Le ministère de la santé et de la prévention

Les nominations de Brigitte Bourguignon et de Damien Abad, respectivement ministre de la santé et de la prévention et ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, engendrent la réattribution des missions des différents ministères sociaux précédemment placés sous la responsabilité d’un seul ministre. Cela témoigne de l’enjeu que représentent ces domaines désormais confiés à deux ministres de plein exercice.

Un large champ de compétences 

Le ministre de la santé et de la prévention intervient sur un champ dont on peut estimer qu’il va notamment recouvrir (sous réserve des annonces à venir) :

  • l’organisation de la prévention et des soins ; 
  • les règles relatives à la politique de protection de la santé contre les divers risques susceptibles de l’affecter, en liaison avec les autres ministres compétents ; 
  • les professions médicales et paramédicales et la fonction publique hospitalière ;
  • la participation à l’action du gouvernement en matière de recherche et de promotion de l’innovation dans le domaine de la santé ;
  • la préparation et le suivi des travaux du comité interministériel pour la santé.

Les questions liées à la Sécurité sociale, aux organismes complémentaires et à l’Assurance-maladie semblent échoir au ministère des solidarités ainsi que la préparation et le suivi de l’exécution de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) (à confirmer).

Des structures opérationnelles et des agences relais

Le ministre s’appuie sur l’administration et notamment :

  • la direction générale de la santé (DGS), qui prépare la politique de santé publique et contribue à sa mise en œuvre, avec les administrations concernées ;
  • la direction générale de l’offre de soins (DGOS), qui participe à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique de santé. Elle est plus précisément chargée de l’élaboration, du pilotage et de l’évaluation de la politique de l’offre de soins en fonction des objectifs et des priorités de la politique de santé.

Mais aussi, en cas de besoin :

  • la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives ;
  • les agences régionales de santé (ARS), établissements publics en charge de la politique de santé dans les régions et de son financement ;
  • un grand nombre d’établissements publics à compétence nationale (agence de la biomédecine, agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux, agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, agence des systèmes d’information partagés de santé…).

Des services pour les professionnels de santé

Pour accompagner les professionnels de santé au quotidien, le ministère a développé le portail d’accompagnement des professionnels de santé (PAPS – paps.sante.fr). Alimenté par les ARS, ce service d’information de proximité a pour objectif d’informer et d’orienter les professionnels de santé à chaque étape-clé de leur carrière, en fonction de leur profil et de leur (future) région d’exercice. Ainsi, le médecin aura accès à des informations et des services personnalisés concernant les nombreux sujets susceptibles de l’intéresser : la formation initiale, l’évolution de carrière, l’exercice coordonné, les aides individuelles, les démarches… jusqu’à la cessation de l’activité. Il trouvera également des documents-type, comme par exemple des modèles de convention de coopération.

Des priorités claires

Lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec Olivier Véran, Brigitte Bourguignon a rapidement présenté ses priorités : lutter contre les déserts médicaux, renforcer la prévention (notamment pour l’enfance, les femmes et  les personnes âgées), consolider et adapter le système de soins en ville et à l’hôpital.

La nouvelle ministre, qui a débuté sa carrière comme secrétaire médicale, plaide pour une santé de proximité et accessible à tous. Afin de relever les défis auxquels fait face notre système de santé, elle souhaite mettre en œuvre une nouvelle méthode basée sur l’écoute et la coconstruction avec les territoires, les citoyens et les soignants. 

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A RETENIR

Le périmètre du ministère est plus restreint que lors du précédent quinquennat. Cela devrait permettre au ministre de se consacrer davantage aux sujets strictement liés à la santé mais nécessite une parfaite coordination avec les autres ministères, notamment concernant l’Assurance-maladie.
Le ministère de la santé a élaboré des outils pour accompagner les professionnels au quotidien. Ils sont accessibles via la plateforme paps.sante.fr
La nouvelle ministre de la santé et de la prévention a listé 3 priorités : la lutte contre les déserts médicaux, le renforcement de la prévention et la consolidation et l’adaptation du système de soins, en ville et à l’hôpital.