Le métier d’infirmier(e) doit changer. Que proposent les députés ?

Nathalie Zenou
Renvoyée à la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, la proposition de loi portée par Nicole Dubré-Chirat est soutenue par 80 députés représentant 7 groupes et 4 « non-inscrits ». Que dit-elle ?

L’exposé des motifs rappelle qu’on compte environ 600 000 infirmier(e)s dont 135 000 infirmier(e)s libéraux ou en exercice mixte et qu’ils « constituent depuis toujours des figures incontournables en matière de dispensation de soins et d’accompagnement lors d’une prise en charge médicale. »

Reconnaître les missions des IDE et l’évolution de leurs compétences est indispensable, notamment dans un contexte marqué par les difficultés d’accès aux soins et le manque de personnel soignant.

La création de la fonction d’infirmier(e) en pratique avancée est à cet égard « une réponse de choix en matière d’amélioration de la prise en charge qu’il convient de développer. »

Une redéfinition de la profession d’IDE

L’article 1er redéfinit la profession d’infirmier(e) diplômé d’Etat, en précisant dans le code de la santé publique quatre missions socles : la réalisation de soins et leur évaluation, le suivi du parcours de santé, la prévention et la participation à la formation.

Il fait apparaître deux notions centrales : celle de la consultation infirmière, en lien direct avec le diagnostic posé par l’infirmier, et celle de la prescription réalisée par l’infirmier, en reconnaissant à ce dernier la possibilité de prescrire des produits de santé et des examens médicaux dont la liste précise sera déterminée par arrêté ministériel.

Un décret et un arrêté devraient préciser les domaines d’activités et de compétences des IDE et fixer la liste des actes et des soins réalisables par eux.

Une évolution de la pratique avancée

L’article 2 propose trois lieux d’exercice supplémentaires pour la pratique avancée : au sein des services de protection maternelle et infantile (PMI), de santé scolaire et d’aide sociale à l’enfance.

Par ailleurs, les infirmier(e)s anesthésistes, de bloc opératoire et puériculteurs pourraient exercer en pratique avancée sans avoir à obtenir de nouveau diplôme. Toutefois un décret déterminera la durée minimale d’exercice requise pour chaque spécialité ainsi que les modalités d’accès à la formation.

Un financement assuré

La proposition de loi propose de financer ces mesures par la majoration de la TVA sur les tabacs.

© Depositphotos – PantherMediaSeller

image_pdfimage_print