Élections aux URPS : Le non des médecins libéraux au Gouvernement

335 – Les urnes ont parlé ! Et si les résultats ne changent pas radicalement le paysage syndical, ils disent en tout cas très clairement au Gouvernement que les médecins refusent catégoriquement sa politique en matière de santé, puisque la CSMF et le SML, qui ont fait leur campagne sur le rejet de la loi HPST « liberticide », font un tabac. Tous collèges confondus, la CSMF conforte sa place de « premier syndicat médical français » avec 33,6 % des suffrages, suivi du SML avec 22,32 % des suffrages, les deux centrales totalisant ainsi 669 sièges sur le 1124 au total.

Chez les spécialistes, la CSMF enregistre une forte poussée par rapport au scrutin de 2006, passant de 38 % à 51 % des voix, le SML doublant quasiment son score dans ce collège avec 31 % des voix contre 16 % quatre ans plus tôt. Si MG France conforte son leadership chez les généralistes en pourcentage de voix exprimées, avec un résultat (30 %) un point en deçà de celui de 2006, la répartition des sièges à la plus forte moyenne place la CSMF en tête en termes de sièges, la Confédération en remportant 175, et MG France 164. Quant à la FMF, malgré la fusion avec Union Généraliste, elle apparaît comme la grande perdante de cette élection, particulièrement chez les spécialistes où elle ne remporte que 15 % des suffrages, quand elle en avait obtenu 36 % en 2006.

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Enfin, dans le nouveau collège Chirurgiens, Anesthésistes, Obstétricien (CAO), Le Bloc, ovni dans la sphère syndicale, composé de l’Union des chirurgiens de France, du Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France et de l’Association des anesthésiologistes libéraux, il rafle e la mise avec 57 % des voix, quand la CSMF n’en fait que 18,89 % et le SML 14,79 %. Un résultat que relativise cependant le président de la Confédération, Michel Chassang, qui fait observer que Le Bloc ne remporte jamais que les voix de 3 755 médecins libéraux, quand la CSMF en remporte 18 000…

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« C’est une grande victoire pour l’UMESPE, se félicite son président, Jean-François Rey. Un médecin spécialiste sur deux a voté pour l’UMESPE et, si l’on additionne le collège spécialistes et le collège CAO, totalise les voix de 9 500 votants (cela représente plus de 44 % de tous les spécialistes ndlr). C’est une défaite pour Roselyne Bachelot, et le début d’un nouveau combat syndical. Le Gouvernement va être obligé de changer de politique et ne va pas pouvoir continuer de s’appuyer sur les seuls généralistes de premier recours en excluant les spécialistes. J’espère que le Gouvernement va enfin écouter nos demandes pour les spécialistes de premier recours. Car la revalorisation des spécialités cliniques est une priorité. » L’arrivée du Bloc dans les rangs des négociateurs ? « Soit Le Bloc rentre dans la négociation et comprend que les spécialistes à plateaux techniques lourds font partie intégrante de la médecine libérale, soit il pense, comme la FMF, que le Gouvernement va les soutenir, et ils vont vers de grandes désillusions. Le Bloc, comme MG France, soutient une revendication catégorielle ; mais on ne fait pas une politique de santé en menant une politique catégorielle. La porte est ouverte pour une convention avec le plus grand nombre possible de signatures.»

|Le cardiologue tête de liste CSMF| |Seul cardiologue confédéré tête de liste en Auvergne, Jean-Pierre Binon est heureux ! « La CSMF reste le premier syndicat des médecins français, et en votant pour elle et le SML, les médecins ont confirmé le rejet de la politique gouvernementale. » _ Dans sa région, la CSMF gagne un siège, passant de 13 à 14 sièges : « nous frôlons la majorité absolue ! » Mais au-delà la satisfaction de ces bons résultats, Jean-Pierre Binon pense déjà à demain : « Maintenant, il va falloir faire fonctionner les URPS, les positionner vis-à-vis des ARS, des syndicats, et définir une méthodologie de travail. C’est un grand chantier qui s’ouvre ! ».|(gallery)

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