Un PLFSS de crise !!!… ?

315 – N’est-il pas sidérant, pour ne pas dire plus, que ce soit Éric Woerth, le Ministre du Budget, et non celui de la Santé, qui critique l’HAS sur la qualité de son travail, se félicite de la publication de référentiels médicaux portant sur la prescription des IEC/sartans et aille même jusqu’à affirmer « que la liberté de prescription doit être mieux guidée »(Quotidien du Médecin du 13 octobre 2008). _ Dans quel type de régime sommes-nous pour que puisse être ainsi affichée la volonté de guider la liberté ?

Et bien sûr malgré un ONDAM affiché prétendument optimiste – de 3,1 % pour les trois années à venir… – Monsieur Woerth dans ce même article annonce qu’il veut « resserrer les vis et les boulons d’un échafaudage qui n’est pas si mauvais que cela… ». La crise ?

La crise est partout, assurément, mais peut-être a-t-elle bon dos ?

Autant, il est impossible d’ignorer que la crise financière catastrophique actuelle aura des répercussions économiques majeures, et c’est d’ailleurs le Ministre lui-même qui estime à plus de 2 milliards d’euros les répercussions directes de ces événements des dernières semaines sur les recettes des comptes sociaux. Autant, il faut rappeler que les mesures proposées dans le PLFSS étaient antérieures à cette crise et qu’elles comportaient déjà intrinsèquement les germes de la rigueur.

Pour exemple, l’intention affichée de trouver 250 millions d’économies sur les honoraires des spécialistes : – 200 millions de baisse par une gestion « dynamique des tarifs » de radiologie et de biologie ; – 50 millions sur la rémunération de certains actes réalisés par les médecins spécialistes.

250 millions… Mais voyons 250 millions, ne serait-ce pas le montant exact du coût financier nécessaire pour passer le C à 23 euros ?

Une fois de plus, cette volonté de gérer de manière statique, à enveloppe constante, les honoraires des médecins est insupportable.

Nous engageons donc solennellement les syndicats signataires à refuser cette logique de troc qui n’hésite pas à envisager la baisse d’honoraires, bloqués pour certains depuis plus de 15 ans, et donc déjà sérieusement entamés par l’érosion monétaire, afin d’en revaloriser d’autres, aussi légitime que soit par ailleurs leur revalorisation !!! ■

Docteur Jean-François Thébaut, le 20 octobre 2008