Echocardiographie en pratique

Cet ouvrage répond à une ambition : rendre accessible et intelligible la démarche diagnostique fondée sur la réalisation raisonnée et systématique d’un examen échodoppler chez un patient à risque cardiovasculaire.

L’échographie 3D temps réel, l’imagerie de déformation (strain), la stimulation dynamique pharmacologique ou à l’effort, la diversité des techniques d’imagerie ultrasonore (fenêtres transthoracique et transoesophagienne, échographie intracardiaque, ultraportable) sont désormais intégrées au vaste domaine de l’imagerie cardiovasculaire.

L’ouvrage a pour objectif d’intégrer les données de la littérature et les recommandations des sociétés savantes dans la réalisation de l’examen, l’acquisition des images de qualité optimale, le choix des modalités et l’optimisation des outils disponibles anatomiques, quantitatifs et fonctionnels, afin d’aboutir à la rédaction d’un compte rendu détaillé, argumenté et adapté.

Les auteurs se sont appuyés sur différents outils pédagogiques : description précise de la modalité d’acquisition du paramètre, illustrations, algorithmes diagnostiques, confrontation aux recommandations.

Un diaporama reprenant l’ensemble des informations exposées dans le livre et des boucles vidéos accompagnent l’ouvrage sur un site dédié, permettant de disposer d’un outil complet adapté à la démarche d’acquisition des connaissances, qu’il s’agisse d’une initiation ou d’un perfectionnement.

Ce livre a été coordonné par Ariel Cohen, professeur de cardiologie et chef de service aux hôpitaux Saint Antoine et Tenon, et Laurie Soulat-Dufour, cardiologue, praticien hospitalier dans les mêmes établissements.

Les rédacteurs sont des praticiens cardiologues ou réanimateurs exerçant à Paris ou région parisienne.

Comme le soulignent les auteurs, ce livre n’est pas un résumé du Manuel d’échocardiographie clinique de l’adulte, paru en 2013, qui traitait de façon exhaustive les différentes pathologies cardiaques ; il a plutôt pour ambition d’accompagner au quotidien l’étudiant, le cardiologue en formation ou en perfectionnement, l’anesthésiste, le réanimateur, l’urgentiste, chacun pouvant trouver des réponses simples aux questions posées devant une situation clinique parfois complexe.

L’engagement des auteurs est de mettre à jour régulièrement et en ligne ce support pédagogique pour que cet outil didactique reste actualisé et homogène.

Auteur : Ariel Cohen, Laurie Soulat-Dufour

Editeur : Lavoisier

Pagination : 600 pages

Prix public : 75,00 €




Ils croient que la nature est bonne

« Il n’y a pas d’autre domaine que l’écologie où les préoccupations les plus justifiées voisinent avec les plus évidentes bêtises…Cette bouillie de faux concepts, de grands sentiments et d’intérêts camouflés conduit les hommes les plus respectables à proférer doctement les plus évidentes contrevérités, à prendre la plaine de la Beauce pour le Sahel, à considérer que le débit du Rhône est celui du Jourdain, que la dégustation d’un steak est aussi dangereuse que la traversée à la nage du détroit de Magellan… »  

C’est avec ces phrases incisives que débute ce nouvel opus de Jean de Kervasdoué dirigé, une fois de plus, contre les contempteurs de la pensée unique et du politiquement correct en matière de la soi-disant protection de l’environnement ; reprenant sa croisade, initiée voici une dizaine d’années avec « Les prêcheurs de l’apocalypse », poursuivie avec « La peur est au-dessus de nos moyens », « Pour en finir avec les histoires d’eau », ou encore, plus récemment « Ils ont perdu la raison » (dont Le Cardiologue s’était fait l’écho), sa condamnation de la pseudo-écologie est ici sans appel.

Il devait en avoir gros sur le cœur, en tout cas il annonce la couleur dès le sous-titre de l’ouvrage ; en effet, avec : Ecologie, agriculture, alimentation : pour arrêter de dire n’importe quoi et de croire n’importe qui, le ton est donné !

En préambule, Jean de Kervasdoué nous rappelle la distinction qu’il fait entre écologues et écologistes : les premiers étant des « scientifiques de l’écologie qui publient généralement en anglais des articles austères, ayant en horreur la généralisation hâtive et les vérités approximatives » alors que les écologistes sont le plus souvent des « politiques aux nombreux relais médiatiques (qui) font flèche de tout bois pour couvrir l’espace public où ils déversent leurs interprétations des choses de la nature comme de la nature des choses » !

En fait, le vrai combat qu’il mène est avant tout dirigé contre les faux prophètes (au premier rang desquels le très médiatique Nicolas Hulot), les pseudo-scientifiques qui cherchent à culpabiliser les consommateurs que nous sommes en nous faisant presque regretter toute notion de progrès ; il rêve également d’abattre le sacro saint principe de précaution !

Pour Jean de Kervasdoué, ce ne sont pas les disciplines environnementales qu’il faut supprimer, c’est simplement la généralisation et l’exagération qu’elles suscitent de la part de certains qui s’en servent pour compliquer atrocement notre vie quotidienne.

Non, assène-t-il, l’apocalypse planétaire n’est pas pour demain : la famine recule, de même que la grande pauvreté, l’espérance de vie continue à croître, le réchauffement climatique n’aura sans doute pas les conséquences si théâtralement annoncées et notre alimentation ne nous amène pas tout droit vers la mort !

Cet ouvrage, on s’en doute va susciter des polémiques, mais l’auteur ne s’en laisse pas conter : ingénieur agronome, ingénieur en chef des Eaux et Forêts, membre de l’académie des technologies, premier conseiller agricole de Pierre Mauroy, Jean de Kervasdoué sait de quoi il parle ; les médecins, qui le connaissent surtout comme économiste de la santé et ancien directeur des hôpitaux, ont pu apprécier ses nombreux ouvrages en la matière dont par exemple la qualité des soins en France, la santé mentale des Français ou l’hôpital vu du lit.

Quoiqu’il en soit, cet ouvrage n’a rien d’un pamphlet ; l’auteur qui cite systématiquement ses sources prend le soin de démontrer tout ce qu’il avance et oppose toujours à ses adversaires les données actuelles de la science.

Ce faisant, il démystifie enfin cet écologisme donneur de leçons, il est fort probable que la grande majorité de ses lecteurs, dont nous faisons partie, lui en saura gré.

Auteur : Jean de Kervasdoué

Editeur : Robert Laffont

Pagination : 180 pages

Prix public : 17,00 €




Le burn out

Burn out : le mot est à la mode ! A la une des journaux, magazines, émissions de télévision… Les syndicats et les politiques se saisissent du sujet.

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Insuffisance cardiaque chronique. Cardiomyopathies

Préfacé par le Professeur J.-P. Bounhoure, membre de l’Académie de Médecine, président honoraire de la Société Française de Cardiologie et éminent collaborateur du Cardiologue, cet ouvrage monumental pourrait bien devenir le tube de l’été, au moins pour tous ceux qu’intéressent ces pathologies majeures, cardiologues bien sûr, mais aussi médecins internistes, chirurgiens cardiovasculaires, ou paramédicaux des centres de réadaptation.

generisches buch 1Coordonné par Pierre Gibelin, professeur et chef de service de cardiologie au CHU de Nice où il dirige le département d’insuffisance cardiaque et de réadaptation cardiovasculaire, le livre aborde tous les aspects de la discipline : effectivement, il ne se borne pas seulement à aller « du diagnostic à la prise en charge » pour reprendre le sous-titre de l’ouvrage, mais développe également les données moins souvent traitées, mais tout aussi essentielles que sont par exemple l’épidémiologie, les conséquences socio-économiques ou l’impact de l’insuffisance cardiaque sur les politiques de santé.

Pierre Gibelin, qui a lui-même rédigé plusieurs chapitres, aussi éclectiques que primordiaux, comme l’approche économique, la clinique ou l’éducation thérapeutique, a su s’entourer des meilleurs experts de la discipline, tels entre autres Pierre Ambrosi, Michel Galinier ou Bernard Swynghedauw, (lui aussi fidèle collaborateur de notre journal) .

L’ouvrage expose bien sûr les avancées récentes de la science en la matière, échographie et épreuve d’effort cardio-respiratoire notamment.

Son originalité tient aussi à la description détaillée des différents types de cardiomyopathies, généralement en cause dans la défaillance cardiaque, et à l’étude de contextes cliniques particuliers, avec un focus sur la personne âgée, et l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée.

La prise en charge du patient insuffisant cardiaque est développée de façon multidisciplinaire, associant les différents aspects du traitement, nutritionnels, médicamenteux, chirurgicaux, jusqu’à la transplantation et l’assistance circulatoire et, naturellement, l’éducation thérapeutique.

S’appuyant sur les recommandations les plus récentes des sociétés savantes, ce précis permet d’appréhender de manière exhaustive les différentes facettes de ce problème majeur de santé publique et constitue d’ores et déjà une référence indispensable pour la pratique cardiovasculaire de tous les jours.

Aussi passionnant qu’efficace.

A lire sans tarder.




Deux Messieurs sur la plage

Je suppose que beaucoup d’entre nous n’ont jamais entendu parler du « chien noir » ! De même, ils ignorent sans doute pratiquement tout des rencontres réitérées entre ces deux monstres sacrés du XXe siècle qu’étaient Winston Churchill et Charlie Chaplin.

Ce « chien noir », ainsi que l’appelait Churchill, est cette sorte de mélancolie sévère, de dépression, qui frappait épisodiquement les deux hommes et leur faisait envisager à chaque fois le suicide ! C’est pour éviter ce moyen de consolation radical qu’ils décidèrent de s’appeler réciproquement à l’aide, chaque fois que l’un d’eux en serait atteint.

Leur première rencontre eut lieu un soir de 1927 en Californie, sur la plage de Santa Monica : c’était une période très pénible pour l’acteur qui devait faire face à de terribles accusations de sa deuxième épouse dont il venait de divorcer, qui essayait de le ruiner et, avec l’aide de la presse, de le faire passer pour un pervers pédophile. Chaplin, alors en pleine dépression, garda de cet entretien nocturne et inopiné un sentiment de gratitude durable tant son interlocuteur qui ne l’avait pas reconnu et ne s’était pas présenté non plus lui avait témoigné de la sollicitude avant de lui révéler qu’il était atteint du même mal.

Et c’est le lendemain soir que Churchill proposa à Chaplin ce pacte d’assistance anti chien noir ! « Nous promettons que chaque fois que l’un de nous aura besoin d’aide, l’autre viendra à son secours toutes affaires cessantes, peu importe en quel endroit du monde il se trouve. »

Et c’est leur lutte contre cet ennemi commun que va raconter l’auteur, au style alerte et concis, dans ce livre palpitant qui se lit volontiers d’une traite en dépit des quelque 250 pages qu’il contient.

L’auteur Michael Köhlmeier est Allemand, il est né en 1949 au bord du lac de Constance et partage aujourd’hui sa vie entre l’Allemagne et l’Autriche. Son père qui avait rencontré les deux protagonistes et avait bien connu William Knott, le secrétaire particulier de Churchill, avait entrepris d’écrire la biographie de l’homme politique.

Michael Köhlmeier a publié plusieurs romans dont certains, comme celui-ci, ont été traduits de l’Allemand et édités en France.

Il faut absolument lire « deux messieurs sur la plage » !

 

Auteur : Michael Köhlmeier

Editeur : Jacqueline Chambon

Pagination : 250 pages

Prix public : Livre : 22,00 € – ePub : 16,99 €




Du bonheur à la santé

« J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour ma santé » ; cette formule de Voltaire, si souvent reprise (et modifiée) au fil des siècles, trône en couverture de l’ouvrage du docteur Emilio La Rosa, comme pour annoncer dès le début la couleur : « le bonheur se nourrit de la santé et la santé du bonheur » ainsi que l’affirme l’auteur dans son introduction.

Et, c’est vrai, toute sa vie, l’être humain aspire à la bonne santé et recherche le bonheur. Mais en fait, comme personne à l’école ou plus tard ne nous apprend les chemins qui y conduisent, l’objectif principal de ce livre est de chercher à nous montrer comment être heureux. Vaste programme…

Le livre analyse la relation étroite entre bonheur et santé et propose une sorte de gymnastique du bonheur basée sur la « neuroplasticité » (capacité du cerveau à continuer à créer de nouvelles connexions, en fait à continuer à apprendre tout au long de sa vie) et la psychologie positive.

La santé est un sujet de plus en plus actuel et, dans ce monde en crise économique morale et politique, la recherche du bonheur a de plus en plus d’adeptes ; la croyance selon laquelle le bonheur s’obtient dans l’au-delà ayant perdu du crédit, les personnes recherchent le bien–être matériel et spirituel « ici et maintenant ».

C’est toute l’ambition de l’ouvrage de nous aider à y parvenir : après avoir établi la réalité des relations positives entre bonheur et santé, entre bonheur et longévité, l’auteur analyse ce qu’il appelle la culture du bonheur et insiste sur les méthodes d’apprentissage à la félicité, en luttant contre les principaux obstacles pour l’atteindre et en se focalisant sur les attitudes bénéfiques, au premier rang desquelles il place la méditation.

Alors, convaincant ?

Ce qui est indiscutable, c’est le sérieux avec lequel l’auteur explore de manière scientifique les mécanismes de la conscience du bonheur et les processus liés à la souffrance, en montrant au fil des pages combien son analyse est documentée.

Pour autant, sera-t-il plus facile au lecteur d’être heureux à la fin de l’ouvrage ? On ne peut l’affirmer, mais il aura au moins acquis un bon nombre de pistes pour y parvenir.

Emilio La Rosa, médecin, diplômé en santé publique et gestion des services de santé, docteur en anthropologie et écologie, directeur du CRESS (centre de recherche et d’étude santé et société) vient de publier ce livre aux éditions L’Harmattan.

 

Auteur : Emilio La Rosa

Editeur : L’harmattan

Pagination : 188 pages

Prix public : Livre : 18,05 €

pdf : 13,99 €

ePub : 13,99 €




Télémédecine : enjeux pratiques

Plus que jamais d’actualité avec la polémique lancée autour du site « deuxièmeavis.fr » qui propose aux patients de recevoir à distance un « autre avis d’expert » lourdement facturé, la télémédecine vient de s’enrichir d’un nouvel ouvrage intitulé « Télémédecine, enjeux pratiques », publié aux éditions Le  Coudrier.

En médecine comme ailleurs, les techniques modernes de communication ouvrent de nouvelles perspectives. Grâce à elles, de nombreuses pratiques à distance ont vu le jour depuis quelques années, sans que l’on sache toujours si elles ont fait leurs preuves et si elles apportent un plus aux patients et aux thérapeutes.

C’est précisément l’objet de ce livre : après avoir défini le champ et précisé les enjeux de la télémédecine, l’auteur retrace l’histoire des pays pionniers en ce domaine, y compris la France.

Il présente ensuite ce qu’il faut connaître des pratiques de la télémédecine : la stratégie nationale de développement de la discipline, les cinq actes reconnus depuis 2010, les responsabilités engagées et la façon de mettre en œuvre un projet.

Il termine en détaillant les applications développées dans les diverses spécialités et présente une sélection de publications scientifiques pour chacune d’entre elles.

En cardiologie notamment, figurent plus de trente articles français et internationaux essentiellement consacrés à l’insuffisance cardiaque et aux troubles du rythme graves justifiant l’implantation de dispositifs médicaux.

L’auteur, Pierre Simon, est néphrologue et juriste de la santé.

Pionnier de la télédialyse en France, il a participé à la réflexion nationale sur la place de la télémédecine dans l’organisation des soins ; il fut président de la Société Française de télémédecine de 2010 à 2015 et s’implique à présent dans ses relations internationales et ses formations.

Il s’agit à coup sûr d’un ouvrage de référence pour tous ceux qui s’interrogent sur les enjeux et les pratiques de cette discipline en plein essor.

 

Auteur : Pierre Simon

Editeur : Le Coudrier

Format : 150 x 210 mm

Pagination : 190 pages

Prix public : 29,50 €




Ce mois-ci, une fois n’est pas coutume, nous n’allons pas parler de médecine ! Encore que…

Les deux livres que l’on vous recommande aujourd’hui sont des romans, mais leur particularité, et c’est la raison de leur présence ici, est qu’ils ont été écrits tous les deux par des cardiologues. 

L’un et l’autre ont pour toile de fond le conflit du Moyen-Orient.

Le premier a pour titre « Les clefs de la maison d’Albassa en Galilée ».

Cet ouvrage, écrit dans un style vif et direct, tient le lecteur en haleine du début à la fin ; mais c’est avant tout une histoire d’amour : le récit débute au commencement des années 70 et met en scène, dans le Paris libertaire de l’époque, la rencontre et le rapprochement de Fouad et Sarah, deux êtres que tout a priori sépare puisque lui est Palestinien, elle Israélienne ; et, malgré les lignes de fracture, les tensions, les pressions familiales et politiques, les pièges et les séparations, ces deux êtres vont construire leur relation jusqu’à incarner un exemple de réconciliation et de dialogue.

Cette œuvre, dont on ignore si elle comporte une part d’autobiographie car Fouad, le personnage principal, est également cardiologue, est un hymne à l’espérance, qui veut démontrer que les dissensions peuvent être vaincues par la passion et que les enfants peuvent, ensemble, dépasser les conflits de leurs parents.

L’auteur, Nabil Naaman, cite dans son préambule Gandhi, Churchill et De Gaulle et sa connaissance de la littérature française et de l’histoire de notre pays est remarquable. Né à Beyrouth,  il vit en France et réside à Paris ; chroniqueur médical bilingue français-arabe, il milite en faveur de la francophonie et de la laïcité et fait partie du groupement des écrivains médecins ; il signe là son premier roman.

L’autre ouvrage, signé par Alain Sterling, est intitulé « Les guerres jumelles ». 

Qualifié par l’auteur dans le sous-titre de « thriller politico-militaire d’espionnage », il s’agit plutôt d’un roman d’aventure ; et, c’est vrai, les rouages du Mossad et du Hamas semblent n’avoir que peu de secrets pour l’auteur tant sont précises et pertinentes les descriptions du fonctionnement des services secrets, comme de la politique des belligérants.

Le livre raconte l’histoire de David et Farouk, deux êtres que tout oppose puisque le premier est un médecin juif qui vit à Paris, le second un avocat du Hamas ; ils vont pourtant se retrouver, à leur insu, plus que liés, et destinés à jouer par la suite un rôle primordial dans le conflit israélo-palestinien qui est alors à son comble.

L’ouvrage qui va de rebondissements en rebondissements fait vivre les dessous du conflit de Gaza, mais aborde aussi la question très actuelle de l’antisémitisme en France. Surtout, ce qui frappe, c’est la description si développée des personnalités des deux principaux protagonistes qui relève à l’évidence d’une étude psychologique extrêmement poussée.

Alain Sterling était cardiologue à Paris avant de prendre un peu de recul ; Les guerres jumelles sont également son premier roman.

Deux ouvrages passionnants et instructifs, à lire et, en cette approche des fêtes, à offrir sans hésitation.

 

« Les clefs de la maison d’Albassa en Galilée »

Auteur : Nabil Naaman
Editeur : Société des écrivains
Pagination : 426 pages
Prix public : 23,95 € version papier
11,99 € pour la version eBook

 

« Les guerres jumelles »

Auteur : Alain Sterling
Editeur : CreateSpace Independent Publishing Platform
Pagination : 284 pages
Prix public : 22,00 € version papier
9,99 € pour la version eBook




Cardiologie nucléaire

Comme le rappellent les auteurs dans leur préface, ce livre est un peu la suite de leur « atlas pratique de scintigraphie myocardique » publié en 2006, qui avait alors connu un succès rapide et conséquent. Entre-temps, des changements substantiels ont vu le jour, qui ont justifié la réécriture de cet atlas en y intégrant les progrès récents de la discipline.

L’ouvrage actuel présente les outils, les procédures d’examen et les résultats en fonction de la pathologie ainsi que les apports technologiques récents que constituent les nouvelles caméras à semi-conducteurs CZT, qui améliorent de beaucoup la qualité diagnostique tout en réduisant drastiquement la toxicité potentielle.

Après des rappels techniques, les pathologies abordées sont représentées selon une double approche, la séméiologie topographique et la séméiologie clinique. Dans ces deux parties, les auteurs on choisi de présenter des cas cliniques, exposés de façon homogène et systématique, incluant à chaque fois les antécédents des patients et les examens pratiqués, coronarographie et scintigraphies de repos et d’effort. On peut même accéder à des compléments vidéo à partir de QR-codes, faisant de ce livre une véritable banque d’images de cardiologie.

L’ouvrage aborde également les autres explorations nucléaires cardiaques que sont l’imagerie de l’innervation myocardique et de l’amylose cardiaque, la tomographie par émission de positons pour l’étude de la viabilité myocardique, la sarcoïdose et les endocardites infectieuses ainsi que la ventriculographie isotopique.

Nul doute que cet ouvrage, didactique et pratique, devienne rapidement indispensable aux médecins nucléaires ; il est certain qu’il sera également très utile aux cardiologues désireux de se familiariser avec les apports de la cardiologie nucléaire dans la prise en charge des patients coronariens et au dépistage des patients à risque.

Ce livre, édité aux éditions Lavoisier (prix de vente de 59,00 euros), a été rédigé par B. Songy, médecin nucléaire et cardiologue, M. Guernou, médecin nucléaire, et O. Bélissant, interne en médecine.




Recommandations et prescriptions en cardiologie

Pour notre plus grande satisfaction, Robert Haïat et  Gérard Leroy récidivent ! Nul doute que cette 6e édition des désormais célèbres  « recommandations », ne devienne comme les précédentes un best-seller, incontournable pour quiconque s’intéresse à la pratique de la cardiologie.

On ne compte plus les ouvrages de ces deux auteurs sur le sujet, des grands essais cliniques en pathologie cardiovasculaire à la lecture transversale des études, en passant par la cardiopathie ischémique, etc.

Cette nouvelle mouture, qui est, comme le précisent les auteurs dans leur avant-propos, le fruit de 25 années de travail, aborde à nouveau tous les domaines de la pathologie cardiovasculaire, en synthétisant les résultats des grands essais cliniques ; les noms des médicaments sont systématiquement cités et les dernières recommandations nationales et internationales sont autant que possible rappelées à la fin des chapitres.

C’est bien pour cela que ce manuel est devenu un classique attendu et gardé en bonne place dans les cabinets médicaux  français, mais aussi étrangers si l’on se réfère à ses nombreuses traductions et mises à jour ; en fait, l’ouvrage ne se limite pas – ce qui serait déjà un gage de réussite – à simplifier le travail du cardiologue ; comme le souligne le Président de la Société Française de Cardiologie dans sa préface, il doit avoir toute sa place dans la bibliothèque du médecin généraliste ou de l’étudiant, auxquels il va grandement simplifier la tâche en les aidant à se repérer dans la masse des études, ô combien nombreuses, et l’évolution permanente des prescriptions.

Faut-il rappeler que notre ami Robert Haïat est l’un des collaborateurs les plus fidèles et les plus éminents du Cardiologue, qui lui doit depuis plusieurs années les deux numéros des « Best of en cardiologie », que nos lecteurs attendent chaque fois avec la même impatience.

Toutes nos félicitations aux auteurs pour ce magnifique précis de prescription en cardiologie que chacun devrait se dépêcher d’acquérir (Editions Frison-Roche).




L’homme malade de lui-même

383 – Ce n’est pas aux lecteurs du Cardiologue qu’il est besoin de présenter l’auteur : Bernard Swynghedauw est l’un de nos plus fidèles collaborateurs et rédacteur en chef de plusieurs de nos cahiers de FMC. On précisera simplement à nos lecteurs plus occasionnels qu’il est cardiologue et, entre autres, directeur de recherche émérite à l’Inserm, membre du groupe « adaptation et prospective » du Haut Conseil de la Santé publique et membre d’un groupe de travail à l’Académie de Médecine.

Dès la préface, remarquablement rédigée par Jean-François Toussaint, professeur de physiologie et directeur de l’Irmes, (institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport) le ton est donné : le paysage planétaire est en pleine mutation, mais celle-ci ne va pas dans le bon sens, avec son cortège de croissance tous azimuts des pathologies infectieuses, néoplasiques et auto-immunes

Les activités humaines, dont l’auteur souligne toutefois les nombreux aspects bénéfiques, bouleversent notre environnement à l’échelle planétaire ; elles modifient de même en profondeur notre santé : réchauffement climatique, accroissement et vieillissement de la population, pollutions multiples, usage immodéré des antibiotiques sont autant de facteurs qui influent négativement sur notre santé.

Quelques chiffres pour l’illustrer : en 60 ans, 300 maladies infectieuses nouvelles sont apparues chez l’homme, à l’exemple du sida ; dans le même temps, l’incidence des maladies allergiques comme l’asthme et auto-immunes telles que le diabète de type 1 ont plus que doublé, voire triplé.

L’auteur montre, exemples à l’appui, l’impact de l’homme sur sa propre santé ; comment comprendre l’émergence de nouvelles maladies et comment, autant que possible, les prévenir ? L’espèce humaine peut-elle s’adapter aux changements qu’elle a elle-même provoqués ? C’est à ces questions et bien d’autres que répond l’auteur, dessinant une discipline naissante, celle d’une approche écologique de la santé.

Et c’est bien la promotion de cette discipline encore assez mal connue qu’est l’écologie de la santé que veut assurer l’auteur de ce remarquable ouvrage.

« Atténuer si possible pour se donner le temps de s’adapter », tel est le conseil ultime, lapidaire que donne B. Swynghedauw en conclusion.

A mettre, au plus vite, entre toutes les mains.

 

Auteur : Bernard Swynghedauw

Editeur : Belin

Pagination : 240 pages environ

Prix public : 19,50 €




L’éducation thérapeutique du patient

C’est un lieu commun que d’écrire que l’éducation thérapeutique (ETP) a le vent en poupe, même si, sur le terrain, sa pratique laisse souvent à désirer faute de temps, de moyens, ou plus simplement d’un manque de formation adéquate ; et, comme l’écrit fort justement l’auteur, « le fait pour un soignant de développer une dimension éducative le dérange dans ses procédures habituelles de soin, et peut même engendrer burn out et turn over ».

generisches buch 1381 – L’auteur, Catherine Tourette-Turgis, enseignante, qualifiée Professeur des Universités, dirige le master en éducation thérapeutique à l’UMPC-Sorbonne Universités où elle a fondé en 2009 l’université des patients.

Chercheur au centre de recherches sur la formation au Conservatoire National des Arts et Métiers, elle a enseigné à l’université de Berkeley en Californie où elle a vécu plusieurs années.

Engagée dans la lutte contre le sida dès 1984, spécialiste de l’observance thérapeutique, elle en est devenue l’un des experts nationaux et internationaux.

La première partie de l’ouvrage décrit les enjeux sociaux et théoriques de la reconnaissance de  l’expérience des malades et interroge les constructions théoriques sur la catégorisation de l’expérience de la maladie.

La deuxième partie décrit la complexité du travail conduit jour après jour par les sujets en soin.

Dans la troisième partie, l’auteur, s’appuyant sur sa pratique d’accompagnement et de formation, veut montrer comment la maladie est l’occasion d’un redéploiement du sujet qui se trouve transformé par l’expérience vécue.

La dernière partie entre encore un peu plus dans le concret, s’attachant à formuler des propositions innovantes « pour faire évoluer les pratiques de l’ETP ».

En fait, ce livre fourmille d’idées nouvelles, tout au moins en France, sollicitant entre autres l’expertise de l’expérience des malades validée au sein de cette université des patients créée par l’auteur, en encourageant la prise en compte des savoirs du malade dans les politiques de soin.

Au total, il s’agit d’un ouvrage d’une haute tenue que les cardiologues, comme tous les praticiens désireux d’élever leur niveau de réflexion, se doivent de lire.

Auteur : Catherine Tourette Turgis

Editeur : De Boeck

Format : 160 x 240 mm

Pagination : 168 pages

Prix public : 19,00 €

 




La mort peut attendre : un grand chirugien se confesse

Derrière ce titre à la James Bond se cache un ouvrage sensible, émouvant et d’une exceptionnelle gravité puisqu’il met en scène le rôle du médecin, et au-delà, du monde des soignants, face à l’évolution la plus redoutable et inéluctable des maladies qu’est l’issue fatale.

generisches buch 1379 – L’auteur, le Professeur Maurice Mimoun, dirige le service de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique et le centre des brûlés de l’hôpital Saint-Louis à Paris ; il avait commencé à écrire un livre sur l’euthanasie, quand un drame, un cancer survenu chez l’un de ses amis âgé de 40 ans, a bouleversé ses repères et modifié encore un peu plus sa réflexion.

En racontant l’histoire de cet ami, et celles de plusieurs autres patients atteints de cancer, grands brûlés ou en fin de vie, le Pr Mimoun choisit de dévoiler son expérience exceptionnelle, son ressenti, voire son désarroi devant les situations où le pronostic, les statistiques, le savoir médical sont en déroute. Et c’est là que le médecin, à son corps défendant, se retrouve confronté à des situations difficilement tenables, où il doit tenir tour à tour le rôle de l’ami, du thérapeute, du soutien psychologique, voire du menteur patenté.

Jusqu’au moment où survient, inéluctable, le débat sur l’euthanasie, euthanasie active, euthanasie passive, que l’auteur refuse de différencier, et, sans grande hésitation – apparente du moins – refuse d’envisager comme un moyen d’action (« combien d’euthanasiés ratés cultivent, heureux, leur jardin ? »).

Le style est alerte, clair, concis, le livre est émouvant et se lit comme un roman ; mieux, le lecteur, malgré la gravité du sujet, ne se sent ni désemparé ni même déprimé, quand il arrive à son terme.

On voit bien que le Professeur Mimoun aime les gens.




Cardiopathies valvulaires de l’adulte

Rédigé sous la houlette de deux cardiologues et deux chirurgiens cardiaques, préfacé par M. Enriquez-Sarano, professeur à la Mayo Clinic, cet ouvrage monumental ambitionne de devenir le traité de référence pour tout ce qui concerne les valvulopathies acquises de l’adulte, dont les techniques de diagnostic, d’évaluation et de prise en charge ont subi une évolution considérable depuis une quinzaine d’années.

generisches buch 1378 – La rédaction  de l’ouvrage a mobilisé 120 experts français ou francophones, réunis, pour la plupart des chapitres, en équipes multidisciplinaires, ce qui permet l’élaboration de décisions centrées sur le patient en intégrant la collaboration de toutes les compétences : cardiologues interventionnels ou non interventionnels, chirurgiens cardiaques, anesthésistes-réanimateurs, gériatres, radiologues, pneumologues, néphrologues et soignants unissent leurs talents pour nous livrer une vision claire et non dogmatique de l’ensemble des sujets traités.

La présentation de l’ouvrage est des plus classique : les données dites fondamentales (anatomie pathologique, épidémiologie et génétique) précèdent les méthodes d’exploration générale et les aspects cliniques et thérapeutiques proprement dits ; les différentes techniques chirurgicales sont ensuite largement détaillées dans une partie spécifique consacrée aux traitements médicaux et chirurgicaux ; et c’est le suivi postopératoire à court, moyen et long terme qui ferme, logiquement, la marche. Les avancées les plus récentes, telles les réparations valvulaires, la chirurgie mini-invasive, les traitements percutanés, sont naturellement bien développées et une iconographie en couleur illustre abondamment toutes ces données, grâce notamment à des clichés d’imagerie et des schémas explicatifs.

Il s’agit bien d’un traité de référence, qui s’adresse aux internes désireux de regrouper en un seul volume la formation de la spécialité, mais aussi, et peut-être surtout, aux cardiologues, chirurgiens cardiovasculaires et réanimateurs, intéressés par la prise en charge de cette pathologie.

Auteurs : B. Cormier, E. Lansac, J.-F. Obadia, Ch. Tribouilloy

Editeur : Editions Lavoisier-Médecine Sciences (262 p)

Pagination : 662 pages

Prix public : 260,00 €




Précis de cardiologie

Synthétique mais complet, conformiste mais moderne », c’est ainsi que le Président de la Société Française de Cardiologie, Yves Juillière, décrit l’ouvrage dont il a rédigé la préface.

generisches buch 1376 – Edité en format poche, fourmillant de tableaux, schémas en couleurs et figures en tous genres, ce « précis » qui mérite bien son nom tant il est concis et facile à lire regroupe néanmoins toutes les données nécessaires à l’apprentissage et à l’exercice de la médecine cardiovasculaire.

L’ouvrage, qui repose sur neuf chapitres présentés avec originalité, clarté et esprit didactique, traite naturellement et avec exhaustivité du diagnostic et du traitement des maladies cardiaques et vasculaires. Tous les domaines font en effet l’objet d’un développement approprié, de l’établissement du diagnostic en cardiologie à la prise en charge des diverses pathologies que sont les coronaropathies, l’insuffisance cardiaque, les valvulopathies, les affections péricardiques et myocardiques, les arythmies, les cardiopathies congénitales adultes et les atteintes vasculaires périphériques. Et tout cela, encore une fois, avec force tableaux et algorithmes décisionnels.

C’est le neuvième chapitre qui est peut-être le plus original : en quelque quarante pages, sous le titre générique de « varia », l’auteur s’intéresse à divers sujets moins systématisés mais d’un intérêt pratique évident : les facteurs de risque certes – HTA, diabète, arrêt du tabac, etc. –, grand classique de la pratique quotidienne pour un cardiologue praticien, mais aussi, et c’est moins habituel, les complications cardiovasculaires des intoxications, traumatismes et maladies de système et jusqu’à la réanimation cardio-respiratoire dont les gestes sont décrits avec toute la précision nécessaire.

L’auteur, David Laflamme, cardiologue à l’hôpital de Longueuil, indique dans son avant-propos que ces quelque 350 pages qui ont en fait condensé plus de 10 000 pages de références s’adressent autant à l’étudiant désireux d’acquérir les connaissances fondamentales qu’au clinicien qui recherche ponctuellement une information précieuse ou une mise à jour.

S’il en était besoin, ce second tirage, survenu moins d’un an après sa première édition, prouve le succès de ce livre, à mettre entre les mains de tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la sphère cardiovasculaire.

Le rapprochement avec un autre monument de l’enseignement de la cardiologie est inévitable, je veux parler de l’ouvrage colossal de David Attias et al, intitulé « médecine cardiologie vasculaire », édité et réédité, qui, avec ses 650 pages, est plus précisément destiné aux candidats à l’examen classant national mais rend des services immenses à tous les cardiologues « de terrain » désireux d’effectuer une médecine de qualité.




Demain, vieux, pauvres et malades

Le titre  annonce  la couleur, et ce n’est pas le sous-titre intitulé « Comment échapper au crash sanitaire et social » qui va tempérer la première impression : le lecteur, en ouvrant ce livre, sait que le sujet est grave et ne va pas réellement, en cette rentrée morose, lui remonter le moral.

generisches buch 1374 – Effectivement, l’auteur, dans une première partie très étoffée, dresse le terrible constat, connu mais pas suffisamment reconnu, de la situation des personnes âgées dans notre pays, dans l’avenir mais déjà le présent : oui, l’espérance de vie s’allonge mais, en France comme ailleurs, les maladies chroniques qui ne tuent plus ou tuent moins rendent inéluctable le déclin de la vie sans incapacité chez les seniors ; oui, la solitude et la précarité augmentent chez les personnes âgées d’autant que, souvent, le coût de leur prise en charge explose ; non, les maisons de retraite, généralement hors de prix, ne sont pas le lieu de placement idyllique suggéré par l’entourage : nécessité le plus souvent par une perte d’autonomie, le placement en établissement, dont la multiplication est bien sûr une nécessité, est généralement vécu comme un abandon annonciateur, comme l’écrit l’auteur, de l’inéluctable « clap de fin ». D’ailleurs, comme il le répète, les vieux « se tuent aussi » et les comportements suicidaires, surtout après l’entrée en institution, pourraient devenir un vrai problème de société.

Toutes ces assertions sont bien sûr largement documentées et la bibliographie est solide.

Bref, comme le disait le Général de Gaulle (qui visait en fait le comportement du Maréchal Pétain), « la vieillesse est un naufrage » et, comme le chantait Jacques Brel, on en arrive à se demander s’il ne faut pas simplement se résigner à attendre la « pendule d’argent qui dit je vous attends » !

Eh bien non…

Après le constat, viennent les propositions et l’auteur, qui déclare en terminant que la vieillesse est un âge d’avenir, ne se veut pas pessimiste !

Après avoir rappelé quelques évidences telles que : « on n’attend pas l’avenir, on le prépare » ou « gouverner c’est prévoir », il égrène une série de propositions que son statut de médecin justifie selon lui de placer sur le seul terrain du concret et du réalisme.

Au-delà des solutions visant à développer l’économie du vieillissement et à regrouper l’ensemble des technologies et services dédiés aux personnes âgées (on parle désormais de silver économie – économie des tempes argentées), l’idée de modifier les politiques d’urbanisme est intéressante et bien détaillée : il s’agit entre autres de concevoir des logements spécifiques, sortes de « Papy Lift », situés à mi-chemin entre le chez-soi et la maison de retraite.

Le regroupement sous un guichet unique – pourquoi pas des maisons départementales d’orientation – des aidants familiaux et emplois et services à la personne âgée serait également innovant, mais la question de son financement n’est pas réellement abordée dans l’ouvrage.

Les deux dernières propositions sont plus classiques mais restent incontournables : le financement de l’assurance dépendance – le cinquième risque – esquissée dès 2004 par l’instauration de la journée de solidarité, qui figure toujours au programme de la plupart des politiques mais n’est pas encore résolu ; et le « bouclier sanitaire » destiné à plafonner le « restant à charge  ou RAC », qui correspond aux frais de santé résiduels, non remboursés aux assurés dont le montant augmente singulièrement chez les seniors ; ce bouclier consisterait à rembourser à 100 % les dépenses de santé de toute nature, une fois le plafond fixé de ce RAC atteint.

Certes, pour concrètes qu’elles soient, certaines des propositions relèvent encore du domaine de l’incantation, car elles se heurtent aux limites de la solidarité fixées par nos gouvernants en fonction de leurs critères politiques ou économiques.

Mais le Docteur Sauveur Boukris, auteur de cet ouvrage, connu du public notamment pour sa précédente publication « Médicaments génériques : la grande arnaque » a le mérite de poser les vraies questions ; en insistant sur le drame social et humain qui s ‘annonce inéluctable si rien n’est fait, il contribue largement au débat, et à ce titre, mérite notre considération et notre écoute.

Demain, vieux, pauvres et malades

Auteur : Sauveur Boukris

Editeur : Du Moment

Pagination : 224 pages

Prix public : 17,95 €




Les vertus santé du chocolat

generisches buch 1Est-il vraiment opportun de parler de chocolat dans une revue cardiologique réputée promouvoir les règles hygiénodiététiques classiques, au moment où les autorités sanitaires de notre pays martèlent la nécessité de ne manger ni trop gras ni trop sucré ?
Et bien oui, en tout cas si l’on en croit l’ouvrage du docteur Robert, qui pare cet aliment millénaire de multiples vertus, et non des moindres puisqu’elles concernent notamment la sphère cardiovasculaire.

Médecin nutritionniste, le docteur Hervé Robert a enseigné longtemps à la faculté de médecine Paris XIII ; il fait partie de ceux qui ont le plus écrit sur le sujet, il est d’ailleurs, et ce n’est que justice, membre de l’Académie Française… du chocolat.

On n’a bien sûr pas attendu cet hommage passionné pour recommander et consommer, parfois sans modération, ce produit issu de la fève du cacao : déjà, les Mayas – qui pensaient qu’il avait été découvert par les dieux – utilisaient ses propriétés pour accompagner leur peuple tout au long des événements capitaux de leur vie comme la purification des enfants, le mariage et la mort. C’était d’ailleurs un produit de luxe qui servait de monnaie d’échange dans toute l’Amérique précolombienne.

En revanche, même si les Français sont 99 % à aimer le chocolat et 83 % à en manger au moins une fois par semaine, ils restent une majorité à ne voir en lui qu’une gourmandise consommée avec un sentiment de culpabilité, qui fait grossir, favorise les migraines, fait mal au foie et peut même devenir une véritable drogue.

Autant d’idées reçues, non étayées par des travaux sérieux, que cherche à combattre ce livre dont le sous-titre est « VRAI/FAUX sur cet aliment gourmand ».

Le chocolat reste avant tout un aliment plaisir

Vibrant plaidoyer pour le produit, l’ouvrage est construit sur le modèle didactique : divisé en quatre parties, il commence par l’élaboration du chocolat, puis aborde en détail sa composition nutritionnelle, avant d’insister, on s’en doute, sur les bienfaits santé de l’aliment ; le dernier chapitre qui se veut avant tout pratique précise les meilleures façons de bénéficier de ses effets protecteurs.
En fait, avec l’appui d’une bibliographie riche de plus de 250 publications, ce livre explique pourquoi le chocolat :

– fait baisser le cholestérol,
– diminue la pression artérielle,
– protège des maladies cardiovasculaires,
– peut et même doit être consommé par les diabétiques,
– n’est pas impliqué dans l’excès pondéral,
– et surtout est bénéfique pour le moral.

Le lecteur qui chercherait dans ce livre de bonnes adresses plus ou moins secrètes de chocolatiers réputés ou artistes restera sur sa faim (!) et devra se reporter sur ses magazines culinaires habituels.

L’auteur en revanche n’est pas avare de conseils pour apprendre à acheter, conserver et surtout déguster le chocolat : une vraie dégustation passe par des étapes aussi précises et élaborées que celle d’un vin ou d’une bonne huile d’olive.

Le chocolat, comme le rappelle l’auteur, est avant tout un aliment plaisir et c’est tant mieux.

Hélas, la gourmandise reste dans le monde judéo-chrétien un pêché capital ; ne serait-il pas temps, comme le recommandait le regretté Lionel Poilâne, de lui substituer la gloutonnerie et d’en faire, pourquoi pas, une qualité ?

 

Les vertus santé du chocolat

Auteur : Hervé Robert

Editeur : Edp Sciences

Pagination : 204 pages

Prix public : 29,00 €




Mots patients, mots passants

generisches buch 1C’est bien volontiers que nous nous faisons ici l’écho du dernier ouvrage publié par le Dr Robert Haïat.

On ne présente pas Robert Haïat à des cardiologues, tant est grande la notoriété de ses nombreux écrits sur les grandes études cliniques ou thérapeutiques et les recommandations en cardiologie.

Cardiologue, ancien chef de service de l’hôpital de Saint-Germain en Laye, Robert Haïat est aussi l’un des rédacteurs les plus éminents du Cardiologue, ses « Best of  des grands essais » sont attendus chaque année avec impatience par la population cardiologique, ils ont d’ailleurs valu à notre journal de recevoir le grand prix de la presse spécialisée en 2012.

Cette fois, l’auteur ne s’intéresse pas aux grandes innovations cliniques ou médicamenteuses  en médecine cardiovasculaire ; pour autant, on peut dire qu’il s’agit tout de même d’un livre « médical » puisqu’il concerne les patients.

En fait, Robert Haïat a réalisé ce que la plupart d’entre nous a rêvé de faire un jour ou l’autre au fil de ses consultations : il a soigneusement consigné les réflexions pertinentes ou moins pertinentes dont chacun peut être le témoin lors du « colloque singulier » qui fort heureusement permet encore au cardiologue clinicien de discuter avec son patient.

Comme il le précise très justement dans son avant-propos, « le huis clos d’un cabinet médical est souvent propice à la libération de la parole ».

Quelques exemples :

« Vous avez été soigné aux corticoïdes ? 

Non, docteur, aux Franciscaines »

Cela ne s’invente pas.

Ou encore :

« Ce jour-là, je n’avais pas la pêche pour aller à la chasse »

Et puis :

« Docteur, quand j’arrête de fumer, je grossis et quand je grossis je fume ; moi, vous le savez, c’est la graisse et le tabac ».

Et cette dernière qui a dû laisser l’auteur bien perplexe :

« Depuis que vous m’avez prescrit ce traitement, je n’ai plus eu d’arythmie ; mais, d’ailleurs, je n’en avais jamais eu auparavant ».

 

Au total, un florilège de phrases, expressions, réflexions plus cocasses les uns que les autres et parfois dépourvues de tout sens logique mais qui, ainsi que le souligne l’auteur, « n’ont pas toujours la légèreté qu’elles sembleraient avoir ».

A consommer sans modération.

 

Mots patients, mots passants

Auteur : Robert Haïat

Editeur : Editions Glyphe

Pagination : 120 pages

Prix public : 12,00 €




Ils ont perdu la raison

370 – Il y a longtemps qu’on ne présente plus Jean de Kervasdoué : cet ingénieur agronome, économiste de la santé, ingénieur des ponts et des forêts, avait été nommé directeur des hôpitaux sous François Mitterrand et introduit à l’hôpital le PMSI, lui-même à l’origine de la tarification à l’activité.

generisches buch 1

Auteur de nombreux ouvrages sur l’écologie politique et la santé, il exprime une vision volontiers critique de notre système de santé auquel il reproche, entre autres, son excès de centralisation et le manque d’autonomie de ses hôpitaux. Dans les prêcheurs de l’apocalypse, il dénonçait déjà les manipulations dont certains acteurs de l’écologie faisaient leur fonds de commerce et jouaient sur la peur du public pour bloquer certaines innovations.

L’erreur du principe de précaution

Avec ce livre « Ils ont perdu la raison », l’auteur va plus loin : homme de gauche, comme il se plait à le répéter, il reproche à sa famille politique (ce sont eux les « ils » du titre) d’avoir cessé de croire au progrès ; et s’il se laisse parfois emporter par la force de sa conviction, il faut reconnaître que sa lutte contre la pensée unique est solidement argumentée.

Très critique vis-à-vis du principe de précaution dont l’inscription dans la constitution lui paraît une grave erreur, il passe en revue, pour les combattre, les faux dangers qui servent à affoler les populations et surtout à refuser le progrès.

Citant des ONG, « aussi non gouvernementales que non scientifiques qui manipulent l’opinion avec l’appui de la presse » et des politiques qui légifèrent en se substituant aux experts, tels Mme Duflot qui affirme sans rire que les moteurs Diésel sont responsables de plus de 40 000 morts par an, soit plus que le tabac, l’auteur montre bien qu’il est au bord de l’exaspération.

Oui, affirme-t-il, les risques de la pollution atmosphérique ou de la pollution de l’eau sont nettement surestimés dans notre pays.

Non, à ses yeux, les OGM ne sont pas des poisons, ne serait-ce que parce qu’il en existe autant de variétés que de plantes sauvages qui ne sont pas toutes vénéneuses, et surtout parce que près d’un milliard d’êtres humains en consomme sans nuisance patente.

Oui, les pesticides peuvent être dangereux mais, conçus pour tuer des « pestes » qui ravagent les cultures et produisent des toxines autrement plus maléfiques, leur bilan, s’ils sont utilisés prudemment, est globalement positif.

Jean de Kervasdoué condamne également les idées reçues sur l’énergie nucléaire, non polluante et bénéfique, avant de terminer sur la santé, son domaine de prédilection. Rappelant que les connaissances doublent tous les trois ans et que plus de 700 000 articles sont publiés chaque année dans des revues à comité de lecture, il n’hésite pas à accuser les lenteurs de l’accès aux innovations aussi bien que la liberté de prescription, qu’il estime obsolète et dangereuse.

Bref, conclut-il, les politiques ont perdu la raison car ils ne croient plus à la force du raisonnement scientifique et de l’expérience, mais cherchent à plaire à l’opinion publique au lieu de rechercher l’intérêt général.

Un livre décapant, qui se lit volontiers d’une seule traite.

Yves Carat




Prix Jean Di Matteo

Seance solennelle
Michel Corcilius, en présence du Pr Raymond Ardaillou, Secrétaire perpétuel de l’Académie nationale de médecine.

Notre confrère et ami, le Dr Michel Corcilius, a reçu le 17 décembre dernier le prix Jean Di Matteo traditionnellement décerné à un cardiologue par l’Académie Nationale de Médecine. Ce prix récompense l’ouvrage « Je vous parle du cœur » publié par Michel Corcilius aux éditions Quintessence-Ressources et santé, dont Le Cardiologue avait en son temps chaudement recommandé la lecture.

Toutes nos félicitations à l’heureux lauréat.

La rédaction.




Biostatistiques pour le clinicien

generisches buch 1368-369 – Yves Carat – L’innovation est la base des progrès de la Médecine. Pour autant, l’évaluation de ces innovations est capitale pour éviter de s’engager sur de fausses pistes, c’est-à-dire de réduire le temps où l’on croit faire bénéficier les patients d’un progrès médical alors qu’il n’en est rien. 

 Or, c’est l’analyse statistique qui conduit ces méthodes d’évaluation, indispensable pour les auteurs d’un travail afin de le réaliser avec toute la rigueur nécessaire, indispensable aussi aux lecteurs pour se faire une opinion critique vis-à-vis des publications toujours plus nombreuses qui les entourent et finissent par les submerger.
L’apprentissage de la lecture critique d’articles scientifiques est également l’un des objectifs de l’examen classant national en fin de deuxième cycle des études médicales.
Malheureusement, l’abord des statistiques n’est pas aisé pour un public de non-spécialistes, même pour la plupart des étudiants en médecine issus pourtant dans leur quasi-totalité d’un baccalauréat scientifique.
C’est l’ambition de cet ouvrage d’être accessible à toutes les catégories de lecteurs, en privilégiant la compréhension et l’intérêt des concepts plutôt que leur démonstration mathématique. Il a d’ailleurs l’originalité d’avoir été rédigé par un clinicien, le professeur Michel Huguier, chirurgien digestif, sous le « contrôle » d’un spécialiste, Pierre-Yves Boëlle,  professeur de biostatistiques et ingénieur civil des mines.

Le livre débute par une série de définitions et données fondamentales ; le lecteur qui, assez souvent, n’avait jusque-là en tête que la signification du « petit p » et son niveau pour juger de la significativité d’un essai clinique ou thérapeutique, va recevoir  une avalanche d’informations précises et bien exposées dont la compréhension lui paraîtra désormais indispensable à la bonne évaluation d’un essai : qu’est-ce au juste qu’une variable qualitative ou une variable quantitative ? Quelle est la différence entre « moyenne » et « médiane » et pourquoi privilégie-t-on  souvent la mesure de la seconde ? Quelle est la signification exacte de l’écart type, des variables censurées ? Comment mesure-t-on l’intervalle de confiance ? A quoi sert la loi de Poisson ? Etc., etc. Autant de précisions nécessaires pour qui veut pouvoir désormais disposer de ses propres critères de jugement.

L’ouvrage ensuite, et ce n’est pas la partie la moins intéressante, aborde les conditions de réalisation des essais randomisés, sans faire l’économie d’un chapitre sur les aspects éthiques, réglementaires ou le financement des grandes études, avec le problème, en fait récurrent, de l’indépendance des investigateurs et de l’objectivité scientifique.
Puis sont abordées, avec force détails, les études uni et multifactorielles, et l’intérêt de ces dernières pour répondre à des questions que ne peut, dans certains cas, pas résoudre un essai randomisé.
Les dernières parties sont consacrées aux outils diagnostiques et thérapeutiques, à l’estimation d’un pronostic, et à l’épidémiologie.

Par son accessibilité, sa clarté et – sans doute – son exhaustivité, ces « biostatistiques pour le clinicien » vont réconcilier les praticiens que nous sommes avec les mathématiques et sont à garder en permanence à portée de mains.

Auteurs : Michel Huguier, Pierre-Yves Boëlle
Editeur : Springer Verlag France
Prix public : 55,00 €
Pagination : 300 pages




Cœur et travail ou comment concilier maladie cardiaque et activité professionnelle. 2e édition

generisches buch 1
367 – Salué comme il se doit par Le Cardiologue à sa sortie en 2012, l’ouvrage « cœur et travail » fait aujourd’hui l’objet d’une nouvelle édition.

Rédigé comme le précédent sous la direction du Dr Bernard Pierre, l’ouvrage mérite à nouveau qu’on parle de lui car il fourmille d’informations inédites et précieuses pour tous les lecteurs désireux d’approfondir leurs connaissances en matière de droit du travail au service des patients.
Les relations entre praticien soignant et médecin du travail sont impératives, peut-être plus encore en pathologie cardiovasculaire, et c’est toute l’originalité de cet ouvrage de mettre en lumière et en situation le rôle de chacun.
Ce livre réunit en effet médecins du travail et cardiologues autour des grandes pathologies cardiaques et vasculaires, abordées de façon claire et didactique tout au long des chapitres successifs.

Des nouvelles rubriques très intéressantes

Le plan de l’ouvrage n’est pas modifié : les auteurs décrivent les différentes situations pathologiques, le moyen de (parfois) les prévenir – c’est toute la place de la consultation dite préventive –, la gestion de la reprise du travail, de la question souvent épineuse du maintien à l’emploi, et le suivi des patients dans leur phase « chronique ». Les différentes pathologies sont illustrées de plusieurs cas cliniques qui soulignent bien la difficulté de la lutte contre la désinsertion professionnelle, et la nécessaire coopération multidisciplinaire, encore plus justifiée chez ce type de patients.
Mais l’intérêt, pour ceux qui ont déjà lu le livre initial, réside dans ses nouvelles rubriques. Parmi les nouveautés présentes dans cette deuxième édition, citons la très intéressante partie qui traite de l’imputabilité des accidents cardiovasculaires au travail, rédigée par un juriste spécialisé en droit du travail ; citons aussi le chapitre « drogues sociales et activité professionnelle » dans lequel Jean Gauthier, cardiologue et expert auprès de l’agence française de lutte contre le dopage, nous dresse un panorama exhaustif de la consommation des substances toxiques, de leur retentissement sur l’activité professionnelle mais aussi sur le rôle – encore plus difficile, on s’en doute, dans ces cas précis – du médecin du travail ; citons également la thématique autour de la place de l’équipe paramédicale en réadaptation dans la reprise du travail après un événement cardiovasculaire.
Cette nouvelle édition mise à jour et considérablement enrichie (près de cent pages supplémentaires) bénéficie, comme la première, de l’expérience et de la compétence des nombreux experts dont Bernard Pierre a su encore une fois s’entourer. Sans nul doute, le succès éditorial sera – à nouveau – au rendez-vous.

Auteurs : Sous la direction du Pr Bernard Pierre – collectif
Editeur : Frison-Roche
Prix public : 49,00 €
Pagination : 387 pages

Sommaire

I – Prendre en charge les urgences cardiovasculaires

II – Prévenir et dépister les maladies cardiovasculaires

III – Mettre en place une prise en charge psychosociale

IV – Reprendre une activité professionnelle

V – Suivre un patient stabilisé

VI – Situations particulières et leur prise en charge




Cardiologie pédiatrique pratique : du fœtus à l’adulte

365 – C’est un lieu commun de dire que la cardiologie pédiatrique s’est profondément modifiée ces dernières décennies : dans un premier temps, le développement de la chirurgie a justifié l’individualisation de la cardiologie pédiatrique en tant que discipline spécifique ; plus tard, l’essor de l’échocardiographie a permis de détecter et traiter les cardiopathies congénitales de plus en plus tôt  et d’étendre la cardiologie infantile jusqu’au fœtus.

generisches buch 1Cette spécialité dans la spécialité, qu’elle soit cardiologique ou pédiatrique, est en fait assez peu enseignée et du coup souvent ignorée, ce qui est d’autant plus regrettable que les malformations cardiaques sont fréquentes et le plus souvent curables, à condition que leur prise en charge soit précoce et adaptée.

C’est dire l’intérêt d’un tel écrit dans lequel les auteurs abordent tous les aspects de la question.

L’ouvrage peut globalement se scinder en trois parties

La première, intitulée tout bonnement « cardiologie pédiatrique », passe en revue les différentes méthodes d’exploration et décrit les différentes cardiopathies congénitales de façon exhaustive et claire, grâce à un texte simple et direct et de très nombreux schémas faciles à déchiffrer, ce qui n’est pas toujours le cas dans cette pathologie aux circuits souvent compliqués.

La deuxième partie est surtout consacrée à l’échocardiographie TM initialement, et progressivement enrichie du doppler continu, pulsé, couleur et enfin du tridimensionnel ; la cardiologie fœtale fait l’objet d’un développement particulièrement intéressant et accessible, faisant bien comprendre l’intérêt majeur qu’il y a à dépister avant la naissance les cardiopathies complexes, ne serait-ce que pour individualiser la prise en charge ou, quand c’est possible, rassurer les familles en cas d’antécédents graves.

Dans un dernier chapitre, les auteurs s’attachent à rappeler qu’il se trouve de plus en plus d’adultes porteurs de cardiopathies congénitales opérées mais non guéries, posant au contraire des problèmes spécifiques, le plus souvent liés à leurs interventions. Plus de 80 % des enfants naissant aujourd’hui avec une cardiopathie congénitale atteindront l’âge adulte, et l’on peut déplorer (comme on pourra le lire un peu plus loin à la rubrique « dernières nouvelles ») qu’il n’existe pas en France, à une exception près, de structure dédiée à ces patients.

L’iconographie, remarquable comme on l’a dit plus haut, est enrichie d’une imagerie abondante et détaillée consultable sur internet.
Les auteurs, Alain Batisse, Laurent Fermont et Marilyne Lévy, sont cardiopédiatres et exercent à Paris.
Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui peuvent être confrontés à ces situations dans leur pratique quotidienne, internes, cardiologues, pédiatres, obstétriciens, bref, il est à mettre entre toutes les mains.

Auteurs : Alain Batisse, Laurent Fermont, Marilyne Lévy
Editeur : Doin
Prix : environ 48,00 €
Pagination : 330 pages



Les lipides – nutrition et santé

364 – Yves Carat – Paraphrasant Woody Allen, l’auteur aurait pu appeler ce livre «  Tout ce que vous voulez savoir sur les lipides sans oser le demander » ; aucun doute en effet, cet ouvrage de Claude Leray, qui tranche agréablement avec d’autres écrits récents sur la même thématique est une véritable encyclopédie sur la question.

generisches buch 1

Pour le médecin, le cardiologue, voire surtout le grand public, le mot « lipides» évoque avant tout un risque accru de maladies cardiovasculaires ou, a minima, une dépense énergétique excessive.

En fait, le lecteur, étonné, va puiser dans ce remarquable document des informations exhaustives sur tout ce qui concerne les graisses, pas seulement ses aspects négatifs en pathologie humaine, mais aussi et presque surtout la preuve de leur importance incontournable, fondamentale même dans les mécanismes cellulaires et la nutrition.

Il apprendra par exemple que les lipides, dont la connaissance s’est limitée jusqu’au XVIIIe siècle à la notion d’huile d’olive, doivent leur classification actuelle à un grand chimiste français Michel-Eugène Chevreul qui, en 1823, a réparti les corps gras en six groupes et a établi le premier que leur structure générale était une combinaison de glycérols et d’acides gras.

Il saura, entre autres, que le record de production mondiale en matière de graisses concerne l’huile de palme avec 46 millions de tonnes (3 millions seulement pour l’huile d’olive), cette huile dont le Gouvernement français, l’accusant de favoriser la déforestation et l’obésité,  envisageait un temps de surtaxer l’importation avant de faire marche arrière ; chaque Français en consomme tout de même 4,5 kg par an, le produit le plus consommé chez nous étant l’huile de colza avec 13,5 kg par an et par habitant soit près de dix fois plus que l’huile d’olive !

L’auteur insiste également sur l’évolution de la nutrition et des régimes alimentaires, rappelant que le régime dit paléolithique, reconstitué en 1998 par le Pr Eaton, spécialiste incontesté de la paléonutrition, basé sur la suppression des produits laitiers et des céréales, est aujourd’hui recommandé par des nutritionnistes de renom.

La nature des apports lipidiques alimentaires et leur métabolisme sont des données plus connues. La notion d’ANC (apports nutritionnels conseillés) l’est un peu moins de même que l’estimation de la consommation réelle de lipides dans la population, imprécise notamment en raison du succès commercial grandissant de plats préparés riches en graisses dites cachées ; a priori, cette consommation serait supérieure d’un quart aux recommandations internationales, d’ailleurs corrélée à l’augmentation récente du surpoids chez l’adulte comme chez l’enfant. Il semblerait établi que les lipides représentent aujourd’hui 37 à 40 % de l’apport énergétique dont 63 % proviennent de graisses animales. Cela cadre encore une fois avec la constatation d’une obésité même dans les régions méditerranéennes, jusque là moins concernées par ces habitudes alimentaires.

Bien entendu, l’auteur ne s’en tient pas à la description du comportement nutritionnel : après une revue exhaustive de la provenance alimentaire de tous les lipides, et de la contenance précise en graisses de tous les aliments, il en vient à traiter ce qui est pour nous médecins l’essentiel, les rapports entre lipides et santé. Ce chapitre qui fait à lui seul plus de 150 pages passe absolument tout en revue, étudiant les rapports potentiels de toutes les graisses actuellement recensées et de toutes les pathologies ayant fait l’objet d’études sérieuses, cancers et maladies cardiovasculaires en tête, mais aussi maladies du système nerveux, déclin cognitif, démences, troubles de la vision, maladies inflammatoires et immunitaires, etc., etc.

Au total, c’est un véritable monument, indispensable à tous ceux qui ont envie de comprendre en détail non seulement les rapports entre lipides et pathologie, mais aussi les besoins avérés ou éventuels de l’organisme en divers acides gras, stérols et vitamines.

Claude Leray est docteur es sciences et directeur de recherche au CNRS

A mettre, le plus vite possible, entre toutes les mains.




Techniques d’échographie cardiaque

362-363 – Yves Carat – Chacun sait que l’échographie cardiaque, devenue depuis longtemps l’outil clinique indispensable d’exploration non invasive du cœur, est en perpétuelle innovation, ce qui rend sa maîtrise de plus en plus complexe et difficile en pratique quotidienne.

LivreC’est tout le mérite du livre de Christophe Klimczak (1), préfacé par le Pr Albert Hagège, de proposer un panorama complet des techniques ultrasonores et d’en faciliter la « prise en main ».

L’auteur, cardiologue et praticien hospitalier, est bien connu des spécialistes en imagerie cardiaque qui ont déjà pu apprécier ses autres écrits consacrés à l’échographie cardiaque transthoracique et transœsophagienne.

Le présent ouvrage, richement illustré de plus de 250 schémas et figures, est clair et didactique ; pour autant, il s’adresse avant tout aux échographistes confirmés qui y puiseront une mine d’informations et de précieuses mises au point.

 

Un ouvrage parfaitement documenté

Ce livre est un document à la fois synthétique et très fouillé sur toutes les techniques échocardiographiques actuellement disponibles par voie transthoracique et transœsophagienne allant des aspects les plus classiques jusqu’aux  systèmes d’exploration de demain.

Pour les aspects classiques, l’échographie bidimensionnelle transthoracique, de repos et de stress, et l’écho transœsophagienne sont largement abordées dans deux chapitres, notamment sur tout ce qu’il faut savoir en pratique quotidienne.

Quant aux techniques modernes, l’ouvrage aborde successivement :

le doppler tissulaire myocardique, l’une des plus anciennes techniques « modernes », dont les bases physiques, les limitations  et les applications cliniques sont clairement exprimées.

Le color Kinetic imaging, particulièrement bien exposé.

La déformation myocardique, qui s’est installée lentement dans la pratique quotidienne, mais qui devient aujourd’hui l’un des outils incontournables de l’appréciation de la contractilité ventriculaire gauche. Le concept des différents types de strain est particulièrement bien présenté, tant pour les cardiologues débutants que pour les échographistes confirmés

L’échographie tridimensionnelle en temps réel, transthoracique et transoesophagienne, fait l’objet de deux vastes chapitres, détaillant les principes physiques des sondes 3D comme les différentes modalités techniques d’exploitation des images et leurs applications actuelles et futures.

L’ouvrage est à ce point complet qu’il aborde également des domaines un peu plus confidentiels (pour l’instant) tels l’échographie transthoracique du flux coronaire, les différentes techniques d’écho intracoronaire ou le « vector flow mapping ».

Au total, ce document remarquable, agrémenté d’une imposante bibliographie, pourrait devenir l’ouvrage de référence, après correction des quelques coquilles qui en gênent un tout petit peu la lecture.

A acquérir sans tarder.

(1) Christophe Klimczak est cardiologue, praticien hospitalier des hôpitaux de l’AP de Paris (Charles-Foix à Ivry-sur-Seine, Émile-Roux à Limeil-Brévannes) – Groupements hospitaliers universitaires.

 

Je vous parle du cœur

 

Auteur : Christophe Klimczak

 

Editeur : Elsevier-Masson

 

Pagination : 327 pages

 

Prix public : 55,00 €

 




Je vous parle du cœur

361 – « Ou même du fond du cœur », comme l’écrit dans sa préface le Professeur Chauvin, qui connaît bien le Docteur Corcilius pour l’avoir côtoyé dans son service de cardiologie à Strasbourg, rendant ainsi un hommage appuyé aux qualités humaines de l’auteur.
Michel Corcilius, cardiologue libéral, a d’abord exercé en Alsace, avant de se laisser tenter par le soleil de la Méditerranée et de se fixer dans le Var à la Seyne-sur-mer.
La rédaction du Cardiologue le connaît bien, pour lui avoir confié la rédaction de plusieurs articles, tâche dont il s’est toujours acquitté avec ponctualité et talent.

Michel Corcilius a donc choisi de « parler du cœur » au grand public, aux « non-initiés » rebutés par le langage abscons trop souvent rencontré dans les ouvrages destinés à des lecteurs non médicaux.

Comme le précise l’auteur dans son avant-propos, il s’agit d’un livre « à vocation pédagogique » qui se veut « facilement abordable et compréhensible pour tout le monde ».

Le premier chapitre précise l’importance de la cardiologie et la place centrale que tient le cœur dans le monde médical et celui du grand public.

Puis vient la description précise et documentée des symptômes et facteurs de risque, qui utilise certes des termes adaptés, mais ne fait l’impasse sur aucune explication approfondie ; c’est ainsi, par exemple, que le lecteur attentif du chapitre sur les troubles du rythme et de la conduction en saura plus sur la question que bien des cliniciens, avec un regard désormais averti sur les différents types de tachycardies et les indications respectives du stimulateur cardiaque comme du défibrillateur.

Sont ensuite passées en revue les principales pathologies, coronaropathie évidemment, hypertension artérielle, valvulopathies, et leur aboutissement naturel encore trop souvent rencontré qu’est l’insuffisance cardiaque.

Ce chapitre sur l’insuffisance cardiaque est particulièrement pertinent, car, outre l’étude clinique et thérapeutique de la pathologie, il fourmille de détails pratiques, de « recettes » utiles à la vie quotidienne de l’insuffisant cardiaque qui vont du choix de l’eau minérale la plus appropriée à l’activité physique et éventuellement sportive, en passant par les voyages et l’activité sexuelle.

Mais le meilleur est presque pour la fin dans un chapitre intitulé « croyances et certitudes », dans lequel l’auteur tord le cou à un certain nombre d’idées reçues, de la pression artérielle qui augmenterait « normalement » avec l’âge aux bienfaits ou méfaits du sel, du café, du tabac, de la margarine ou même du cholestérol ; notons à ce sujet qu’il est réconfortant qu’un ouvrage à destination des patients n’emboîte pas le pas aux affabulations récentes hautement médiatisées et confirme la nécessité de combattre l’hypercholestérolémie du cardiaque par un traitement médicamenteux.

Bravo à Michel Corcilius pour cet ouvrage plaisant, facile à lire et particulièrement adapté à l’éducation thérapeutique qu’il nous est fortement recommandé de faire à nos patients.

 

Le Dr Michel Corcilius, diplômé de la faculté de médecine de Strasbourg, s’est installé comme cardiologue libéral ed’abord en Alsace puis, depuis 2005, à la Seyne-sur-Mer (Var). Ancien pigiste au journal d’information médicale Le Cardiologue, puis correspondant sur les ondes Bleu Alsace de 2002 à 2005, il est actuellement membre de la Société Française de Cardiologie et de l’association médico-chirurgicale « Les Rencontres de cœur », tout en poursuivant son activité libérale.

 

Je vous parle du cœur

Auteur : Michel Corcilius

Editeur : Quintessence – Ressources & Santé

Pagination : 256 pages

Prix public : 20,00 €




L’éducation thérapeutique du patient cardiaque

359-360 – Comme le souligne fort justement le Pr Thomas dans sa préface, si Monsieur Jourdain avait été médecin, il aurait fait de l’éducation thérapeutique sans le savoir. Comme la grande majorité des praticiens, les cardiologues ont l’impression voire la conviction de ne pas avoir attendu que soit inscrite dans la loi HPST de 2009 cette désormais fameuse « Education Thérapeutique du Patient (ETP) » pour en faire bénéficier leurs malades à chacune de leurs consultations.
Et pourtant…

Sans devenir un nouveau métier ni trop compliquer notre tâche au quotidien déjà suffisamment remplie par les obligations administratives de tous ordres, il nous faut reconnaître que cette ETP, en cardiologie comme ailleurs, nécessite d’assimiler des compétences nouvelles, voire de suivre une FMC spécifique pour acquérir le savoir-faire nécessaire à sa véritable mise en œuvre.

C’est ce que propose cet ouvrage, dirigé par Bruno Pavy, cardiologue spécialisé en réadaptation cardiovasculaire, qui s’est entouré de médecins, cardiologues pour la plupart, professionnels de santé, et même patients tel le regretté Jean-Claude Boulmer, qui dirigeait l’association « Alliance du Cœur » et ne ménageait pas sa peine pour faciliter les rapports entre médecins et malades, dans un esprit toujours constructif et serein.

L’ouvrage, très documenté, obéit à la construction la plus classique, abordant successivement les différentes situations qui nécessitent de recourir à l’ETP.

En fait, le patient cardiaque en a besoin à pratiquement tous les stades, aigu ou chronique, de ses maladies et la première situation décrite dans le livre est celle de l’éducation thérapeutique aux urgences cardiovasculaires. C’est vrai que l’identification des accès douloureux et les moyens d’y faire face rapidement font partie des tout premiers messages à transmettre pour aider le patient à acquérir ou améliorer son « savoir-faire » ou « savoir-agir ».

L’ETP du patient hospitalisé en cardiologie est un autre élément essentiel, notamment les hospitalisations pour insuffisance cardiaque, particulièrement d’actualité au moment de l’installation du programme PRADO par l’Assurance Maladie. Les auteurs préconisent au décours de la décompensation cardiaque des séances individuelles, préférables aux séances collectives pour raisons d’organisation, et recommandent de les faire pratiquer par des équipes multiprofessionnelles formées à l’ETP, cardiologue, infirmière, kiné, diététicien, attachées ou non au service hospitalier.

Mais c’est durant son séjour en centre de réadaptation que le patient bénéficiera sans doute le plus de l’ETP, car la durée du contact avec les professionnels de santé est propice à la délivrance de messages pertinents sur les situations à risque, la reconnaissance de symptômes d’alerte, le mode de vie ou le contrôle des facteurs de risque.

Naturellement, comme tout processus médical, cette ETP doit être évaluée. Le docteur Pavy propose à cet effet différents programmes, grilles d‘évaluation, voire aide ou contrôle extérieurs, gages d’indépendance et de succès.

Et bien évidemment, c’est au sein du cabinet médical, lorsque se déroule le « colloque singulier », que peut et doit se développer l’enseignement, individuel certes, mais élargi autant que possible au conjoint ou à « la personne de confiance ». Encore faut-il parvenir à dégager le temps nécessaire à la fin d’une consultation déjà chargée ; c’est pourquoi certains commencent à réfléchir à la réalisation de cette ETP au sein de séances dédiées ; mais il faudrait surmonter bien des difficultés techniques et financières. C’est là que l’implication des malades prend tout son sens et que les associations de patients ont un grand rôle à jouer.

Rappeler que la maladie chronique ne va jamais disparaître, remettre le patient au cœur du système en lui permettant d’accueillir des compétences sur sa pathologie, tels sont les principaux objectifs de cet ouvrage qui devrait intéresser médecins traitants, cardiologues et tous les professionnels de santé concernés.

L’éducation thérapeutique du patient cardiaque

Auteur : Bruno Pavy

Editeur : Frison Roche

Pagination : 248 pages

Prix public : 39,00 €




Mieux vivre avec l’apnée du sommeil

358 – Construit comme un traité médical classique, l’ouvrage en suit le plan habituel : définition du Syndrome d’Apnée du Sommeil (SAS), physiopathologie, facteurs de risque précèdent les étapes de son diagnostic, l’énoncé de ses effets métaboliques et ses répercussions sur l’appareil cardiovasculaire, avant d’aborder, en détail, la partie consacrée au traitement.

Ce faisant, l’auteur assène parfois quelques affirmations dont le niveau de preuve peut laisser perplexe. C’est ainsi que l’apnée du sommeil serait la conséquence d’un mode de vie sédentaire, que le stress professionnel ou familial se traduirait par « une difficulté à respirer », ce qui reste à démontrer ; de même certains conseils thérapeutiques (une heure de marche rapide quotidienne, apprendre à jouer de la trompette (!), etc.), dont l’efficacité risque d’être en plus toute relative, ne sont pas à la portée de tous.

Qu’importe…

Au-delà de quelques approximations et petits parti pris, le livre fourmille d’encouragements et de recettes qui aideront le patient à accepter cette maladie ; plus précisément, elles lui feront prendre conscience de la nécessité d’accepter les contraintes d’un traitement prolongé ; car la difficulté de cette affection réside d’abord dans cette prise de conscience : au début du moins, c’est plus le ronflement qui fatigue le ou la conjoint(e) que la somnolence diurne qui fatigue le patient.

A cet égard sont particulièrement utiles les explications, pas trop techniques, que l’auteur énonce avec soin pour faire comprendre combien le SAS peut être pernicieux, sans pour autant être une maladie bénigne.

La partie thérapeutique est fort bien étayée, énonçant les diverses interventions chirurgicales possibles, les soins adjuvants, insistant naturellement sur le traitement princeps qu’est la ventilation en pression positive continue. Ce qui est intéressant et utile, c’est que l’auteur insiste à juste titre sur les difficultés d’acceptation de la technique par le patient, ses principales causes et, de son point de vue, les moyens d’y remédier.

Au passage, certains conseils, tel celui de faire tenir au patient lui-même le masque en s’endormant pour éviter la gêne de la fixation, manquent de réalisme ; mais dans l’ensemble, les « recettes » sont claires et astucieuses et contribueront sans nul doute à améliorer singulièrement l’observance.

Mais au-delà du catalogue complet et argumenté des possibilités thérapeutiques et de leurs indications, l’originalité de l’ouvrage tient à cette foule de détails pratiques qui rendront service au patient comme au médecin soucieux d’être efficace dans sa démarche d’éducation thérapeutique. Tous les cas de figure ou presque y sont abordés, de l’équipement minimum indispensable au patient qui voyage à la composition des repas du sujet en surpoids, en passant par les recommandations habituelles, mais bien argumentées sur le rôle de l’activité physique et la nécessité de l’arrêt du tabac.

Plus inattendu encore est ce chapitre sur « l’environnement du soir » où l’auteur aborde de façon presque touchante la préparation de la nuit et les rituels du coucher avant lequel « l’apnéique » est invité, dans une chambre aménagée avec attention, à la relaxation au moyen de techniques diverses et variées dont le training autogène éventuellement associé à l’écoute de la musique classique.

« Le sommeil est pour l’ensemble de l’homme ce que le remontage est à la pendule » ! Cette phrase de Schopenhauer, l’auteur la reprend à son compte pour bien rappeler en terminant combien sont cruciales les fonctions du sommeil dont la perturbation peut dérégler de ce fait tout l’organisme y compris souvent le psychisme.

C’est dire quelle importance il faut accorder à améliorer ce sommeil, source de réconciliation avec soi-même et au-delà de lutte contre la violence et le ressentiment !

Le cardiologue, de plus en plus confronté à l’apnée du sommeil pour peu qu’il s’y intéresse et pense à la rechercher, ne pourra se contenter de ce livre pour faire le tour de la question ; en revanche, l’ouvrage lui sera fort utile pour prodiguer à son patient tous les conseils avisés qu’il aurait quelque difficulté à se rappeler de son propre chef ; en fait, le plus simple, c’est qu’il le montre à ses patients en leur conseillant de l’acquérir. ■

Mieux vivre avec l’apnée du sommeil

Auteur : Michel d’Anielo
Editeur : Grancher
Pagination : 163 pages
Prix public : 15,00 €




Coeur et anesthésie

356 – Qu’on en juge : les deux auteurs, Pierre Coriat et Yannick Le Manach, anesthésistes réanimateurs eux-mêmes, se sont entourés, pour rédiger ce traité, de pas moins de 95 rédacteurs, dont 70 anesthésistes-réanimateurs, plusieurs gériatres, des chirurgiens, des pharmacologues, et seulement 2 cardiologues ou du moins recensés comme tels.

A titre d’exemples, le chapitre sur les statines est rédigé par des anesthésistes- réanimateurs, comme celui qui concerne les antiarythmiques, ou même la place des examens complémentaires, ou (mieux encore) celui qui a trait aux techniques ultrasonores (pour parler clair à l’échographie cardiaque ou vasculaire) pour lesquelles l’auteur regrette fermement qu’elles soient vues comme « l’apanage » des cardiologues ou radiologues et demande que la formation à ces techniques soit intégrée au cursus de tout anesthésiste-réanimateur en formation, y compris (tant qu’on y est !) pour dépister d’éventuelles lésions suggérant une endocardite…

Voilà qui devrait faire plaisir au Syndicat des cardiologues qui désespère de voir aboutir un jour sa proposition de former des « sonographers », ou plus précisément de créer un métier de techniciens en cardiologie ; grâce aux anesthésistes, il devrait pouvoir bientôt disposer de collaborateurs efficaces.

Cela dit, l’ouvrage ne manque pas d’intérêt. Sans perdre de temps en introduction, préface ou préambule, on entre tout de suite dans le vif du sujet : les premiers chapitres abordent les modifications hémodynamiques de la période opératoire induites par l’anesthésie générale ou régionale, par la coeliochirurgie, et ses implications sur le monitorage circulatoire, le remplissage vasculaire et l’échographie.

Viennent ensuite les interactions entre médicaments cardiovasculaires et anesthésie : tous les produits ou presque sont abordés, y compris dans la prévention de la maladie thromboembolique veineuse. Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’un chapitre entier est consacré à la réduction du risque de l’opéré par l’utilisation périopératoire de l’ivabradine, que l’auteur recommande d’utiliser sur des arguments sans doute fondés, mais qui lui sont personnels puisque, sauf erreur, ils ne semblent pas étayés par des études publiées ou une AMM adaptée.

Les chapitres suivants se veulent tout à fait pragmatiques et concernent l’évaluation préopératoire du risque cardiaque, avec un chapitre que le cardiologue clinicien étudiera d’un peu plus près puisqu’il s’intéresse aux indications de l’électrocardiogramme qui sont d’ailleurs abordées avec précision, sérieux et documentation exhaustive (49 références bibliographiques).

Les deux dernières parties de l’ouvrage sont particulièrement importantes, détaillant les pathologies et complications cardiaques de l’opéré ainsi que leur prise en charge. Il est même question du syndrome de Tako-Tsubo qui serait sur le point de devenir « la » nouvelle préoccupation de l’anesthésiste…

Alors, en définitive : à lire ? _ Oui, certainement, par les anesthésistes qui y puiseront une source importante d’informations théoriques et pratiques de qualité. Et par les cardiologues ? Sans doute aussi, même si certains chapitres sont susceptibles de leur donner quelques démangeaisons.

Coeur et anesthésie _ Auteurs : Pierre Coriat et Yannick Le Manach _ Editeur : Arnette _ Pagination : 846 pages _ Prix : Environ 75,00 €(gallery)




Cœur et travail, ou comment concilier maladie cardiaque et activité professionnelle

355 – Quatre présidents de sociétés savantes ont assuré la préface de l’ouvrage dont le sous-titre « Comment concilier maladie cardiaque et activité professionnelle ? » affiche clairement la volonté des auteurs de s’insérer dans le concret.

De fait, ce livre fourmille d’informations inhabituelles, voire insolites, mais toujours pertinentes, qui améliorent notre culture générale tout en débouchant sur des applications éminemment pratiques :  Connaissez-vous par exemple « l’hypnose contemporaine » dans laquelle l’hypnothérapeute (eh oui !) « conduit le patient vers ses ressources intérieures engrammées dans sa mémoire » ? Savez-vous bien ce qu’est l’EMDR, cette technique qui consiste à faire « revivre au patient victime d’un événement traumatique la scène qui est l’origine de sa souffrance » ? Cela permettrait notamment au cardiologue de traiter le syndrome de stress post-traumatique après une chirurgie cardiaque ou un séjour en réanimation. _ Comment considérez-vous le « coping », ce processus d’adaptation qui permet d’affronter plus sereinement les situations à risque lors de la reprise du travail ?

La faute à l’employeur. Et, last but not least, que penser de la faute inexcusable de l’employeur ? Ce n’est pas un concept fumeux ! Cette faute peut être engagée dès que l’on démontre que l’employeur n’a pas eu conscience du danger encouru par l’un de ses salariés et n’a pas engagé de mesure propre à faire face au risque. C’est ainsi qu’un IDM dont a été victime le rédacteur en chef d’une société de presse (bigre !), lourdement surchargé par son activité professionnelle, a été reconnu comme accident du travail.

Les différentes situations rencontrées. Pour autant cet ouvrage n’a rien de décousu ; il est construit de façon très didactique en plusieurs parties qui abordent les différentes situations rencontrées en pathologie cardiovasculaire.

Le premier thème traite des urgences CV survenues pendant l’activité professionnelle, en soulignant à chaque fois le rôle du médecin du travail qui se doit d’assurer le premier contact médical pour administrer les premiers soins et orienter le patient.

Le chapitre consacré à « la mort subite en entreprise » est à cet égard exemplaire : l’arrêt cardiocirculatoire, rare mais toujours possible sur le lieu du travail, implique évidemment une parfaite connaissance de la chaîne de survie par le médecin du travail ; de même, le rôle et les devoirs de l’entreprise y sont précisés, le Code du travail lui assignant une obligation de sécurité de résultat (matériel de premier secours, défibrillateur et autres).

Les deux parties suivantes traitent du dépistage des pathologies cardiovasculaires par la médecine du travail, de leur prévention et de l’installation d’une prise en charge psychosociale en insistant sur l’importance de la relation stress, coeur et travail.

La partie du cardiologue. Le cardiologue se sentira plus particulièrement concerné par les parties qui traitent de la reprise de l’activité professionnelle du patient cardiaque, avec les aspects légaux qui visent à déterminer l’aptitude, l’inaptitude, la notion de handicap et de pénibilité.

Il trouvera également une source d’informations essentielles sur les chapitres consacrés aux situations particulières du travail à la chaleur, au froid, en altitude ou exposé aux rayonnements électromagnétiques.

En somme, cet ouvrage pourrait rapidement devenir incontournable pour tous ceux qu’intéresse la collaboration indispensable entre le cardiologue et le médecin du travail dans toutes les situations de prévention cardiovasculaire dans le monde du travail comme de reprise d’une activité professionnelle après un accident cardiaque.

A lire… et à conserver dans sa bibliothèque. ■

Cœur et travail _ Auteurs : Bernard Pierre – collectif _ Editeur : Frison-Roche _ Caractéristiques : 387 pages _ Prix : 44,00 €




La Joconde révélée

354 – La Joconde, nul ne le conteste, est le tableau le plus connu et le plus visité de la planète ; c’est dire s’il a été regardé, étudié, photographié, radiographié des centaines et des centaines de fois par les plus éminents spécialistes venus d’horizons divers et variés à tel point qu’on jurerait de bonne foi en avoir percé définitivement le mystère, si mystère il y avait.

Autoportrait travesti de l’auteur pour certains, effigie de Saint Jean- Baptiste pour d’autres, la Joconde paraissait finalement bien identifiée : son modèle n’était autre que Monna (contraction de Madonna qui signifie Madame) Lisa del Giocondo, jeune épouse d’un marchand de soie florentin qui avait commandé ce portrait au peintre avec lequel il était lié. On croyait l’affaire entendue. _ Pas si sûr…

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C’est là qu’intervient Thierry Gallier. Ce directeur artistique de presse n’a, comme il se plait à le souligner, aucune formation d’expert en peinture du XVIe siècle.

Passionné comme bien d’autres par la Joconde, il a voulu en afficher face à lui une reproduction, juste au-dessus de son bureau, simplement pour la contempler au quotidien.

C’e st un an avant la publication de son ouvrage qu’il fit les découvertes qu’il va relater dans ce livre.

Intrigué par certaines bizarreries du tableau que, selon lui, le génie universel qu’était Léonard de Vinci ne pouvait avoir introduites que sciemment, il se met à réfléchir sur la probabilité d’une signification cachée, non encore trouvée par tous les exégètes de l’oeuvre.

La révélation

Et c’est un vendredi soir, à 23 heures précises, que l’auteur déclare avoir fait une première constatation : en arrière du tableau, il découvrit qu’existaient non pas un, mais deux paysages différents et décalés dont la signification lui échappait, mais cette première anomalie allait, nous dit-il, déclencher toutes ses recherches.

La révélation lui vint lorsqu’il eut l’idée de séparer en deux le fameux visage, d’abord avec sa main masquant alternativement la moitié gauche et droite de la face, puis plus directement en découpant à la verticale une autre photo du tableau par une ligne passant par l’arête du nez. Aucun doute ! Pour Thierry Gallier, il ne s’agit pas de la même femme, ou plutôt c’est la même, mais à deux âges différents, la Monna Lisa de droite (à droite dans le tableau) étant plus jeune, plus fière, plus « conquérante » que celle de la moitié gauche qui semble abattue et amaigrie !

Bon, c’est déjà intéressant.

Mais après ??

Les suite et fin de la révélation se poursuivent toute la nuit et la journée du lendemain, au cours desquelles l’auteur, faisant pivoter le tableau dans tous les sens, parvient à en décrypter les images et les sens cachés.

Bizarre ? Pourtant, on peut admettre que sa démonstration se tient, même si les conclusions qu’il en tire peuvent à juste titre laisser perplexe. Le tableau représenterait, sous forme codée, mais intégralement représentées grâce au fameux sfumato – cet effet vaporeux que maîtrise si bien le peintre – toutes les étapes du mythe d’Isis et Osiris, mythe particulièrement cher à Léonard qui aurait fait, pour diverses raisons, un voyage en Egypte.

Mais alors, finalement, question suprême : qui est donc réellement cette Joconde, cette femme dont Léonard de Vinci ne voulut jamais se séparer, ne la cédant qu’à la toute fin de sa vie (ou après sa mort, rien n’est démontré) au roi François 1er, qui était son protecteur et son ami ?

La réponse, passionnante, il vous faudra la trouver tout à la fin du livre de Thierry Gallier que je ne saurais trop vous recommander d’acquérir sans tarder.

Bonne rentrée et bonne lecture.

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L’esthétique au masculin – Connaître et choisir les traitements efficaces

353 – Dans ce numéro, Le Cardiologue confirme, s’il en était besoin, qu’il se veut l’apôtre de la parité : après un cahier FMC dédié à la femme hypertendue, voici que l’on vous propose une rubrique consacrée à « l’esthétique au masculin ». Certes, il ne s’agit pas d’un traité de cardiologie, mais les cardiologues ont aussi le droit de se distraire, également celui, si nécessaire, de soigner leur apparence.

Le sous-titre de l’ouvrage « connaître et choisir les traitements efficaces » annonce la couleur dès la première page, voulant signifier qu’il ne s’agit pas d’une quelconque publication de cosmétologie, dont on peut retrouver des extraits plus ou moins croustillants dans les magazines people, mais d’un livre aux prétentions scientifiques solides, qui, certes, s’adresse à un vaste public, masculin de préférence, mais aussi médical ou paramédical.

D’ailleurs, le Docteur Catherine de Goursac, qui en est l’auteur, est installée depuis plus de 25 ans comme médecin esthétique à Paris, avec à son actif de nombreuses publications scientifiques sur le sujet et plusieurs ouvrages grand public consacrés à l’esthétique, la médecine anti-âge et la dermonutrition.

En introduction, l’auteur rappelle l’essor ininterrompu de la médecine et de la chirurgie esthétique chez l’homme depuis le début du siècle, avec pour conséquence l’explosion du « marché de la beauté » qui connaît une croissance de plus de 90 % en 10 ans aux Etats-Unis, avec des prévisions tablant sur une progression annuelle de 11 % jusqu’en 2014.

Et, comme on l’imagine, les enjeux fi nanciers sont colossaux ; 2 chiffres peuvent en donner une idée, le marché des soins cosmétiques pesait 11 milliards de dollars en 2010, et 336 000 injections de toxine botulique ont été réalisées chez l’homme la même année.

Mais, répétons-le, il s’agit avant tout d’un ouvrage scientifique.

Après avoir rappelé, dans un chapitre fort bien illustré et didactique, les particularités de la peau masculine, notamment à cause du rasage, Catherine de Goursac aborde les différentes « pathologies » qui peuvent amener les sujets masculins à consulter le ou la spécialiste de l’esthétique.

L’auteur commence par traiter tout ce qui touche au visage, affections cutanées, cernes, teints « brouillés » mais aussi vieillissement et ses différentes manifestations, essentiellement les rides ; chaque pathologie se voit proposer différentes modalités de prise en charge, de la solution cosmétique à la solution médecine esthétique, en allant jusqu’à la chirurgie proprement dite, lifting, lipolyse ou lipofilling.

L’ouvrage traite ensuite de l’aspect « poils et cheveux » donnant aux passages quelques recettes qui semblent avisées type « cinq conseils malins pour un rasage en douceur » ou « comment savoir si l’on perd trop de cheveux », avec là aussi les solutions évoquées précédemment, cosmétiques, médicales ou chirurgicales. Quant aux préconisations hygiénodiététiques, elles sont systématiquement abordées pour chacune des pathologies.

Mais la partie la plus développée, on pouvait s’en douter, concerne le poids et la silhouette : les différents régimes alimentaires sont passés en revue, détaillés avec leurs avantages, leurs inconvénients et leurs spécifi cités masculines. Et comme ailleurs, les solutions médecine et chirurgie esthétique prennent toute leur part.

En fait, et c’est bien là l’essentiel, Catherine de Goursac veut nous apprendre à vieillir en beauté.

Quoi de plus naturel ?

Un seul petit regret _ Impossible en lisant ce livre de savoir, même de loin, ce qu’il nous en coûterait si d’aventure nous étions tentés par l’une des techniques décrites au fil des chapitres. ■

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Manuel d’échocardiographie Clinique

352 – Avec ce pavé de plus de 800 pages, Ariel Cohen et Pascal Guéret nous ont sans doute livré la nouvelle bible en matière d’échocardiographie.

Comme l’indiquent les auteurs dans leur avant-propos, « l’ambition du manuel est de permettre aux praticiens de mettre à jour leurs connaissances pour tout ce qui concerne les applications ultrasonores et l’exploration des principales cardiopathies ».

Vaste programme, rempli dans 59 chapitres, répartis en 11 sections, coordonnées par les 2 auteurs sus-cités et d’autres échocardiographistes prestigieux dont Geneviève Derumeaux et Raymond Roudaut.

Innovation particulièrement intéressante, les auteurs ont inclus, dans un DVD joint à l’ouvrage, plus de 550 vidéos permettant au lecteur d’associer à la lecture de tel ou tel chapitre la visualisation des boucles soigneusement sélectionnées.

Ce manuel obéit manifestement à un plan rigoureusement didactique. La première partie est consacrée aux principes fondamentaux de l’échographie, abordant la dynamique des fl uides, la physique des ultrasons, le doppler tissulaire, l’échographie de contraste et l’échographie 3 D.

Puis sont abordées dans une série de chapitres les pathologies cardiovasculaires successives, de l’exploration du coeur droit aux valvulopathies en passant par les pathologies du myocarde, du péricarde et les cardiopathies ischémiques.

Suivent plusieurs sections qui concernent les situations rencontrées en médecine interne, telles l’insuffi – sance rénale, les chimiothérapies et bien d’autres tout aussi importantes. Le manuel se termine par une cinquantaine de pages consacrées aux cardiopathies congénitales de l’adulte.

Pour aborder avec toute l’expertise nécessaire ces domaines de la cardiologie aussi variés, A. Cohen et P. Guéret se sont entourés d’une pléiade de collaborateurs éminents, par exemple Claire Dauphin, Ghislaine Deklunder, Delphine Detaint, Lamya Drissi, Bruno Gallet, Marielle Scherrer-Crosbie, David Van Craeynest, et tant et tant d’autres impossibles à citer mais tout aussi reconnus.

Inutile de préciser que cet ouvrage monumental s’adresse, comme le souhaitent les auteurs, à un très large public « cardiologues, urgentistes, réanimateurs, anesthésistes »

Félicitations à nos deux amis pour ce travail gigantesque A posséder absolument dans sa bibliothèque. ■

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Pratique de la défibrillation cardiaque implantable

351 – Précis et didactique, le livre ne fait pas l’économie d’un historique bien documenté qui rappelle les bases de la compréhension de la mort subite et de la fibrillation ventriculaire dont la connaissance remonte à la fi n du XIXe siècle, et du concept de défibrillation externe qui ne trouva sa première application chez l’homme qu’en 1947 ; il fallut attendre encore de longues années pour que le docteur Michel Mirowski, dont la vie si romanesque pourrait faire l’objet d’un film, arrive à persuader la communauté scientifique de la validité de ses remarquables recherches sur la défibrillation interne et réalise sa première implantation humaine (le 4 février 1980 à Baltimore).

La première partie de l’ouvrage est consacrée comme il se doit aux indications de l’implantation, séparées de façon pédagogique en prévention primaire et secondaire sur la base des recommandations françaises et de toutes les études qui en sont à l’origine, aux bases physiques et principes de fonctionnement, ainsi qu’aux modalités de la procédure d’implantation.

Sont ensuite détaillées de façon très précise les conditions matérielles et techniques du contrôle de défibrillateur et du programme de suivi, puis sont envisagés de façon exhaustive, pour chacun des cinq constructeurs, les différents marqueurs d’événements, dont la mise à disposition est fortement souhaitable selon les auteurs lors de toute consultation de contrôle de ces appareils.

Une présentation conviviale _ Mais la véritable originalité de l’ouvrage commence au chapitre 8, avec la présentation d’un atlas de 58 cas cliniques – 58 tracés – qui exposent en situation réelle les différents problèmes auxquels doivent éventuellement faire face les cardiologues confrontés à la pratique de la défibrillation interne.

Cette présentation particulièrement conviviale, puisqu’à chaque ECG font face l’interprétation et les commentaires, reste très didactique avec un regroupement des tracés par thèmes et une sélection de tracés de chaque marque de défibrillateur.

Wilhelm Fisher, Stéphane Garrigue, Philippe Ritter, Sylvain Reuter et Pierre Bordachar ont cosigné la rédaction de cet ouvrage, qui met une fois de plus à l’honneur, s’il en était besoin, la cardiologie bordelaise, et qui est sans nul doute destiné à demeurer pour longtemps la référence pour tous les utilisateurs de la technique. ■

SOMMAIRE _ Pratique de la défibrillation cardiaque implantable _ 1. Historique _ 2. Indications _ 3. Bases physiques _ 4. Principes de fonctionnement _ 5. Implantation d’un défibrillateur implantable _ 6. Comment effectuer le contrôle ? _ 7. Les marqueurs d’événements _ 8. Défibrillateurs implantables : atlas _ 9. Conseils pratiques destinés aux patients _ 10. Annexes : Algorithmes de discrimination

_ FICHE DÉTAILLÉE _ Auteurs : Pierre Bordachar, Wilhelm Fischer, Stéphane Garrigue, Sylvain Reuter, Philippe Ritter _ Editeur : Springer _ ISBN : 2817802829 _ Parution : mars 2012 _ Caractéristiques : 280 pages – Format 16×24 cm _ Prix : 65,00 €(gallery)




La santé et le sens de l’humain : Santé, Egalité, Solidarité

350 – On connaît bien Jean-François Mattéi, ancien Ministre de la Santé, professeur de génétique médicale, membre de l’Académie nationale de médecine, ancien ministre de la santé et actuel président de la Croix-Rouge française. C’est à l’occasion de la publication de son dernier ouvrage intitulé « humaniser la vie » qu’il rencontra Claude Dreux, ancien Président de l’Académie nationale de pharmacie, professeur émérite de biochimie, membre de l’Académie nationale de médecine et président du comité d’éducation sanitaire et sociale de l’Ordre des pharmaciens.

Tous deux envisagèrent de concevoir ce livre dans l’espoir que, selon la jolie formule utilisée par Claude Dreux, « l’humanisation de la santé participe à humaniser la vie ».

Ce dernier dresse un constat particulièrement sévère : les progrès scientifiques et technologiques souvent mal maîtrisés deviennent peu à peu une fi n en soi aux dépens du sens de l’humain et de la nécessité de replacer l’individu au centre des préoccupations des soignants, sans renier pour autant les progrès des sciences biomédicales, qui ont tant fait pour la progression de la santé depuis 50 ans.

Jean-François Mattéi n’est pas en reste, qui, dans son introduction, dénonce la déshumanisation de la médecine, en partie liée aux « servitudes techniques » où le « savoir- faire remplace de plus en plus le savoir tout court », mais aussi aux servitudes économiques où la recherche de l’efficience entraîne la médecine « sur les rivages de la maîtrise comptable ».

L’enseignement de l’humanisme aux futurs professionnels de santé _ Pour illustrer leur démonstration, les auteurs ont fait appel à plusieurs personnalités éminentes, connues pour leur approche plus humaniste de la santé, qui formulent au fi l des chapitres une série de recommandations sur les réformes nécessaires, à l’intention des décideurs de notre pays.

Plusieurs thèmes majeurs alimentent leur réflexion.

L’enseignement de l’humanisme aux futurs professionnels de santé, certes en principe déjà dispensé dans les 33 facultés de médecine, doit être abondamment remanié, en modifiant notamment les critères de sélection des futurs médecins, et insistant lors des stages hospitaliers sur les pratiques d’humanisme et de bientraitance des patients.

Il en est de même de l’éducation pour la santé à l’école, où tout reste à faire ou presque, selon les auteurs, notamment sur la connaissance des facteurs influençant la santé, ou la lutte contre les comportements à risque tels le tabac, l’alcool, la suralimentation…

L’un des chapitres les plus emblématiques est sans doute celui qu’a rédigé le Pr Pierre Bégué, sur la vaccination : alors que le bénéfice individuel et collectif des vaccins n’est pas réellement contestable (prévention de la maladie pour la personne vaccinée et diminution ou élimination de la maladie grâce à la généralisation de la protection), la contestation face aux risques connus ou supposés des vaccinations est toujours aussi vive. Là aussi, pour l’auteur, l’information commence à l’école tout autant qu’auprès des médecins et des médias.

Les grands débats de société _ Les autres sujets abordés sont autant de grands débats de société qui touchent à des thèmes aussi primordiaux que sont la prise en compte de la douleur, l’amélioration du niveau des connaissances des troubles mentaux et des toxicomanies, la lutte contre les inégalités sociales de santé, et bien d’autres tout aussi passionnants.

Ce sont les deux auteurs eux-mêmes qui reprennent la plume en fi n d’ouvrage pour dresser une synthèse des recommandations proposées au fi l des chapitres et plaider à nouveau sur la nécessaire réconciliation entre le sanitaire et le social.

On ne saurait trop recommander ce livre à tous ceux qui s’élèvent contre la dérive technocratique de notre système de santé et qui regrettent que nos établissements de soins et parfois nos confrères centrent parfois leur activité sur la maladie plus que sur le malade. ■

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Numerus Clausus : pourquoi la France va manquer de médecins

349 – Le docteur Daniel Wallach, qui a commencé ses études de médecine en 1965, n’a pas eu lui-même à se frotter à ce Numerus Clausus dont il raconte l’histoire. L’ouvrage, préfacé par Gérard Kouchner, directeur de la publication du Quotidien du Médecin, utilise comme seule source bibliographique ce même journal, né en 1971, la même année que le NC instauré alors pour limiter le nombre des futurs médecins.

A partir de là, le pays, qui formait dans les années 1960 environ 8 000 praticiens par an, a autoritairement décidé d’en abaisser régulièrement le nombre jusqu’à un « plancher » de 3 500 pendant plusieurs années.

L’auteur a choisi de scinder son ouvrage en trois parties

L’essentiel du livre est consacré à l’histoire de ce NC qu’il appelle « la planification de la pénurie médicale » ; on aura vite compris que Daniel Wallach est absolument opposé à cette réforme. Liée à l’origine au nombre de postes d’étudiants hospitaliers et plus précisément au nombre de lits présents dans les hôpitaux universitaires, cette mesure, selon lui, ne pouvait qu’aboutir à un déséquilibre puisque l’indexation d’un besoin croissant de médecins à une quantité décroissante de lits ne peut que « mener dans le mur ».

Aux yeux de l’auteur, ce NC revêt en outre un aspect idéologique (certes nié par les autorités de l’époque qui en faisaient une réforme purement technique) et devient rapidement une faute morale, « empêchant à de très nombreux étudiants d’accéder à une profession et une culture que le plus grand nombre s’accorde à placer en haut de l’échelle des valeurs ».

Daniel Wallach aborde ensuite les effets de la réforme du troisième cycle, mise en place dans les années 1980 dans le but apparent de valoriser la médecine générale. De fait, l’avènement de l’internat qualifiant et la suppression des CES vont avoir pour effet de réduire de façon conséquente le nombre des futurs spécialistes ; réforme d’importance qui modifia radicalement le statut de l’interne, transformant du jour au lendemain un jeune médecin hospitalier en étudiant du troisième cycle ; et cela sans revalorisation effective du médecin généraliste : on se souvient par exemple de l’époque des « Canada dry », terme peu flatteur utilisé par certains pour désigner, à leur vif mécontentement, les étudiants nommés internes sans avoir passé le concours. La troisième partie très intéressante également vise à décrire le pouvoir médical dans les hôpitaux, et les différentes formes de mandarinat. Système féodal pour l’auteur, le mandarinat subsiste, ayant résisté aux différentes tentatives de ministres successifs tels Jack Ralite, Michèle Barzach en passant par Georgina Dufoix (que les cardiologues ont eu à fréquenter et à combattre), et bien d’autres.

En conclusion

Ce livre, fort bien documenté même s’il ne se réfère qu’à une seule source (mais quoi de mieux qu’un quotidien spécialisé pour raconter au jour le jour les événements de la profession), se lit facilement tant le style de l’auteur est précis et incisif ; il pourrait devenir un des ouvrages de référence pour tous ceux, médecins ou non, qui s’intéressent à la démographie médicale et, au-delà, à la politique de santé des quarante dernières années ■

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Deux hommes, deux exils, deux humanismes

348 – « Coeur ouvert », Elie Wiesel (Flammarion)

Elie Wiesel est né en 1928, en Roumanie. Il y a passé une enfance simple et heureuse. Ã 15 ans, il est déporté avec sa famille par les nazis à Auschwitz- Birkenau. Il y perdra d’abord sa mère et sa soeur, puis restera en captivité aux côtés de son père qui décédera dans ses bras lors de l’enfer du dernier transfert de Buna à Buchenwald. Il a décrit ce drame avec la puissance poignante « d’une expérience qui dépasse l’entendement » dans son premier ouvrage « La Nuit » (1958). Il y est revenu ensuite dans le premier tome de ses mémoires « Tous les fleuves vont à la mer » (1994). Arrivé en France en 1945, faute de comprendre le français, il se joindra à la file des « apatrides » au lieu de celle des demandeurs de nationalité française. Il restera donc en France une dizaine d’années sans nationalité avant de devenir en 1963, citoyen américain. Son oeuvre littéraire, philosophique et théologique extraordinaire lui vaudra le prix Nobel en 1986. A 82 ans, il est victime d’un syndrome coronarien aigu nécessitant des pontages en urgence. Le choc de cette annonce brutale l’amène à refaire le bilan d’une existence et d’une mission qu’il retrace après un heureux dénouement dans ce court ouvrage d’une richesse philosophique et humaniste exceptionnelle. ■

_ ■ Élie Wiesel _ Parution : novembre 2011 _ Prix : 10,00 €

« Trois passeports pour un seul homme », _ Armand Bénacerraf (l’Harmattan)

Armand Bénacerraf est né à Casablanca en 1932. Fils d’une famille aisée qui avait fait fortune au Venezuela, il sera frappé, lui aussi, dans son enfance par le décès de son père. Puis il fera des études médicales et cardiologiques en France auprès des plus grands maîtres de l’époque comme le professeur Pierre Soulié. Titulaire de deux passeports, marocain et vénézuélien, c’est au Maroc qu’il choisira tout naturellement de s’installer. Par idéalisme, il se plaisait avec humour à rappeler qu’il était « un juif ayant épousé une chrétienne et allant vivre dans un pays musulman ». Il deviendra chef de service et professeur de cardiologie à l’hôpital Averroès. Ses qualités professionnelles et pédagogiques en feront rapidement la notoriété cardiologique du Maroc.

Mais les répercussions antisionistes de la guerre des Six Jours le contraindront à quitter son pays natal et à rejoindre la France dont il obtint la nationalité en 1969.

Après quelques années d’installation à Sarcelles, son enthousiasme et son énergie lui permirent de créer le centre cardiologique du Nord à Saint-Denis avec deux complices, pourtant tellement différents, Bernard Morin et Paul Charlier. Ils fondent ainsi le premier établissement cardiologique privé, d’un niveau rivalisant avec les plus grands services de CHU, qui a formé plusieurs générations de jeunes cardiologues aux techniques cardiologiques innovantes, tout en alliant rigueur scientifique et éthique.

Tous ceux qui ont pu bénéficier de l’enseignement d’Armand B. (Fernand pour son beau-père et Ahmed lors de son bref passage sous les drapeaux marocains !) conserveront toute leur vie professionnelle un esprit critique et une manière d’aligner les éléments de la discussion rigoureuse qu’il avait lui-même hérité de son maitre Marcel Legrain ; tout comme ils ont appris de lui « que l’appartenance ne s’exprime pas dans le communautarisme, mais comme un élément d’une entité où les racines peuvent s’épanouir sans s’exclure dans l’identité de chacun ».

■ Armand Bénacerraf _ Parution : octobre 2011 _ Format : 204 pages – 18,05 €(gallery)




Pacemakers et défibrillateurs implantables pour les Nuls

347 – Michel Chauvin est professeur de cardiologie à la Faculté de Médecine de Strasbourg et chef de service et responsable du centre de compétence « troubles du rythme » au CHU de Strasbourg. Il est spécialisé en rythmologie interventionnelle et stimulation depuis plus de vingt-cinq ans. Il a été président du groupe de stimulation cardiaque de la Société Française de Cardiologie.

L’implantation d’un appareil de stimulation ou de défibrillation automatique cardiaque est devenue un geste thérapeutique fréquent, ainsi plus de 66 000 stimulateurs et 11 500 défibrillateurs sont implantés chaque année en France, ce qui fait une fi le active de plusieurs centaines de milliers de patients que les médecins et les cardiologues sont amenés à consulter quasi quotidiennement dans leurs cabinets.

Au fur et à mesure du temps ces appareils sont devenus de plus en plus sophistiqués avec des fonctions qui peuvent parfois laisser perplexes les cardiologues cliniciens non rythmologues les plus chevronnés. Quels sont les modes de fonctionnement

? Comment se passe l’implantation ? Quelle est la durée de vie des piles ? Comment surveiller un stimulateur ? Quels sont les signes d’alerte de dysfonctionnement ? Quelles précautions au quotidien à la maison, au sport, en voyage ou en ou en cas d’intervention ? Qu’est-ce que le télésuivi ?

Autant de questions auxquelles cet ouvrage apporte des réponses claires, précises et intelligibles tant par les médecins cardiologues ou non que par les patients. L’auteur termine son propos par dix idées préconçues : – les stimulateurs, c’est fait pour les personnes âgées ; – avec un stimulateur ou un DAI ; je ne peux pas m’exposer au soleil ; – si je touche quelqu’un qui reçoit un choc de son DAI, je peux m’électrocuter ou avoir un accident cardiaque ; – il existe des stimulateurs avec des piles atomiques ; – un stimulateur ou un DAI peuvent être rejetés par l’organisme ; – si on m’implante, je ne dois pas le déclarer ni à mon employeur ni au médecin du travail ; – la proximité d’une ligne à haute tension peut perturber le fonctionnement de mon appareil ; – un stimulateur ou un DAI protège contre un infarctus ; – quand on est mort, le stimulateur continue de faire battre le coeur ; – la survenue des troubles du rythme est infl uencée par les phases de la lune.

Si vous ne connaissez pas les réponses, un conseil : lisez ce livre ! ■

Pr Michel Chauvin _ www.pourlesnuls.fr _ FIRST Editions 2011 _ Prix : distribué par la société Sorin Group France(gallery)




100 recettes pour soigner votre cœur

346 – Ce livre est bien plus qu’un simple livre de recettes de cuisine du fait de sa construction en deux parties.

La première partie rappelle au lecteur, patient, de manière simple et concrète, l’essentiel des notions diététiques et de prévention à ce jour validées, sans négliger les valeurs hygiéniques que sont l’arrêt du tabac et la reprise d’une activité physique régulière. Plusieurs pages sont notamment consacrées aux matières grasses avec une simplicité non réductrice qui permettra sûrement au lecteur de mieux comprendre les pièges des publicités plus ou moins mensongères dans ce domaine.

La seconde partie est consacrée à décrire à une bonne centaine de recettes, très appétissantes, de réalisation le plus souvent simple et bien expliquée. Bien qu’originaire de Provence le chef fait la part belle à certains produits du Sud-Ouest comme le foie gras à consommer avec modération malgré l’enthousiasme de son collègue et sûrement ami, le célèbre chef d’Auch André Daguin, vantant largement leur richesse en Oméga 9 !

Voilà de quoi ravir le palais des cardiaques gastronomes qui ne veulent pas sombrer dans un défaitisme culinaire, véritable porte d’entrée à un syndrome dépressif !

Enfin cerise sur le gâteau, le modeste prix de cet ouvrage le met à la portée de la plupart des bourses. ■

■ Dr Bruno Fontanet, cardiologue Alain Béchis maître-cuisinier Edition La Taillanderie – 9,90 €




Les inégalités de santé dans les territoires français : état des lieux et voies de progrès

345 – Emmanuel Vigneron part du constat que l’analyse des indicateurs qui ont permis de classer la France comme l’un des pays dont les habitants connaissent la meilleure santé (durée de vie, mortalité évitable, accès au système de soins), masque des inégalités très fortes, parfois plus fortes que dans d’autres pays. « Pire, certaines de ces inégalités se creusent », démontre-t-il : ainsi les écarts extrêmes d’espérance de vie en France dans les régions et les départements augmentent actuellement. Passant de 7,2 ans pour les hommes et 5,5 ans pour les femmes en 1954 à respectivement 5,7 ans et 3,2 ans en 1999, ils sont remontés à 6,3 ans et 3,9 ans en 2010, alors même que la durée de vie moyenne continue de croître, 70 ans en 1958, 80 ans en 2004 et 81,2 ans en 2010. Ces variations sont encore plus amples à l’échelle des bassins d’emploi ou des communes, voire des quartiers dans certaines villes.

De nombreux exemples viennent démontrer et parfois expliquer ces faits. Ainsi la « Relégation des périphéries ». L’analyse cardiographique des indices de mortalité de la Bretagne (Cartes ci-dessous) est visuellement évidente que ce soit pour la mortalité globale, celle liée aux cancers des voies aérodigestives ou celle liée aux maladies cardiovasculaires.

Ainsi, au cours de ce passionnant travail, l’auteur analysera les données et en formulera vingt-six propositions tant au niveau local que régional et national. Toutes ces propositions ont été élaborées avec un groupe de travail constitué des personnalités impliquées ou d’expertise reconnue : experts scientifiques, usagers et patients, praticiens, administrateurs, élus locaux et nationaux.

Ces propositions sont parfois très conceptuelles, mais souvent concrètes et directement applicables, exemples à l’appui. Elles ont toutes comme finalité de préserver ou d’améliorer l’accès aux soins. Lui-même à l’origine du concept de territoire de santé, l’auteur revient dans sa vingt-sixième et dernière proposition sur la nécessité de redéfinir les dimensions de ces territoires dont la définition réglementaire est souvent trop vaste pour être adaptée aux besoins locaux réels. « En d’autres termes, il faut resserrer les mailles des territoires de santé pour faire vivre la démocratie sanitaire et assurer un engagement actif des professionnels et des élus… ». Les échelles de ces territoires doivent être à géométrie variable en fonction des besoins locaux, allant du niveau communal pour une maison de santé de soins primaires au niveau cantonal et parfois départemental pour l’accès à la médecine spécialisée ambulatoire, jusqu’au niveau régional, voire interrégional et parfois transfrontalier comme le programme de coopération franco-belge de la Grande Thiérache. Mais ce maillage ne doit pas par aboutir à un hospitalocentrisme absolu articulant toute la chaîne de soins autour du seul CHU régional, mais au contraire à une juste répartition des ressources humaines et fi nancières au service des patients et usagers.

Ce travail et cet ouvrage ont été soutenus institutionnellement par les laboratoires sanofi-aventis. ■

———————– Les inégalités de santé dans les territoires français – Etat des lieux et voies de progrès _ Emmanuel Vigneron _ Elsevier Masson, Mai 2011 _ 224 pages _ Prix : environ 30 euros

Sommaire – Question d’échelle : quand les moyennes masquent l’éventail des situations. – Portraits sanitaires du XXIe siècle en France. – Différenciation des territoires et inégalités sociales de santé. – Des portes d’accès aux soins à maintenir ouvertes. – Des équipements qui s’éloignent.(gallery)




A cœur ouvert

339 – Françoise Gontard, cardiologue libérale, a la singulière particularité d’analyser les rêves de ses patients. C’est cette expérience exceptionnelle qu’elle relate ici dans un ouvrage captivant qui fourmille de cas cliniques aussi passionnants que variés.

Françoise Gontard est une récidiviste puisque, déjà, sa thèse de Doctorat en sciences humaines cliniques, soutenue en 1982 s’intitulait « Approche psychosomatique en cardiologie ».

Au travers des rêves, c’est toute l’écoute du patient qui est mise en exergue par l’auteur qui, en quelque sorte, redéfinit la « fonction cardiologue » et la relation spécialiste-patient.

Pour autant, ce livre, qui se lit comme un roman, n’abandonne à aucun moment la rigueur scientifique ; les références historiques abondent, qui parcourent toute l’histoire de la médecine, de l’école hippocratique à celle de Paris, en passant par les célèbres travaux de Rosenmann et Friedmann et ceux, tout aussi connus, d’André Jouve qui marquèrent dans les années 1960-70 toute une génération de cardiologues marseillais.

Ne pas accepter le malade comme une somme de symptômes, mais le prendre dans sa totalité avec sa parole, son vécu, ses non-dits, sa vie inconsciente constitue le fondement de la pratique de Françoise Gontard qui, avec cet ouvrage, essaie de nous en faire profiter. Ã lire d’urgence… ■

Sommaire

Repères historiques Approche relationnelle clinique en cardiologie – Cardiopathies et vide symbolique – Cardiopathies et troubles de l’espace – Cardiopathies et impulsions de décharge _ Problématique de l’espace psychosomatique – La genèse de l’espace psychosomatique – Le dysfonctionnement projectif – L’importance de la relation médecin-malade

Françoise Gontard _ Éditeur Publibook/Société écrivains _ 177 pages _ Collection Recherches(gallery)




Cardiologie pratique : Stress, dépression et pathologie cardiovasculaire

338 – Jean-Paul Bounhoure qui honore Le Cardiologue de sa précieuse et régulière collaboration est, faut-il le rappeler, professeur honoraire à la Faculté de Médecine de Toulouse, président honoraire de la Société Française de Cardiologie et membre de l’Académie Nationale de Médecine.

Le stress, ce fléau du monde actuel, est abordé par l’auteur dans tous ses aspects : sa définition, qui ne coule pas de source, ses conséquences sur les différents organes et pathologies cardiovasculaires, et, naturellement, les modalités de sa prise en charge. Ce qui ressort de cet ouvrage, bourré de références bibliographiques et d’une rigueur scientifique remarquable, c’est son message humaniste qui rappelle l’influence incontestable de l’insécurité physique et psychologique du monde présent sur la santé psychique autant que cardiovasculaire.

Ce livre s’adresse aux cardiologues comme aux médecins généralistes et au-delà à toute personne susceptible de s’intéresser de près ou de loin à ce problème capital de la médecine qui reste d’une brûlante actualité. ■

Jean-Paul Bounhoure, Éric Bui et Laurent Schmitt _ Éditeur : Masson _ Référence : 470834 _ 248 pages _ Collection de Cardiologie pratique

Sommaire _ 1. Le stress. _ 2. Conséquences neurohormonales des différents types de stress. _ 3. Stress, arythmies et mort subite. _ 4. Stress et maladie coronaire. _ 5. Cardiomyopathie de stress, Syndrome du tako-tsubo. _ 6. Stress et hypertension artérielle. _ 7. Dépressions et cardiopathies. _ 8. Stratégies thérapeutiques et gestion du stress. _ 9. Traitements des complications cardiovaculaires du stress.(gallery)




Quand le gène est en conflit avec son environnement

327 – Comprendre le fait médical à travers l’évolution biologique, réconcilier la médecine avec ce que la biologie a de plus essentiel est une démarche récente. Quelques pionniers l’ont entreprise. Par ailleurs, enseigner l’évolution n’est pas rentré dans les moeurs pédagogiques universitaires.

Cet ouvrage veut combler un vide, celui qui concerne la littérature francophone, et contribuer à l’introduction de cette notion majeure qu’est l’évolution dans l’enseignement médical, vétérinaire, pharmaceutique, mais aussi en biologie fondamentale. Il s’adresse à tous les professionnels de la santé humaine ou animale ainsi qu’aux biologistes.

Les informations biologiques n’ont de sens que dans le cadre de l’évolution et recadrer le fait médical à ce niveau est un des moyens de classer et de hiérarchiser le torrent d’informations biologiques qui submerge actuellement aussi bien le physiopathologiste que le praticien au lit de son malade. La médecine évolutionniste est une manière transversale de mieux comprendre le fait médical, elle permet d’isoler un certain nombre de mécanismes essentiels, très anciens, produits des relations entre génome et environnement. Cette démarche est riche en conséquences cliniques et thérapeutiques. Ce livre tente de ramener la médecine dans le giron de l’évolution biologique, ce qui paraît être une démarche essentielle à la compréhension de la physiopathologie, cette démarche étant d’abord médicale concernera prioritairement l’espèce humaine, et, de ce fait, ce micro-événement qu’est, à l’échelle de l’évolution, l’évolution de l’homme, se trouvera hypertrophié.




Health Care in World Cities – New York, Paris and London

336 – New York, Paris et Londres sont comparables à bien des égards. Lieux d’une intense activité économique mondialisée, cosmopolite, d’une population comparable, sociologiquement et par la taille – si l’on s’en tient aux centres villes ([Les populations de Manhattan, du centre de Londres et de Paris s’élèvent respectivement à 1,5 million, 2,1 millions et 2,7 millions d’habitants. )] – elles se ressemblent sans doute plus entre elles qu’elles ne reflètent les nations dont elles font partie. Pourtant, les espérances de vie ainsi que le niveau des inégalités diffèrent sensiblement dans ces trois mégalopoles.

En outre, peu de choses ont été écrites sur l’accès aux services de santé dans de telles mégalopoles, qui présentent pourtant des caractéristiques tout à fait singulières, positives et négatives. D’un côté, les populations y sont en moyenne plus éduquées, les politiques de prévention plus intenses et la densité de personnel médical plus élevée. De l’autre, ces villes comportent en leur sein des poches de pauvreté préoccupantes, des inégalités de revenu importantes, et subissent particulièrement fortement les effets de la pollution et de la criminalité. Bref, New York, Paris et Londres méritent un examen spécifique et, comme le soutiennent les auteurs, des politiques adaptées leurs cas.

Tentons d’en évoquer brièvement les résultats complexes. Les auteurs choisissent trois indicateurs pour mesurer et comparer l’accès aux soins dans les trois villes.

La mortalité évitable

En premier lieu, la mortalité évitable, c’est-à-dire la mortalité en dessous de 75 ans : quoique Manhattan soit la ville la plus inégalitaire de ce point de vue, c’est le centre de Londres qui a, en 1998-2000, le taux le plus important (4,32 %), devançant Manhattan (3,69 %) et Paris (2,94 %). C’est Manhattan qui a connu la régression la plus forte de son taux de mortalité évitable dans les années 1990, sans doute en raison des politiques du Department of Health and Mental Hygiene de New York. Les auteurs notent que les politiques de santé, notamment préventives, sont plus localisées à New York qu’elles ne le sont à Paris et à Londres. De fait, le centre de Londres devance Manhattan en termes de mortalité évitable alors même que les États-Unis ont un taux plus élevé que l’Angleterre (4,00 % contre 3,57 %).

Pour affiner l’analyse, les auteurs recourent à deux autres indicateurs : le taux d’hospitalisation évitable – l’ensemble des hospitalisations qui auraient pu être évitées par la dispense de soins primaires au moment opportun – et le taux de revascularisation coronarienne (angioplasties et pontages). Ces deux taux reflètent respectivement les conditions d’accès aux soins primaires et spécialisés ([Les cardiopathies ischémiques étant la première cause de mortalité dans le monde, les auteurs considèrent que le taux de revascularisation est un bon critère pour comparer les conditions d’accès aux soins spécialisés dans les trois villes.)]. Il ressort que Manhattan a le taux d’hospitalisation évitable le plus élevé (16,1 ‰) devant le centre de Londres (10,2 ‰) et Paris (6,9 ‰). Les auteurs montrent que les taux d’hospitalisation évitables varient fortement à Manhattan selon le genre (les femmes étant avantagées), l’âge, le revenu et, plus spectaculairement encore, selon l’ethnie et le fait d’être assuré ou non : le taux d’hospitalisation évitable est plus élevé de 47 % parmi les Hispaniques et de 29 % parmi les Noirs que parmi les Blancs. Ceux qui ne sont pas assurés ont 82 % de chances de plus que les assurés de ne pas recevoir de soins primaires en temps voulu. Alors que le centre de Londres abrite aussi de fortes inégalités, quoique moins vertigineuses, Paris semble disposer d’un réseau de soins primaires relativement performant et équitable. La conclusion est ici sans appel : Manhattan pourrait s’épargner ces fortes disparités et les surcoûts qu’elles engendrent si elle était dotée, comme ses comparses anglaise et française, d’une couverture universelle.

De fortes inégalités en matière d’accès aux soins

Quant aux services de santé spécialisés, ils sont plus performants à Paris qu’à Manhattan et dans le centre de Londres. Le ratio taux de revascularisation/taux de mortalité par infarctus est sensiblement le plus élevé à Paris (+22 % par rapport à Manhattan pour les 45-64 ans), qu’à Manhattan et Londres (-64 % par rapport à Manhattan pour les 45-64 ans), assez loin derrière de ce point de vue. Dans les trois villes cependant, les auteurs notent de fortes disparités. Plus marquées à New York, certainement en raison du fossé « assurantiel », elles n’en sont pas moins étonnamment considérables à Londres et à Paris. Les Londoniens noirs ont 26,6 % de chances de moins que les Blancs, et les Parisiens les plus pauvres 20,9 % de chances de moins que les plus riches, de bénéficier d’une procédure de revascularisation à la suite d’une cardiopathie ischémique. Les statistiques ethniques étant interdites en France, on ne peut que supposer que les inégalités sont fortement corrélées, à Paris également, à l’appartenance ethnique.

L’étude proposée par ces trois chercheurs new-yorkais a le mérite de battre en brèche deux préjugés et, en premier lieu, l’idée selon laquelle l’égal accès aux soins pour tous immuniserait les États contre l’inefficacité et l’injustice. Le Department of Health and Mental Hygiene de New York a contribué dans les années 1990 à une baisse significative de la mortalité évitable. Et il reste à la France et à la Grande-Bretagne à corriger de fortes inégalités en matière d’accès réel aux soins (que l’on appelle couramment le « recours aux soins »). De plus, la France et la Grande-Bretagne ont des systèmes de santé très différents si bien que, par certains aspects, en particulier institutionnels, la France est plus proche des États-Unis que de la Grande-Bretagne. Bien sûr, tout cela n’empêche pas les auteurs de plaider avec insistance pour une assurance universelle aux États-Unis.

Deuxième point important : alors que, depuis les années 1970 et les thèses de l’épidémiologiste Thomas McKeown, on ne cesse de mettre en exergue l’importance des facteurs socioculturels et, a contrario, l’impact tout relatif des systèmes de soins sur la santé des populations, l’étude montre que les conditions d’accès aux soins demeurent un levier important aux mains des pouvoirs publics pour réduire les inégalités de santé et améliorer les performances des systèmes de santé.

Enfin, l’ouvrage soulève un enjeu de taille sur l’avenir des systèmes de santé : celui de la décentralisation. En l’occurrence, puisque les problèmes sanitaires des mégalopoles leur sont propres, en ce qu’ils concernent des populations et un environnement singuliers, ne serait- il pas plus efficace de les traiter séparément ? L’exemple des progrès accomplis par New York ces dernières années semble aller dans ce sens. Néanmoins, cette décentralisation se traduirait, dans la pratique, par un ciblage toujours plus précis des politiques de santé sur certaines populations dites « à risque ». Or, cela reviendrait à traiter par des moyens exclusivement sanitaires des problèmes sociétaux et participerait, selon l’expression du sociologue Didier Fassin, d’une « sanitarisation du social » : parce que la maladie et la mort les choquent davantage que l’exclusion et la pauvreté, nos sociétés ont tendance à ne s’intéresser aux pauvres que lorsqu’ils sont malades. Mais si, à Paris, les plus pauvres accèdent plus difficilement que les autres aux soins spécialisés, n’est-ce pas aussi et surtout parce qu’ils ne sont pas suffisamment intégrés dans la communauté et, notamment, parce qu’ils sont souvent sans emploi ? Dès lors, deux options philosophiques sont envisageables : soit on considère que les inégalités de santé sont inacceptables en elles-mêmes et on tente de les réduire par des politiques de santé facilitant l’accès aux soins des plus défavorisés ; soit, comme nous le pensons, ces inégalités de santé sont problématiques parce qu’elles procèdent d’inégalités sociales plus profondes qui s’« incorporent » dans les individus. Et dans ce cas, la solution aux inégalités d’accès aux soins n’est pas sanitaire. ■(gallery)




Deux experts scrutent les systèmes de santé américain et français

335 – Pour nous autres, Français, la cause est entendue, les États-Unis sont un pays où il vaut mieux être « riche et en bonne santé que pauvre et malade ». Si la télévision, à travers les feuilletons « Urgences » ou « Dr House » ont tenu en haleine des millions de téléspectateurs en leur donnant à voir des images d’une médecine efficace, semblant n’avoir aucune limite lorsqu’il s’agit de sauver des vies humaines, ils savent aussi que quelque 40 millions d’Américains en sont à l’écart, faute d’une couverture sociale qu’ils n’ont pas les moyens de se payer.

La plus belle conquête du XXe siècle

Oubliant un peu vite qu’après tout, la CMU n’a que dix ans d’existence, les Français sont fiers – et à juste titre – de leur système de santé et d’Assurance Maladie, l’une des plus belles conquêtes sociales du siècle dernier, et considèrent comme choquant que le pays le plus riche du monde ait un système de santé individualiste et privatisé qui exclut des soins une part non négligeable de sa population. Ils ont d’ailleurs applaudi des deux mains la réforme que le président Obama est parvenu, non sans mal, à faire adopter dans un climat de controverses et de polémiques, beaucoup d’Américains y voyant une étatisation, une collectivisation de leur système, ce que ces libéraux dans l’âme reprochent au système français.

Système français versus système américain

C’est dans ce contexte que Didier Tabuteau, conseiller d’État, responsable de la chaire santé de Sciences Po et du Centre d’analyse des politiques publiques de santé à l’EHESP, et Victor Rodwin, professeur en gestion et politique de santé à la Wagner School of Public Service, New York University, et titulaire de la chaire Tocqueville-Fulbright, Université de Paris Sud, ont eu envie d’examiner de près ces deux systèmes de santé, de confronter leurs réformes respectives. Surprise ! A bien des égards, le système français est plus proche du système américain que de ceux de ses voisins anglais ou suédois, surtout depuis qu’il tend à rapprocher les secteurs public et commercial d’hospitalisation, et à faire une place de plus en plus importante aux assurances complémentaires privées. Quant aux médecins français qui se cabrent volontiers contre l’étatisation supposée de notre système, ils seront étonnés de découvrir que si leurs confrères d’outre- Atlantique sont, certes, rémunérés beaucoup mieux qu’eux, c’est en contrepartie d’une stricte observance des normes, protocoles et autres guide-lines propre à l’Evidence Based Medicine (EBM), et que les assureurs et HMO savent faire respecter…(gallery)




DVD : Alain Deloche – atout cœur

334 – Le Professeur Alain Deloche, chef du pôle cardiovasculaire à l’hôpital européen Georges Pompidou (Paris), chirurgien cardiaque de renommée internationale, a bravé les interdits, traversé clandestinement les frontières, pour sauver des vies dans des conditions extrêmes. Il a connu les confl ts les plus violents des 40 dernières années, d’Erythrée au Cambodge et au Vietnam, en passant par le Mozambique, la Birmanie et aujourd’hui l’Afghanistan.

Cofondateur avec son ami Bernard Kouchner de Médecins sans frontières et de Médecins du Monde, il crée en 1988 La Chaîne de l’Espoir, qui opère et soigne des enfants dans le monde entier et qui aide les pays dévastés par la guerre à reconstruire leur système de santé en ouvrant des hôpitaux pour les enfants à Kaboul, Phnom Penh, Ho Chi Minh ville, Dakar et Maputo. ■

UN FILM DE : Patrice du Tertre et Vanessa Escalante _ Collection Empreintes _ 14,99 euros le DVD

Ce DVD comprend – Le film. – La collection Empreintes. – Le programme court. – « Les liserons d’eau » de Mireille Darc – reportage Envoyé Spécial (29 mn). – Le clip officiel de La Chaîne de l’Espoir (6 mn). – « Mom, 17 ans après » de Patrice du Tertre (12 mn). – Une interview d’Alain Deloche sur le futur de La Chaîne de l’Espoir (9 mn). – « Kaboul à coeur ouvert » de Patrice du Tertre et Marine Jacquemin (21 min.).(gallery)




“Recommandations et prescriptions en cardiologie” : L’essentiel de la cardiologie en 250 pages !

332 – Si vous ne deviez garder qu’un seul ouvrage cardiologique, retenez celui de Robert Haïat et Gérard Leroy dans lequel Hypertension artérielle, Hypercholestérolémie, Diabète, Angor stable, Syndrome coronaire aigu, Infarctus du myocarde, Post-infarctus, Insuffisance cardiaque chronique, Maladie veineuse thrombo- embolique, Accidents vasculaires cérébraux sont abordés de façon très pratique. Ce vade-mecum réactualise les données concernant les grands thèmes de la cardiologie à la lumière des résultats des grands essais et des recommandations des sociétés savantes, permettant au cardiologue de rester « à la pointe du progrès » de sa spécialité.

Cet ouvrage, concis mais d’une clarté remarquable, très pratique, est le fruit d’un travail considérable, dans la lignée des ouvrages précédents auxquels nous ont habitués les auteurs et dont nous vous recommandons l’acquisition. ■

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Loi HPST : Analyse et Arguments

330 – Jean-Michel Chabot est professeur de santé publique, actuel conseiller médical du directeur de la HAS. Il a été également conseiller auprès du ministre de la Santé Jean- François Mattéi pour les affaires de démographie, de qualité des pratiques, de formation des professions de santé et d’organisation des soins ambulatoires. C’est dire qu’il sait porter un regard d’expert sur les évolutions de notre système de santé, d’autant que son expérience des systèmes nord américains lui apporte un regard de critique éclairé. Olivier Mariotte, médecin généraliste de formation, après un parcours dans l’industrie où il a pu être en contact étroit avec les associations de patients atteints de maladies virales, est consultant en conseil en affaires publiques : c’est un témoin des modifications réglementaires et sociétales de notre système Le premier éclaire de ses réfl exions par ses analyses la description synthétique de l’architecture de cette fameuse Loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires » du second. Cette mise en perspective permet ainsi de mieux comprendre les motivations du législateur, qui trop souvent échappent aux citoyens que nous sommes.




La nouvelle loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires », Analyse, critique et perspectives

330 – Jean-Marie Clément – ancien directeur d’hôpital et ancien membre de l’Inspection générale des affaires sanitaires et sociales, est professeur de droit hospitalier et médical à l’université Paris 8l. Il dirige également le service juridique des Études Hospitalières. _ « La nouvelle loi n° 2009-879, du 21 juillet 2009, portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, dite loi HPST, va bien au-delà du domaine hospitalier, elle concerne l’ensemble du champ sanitaire et médico-social. Ses 135 articles sont d’un abord difficile tant le législateur veut être précis, or il est bien trop prolixe. La loi HPST est une grande loi de santé publique : pour ou contre, il est indéniable que chacun sera frappé par la volonté du législateur d’impliquer l’État dans l’offre égalitaire et de qualité des soins. Délibérément non exhaustif, l’auteur considère que la compréhension globale prédomine sur l’étude micro-juridique, certes inévitable, mais actuellement prématurée, puisque les décrets et arrêtés d’application sont loin d’être prêts à être publiés » Cette analyse permettra au lecteur d’envisager tous les prolongements et implications que cette Loi n’a pas fini d’engendrer.




Septum auriculaire normal et pathologique

328 – L’angioplastie coronaire a contribué durant ces vingt dernières années au développement de la cardiologie interventionnelle adulte. Plus récemment, la cardiologie interventionnelle non coronaire occupe une place croissante avec des cibles thérapeutiques très variées comme les valvuloplasties, les implantations de valves, les corrections des fuites valvulaires et para-prothétiques et les interventions au niveau des cloisons cardiaques.

Une approche collective indispensable

Un abord par voie transseptale auriculaire est parfois nécessaire pour ces techniques, comme pour certains gestes de rythmologie interventionnelle. La fermeture des défauts de la cloison interauriculaire nécessite aussi une bonne connaissance anatomique du septum interauriculaire qui est détaillée dans cet ouvrage. Ces actes interventionnels non coronaires ont la particularité d’avoir le plus souvent une approche pluridisciplinaire associant aux cardiologues et rythmologues interventionnels, d’autres cardiologues, surtout échographistes mais aussi des non-cardiologues : anesthésistes, neurologues, pneumologues. Cette approche collective apparaît indispensable dans les étapes diagnostiques, mais également pour poser les bonnes indications thérapeutiques et encadrer le geste interventionnel avec une sûreté optimale. Les différentes pathologies liées à la cloison interauriculaire sont expliquées dans cet ouvrage, en insistant sur la place importante de l’imagerie non invasive. Les indications thérapeutiques sont détaillées en tenant compte des dernières recommandations. Les cardiologues interventionnels pourront trouver une description des nombreux dispositifs implantables à leur disposition.

Désireux de renseignements sur le septum auriculaire normal et pathologique, les cardiologues, mais aussi les non-cardiologues, trouveront dans cet ouvrage collectif multidisciplinaire un ensemble actualisé des connaissances diagnostiques et thérapeutiques sur ce sujet, grâce notamment aux progrès de l’imagerie échocardiographique et de la cardiologie interventionnelle.