Le Pr Bernard Iung vient de débuter son mandat de président de la Société française de cardiologie, en succession du Pr Christophe Leclerc. Entretien avec le SNC.
Pouvez-vous vous présenter ?
Cardiologue hospitalier, j’exerce à l’hôpital Bichat (AP-HP) depuis 1999 après avoir été chef de clinique puis praticien hospitalier à l’hôpital Tenon (AP-HP) depuis 1990. Je préside la SFC depuis le 20 janvier 2024, pour une durée de deux ans.
Pouvez-vous rappeler le rôle de la SFC ?
En tant que société savante, la SFC joue un rôle scientifique. Elle a notamment pour mission de favoriser la recherche sur les maladies cardiovasculaires. La SFC intervient également dans le domaine de l’amélioration des pratiques et est en relation avec les pouvoirs publics pour défendre la profession et attirer l’attention sur l’importance de la lutte contre les maladies cardiovasculaires.
De plus, la SFC soutient la fondation Cœur et Recherche pour le financement de la recherche et collabore avec la Fédération française de cardiologie qui joue un rôle essentiel vis-à-vis du grand public et contribue également au financement de la recherche.
Comment la SFC est-elle organisée ?
La SFC est dirigée par un bureau constitué de 9 membres titulaires (dont le trio past president, president et president elect) et 5 invités permanents. Le bureau est élu pour 2 ans par le conseil d’administration composé de 27 membres élus et cooptés et de membres invités représentant notamment toutes les communautés de la cardiologie : CNPCV, CNCH, CNCF, SNC.
Enfin, la SFC compte une vingtaine de cercles, filiales et collèges travaillant sur les différentes surspécialités et thématiques d’intérêt pour la cardiologie.
Comment la SFC accompagne-t-elle les cardiologues, notamment libéraux ?
La SFC organise des actions d’enseignement et de formation, dont les Journées Européennes de la SFC (JESFC), très suivies par les libéraux, les congrès des groupes et filiales et par son site Cardio-Online. Nous sommes également de plus en plus impliqués dans l’élaboration du DPC.
Au-delà de ces actions, nous collaborons étroitement avec les autres organisations de cardiologie au sein du CNPCV, organisme interlocuteur des tutelles. Cela nous permet d’échanger régulièrement et de travailler ensemble pour concilier des visions parfois différentes de notre spécialité et présenter un front uni aux instances.
Quels sont les enjeux de la SFC ?
Dans les deux ans qui viennent, nous travaillerons en particulier sur les axes suivants :
- La consolidation de ce qui fonctionne, notamment les JESFC dont la fréquentation a retrouvé son niveau d’avant Covid (plus de 6 000 participants). Nous constatons notamment plus d’implication des jeunes grâce aux master classes et aux différentes formations, y compris via les outils de simulation.
- Le développement de la recherche sur les maladies cardiovasculaires, en particulier via la commission des registres et la commission de la promotion de la recherche. Nous devons mieux expliquer, en particulier aux jeunes, ce que la SFC peut mettre à leur disposition pour les soutenir dans leurs projets.
- La défense de la profession de cardiologue.
- La sensibilisation des pouvoirs publics à la morbi-mortalité des maladies cardiovasculaires avec en particulier comme but d’améliorer le financement public de la recherche, qui demeure inférieur à celui que l’on constate dans les autres pays d’Europe.
Comment travaillez-vous avec le SNC ?
Le SNC est membre invité au sein du CA de la SFC. Sa présence sera renforcée cette année par la double appartenance à la SFC de Marc Villacèque qui prend la présidence du CNPCV et est également membre élu de notre CA. Le SNC et la SFC travaillent activement ensemble pour réfléchir sur la délégation de tâches, l’imagerie… et faire des propositions aux tutelles comme nous l’avons fait avec le Livre blanc Profession Cardiologue.
Quel message souhaitez-vous faire passer aux cardiologues libéraux ?
La SFC est à leur écoute. Nous entendons développer nos collaborations avec toutes les composantes de la cardiologie pour améliorer la formation et défendre la profession.
La SFC est-elle présente à l’international ?
La SFC est représentée au sein de la Société européenne de cardiologie mais nous souhaitons renforcer la présence française, notamment en termes de recherche. La Société européenne de cardiologie peut également contribuer à de promouvoir les actions auprès des pouvoirs publics, en s’inspirant d’initiatives mises en place dans d’autres pays, par exemple le Plan Cœur en Espagne.
Nathalie Zenou
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