L’installation des médecins, serpent de mer des politiques

Un rapport sénatorial publié le 29 janvier 2021 indiquait que 6 à 8 millions de personnes vivent dans un désert médical. Cette proportion va s’accroître avec les départs en retraite des professionnels installés, plus de la moitié des généralistes en activité ayant aujourd’hui plus de 65 ans.

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Face à ces chiffres, la question de la liberté d’installation est revenue une fois encore sur la table ces derniers mois avec plusieurs propositions de loi.

Outre les Sénateurs qui ont proposé dans le PLFSS la mise en place de « zones franches » avec exonérations de cotisations sociales (en concertation avec les ARS), 54 députés de plusieurs familles politiques ont eux aussi déposé une proposition de loi destinée à tenter de réduire les inégalités d’accès des patients à la médecine de ville. Devant l’échec des méthodes incitatives, ils proposent de passer de la liberté d’installation à la régulation avec la mise en place d’un conventionnement sélectif, une proposition qui figure également dans un texte déposé par 15 députés communistes.

Les candidats à la présidentielle ne sont pas en reste, l’un d’entre eux étant par exemple favorable à la création d’un stage obligatoire en libéral « au bout de 2-3 ans » ainsi qu’à l’instauration d’une bourse d’études accordée en échange de l’installation dans une zone sous-dotée.

Quant aux associations de patients, elles réclament depuis longtemps que la question de la liberté d’installation ne soit plus un tabou « au regard du problème majeur que constituent les déserts médicaux pour l’accès aux soins de millions de personnes en France… Il en va de l’égalité devant le soin. » (France Assos Santé).

Face à cette question d’actualité et à la pression croissante, les syndicats se mobilisent pour proposer des solutions.