Tiers-payant généralisé : François Hollande ne se trompe-t-il pas de cible ?

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« Réduire la multiplication des prescriptions, des actes médicaux redondants, des médicaments qui connaissent un record de consommation », selon François Hollande. © Alexander Raths

Pour financer son Pacte de responsabilité, le Gouvernement cherche 50 milliards d’euros d’économies à réaliser sur les dépenses publiques. Et pour cela, il a tout particulièrement dans son viseur les dépenses de santé dont on peut encore limiter la croissance.

 Lors de ses vœux à la presse, le Chef de l’Etat a indiqué vouloir lutter contre « les excès et les abus », qui ne concernent pas seulement, selon lui, les fraudes. «  Ce qu’il faut, c’est réduire la multiplication des prescriptions, des actes médicaux redondants, des médicaments qui en France connaissent un record de consommation », a déclaré François Hollande.

Une stigmatisation de la médecine de ville

Ce qu’il faut donc, c’est promouvoir « l’usage des génériques qui est moins fort que partout ailleurs » et mettre fin à « cette pression sur l’hôpital, faute de véritable parcours de soins ». Les médecins libéraux n’ont pas franchement apprécié ce discours dans lequel ils ont compris qu’une fois de plus, c’est à la médecine de ville qu’on allait demander des efforts. « En d’autres termes, il faut laisser les hôpitaux tranquilles tant que les soins de ville ne sont pas organisés », ironise la CSMF. La Confédération fait pourtant observer que « les déficits ne sont pas le fait des soins de ville, qui sont d’ailleurs à l’origine de sous-exécutions des dépenses depuis trois ans pour plus de 2 milliards d’euros » tandis que l’hôpital est régulièrement renfloué, et que « les déficits et l’inorganisation chronique des hôpitaux publics ne sont pas le fait de soins de ville et encore moins des médecins libéraux ». Pour la CSMF, le Président de la République « fait une erreur stratégique en faisant le choix de l’hôpital à la veille de la mise en œuvre de sa future réforme de l’organisation du système de soins dans le cadre de la Stratégie National de Santé ». Elle veillera à ce que les libéraux ne servent pas de « variable d’ajustement des besoins d’hôpitaux publics insatiables » dans cette future réforme.