues pour inciter à aménager les plannings overbookés en conséquence.
3) Suppression en établissement de la cotation 0,8 CS par CS et 0,8 C par C.

On ne soigne pas des 0,8 malades.

Nous aborderons dans un prochain CardioHebdo les autres propositions.

Nathalie Zenou

© Krakenimages – depositphotos




Ateliers d’imagerie du CNCF : qualité et convivialité

Les ateliers d’imagerie du CNCF qui se sont tenus à Avignon les 15 et 16 mars derniers ont été régal de qualité et de convivialité. Le CNCF est fidèle à sa mission : la formation et l’information médicale pratique et conviviale.


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Que ce soit au niveau universitaire ou libéral, la cardiologie française fait partie des équipes de pointe internationales dans le domaine des valvulopathies et le programme proposé lors des ateliers du CNCF a été à la hauteur de cette excellence. Il a été élaboré par plusieurs experts libéraux et a vu le concours des plus grands noms du domaine pour les présentations.

Le thème « le patient asymptomatique », a permis de couvrir de nombreuses questions de pratique quotidienne, comme par exemple, la chirurgie semi-urgente et la chirurgie non cardiaque programmée en cas de rétrécissement valvulaire aortique sévère asymptomatique, mais aussi plusieurs présentations concernant les maladies vasculaires : que faire en cas de découverte d’une embolie pulmonaire au scanner ? Quelle est la vitesse de progression d’un anévrysme de l’aorte thoracique ascendante, notamment en fonction de la cause, et quelle surveillance proposer ? Comment mesurer l’aorte ascendante et comment expliquer les discordances parfois observées selon la méthode de mesure ? Anévrysme isolé de l’artère iliaque : quelle prise en charge ?

Voici quelques-uns des thèmes abordés :
  • Quels sont les pièges de la quantification échographique de l’insuffisance mitrale asymptomatique et les paramètres décisionnels dans la prise en charge ?
  • Rétrécissement valvulaire aortique moyennement sévère et diminution de la fraction d’éjection que faire ?
  • Maladie coronaire à ponter et rétrécissement valvulaire aortique moyennement sévère : faut-il faire un geste sur la valve aortique ?
  • Valvulaire devant être opéré : quelle prophylaxie de l’endocardite, pour quels gestes, pour quels patients ?
  • Insuffisance tricuspide et fibrillation atriale : des relations dangereuses
Bravo et merci aux membres du comité d’organisation

David Attias, Alain Berrebi, Serge Cohen, Jean-Claude Dib, Julien Dreyfus, Dominique Guedj-Meynier, Laurent Macron, Marie-Christine Malergue, Arnaud Maudière, Julien Rosencher.

François Diévart

Bravo aux experts universitaires et libéraux ayant fait vivre ce congrès de grande qualité 


Voir le programme (pdf)

© DR




Violences au cabinet : les médecins libéraux d’Occitanie témoignent



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L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des médecins libéraux d’Occitanie a publié début mars les résultats d’une enquête portant sur les violences au cabinet. La situation se dégrade d’année en année.

L’observatoire de l’Ordre des médecins constate une augmentation des actes de violences au cabinet de plus de 23I% sur une année. L’enquête réalisée par l’URPS-ML d’Occitanie a permis d’interroger 441 médecins libéraux d’Occitanie de manière à avoir une mesure documentée de ce phénomène qui entraîne également des répercussions sur les pratiques des médecins.

Au total, 94,8I% des praticiens de la région ont déjà dû gérer des situations de violences. Près de 83I% des 441 praticiens interrogés estiment que la « situation » s’est dégradée au cours des cinq dernières années. Refus de prescriptions bien précises ou d’arrêts de travail, les raisons sont diverses et les tensions parfois vives avec des patients en grande précarité.

Tous les soignants sont concernés par la hausse des actes de violence : médecins, infirmiers, pharmaciens… Pour lutter contre cette tendance, le gouvernement a mené une campagne nationale de sensibilisation pour dire « stop ».

De leur côté les médecins demandent à bénéficier du même statut que les médecins hospitaliers et attendent des dispositions législatives renforcées qui leur permettraient de bénéficier des dispositions de protections pénales reconnues aux professionnels exerçant en établissement de santé.

La violence en chiffres
  • 75,9I% des médecins ont été victimes de violence sur ces 3 dernières années, dont 30I% plusieurs fois par an ; 75I% de ces actes de violence sont des atteintes à la personne.
  • 44I% des répondants estiment que les dispositifs ou organisations mis à disposition pour assurer leur sécurité sont insatisfaisants.
  • 37I% des médecins gèrent des situations de violence régulièrement (a minima plusieurs fois par mois) mais moins de 10I% sont formés – les secrétariats médicaux sont alors en première ligne.
  • 26I% des médecins se sentent en insécurité régulièrement.
  • 18I% des médecins victimes d’acte de violence sur ces 3 derniers années ont déposé une plainte.
  • Les femmes sont davantage victimes (+15I%) d’actes de violence mais portent moins plainte (-13I%).
  • Une violence plus marquée pour les cabinets de groupe (+14%), et sur les territoires ruraux (+5I%).

Nathalie Zenou

Consulter les résultats de l’enquête de l’URPS-ML Occitanie


Médecin-occitanie (pdf)

En savoir plus sur la campagne de sensibilisation menée par le gouvernement


Mesures gouvernementales

© Amaviael – depositphotos




Thomas Fatôme : la culture du « en même temps »



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Alors que syndicats et assurance-maladie s’apprêtent à reprendre le chemin d’une nouvelle séance plénière de négociations, le directeur général de l’Assurance-maladie souffle le chaud et le froid

En matière de hausse des tarifs, les syndicats ont indiqué avant même le début des négociations attendre un rattrapage à même de compenser l’inflation et le blocage des tarifs.

Ont-ils été entendus ? Dans un entretien donné au Quotidien du Médecin le 7 mars dernier, Thomas Fatôme parle de revalorisations comprises entre 10 et 20I%. Pour les cardiologues, cela mettrait l’APC à 62,15I€ (+10I%) ou 67,80I€ (+20I%).

Réduire les écarts de rémunération

Or, on apprend que pour les spécialistes, l’approche de la Cnam consiste plutôt à améliorer l’accès au second recours en revalorisant l’APC et à cibler des disciplines au bas de l’échelle des revenus pour réduire les écarts de rémunération entre spécialistes.

L’Assurance-maladie entend ici travailler spécialité par spécialité et pour les cardiologues, l’APC serait à 60I€…  Comment avancer et reculer en même temps ?

Quant à la Rosp, elle serait supprimée pour les médecins traitants… mais aucune information n’est donnée concernant son maintien pour les spécialistes.

En somme, Thomas Fatôme insiste sur les conséquences d’un nouvel échec pour le modèle conventionnel, mais force est de constater que ces négociations ressemblent encore trop à une session d’enregistrement des décisions de l’Assurance-maladie…

Nathalie Zenou

© DR




Un cardiologue libéral à la tête de la Fédération des Spécialités Médicales !

Le 15 décembre 2023, le conseil d’administration de la Fédération des spécialités médicales a renouvelé son bureau et élu le Dr Frédéric Fossati à la présidence de cette instance qui réunit les conseils nationaux professionnels de toutes les spécialités médicales (hors médecine générale).


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Créée en 1997 pour réunir les sociétés savantes de la plupart des spécialités médicales, la Fédération des spécialités médicales (FSM) s’est peu à peu développée pour intégrer toutes les composantes des différentes spécialités au sein de structures fédératives dédiées. Ces structures sont devenues les conseils nationaux professionnels en 2009-2010.

En 2019, un décret permit d’officialiser la composition paritaire et les missions des CNP et de reconnaître le rôle de la FMS en tant que structure fédérative et de soutien des CNP.

La FSM exerce différentes missions :

  • Améliorer et coordonner les réflexions sur la qualité des pratiques et des soins ;
  • Coordonner les travaux des CNP sur des sujets qui leur sont communs, par exemple le Développement professionnel continu (DPC) et le maintien des compétences des médecins ;
  • Animer des comités thématiques, par exemple sur l’aide à apporter aux CNP pour améliorer leur fonctionnement ou encore la certification ;
  • Assurer l’interface entre les CNP et les pouvoirs publics pour améliorer les relations entre les spécialités médicales et ces différentes instances (DGS, DGOS, HAS…).

Dans le cadre de ses missions, la FSM collabore également de manière étroite avec le Haut conseil des nomenclatures (HCN) : non seulement elle héberge aujourd’hui des registres de pratiques qui vont permettre au HCN de valider leur inscription à la CCAM, mais la FSM a également pu proposer des experts de chaque spécialité dans la perspective de la refonte de la CCAM.

Le Dr Fossati est cardiologue libéral à Lille et membre du Conseil national professionnel cardiovasculaire (CNPCV). Il siège au Haut conseil des nomenclatures depuis son installation en 2021.

Nathalie Zenou

En savoir plus sur…


La FSM


Le CNPCV


Le HCN

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L’acte CCAM du mois : DZQM005

L’échodoppler cardiaque est devenu le prolongement de notre stéthoscope au cours de notre exercice quotidien. C’est également un outil diagnostic indispensable dans la plupart des situations d’urgence médicochirurgicales.


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Le libellé CCAM est précis (comme toujours) : il correspond à une échographie-doppler transthoracique du cœur et des vaisseaux intrathoraciques réalisée au lit du malade. Il s’agit d’un acte d’échographie (code de regroupement « ADE »), remboursable et non soumis à une entente préalable. Son tarif est fixé à 111,71 € quel que soit le secteur conventionnel. Attention, sa cotation ne peut être réalisée que si le patient est admis en salle d’urgences ou se trouve hospitalisé en secteur de réanimation, d’unité de soins intensifs (USI) ou d’unité de soins intensifs cardiologiques (USIC).
Par vaisseaux intrathoraciques, on comprend l’aorte initiale, l’artère pulmonaire et ses branches, l’artère mammaire interne, les veines pulmonaires, la veine cave supérieure, la portion intrathoracique de la veine cave inférieure et la veine azygos.
Comme pour l’échocardiographie classique, cet examen inclut l’ECG externe de référence (pour les mesures) et sa facturation n’est autorisée que dans la limite de trois examens sur une période de six mois. Au-delà, une demande d’entente préalable est requise pour toute échocardiographie supplémentaire.

Les règles d’association des actes

Les règles d’association entre le DZQM005 et les autres actes CCAM sont régies par l’article III-B du livre III des dispositions générales de la NGA (nomenclature générale des actes professionnels) : pour la réalisation de plusieurs actes par un même médecin, dans le même temps et pour le même patient, l’acte de tarif le plus élevé voit sa cotation fixée à 100 % de sa valeur tandis que le second acte voit sa cotation réduite à 50 % de sa valeur ; ainsi, chez un patient hospitalisé en USIC où le forfait de suivi est YYYY002, il peut s’appliquer selon la formule : DZQM005 + YYYY002 / 2.

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Les centres de santé : des patients contents mais des finances en berne



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Une récente enquête menée par la Mutualité française montre la satisfaction des patients vis-à-vis des centres de santé. Pourtant leur modèle financier menace leur pérennité.

Chaque année, environ 2 millions de patients fréquentent les 577 centres de santé mutualistes et les plébiscitent :

  • 92% d’entre eux louent le professionnalisme des équipes et leur sens de l’écoute,
  • 95% jugent l’hygiène et la sécurité optimales,
  • 74% les recommandent.

Ouverts à tous, pratiquant le tiers payant généralisé et sans dépassement d’honoraires, ces centres sont présents sur l’ensemble du territoire et complètent l’offre de soins libérale en premier recours.

Des centres en difficulté financière

Pourtant, une grande majorité de ces centres sont en difficulté financière, plus des trois quarts d’entre eux présentant un déficit d’exploitation allant jusqu’à 20%, quelle que soit l’origine des fonds – publique, privée ou mixte. Ce déficit est en partie atténué par des subventions publiques.

Un rapport du cabinet ACE publié en décembre 2023 concluait que Le mode de financement ne concourt pas à l’équilibre économique et encore moins à la capacité de développement des centres de santé.

L’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) doit rendre un rapport sur les centres de santé au 1er trimestre 2024, année de préparation des négociations de la nouvelle convention des centres de santé, prévue elle pour 2025.

Nathalie Zenou

© Vilevi/depositphotos




Motion de défiance pour l’avenue de Ségur



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Attractivité de la médecine libérale, pertinence et la qualité des soins, organisation des soins et évolution des modalités de rémunération des médecins sont les enjeux auxquels devra répondre la nouvelle convention.

On l’a connu député, le voici désormais ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, chargé de la Santé et de la Prévention. Frédéric Valletoux succède à Agnès Firmin le Bodo qui exerçait l’intérim à la suite de la démission d’Aurélien Rousseau en décembre 2023.

De son mandat de député, on retient sa proposition de loi en faveur de l’accès aux soins, dont l’objectif était de rééquilibrer la permanence des soins entre établissements privés et hôpital public. Ce texte avait largement contribué à faire échouer les négociations conventionnelles même si ses dispositions les plus polémiques avaient été supprimées de la version finale. C’est donc avec méfiance et défiance que les syndicats de médecins libéraux voient arriver l’ancien président de la Fédération hospitalière de France avenue de Ségur qui ne s’est jamais privé de dire tout le bien qu’il pensait de la médecine libérale.

Des déclarations conformes aux attentes

Les premières déclarations de M. Valletoux après sa nomination sont conformes aux attentes : si les médecins libéraux ne prennent pas davantage de gardes, il les y contraindra. Cette semaine, celui qui déclarait le 12 février vouloir calmer le jeu avec les médecins libéraux s’est de nouveau illustré en rejetant sur le secteur privé la responsabilité des drames survenus au CHU de Toulouse.

Après Aurélien Rousseau, ministre accompagnant et respectueux, Frédéric Valletoux semble proposer un modèle à 180° : un ministre campé sur ses idées préconçues et incapable de dépasser ses préjugés vis-à-vis de la médecine libérale, en tout cas dans ses prises de paroles. Espérons que les négociations conventionnelles n’en pâtiront pas.

Nathalie Zenou

© valletoux.fr




Alain Cribier, un cardiologue visionnaire 



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Les membres du Syndicat national des cardiologues sont profondément attristés par le décès du Pr Alain Cribier, cardiologue, humaniste, chercheur et innovateur de réputation internationale. Ils souhaitent particulièrement saluer la mémoire d’un pionnier à travers quelques éléments clefs de son parcours.

L’innovation majeure

À Alain Cribier, on doit la mise en pratique d’un concept « il est possible d’implanter une prothèse valvulaire cardiaque par voie percutanée ». Pour valider opérationnellement ce concept, il a fallu une trentaine d’années, une obsession et surmonter quelques échecs et de nombreuses déconvenues.

L’obsession

Traiter le rétrécissement valvulaire aortique par voie percutanée et consacrer la majeure partie de sa réflexion et de ses recherches à ce sujet. En un mot, ne pas s’éparpiller, ne pas publier des milliers d’articles, juste ceux qui font avancer son objectif scientifique.

L’échec

Après avoir mis au point la dilatation au ballon de la valve aortique par voie percutanée dont le premier cas fut effectué en 1985, devoir constater que ce ne pouvait pas être la bonne solution du fait de la récidive précoce de la sténose valvulaire atteignant 80 % à 1 an.

Ne pas renoncer et analyser les causes de l’échec

C’est l’immense mérite d’Alain Cribier. Et ainsi, envisager une approche innovante développée en parallèle et de façon embryonnaire par de rares équipes mais pas pour le rétrécissement valvulaire aortique. Puisque la valvuloplastie percutanée a démontré qu’il est possible d’élargir le chenal d’une valve aortique rétrécie et calcifiée, pourquoi ne pas parfaire le résultat en implantant une prothèse valvulaire qui tiendrait à la paroi grâce à un système équivalent au stent ?

On imagine l’ébullition intellectuelle à chaque nouvelle réflexion qui semblait apporter la réponse attendue.

On imagine aussi le parcours du combattant comme le fait de pouvoir trouver les partenaires industriels volontaires alors que beaucoup considéraient que l’échec de la dilatation sonnait le glas des interventions percutanées sur la valve aortique et que l’implantation d’un stent valvulaire était « la chose la plus stupide jamais entendue » tant les obstacles paraissaient insurmontables.

Mais quand même, créer l’outil, l’améliorer, faire en sorte qu’il respecte les ostia coronaires, le septum, la valve mitrale…, comprendre ce qui devait marcher et ce qui ne marchait pas, expérimenter sur le cadavre et chez l’animal.

Puis enfin, passer à l’application humaine le 16 avril 2002 dans un cas de choc cardiogénique et apporter la preuve que cela est faisable et bénéfique.

Poursuivre encore et toujours

Participer à l’évaluation, à l’amélioration, à la formation et voir son enfant grandir et le concept s’appliquer à d’autres valves cardiaques. Voir la technique utilisée chez des millions de patients dans le monde, évitant la chirurgie et avec un bénéfice équivalent, modifiant la pratique et les indications. Voilà ce qui s’appelle un parcours de médecin et d’humaniste.

A Alain Cribier qui a créé une voie pour le présent et le futur de la cardiologie, les membres du SNC rendent un hommage sincère.

Pour le SNC, François Diévart

© CHU-Hopitaux de Rouen




Négociations conventionnelles : retour sur la séance du 8 février



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Attractivité de la médecine libérale, pertinence et la qualité des soins, organisation des soins et évolution des modalités de rémunération des médecins sont les enjeux auxquels devra répondre la nouvelle convention.

Parmi les points à retenir, on note pour le médecin traitant le G cible à 30I€ et la volonté de l’Assurance-maladie de faire du « forfait médecin traitant » la rémunération forfaitaire socle du médecin traitant (paiement selon les caractéristiques du patient, indépendamment du nombre d’actes et de consultations réalisées dans l’année). De plus, les médecins qui le souhaiteront pourront, en groupe, être rémunérés sous une forme intégralement forfaitaire.

Second recours et expertise

Pour le second recours et l’expertise, l’APC cible est de 60I€. L’Assurance-maladie entend favoriser l’expertise de second recours en renforçant l’accès rapide à un spécialiste sur adressage par le médecin traitant, en utilisant la télémédecine comme levier d’accès à un avis spécialisé de recours et en favorisant le développement des équipes de soins spécialisés. La cardiologie libérale est en pointe sur ce sujet, contactez le SNC pour en savoir plus !

Des revalorisations spécifiques

Les négociations abordent également la correction des écarts de rémunération constatés entre différentes spécialités et la revalorisation des consultations des pédiatres, des psychiatres, des gériatres, des médecins MPR, des gynécologues médicaux et des endocrinologues. De nouvelles dérogations seront apportées pour le cumul consultation + actes CCAM.

Focus sur les GAP

En ce qui concerne la pertinence des soins, l’Assurance-maladie souhaite accompagner la dynamique des groupes d’analyse de pratique (GAP). Il en existe déjà plusieurs pour les cardiologues libéraux, rapprochez-vous du SNC pour en savoir plus !

Les négociations se poursuivent avec une prochaine réunion plénière début mars et d’ici là, des rencontres bilatérales Cnam – syndicats représentatifs.

Nathalie Zenou

Consultez les documents de la séance du 8 février 


Ordre du jour (pdf)


Support des négociations (pdf)

© Rawpixel – depositphotos




Marc Villacèque, nouveau président du Conseil national professionnel cardiovasculaire (CNPCV)


Marc Villacèque a 47 ans. Il a présidé le SNC de 2020 à 2023. Il exerce à Nîmes dans un cabinet rassemblant 5 cardiologues, 1 Infirmière en Pratique Avancée (IPA) et 1 assistante médicale (AM).

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Peux-tu rappeler le rôle du CNPCV ?

Le CNPCV joue un triple rôle :

  • Accompagner l’évolution de la profession de cardiologue ;
  • Organiser le Développement professionnel continu (DPC) ;
  • Être l’interlocuteur officiel des pouvoirs publics, notamment les ministères, la Cnam et la HAS.

 Comment le CNPCV est-il organisé ?

Le CNP rassemble et représente tous les acteurs et tous les professionnels de la cardiologie française : SNC et CNCF pour la cardiologie de secteur libéral, et SFC et CNCH pour la cardiologie du secteur public. Chaque organisation dispose de quatre sièges au Conseil d’administration du CNP. Un nouveau président est élu chaque année.

Comment le CNP accompagne-t-il cardiologues, notamment libéraux ?

Au-delà du travail sur le DPC et la future certification périodique obligatoire, le CNP réfléchit aux évolutions de l’exercice libéral. Il a présenté ses conclusions en 2022 dans un Livre Blanc « Profession cardiologue ».

Il réfléchit également sur la délégation et le transfert de tâches, évoqué lors d’une session des JESFC en janvier dernier.

Il hiérarchise tous les actes de la cardiologie depuis deux ans avec le haut conseil de nomenclature

Par ailleurs, le CNP défend les intérêts des cardiologues, aussi bien les libéraux que les salariés du secteur public, par exemple pour la FFR, la rythmologie et la cardiologie interventionnelle.

Enfin cette année, le CNPCV va réfléchir à des recommandations pour le suivi des pathologies cardiovasculaires.

 Quels sont les enjeux actuels du CNP ?

La question de la mutation de la pratique de la cardiologie est le principal défi auquel nous faisons face. Elle est liée au développement rapide de l’intelligence artificielle, à la baisse de la démographie médicale parallèlement à l’augmentation du nombre des patients.

 Comment le CNP travaille-t-il avec le SNC ?

Le SNC est membre du conseil d’administration du CNP. Il faut noter que la cardiologie est très unie. Le CNP joue un rôle particulièrement fédérateur, contrairement à ce qu’on peut observer pour d’autres spécialités. Cela nous permet de parler d’une seule voix et d’organiser ensemble des manifestations comme les Trophées de l’insuffisance cardiaque, avec le soutien de l’Assurance-maladie. Après le succès de la première édition en 2023, la seconde édition a été lancée à l’automne dernier.

 Quel message souhaites-tu faire passer aux cardiologues libéraux ?

Face aux difficultés que les cardiologues rencontrent, nous devons tendre à la disparition des silos entre la ville et l’hôpital, et ce dans l’intérêt des patients.

De plus, l’union de la cardiologie est un impératif catégorique pour améliorer la qualité et la pertinence des soins dans un contexte de très fortes tensions budgétaire et démographique. Répondre aux attentes et aux besoins des patients doit être la priorité, et nous devons imaginer et créer de nouvelles méthodes pour y arriver.

Propos recueillis par Nathalie Zenou

© DR




Les pratiques médicales varient selon les départements



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Huit ans après la publication du premier « Atlas de variations des pratiques médicales », le second opus révèle des disparités importantes entre départements.

Le premier atlas avait été publié en 2016 à partir des données de 2014. Onze interventions avaient été étudiées.

Pour cette seconde édition, l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) a étudié la période allant de 2014 à 2019, mais sans les taux de 2020 et 2021, la pandémie rendant difficile leur utilisation. Trois nouveaux indicateurs de processus et de qualité des soins ont été inclus : le taux de chirurgie ambulatoire, l’utilisation des protocoles de récupération améliorée après chirurgie (Raac) et le taux de réadmission à 30 jours.

Onze interventions ont été analysées, dont la pose de stent coronaire sans infarctus du myocarde qui ne figurait pas dans le premier atlas. Cette inclusion est due à la forte volumétrie constatée pour cette intervention, ainsi que les variations observées entre les territoires. Il faut noter que l’étude considère le département de résidence des patients et non la localisation des établissements.

L’atlas révèle que le nombre d’hospitalisations pour pose de stents coronaires sans infarctus du myocarde a augmenté dans la période récenteI:  108I945 en 2019 contre 90I358 séjours en 2014. On observe également de grandes disparités entre les départements : 50 séjours pour 100 000 habitants en Guyane et en Martinique, 85/100I000 en Vendée et dans le Maine-et-Loire, et jusqu’à… 317/100I000 en Meurthe-et-Moselle et 342 /100I000 dans la Meuse.  Le nord-est de la France affiche ainsi des taux de recours plus élevés que le centre et l’Ouest, où ils sont les plus faibles.

Nathalie Zenou


Téléchargez l’atlas

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Le Professeur Michel Safar est mort. Il aurait eu 87 ans en mars prochain. Il était un « Patron »


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Ses travaux de recherche ont révolutionné la conception de l’hypertension artérielle en démontrant le rôle des traitements antihypertenseurs modernes sur l’élasticité des grosses artères (arterial compliance).

Michel Safar avait un don, être toujours « en avance » :
– scientifiquement d’abord, ce qui lui a valu une extraordinaire notoriété internationale,
– humainement surtout, car Il avait, dans l’ambiance élitiste et « exclusive » qui était une des caractéristiques des hôpitaux Universitaires dans les années 1980, mis en oeuvre une avant gardiste politique « inclusive ».
Ainsi dans les services hospitaliers et les laboratoires de recherche qu’il a dirigé, les exclus et les persécutés des pays où la tyrannie sévissait étaient accueillis sans discussion.
Le « patron » n’imposait pas mais montrait ses valeurs: travail, bienveillance, fidélité, liberté de penser autrement. Il laissait chacun construire ou reconstruire son histoire professionnelle.
Travailler chez Safar c’était faire partie d’une famille très nombreuse ayant un seul chromosome en commun les « grosses artères ».
Aujourd’hui sa grande famille est orpheline.

Pr Xavier Girerd

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Le Pr Bernard Iung prend la présidence de la Société française de cardiologie



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Le Pr Bernard Iung vient de débuter son mandat de président de la Société française de cardiologie, en succession du Pr Christophe Leclerc. Entretien avec le SNC.

Pouvez-vous vous présenter ?
Cardiologue hospitalier, j’exerce à l’hôpital Bichat (AP-HP) depuis 1999 après avoir été chef de clinique puis praticien hospitalier à l’hôpital Tenon (AP-HP) depuis 1990. Je préside la SFC depuis le 20 janvier 2024, pour une durée de deux ans.

Pouvez-vous rappeler le rôle de la SFC ?
En tant que société savante, la SFC joue un rôle scientifique. Elle a notamment pour mission de favoriser la recherche sur les maladies cardiovasculaires. La SFC intervient également dans le domaine de l’amélioration des pratiques et est en relation avec les pouvoirs publics pour défendre la profession et attirer l’attention sur l’importance de la lutte contre les maladies cardiovasculaires.

De plus, la SFC soutient la fondation Cœur et Recherche pour le financement de la recherche et collabore avec la Fédération française de cardiologie qui joue un rôle essentiel vis-à-vis du grand public et contribue également au financement de la recherche.

Comment la SFC est-elle organisée ?
La SFC est dirigée par un bureau constitué de 9 membres titulaires (dont le trio past president, president et president elect) et 5 invités permanents. Le bureau est élu pour 2 ans par le conseil d’administration composé de 27 membres élus et cooptés et de membres invités représentant notamment toutes les communautés de la cardiologie : CNPCV, CNCH, CNCF, SNC.

Enfin, la SFC compte une vingtaine de cercles, filiales et collèges travaillant sur les différentes surspécialités et thématiques d’intérêt pour la cardiologie.

Comment la SFC accompagne-t-elle les cardiologues, notamment libéraux ?
La SFC organise des actions d’enseignement et de formation, dont les Journées Européennes de la SFC (JESFC), très suivies par les libéraux, les congrès des groupes et filiales et par son site Cardio-Online. Nous sommes également de plus en plus impliqués dans l’élaboration du DPC.

Au-delà de ces actions, nous collaborons étroitement avec les autres organisations de cardiologie au sein du CNPCV, organisme interlocuteur des tutelles. Cela nous permet d’échanger régulièrement et de travailler ensemble pour concilier des visions parfois différentes de notre spécialité et présenter un front uni aux instances.

Quels sont les enjeux de la SFC ?
Dans les deux ans qui viennent, nous travaillerons en particulier sur les axes suivants :

  • La consolidation de ce qui fonctionne, notamment les JESFC dont la fréquentation a retrouvé son niveau d’avant Covid (plus de 6 000 participants). Nous constatons notamment plus d’implication des jeunes grâce aux master classes et aux différentes formations, y compris via les outils de simulation.
  • Le développement de la recherche sur les maladies cardiovasculaires, en particulier via la commission des registres et la commission de la promotion de la recherche. Nous devons mieux expliquer, en particulier aux jeunes, ce que la SFC peut mettre à leur disposition pour les soutenir dans leurs projets.
  • La défense de la profession de cardiologue.
  • La sensibilisation des pouvoirs publics à la morbi-mortalité des maladies cardiovasculaires avec en particulier comme but d’améliorer le financement public de la recherche, qui demeure inférieur à celui que l’on constate dans les autres pays d’Europe.

Comment travaillez-vous avec le SNC ?
Le SNC est membre invité au sein du CA de la SFC. Sa présence sera renforcée cette année par la double appartenance à la SFC de Marc Villacèque qui prend la présidence du CNPCV et est également membre élu de notre CA. Le SNC et la SFC travaillent activement ensemble pour réfléchir sur la délégation de tâches, l’imagerie… et faire des propositions aux tutelles comme nous l’avons fait avec le Livre blanc Profession Cardiologue.

Quel message souhaitez-vous faire passer aux cardiologues libéraux ?
La SFC est à leur écoute. Nous entendons développer nos collaborations avec toutes les composantes de la cardiologie pour améliorer la formation et défendre la profession.

La SFC est-elle présente à l’international ?
La SFC est représentée au sein de la Société européenne de cardiologie mais nous souhaitons renforcer la présence française, notamment en termes de recherche. La Société européenne de cardiologie peut également contribuer à de promouvoir les actions auprès des pouvoirs publics, en s’inspirant d’initiatives mises en place dans d’autres pays, par exemple le Plan Cœur en Espagne.

Nathalie Zenou

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Ventes de médicaments en 2023 : volumes en baisse, valeurs en hausse



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En ville comme à l’hôpital, les dépenses de santé liées aux médicaments ont augmenté alors que les volumes dispensés sont en baisse.

Les dépenses de santé ont augmenté de 7,5 % en ville en 2023, le chiffre d’affaires TTC des officines atteignant 44 milliards d’euros (+6 %). Cette hausse se produit alors que les volumes dispensés continuent de diminuer : 2,48 milliards d’unités soit une baisse de 3 %.

En valeur, le top 10 des médicaments vendus en ville se compose d’Eliquis® (685 millions d’euros, + 15I%), de Vyndaqel (traitement de l’amylose à transthyrétine – 601IM€, +47I%), d’Eylea (inhibiteur du VEGF utilisé en ophtalmologie – 485IM€, +12I%), de Kaftrio (traitement de la mucoviscidose – 459IM€), de Xarelto* – 362IM€, de  Xtandi* (traitement du cancer de la prostate – 355IM€, +16I%), d’Imbruvica, (utilisé dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique et dans la macroglobulinémie de Waldenström – 335IM€, +4I%), de Lucentis (traitement ophtalmologique – maintenant concurrencé par ses biosimilaires – 320IM€, -20I%, de Stelara (‘anti-IL-12/23 – 293IM€, +21%)  et d’Hemlibra (médicament d’hématologie – 284IM€, +49I%).

A l’hôpital, la dynamique est encore meilleure avec des dépenses en hausse de 8,4% (produits sous rétrocession, inscrits sur la liste en sus ou sous accès dérogatoires). Là aussi la hausse en valeur ne reflète pas l’évolution des volumes puisque ceux-ci ont diminué de 1I%, avec 2,5 milliards d’unités dispensées.

Ce sont les antinéoplasiques, anticorps monoclonaux qui contribuent le plus fortement à la croissance des dépenses :

Keytruda conserve la première place (immunothérapie anticancéreuse anti-PD1 – 1,9 milliard d’euros, + 341IM€ liés aux extensions de prise en charge successives dans de nouvelles indications). Il est suivi de Darzalex (traitement du myélome multiple anti-CD38 – 895IM€, +21%), d’Opdivo (anti-PD1indiqué dans une série d’indications en oncologie -504IM€, +11I%), de Clairyg (immunoglobuline humaine normale – 320 millions d’euros, +11I%), d’Imfinzi (immunothérapie anti-PD-L1 – 277IM€, +34I%), d’Ocrevus (traitement de la sclérose en plaques (SEP) – 240IM€, +16I%), de Yescarta (thérapie par cellules CAR-T – 223IM€, +47I%), d’Imnovid (traitement du myélome multiple – 218IM€, +3I%), de Privigen (immunoglobuline humaine normale – 199IM€, +24I%) et d’Hemblibra (anticorps monoclonal utilisé en hématologie – 193IM€, +3I%).

Nathalie Zenou

© PeopleImages.




Le Dr Benoît Lequeux prend la tête de la Commission numérique du SNC

Le Dr Benoît Lequeux prend la tête de la Commission numérique du SNC. Une nouvelle mission qui sonne comme une évidence pour ce passionné du numérique.


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Benoît Lequeux, où exercez-vous et quel type d’exercice avez-vous ?

J’exerce à Poitiers. Je suis praticien hospitalier à mi-temps et j’ai également une activité libérale. Nous sommes 4 associés (3 cardiologues et 1 angiologue) et nous travaillons chacun avec une assistante médicale.

Vous succédez à Dimitri Stepowski comme président de la commission numérique au sein du SNC. Quel est le rôle de cette commission ?

Notre commission a une double mission : accompagner les praticiens dans l’évolution des cabinets, et faire le lien entre les acteurs de la santé et les acteurs du numérique. Dans ce cadre, nous identifions les outils les plus performants pour nous aider au quotidien. Il en existe beaucoup mais tous ne sont pas forcément pertinents pour notre pratique.
La commission travaille notamment sur 3 axes liés à l’usage des outils connectés et à l’intelligence artificielle : l’aide à la décision, la médecine prédictive et l’aide à la décision thérapeutique.

Deux autres sujets me tiennent à cœur :

  • La cybersécurité : Les cabinets ne sont pas assez protégés alors que les données de santé sont sensibles. Les hôpitaux sont la cible de cyber-attaques et rien n’empêcherait un pirate de s’attaquer à un cabinet libéral. Nous devons sensibiliser les médecins sur ce sujet.
  • Les données de santé : Les cabinets recèlent des banques de données phénoménales mais qui ne sont pas exploitées. Pourtant l’IA sera bientôt capable d’aller chercher les taux de cholestérol, les glycémies, les arythmies … Il est important de savoir comment utiliser ces données pour aider le praticien au quotidien : identifier les patients à revoir régulièrement, recevoir des alertes plus fréquentes par exemple en fin de vie d’un pacemaker … Pour le dire simplement, la médecine augmentée par l’IA permettrait de faire de la médecine prédictive et de mieux dépister et gérer les patients.

Quels sont vos projets pour la commission ?

Je prends mon poste ce mois-ci. Je vais découvrir ce qui a été mis en place et ensuite développer les axes mentionnés ci-dessus. Je pourrai me mettre en relation avec les différents intervenants et travailler avec les acteurs, les fabricants de matériel, pour qu’ils comprennent les besoins et les problématiques des acteurs de terrain. Tous les cardiologues souhaitant travailler dans cette commission sont les bienvenues ? Je leur donner rendez-vous le vendredi 19 janvier à 10h au stand du syndicat.

Parlez-nous un peu plus précisément du numérique. On en parle, mais quel usage en faîtes-vous aujourd’hui ?

Je suis passionnée d’informatique depuis l’âge de 8 ans et je baigne dans le numérique aussi bien à la maison qu’au cabinet.
Au cabinet, j’ai en partie monté le réseau du cabinet et je suis très au fait des règles en matière de cybersécurité. J’ai d’ailleurs passé des certificats spécifiques sur ce sujet.
J’estime que le numérique est un outil qui permet d’augmenter la médecine, d’aller au-delà du socle traditionnel. Il ne s’agit pas de remplacer le médecin mais de lui permettre de s’approprier des outils qui l’aideront dans sa pratique.
En ce qui concerne l’intelligence artificielle, ça va arriver très vite et j’ai déjà commencé à l’utiliser dans plusieurs domaines. Il est passionnant de réfléchir à l’évolution des pratiques qui va en découler. Cette évolution est nécessaire et permettra de s’approprier ces nouveaux outils pour les utiliser au bénéfice du patient.
En ce qui concerne l’intelligence artificielle, ça va arriver très vite. Il est passionnant de réfléchir à l’évolution des pratiques qui va en découler. Cette évolution est nécessaire et permettra de s’approprier ces nouveaux outils pour les utiliser au bénéfice du patient.

Vous semblez penser que cette évolution est inéluctable. Pourquoi les cardiologues doivent-ils se saisir du numérique aujourd’hui ou a minima se préparer à l’utiliser davantage ?

Le développement de l’intelligence artificielle est exponentiel, on ne reviendra pas en arrière. On a déjà connu cela avec d’autres outils en cardiologie. L’Europe a d’ailleurs voté l’IA Act pour en limiter l’utilisation malfaisante.
Parallèlement à cette évolution technologique, l’augmentation du nombre de patients et de données à gérer, alors que nous sommes de moins en moins nombreux, nous pousse à recourir au numérique. La délégation de tâches aux IPA ne suffira pas pour faire face à l’accroissement des maladies cardiovasculaires.
Grâce au numérique, nous pourrons plus facilement identifier les patients à risque et les suivre au quotidien. La TS permet déjà de dépister et de suivre plus facilement l’IC et de mieux la prendre en charge pour éviter les hospitalisations en urgence. Les demandes vont augmenter au fur et à mesure que l’offre de soins va se raréfier. Il devient urgent d’organiser l’usage du numérique : le point démographique le plus bas est attendu dans les 5 ans.
En résumé, la médecine augmentée, c’est du on top : cela va nous permettre d’avoir une pratique plus efficiente, de dépister plus rapidement les patients fragiles et de mieux les prendre en charge. Nos bases de données nous permettront de le faire.

Quelles sont les étapes pour bien démarrer la conversion numérique de son cabinet ?

La télésurveillance, la téléconsultation et la téléexpertise constituent la base de la conversion numérique. Ces activités sont passées dans le droit commun et sont financées par l’assurance maladie. Le cardiologue peut démarrer facilement en s’équipant d’outils validés et certifiés pour cet usage.
Tous les outils ne le sont pas. Le ministère lance d’ailleurs un appel à projets pour réaliser des études médico-économique pour établir l’efficience des outils qui sont aujourd’hui proposés par les start-ups qui pullulent sur le marché.

Est-ce qu’il y a des outils à développer pour expliquer le numérique en santé aux patients en ce qui concerne la cardiologie ?

Une étude de l’INSEE montre que l’utilisation du numérique est fonction de la génération à laquelle on appartient. Il est certain que certains patients ne se serviront jamais du numérique mais ceux qui ont aujourd’hui 65-70 ans l’utilisent déjà et continueront à s’en servir. Ils n’auront pas de difficulté à s’approprier les outils connectés nécessaires à la télésurveillance et même la téléconsultation, même si celle-ci est moins développée aujourd’hui.

© DR




Le SNC aux JESFC



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Aux journées européennes de la SFC, le Syndicat national des cardiologues intervient dans plusieurs sessions intéressant le cardiologue.

Autres sessions

avec l’intervention des membres du SNC​
DPC Cardiopathies et sommeilI?

Drs Thierry Garban et Benoît LequeuxMercredi – 8h30-17h00 –

=> Inscription au DPC

Télésurveillance dans l’IC, où en sommes-nousI?

Dr Marc VillacèqueMercredi – 17h00 – Salle 241

L’ABC de l’apnée du sommeil

Drs P. Bordier, Pierre Escourou, Thierry Garban et Benoît Lequeux
Objectifs pédagogiques : connaître les modalités diagnostiques du SAS et de prise en charge et suivi du SAS en ambulatoire
Mercredi – 17h00 – Salle 252A

Cœur et psychiatrieI?

Dr Marc VillacèqueJeudi – 16h00 – Salle 253

Le suivi du coronarien après la première année

Dr Vincent PradeauSession commune CNCH quoi de neuf dans la prise en charge du SCA ST+ ?
Vendredi – 8h30 – Salle 241

La certification périodique où en sommes nous ?

Dr Vincent PradeauSession ODP2C pour vous accompagner dans votre FMC
Vendredi – 11h30 – Salle 342B

Insuffisance cardiaque

Dr François Diévart
Session commune CNCF-SFC – L’objectif est d’évaluer s’il est nécessaire de disposer de la FEVG pour guider le traitement.
Vendredi – 11h30-12h30 – Amphithéâtre Havane

S’adapter aux mutations : comment organiser les délégation de tâches

Drs Vincent Pradeau – Marc VillacèqueSession commune CNPC
Vendredi – 13h00 – Salle 252A

La vie avec une prothèse rythmique

Dr Maxime GuenounOrateur :  MG : Sport et prothèse rythmique
 Vendredi – 14h30-15h30 – Salle 251




Une session spéciale pour les cardiologues libéraux aux JESFC



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La prochaine édition des JESFC se déroulera du 17 au 19 janvier au Palais des Congrès à Paris. Le SNC y organise une session dédiée aux cardiologues libéraux, en partenariat avec la SFC.

« Suivi cardiologique : faut-il rompre avec les habitudes ? »

La session organisée par le SNC a pour objectif de répondre à une simple question : peut-on et doit-on continuer à prendre en charge nos patients les plus fréquents comme on l’a appris il y a une, deux ou trois décennies, avec les connaissances apportées par l’evidence based medicine et les nouvelles recommandations scientifiques et du fait de l’évolution épidémiologique des maladies cardiovasculaires ?

Différents intervenants se relaieront pour répondre à cette question en abordant quatre thématiques :

  1. Epreuve d’effort : quelle place encore en 2024 ? François Dievart fera le point sur l’épreuve d’effort dont les dernières recommandations indiquent qu’elle n’est plus vraiment nécessaire dans le suivi de la maladie coronaire chronique…
  2. Le suivi des coronariens stables doit-il être annuel ? Alors que les patients coronariens stables ont un pronostic en constante amélioration grâce aux progrès des traitements et à la prise en charge multidisciplinaire, Nadjib Hammoudi évoquera le suivi des patients qui sont stables depuis des années.
  3. Quelle place pour le holter ECG dans notre monde connecté ? Nous disposons de plus en plus d’outils connectés pour mesurer et surveiller en temps réel le rythme Dans ce contexte qu’elle est la place du holter ECG , notamment suite au problème d’accès aux soins, s’il est posée 3 à 6 mois après le l’apparition des premiers symptômes ?
  4. Doit-on revoir les porteurs de stimulateurs cardiaques déjà télésuivis ? Olivier Piot nous exposera son point de vue sur la question, au regard des dernières recommandations.

La session sera modérée par le président du SNC, Vincent Pradeau, et le secrétaire scientifique de la SFC, Victor Aboyans. Tous les intervenants seront à votre disposition pour répondre aux questions que vous vous posez.

Rendez-vous le 18 janvier de 11h30 à 12h30 en salle 251 pour cette session dédiée aux cardiologues libéraux !

Nathalie Zenou

Autres sessions

avec l’intervention de membres du SNC​
DPC Cardiopathies et sommeilI?

Drs Thierry Garban et Benoît LequeuxMercredi – 8h30-17h00 –

=> Inscription au DPC

Télésurveillance dans l’IC, où en sommes-nousI?

Dr Marc VillacèqueMercredi – 17h00 – Salle 241

L’ABC de l’apnée du sommeil

Drs P. Bordier, Pierre Escourou, Thierry Garban et Benoît Lequeux
Objectifs pédagogiques : connaître les modalités diagnostiques du SAS et de prise en charge et suivi du SAS en ambulatoire
Mercredi – 17h00 – Salle 252A

Cœur et psychiatrieI?

Dr Marc VillacèqueJeudi – 16h00 – Salle 253

Le suivi du coronarien après la première année

Dr Vincent PradeauSession commune CNCH quoi de neuf dans la prise en charge du SCA ST+ ?
Vendredi – 8h30 – Salle 241

La certification périodique où en sommes nous ?

Dr Vincent PradeauSession ODP2C pour vous accompagner dans votre FMC
Vendredi – 11h30 – Salle 342B

Insuffisance cardiaque

Dr François Diévart
Session commune CNCF-SFC – L’objectif est d’évaluer s’il est nécessaire de disposer de la FEVG pour guider le traitement.
Vendredi – 11h30-12h30 – Amphithéâtre Havane

S’adapter aux mutations : comment organiser les délégation de tâches

Drs Vincent Pradeau – Marc VillacèqueSession commune CNPC
Vendredi – 13h00 – Salle 252A

La vie avec une prothèse rythmique

Dr Maxime GuenounOrateur :  MG : Sport et prothèse rythmique
 Vendredi – 14h30-15h30 – Salle 251




Les centres de santé : un modèle structurellement déficitaire

Après huit mois de travail, le cabinet de conseil ACE santé rend un rapport de 150 pages montrant la fragilité du modèle de financement des centres de santé.


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Plus des trois-quarts des centres de santé étudiés par le cabinet présentent un déficit d’exploitation allant jusqu’à 20 % et ce quelle que soit l’origine des fonds – publique, privée ou mixte. Ce déficit est en partie atténué par des subventions publiques.

Les dépenses de personnel absorbent la quasi-intégralité des recettes qui sont générées à 80 % par les actes médicaux. Le rapport conclut que « Le mode de financement ne concourt pas à l’équilibre économique et encore moins à la capacité de développement des centres de santé ».

De fait, le modèle du financement à l’acte est pointé du doigt pour ces structures, le rapport estimant qu’il ne valorise pas suffisamment la pratique systématique du tiers-payant, les horaires d’ouverture étendus des centres et le profil des patients accueillis, souvent vulnérables. Les centres réclament donc une valorisation du service rendu, avec notamment une dotation spécifique sur le modèle des missions d’intérêt général des établissements hospitaliers (Migac).

L’inspection générale des Affaires Sociales (IGAS) doit rendre un rapport sur les centres de santé au 1er trimestre 2024, année de préparation des négociations de la nouvelle convention des centres de santé, prévue elle pour 2025.

Nathalie Zenou

© Mast3 / Depositphotos




La loi Valletoux en passe d’être adoptée



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Le 12 décembre, l’Assemblée nationale a adopté la version finale du texte proposé par la commission mixte paritaire le 7 décembre. Le Sénat doit voter à son tour le 18 décembre.

Les députés et les sénateurs ont largement fait évoluer le projet initial du député Valletoux.

Le territoire de santé devient l’échelon de référence de l’organisation locale de la politique de santé, alors qu’il existe actuellement 12 échelons territoriaux entre le cabinet du médecin et la région. Le texte initial prévoyait le rattachement automatique des professionnels de santé libéraux aux CPTS mais les Sénateurs ont supprimé cette disposition.

Les professionnels récemment diplômés ne pourront pas à être embauchés directement après leurs études par les hôpitaux, mais les étudiants en santé pourront y exercer en tant qu’intérimaires. Par ailleurs, le texte facilite l’exercice des praticiens diplômés hors de l’Union européenne (PADHUE).

Les étudiants en médecine pourront désormais bénéficier dès la fin de leur 2e année du contrat d’engagement de service public qui prévoit une allocation mensuelle de 1200 € brut en contrepartie d’un engagement à exercer 2 ans sur un territoire.

De nouvelles dispositions ont été ajoutées par les parlementaires, notamment :

  • limitation à une fois tous les dix ans des aides financières et des exonérations fiscales à l’installation pour lutter contre le nomadisme médical. Un décret précisera cette limitation ;
  • création d’une fonction d’infirmier référent pour les patients souffrant d’une affection de longue durée (ALD) ;
  • extension de l’expérimentation de la signature des certificats de décès par les infirmiers à toute la France (contre six régions aujourd’hui) ;
  • possibilité pour les collectivités locales d’accorder des indemnités de logement et de déplacement aux étudiants en dentaire de 3e cycle ;
  • mise en place par le ministère de l’Éducation nationale dans trois académies volontaires d’une expérimentation visant à encourager l’orientation des lycéens issus de déserts médicaux vers les études de santé ;
  • recul à 75 ans de la limite d’âge du cumul-emploi retraite pour les professionnels de santé travaillant dans un hôpital public ou dans un centre de santé ;
  • obligation pour les médecins, sages-femmes et dentistes souhaitant cesser définitivement leur activité de prévenir au plus tard six mois avant l’ARS et leur conseil de l’ordre ;
  • suppression de la majoration du ticket modérateur appliquée aux patients perdant leur médecin traitant du fait de son départ à la retraite ou de son déménagement ;

Par ailleurs, les universités devront désormais prendre en compte en priorité les besoins de santé du territoire par rapport à leurs capacités de formation. Le gouvernement doit rendre un rapport sur le déroulement de l’internat en médecine et des études de santé médicales et paramédicales.

Enfin le texte prévoit que la responsabilité collective de la permanence des soins repose en premier lieu sur les établissements de santé auxquels il revient de s’organiser. En cas de carence constatée, le directeur général de l’ARS devra les réunir et désigner si nécessaire des établissements et les professionnels de santé qui y exercent pour assurer ou contribuer à la permanence des soins.

Nathalie Zenou

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La minute nomenclature

Devant la recrudescence de contrôles émanant de l’Assurance-maladie concernant certaines associations d’actes (notamment concernant l’Holter ECG [DEQP005], leur interprétation et d’autres actes précédents ou suivant ce dernier), il nous a semblé utile de repréciser quelques éléments issus des dispositions générales et diverses de la liste des actes et prestations (LAP).


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Devant la recrudescence de contrôles émanant de l’Assurance-maladie concernant certaines associations d’actes (notamment concernant l’Holter ECG [DEQP005], leur interprétation et d’autres actes précédents ou suivant ce dernier), il nous a semblé utile de repréciser quelques éléments issus des dispositions générales et diverses de la liste des actes et prestations (LAP).

L’association entre un acte clinique de consultation (ou une visite) et un acte technique n’est pas autorisée, sauf certaines dérogations comme l’association consultation + ECG (DEQP003) [Art III-3].

Par ailleurs, un acte ne peut être codé qu’à l’issue de sa complète réalisation, à l’exception des actes qui comportent plusieurs codes phase de traitement (comme l’implantation puis l’extraction d’un moniteur cardiaque implantable sous-cutané, DEQA001 respectivement « phase 1 » puis « phase 2 »), Art I-3 de la LAP. Chaque acte doit faire l’objet d’un compte-rendu écrit et détaillé qui sert de document de liaison afin de faciliter la continuité des soins. (Art. 1-5 de la LAP).

« Le compte-rendu doit comporter notamment : les renseignements d’ordre administratif, les renseignements d’ordre médical, l’indication de l’acte, les modalités techniques précises quand cela est nécessaire, les résultats quantitatifs et qualitatifs pertinents, les conclusions motivées. Il est accompagné éventuellement d’un tracé ou d’une iconographie appropriés ». 

Association des actes techniques

  • En ce qui concerne l’association des actes techniques, le médecin code les actes réalisés et indique, pour chacun d’entre eux, le code correspondant à la règle d’association :
  • Pour deux actes au plus, celui dont le tarif est le plus élevé est tarifé à taux pleins tandis que le second est tarifé à 50 % de sa valeur (Art. III-3-B-1).
  • Pour les actes d’échographie, lorsque l’examen porte sur plusieurs régions anatomiques, seul un acte doit être tarifé (Art. III-3-B-2d).
  • « Pour les actes techniques médicaux de la liste, chaque libellé décrit un acte global qui comprend l’ensemble des gestes nécessaires à sa réalisation dans le même temps d’intervention ou d’examen, conformément aux données acquises de la science et au descriptif de l’acte dans la liste. » (Art. I-6).
  • Si pour des raisons médicales ou dans l’intérêt du patient, un médecin réalise des actes à des moments différents et discontinus de la même journée sur un même patient et qu’il facture ces actes à taux plein, il doit être en mesure de le justifier dans le dossier médical du patient qui est tenu à la disposition du contrôle médical (Art. III-3-B-2h) en n’oubliant pas de préciser le code d’association 1 pour le premier acte et le code 5 pour le second.

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Obligations règlementaires : le quarté gagnant 

« Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! » disait Georges Pompidou à Jacques Chirac en 1966. C’est toujours vrai. Nous rappelons ici 4 des obligations du libéral.


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1. Nomenclature générale des actes professionnels (NGAP)

Les médecins conventionnés appliquent la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP). La liste des actes et prestations (LAP) est divisée en deux parties :

– la CCAM, qui regroupe les actes techniques ;
– la NGAP, qui concerne les actes cliniques.

  • Trouver la codification d’un acte : A voir ici
  • Trouver la codification d’un acte NGAP : A voir ici

Vous voulez devenir incollable sur la cotation de vos actes ? L’UFCV Format-Cœur propose des sessions de formation dédiées à la nomenclature.

2. Le développement professionnel continu (DPC)

Le dispositif de développement professionnel continu a été réformé par la loi de modernisation du système de santé de janvier 2016. Ses seuls objectifs en font une obligation déontologique pour tout professionnel de santé : le maintien et l’actualisation des connaissances et des compétences ainsi que l’amélioration des pratiques, pour assurer une prise en charge optimale des patients.
Chaque professionnel de santé doit suivre sur une période de trois ans des actions de formations portant sur l’analyse, l’évaluation et l’amélioration de ses pratiques et de gestion des risques.

  • En savoir plus sur le parcours DPC du cardiologue : A voir ici
  • Découvrez les actions de formation DPC développées par des cardiologues pour des cardiologues par l’UFCV-FormatCœur et l’ODP2C.

3. La carte professionnelle de santé (CPS)

La carte professionnelle de santé est la carte d’identité professionnelle électronique des professionnels des secteurs de la santé et du médico-social. Elle contient les données d’identification de son porteur et lui permet d’attester de son identité et de ses qualifications professionnelles.
Elle est donc strictement personnelle et ne peut être cédée ni prêtée.
Les étudiants remplaçants ou adjoints, les internes et les docteurs juniors doivent s’enregistrer auprès de leur Ordre pour obtenir leur numéro RPPS, qu’ils conserveront toute leur vie. Ils obtiendront ainsi une carte de personnel en formation (CPF) et pourront s’installer et utiliser l’application e-CPS pour accéder à des services numériques destinés aux professionnels de santé.

  • Plus d’information sur la CPS et la CPF : A voir ici

4. L’affichage au sein du cabinet

Vis-à-vis des patients :

  • Votre situation vis-à-vis des organismes de Sécurité sociale (votre situation de conventionnement ; le cas échéant, votre secteur conventionnel d’appartenance ; la pratique ou non de dépassement d’honoraires ; le cas échéant, la modération ou non de celui-ci par votre adhésion à l’option de pratique tarifaire maîtrisée)
  • Vos tarifs et honoraires
  • Le règlement général sur la protection des données (RGPD)
  • Diverses informations : « en cas d’absence « ; membre d’une AGA ; « local non-fumeur » ; pratique de la télésurveillance si c’est le cas ; signalisation des éléments liées à la sécurité incendie (extincteurs, issues de secours, …)
  • Les modalités d’accès au document unique d’évaluation des risques (Duer)

Plus d’informations sur les obligations réglementaires au sein du cabinet médical : consultez le cahier pratique du Cardiologue n°438 (réservé aux abonnés)


Droits et devoirs – Le Cardiologue 438

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Depuis 3 ans, on entend beaucoup parler de l’article 51, mais de quoi s’agit-il ?

La loi de financement de la Sécurité sociale 2018 a introduit un nouveau mode de financement en santé grâce à son article 51. Celui-ci permet de financer l’expérimentation de nouvelles organisations avant de les déployer au niveau national si elles se révèlent efficientes.


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Concrètement, l’article 51 est un dispositif visant à expérimenter des organisations innovantes grâce à des modes de financements et d’organisation inédits. Il permet de décloisonner le système de santé et d’inciter les acteurs à coopérer. De plus, les expérimentations ont un objectif d’efficience et de meilleure prise en compte de la prévention et de la qualité des soins puisqu’elles doivent améliorer :

  • la pertinence et la qualité de la prise en charge sanitaire, sociale ou médico-sociale ;
  • les parcours des usagers, via notamment une meilleure coordination des acteurs ;
  • l’efficience du système de santé ;
  • l’accès aux prises en charge (de prévention, sanitaire et médico-sociales).

Une expérimentation peut durer au maximum 5 ans. Son périmètre est déterminé par les porteurs du projet. Il n’existe aucune restriction quant au statut juridique de ces derniers : associations d’usagers, établissements de santé, professionnels de santé, organismes complémentaires, collectivités territoriales, entreprises, fédérations, syndicats… peuvent déposer un dossier d’expérimentation.

Au terme de la durée prévue de l’expérimentation, celle-ci est évaluée pour décider de son passage dans le droit commun.

Plusieurs expérimentations ont été autorisées en cardiologie depuis 2018

Structures Libérales Légères (SLL) pour la rééducation des patients coronariens et insuffisants cardiaques

Mettre en place une expérimentation de structures libérales légères (SLL) pour la rééducation des patients coronariens et insuffisants cardiaques. La structure libérale légère est une organisation souple, en lien avec le médecin traitant et les établissements de santé, permettant une prise en charge pluri-professionnelle, flexible et sur le long terme des patients nécessitant une réhabilitation cardiaque.

CARDIO+ – Équipes de soins spécialisés en cardiologie et Télémédecine

Structurer et participer à la prise en charge coordonnée, entre les acteurs de soins, des parcours de soins et de santé des pathologies cardiovasculaires.

CECICS – Parcours des patients insuffisants cardiaques sévères en Ile de France

Mettre en place une cellule d’expertise et de coordination pour l’insuffisance cardiaque sévère, au sein de l’hôpital, pour assurer la coordination, la télésurveillance et l’optimisation thérapeutique par transfert de compétence. Les objectifs poursuivis sont de diminuer la mortalité, d’améliorer le repérage de la fragilité, de diminuer les hospitalisations, et d’améliorer la satisfaction et la qualité de vie des patients

WALK HOP – Télé-réadaptation cardiaque, un nouveau mode de réadaptation cardiaque hors les murs des SSR

Déployer des programmes de télé-réadaptation cardiaque sur 16 jours après un bilan initial en hôpital de jour SSR pour des patients coronariens stabilisés après un accident aigu et avec un risque de réadaptation faible (score RARE≥2).

READ’HY – Programme de Réadaptation cardiaque connecté : le futur

Déployer un programme de réadaptation cardiaque de 10 semaines avec un suivi à distance et une évaluation hebdomadaire en présentiel.

EVA CORSE – programme de réadaptation cardiaque en région Corse

Mettre en place un programme de réadaptation cardiaque au plus près des patients en s’appuyant sur les SSR et les équipes de soins primaires en mobilisant un mode de financement forfaitaire intégrant une prime d’efficience et de qualité.

En savoir plus sur l’article 51 et les modalités d’activation du dispositif 


Santé.gouv

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Sommeil, mon beau sommeil…

En 2022, l’American Heart Association (AHA) a ajouté le sommeil à sa liste des éléments essentiels à une bonne santé cardiovasculaire. Les Life’s Simple 7 sont donc maintenant les Life’s Essential 8 (1). L’AHA précise que les adultes devraient dormir en moyenne 7 à 9 heures par nuit.


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La prise en charge des troubles du sommeil est multidisciplinaire. Organisé depuis 2008 par la Société française de recherche et de médecine du sommeil, le congrès du Sommeil®, est devenu le rendez-vous annuel incontournable de l’ensemble des experts de cette discipline transversale.

Au sein de la Société française de cardiologie (SFC), le Cercle cœur & sommeil (C&S) est plus particulièrement chargé de promouvoir ce thème associant les maladies cardiovasculaires et les maladies du sommeil. Les retentissements des troubles du sommeil sont en effet de mieux en mieux connus et ceux de nature cardiovasculaire sont parmi les plus importants.

C’est ainsi que lors de l’édition 2023 du congrès du Sommeil®, un symposium co-organisé avec la SFC a permis d’aborder la question du dépistage du syndrome d’apnée du sommeil (SAS) dans les pathologies cardiovasculaires.

Sous la présidence du Pr Marie-Pia d’Ortho (Coordinatrice du Centre de compétence des narcolepsies et hypersomnies rares – hôpital Bichat – AP-HP) et du Dr Philippe Bordier (actuel président du cercle Cœur et Sommeil de la SFC), le Dr Benoît Lequeux, le Pr Frédéric Gagnadoux et les Drs Sandrine Venier et Justine Frija-Masson ont respectivement abordé les cas de l’hypertension artérielle, de la maladie coronaire, de la fibrillation atriale et de l’insuffisance cardiaque.

Lors du congrès, Le Cercle cœur & commeil a élu son nouveau président : le Dr Thierry Garban succédera officiellement au Dr Bordier lors des JESFC 2024. Il y co-animera avec Benoît Lequeux une session de formation DPC de 8 heures sur le sommeil.

Lire l’article dans Circulation


AHA – Life’s Essential 8

En savoir plus sur le congrès du Sommeil®


Congrès du sommeil®

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La cardiologie de demain, c’est déjà aujourd’hui

La session commune du syndicat national des cardiologues (SNC) et du CNCF qui s’est tenue lors du congrès du CNCF à Marseille, le vendredi 20 octobre 2023 montre en quoi la pratique libérale de la cardiologie doit et peut évoluer, si elle veut perdurer. Elle traduit ainsi pleinement la vision que le SNC promeut depuis quelques années : être un moteur actif de l’évolution de notre métier plutôt qu’un spectateur passif.


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Vous voulez améliorer l’accès aux soins de vos patients. Vous voulez améliorer la qualité de prise en charge de vos patients ayant une maladie chronique, notamment une maladie cardiaque sévère. Vous voulez exercer une médecine de qualité. Cardiologue libéral, vous voulez vous épanouir comme gestionnaire d’une entreprise de service : l’aide à l’amélioration de la santé de la population. La session commune du SNC et du CNCF qui a eu lieu lors du congrès national du CNCF à Marseille était faite pour vous.

La cession a consisté à exposer trois expériences concrètes

  • Marc Villacèque et Loriane Saliège, l’infirmière de pratique avancée avec laquelle il travaille au sein de son équipe, a rapporté les modalités et avantages de l’outil qu’il a créé à Nîmes : une maison de l’insuffisance cardiaque dévolue à la prise en charge de cette maladie, en équipe et en concertation avec les correspondants et l’hôpital de proximité. La structure a même la possibilité d’effecteur des VO2 max en sus de l’adaptation des traitements, de l’éducation des patients…
  • Inès Cazaubiel a présenté la façon dont a été créé en équipe, notamment sous l’impulsion de Dany Marcadet, et comment fonctionne, une structure libérale légère de réadaptation cardiaque.
  • Enfin, Thierry Garban, au prisme de l’expérimentation Cardio +, a expliqué comment fonctionne une équipe de soins spécialisés (figure ci-dessous).

© Ethicare

Ce qui en ressort est que si le parcours universitaire forme à l’apprentissage d’un métier – essentiellement par la connaissance d’une maladie et de certaines techniques médicales–, la pratique évolue et notamment les façons de rendre le service nécessaire aux patients dans un contexte de forte transition des formes de maladies et d’évolution des outils techniques disponibles.

Evoluer avec son temps

Le cardiologue libéral va devoir s’adapter ou rétrograder. Il doit comprendre comment évoluer avec son temps, avec les réglementations (et notamment savoir utiliser l’article 51), comment s’intégrer dans une équipe, seul horizon possible de l’exercice de la cardiologie libérale, comment faire en sorte que l’adjectif libéral qui le qualifie prenne pleinement son sens d’entrepreneur du service de santé car il n’y a aucun doute, aucune autre issue : la cardiologie de demain, c’est déjà aujourd’hui.

Francois Diévart

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Déserts médicaux : la prescription d’un élu cardiologue

Une nouvelle proposition de loi anti déserts médicaux sera examinée à l’Assemblée nationale le 7 décembre. Son originalité : son auteur est cardiologue, chef du pôle Thorax-vaisseaux du CHU de Grenoble..


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Yannick Neuder a déposé une loi proposant des mesures qu’il qualifie « d’électrochocs ».

Au menu : la fin réelle du numerus clausus, une formation conditionnée aux besoins du territoire, des internats territoriaux, un plan Marshall d’investissement pour les facultés, la substitution obligatoire à la fermeture d’un service de santé (aucune fermeture sans alternative), des mesures de simplification…

De plus, le député de l’Isère souhaite instaurer une loi pluriannuelle de programmation en santé pour fixer une trajectoire quinquennale et permettre davantage de passerelles entre professions paramédicales et études de médecines.

Enfin, le vice-président de la commission des Affaires sociales exclut tout dispositif coercitif visant à forcer les médecins à s’installer en zone sous-dotée. Il mise en revanche sur la contractualisation pour encourager les étudiants à effectuer leurs stages auprès des médecins libéraux de ces zones.

Le texte sera examiné durant la niche parlementaire du groupe LR le 7 décembre. Il a peu de chance d’être adopté.

Lire le communiqué de presse 


Anti déserts médicaux

Consulter la proposition de loi 


Assemblée nationale

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Médecins libéraux : des revenus en baisse en 2022

Le BNC moyen des spécialistes de pathologies cardiovasculaires a reculé de 4,5% par rapport à 2021.


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Selon les données publiées par la Carmf le 7 novembre dernier, les revenus des médecins libéraux ont reculé de 3,89I% en moyenne en 2022 par rapport à 2021 (-5,72I% pour la médecine générale, -2,65I% pour les spécialistes). Compte tenu de l’inflation 2022 (5,22I%), la perte de pouvoir d’achat est de 8,66I%. Les plus touchés par cette baisse sont les spécialités des plateaux techniques encore affectées en 2022 par la pandémie de Covid.

Les 5 plus fortes baisses

  • Stomatologie : 130 784I€, -10,05I%
  • Gynécologie médicale et obstétrique : 77 126I€ , -8,42I%
  • Cancérologie : 258 531I€, -7,11I%
  • Médecine physique et de réadaptation : 74 961I€, -6,84I%
  • Allergologie : 66 272I€, -6,79 I%

Les spécialistes de pathologies cardiovasculaires affichent un BNC moyen de 129 400I€, en baisse de 4,5I% par rapport à 2021.

Cinq spécialités à la hausse

Les médecins légistes affichent la plus forte hausse de BNC (70 594I€, +37,2I%), suivis par les médecins biologistes (96 119I€, +10,4I%) et les anatomo-cyto-pathologistes (139 957I€, +7,75I%). L’augmentation est bien moindre pour les spécialités Radiologie – imagerie médicale (118 368€, +1,95%) et médecine interne (69 007I€, +1,16I%).

Pour plus d’information, consultez le site de la Carmf  :


CARMF

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AHA : promesses tenues

Le congrès de l’AHA s’annonçait comme un grand cru pour la pratique et la réflexion cardiologique : il n’a pas déçu. Qu’on en juge..


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Etude SELECT. Pour la première fois il est démontré qu’un traitement (le sémaglutide à 2,4 mg/sem) peut améliorer le pronostic cardiovasculaire (CV) de patients en surcharge pondérale (IMC > 27) sans diabète et en prévention CV secondaire.

Etudes ATRESIA et analyse complémentaire de l’étude NOAH AFNET 6. Oui, les anticoagulants réduisent le risque d’événements emboliques chez des patients ayant une fibrillation atriale infraclinique (c’est-à-dire dépistée par un dispositif implantable), mais oui, ils augmentent le risque hémorragique et ne réduisent donc ni la mortalité CV ni la mortalité totale, y compris si l’épisode de FA a duré plus de 24 heures.

Etude VERVE 101. Par la technique adaptée du CRISPR-CAS9, il a été possible de modifier le génome d’adultes afin de modifier la synthèse de PCSK9 et ainsi de diminuer de façon soutenue le LDL cholestérol.

Etude ESPRIT. Tenter d’obtenir une pression artérielle systolique inférieure à 120 mmHg vs un peu en dessous de 140 mmHg diminue le risque d’événements CV majeurs, de mortalité CV, d’AVC au prix d’une augmentation du risque de syncope.

Etude ORBITA-2. Oui, on a enfin la preuve que l’angioplastie coronaire diminue la symptomatologie angineuse dans la maladie coronaire chronique symptomatique.

Etude SPEECH. L’analyse de la parole numérisée (enregistrée sur smartphone) au moyen d’une intelligence artificielle prédit la survenue d’une décompensation cardiaque 3 semaines avant sa survenue.

Francois Diévart




Un AHA exceptionnel

Ce week-end se tiendront à Philadelphie les sessions scientifiques annuelles de l’American Heart Association. Vous pourrez suivre les points forts du congrès en direct avec les vidéo du CNCF et de ses experts.


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Le point fort de ce congrès est d’ores et déjà l’étude SELECT : semaglutide à 2,4 mg/j contre placebo, chez des patients en prévention cardiovasculaire secondaire (deux tiers ayant une maladie coronaire), ayant un IMC supérieur à 27 (IMC moyen : 33) et n’ayant pas de diabète. Une population très cardiologique donc. On sait déjà que l’étude est positive avec une réduction préalablement annoncée de 20 % des événements du critère primaire (décès CV, IDM et AVC). On analysera donc attentivement l’effet du traitement sur chacun de ces critères, sur la mortalité CV, la mortalité totale et bien sûr, sur la tolérance globale.

La particularité de cette étude est simple : jusqu’à présent, aucune des stratégies évaluées pour faire perdre du poids à des sujets en surpoids, avec ou sans diabète, n’a démontré de bénéfice sur les événements CV, y compris l’application des règles hygiéno-diététiques (cf. étude LOOK AHEAD).

Deuxième étude à analyser : DAPA-MI ou l’évaluation de la dapagliflozine dès la phase aiguë de l’IDM

Troisième étude, ou plutôt groupe d’études, celles sur l’HTA, CARDIA-SSBP, KARDIA-1 et CRHCP : effet de la consommation sodée sur la pression artérielle systolique, évaluation d’un interférant ARN, le zilebesiran, sur la pression artérielle et efficacité de la diminution des chiffres tensionnels pour réduire le risque de démence

Puis les lipides : premier essai chez l’homme d’une modification génétique par technique CRISPR-Cas9 pour modifier le gène de PSCK9 et une analyse complémentaire de l’étude REPRIEVE évaluant l’effet d’une statine sur la composante inflammatoire de la maladie athéromateuse des patients séropositifs au VIH.

Enfin, pour conclure en beauté et pour la pratique cardiologique quotidienne : la fibrillation atriale infraclinique avec l’étude ARTESIA  évaluant l’apport d’un anticoagulant, l’apixaban (versus aspirine) dans la prévention des AVC chez des patients ayant une fibrillation atriale asymptomatique, détectée par un dispositif implantable.

A ce week-end donc.

Francois Diévart, Maxime Guenoun et Dominique Guedj

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Le PLFSS passe au Sénat sans vote des députés

Présenté en conseil des ministres le 27 septembre, le PLFSS a été adopté en première lecture sans vote des députés après les deux recours successifs à l’article 49.3 et le rejet des motions de censure correspondantes.


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Pour sa première lecture en plénière, le PLFSS 2024 a fait un passage éclair à l’Assemblée nationale. La commission des Affaires sociales n’arrivant pas à trouver un accord sur le texte, Elisabeth Borne s’est résolue à recourir à l’article 49.3 de la Constitution.

Le volet « recettes » a ainsi été adopté le 30 octobre après le rejet des motions de censure déposées par les groupes LFI et RN. Le volet « dépenses » a été adopté le 4 novembre après le rejet de la motion de censure déposé par le groupe LFI.

Le texte va maintenant passer au Sénat.

Les chiffres à retenir

  • Un déficit de la Sécurité sociale plus important que prévu et estimé à 8,8 milliards d’euros en 2023, puis 11,2 milliards en 2024. La hausse des dépenses de l’Assurance-maladie (AM) est la principale responsable de ce dérapage.
  • Le gouvernement vise une économie de 3,5 milliards d’euros les dépenses de l’AM :

– 600 millions d’euros liés aux dépenses hospitalières ;
– 1,3 milliard sur les produits de santé (essentiellement des baisses de prix des médicaments) ;
– 300 millions sur les soins de ville (en particulier les laboratoires d’analyses) ;
– 1,25 milliard lié à la « responsabilisation » des professionnels et patients.Les principales mesures du PLFSS

  • La fraude devient un délit – En cas de fraude avérée d’un professionnel de santé, ses aides financières octroyées par l’AM pourront être supprimées. Des délits d’incitation à la fraude sociale sont créés : 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende.
  • Plus de contrôle sur les arrêts maladie – Renforcement des pouvoirs de contrôle des entreprises. Les arrêts prescrits par TC sont limités à 3 jours.
  • Revalorisation des retraites des indépendants – Un amendement donne la main au gouvernement pour réformer les assiettes des cotisations et contributions de Sécurité sociale des travailleurs indépendants, pour une entrée en vigueur en 2026. L’objectif est de « renforcer l’équité de leurs prélèvements sociaux avec les salariés » et d’augmenter leurs droits retraite.
  • Exonérations de cotisations patronales – Les exonérations de cotisations sociales des employeurs sur les salaires supérieurs à 2,5 Smic sont maintenues mais gel des seuils actuels des hauts salaires éligibles à des exonérations. L’objectif est d’éviter que les revalorisations du Smic, qui sert de référence pour fixer ces seuils, ne provoquent par ricochet un « emballement » des allègements accordés aux employeurs.
  • Tarification des hôpitaux en évolution et visant à réduire la tarification à l’acte pour introduire un mode de financement mixte : T2A pour les activités standard, dotations spécifiques pour les activités répondant à des objectifs de santé publique, financement mixte pour les activités de soins aigus.
  • Lutte contre les pénuries de médicaments – Délivrance à l’unité et réalisation d’un test d’orientation thérapeutique pourront être rendus obligatoires en cas de rupture.

Nathalie Zenou

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Le suivi du patient chronique

Le congrès national du CNCF qui s’est tenu à Marseille du 19 au 21 octobre a été un succès. Il a répondu à sa vocation : fournir une formation et une information pratiques et conviviales.


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En témoigne la salle pleine pour la session sur le suivi du coronarien chronique, avec des présentations de Victor Aboyans et Vincent Pradeau, et de l’insuffisant cardiaque stable, avec des présentations de Jennifer Cautela et Marc Villacèque

Concernant le coronarien, le message a été clair : les tests de recherche d’ischémie et d’analyse morphologique des artères coronaires (coroscanner…) ne modifient pas le pronostic du coronarien stable qui est équivalent, en matière de mortalité, à celui d’une personne de même âge. Il est par ailleurs établi qu’il existe de meilleurs éléments prédictifs d’un événement athérothrombotique prochain chez ce patient stable, tels un divorce en cours, une perte d’emploi, un deuil récent… De quoi modifier la nature de l’interrogatoire, bien que face à de tels éléments, il n’existe a priori pas de thérapeutique préventive validée.

Pour l’insuffisant cardiaque, c’est plus difficile, notamment dans la période des six premiers mois qui suivent une décompensation. Le risque de décompensation reste élevé et ce ne sont ni le dosage régulier du NT-proBNP ni les échocardiographies répétées qui permettent de prédire la future décompensation. En revanche, la télésurveillance, notamment du poids, est un outil utile, surtout si cette surveillance est correctement encadrée par l’éducation du patient à comprendre les signes d’alerte.

Il est temps de faire évoluer notre pratique.

Francois Diévart

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Congrès du CNCF

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Faire la loi oui, mais comment ?

Rejet du PLFSS par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, loi Valletoux détricotée par les Sénateurs… légiférer en santé est-il encore possible ?


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Contrairement au Projet de loi de finances, le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) n’est pas automatiquement renvoyé aux commissions parlementaires chargées des affaires sociales. Cependant, il est de tradition qu’elles l’examinent, après avoir entendu les ministres concernés. De plus, la commission des finances s’en saisit également pour avis. Pour rappel, la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale rassemble 73 députés représentant les différents groupes parlementaires.

La responsabilité du gouvernement à nouveau engagée

Lors de la séance plénière du mercredi 25 octobre, les articles 1 et 2 du projet de loi ont été supprimés par les députés qui ont adopté la première partie du texte portant sur l’exercice 2023 de la Sécurité sociale. Mais la commission des Affaires sociales ayant rejeté le texte le 20 octobre, la première Ministre Elisabeth Borne a choisi d’engager la responsabilité de son gouvernement et à recourir à l’article 49.3 pour faire adopter la partie « Recettes » du texte. Des motions de censure ont été déposées dans la foulée par les groupes LFI et Rassemblement national. Si ces motions sont rejetées, ce qui devrait être le cas, le texte sera considéré comme adopté par l’Assemblée nationale (sans discussion ni débat), et poursuivra son parcours législatif.

La loi Valletoux détricotée par les sénateurs

En parallèle de l’examen du PLFSS par l’Assemblée nationale, la loi Valletoux a été adoptée par le Sénat, après que sa commission des affaires sociales du Sénat a retiré près du quart des articles, notamment l’article 3 qui prévoyait le rattachement automatique des praticiens aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), afin de faciliter la coordination entre les professionnels.

De même, l’article concernant la permanence des soins assurée par les établissements de santé a été réécrit : le but était de davantage faire contribuer les cliniques aux gardes et astreintes mais les sénateurs proposent que la contrainte par les ARS ne s’exerce qu’en dernier recours. De plus, la garde d’un praticien dans un autre établissement que le sien ne pourra se faire que sur la base du volontariat.

Les amendements visant à réguler l’installation des médecins ont tous été repoussés, essentiellement par crainte d’un déconventionnement massif et du signal négatif qui serait adressé aux étudiants.

Le texte va désormais être examinée par une commission mixte paritaire sénateurs – députés pour dégager une version commune qui sera proposée au vote des députés.

Quelle place pour les syndicats ?

Alors que les négociations conventionnelles sont sur le point de reprendre, on peut penser que si la mobilisation des syndicats et des médecins au cours des dernières semaines n’est certes pas le seul facteur expliquant les difficultés rencontrées par les pouvoirs publics (alimentées par les oppositions politiciennes), elle a néanmoins contribué à une certaine prise de conscience conduisant députés et sénateurs à juger les projets décevants et pas à la hauteur des enjeux ni des besoins des patients.

Alors qu’un nouvel équilibre semble se dessiner entre pouvoirs publics et corps intermédiaires, les syndicats sont déterminés à maintenir la pression pour faire entendre la voix des médecins libéraux.

Nathalie Zenou

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La cardiologie a rendez-vous à Marseille

Le congrès national du CNCF se tient du jeudi 19 au samedi 21 octobre 2023 au parc Chanot à Marseille.


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Les habitués le savent, les nouveaux le découvriront, il s’agit d’un moment convivial unique de formation et d’information pratiques pour tous les cardiologues.

De très nombreux sujets de pratique quotidienne seront discutés dans le cadre d’une cinquantaine de sessions avec la plupart des meilleurs experts universitaires et libéraux.

Afin de favoriser la discussion et les échanges, les membres du CNCF ont choisi que, sauf cas particuliers, les sessions d’une heure ne comportent que trois présentations.

Le SNC aux avant-postes

Comme chaque année, votre syndicat est particulièrement actif lors de ce congrès avec une session en partenariat avec le CNCF, vendredi 20 octobre de 15h15 à 16h15, ayant pour titre « La cardiologie de demain, c’est déjà aujourd’hui ».

Prenant acte des avancées permises par l’article 51 dont l’objectif est de promouvoir des organisations innovantes, cette session est consacrée à de nouveaux modes d’exercice de la cardiologie. Seront donc abordées les créations d’unités de prise en charge libérale de l’insuffisance cardiaque, de la réadaptation cardiaque et l’élaboration d’équipes de soins spécialisées (ESS) en cardiologie.

Cardiologue, entrepreneur, visionnaire, souhaitant améliorer tout autant la qualité de ta pratique et de tes prescriptions, que le parcours des patients et l’accès aux soins ainsi que l’efficience du système de santé… cette session est la tienne.

Le syndicat est aussi à l’origine de l’élaboration d’une session destinée à présenter, notamment par le biais des données épidémiologiques et la mise en perspective de recommandations parues cette année, ce qui semble devoir être les modalités optimales de suivi du coronarien chronique et de l’insuffisant cardiaque stable.

C’est donc le jeudi 19 octobre 2023 de 13h00 à 14h15 que vous pourrez prendre connaissance et discuter de ce que pourrait ou devrait être «  Le suivi cardiologique du patient chronique ». Un réel sujet de pratique quotidienne.

Bon congrès à tous

Francois Dievart

Accédez au programme complet


Congrès du CNCF

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Grève des médecins libéraux : vigilance et persévérance

Le mouvement entamé vendredi 13 octobre a été reconduit puis suspendu à la suite de l’envoi de la lettre de cadrage du ministre de la Santé à l’Assurance-maladie.


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Les médecins libéraux syndiqués représentent 10% des effectifs mais l’appel a été largement entendu au-delà de leurs rangs : la mobilisation est estimée à plus de 60%, avec des pics à 90% dans certaines régions.

Des pistes intéressantes

En l’absence de toute réaction des pouvoirs publics (ministère de la Santé ou Assurance-maladie), l’intersyndicale avait annoncé la reconduction du mouvement, i.e. l’arrêt des activités des médecins libéraux sur tout le territoire national, jusqu’à nouvel ordre. Cependant, à la suite de l’envoi de la lettre de cadrage du ministre de la Santé à l’Assurance-maladie, les organisations membres ont choisi de suspendre le mouvement, estimant que la lettre ouvre des pistes permettant de soutenir et rendre plus attractif l’exercice libéral.

Négocier sans rien lâcher

C’est donc une course de fond qui démarre, des rencontres bilatérales devant avoir lieu dès la semaine du 23 octobre alors que la proposition de loi Valletoux sera examinée par le Sénat à partir du 24. Certains réclament d’ores et déjà son ajournement pour permettre des négociations sereines et à même de mettre en place les conditions nécessaires pour réussir le virage ambulatoire. La vigilance est également de mise quant aux moyens donnés à la médecine de spécialité pour lui permettre de prendre toute la place qui doit être la sienne.

Vigilance et persévérance semblent donc au menu des prochaines semaines, dans un contexte national par ailleurs tendu à la suite de l’attaque terroriste islamiste menée vendredi 13 dans un lycée d’Arras et au cours de laquelle un enseignant a été tué.

Nathalie Zenou

© fr.depositphotos – psisaa




Check-list pour ce vendredi de grève…

Pour une réelle efficacité de cette journée du 13 octobre et créer ainsi le plus de turbulences possibles, prenez connaissance de cette check-list.


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  • Déprogrammer les rendez-vous.
  • Mettre des affiches sur vos plaques, porte d’entrée et salle d’attente.
  • Fermer les prises de rendez-vous dans les prochains jours.
  • Mettre un message sur votre répondeur indiquant que le cabinet est fermé pour cause de grève.
  • Ne pas oublier le message de renvoi sur le 15 en cas d’urgence.
  • Informer la direction de votre établissement de santé.
  • Se déclarer à l’ARS : contact de la délégation départemental dont vous dépendez à récupérer sur le site internet de votre ARS (obligatoirement si vous êtes sur une liste de garde de PDSA ou PDSE, facultativement sinon).
  • Faites de l’écho sur vos réseaux sociaux.
  • En instagramant vos cabinets fermés.
  • En relayant les articles de presses dans le lien ci-dessous.


Relayez les articles de presse

Téléchargez l’affichette à mettre dans votre cabinet


Affichette en grève

© BiancoBlue / Depositphotos




Les médecins libéraux unis dans l’action

C’est l’union des hommes pour défendre l’unité des valeurs communes : vendredi 13 octobre, les 82I000 médecins libéraux sont appelés à cesser le travail pour se faire entendre.


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Pas de manifestation mais des cabinets fermés… Vendredi 13 octobre, les consultations et les actes techniques seront déprogrammés. Les gardes seront arrêtées et les urgences transférées vers l’hôpital public, sauf les urgences vitales qui seront prises en charge. Les syndicats entendent ainsi envoyer un signal fort aux pouvoirs publics, avant la publication de la lettre de cadrage qui donnera le ton de la prochaine négociation conventionnelle. Elle est attendue dans les prochains jours. 

Les syndicats unis

C’est la première fois que les syndicats de médecins libéraux parviennent à une telle unité. Ils estiment que la mobilisation sera supérieure au nombre de leurs adhérents. L’objectif est de donner in fine à la médecine libérale les moyens nécessaires pour jouer son rôle dans le parcours de soins des patients. Cela passe par redonner de l’attractivité au statut de médecin libéral : alors que la démographie médicale est en baisse, l’effectif des médecins exclusivement libéraux a baissé de 11,8 % depuis 2010. Sur la même période, l’effectif des médecins salariés a augmenté de 13,4 %. Actuellement, 48,2 % des médecins sont salariés, contre 41,5 % de libéraux exclusifs. Les principales revendications

Rappelons que le mouvement porte deux revendications principales :

  • la modification de la loi Valletoux sur l’accès aux soins, avec un refus net de toute forme d’engagement lié à l’offre de soins sur un territoire (conditionnement de la rémunération à la permanence des soins notamment),
  • une réouverture rapide des négociations avec notamment une revalorisation des tarifs suffisante pour attirer les jeunes médecins et répondre aux difficultés rencontrés par les médecins déjà installés dont les charges ont explosé ces dernières années.

L’intersyndicale rassemble l’ensemble des syndicats représentatifs : Avenir Spé-Le Bloc, CSMF, MG France, FMF, SML, et UFML-S, ainsi que des syndicats de jeunes et futurs médecins et le collectif « Médecins pour demain ».

Nathalie Zenou

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ARN : un Nobel pour l’avenir… en thérapeutique cardiovasculaire

Le prix Nobel de médecine et de physiologie a été décerné le lundi 2 octobre 2023 à Katalin Kariko et Drew Weissman, deux des chercheurs à l’origine de la technologie ayant pour principe d’utiliser l’ARN messager (ARNm) comme vecteur thérapeutique.


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Pour comprendre les recherches de ces deux lauréats

prix Nobel de médecine et de physiologie

L’utilité de ce concept a été validé par le développement des vaccins anti-SARS-CoV2, ou anti-Covid qui ont pu être produits rapidement et efficacement, permettant ainsi d’abréger la durée de la pandémie.

Le symbole et le succès rapide du vaccin anti-Covid ne doivent cependant pas faire oublier que la voie de l’ARN messager est maintenant une technologie servant de support à de multiples interventions thérapeutiques utilisant des modificateurs de l’action des ARN messager, tels les oligonucléotides antisens et surtout les petits interférents de l’ARN (siRAN). Les données concernant ces derniers indiquent qu’ils sont efficaces dans une utilisation pouvant justifier une injection sous-cutanée tous les mois, voire pour certains, tous les six mois.

Ces outils thérapeutiques vont progressivement arriver dans la pratique cardiologique, dans un domaine restreint, la prise en charge de l’amylose à transthyrétine, mais surtout dans le vaste domaine des dyslipidémies (notamment avec l’inclisiran), voire potentiellement demain, dans celui de l’hypertension artérielle, de l’insuffisance cardiaque, de la maladie coronaire.

Mais également à court terme, dans celui de la maladie d’Alzheimer.

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Le mouvement du 13 octobre n’est pas une exception culturelle française

Les syndicats de médecins français appellent à une mobilisation générale à compter du 13 octobre. Ils rejoignent ainsi les nombreux mouvements de médecins européens qui manifestent depuis plusieurs mois pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail.


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En Espagne, 1 médecin sur 7 se dit en « dépression clinique » et plus d’1 sur 2, en « état d’épuisement professionnel ». Ce chiffre monte à plus de 9 sur 10 à Madrid où l’activité des hôpitaux et des centres de santé est perturbée depuis 2022 par des grèves à répétition.

Au Portugal, en mars puis en juillet, les médecins du secteur public se sont mis en grève plusieurs jours pour réclamer des augmentations de salaires.

En Angleterre, junior doctors et consultants plus expérimentés ont fait grève séparément ces derniers mois avec comme conséquence l’allongement des délais – déjà importants – de prise en charge des patients et l’annulation de plusieurs dizaines de milliers de rendez-vous et d’opérations. Ils font désormais cause commune et prévoient d’autres actions conjointes alors que les établissements hospitaliers fonctionnent en service réduit. Les grévistes demandent à être payés 20 livres de l’heure (23,1 euros). Mi-juillet, le Premier ministre anglais avait proposé 6 % d’augmentation pour les consultants, alors que l’inflation s’est établie à 6,7 % sur un an en août, en baisse ces derniers mois par rapport aux mois précédents.

Enfin, en Allemagne, ce sont les médecins libéraux qui étaient en grève le 2 octobre dernier. Ils dénoncent des rémunérations plafonnées pour les consultations à domicile, des charges financières trop lourdes, une charge administrative trop importante et une démographie médicale insuffisante pour répondre aux besoins des patients. Autant de dysfonctionnements que leurs confrères français connaissent bien. Ces derniers seront-ils pour autant au rendez-vous le 13 octobre, la grève semblant le seul instrument permettant de faire évoluer la situation dans un contexte où les négociations n’avancent pas ou trop peu ?

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Trophées Outil’IC : et si vous étiez lauréat ?

Lancé à l’automne 2022 le concours « Trophées Outil’Ic » est destiné à valoriser et à promouvoir les initiatives portées par tous les professionnels de santé en matière de prise en charge et de suivi des patients insuffisants cardiaques.


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Après le succès de la première édition, le CNPCV et ses parties prenantes (dont le SNC), proposent une seconde édition des Trophées Outil’IC, avec à nouveau le soutien de l’Assurance-maladie.

Les Trophées Outil’IC favorisent l’émergence de pratiques communes innovantes et la diffusion d’outils opérationnels pensés par les professionnels de santé. L’objectif est de fédérer l’ensemble des acteurs concernés pour mieux articuler soins primaires, médecine spécialisée de ville et prise en charge hospitalière afin notamment de développer des filières de soins efficientes pour mieux prévenir l’insuffisance cardiaque et améliorer la prise en charge et le suivi des patients.

Les cardiologues libéraux « peuvent et doivent proposer leurs outils !

Le concours est ouvert à tous les professionnels de santé ainsi qu’aux représentants des usagers. Les cardiologues libéraux ont toute la légitimité nécessaire pour proposer les outils qu’ils développent et mettent en œuvre au sein de leurs cabinets ou en partenariat avec d’autres acteurs. N’hésitez pas, c’est simple et rapide de déposer sa solution ou projet.!

Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 31 octobre 2023 sur la plateforme dédiée :

Ethicar 2023

Il est important de montrer que la cardiologie libérale participe à l’amélioration des prises en charges.
On compte sur vous !

Les projets récompensés en 2023

Giccardio

Pour en savoir plus

Trophées Outil’IC 2e édition

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PLFSS, PLF, LFSS, ONDAM : comment s’y retrouver ? 

Depuis 1996, le Parlement a un droit de regard sur l’équilibre financier de la Sécurité sociale. Il peut ainsi se prononcer sur les grandes orientations des politiques de santé et de Sécurité sociale et sur leur mode de financement. Cependant le Parlement n’a pas le pouvoir de fixer lui-même les recettes de la Sécurité sociale et les objectifs de dépenses votés ne les limitent pas.


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Un PLFSS pour faire quoi ?

Chaque année à l’automne, le gouvernement propose au Parlement un Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Celui-ci vise à maîtriser les dépenses sociales et de santé et établit les conditions nécessaires à l’équilibre financier de la Sécurité sociale. Plus simplement, il fixe les objectifs de dépenses en fonction des prévisions de recettes.

En savoir plus sur les recettes de la Sécurité sociale :


Recettes de la Sécurité sociale

L’Objectif national de dépenses d’Assurance-maladie

Le PLFSS contient notamment l’Objectif national de dépenses d’Assurance-maladie (ONDAM) qui constitue une norme d’évolution de la dépense et non une enveloppe budgétaire limitative (cela impliquerait de cesser les remboursements aux assurés une fois le plafond de l’enveloppe atteint). Fixé in fine par le Parlement, l’ONDAM correspond aux prévisions de recettes et aux objectifs des dépenses de la Sécurité sociale pour les soins de ville, les établissements de santé publics et privés, les établissements médico-sociaux et les autres prises en charge.

Au sein des établissements de santé, des sous-objectifs sont fixés pour :

  • les établissements publics et privés tarifés à l’activité au titre d’une part de leur activité de médecine, chirurgie, obstétrique (ODMCO : Objectif des dépenses de MCO), d’autre part de leurs missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation (MIGAC) ;
  • les activités de soins de suite et de réadaptation, de psychiatrie, et de soins de longue durée : l’ODAM (objectif des dépenses d’Assurance-maladie) et l’OQN (Objectif quantifié national)

En quoi le PLFSS concerne-t-il les cardiologues libéraux ?

Le PLFSS détermine les axes des dépenses de santé et leurs enveloppes en tenant compte de l’équilibre de l’ensemble du système. Par exemple il peut comprendre des mesures comme l’ouverture aux professionnels libéraux d’indemnités journalières (IJ) sans carence mais aussi encourager des pratiques, par exemple la télé-surveillance pour les patients chroniques. Enfin le PLFSS précise les mesures prises pour attirer les jeunes diplômés vers la médecine libérale. La liberté d’installation figure parmi les sujets qui reviennent souvent dans les discussions des parlementaires à l’occasion du PLFSS.

Le PLFSS 2024 a été présenté en Conseil des ministres mercredi 27 septembre dernier. Il sera examiné par l’Assemblée nationale puis le Sénat courant octobre.

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Insuffisance cardiaque : comment font vos confrères ?


Le nombre de patients atteints d’insuffisance cardiaque augmente alors que celui des cardiologues diminue. Comment organiser la prise en charge de ces patients ?
Le Dr Benoît Lequeux (Saint-Benoît, 86) partage son expérience.


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Le Dr Lequeux a un exercice mixte, mi-temps à l’hôpital et mi-temps dans son cabinet. Il a par ailleurs rejoint une CPTS pour développer le travail en réseau avec d’autres professionnels de santé.

A l’hôpital, il suit des patients atteints d’insuffisance cardiaque et d’hypertension.

Dans son cabinet, il pratique la cardiologie générale. C’est un cabinet multidisciplinaire qu’il partage avec 2 autres cardiologues et 1 angéiologue. Un assistant médical les aide au quotidien.

Pratiquer la cardiologie générale au cabinet lui permet de recevoir des patients présentant toutes sortes de pathologies cardiaques, ce qui constitue une richesse et garantit un intérêt sans cesse renouvelé pour la spécialité et l’évolution des connaissances et des techniques.

Le fait d’avoir une activité plus spécialisée à l’hôpital incite cependant les médecins généralistes à lui adresser des patients insuffisants cardiaques. Leur proportion au sein de sa patientèle est donc un peu supérieure à celle des autres cabinets libéraux.

Les enjeux de leur prise en charge sont bien connus : les recommandations des sociétés savantes donnent la marche à suivre pour assurer un bon suivi de ces patients à risque de décompensation, mais le nombre de cardiologues diminue. Dans la Vienne, ils sont actuellement 24 et ne seront plus que 14 dans 5 ans si aucune installation n’a lieu.

Suivre les patients IC nécessite donc de changer la manière de travailler avec un double axe :

  • Travailler hors les murs du cabinet et en partenariat avec d’autres professionnels, par exemple ISPIC et IPA, au sein d’une CPTS ou d’une Equipe de soins spécialisée (ESS), sera probablement l’avenir de nos cabinets.
  • La téléexpertise : une étude locale de la Cnam ayant révélé que les généralistes n’arrivaient pas à joindre les spécialistes pour savoir comment gérer les patients, la télé-expertise constitue un outil idéal pour pallier ce défaut de communication. Elle permet de tracer la demande du généraliste, d’échanger les informations de manière sécurisée et d’avoir une rémunération de l’avis spécialiste.

La prise en charge des patients atteints d’insuffisance cardiaque représente un défi que les cardiologues peuvent relever à condition de changer la manière dont ils travaillent, en mettant en place davantage de coordination et de délégation, et en adoptant des outils modernes facilitateurs.

Nathalie Zenou

Prendre en charge la carence martiale à domicile : c’est possible !

Le Dr Lequeux a mené une démarche au sein du CHU de Poitiers pour permettre la prise en charge à domicile de la carence martiale des patients IC.

Le projet, baptisé HADENFER, est lauréat des trophées Outil’IC.

Ces trophées récompensent des outils crées par des professionnels de santé pour améliorer la prévention, la prise en charge ou le suivi des patients IC.

La seconde édition des Trophées est lancée : vous pouvez vous aussi déposer très facilement un dossier pour y participer !


En savoir plus sur

Les soins en HAD dans l’insuffisance cardiaque


La 2e édition des trophées Outil’IC

© Fantazista – Depositphotos




Le 13 octobre, un vendredi noir dans les cabinets

En attendant la reprise des négociations, tous les syndicats appellent à une mobilisation massive pour réclamer une hausse du tarif des consultations.


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Sous quelle bannière et pour soutenir quelle cause défilerez-vous le 13 octobre ?

D’un côté, l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Solidaires, FSU a retenu cette date pour organiser une journée de mobilisation interprofessionnelle en faveur de l’augmentation des salaires et des pensions, et l’égalité hommes-femmes.

De l’autre, tous les syndicats représentatifs appellent les médecins libéraux à déprogrammer leurs consultations à cette même date et à rentrer dans un mouvement de grève illimitée ou reconductible selon le terme choisi par les différentes organisations.

Initié par les syndicats de spécialistes et rejoint ensuite par les généralistes, le mouvement porte principalement deux revendications :

  • 1. L’augmentation de l’enveloppe dédiée à la médecine de ville dans le cadre des prochaines négociations conventionnelles.
  • 2. L’abandon de toutes les mesures coercitives présentes dans la loi Valletoux : contrat d’engagement territorial, adhésion obligatoire à une CPTS, ou toute mesure visant à créer de nouvelles obligations pour les médecins libéraux, notamment en matière de garde (par exemple PDES imposée dans un autre établissement que celui d’exercice ou PDSA imposée aux libéraux de ville).

Lors des négociations conventionnelles, les syndicats de spécialistes porteront notamment les propositions suivante :

  • l’élargissement des conditions de l’APC ;
  • un espace de liberté tarifaire pour ceux qui n’ont pas accès au S2 (au minimum Optam rénové)
  • la réforme de la Rosp.

Côté cardiologues, des demandes plus spécifiques seront également présentées :

  • la possibilité d’associer au minimum dans le cadre du soin non programmé une consultation et un acte d’écho (ou autre acte technique : holter, échodoppler cervical) ou deux actes CCAM pertinents ;
  • la valorisation de la prise en charge des patients insuffisants cardiaques (via la réforme de la ROSP) ;
  • la cotation « cs +Deqp003 » à taux plein pour les avis hors service de cardiologie en établissement.

Le directeur de la Cnam souhaite que les négociations puissent reprendre sans tarder. Il affirme avoir entendu les demandes des médecins concernant leurs tarifs et indique que le contrat d’engagement territorial n’est plus à l’ordre du jour. Il faudra sans doute attendre quelques semaines pour en savoir davantage.

Le 13 sera-t-il noir, impair et manque ou bien n’y aura-t-il rien au numéro ? Faites vos jeux !

Nathalie Zenou

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Tension sur la flécaïne : les recommandations officielles

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L’agence du médicament et la SFC ont publié des recommandations pour permettre aux médecins de faire face aux sévères tensions d’approvisionnement.


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Dans un communiqué publié le 31 août, l’ANSM et la SFC proposent des solutions de première et de seconde intention, ainsi qu’un dernier recours.

Dans tous les cas, nous vous recommandons d’informer en amont vos patients concernés pour les rassurer et leur indiquer la marche à suivre.

  • Solution de première intention :  remplacement par une autre spécialité de flécaïnide à libération prolongée (LP) ou immédiate.
    • Si une forme LP est disponible, le pharmacien remplacera les dosages pour obtenir la posologie prescrite (ex : une gélule 150 mg LP remplacée par une gélule 50 mg LP et une gélule 100 mg LP, 1/j). Il délivrera le produit pour 1 mois.
    • La forme LP peut être remplacée par la forme à libération immédiate par le pharmacien à condition de respecter la dose journalière prescrite. La prise doit alors être répartie en 2 prises par jour (matin et soir). Là encore, la délivrance sera faite pour 1 mois.
  • Solution de deuxième intention : élaboration par le pharmacien de préparations magistrales de forme à libération immédiate de flécaïnide avec une matière première à usage pharmaceutique.
    • Le pharmacien respectera dans ce cadre la dose journalière prescrite et indiquera au patient que la prise doit être répartie en 2 prises/j (matin et soir). Il délivrera le produit pour un mois.
  • Solution de dernier recours : remplacer la flécaïne par un médicament à base de propafénone, après consultation d’un cardiologue et sur présentation d’une ordonnance. 
    • Une consultation sera alors nécessaire en amont de la prescription pour contrôler la fréquence cardiaque du patient. Un suivi rapproché devra être mis en place avec notamment un électrocardiogramme au bout du 8e/10e jour. Le cardiologue définira la posologie au cas par cas.

Nathalie Zenou

Fiche récapitulative des solutions de remplacement possibles


ANSM-Santé

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© Syda_Productions / Depositphotos




Travailler avec une IPA : un choix gagnant

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Le Dr Madeleine Rubini exerce à Nîmes. Elle travaille depuis quelques années avec une Infirmière en Pratique Avancée et revient ici sur leur collaboration au quotidien.


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En pratique, l’IPA exerce en libéral

Elle cote ses actes et bénéficie d’un forfait de l’Assurance-maladie pour le suivi du patient.

Les clés de la réussite

Trouver le bon binôme car la confiance est indispensable, mais aussi bien cibler les missions confiées à l’IPA.

Le Dr Rubini a longtemps exercé à l’hôpital au CHU Caremeau. Elle est installée en libéral depuis 2013 au sein d’une SCM rassemblant 5 associés. Outre les consultations, les praticiens réalisent des échographies (stress à l’effort, transoesophagienne au bloc), des épreuves VO2 max et des scintigraphies.

C’est dans le cadre d’une maîtrise de stage que le Dr Rubini a découvert la fonction d’IPA (Infirmière en pratique avancée). Lors du stage, la qualification de l’IPA en gériatrie a permis d’améliorer la prise en charge des patients âgés : plans d’APA, aide à domicile. Après son stage, elle a rejoint le cabinet et a pu poursuivre la prise en charge entamée. Lors de son stage, l’IPA a assisté aux consultations pour mieux comprendre le fonctionnement du cabinet et la consultation cardiologique.

Cette collaboration a permis de mettre en place les modalités actuelles de la collaboration : bilans de fragilité, patients insuffisants cardiaques avec titration des traitements et prise en charge des patients coronariens avec éducation thérapeutique et optimisation des facteurs de risque cardiovasculaire.

L’IPA, le maillon indispensable de l’équipe

Le travail s’effectue en complète collaboration, les décisions sont prises à deux. L’IPA ne peut introduire un traitement mais elle peut en modifier la dose pour l’optimisation.  

Après plusieurs années de collaboration, le bilan est très positif et l’IPA est devenu un maillon indispensable de l’équipe, constituant un réel soutien aussi bien pour les médecins que pour les patients. Côté médecins, ils notent la diminution de leur charge mentale et l’aide réelle apportée par l’IPA pour l’optimisation et le suivi des traitements. Cela permet d’avoir plus de temps consacré à chaque patient.

Quant aux patients, ils apprécient la vision complémentaire de l’IPA et surtout, d’avoir grâce à elle un meilleur accès aux soins avec des consultations plus longues (30 à 60 minutes), et plus adaptées à la pathologie chronique et à la polypathologie, par exemple des patients âgés.

Nathalie Zenou

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Inflation : 10 % – Tarif consultation : 6,5 %

La revalorisation d’1,5€ du C correspond à une augmentation de 6,5%. Si cela semble une bonne nouvelle face à une inflation 2022 à 5,2%, les apparences sont néanmoins trompeuses.


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Les tarifs des consultations augmenteront de 1,5 € à compter du 1er novembre prochain, pour atteindre 26,5 € pour les généralistes et 31,5 € pour les spécialistes, hors dépassements d’honoraires.

Cette revalorisation n’est pas à la hauteur des attentes des médecins qui subissent de plein fouet la hausse de l’inflation et notamment celle des prix de l’énergie et des fournitures. Ainsi, certains médecins ont constaté une augmentation de près de 20 % de leurs charges : salaires du personnel, loyers, équipements, … Et de fait … si l’inflation se montait bien à 5,2 % en 2022, elle est de 10 % lorsqu’on considère les deux années passées (septembre 2021 à septembre 2023).

Alors que les négociations conventionelles n’ont pas encore repris, certains ont choisi de majorer dès cet été leur tarif de consultation en le portant à 30 €, niveau du tarif de base que les syndicats espèrent négocier. Certains ont reçu des avertissements des caisses.

Rappelons que pour les cardiologues, le tarif de base de la consultation est de 50€ et que les actes techniques ne sont pas concernés par l’augmentation tarifaire alors qu’ils représentent une part importante de notre activité, contrairement aux généralistes.

Dans ce contexte, le niveau de la mobilisation prévue le 13 octobre devrait peser sur les négociations.

Nathalie Zenou


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