Le Royaume-Uni brade ses données de santé

TicPharma – Une livre sterling. C’est le prix de l’outil de prédiction de l’épidémie de Covid-19 que la société américaine d’analyse de mégadonnées Palantir va développer pour le service public de santé britannique, le NHS. Pour faire tourner ses algorithmes, elle pourra accéder aux données personnelles de millions de britanniques, dont le casier judiciaire, l’appartenance religieuse ou politique, et « l’état de santé, les traitements, allergies, tests, résultats d’imageries, la consommation d’alcool et/ou de tabac et les informations relatives aux séjours à l’hôpital », énumère la chaîne américaine CNBC. Ce « transfert de données de santé sans précédent » et réalisé en toute opacité a choqué au Royaume-Uni.

L’organisation non gouvernementale (ONG) openDemocracy, qui a publié le 5 juin les contrats que le NHS a passé avec Palantir, Google, Microsoft et la start-up Faculty, s’inquiète pour la confiance du public en ses dirigeants. Selon elle, l’accord passé avec le spécialiste américain de l’analyse de données n’a pas été soumis à la procédure réglementaire de marchés publics, ce qui pourrait expliquer son prix symbolique.

Le 11 juin, elle a par ailleurs révélé que Palantir a effectué un intense lobbying auprès de plusieurs ministres britanniques ces derniers mois. Fondée à l’aide de capitaux de la CIA, cette société collabore avec des services de sécurité et de renseignements de nombreux pays, dont la France.

En France, l’AP-HP a été approchée par Palantir, mais lui a opposé une fin de non-recevoir.

 
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