Convention médicale : Claude Evin en veut plus !

352 – Lors d’une conférence organisée par la faculté de médecine Paris Descartes à l’occasion du deuxième anniversaire de la création des Agences Régionales de Santé, Claude Evin, le directeur de l’ARS Ile-de-France a plaidé pour plus de liberté pour les agences. « Je ne dirais pas qu’on a résolu tous les problèmes de transversalité avec les ARS, mais on a là une instance dans laquelle l’ensemble des démarches – prévention, médico-social, organisation des soins, veille sanitaire -peut être pris en compte », a-t-il déclaré, avant d’en souligner les limites et de plaider pour « des réformes à faire pour pouvoir prolonger le mouvement qui a commencé avec les ARS ». Claude Evin estime ainsi que les agences disposent d’« outils relativement limités » pour pouvoir contractualiser avec les professionnels de santé libéraux. « Elles peuvent passer des contrats d’amélioration de la qualité, mais sur la base de financements limités », regrette Claude Evin. Et très logiquement, le directeur de l’ARS Ile-de-France s’interroge donc : « Ne faut-il pas aller vers un volet régional de la convention médicale et donner aux ARS une possibilité de négocier avec des professionnels sur des objectifs répondant aux missions de l’agence ? »

Dans le même ordre d’idée, et pour aller vers « un décloisonnement plus important » notamment du financement pour les actions menées par les agences, Claude Evin estime insuffisant le Fonds d’Intervention Régional. Le FIR est « une première étape » qui a le mérite de rassembler des fonds auparavant dispersés, mais c’est un dispositif qui reste « limité ». « Faudra-t-il aller plus loin en créant des ORDAM ? », questionne-t-il.

Si, demain, le futur Gouvernement s’engage sur la voie suggérée par Claude Evin, il rencontrerait en tout cas une forte opposition du côté des médecins libéraux. Les syndicats médicaux, en effet, ne veulent pas entendre parler d’une déclinaison régionale de la convention qui ferait, selon eux, voler en éclats l’unité du corps médical et diviserait les médecins pour mieux régner sur eux. ■