« Gisements d’économie » : la cardiologie libérale sera-t-elle épargnée ?

I- Les branches de la Sécurité Sociale en déficit

Le système de protection sociale a subi la crise économique. _ Si l’année 2008 s’est terminée sur un déficit du régime général proche de l’objectif voté par le Parlement (- 10 ?2 milliards contre – 9 ?3 milliards d’euros), c’est un déficit prévisionnel historique qui menace la Sécurité Sociale en 2009. En effet celui-ci pourrait atteindre 20,1 milliards d’euros au lieu de 10,5 milliards prévus avant la Crise. _ Au cours du premier semestre, la branche maladie n’aurait dérapé que de 300 à 500 millions d’euros par rapport à l’objectif national des dépenses d’Assurance Maladie. Au point que le comité d’alerte, réuni en mai dernier, n’a pas jugé opportun de demander aux caisses de mettre en place des mesures de redressement. _ Néanmoins Mme Bachelot n’a pas caché qu’un certain nombre d’entre elles figureraient au projet de loi de financement de la Sécurité Sociale en 2010 dont le détail est attendu dans les jours à venir.

II – Les arrêts de maladie et le dérapage des indemnités journalières

En effet, le dérapage, souligné par le comité d’alerte des dépenses de l’Assurance Maladie. serait lié essentiellement à 2 postes : les indemnités journalières et les transports sanitaires. _ Concernant les indemnités journalières, le poste a augmenté de + 6,7 % sur les 4 derniers mois de l’année contraignant la CNAM à renforcer ses contrôles. _ Parallèlement et dans le cadre de maîtrise médicalisée, Mme Bachelot a demandé à la CNAM de diffuser le plus largement possible des référentiels validés par la Haute Autorité de Santé d’arrêts de travail sur les pathologies les plus courantes. Sont déjà concernées, les lombalgies, les troubles anxio-dépressifs et les suites d’intervention chirurgicale. _ Enfin le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale de PLFSS 2010 va généraliser l’expérimentation en cours dans une dizaine de départements concernant l’usage de la contre-visite patronale unique déclenchant en cas d’arrêt injustifié la suspension du versement des indemnités journalières. _ Selon la Ministre qui n’a pas livré d’explications, de nouveaux processus d’autorégulation pourraient également voir le jour.

III – La cardiologie libérale

Dans le parcours de soins, il ressort que le cardiologue libéral est très peu prescripteur d’arrêts de travail, laissant souvent le soin au médecin traitant généraliste de les mettre en place et de les renouveler le cas échéant. _ Les procédures interventionnelles coronaires ou de stimulation cardiaque facilitent le plus souvent une reprise du travail précoce ou sont génératrices d’arrêts de travail de courte durée. _ Cet état de fait souligne l’extrême pondération des cardiologues libéraux en matière de prescriptions d’arrêts de travail.