Médicaments : première récession cette année

352 – La société IMS a annoncé lors d’une conférence de presse que le marché des médicaments remboursables en ville allait connaître sa première récession en 2012. Ce marché, qui s’est élevé à 21 milliards d’euros l’année dernière (en stagnation depuis quatre ans) devrait enregistrer une baisse estimée à 2 % en valeur et à 1 % en volume cette année. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette décroissance, ainsi que l’a souligné Robert Chu, le président d’IMS France, qui vont du manque d’innovation aux politiques gouvernementales de réduction des dépenses de santé. A ce chapitre, on peut citer les baisses de prix, les déremboursements – chiffrés par IMS à 40 millions d’euros – et la nouvelle taxe de 150 millions d’euros que les laboratoires pharmaceutiques vont devoir acquitter au bénéfice du DPC des professionnels de santé. Cela va s’ajouter aux effets de la généralisation du paiement à la performance introduite par la dernière convention médicale, et qui va se traduire, dans son volet qualité des soins, par un encadrement plus strict de la prescription.

IMS insiste également sur la stagnation du marché des génériques l’année dernière due notamment à une hausse du nombre des ordonnances portant la mention NS (non substituable). Une hausse qui reste modeste (0,55 %) mais en forte progression néanmoins par rapport au début 2008 où elle était de 0,068 %. La réticence des patients vis-à-vis de ces produits, sous l’effet de l’affaire Médiator qui a terni l’image des médicaments, et le récent rapport très critique de l’Académie de médecine, explique, selon IMS, cette stagnation du marché des génériques.

Quant à la croissance du marché hospitalier des médicaments, il devrait aussi, selon les prévisions d’IMS, connaître cette année le même rythme qu’en 2011 : + 3 %. Un ralentissement de croissance à mettre au compte de l’apparition de génériques sur un certain nombre de produits très coûteux (anticancéreux) et du renforcement des politiques d’achats des hôpitaux. ■