Ce que l’UFCV met à disposition des cardiologues pour satisfaire leur double obligation de FMC-EPP


Le dispositif réglementaire contraignant chaque médecin à attester du respect de ses obligations en matière de FMC et d’EPP sera sans doute promulgué cet été pour devenir opérationnel à la rentrée. La cardiologie sera-t-elle prête ?
Serge Assouline – Non seulement elle sera prête, mais elle l’est déjà ! Les observateurs considèrent que la cardiologie a sans doute une bonne année d’avance sur les autres spécialités pour l’EPP. L’UFCV était parmi les tous premiers organismes agréés par la Haute-Autorité de Santé, agrément accordé initialement pour 18 mois et dont le renouvellement est en cours, l’agrément FMC est une question de jours… C’est vous dire que dès la rentrée – après que les ultimes dispositions, dont l’installation des CRFMC, seront prises – nous serons en mesure d’offrir à l’ensemble de la communauté cardiologique libérale les outils pour se mettre en conformité avec ses obligations.

Le C. – Alors abordons les outils mis à disposition des cardiologues dans l’ordre de nouveauté. Ce qui inquiète un peu tout le monde, c’est l’EPP. Comment entrer dans le processus ? _ S. A. – L’UFCV a établi un programme pour la validation quinquennale de l’EPP qui consiste à réaliser en ligne, sur le site de l’UFCV (EPPCard), deux cas cliniques par an selon la méthodologie de l’audit clinique test de cohérence, venant en complément de l’une des quatre méthodologies suivantes, choisie par le cardiologue : – soit un audit clinique : c’est une démarche initiale explicative de l’EPP avec l’aide d’un médecin-ressource, toujours médecin habilité par l’HAS, qui consiste en une évaluation de sa pratique professionnelle par comparaison à des référentiels, généralement celui de la lettre de synthèse au correspondant, en vue de mesurer la qualité de ses pratiques avec l’objectif de les améliorer. Au cours de la première séance, le cardiologue prend connaissance des principes et modalités de l’EPP, la deuxième séance plénière est une présentation par le médecinressource d’une évaluation collective rétrospective à partir de l’analyse de dossiers patients. En effet entre les deux, chacun doit s’astreindre à une auto-évaluation. Au départ, ce cycle se déroulait sur deux jours pleins ; aujourd’hui il se fait sur deux soirées distantes ; – soit le Groupe d’Analyse de Pratiques (GAPCardio), que les généralistes appellent souvent « Groupe de Pairs » ; – soit la méthode dite des staffs protocolisés selon le protocole de la Fédération des Spécialités Médicales. C’est une formule à partir de cas cliniques qui ne déroutera pas les confrères qui pratiquent déjà cette méthode en établissement public ou privé. Pour devenir validante, elle a été assortie d’obligations diverses, depuis la feuille de présence obligatoire jusqu’à la nécessité d’évaluer l’amélioration de ses pratiques par des indicateurs dont on jugera l’évolution au cours du temps ; – soit la participation à un réseau de soins adhérent au Collège des Réseaux de la Cardiologie créé en 2003 au sein de l’UFCV, intégrant ainsi l’EPP dans la pratique médicale.

Le C. : On dit pourtant que le « Groupe de Pairs », GAPCardio pour vous, est une sorte de « standard » de l’EPP ? _ S. A. – C’est une formule largement encouragée par la tutelle et pour laquelle l’UFCV s’est dotée de compétences et ressources humaines : nous sommes en train de former des animateurs capables d’initier le maximum de GAP, dont certains ont débuté déjà dans différentes régions. Là encore, le GAP doit obéir à un protocole un peu formalisé dont un médecin habilité sera le garant. Outre sa présence, obligatoire, le groupe devra se doter d’un animateur, d’un secrétariat et d’un responsable de la recherche bibliographique, qui seront des responsabilités « tournantes » ; ses thèmes et méthodes de travail sont définis en commun, la présence d’un expert n’est pas obligatoire mais doit, elle-même, obéir à un besoin identifié en commun… C’est un travail en petit groupe, de six à huit participants, qui doit avoir sa dynamique propre…

Le C. – Qui désignera le « médecin habilité » du groupe ? Sera-t-il obligatoirement cardiologue ? _ S. A. – Non, pas obligatoirement. L’UFCV choisit des médecins-ressources qui sont toujours des médecins habilités par l’HAS et informe l’URML du démarrage des GAP.

Le C. – Selon quel calendrier ? _ S. A. – Les premiers groupes ont déjà démarré et continuent à se mettre en place du moins dans les régions les plus dynamiques. Il faudra que les GAPCardio tiennent au minimum six réunions par an, en sachant que probablement une seule année sera suffisante.

Le C. – Un mot sur le site EPPCard qui permettra donc une EPP on line. Ã quelle obligation devra satisfaire le cardiologue ? _ S. A. – Il devra répondre à deux cas cliniques par an. J’insiste encore pour dire que le programme quinquennal EPP de l’UFCV comportera obligatoirement une des quatre méthodes précédemment évoquées (audit clinique, GAPCardio, Staffs protocolisés, réseau de soins) et la réalisation de deux cas cliniques par an sur le site EPPCard. Ã ce jour, une soixantaine sont accessibles, une centaine à terme. Ils se construisent par rapport à un référentiel que l’UFCV est habilitée à produire. C’est toutefois un processus assez long et six nouveaux référentiels, établis en partenariat avec la SFC, sont dans leur phase finale : sur l’HTA du sujet âgé, la dyslipidémie, l’insuffisance coronaire, et trois en rythmologie. Ils pourront également être mis à disposition des généralistes…

Le C. – Est-ce à dire que vous allez investir également l’EPP des médecins de famille ? _ S. A. – Les référentiels ne sont pas des référentiels de cardiologues. Alors pourquoi pas des EPP communes sur des pratiques partagées ? Nous abordons le projet avec, dans l’immédiat, un programme de sensibilisation de nos confrères et correspondants dont on s’est rendu compte qu’ils sont souvent, et singulièrement plus souvent en ville qu’en milieu rural, un peu désorientés par cette nouvelle obligation. On va dans un premier temps programmer un cycle d’explications, de méthodologie…

Le C. – Un mot pour conclure sur la FMC, « coeur de métier » de l’UFCV. Combien de séminaires cette année et avec quels objectifs de fréquentation ? _ S. A. – L’UFCV a organisé en 2006, dans le seul cadre de la FPC (Formation Professionnelle Conventionnelle), 20 séminaires de deux jours qui ont réuni au total 430 cardiologues. Trente-trois séminaires sont programmés cette année selon la formule qui a réussi par le passé et qui consiste à organiser d’une part deux fois l’an, en juin et décembre, plusieurs séminaires sur un seul site à Paris, et d’autre part des séminaires en régions. Soit une offre supérieure de 50 % à celle de l’an passé sur les thèmes traditionnels de l’OGC : prise en charge diabétologique, RCV pré-opératoire, plusieurs modules d’écho-cardio, l’IC du sujet âgé… L’enjeu est maintenant de finaliser l’insertion de l’EPP dans la FMC. C’est notre chantier du moment.

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