On marche sur la tête au pays des urgences

Lamine Gharbi, président de la FHP, rappelait récemment que certains établissements privés sont obligés de fermer leur service d’urgences par manque de patients alors que ceux des établissements publics sont saturés, nécessitant parfois la régulation des urgences et la fermeture totale ou partielle des SAU.

C’est le cas du CH de Cherbourg où le président de la République s’est rendu hier. Afin de pallier le manque de personnel au service des urgences, l’hôpital a mis en place une régulation via le 15 entre 15h00 et 8h30. Dans ce créneau, seules les urgences vitales sont prises en charge par les urgences. Le 15 oriente le reste du flux vers les ressources médicales du territoire.

Une mission flash

Face à cette situation qui reflète l’épuisement des personnels et l’inadaptation du système de santé aux besoins actuels, le président de la République a annoncé mardi une mission flash d’un mois sur le sujet spécifique des urgences. Elle est confiée au Dr François Braun, président de Samu-Urgence de France qui sera entouré d’un groupe restreint de professionnels libéraux et hospitaliers. Le groupe devra remettre ses propositions à Brigitte Bourguignon le 28 juin. Celles-ci devraient constituer une boîte à outils opérationnelle et utilisable à court terme.

Commentaire du SNC

La pénurie de professionnels engendre une inflation des salaires des médecins intérimaires à l’approche de l’été : certains hôpitaux sont prêts à leur verser jusqu’à 3 000 € nets pour une garde de 24 heures le samedi ou le dimanche, loin du tarif légal de 1 170 € nets (décret de 2017).  

Cette énième mission est nécessaire, même si elle n’apporte qu’une réponse sur le court terme, l’essentiel étant le travail de fond sur l’articulation de la ville et de l’hôpital, la revalorisation des gardes et l’adaptation des SAU aux besoins des populations.

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