Le ministère encourage les stages en ambulatoire pour les internes

383 – Une instruction interministérielle demande aux ARS d’encourager le développement des stages en ambulatoire pour les internes des spécialités qui peuvent effectuer un stage libre. Ce qui n’est pas le cas de la cardiologie. Mais dans certaines villes, des séjours de sensibilisation à l’exercice de la cardiologie libérale existent, à la satisfaction de tous.

L’augmentation des stages en ambulatoire s’inscrit dans le cadre de la politique développée au sein du pacte territoire-santé pour lutter contre les déserts médicaux. © Andres Rodriguez
L’augmentation des stages en ambulatoire s’inscrit dans le cadre de la politique développée au sein du pacte territoire-santé pour lutter contre les déserts médicaux. © Andres Rodriguez

Alors qu’une réforme du 3e cycle des études de médecine est en préparation, une instruction ministérielle rédigée par le Directeur Général de l’Offre de Soins (DGOS) et par la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle (DGESIP) a été publiée fin mai sur le site Légifrance. Arguant du fait que la future réforme « pourrait mener à une augmentation du nombre de stages à accomplir en ambulatoire dans les spécialités particulièrement concernées par ce mode d’exercice », les deux administrations demandent aux Agences Régionales de Santé (ARS) et aux université d’encourager le développement de ces stages en ambulatoire pour les internes de médecine.

« Dans l’attente de la réforme du 3e cycle, une attention particulière doit être portée au développement des stages en ambulatoire visant à sensibiliser les futurs professionnels aux spécificités de ce mode d’exercice, indique le document. Nous vous remercions de bien vouloir faire le nécessaire afin que les internes de ces différentes spécialités aient la possibilité d’accomplir des stages en ambulatoire au titre du ou des semestres libres prévus dans les maquettes de formation, en lien avec leur projet professionnel ».

La procédure d’agrément du lieu de stage en ambulatoire auprès de l’université est en annexe, ainsi que les modalités selon lesquelles les maîtres de stage accueillant les internes perçoivent des honoraires pédagogiques.

La DGOS et la DGESIP soulignent que « l’augmentation des stages en ambulatoire s’inscrit dans le cadre de la politique développée au sein du pacte territoire-santé » lancé par le Gouvernement en décembre 2012 pour lutter contre les déserts médicaux.

La cardiologie exempte…

Mais pour l’heure, seules six spécialités ayant un mode d’exercice en ambulatoire ont une maquette qui contient la possibilité d’accomplir un stage libre. Il s’agit de la médecine générale, de la dermatologie et vénérologie, de la médecine physique et de réadaptation, de la néphrologie, de la gynécologie médicale et de  la gynécologie obstétrique. La cardiologie n’est pas dans ce cas de figure.

Pourtant, il y a quelques années, inquiet d’une démographie déclinante de la cardiologie de ville, le SNSMCV a promu une expérience de sensibilisation des internes de cardiologie à l’exercice en cabinet libéral, qui a démarré début 2012 dans le Grand Ouest, à Rennes, Nantes et Poitiers, puis à Nancy ensuite.

Cette expérience, qui se poursuit, consiste à proposer aux internes inscrits en DES de cardiologie d’effectuer un séjour de trois à cinq jours à temps plein dans un même cabinet – et pas en clinique – et si possible sous la responsabilité d’un même cardiologue. Une convention est passée entre le directeur du CHU, le doyen de la faculté, le cardiologue libéral et l’interne. A l’issue du séjour, l’interne et le cardiologue « accueillant » rédigent chacun un rapport.

Une expérience encourageante

Début 2013, soit un an après le démarrage de cette expérience, le Pr Jean-Claude Daubert, l’un des cardiologues initiateurs de ce projet sur Nantes et qui était alors président du Collège National des Enseignants de Cardiologie, tirait un premier bilan très « encourageant ». Les rapports des internes témoignaient de la découverte d’une activité qu’ils découvraient plus intéressante que ce qu’ils pensaient au départ et ceux des cardiologues libéraux étaient eux aussi très positifs.

Si ce concept a été introduit dans le règlement intérieur national du DES de cardiologie, il ne constitue pas une obligation, mais une « recommandation très forte », selon les mots de Jean-Claude Daubert. A défaut d’un stage libre en ambulatoire dans le futur 3e cycle réformé, il faut espérer que ces séjours de sensibilisation chez les cardiologues de ville se développent encore davantage. La cardiologie libérale a, elle aussi, des zones menacées par la désertification.

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