JESFC : l’intelligence artificielle au service de la cardiologie

Nathalie Zenou
Lors des JESFC, une session commune de la SFC et du SNC a permis de dresser un premier bilan de l’utilisation de l’intelligence artificielle en cardiologie, et d’esquisser des perspectives.

François Diévart, Thierry Garban et Marc Villacèque ont ainsi mis ainsi mis en lumière le potentiel de l’IA pour améliorer l’efficacité, la qualité des soins et l’expérience tant pour les patients que pour les cardiologues, tout en soulignant les limites actuelles des outils et en rappelant que les défis restent nombreux.

Entre technophobie et technophilie

Comme toute innovation technologique, l’intelligence artificielle suscite différentes réactions, du rejet total à l’enthousiasme démesuré. Or il s’agit d’un outil certes puissant, mais comme tous les outils, il faut savoir comment l’utiliser et avec quel objectif : y recourir permet de soutenir et d’améliorer la pratique mais en aucun cas elle ne doit entraîner une dépendance ou une perte d’autonomie du cardiologue.

Des innovations déjà utilisées en cardiologie

Plusieurs innovations liées à l’IA peuvent déjà être utilisées en cardiologie :

  • Compréhension Instantanée du Langage Oral (l’IA permettrait d’interagir vocalement avec les systèmes informatiques médicaux, via des dispositifs comme des smartphones ou des lunettes connectées) ;
  • IA Générative (l’IA est capable de synthétiser les données des consultations pour créer des rapports structurés) ;
  • Analyse de Données (l’IA peut analyser les ECG et l’imagerie médicale) ;
  • Ecosystème IA (il est possible de synchroniser plusieurs sources de données et de mieux les gérer).

Que ce soit avant, pendant ou après la consultation, l’IA peut faciliter le travail du cardiologue et ainsi contribuer à améliorer son efficacité et réduire sa fatigue, comme le montre déjà un essai clinique randomisé.

Limites et défis de l’IA

Plusieurs obstacles doivent être surmontés : risque de déshumanisation, questions éthiques (données patients, respect de la vie privée), biais potentiels de sélection, consommation énergétique, coût des investissements nécessaires.
L’IA pour répondre aux défis démographiques et organisationnels
La cardiologie est confrontée à des défis démographiques et organisationnels : augmentation des maladies cardiovasculaires, vieillissement de la population et pénurie de cardiologues. Il n’est jamais facile de renoncer à ses habitudes mais c’est indispensable pour surmonter ces difficultés : des changements organisationnels doivent permettre de libérer du temps médical, d’améliorer les conditions de travail et de sécuriser les réponses médicales.

L’IA : un levier d’organisation

Les Equipes de Soins Spécialisés constituent un exemple de nouvelle organisation. Elles permettent de structurer et coordonner les parcours de soins pour les pathologies cardiovasculaires avec les différents niveaux de soins (1er, 2e et 3e niveaux).
Dans ce cadre, l’IA peut contribuer coordonner, déléguer et digitaliser le parcours de soin et permettre d’intégrer de nouveaux métiers (assistants médicaux, IDE formés en acquisition de données cardiologiques, infirmiers de pratique avancée, coordinateurs de parcours) en profitant de l’émergence de la santé digitale (télémédecine, objets connectés, outils de parcours, systèmes d’aide à la décision médicale).

L’IA dans la pratique quotidienne

L’IA peut déjà être utilisée au cabinet du cardiologue :

  • prise de rendez-vous par secrétaire virtuel,
  • assistant de consultation permettant un gain de temps,
  • aide à la prescription,
  • aide à l’analyse des examens,
  • télésurveillance.

La formation continue pour mieux comprendre l’IA

La formation continue permet de découvrir l’IA et de se familiariser avec cette technologie pour identifier les « best practices » et faciliter cette transition en adoptant une démarche proactive.

Note : Le résumé des interventions a été en partie fait par une intelligence artificielle.

© Depositphotos – Peshkov

image_pdfimage_print