Château de Monthelie – Domaine Eric de Suremain

Monthelie la discrète, telle pourrait-on la nommer tellement cette appelation est ignorée du grand public. Entre Pommard et Meursault, cette appellation de 130 hectares bien exposées sud est au même niveau géologique que ses célèbres voisins. Et pourtant, sa discrétion est due à son poids historique qu’elle porte depuis un siècle.

Dans les années 1930, les vins de Monthelie étaient vendus au négoce qui les écoulait selon le millésime en Volnay ou Pommard… ce qui a eu pour effet par la suite à une renommée quasi-inexistante malgré une qualité et un prix plutôt attractif pour la région…

C’est en 1903 qu’Albert de Suremain hérite du Château de Monthelie. Son fils, Robert, s’y installe en 1930 avec son épouse Germaine et exploite les vignobles de Monthelie et de Rully (propriété de sa femme).

En 1956, c’est au tour de Bernard, l’un des quatre enfants de Robert, de s’y installer et d’exploiter le domaine. Il est rejoint par son fils Eric en 1978 qui commence, après des études au lycée viticole de Beaune et six mois passés aux Etats-Unis, comme métayer, avant d’en prendre la gestion en 1983 avec sa femme Dominique. Et depuis 2019, C’est au tour de Gwendoline, leur fille, de les rejoindre dans cette belle aventure.

L’EXPLOITATION

De nos jours, le domaine Eric de Suremain exploite 5,7 ha sur Monthelie et 5 ha sur Rully. Les cépages sont ceux de la tradition bourguignonne avec le pinot noir qui est particulièrement adapté au climat et aux terroirs qui exprime ici toute sa dimension dans les vins rouges. Il apprécie les sols profonds, mais reste fragile et sensible au mildiou et à l’oïdium.

Quant au Chardonnay, ce cépage originaire de Bourgogne, prend ici toute sa dimension dans les vins blancs. Robuste malgré sa vulnérabilité au gel, il préfère les sols calcaires peu fertiles.

LA PHILOSOPHIE DE LA CULTURE

Depuis 1996, Eric de Suremain cultive sa vigne selon la charte de l’agriculture biologique et certifiée en 2003, une volonté farouche de ne pas utiliser de produits chimiques de synthèse et de favoriser ainsi la biodiversité et la revitalisation des sols afin de respecter des terroirs et élaborer ainsi des vins de grande qualité.

Puis la « biodynamique attitude » est apparue. Le maître des lieux la compare à un chef d’orchestre. C’est elle qui donne le ton, l’impulsion, l’harmonie entre le sol, la plante et l’homme. Elle agit en parfaite concertation dans le sens même de la nature. Pour Eric, la biodynamie est l’essence même de la terre. De par ses principes, précise-t-il, « nous avons appris à nous adapter à la plante, au terroir, au climat. Nous observons le sol et la plante pour mieux agir. »

« Chacune de nos interventions biodynamiques favorise la racine, la feuille, la fleur ou le fruit » en y apportant des préparats d’origines animales (compost de bouse et bouse de corne), végétales (ortie, valériane, camomille, pissenlit, écorce de chêne, achillée mille feuilles) et minérales (silice).

Et puis il y a l’écopâturage afin de préserver les vieux ceps de 102 ans et participer à la protection de la biodiversité.

La tonte naturelle est effectuée par dix ovins permettent d’entretenir l’enherbement de la parcelle le plus respectueusement possible, de diminuer un peu plus les passages mécanisés, et de venir à bout des mauvaises ronces tenaces.

Enfin, le calendrier lunaire donne ensuite les éléments nécessaires quant aux moments propices pour intervenir quant à la taille, les mises en bouteilles ou toutes interventions sur le vin ou les vendanges.

LES VINS 2019

Monthelie

Une belle intensité colorante avec un rubis profond. Un nez agréable, friand sur des notes de fruits mûrs. Une belle entrée de bouche, des tanins élégants et fondus. Puis une légère amertume donne à ce vin tout son équilibre et lui confère du mordant, du croquant et de la gourmandise. Une finale tout en finesse. Parfait à boire dès à présent.

LES MONTHELIE 1er CRU

Indéfiniment

La robe se profile sur un rouge pourpre, très intense. Un premier nez discret, sur des notes de groseilles, bourgeons de cassis. Après une légère aération, des notes de griottes apparaîssent révélant élégance et puissance. À la dégustation, la présence tannique est franche, agréable ce qui donne de l’ossature à ce vin. Un grand vin plein de promesse. À garder.

Le clou des chênes

Une robe magnifique, intense. Le premier nez demande une petite aération qui divulguera des arômes de fruits rouges, noyaux de cerises. En bouche, les tanins sont présents mais fondus ce qui offrent une belle longueur tout en délicatesse. La sucrosité donne une finale très agréable et un joli gras. Un vin qui demande à s’ouvrir. Très beau potentiel de garde.

Sur la Velle

Dans la continuité de la typicité de ce millésime, sa robe est soutenue, profonde. Un nez élégant, intense sur les fruits noirs. Une belle entrée en bouche et une longueur toute en délicatesse avec des tanins fondus, élégants et bien intégrés. Un volume de vin intense avec un bel équilibre. Beau potentiel de garde, très prometteur.

Pascal Wolff

Domaine Eric de Suremain – Château de Monthelie
14 grande rue 21190 Monthelie – Tél.: 03 80 21 23 32

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération
© Phovoir

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