ROSP 2014 : les cardiologues améliorent leurs performances

Plus nombreux à avoir opté pour ce dispositif, les cardiologues sont aussi plus nombreux à percevoir une rémunération pour 2014. Une rémunération à la hausse, pour les cardiologues comme pour les autres spécialités, ce dont les médecins peuvent se réjouir, mais dont la ministre sait habilement se servir pour justifier son refus catégorique de toute revalorisation tarifaire.

382 – Pour l’année 2014, les médecins qui ont adhéré au dispositif de Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP) perçoivent en moyenne 4 215 euros, (soit un total de 376 millions d’euros), en augmentation de 5,3 % par rapport à 2013, année où cette rémunération moyenne a été de 4 003 euros. La dépense totale brute qui était de 294 millions d’euros en 2012 et 352 millions en 2013 a augmenté de 6,8 % l’année dernière. Cette évolution a deux causes. D’une part, les médecins ont globalement amélioré leurs taux d’atteinte des objectifs proposés, d’autre part, ils étaient plus nombreux à être éligibles à la ROSP : 89 111 l’année dernière contre 85 187 en 2013, soit une hausse de 4,6 %. Parmi eux, on compte 57 215 omnipraticiens (dont 51 526 généralistes), 3 995 cardiologues, 1 892 gastro-entérologues et 26 009 autres spécialistes.

En 2014, les généralistes sont rémunérés 6 264 euros en moyenne (contre 5 774 en 2013, soit 8,5 % de hausse) tandis que les spécialistes, dans leur très grande majorité uniquement concernés par le volet « organisation du cabinet » souligne la CNAMTS, perçoivent une rémunération moyenne de 1 129 euros (contre 1 082 euros en 2013, soit une hausse de 4,3 %).

 

Les performances des cardiologue à la hausse

Sur les 4 494 cardiologues ayant adhéré au dispositif de la ROSP (contre 4 432 en 2013), 3 996 sont rémunérés (contre 3 801 en 2013) pour un montant total de 8,4 millions d’euros, soit une rémunération individuelle moyenne de 2 112 euros, en hausse par rapport à l’année dernière où cette rémunération moyenne s’élevait à 1 030 euros. La moitié des cardiologues éligibles à la ROSP perçoivent 2 050 euros. Les 10 % des cardiologues les mieux rémunérés perçoivent au moins 3 969 euros, tandis que les 10 % les moins rémunérés touchent moins de 232 euros.

Si l’on examine de près les différents volet du dispositif, on constate que 2 704 cardiologues ont été rémunérés pour l’organisation du cabinet pour un montant total de 2,6 millions d’euros, soit une rémunération individuelle moyenne de 968 euros. Concernant le volet pratique clinique, 3 991 cardiologues sont éligibles à au moins 1 indicateur pour une rémunération moyenne de 1 470 euros pour l’ensemble des 9 indicateurs. Les 10 % des cardiologues les mieux rémunérés perçoivent au moins 2 876 euros, les 10 % les moins rémunérés, moins de 180 euros.

Chez les spécialistes, la CNAMTS souligne que la quasi-totalité des indicateurs « évoluent dans le bon sens ».  En ce qui concerne les cardiologues, sur les 9 indicateurs 6 sont à la hausse, un indicateur stagne et un seul enregistre un recul de 1,5 point par rapport à 2013 qui porte sur le taux de patients avec antécédents d’infarctus du myocarde traités par bêtabloquant, statine et IEC ou sartans (voir tableau ci-contre). On note que cet indicateur était déjà à la baisse en 2013 par rapport à 2012. En revanche, l’indicateur 9 portant sur la prescription des statines dans le répertoire des génériques, qui avait enregistré une baisse en 2013, est à la hausse en 2014

Dans sa présentation des résultats, la CNAMTS indique que « dans le cadre de la négociation de la nouvelle convention médicale » prévue pour le début de l’année 2016, une réflexion « devra être conduite afin d’intégrer les dernières recommandations scientifiques, de prendre en compte les nouveaux enjeux de santé publique et de faire évoluer les indicateurs d’efficience des prescriptions » et que, à cet effet, « une analyse approfondie sera réalisée en amont des négociations ».