DMP : des syndicats favorables mais perplexes

S’ils ne remettent pas en question le bien-fondé du DMP, les syndicats médicaux se montrent cependant réservés quant à son utilisation courante.

Un triomphe prématuré

Jean-Paul Hamon, le président de la FMF, juge le « triomphe » pour le moins « prématuré », rappelant que les problèmes soulevés dès la création du DMP en 2004 par la réforme Douste-Blazy n’ont pas tous été réglés. « Côté sécurité du patient, les logiciels utilisés par les médecins sont loin de pouvoir tous alimenter ergonomiquement le DMP. La mise à disposition du volet de synthèse sur le DMP (résumé du dossier du patient) est loin d’être facile », fait-il remarquer. 

En outre, il considère que « l’indexation des examens qui pourrait permettre d’éviter la redondance est loin d’être opérationnelle ». Pour lui, le DMP n’est actuellement « qu’un empilement de résultats », l’intégration du volet de synthèse ne sera pas automatique et prendra du temps aux médecins. Jean-Paul Hamon demande donc à la Caisse Nationale d’Assurance-maladie (CNAM), d’une part, de « mettre gratuitement à disposition des médecins les mises à jour logicielles permettant d’alimenter et de consulter facilement le DMP » et d’autre part, « de rémunérer la mise à disposition du volet de synthèse par le médecin ».

Le volet de synthèse est indispensable

La CSMF considère que le DMP est « un outil indispensable » en ce qu’il participe à une meilleure coordination des soins. « Mais le DMP n’apporte rien au patient si celui-ci ne contient pas un volet de synthèse médiale structuré. Si le DMP se résume à une boîte dans laquelle chaque Français aurait en vrac toutes les données concernant sa santé, il sera inexploitable, raison de ses échecs répétés », estime la confédération, qui souligne que ce volet de synthèse « nécessite des données structurées qui ne peuvent être élaborées que par le médecin traitant ». La CSMF estime que la réussite du DMP passe « par le financement de l’élaboration d’un volet de synthèse médicale pour le médecin traitant, pour les patients polypathologiques ou atteints d’un handicap, ainsi que pour les nouveaux patients » et par « l’évolution urgente de tous les logiciels professionnels utilisés par les médecins pour permettre l’élaboration de données structurées facilement utilisables ». 

L’utilisation du DMP doit être simple

Pour sa part, le SML estime que « le retour à un dossier médical numérique partagé est une décision raisonnable » et que, pour favoriser le déploiement du DMP, l’Assurance-maladie aurait pu « instaurer une rémunération incitative afin de rémunérer le temps passé par les médecins à ouvrir des DMP ». « La généralisation du DMP doit à présent être une priorité, et le SML souhaite que l’utilisation du DMP soit simple et n’entraîne pas de double saisie », conclut le syndicat.