Frédéric Fossati, président du syndicat de la région Nord-Picardie

341 – CardioNews – Frédéric Fossati, 46 ans, est installé comme cardiologue depuis seize ans à La Madeleine, près de Lille. Outre son activité en cabinet de ville, il exerce à la clinique du Bois, à Lille, dont il est le président de la CME, et il occupe également un poste d’attaché en bloc opératoire au CHU. Entré récemment au bureau du SNSMCV, il a aussi pris la succession de Vincent Guillot comme président du syndicat des cardiologues de la région Nord-Picardie. « Cela représente une assez vaste région dans laquelle les cardiologues ont une activité chargée compte tenu du triste record que détient cette région, en tête des régions françaises, pour la mortalité cardiovasculaire », commente Frédéric Fossati. Activité d’autant plus chargée qu’ici, comme dans d’autres régions, la démographie cardiologique évolue défavorablement. « Les praticiens babyboomers partent maintenant à la retraite et ne sont pas – ou insuffisamment – remplacés par les jeunes, de plus en plus attirés par l’exercice hospitalier, au sein d’une équipe étoffée. Le risque de désertification menace certaines villes moyennes, comme Maubeuge ou Azbrouck, par exemple, où le cardiologue parti en retraite n’a pas été remplacé. Mais le problème est encore plus aigu en Picardie, en particulier dans l’Aine, où les délais de rendez-vous commencent à s’allonger de façon inquiétante. » Dans ce contexte, l’affaire du Mediator a chargé encore un peu plus l’emploi du temps des cardiologues. « Les rendez-vous se sont multipliés et nous avons dû accueillir et prendre en charge des patients déboussolés et inquiets. »

Comme tous ses confrères libéraux de la région, Frédéric Fossati est désolé des relations quelque peu conflictuelles avec l’Agence régionale de santé (voir Le Cardiologue n° 341). « Le directeur de l’ARS a signé des autorisations qui ont ravivé les tensions entre cardiologues du secteur public et cardiologues libéraux, alors même que dans beaucoup d’endroits, ils travaillent en bonne collaboration, explique Frédéric Fossati. La création des ARS et les restructurations qu’elle entraîne, obligent à communiquer des gens qui n’en avaient pas vraiment l’habitude auparavant. Alors que les responsables de l’Assurance maladie ont plutôt une bonne connaissance et une assez bonne compréhension de nos problématiques, il n’en va pas tout à fait de même pour les personnels des DASS, médecins inspecteurs, etc., qui ont une vision plus dogmatique de la situation et sont un peu enfermés dans leurs théories. C’est mon rôle de les rencontrer pour leur expliquer notre problématique, plutôt que d’aller au conflit. Les choses devraient s’arranger. Contrairement à un certain discours qui a cours, les cardiologues qui ont fait le choix d’exercer en libéral ne l’ont pas fait pour gagner de l’argent sur le dos des patients ou de l’Assurance maladie, mais pour conserver aux patients la possibilité de choisir où ils souhaitent se faire soigner. »

Ancien président de l’association de FMC du syndicat régional, Frédéric Fossati est tout particulièrement attentif au dossier formation. Il y voit le moyen de faire connaître la réalité de la cardiologie libérale aux jeunes praticiens. « L’association réunit cardiologues du public et du privé, et les programmes sont conçus pour tous. C’est une occasion de tisser des liens, et pour les jeunes, qui ont une vision un peu étriquée de l’exercice libéral, faute de pouvoir faire des remplacements plus nombreux en ville durant leur cursus, de découvrir notre exercice. A nous de leur faire appréhender ce que peut être la cardiologie libérale ! » A ce sujet, Frédéric Fossati estime qu’au niveau national, le syndicat doit faire pression pour que le futur DES de cardiologie comporte des stages et des remplacements en secteur libéral. L’autre raison pour laquelle il fait de la formation une des ses priorités, c’est le futur DPC. « Les décrets ne sont pas encore paru, mais cela sera un “chantier” important pour le syndicat. Les atermoiements autour du DPC a fortement démobilisés les confrères qui participaient plus souvent aux sessions de formation quand ils pensaient devoir totaliser un certain nombre de points, et qu’on ne voit plus depuis… Il va falloir les remobiliser. »

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