La bonne mais inégale santé des pays de l’OCDE

368-369 – Dans son édition 2013 du Panorama de la santé, l’OCDE constate que si les indicateurs tels que l’espérance de vie ou la mortalité infantile laissent à penser que la situation sanitaire globale s’améliore, en revanche les inégalités dans le domaine de la santé perdurent du fait d’inégalités en matière de revenus, d’éducation et d’autres indicateurs sociaux.

Dans l’ensemble des pays de l’OCDE, l’espérance de vie a dépassé 80 ans en 2011, soit dix ans de plus qu’en 1970. L’espérance devie des femmes est supérieure de 5,5 ans à celle de hommes. En outre, les personnes les plus diplômées peuvent espérer vivre six ans de plus que les moins qualifiées. Vivre plus vieux ne signifie pas vivre en bonne santé : les maladies chroniques telles que le diabète et la démence se répandent. En 2011, dans les pays de l’OCDE, près de 7 % des 20-79 ans (plus de 85 millions de personnes) souffraient de diabète. Très logiquement, avec l’allongement de la vie, la demande de soins de longue durée s’accroît. L’espérance de vie à 65 ans continue de progresser pour atteindre presque 21 ans pour les femmes et 18 ans pour les hommes. Mais ces années de vie supplémentaires s’accompagnent le plus souvent de maladies chroniques. Par exemple, plus d’un quart des personnes de plus de 85 ans souffrent de démence. Dans ces conditions, les dépenses publiques de soins de longue durée ont augmenté de 4,8 % par an entre 2005 et 2011 dans les pays de l’OCDE, à un rythme plus élevé que les dépenses de santé.

Des généralistes en baisse

Globalement, l’offre de soins est en adéquation avec la demande de soins : depuis 2000, le nombre de médecins a progressé, tant en nombre absolu que par habitant, dans la majorité des pays membres. A quelques disparités près cependant : le nombre de médecin par habitant n’a quasiment pas progressé en Estonie et… en France. Et il a reculé en Israël. Notre pays n’est pas le seul a connaître une crise démographique médicale, particulièrement en ce qui concerne les généralistes. On compte deux spécialistes pour un généraliste en moyenne dans les pays de l’OCDE en 2011 où la hausse lente, voire le recul du nombre de généralistes suscité de fortes préoccupations quant à l’accès aux soins primaires. Cela n’a pas empêché une amélioration de la qualité de soins primaires dans la plupart des pays, comme le montre la baisse des hospitalisations pour cause de maladie chronique comme l’asthme et le diabète. « Cependant, notre le rapport, tous les pays peuvent encore faire des progrès sur les soins primaires afin de réduire davantage ces hospitalisation coûteuses. »

Une disparité dans les génériques

Concernant l’hôpital, on constate une réduction générale de la durée des séjours qui est passée de 9,2 jours en 2000 à 8 jours en 2011. Dans de nombreux pays, la part de marché des médicaments génériques a beaucoup augmenté ces dix dernières années. Avec cependant des différences de taille : les génériques représentent moins de 25 % du marché au Luxembourg, en Italie, en Irlande, en Suisse, au Japon et en France, contre environ 75 % en Allemagne et au Royaume-Uni.
En moyenne, le reste à charge s’élève à 20 % mais avec des proportions qui vont de moins de 10 % aux Pays-Bas et en France à plus de 35 % au Chili, en Corée et au Mexique.