Vous avez dit crise ?

Sommes-nous devant la plus grave crise de notre système de santé depuis 50 ans ? La crise de l’hôpital est sans précédent : grève des urgences depuis mars 2019, étendue aux autres services peu après, démission de plus de 800 chefs de service et PH de leurs fonctions administratives en janvier 2020… Face à ces problématiques, le Premier ministre a présenté un plan de soutien à l’hôpital de 1,5 milliard d’euros en novembre 2019 : jugé insuffisant. 

La médecine libérale n’est pas non plus épargnée, notamment chez les médecins spécialistes, non reconnue et non valorisée depuis de nombreuses années, avec des réponses souvent inadaptées : création de CPTS, téléconsultations et téléexpertises à tarif low cost, transferts de tâches décidés sans concertation avec les médecins. Devant ces propositions inégales entre médecine privée et publique nous ne pouvons espérer des tutelles la résolution de nos problématiques. Il nous appartient de trouver nos propres solutions, sous peine de disparaitre. 

Un chantier prioritaire

Les réponses passent notamment par la modernisation de notre activité professionnelle. Nouveau président, il s’agit d’un chantier prioritaire pour mon bureau et moi-même. Le syndicat national commence dès à présent une enquête sur nos différents modes d’exercice. Le partage d’expérience se fera tout au long de l’année dans votre journal Le Cardiologue et lors d’une grande table ronde proposée à tous les cardiologues afin que chacun puisse choisir les meilleures stratégies pour son cabinet (rassemblement physique ou virtuel, agenda numérique, télémédecine, assistants médicaux techniques, infirmières en pratique avancée, intégration de l’e-santé dans le cabinet…). Ce travail aura pour ambition d’améliorer nos qualités de vie professionnelle et personnelle et de renforcer l’attractivité de notre discipline, en donnant envie aux internes et aux médecins des hôpitaux de rejoindre le monde de la cardiologie libérale. 

Nous mènerons également une réflexion sur « quelle est la fonction du cardiologue en 2020 ? » : quel est son « contour » métier ? Qu’est-ce qui peut être fait par les médecins généralistes et les paramédicaux ? A nous de définir les lignes rouges à ne pas franchir par les tutelles. 

Enfin, nous devons réinventer le syndicalisme qui ne peut plus se limiter à la défense du cardiologue, mais se transformer en un syndicalisme dit de services afin d’accompagner au mieux nos syndiqués face à la complexité croissante de notre exercice et aux nouveaux enjeux de notre métier.

Pour tout cela, nous aurons besoin de l’aide de tous en région pour moderniser notre profession et notre syndicat.  Le dialogue avec les différentes instances de l’Etat doit passer par un syndicalisme fort, unifié, moderne, représentant les différentes générations et nos différents modes d’exercice. 

Ces projets sont ambitieux, mais ensemble, nous pouvons retrouver l’attrait et l’excellence de la cardiologie libérale. 

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