Hospitalisations pour IC : des grandes disparités régionales

357 – L’insuffisance cardiaque est une pathologie assez fréquente qui affecte particulièrement les personnes âgées. La Société Européenne de Cardiologie estime que 2 à 3 % des Européens en seraient affectés. Elle donne fréquemment lieu à des hospitalisations pour décompensations aiguës, dont la létalité est élevée : en 2009, France, cette létalité était de 8,8 % en intrahospitalier. En outre, le risque de décès reste élevé après hospitalisation. En 2008, l’IC représentait 4,1 % des décès en France ([Source : Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDCInserm).)].

Un des objectifs annexés à la loi de santé publique de 2004 vise la diminution de la mortalité et des décompensations aiguës des personnes souffrant d’IC. Plusieurs études ont montré que les patients ne bénéficient pas toujours d’une prise en charge optimale et qu’une partie des hospitalisations pour décompensation pourrait être évitée. Pour cela, une meilleure connaissance des données de surveillance populationnelle de cette pathologie est nécessaire.

 

Une étude de l’InVS publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH n° 41, novembre 2012) y contribue, qui tente d’estimer le taux annuel de patients hospitalisés pour IC en France et les disparités régionales, la létalité hospitalière et les évolutions survenues entre 2002 et 2008. L’étude est fondée sur les données du PMSI-MCO qui incluent les hospitalisations avec l’IC comme diagnostic principal et les séjours avec diagnostic associé d’IC et diagnostic principal de cardio(néphro)pathie avec IC, d’OAP ou de foie cardiaque.

Une hausse des femmes hospitalisées _ En 2008, 148 292 patients ont été hospitalisés pour insuffisance cardiaque. Entre 2002 et 2008, le nombre de patients hospitalisés a augmenté de 14,4 %. Cependant, une analyse standardisée sur l’âge montre une légère diminution (- 2,5 %). La diminution la plus signification des taux concerne la tranche d’âges de 5 à 24 ans, les hommes de 65 à 84 ans et les femmes de 55 à 74 ans. En revanche, on observe une hausse des hospitalisations pour les femmes entre 45 et 54 ans, qui pourrait être, selon les auteurs de l’étude, la conséquence de l’augmentation annuelle de 3 % des infarctus du myocarde dans cette classe d’âge entre 2002 et 2008. Quant à la létalité intrahospitalière à la première hospitalisation, elle a diminué, passant de 8,9 % à 7,5 %, et concerne toutes les classes d’âges.

L’étude met en évidence des disparités importantes du taux standardisé d’hospitalisations pour IC entre les différentes régions françaises, et singulièrement entre les régions du nord et celles du sud en métropole (voir carte ci-dessous). Ainsi, tandis que ce taux est supérieur à la moyenne française de 30,9 % en Picardie, de 24,8 % en Basse-Normandie et de 24 % dans le Nord-Pas-de-Calais, il est inférieur à cette moyenne de 17,3 % en PACA, de 15,9 % en Languedoc-Roussillon et de 11 % en Rhône-Alpes. Sans avancer d’explication à ces différences, les auteurs de l’étude soulignent que les régions où les taux d’hospitalisation pour IC sont les plus élevés sont celles où les taux de mortalité sont aussi les plus élevés. ■

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