Temps de travail des internes : une simple question de perception ?

Alors que les établissements estiment respecter la réglementation concernant le temps de travail des internes, la perception des intéressés est tout autre. Olivier Véran a annoncé fin octobre qu’il allait prendre « de nouveaux engagements pour améliorer le respect du temps de travail des internes ».

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Huit demi-journées de stage/semaine ?

Internes : 93 % des internes des spécialités médicales estiment dépasser les 8 demi-journées (98 % en spécialités chirurgicales, 96 % en réanimation, 91 % en psychiatrie, 76 % aux urgences et 88 % en pharmacie/laboratoire). 70 % des internes estiment avoir effectué plus de 48 heures de travail clinique hebdomadaire sur la période étudiée, 52 % jugeant avoir dépassé les 51 heures par semaine.

Etablissements : Ils sont moins nombreux à juger que les étudiants dépassent les 8 demi-journées de travail : entre 18 % pour la pharmacie/laboratoire et 37 % pour les spécialités médicales. Les CHR/CHU remontent plus de dépassements dans les services de médecine, chirurgie et réanimation (> 50 % des étudiants au-delà des huit demi-journées).

A noter que la demi-journée n’est pas définie en termes horaires. 53 % des internes considèrent qu’une demi-journée < 5 heures, 47 % > 5 heures. Un étudiant sur quinze environ estime même qu’elle dure plus de six heures. 

Volume de dépassement 

Internes : 53 % de ceux estimant dépasser les 8 demi-journées hebdomadaire considèrent qu’ils réalisent « au moins 3 demi-journées » supplémentaires ; 8 %, 9 demi-journées par semaine en moyenne sur le trimestre ; 44 %, 10 demi-journées ; 32 %, 11 demi-journées et 16 %, au moins 12 demi-journées.

Etablissements : 90 % des établissements concernés jugent que le nombre de demi-journées supplémentaires hebdomadaires s’élève à 1 ou 2 en moyenne, 10 % considérant qu’il dépasse 3 demi-journées. 

Tableau de service 

Internes : quelle que soit la spécialité, < 50 % des étudiants déclarent que le chef du service a établi un tableau de service mensuel pour eux (19 % des internes en spécialités chirurgicales et au mieux 47 % des internes aux urgences). Lorsqu’ils sont établis, les tableaux sont en majorité accessibles librement aux internes.

Etablissements : 70 % des services de spécialités chirurgicales et 85 % des services d’urgences assurent établir un tableau de service « mensuellement ».

Congés 

Internes : 38 % des internes déclaraient ne pas avoir pu poser tous leurs congés annuels au 30 avril. Plus 75 % d’entre eux n’ont pas pu les reporter sur le semestre suivant. 

Etablissements : 47 % déclarent avoir « rarement ou jamais » connaissance de l’état des congés pris et non pris de l’interne qui commence un stage.

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