Monsieur le Président, nous sommes tous anti-covid

Par une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux le 21 Mai 2021 le Président de la République souhaite étendre l’hommage de la nation à tous celles et ceux qui sont morts pour la France et apporter un soutien à leur famille en créant la mention « Morts pour le service de la République ».

Le Syndicat National des Cardiologues se félicite de cette juste mesure qui à l’évidence vient combler un vide moral et juridique. La mention « Morts pour la France » ne concerne que les personnes dont le décès est imputable à un fait de guerre, destinée principalement aux militaires et policiers.  

Il s’étonne que le Président de la République restreigne cette reconnaissance de la Nation aux seuls agents du service public. S’agissant du secteur de la santé, cela reviendrait à distinguer deux catégories de soignants parmi ceux qui ont sacrifié leur vie à la prise en charge des malades de la pandémie : ceux du service public et les autres.

Cette discrimination serait particulièrement choquante et inutile et discréditerait un geste hautement louable. Elle porterait atteinte à l’unité de la Nation qui pourtant a fait front commun contre la pandémie. Elle diminuerait le sacrifice et entacherait la mémoire des professionnels de santé qui lors de la première vague se sont exposés au risque de contamination sans disposer des équipements de protection nécessaires.

Un amendement déposé par le Gouvernement donne au Premier ministre la possibilité d’attribuer le bénéfice de la mention « Morts pour le service de la République » à d’autres catégories de personnes que les militaires et policiers lorsqu’une exposition au danger ou une situation exceptionnelle les concernant le justifie. Un décret détermine les catégories de publics et les dates de décès susceptibles d’ouvrir droit au bénéfice de cette mention.

Le SNC souhaite qu’ainsi tout le personnel de soin, secteur public et secteur privé confondus, dont la vie a été perdue dans le cadre de la prise en charge des patients atteints de COVID-19 puisse bénéficier de la mention. Au-delà du monde de la santé la mention doit aussi pouvoir être octroyée à celles et ceux qui sont décédés en assurant les fonctions reconnues comme essentielles pour le bon fonctionnement du pays ou qui se sont particulièrement illustrés durant la pandémie.

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