ROSP : les cardiologues peuvent mieux faire

Pour la deuxième année, les cardiologues ont perçu leur Rémunération sur Objectifs de Santé Publique. Au total, sur les 4 432 cardiologues ayant adhéré au dispositif, 3 801 ont été rémunérés, pour un montant total de 7,4 millions d’euros, soit en moyenne 1 030 euros chacun. 

Une moyenne qui recouvre des disparités : la moitié des cardiologues éligibles à la rémunération ont touché au moins 1 848 euros. Les 10 % des cardiologues les mieux rémunérés ont perçu au moins 3 721 euros, la rémunération de certains d’entre eux atteignant voire dépassant les 7 000 euros. A l’opposé, les 10 % des cardiologues les moins bien rémunérés ont touché moins de 194 euros. Pour la partie organisation du cabinet, 2 305 cardiologues ont perçu en moyenne 1 005 euros chacun. La moitié d’entre eux ont gagné au moins 1 164 euros ; les 10 % les mieux rémunérés ont reçu au moins 1 703 euros et les 10 % les moins bien rémunérés moins de 350 euros. Pour la partie pratique clinique, 3 806 cardiologues étaient éligibles à au moins un indicateur pour une rémunération moyenne de 1 334 euros pour les neuf indicateurs retenus (tableau ci-dessous). La moitié d’entre eux a gagné au mois 1 196 euros. Les 10 % de cardiologues les mieux rémunérés ont perçu au moins 2 640 euros et les 10 % les moins bien rémunérés, moins de 164 euros.

D’aucuns ont trouvé les résultats de la ROSP pour les spécialistes décevants. La Fédérations des Médecins de France Union Spécialiste (FMF US), par exemple, qui estime qu’il « aurait été plus simple de revaloriser le CS bloqué depuis 2004 » et s’exclame : « Que d’énergie pour ce maigre résultat ! ». A quoi l’on pourrait lui répliquer d’une part, qu’un peu plus d’énergie aurait sans doute donner de meilleurs résultats et, d’autre part, qu’espérer une revalorisation du CS dans le contexte économique actuel n’est pas très réaliste. Trésorier du SNSMCV, le Dr Patrick Arnold en est convaincu : « La ROSP constitue pour les cardiologues un moyen d’améliorer leur revenu sans avoir à fournir un effort considérable. Je le dis d’autant plus librement qu’au départ, j’étais opposé à ce mode de rémunération car je suis très attaché au paiement à l’acte. Mais avec un peu de réflexion, j’en ai compris l’utilité dans le contexte économique actuel où il ne faut pas attendre une revalorisation de nos actes. La ROSP constitue donc à ce jour la seule possibilité d’augmenter nos revenus. Sans trop d’effort, on peu obtenir une rémunération supplémentaire de 4 500 à 5 000 euros voire plus. »

Tableau7

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