Let’s talk ou comprendre sans connaître la langue

Cela fait pratiquement dix ans que le concept d’écoute augmentée existe. La technologie n’a cessé de s’améliorer depuis pour réapparaître sérieusement en 2016 afin d’arriver aujourd’hui  à des écouteurs-traducteurs en temps réel. Le marché devient mature et permet de comprendre et retranscrire des idiomes dans la langue de votre choix, si le logiciel le permet.

 Les demandes sont fortes dans ce domaine où les demandes sont importantes : congrès, réunions interlangues, visualisation vidéo en lange étrangère, formation, voyages… Certains pays pour qui la langue peut-être une barrière – comme la Chine ou le Japon – ont bien compris l’avenir de cette technologie qui pourraient leur ouvrir plus facilement les portes des investisseurs ou visiteurs étrangers. Gare cependant aux technologies employées, aux smartphones qui doivent être connectés pour fonctionner au travers de l’application et au temps de latence entre la prise de parole et l’écoute qui peut avoir des conséquences non négligeables et le nombre de langues proposé (gratuites ou non). Petit tour d’horizon des principales technologies.

Ili Logbar

Présenté en 2016 – fonctionne sans 4G. 1 langue. Anglais vers espagnol, japonais ou chinois

C’est au CES 2016 que Logbar, société nippone, avait présenté un outil simple, capable de comprendre une langue complexe comme le japonais. Le produit se présente comme un boîtier de télécommande, simple et doté d’un microphone et d’écouteurs. L’avantage est qu’il fonctionne sans connexion. La bibliothèque préinstallée est plutôt chiche avec une traduction de l’anglais vers l’espagnol, le japonais et le chinois. L’inverse n’étant pas possible. Le temps de traduction est des plus courts avec un temps de  0,2 seconde en moyenne.

Pixel Buds

Sortie en octobre 2017 – 159 $. 40 langues

L’utilisation des écouteurs Pixel Buds de Google s’est avérée compliquée. En effet, une conversation avec une personne de langue étrangère oblige d’avoir deux smartphones Google Pixel 2 et deux paires d’écouteurs. Il faut donc trouver une personne qui a le même smartphone et les mêmes écouteurs… Quant à la traduction, elle est décevante, puisqu’elle transite via l’application Google Assistant et ne fournit que des mots-valises et non le résultat d’une véritable discussion…

WT2

Disponibilité avril 2018 – 179 $. 6 langues. Anglais, chinois, français, allemand, japonais, espagnol

La start-up Timekettle propose un traducteur en temps réel qui fonctionne via une application sur le smartphone. Celle-ci réalise la traduction puis envoie l’information vers les écouteurs. Il y a donc un temps de latence de 1 à 3 secondes entre le temps de parole de l’interlocuteur et la traduction. Malgré cela, l’outil est plutôt performant, à condition d’avoir un bon réseau mobile à proximité.

Mars

Sortie prévue été 2018 – aucun prix annoncé. 4 langues, 40 à terme. Anglais, chinois, coréen, espagnol

C’est au CES 2018 que de nouveaux écouteurs, baptisés Mars ont été présentés. Disponibles sur Android et iOS, ils autorisent la traduction en tête-à-tête en temps réel. Là encore, l’intelligence est déportée sur le smartphone par le biais d’une application. Lors des démos, Mars était en mesure de comprendre l’anglais, le chinois, le coréen et l’espagnol. A terme, une quarantaine de langues étaient promises.

The Pilot

Sortie à l’automne 2017 – 249 $. 15 langues

Là encore, la promesse est simple : pouvoir traduire à la volée et en temps réel les discussions depuis plusieurs langues. Les écouteurs s’appuient sur du « machine learning » (1) pour puiser les informations nécessaires à son fonctionnement.
Les oreillettes sont connectées en bluetooth à votre smartphone. Quinze langues sont supportées gratuitement, dont l’anglais, le français, l’italien, le portugais et l’espagnol

Baidu

Sortie prévue février-mars 2018. 3 langues

Après les Baidu Eye, le plus gros moteur de recherche de Chine a dévoilé un traducteur pas plus gros qu’un smartphone. L’appareil, qui fait appel à des intelligences artificielles, a besoin d’une connexion qui induit une latence significative. A ce jour, le chinois, le japonais et l’anglais sont les seules langues supportées. Le mandarin s’ouvre à vous !
Pascal Wolff

(1) Le « machine learning » ou apprentissage automatique, concerne la conception, l’analyse, le développement et l’implémentation de méthodes permettant à une machine (au sens large) d’évoluer par un processus systématique, et ainsi de remplir des tâches difficiles ou problématiques par des moyens algorithmiques plus classiques.