Les feuilles de route de la rentrée… la FMF

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Le Leem souhaite un « contrat de mandature » avec le Gouvernement

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Production nette d’électricité en France et en Allemagne

En France

Thermique nucléaire : 72,3 %

Thermique fossile : 8,6 %

dont charbon (1,4 %), fioul (0,6 %), gaz (6,6 %)

Hydraulique : 12,0 % (dont renouvelable : 11,1 %)

Éolien : 3,9 %

Photovoltaïque : 1,6 %

Bioénergies : 1,6 % (dont renouvelable : 1,2 %)

Source : RTE

 

En Allemagne

Lignite : 41,0 %

Energie renouvelable : 35,5 %

Gaz : 9,6 %

Charbon : 5,6 %

Déchets non renouvelables : 5,4 %

Pétrole : 2,8 %

Source : Ageb

Pascal Wolff




L’UNOCAM pourrait signer la convention

On se souvient que faute d’un accord sur les modalités de copaiement du forfait patientèle médecin traitant par les complémentaires santé, l’Union Nationale  des Organismes Complémentaires d’Assurance Maladie (UNOCAM) avait refusé de signer la dernière convention médicale. L’UNCAM et les complémentaires se sont parlé et sont aujourd’hui en passe de trouver un accord de principe,  « ce qui ouvrirait la voie à une signature de la convention par l’UNOCAM avant la fin de l’année », précise Albert Lautman, directeur général d la Mutualité française. Des solutions techniques ont été trouvées qui permettent de rendre visible la quote-part de la participation des complémentaires dans la prise en charge du forfait patientèle. Si le projet aboutit, les médecins traitants se verraient verser leur forfait par deux circuits. Cet accord de principe devra être formalisé rapidement pour pouvoir être intégré dans le PLFSS 2018.




L’OCDE pointe le coût du système de santé français

Selon une étude de l’OCDE portant sur l’activité économique française, la qualité des soins en France est une des meilleures des pays de l’Union européenne (75 décès évitable pour 100 000 habitants en 2014 contre 125 en moyenne sur l’ensemble de l’UE) mais notre système de santé coûte trop cher. La prescription de l’OCDE ? Augmenter l’usage des génériques trop faible en France et favoriser la prévention (2 % de nos dépenses contre 3 % dans l’ensemble des pays membres), notamment en augmentant la rémunération des professionnels de santé impliqués, ainsi que de ceux liés au traitement des maladies chroniques. Cela permettrait de « réduire le nombre de soins, des ordonnances et la vente de médicaments », estime l’OCDE.




Les tarifs de la convention et le nouveau code APC

En application de la convention médicale d’août 2016, le C2 a disparu le 1er octobre 2017 pour être remplacé par un nouveau code APC (Avis Ponctuel de Consultant) valorisé à 48 euros à cette date puis 50 euros le 1er juin 2018 si le comité d’alerte n’émet pas un avis négatif à ce moment.

Les règles d’application de l’APC sont les mêmes que celles du C2. L’APC est un avis donné par un médecin spécialiste à la demande explicite du médecin traitant. Le médecin correspondant sollicité pour cet avis ponctuel de consultant adresse au médecin traitant ses conclusions et propositions thérapeutiques. Il s’engage à ne pas donner au patient de soins continus et à laisser au médecin traitant la charge de surveiller l’application de ses prescriptions. Le médecin consultant ne doit pas avoir reçu le patient dans les 4 mois précédant l’avis ponctuel de consultant et ne doit le revoir dans les 4 mois suivants pour la même pathologie. L’APC est cumulable avec la cotation d’un ECG.

Ces règles rappelées, on ne peut que s’émouvoir de la complexité de la nomenclature enrichie par la nouvelle convention de 25 nouveaux codes pour la seule NGAP !

Plus pernicieux est le découplage du C et Cs. La consultation du médecin généraliste est devenue G avec sa composante C qui reste à 23 euros. Le C2 disparaît pour devenir un APC dont la valorisation est déconnectée de celle du C. Le slogan pseudo mirifique C=CS devient caduque au moment même où il atteint son objectif ! Et plus rien n’interdit désormais une évolution indépendante des cotations au gré des futures conventions.

Le Gouvernement entend donner une nouvelle impulsion à la politique de santé, notamment en termes de rémunération des médecins. « La priorité ne peut plus être la revalorisation de la valeur de base des actes. Il nous faut réfléchir à l’évolution de la rémunération à l’acte », a déclaré récemment le patron de la CNAMTS, Nicolas Revel, tout en atténuant dans le même temps ses propos , « l’avenir de la médecine libérale ne réside pas dans la multiplication des rémunérations alternatives afin de faire disparaître la rémunération à l’acte »,

Quoiqu’il en soit l’accent est mis sur de nouveaux modes de financement axés sur la pertinence et la qualité, les modes d’organisation et le parcours de soins. Pourquoi pas mais cette évolution ne sera possible que dans le cadre d’une confiance rétablie par un dialogue équilibré et l’abandon de toutes mesures pénalisantes.




Le partenariat MACSF-SNSMCV

Dans son souci d’améliorer la qualité des conseils et services à ses adhérents le SNSMCV a noué un partenariat avec la MACSF.

Par ce partenariat les deux parties ont convenu de travailler ensemble à la sécurité et à la qualité des soins de la spécialité dans l’objectif d’une sinistralité maîtrisée.

Il prévoit également pour les cardiologues qui peuvent se trouver en situation de forte sinistralité un accompagnement personnalisé sur site par un médecin-conseil MACSF assisté d’un cardiologue proposé par le SNSMCV de façon à identifier les problématiques et apporter des solutions de réduction du risque.

Ce partenariat permet aussi de solliciter la MACSF dans toutes les manifestations nationales ou régionales auxquelles le Syndicat souhaite sa participation.

Enfin, une offre privilégiée sur les garanties de Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) sera proposée par la MACSF avec une réduction de 10 % accordée aux cardiologues adhérents au SNSMCV.

Un courrier sera prochainement adressé à chacune et chacun d’entre vous pour détailler ce partenariat et cette offre. Votre implication est primordiale pour nous aider à prévenir et améliorer le risque médical des cardiologues. Il est donc à lire avec le plus grand intérêt pour savoir anticiper et se prémunir au mieux plutôt que de se trouver en cas de litiges dans une situation aux conséquences potentiellement graves.




Le virage ambulatoire s’accentue

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Muscadet Sèvre-et-Maine Amphibolite 2015

Le muscadet : un petit blanc de comptoir à avaler sur le pouce après s’être protégé l’estomac contre son acidité avec du maalox ? Et bien non ! Un vrai bon vin, auquel, fer de lance d’une nouvelle génération de viticulteurs, Jo Landron, la moustache frémissante dès qu’on dénigre « son » muscadet, a su rendre ses lettres de noblesse.

Muscadet, appellation régionale du Pays Nantais peut être revendiquée par tous les vins locaux produits par un unique cépage, le melon de Bourgogne. Ici, la Loire façonne les paysages, creuse la roche primaire du massif armoricain et dégage des coteaux peu élevés propices à la viticulture, dont une bonne partie est occupée par le muscadet, cépage d’origine bourguignonne, dont le nom s’explique par la pratique des négociants hollandais très actifs en Pays Nantais, fin du Moyen-Age, qui avaient l’habitude d’ajouter au vin des épices, notamment la noix de muscade. Sa résistance au gel lui valut de conquérir les rives de la Loire et de ses affluents lors des terribles hivers de fin XVIIe siècle. Son adaptation aux différents sous-sols de granit, de gneiss, de schiste qui révèlent sa vivacité, sa souplesse ou son onctuosité, assura son succès.

Jo Landron est, depuis 1990, seul aux commandes du domaine familial après avoir travaillé pendant plus de 10 ans avec son père qui avait développé la petite exploitation dès 1945. En 1987, une parcelle de jeunes vignes allait disparaître suite à un empoisonnement par herbicides. Pour les sauver, malgré l’extrême réticence paternelle, il décida d’abandonner les herbicides et pesticides, de labourer, d’aérer le sol et de convertir progressivement l’ensemble du domaine à la culture bio, puis, depuis 2011, à la biodynamie respectant les rythmes cosmiques et les cycles lunaires, car certaines périodes lui semblaient plus favorables au développement de la racine, de la plante et du fruit. Il constata « que le vin s’améliorait en termes de buvabilité, acquérait davantage d’équilibre, de fraîcheur, de spontanéité ».

Actuellement, la propriété s’étend sur 48 ha, dont le principal domaine, la Louveterie, est sis sur les coteaux de la Sèvre. Diverses parcelles ont été isolées, pour mettre en avant la typicité des terroirs en particulier des sous-sols : outre l’Amphibolite, les Houx, sols argilo-sableux et graves sur grès et gneiss, le Fief du Breil ou la Haute Tradition sur orthogneiss et quartz. Cuvée phare de Jo Landron, l’Amphibolite, dont le nom est dû au sous-sol de roches métamorphiques constituées lors de l’effacement de l’océan, et de roches vertes en dégradation, exprime, de ce fait, une minéralité tendue, saline et des saveurs iodées. Les vignes sont âgées de 25 à 45 ans. Le travail extrêmement méticuleux du sol, le respect des règles biodynamiques préparent de beaux raisins sains. La récolte est manuelle. Les grappes entières sont pressurées pneumatiquement, puis débourbées à froid. La fermentation thermorégulée en levurage indigène s’effectue en cuves ciment verrées. L’élevage sur lie, c’est-à-dire sur levures mortes, permettant d’obtenir des vins plus onctueux et plus gras, est cependant réduit à 4 mois, afin de conserver fraîcheur et vivacité. La cuvée est légèrement sulfitée en fin de fermentation alcoolique, pour éviter la malo-lactique. Elle n’est jamais chaptalisée, ce qui explique sa légèreté en alcool. La mise en bouteille, après stabilisation au froid, s’effectue par gravité, sans filtration.

Parée d’une brillante robe jaune pâle, or blanc, cette Amphibolite 2015 dégage des parfums d’algue marine, d’eau de mer, de fruits : agrumes citronnés, pomme verte et de fleur blanche, type chèvrefeuille. L’attaque en bouche, iodée, saline est très précise et tendue témoignant d’un bel équilibre entre fraîcheur et acidité. La minéralité sur la pierre à fusil, la roche mouillée assure une vive persistance. Un léger perlant traduit la présence de gaz carbonique issu naturellement de la fermentation. Ce vin très désaltérant, expressif, énergique, remarquable de pureté et fraîcheur, incroyable de pénétration et tonicité ne peut que réconcilier les détracteurs du muscadet. Contrairement aux cuvées bénéficiant d’un long élevage (jusqu’à 24 mois), ce n’est pas un vin de garde et il est conseillé de le consommer dans l’année.

Le muscadet est un vin de grand large, d’embruns, de pêche et l’Amphibolite, exaltant ses notes salines, iodées, en est l’archétype. Il accompagnera merveilleusement les fruits de mer, en particulier les huitres, et surtout les meilleures, telles les Marennes-Oléron un peu vertes de Gillardeau ou les creuses de pleine mer de Prat-Ar-Coum d’Yvon Madec. Les coquillages : coques, bulots, bigorneaux, les crevettes, tourteaux, langoustines servis nature ou avec une mayonnaise magnifieront ses notes marines. C’est un bon partenaire de plats simples : sardines artisanales en boîte, accompagnées d’un filet d’huile d’olive, de fleur de sel et de pain grillé. Il fera honneur à des maquereaux marinés au vin blanc, une sole tout simplement grillée, une soupe de moule, un carpaccio de thon ou de Saint-Jacques. N’attendez pas le dessert, contre lequel il se heurterait, pour terminer le flacon avec un fromage de chèvre frais, tels chabichou, cabécou ou le local curé nantais au lait cru de vache.

Laissons conclure Jo Landron : « Pour moi, le muscadet doit être l’expression fidèle de son terroir traduit par sa signature minérale. Seuls, le travail au sol et le respect de la vigne permettent d’exprimer la pleine personnalité du cépage ».

Muscadet Sèvre-et-Maine Amphibolite 2015
Domaine Jo Landron – La Haye-Fouassiere

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération




Répartition des sources de lithium dans le monde

Bolivie : 9 Mt,  notamment dans le fameux Salar d’Uyuni sur les hauts plateaux boliviens.

Chili : 7,5 Mt

Argentine : 2,5 Mt

Chine : 2,5 Mt

Etats-Unis : 2,5 Mt

Autres pays : 1,5 Mt

Pascal Wolff

Source : US Geological survey




[3] Etude critique de la mort de la Vierge (suite)

Suite du précédent numéro sur l’analyse de La Mort de la Vierge, un des tableaux majeurs de Caravage. Cette étude repose en grande partie sur le livre de Berne Joffroy paru en 1959 qui reprenait tous les écrits publiés sur l’artiste.

Mia Cinotti, en 1991, dans son livre sur l’artiste, apporta un grand nombre de précisions sur son enfance et son adolescence. Elle récusa l’influence de la science de Galilée sur l’artiste évoqué par Ferdinand da Bologna. Bernard Berenson fin 1950, s’insurgea contre Giovanni Pietro Bellori qui accusait Caravage « d’incapacité picturale totale hors du secours visuel du modèle ». Prenant pour exemple La mort de la Vierge, « […] poursuivi par les Furies […], sa condition était si misérable qu’il devait renoncer non seulement aux modèles mais aussi aux aides d’atelier ». A la suite de l’exposition de 1951 Jean Paulhan fustigeait encore l’artiste : « Ce qui fait l’extraordinaire grossièreté et précisément la goujaterie de Caravage […], c’est qu’il utilise pour mettre en valeur ses souteneurs ou ses saints […] de tous les artifices de la perspective : distribution des noirs et des blancs, ronde-bosse ou le reste ». Pamela Askew, Stéphane Loire et Arnault Brejon De Lavergnée, en 1990 publièrent  une monographie sur La mort de la Vierge. Pamela Askew expliquait les raisons pour lesquelles cette image de la Vierge ne pouvait être acceptée par les Carmes, en la replaçant dans le contexte artistique, littéraire, théologique et spirituel de l’époque. Elle donnait de nouvelles informations sur Laerzio Cherubini. Stéphane Loire et Arnault Brejon De Lavergnée, après avoir retracé l’historique du tableau et l’iconographie du sujet, posaient la question du refus liée aux « inconvenances théologiques », plus qu’à un trop grand réalisme ou à l’impiété du peintre, tout en soulignant l’influence de cette peinture sur l’art français.

Le regard des artistes contemporains surprit l’ambassadeur du duc de Mantoue. Même si Giovani Pietro Bellori traita Caravage de « mauvais peintre », il reconnaissait dans sa biographie que « cette manière de faire [les « véhémentes oppositions de clair et d’obscur »] déchaîna l’enthousiasme des jeunes peintres [qui le] considéraient comme un génie extraordinaire, et le seul vrai imitateur de la nature ». D’un ton presque en désaveu il citait l’opposition des anciens : les « vieux peintres » au contraire « prétendaient qu’il ne savait rien faire, hors de la cave, qu’il ignorait complètement la dignité de l’art, la composition et la science des dégradés ». Il déplorait sa vie agitée qui nuisait à sa peinture, il lui reprochait de négliger les maîtres anciens, d’être incapable par manque d’imagination, de peindre sans modèle, de faire une peinture facile source du succès du caravagisme. Pourtant lorsque Pierre-Paul Rubens découvrit la mise en vente de la mort de la Vierge, il ne cessa d’insister pour que cette « belle œuvre » intégra la magnifique galerie de tableaux du duc de Mantoue. Pietro Faccheti (1535/1539-1619), peintre graveur maniériste né à Mantoue, consulté par Giovanni Magno, approuva ce jugement de valeur. Dans sa lettre du 17 février 1607, il poursuivait, « le peintre compte parmi les plus fameux entre ceux qui ont actuellement exécuté des œuvres à Rome et on tient ce tableau pour l’un des meilleurs qu’il ait faits ». Avant son envoi l’ambassadeur à la demande de la corporation des peintres dut l’exposer pendant une semaine. Le succès fut considérable, « en effet elle a été acclamée pour son mérite exceptionnel ».  Antony Blunt remarqua que la mort de la Vierge peinte par Nicolas Poussin, qui n’aimait pas particulièrement l’art de Caravage, était proche du tableau du Louvre : « […] dans la version de l’artiste italien, la figure principale est placée en diagonale et les apôtres sont groupés derrière le lit d’une manière très semblable à celle que l’on voit dans la composition de Poussin […] ». Il fut gravé pour le recueil Crozat, par Simon Vallée en 1729. A la fin des années 1770, les artistes français présents à Rome, s’intéressent de nouveau à Caravage et ses suiveurs. Jean Charles Nicaise Perrin peignit en 1788 pour la salle capitulaire de l’église des Chartreux de Paris une Mort de la Vierge. L’oblique du corps de Marie sur une simple couche, l’attitude de désolation des apôtres répartis sur plusieurs plans parfois à peine visibles, celui qui essuie ses larmes, cet autre qui lève la tête vers le ciel, la présence de Marie Madeleine, ne sont pas sans rappeler la composition de l’église de San Nicolas della Scala. Au XIXe siècle Antoine Etex, sculpteur et élève d’Ingres, écrivait en 1870 dans ses souvenirs d’un artiste « la mort de la Vierge […] peut donner une idée de la sauvagerie puissante de Caravage »

Avant d’aborder l’iconographie, il faut revenir sur la commande de Laerzo Cherubini. Le contrat signé avec l’artiste spécifiait parfaitement le sujet de la composition, « in quo quidem quadro dipingere similiter promisit mortem sive transitum Beatae Mariae Virginis ». Tout tient au sens donné au terme « transitus beatae Marie Virginis », en italien « transito de la Madona » que l’Eglise latine traduit par « Dormitio ». La Dormition de la Vierge est le sommeil de la mort moment où l’âme de la Vierge rejoint son fils au ciel, « un état singulier du corps en attente de l’Assomption », le Trépassement de Notre-Dame en vieux français. Aucun texte des Écritures ne cite la mort de la Vierge, seuls les écrits apocryphes en firent état. Une brève description se trouve chez le Pseudo-Dionysius, un mystique néoplatonicien qui déclarait avoir assisté à la mort de Marie. Cet écrit, considéré comme historiquement vrai fut repris et amandé par les théologiens. Marie désireuse de revoir son fils, un ange lui annonça qu’elle allait mourir dans les trois jours. Alors que Jean prêchait, « une nuée blanche le souleva et le déposa devant le seuil de la maison de Marie ». Les autres apôtres le rejoignirent. Jacques de Voragine, dans la « Légende Dorée », tenait cette première partie du récit d’un apocryphe du nom de Saint Jean l’Évangéliste. Puis il se référait au texte « Des noms de Dieu » écrit vers 500 ap. J.-C, transcription du Pseudo-Denis. « Or vers la troisième heure de la nuit Jésus arriva avec la légion des anges, la troupe des patriarches, l’armée des martyrs, la cohorte des confesseurs et les chœurs des Vierges […]. Et l’âme de Marie sortit de son corps et s’envola dans le sein de son fils ». Très populaire dans le monde byzantin, le schéma de la représentation de la « Koimésis » de la Vierge υ s’est propagé ensuite à tout l’Occident. Marie, représentée morte étendue sur un lit, est entourée des douze apôtres. Le Christ, au centre du groupe, recueille l’âme de sa mère dans ses bras. Cette image la plus traditionnelle peut faire l’objet de variante. L’art occidental, représenta la Vierge plutôt mourante, son lit n’est plus horizontal mais disposé en biais. Le Christ au-dessus « vole entouré d’une nuée d’anges ». Le plus souvent les apôtres tiennent un livre de prières exprimant peu leur douleur en référence au texte « Prenez garde mes frères à ne point pleurez quand elle sera morte ». Domenico Beccafumi (1484-1551) peignit à fresque ce thème pour l’oratoire San Bernardino à Sienne vers 1518-1520. Un ange écarte les bras pour recueillir le corps de la Vierge en train de passer de vie à trépas, et l’emporter au ciel. Parmi les personnages féminins, Marie Madeleine assise aux pieds du lit de la Vierge tenant la palme des martyrs lève les yeux au ciel. A la demande du pape Clément VIII, Giovanni Baglione (1566-1643) peignit à fresque en 1598-1599 dans l’église Santa Maria dell’Orto une Vie de Marie. Dans La dormition de la Vierge d’inspiration maniériste, les apôtres entourent Marie assise sur son lit. Elle sommeille avant son ascension au ciel. Ces fresques n’étaient pas méconnues de Caravage. Lors de son procès en 1603 le peintre répondit qu’il avait vu « toutes les œuvres de Giovanni Baglione […] ». Ces deux compositions très éloignées de celle de Caravage répondent, au schéma traditionnel de l’iconographie. Certainement il avait aperçu la fresque de Frederico Zuccaro à l’église Saint Trinité des Monts, une citation  scripturale. Marie, enveloppée dans un linceul blanc et étendue obliquement sur un lit sommaire la tête appuyée sur un coussin, semble dormir. Autour les apôtres prient, certains avec de grands livres. L’un d’eux, les yeux grands ouverts, lève la tête vers ciel où le Christ, entouré d’anges, est prêt à accueillir l’âme de sa mère. Certains éléments de cette composition se retrouvent chez Caravage, même si ces deux œuvres sont très différentes.

La mort de la Vierge de l’artiste est à l’encontre de l’iconographie traditionnelle, voire provocatrice. Les apôtres ne devaient pas exprimer leur douleur encore moins pleurer, une attitude inconcevable. Il osait montrer la Madone le visage bouffi, les pieds sales dépassant du lit et le ventre gonflé, étendue sur une couche rudimentaire, une Madone sans dignité, en fait une prostituée qui, selon la rumeur, se noya dans le Tibre. La Vierge morte, le temps se situait au-delà de l’Assomption que rien n’évoque. Absence du surnaturel et du divin, cette scène terrestre du quotidien représente la mort d’une proche qui réunit familles et amis. Tous ces éléments pouvaient expliquer le rejet de la toile par les prêtres de Santa Maria della Scala : « Caravage se laissait emporté par le naturel ». A contrario, Marie Madeleine « la pècheresse repentante » rarement associée à ce sujet répond à la Casa Pia et représente la pénitence. Les apôtres pieds nus rappellent l’ordre des Carmes déchaussés, la pauvreté du lieu se comprend par l’adhésion de l’église à la confrérie de Santa Maria dell’Orazione, chargée des funérailles des pauvres. Le non-respect des textes fut plutôt à l’origine du rejet, beaucoup plus que l’aspect de la Vierge sur lequel insistaient les biographes contemporains. Confortant cette hypothèse les Pères refusèrent également la première composition de Saraceni qui montrait la Vierge assise au milieu des apôtres et levant les yeux au ciel. Ils lui demandèrent d’ajouter « une gloire d’anges » accueillant la Vierge en lien avec l’Assomption. Ainsi il respectait les textes anciens. Raconter qu’il s’agissait d’une prostituée favorisa, aussi, son refus, en effet depuis 1597, l’église « était liée par contrat à la Casa Pia, maison fondée en 1563, pour remettre sur le droit chemin les prostituées et protéger les jeunes filles en danger ».

Cet excès de naturalisme n’est-il pas en accord avec les nouvelles recommandations du Concile de Trente ? Le 3 décembre 1563, jour de la dernière session, les Pères promulguent un Décret sur les saintes images. Johannes Molanus, fervent partisan de la Contre-Réforme, dans son deuxième livre du « Traité des saintes images », abordait les différentes représentations des images sacrées. Il jugeait inconvenant de représenter La mort de la Vierge car morte sans souffrance. Le cardinal Cesare Baronio (1538-1607), proche de Philippe de Néri, dans ses  Annales Ecclesiastici,  insistait également sur la mort naturelle de Marie sans douleur reprochant aux apocryphes leurs sources légendaires. Les théologiens de la Contre-Réforme engageaient les artistes à peindre des compositions compréhensibles par tous, voire de concevoir une représentation actualisée des scènes religieuses avec naturel. Lors de l’exposition de Milan en 1951, Roberto Longhi invitait les visiteurs de l’exposition « à lire naturellement, un peintre qui a cherché à être naturel et compréhensible plutôt qu’humaniste, et, en un mot, populaire ». Cela ne veut pas dire dénué de spiritualité. Les commanditaires privés propriétaires de chapelles et certains hauts prélats reconnaissaient le message spirituel de sa peinture. Un message au premier abord « ni tout à fait sacré ni tout à fait profane » difficile à décrypter. « Autrement dit des sujets qui traitent de l’irruption du sacré dans le monde profane et son caractère éventuellement non reconnaissable pour qui ne reçoit pas la foi ». Le tableau de Caravage dissimulant son contenu se voulait « un exercice spirituel » invitant le spectateur à s’interroger, à comprendre l’image, une demande de la Contre-Réforme. La mort pour le christianisme est un sommeil dans l’attente de la résurrection. Après le concile de Trente, l’image devait montrer le caractère réel des faits. La représentation de la mort de la Vierge signifie obligatoirement que son Assomption a eu lieu. « Nulle manière d’exprimer mieux le mystère […] qui se déroule sous nos yeux et à l’insu des apôtres abîmés dans leur douleur ». La lumière identifiée aujourd’hui à la grâce divine enveloppe le corps de Marie pour le porter au ciel. Lionello Venturi qualifia La mort de la Vierge de tableau « le plus profondément religieux de la peinture italienne du XVIIe siècle ».

Desservi par sa conduite loin d’être irréprochable, Caravage, adulé par les uns, banni par les autres, fut à son époque à l’origine d’une peinture déroutante. La comprendre nécessite de l’étudier en fonction des recommandations émises par les théologiens de la Contre-Réforme sur la manière de représenter les œuvres d’art. La mort de La Vierge, une de ses plus belles œuvres, en est l’un des meilleurs exemples. A l’origine de controverses parfois injurieuses, cette peinture du naturel, voire éminemment « réaliste », devait aider le peuple peu instruit à comprendre le mystère de l’Assomption et à s’interroger sur l’au-delà de la mort. Installés dans le quartier pauvre du Transtevere, les Carmes avaient souhaité une image explicite illustrant les anciens textes légendaires connus par tous. L’œuvre de Caravage, trop érudite, pouvait difficilement être comprise par cette population à qui elle était pourtant destinée.

 

Bibliographie

1/ Askew Pamela, Caravaggio, « Death of the Virgin », Princeton, University Press, 1990.
2/ Bonnefoy Yves, Rome 1630, Paris, Champs arts Flammarion, 2012 (1ère éd., 1970),  288 p.
3/ Burckhardt J,  Le Cicerone. Guide de l’art antique et de l’art moderne en Italie, Paris Firmin-Didot et Cie, seconde partie, Art Moderne, 1892.
4/ Careri Giovanni, Caravage. La peinture en ses miroirs, Paris, Citadelles & Mazenod, 2015, 384 p.
5/ Cinotti Mia, Le Caravage, Paris, Adam Biro, 1991, 269 p.
6/ Ebert-Schifferer Sybille, Caravage, Paris, Hazan, 2009, 319 p.
7/ Furetière Antoine, Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts, La Haye, A. et R. Leers, 1690, 3 vol. in 4°.
8/ Held Jutta, Caravaggio. Politik und Martyrium des Körper, Berlin, 1996.
9/ Loire Stéphane, Brejon de Lavergnée, Arnault , Caravage. La mort de la Vierge, une Madone dans dignité, Paris, Adam Pro, 1990, 61 p.
10/ Longhi Roberto, Le Caravage, Paris, Le Regard, 2004 (1ère éd.  1952), 232 p.
11/ Malgouyres Philippe « Le Caravage. Le vrai et l’irreprésentable », La fabrique des images, Rome Paris 1580-1660, Philippe Malgouyres, dir., Cat. expos, Paris, Musée du Louvre, 2/04-29/06/2015, Paris, Somogy, p. 90-105.
12/ Nuridsany Michel, Caravage, Paris Flammarion, 2010, 386 p.
13/ Reau Louis, Iconographie de l’art chrétien, Paris, Presses Universitaires de France, 3 tomes en 6 vol., 1957.
14/ Ruelens Charles, Correspondance de Rubens et documents épistolaires concernant sa vie et ses œuvres, vol. 1, Anvers, 1887, p. 362-369.
15/ Schnapper Antoine, Curieux du Grand siècle. Collections et collectionneurs dans la France du XVIIe siècle, Paris, Champs Flammarion, 2005 (1ère éd. 1994), 575 p.
16/ De Voragine Jacques, la légende dorée, Paris, Seuil, 1998, 742 p.




Google et le monde réel

Google Street View le retour. 1,6 million de kilomètres parcourus et 80 milliards de photos collectées, c’est ce qu’il a fallu pour que nous puissions voir le monde de notre fauteuil. Les récents progrès en matière de capture et d’analyse d’images ont fait réagir Google qui vient de doter ses voitures de nouvelles caméras (7 contre 15 auparavant, mais infiniment plus précises). Le système est composé de deux Lidar (système de mesure à distance par laser) pour le positionnement dans l’espace et des caméras HD.

Une image plus nette et un contraste meilleur facilitera de facto le travail d’analyse des images par les logiciels. Ils pourront ainsi extraire les textes trouvés sur les panneaux et les analyser (y compris les horaires d’ouverture inscrits sur la porte des boutiques), identifier la forme et la couleur des bâtiments pour donner de meilleures indications aux utilisateurs de Google Maps et Google Assistant.

Ces nouvelles analyses, mis à part que vous serez sûrement content de mieux voir votre maison, seront indispensables pour les véhicules autonomes. Google s’arme pour la bataille à venir avec des technologies qui vont nécessiter des cartes bien plus précises qu’aujourd’hui. Un atout pour le projet de la firme (Waymo, la filiale d’Alphabet dédiée à la conduite autonome).
Pascal Wolff




Véhicules électriques ou l’épreuve de l’environnement

Les détracteurs des véhicules électriques sont formels, ce type de propulsion pollue bien plus qu’une voiture thermique. Vrai ou faux ? Voici des éléments de réponse, le tout étant bien plus complexe que cela. 

Tout d’abord, on ne peut pas considérer la voiture électrique comme « écologique » ni « propre », mais il y a des nuances auxquelles il faut s’adapter. Si l’on part d’un point de vue simple utilisateur, il y a effectivement « zéro émission », mais non « 0 pollution » qui, elle, est délocalisée en amont (fabrication) et en aval (sources et recyclage).

Voici les différents points de la vie d’une batterie :

1. sa source, le lithium ;

2. sa fabrication ;

3. ses sources d’énergie ;

4. son utilisation ;

5. son recyclage.

1. La source de la batterie et ses composants primaires

Même s’il y en a d’autres, le lithium est la matière première utilisée dans les véhicules électriques (mais également dans les batteries d’ordinateurs, de téléphones portables). 0,8 kilo de lithium est produit par seconde dans le monde entier, soit 25 000 tonnes extraites chaque année. (1)

La plus grande partie des réserves de lithium se trouve dans des lacs salés au Chili, en Bolivie et en Argentine, mais aussi au Tibet et en Afghanistan. On déplore ainsi dans ces pays des dégradations environnementales dans les conditions d’extraction, mais aussi dans le traitement (consommation d’eau), la chimie (pollution importante) et la consommation d’énergie (charbon). (2)

2. Fabrication des batteries

Les principaux fabricants de cellules (composants principaux des batteries) sont essentiellement situés en Asie (Corée du Sud, Chine). Ces cellules sont assemblées par tranche (plus il y a de tranches, plus la batterie est puissante) pour former les futures batteries.

3. Les sources d’énergie

Pour être cohérente avec un « zéro émission », l’énergie utilisée devrait provenir de sources renouvelables, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. En France, par exemple, la part principale vient du nucléaire  (voir production nette d’électricité). En comparaison, l’Allemagne utilise principalement du lignite et des énergies fossiles (59 %).

La diminution des gaz à effet de serre (GES) reste donc relative selon la source énergétique. Si la recharge utilise comme source des sources non renouvelables, les GES émis lors de sa recharge sont comptabilisés. A l’inverse, si la source  est renouvelable, par exemple l’éolien ou l’hydraulique, le bilan s’en retrouve bien évidemment allégé et l’on rentrerait dans la conversion écologique (baisse des GES de 10 à 24 % par rapport à un véhicule thermique).

4. Utilisation de la voiture électrique

L’impact écologique d’un véhicule électrique dépend principalement de son utilisation. Contrairement à un véhicule classique (thermique non hybride), un VE faisant plus de 200 000 km aura des conséquences moins néfastes sur le climat (diminution de 27 à 29 % par rapport à une voiture essence, et de 17 à 20 % par rapport à un diesel). Par contre, ne faire que 100 000 km réduira considérablement les avantages de l’électrique (entre 9 à 14 % d’impact en moins comparé au thermique).

5. Recyclage des batteries

Une batterie dure en moyenne entre 5 et 10 ans selon l’utilisation si elle n’a pas perdu plus 25 % de sa capacité qui est une exigence pour répondre à une utilisation automobile.

Le recyclage est en plein essor. Le consortium européen ELSA, par exemple, expérimente une solution de stockage d’énergie au sein d’un réseau qui aura pour vocation de produire une solution de stockage qui sera commercialisable à son échéance.

Renault n’est évidemment pas en reste en s’associant avec des sociétés de stockages d’énergie pour la maison comme Powervault, afin de proposer des batteries de véhicules électriques d’occasion qui trouveront une seconde vie (vie temporaire avec recyclage complet) dans l’habitat.  Les batteries des véhicules électriques Renault serviront ainsi au stockage de l’énergie chez les particuliers et dans certaines institutions. Sont tout particulièrement concernées les maisons à panneaux solaires.

Une autre solution est la constitution d’un système de stockage (système E-STOR) pouvant servir de borne de charge rapide, de manière à optimiser le cycle de vie des batteries de seconde vie, dans des zones pas forcément reliées au réseau électrique et qui pourront être alimentées par des énergies renouvelables.

L’utilisation des batteries électriques des véhicules sera ainsi prolongée en tant que système de stockage stationnaire, avant leur recyclage final (d’où l’intérêt ici du principe de location des batteries pour les véhicules électriques).

Une fois que les cellules ne peuvent plus récupérer suffisamment d’énergie, les batteries doivent être extraites par les centres agréés puis collectées et recyclées.

C’est ainsi que commence la récupération des métaux précieux qui permet (entre autres) de diminuer le coût de recyclage des batteries, car la valeur des métaux tels que les terres rares (La, Ce, Nd, Pr), le cobalt, le nickel, le cuivre, l’aluminium, le manganèse… compense une partie du coût de collecte et traitement des batteries et permet dans certaines filières l’autofinancement. La motivation écologique se double d’une motivation économique.

En conclusion

Il est bien sûr évident que les efforts doivent se concentrer sur l’évolution des matières premières, des énergies renouvelables et surtout la stabilisation des procédures d’extraction et de recyclage. Les matériaux de base  sont un point crucial pour l’avenir.

Chaque année, près de 1 300 tonnes de batteries sont jetées. En 2020, ce chiffre devrait passer à 14 000 tonnes, soit dix fois plus.

Le lithium-ion devrait rester prédominant une bonne quinzaine d’années avant un post-lithium vers 2030, mais la production ne satisfera pas, selon les spécialistes du secteur, la révolution électrique promise dans la prochaine décennie. (3)

D’autres solutions existent comme le sodium-ion, sur lequel travaille le réseau de chercheurs français RS2E (4). Ce procédé a l’immense avantage d’être très abondant et donc beaucoup moins coûteux que le lithium. Mais les densités énergétiques encore trop faibles pour des véhicules (uniquement) électriques peuvent suffire  aujourd’hui pour les véhicules hybrides, ou les batteries de démarrage.

La technique métal-air (aluminium/oxygène ou lithium/oxygène) propose une densité énergétique bien supérieure aux lithium-ion. Mais les métaux s’oxydent rapidement, ce qui a pour effet de décharger la batterie. Ils ont également une fâcheuse tendance à se désintégrer et il faut donc remplacer régulièrement les éléments métalliques.

Néanmoins, les véhicules électriques ont un rôle clé à jouer dans l’amélioration de la qualité de l’air, notamment au bénéfice de la santé de chacun en ville en attendant une réelle prise de conscience politique. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, sept millions de véhicules électriques en circulation dans le monde permettraient d’économiser 400 000 barils de pétrole… une paille sur les 95.620.000 de barils  sortis de terre tous les  jours ! La Chine vient d’ailleurs d’annoncer qu’elle interdira les voitures essence et diesel dans les villes dans vingt ans et EasyJet de montrer le développement d’un court-courrier pour des vols adaptés comme Paris-Nice ou Nice-Bordeaux.

La révolution électrique avance à grand pas sur tous les supports.

Pascal Wolff

(1) Il y aurait des réserves de 15 à 17 millions de tonnes de lithium dans le monde selon Renault et 25,5 millions de tonnes selon l’US Geological survey.
(2) http://future.arte.tv/fr/le-lithium-source-dinegalite-et-de-pollution?language=fr
(3) Planetoscope.
(4) Réseau sur le stockage électrochimique de l’énergie qui rassemble 17 unités de recherche dont le CNRS et le CEA, 15 partenaires industriels et 3 établissements publics.
(5) En 2015 – source Planetoscope.




L’homme peut-il accepter ses limites ?

Coordonnés par Gilles Bœuf, Jean-François Toussaint et notre ami et précieux collaborateur Bernard Swynghedauw, les différents thèmes abordés ici sont une nouvelle traduction écrite du colloque intitulé « L’homme peut-il s’adapter à lui-même », organisé à Paris à la fin 2010 puis au Collège de France en mai 2104.

Dix-neuf orateurs, dont Yves Coppens, Hubert Reeves, Boris Cyrulnik ne sont pas les moindres, ont accepté de donner un texte écrit, enrichi de données actuelles, tous regroupés dans cet ouvrage sous l’intitulé général « L’homme peut-il accepter ses limites ? »

C’est que pour les auteurs, malgré les alertes et quelques améliorations, le constat reste alarmant : partout, les dates de récolte avancent ; partout, les aires de répartition d’espèces marines et continentales sont spectaculairement modifiées ; les effets du changement climatique se superposent aux dégradations directes de l’environnement, et cela pour toutes les espèces vivantes y compris l’espèce humaine.

L’homme va-t-il être capable de réagir à temps ? Pour s’adapter, ne faut-il pas d’abord accepter de changer ?

« Il y a toujours de l’improbable dans l’histoire humaine, le futur n’est jamais joué… » ; Edgard Morin, cité dès l’introduction de l’ouvrage, donne ainsi le ton.

Chacun dans leur domaine, les scientifiques nous livrent ce que pourraient être les conditions d’une réelle métamorphose, celle qui nous permettrait d’accepter nos limites dans la diversité d’une planète dont nous ne sommes qu’un des éléments.

Naturellement, cette vision environnementaliste extrême de la planète et de ses occupants, avec un certain parti pris de culpabilisation de l’homme, aura ses détracteurs, y compris au sein de la communauté scientifique ; ce qui est certain, c’est que jamais ce plaidoyer ne donne dans l’incantation ; tous les constats et propositions reposent sur des arguments solides et clairement exposés.

Gilles Bœuf est professeur à l’université Pierre et Marie Curie et conseiller scientifique auprès du ministère de l’Environnement.

Jean-François Toussaint est président du groupe adaptation et Prospective du Haut Conseil de la Santé publique et professeur de physiologie à l’université Paris Descartes.

Bernard Swynghedauw est directeur de recherche émérite à l’Inserm, membre correspondant de l’académie de médecine et ancien président de la FEPS (Federation of the European Physiological Societies) ; c’est aussi, faut-il le rappeler, l’un des rédacteurs les plus prestigieux du Cardiologue.

Cet ouvrage s’adresse à un large public, médical ou non, familier des sciences et intéressé par les enjeux qu’il aborde ; il concerne en fait tout citoyen conscient des priorités à venir.

Auteurs :  J.-F. Toussaint, B. Swynghedauw, G. Boeuf
Editeur : Quae
Pagination : 198 pages
Prix public : Livre : 24,50 € – format Kindle : 16,99 €




29e Congrès du CNCF – Abstracts 19-21 octobre 2017

Le prochain congrès du CNCF s’est tenu au Palais des congrès de Lille, du jeudi 19 au samedi 21 octobre 2017.
Déjeuners-débats, ateliers, sessions scientifiques et speed data ont été les composantes de cette manifestation, où de nombreux experts parmi les plus reconnus étaient présents dans tous les domaines des pathologies cardiovasculaires, de l’imagerie et de la thérapeutique.

Vous pouvez le télécharger ici




ESC 2017 – Barcelone

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Le Cardiologue 405 – Octobre 2017

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Le SML réclame la compensation de la CSG pour tous les médecins libéraux

Si le Syndicat des médecins libéraux (SML) prend acte de la mesure de compensation de la hausse de la CSG en faveur des médecins de secteur 1, il estime en revanche qu’il serait « totalement inique de la limiter, d’une part, aux seuls médecins installés dans les zones sous-denses et, d’autre part, au secteur 1, dans la mesure où les médecins conventionnés en secteur 2 appliquent également des tarifs conventionnés ». Le SML demande au Premier ministre et à la ministre de la Santé de « préciser sans tarder les contours de cette compensation, qui doit s’appliquer à tous les médecins libéraux afin de clarifier la situation au plus vite ».




Déserts médicaux

Consultés par le Gouvernement, les médecins libéraux détaillent leurs pistes

Le premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF, a détaillé ses pistes pour lutter contre les déserts médicaux, en prévision du plan promis pour septembre par le Gouvernement.

D’autres solutions existent pour combler le manque de praticiens dans certaines zones, notamment en matière de formation, plaide la CSMF. Il importe d’abord de développer les stages dans les cabinets libéraux, de rendre obligatoires dès les premières années d’études et d’assurer pendant l’internat « au moins 12 mois » de stage en ville en médecine générale et au moins six mois pour les autres spécialités. Il faudrait parallèlement encourager les libéraux à s’engager comme maîtres de stage en améliorant la rémunération perçue, suggère M. Ortiz.

Par ailleurs, un stage exercé en dehors du lieu d’études du futur médecin « ne doit rien » lui coûter, selon la CSMF, qui plébiscite des indemnités pour le logement et les frais de déplacement, « voire » des logements gratuits. Les collectivités doivent également faciliter l’installation de la famille du médecin dans un désert médical, en aidant le conjoint à trouver un travail ou en plaçant ses enfants en crèche, par exemple.

Autres préconisations : le développement de l’exercice mixte (salarié et libéral), du salariat entre médecins, du cumul emploi-retraite ou encore de la délégation de tâches entre professionnels. Le déploiement de la télémédecine, qui doit faire l’objet de négociations avec l’Assurance Maladie, sera essentiel, estime M. Ortiz. Mais les actes devront être rémunérés selon la « grille tarifaire habituelle » et les médecins « accompagnés » en matière d’équipement.

Il s’oppose en revanche à l’augmentation du numerus clausus (nombre d’étudiants admis en seconde année de médecine) étudiée par le Gouvernement.




FMF : hausse de la CSG et compensations annoncées…

… pour la FMF, concernant les médecins libéraux et leur fiscalité, le Premier ministre a rendu une mauvaise copie le 5 septembre.
En effet, la déception était grande car, quand le Président Macron a annoncé des mesures compensatoires à venir à la majoration du taux de CSG pour les travailleurs indépendants, il n’a pas précisé qu’elles ne s’appliqueraient pas à tous.

La FMF a pris connaissance avec la plus grande satisfaction des précisions apportées dès le 6 septembre par Madame Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, suite aux annonces faites la veille à Dijon par Monsieur Edouard Philippe, Premier ministre.
Par ce texte qui répond à la majeure partie de nos interrogations formulées le jour même, le Gouvernement s’engage à tenir sa promesse de compensation effective de la majoration de la CSG pour tous les actifs indépendants, dont les médecins libéraux. La FMF se réjouit de cette clarification qui était urgente et indispensable.

La FMF veillera à la mise en place des mesures adéquates pour tous les médecins dans le cadre de cette réforme fiscale, ainsi qu’à leur bonne adaptation aux contreparties sociales du conventionnement en secteur à honoraires opposables pour les médecins exerçant dans celui-ci.




Hausse de la CSG : vers la fin du secteur 1 ?

Le contrat conventionnel entre les médecins libéraux et l’Assurance Maladie repose sur un accord donnant-donnant : le respect des tarifs conventionnels en secteur 1 contre la prise en charge des cotisations sociales (cotisations maladie et une part des cotisations retraite).

La hausse de la CSG de 1,7 % prévue en 2018 est compensée par la suppression des cotisations sociales en deux étapes pour les salariés. Cette mesure risque de se traduire en double peine pour les médecins de secteur 1 : non seulement ils vont subir la hausse de la CSG, mais ils perdront en plus leur principal avantage conventionnel.

La CSMF appelle le Gouvernement à expliquer quelles mesures de compensation seront mises en place pour les médecins de secteur 1.

Les médecins de secteur 1 ne peuvent accepter une augmentation de leurs charges induite par la hausse de la CSG, sans contrepartie, à l’instar des salariés. Dans le cas contraire, l’engagement du respect des tarifs conventionnels deviendrait de facto caduc. n

Dr Jean-Paul Ortiz – Président de la CSMF




Insécurité – Le SML appelle le Gouvernement à mettre en œuvre une politique déterminée

Depuis de nombreux mois et à vrai dire des années, le SML ne cesse de réclamer des autorités qu’elles prennent la mesure de la gravité de la situation d’insécurité vécue au quotidien par les médecins libéraux dans leur exercice. En l’absence d’une réponse suffisamment volontariste des Pouvoirs publics, la situation n’a fait que se dégrader, en témoigne l’escalade des chiffres publiés chaque année par les différents observatoires.

Le SML ne saurait se résoudre à un tel fatalisme car des réponses existent. Celles-ci doivent être appliquées avec détermination par le Gouvernement pour épauler les médecins libéraux.

Le SML propose de mettre en œuvre des mesures concrètes telles que :

le durcissement de la pénalisation des agressions et des incivilités commises à l’égard des médecins et pour cela, il faut que les praticiens rejoignent la liste des personnes chargées d’une mission publique (instituteur, chauffeur de bus, sapeur-pompier, facteur, etc.).

La levée des obstacles administratifs à la mise en place d’une surveillance vidéo dans les salles d’attente des cabinets médicaux ;

la mise en œuvre d’un droit de retrait effectif pour les médecins libéraux dès lors qu’il existe une menace ou une situation d’insécurité et pour autant que celle-ci n’est pas résolue par l’intervention de la puissance publique ;

la création de dispositifs d’alerte permettant aux praticiens de pouvoir déclencher l’arrivée immédiate des secours en cas de nécessité. Des dispositifs sur smartphone ont été expérimentés par certaines URPS de médecins libéraux. Les enseignements de ces expérimentations doivent être tirés afin d’étendre les outils les plus fiables ;

et enfin, une campagne civique pour inciter le public au respect des médecins libéraux, dont le rôle est de soigner, est nécessaire.

Le SML propose aux ministres d’Etat de l’Intérieur et de la Justice et à la ministre des Solidarités et de la Santé d’organiser au plus vite une réunion de travail interministérielle afin d’examiner ces propositions et de construire une politique ferme et déterminée en matière de sécurité des médecins libéraux dotée des moyens nécessaires à son application immédiate. La sécurité des médecins ne peut plus attendre.




UMESPE-CSMF – Restaurer la confiance, une étape incontournable pour répondre aux enjeux de demain

L’UMESPE-CSMF prend acte de la nomination de Madame Agnès Buzyn au ministère des Solidarités et de la Santé.
L’UMESPE-CSMF rappelle que notre système de santé traverse une crise majeure impactant, par son ampleur, les secteurs public et privé. Il est, aujourd’hui, urgent de trouver des solutions permettant à l’ensemble des usagers d’avoir accès au meilleur soin sur l’ensemble du territoire national.
D’ores et déjà, l’UMESPE-CSMF lui fait part de sa disponibilité pour contribuer à la refondation pérenne du système de santé. Elle lui présentera, à la faveur d’un prochain rendez-vous, ses propositions sur deux chantiers impératifs et urgents :

  • la qualité, la pertinence et l’efficience des parcours de santé, dont les spécialistes libéraux souhaitent se porter garants,
  • l’organisation d’une réponse adaptée à la demande de soins spécialisés sur tout le territoire et, particulièrement, en zones de sous-densité médicale.

L’UMESPE-CSMF ne doute pas de la fécondité du dialogue restauré entre le corps médical et sa tutelle au bénéfice de la santé de nos concitoyens et, notamment, des plus vulnérables d’entre eux, patients chroniques et/ou complexes.




Réforme du 3e cycle – Conflit autour de la durée de formation

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Le cabinet « santé » de la ministre

YANN BUBIEN (45 ans), directeur adjoint de cabinet,santé. Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux et ancien élève de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), il était, jusqu’à sa nomination, directeur général du CHU d’Angers. Il a été précédemment directeur adjoint de cabinet de deux ministres de la Santé, Roseline Bachelot et Xavier Bertrand.

JACQUES-OLIVIER DAUBERTON (37 ans), conseiller chargé de la sécurité sanitaire et, en principe, des relations avec les médecins libéraux. Médecin généraliste, il a été président du Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants (REAGJIR) « pour défendre la médecine générale et l’exercice pluriprofessionnel ».




Agnès Buzyn, nouvelle ministre de la Santé : les libéraux dans l’expectative

Sans préjuger de l’avenir, les médecins libéraux sont quelque peu inquiets quant au sort que la nouvelle ministre de la Santé réservera à la médecine libérale.

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Plaintes pour infections en rythmologie interventionnelle

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Réforme du 3e cycle – Les doyens et les présidents de CME veulent rouvrir la concertation

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42 % des Français prêts à consulter sur Internet

Selon une étude BVA réalisée pour le site de téléconsultations Zava, 51 % des Français ont déjà eu recours à une service en ligne d’accès aux soins, principalement pour prendre un rendez-vous médical (32 %), acheter un médicament ne nécessitant pas d’ordonnance (24 %) ou poser une question à un professionnel de santé (11 %). Seuls 3 % des personnes interrogées ont déjà effectué une consultation médicale en ligne, même si la population semble loin d’être réfractaire à la téléconsultation, puisque l’étude révèle que 42 % des Français se disent prêts à avoir une consultation avec un médecin sur Internet, pour le renouvellement d’une ordonnance (61 %), la demande d’un conseil médical (59 %), pour des problèmes de santé « a priori simples » , comme une angine (47 %), pour le recours à un deuxième avis médical sur un diagnostic ou un traitement (45 %) et pour des questions concernant des sujet intimes de santé (23 %).




iOS11. Le nouvel OS d’apple

L’édition 2017 de la conférence développeurs d’Apple (WWDC) a mis en avant le prochain système d’exploitation qui sera disponible cet automne. iOS 11, c’est son nom, donnera à l’iPad Pro une dimension inédite avec de nombreuses innovations, notamment un tout nouveau Dock, un mode multitâche repensé et une gestion simplifiée des fichiers.

Des classements de fichiers digne d’une machine de bureau

l’iPad pro offre un emplacement dédié pour vos fichiers récents. Pas uniquement ceux qui ont élu domicile sur votre iPad, mais aussi ceux qui se trouvent dans vos autres appareils iOS, sur iCloud Drive ou ceux qui sont hébergés par d’autres services.

Un iPad plus proche du Mac

La tablette d’Apple s’inspire du Mac avec un nouveau dock qui change de forme mais également de fond. Elle peut faire fonctionner deux applications simultanément, ce qui est appréciable pour les utilisateurs qui utilisent une tablette comme un ordinateur. La barre en bas de l’écran donne accès aux applications importantes offrant une meilleure ergonomie. L’iPad Pro dispose aussi d’une version simplifiée de Finder, pour faciliter la gestion des dossiers.

La réalité augmentée débarque sur iOS

Une des nouveautés majeures de l’iOS 11 est l’intégration de la réalité augmentée. Avec un mélange de capteurs de mouvements et d’images captées par la caméra, l’iPhone (ou l’iPad) superpose à l’écran des objets virtuels avec l’image réelle.

Siri

L’assistant vocale d’Apple s’offre un timbre de voix plus naturel. Plus important, il devient un interprète de poche puisqu’il peut traduire une conversation en anglais vers (ou depuis) le français, l’allemand, l’italien, l’espagnol ou le chinois.  Siri est également capable d’intégrer les habitudes de l’utilisateur en ajustant ses réponses.

La simplicité du glisser/déposer

On peu toucher ou déplacer à peu près tout et n’importe où sur l’écran :  texte, photos, fichiers d’une app vers l’autre. Comme le système a été conçu pour le grand écran Multi-Touch de l’iPad, l’effet est magique.

L’effet Pencil, les notes et les dessins

On peut annoter un pdf ou une capture d’écran avec un Pencil, mais également prendre des notes dans la foulée qui sont enregistrées directement dans Notes. Qui dit prendre des notes dit également pouvoir dessiner et les envoyer via mail si cela vous chante.

Numérisation

Qui n’a pas pris une photo avec son smartphone ou sa tablette pour mémoriser une facture ou un document quelconque ? Le nouveau scanner de documents anlayse le document, rogne les bords et élimine tout effet de paralaxe ou reflet. Si c’est un formulaire, vous pouvez remplir les champs, signer, partager…

Apple Maps

Apple Maps s’enrichi de nouvelles fonctionnalités. L’application de navigation fournit des informations sur les limites de vitesse. Intéressant pour les désorientés, Maps affiche l’intérieur des aéroports majeurs et des grands centres commerciaux.

Apple Pay pour les particuliers

Envoyer de l’argent à des amis via Apple Pay sera possible dès la mise à jour d’iOS 11. La sortie en France n’a pas encore été confirmée

Nouveau design pour l’App Store

L’App Store a été refondu et possède désormais un nouveau design. Il y propose un système de recommandation et des articles.

Un format photo plus compact

Les photographies diminuent en taille (50 % moins lourd) pour une qualité équivalente. Autre nouveauté, Loop et Bounce proposent de mettre une photo « live » en boucle. L’option « Long Exposure » permet de capturer des scènes en mouvements avec un bon rendu.

Plus de partage sur Apple Music

Apple Music intègre un système de profil. Les utilisateurs peuvent exposer leurs playlists ainsi que leurs goûts musicaux à leurs amis. La nouvelle version propose également d’aider à découvrir de nouvelles musiques et de nouveaux artistes.

De la musique d’une pièce à l’autre

AirPlay 2 propose de contrôler le son dans plusieurs pièces différentes. L’application permet de changer le volume de haut-parleurs connectés qu’ils soient dans la cuisine ou dans une chambre.

Refonte du centre de contrôle

Vous pouvez personnaliser le Centre de contrôle correspondant à vos activités de prédilection.
Pascal Wolff




Cécile Courrèges à la tête de la DGOS

L’actuelle directrice de l’ARS Pays-de-la-Loire a été nommée en conseil des ministres Directrice Générale de l’Offre de Soins (DGOS), en remplacement d’Anne-Marie Armanteras de Saxcé, nommée au collège de la HAS en avril dernier. Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, ancienne élève de l’Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP, aujourd’hui Ecole des Hautes Etudes de Santé publique, EHESP) Cécile Courrèges (40 ans)  fait partie de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS depuis sa sortie de l’ENA en 2002. Elle a alterné les postes en cabinet ministériel et en région. Elle a préfiguré l’ARS de Bourgogne qu’elle a dirigé quelques mois avant de diriger une année l’INCA. En mai 2012 elle  a été nommée conseillère technique santé et autonomie auprès du premier ministre Jean-Marc Ayrault et a conservée cette fonction à Matignon auprès de Manuel Valls jusqu’en avril 2014. C’est cette année-là qu’elle a été disignée directrice générale de l’ARS Pays-de-la-Loire, fonction qu’elle occupe jusqu’à ce jour. Pour info « people », sa sœur, Anne Courrèges, est actuellement directrice générale de l’Agence de la BioMédecine (ABM).




A l’horizon 2040, encore plus de médecins femmes, moins de libéraux

Rapportée à la demande, l’offre de soins  libérale pourrait diminuer de près de 30 % d’ici à 2027 et demeurer inférieure de 18 % à son niveau de 2015 d’ici à 2040. C’est ce qui ressort des projections de la Direction de la recherche, de l’Evaluation, des Etudes et des Statistiques (DREES) publiées dans une de ses dernières études (*).

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La mort de la vierge – Caravage

Caravage naquit le 29 septembre 1571 en Lombardie à Milan. Il entra en apprentissage chez le peintre milanais Simone Peterzano (1540-1596) le 6 avril 1584. Il arriva à Rome fin 1592 début 1593, peut être seulement en 1596. Il se mit au service du seigneur Pandolfo Pucci di Recanatti bénéficiaire de Saint Pierre pour lequel il réalisa des œuvres de dévotion. Abusant de ses services il le quitta. Après un court séjour chez Giuseppe Cesari, le Cavalier d’Arpin, il fut atteint d’une grave maladie ou blessé par un coup de sabot de cheval. N’arrivant pas à vendre ses œuvres, sans ressource il dut aller à l’hôpital de la Consolation. Maître Valentin un vendeur de tableaux le recommandât au Cardinal Francesco Maria Bourbon del Monte, musicien, alchimiste et grand amateur de peinture. Il le recueillit vers 1595-1596.

Par son entremise il fut chargé de peindre les murs latéraux de la chapelle Contarelli et le retable de l’autel dans l’église de Saint-Louis-des-Français. La conversion de Saint Mathieu et le martyre de Saint Mathieu eurent un énorme succès, à l’origine de sa renommée. En 1601, Caravage, lors de la commande de Laerzo Cherubini, était devenu un peintre célèbre. Ses tableaux se vendaient à 150 voire 200 écus, rien de comparable avec la période de disette où il négociait pour 8 écus La diseuse de Bonne aventure. De 1600 jusqu’à sa fuite pour Naples en 1606, provocateur toujours prêt à se battre, il se trouva pratiquement tous les ans sous les feux de la justice : en 1603 Giovani Baglione porta plainte pour diffamation. Lors du procès il montra cependant une certaine retenue tout en méprisant sa peinture. En juillet 1605 le notaire Mariano Pasqualone accusa Caravage de l’avoir « assassiné […] frappé à la tête par derrière ». Poursuivi par la justice il se réfugia à Gênes.

Le 28 mai 1606 à la suite une querelle au jeu de paume au Campo Marzio près du palais Firenze (demeure du cardinal del Monte) avec un des joueurs, il tua Ranuccio Tomassoni et perdit l’un de ses amis le capitaine Antonio da Bologna. Blessé lui même à la tête il resta trois jours chez Costanza Sforza Colonna son protecteur depuis toujours au palais de Sant Apostoli, puis chez son fils Filipino à Paliano à la frontière des Etats pontificaux et de ceux du vice roi de Naples. Dans cette ville il sera accueilli par la famille Colonna. Marzio était conseiller du vice-roi et son frère le cardinal Ascanio assurait sa protection sur le royaume. Le 16 juillet 1606 la justice le condamna à mort par contumace sans possibilité d’appel. D’après des documents de 1605 Ranuccio Tomassoni considéré comme un « honnête homme », était en fait comme ses deux frères, un individu violent, bagarreur, souvent en conflit avec les gardes. Il serait à notre avis imprudent de lier cette représentation de la mort de la Vierge, avec les épisodes tumultueux de la vie de l’artiste. Mais, comment a-t-il pu composer une œuvre aussi sereine où dominent compassion et douleur silencieuse alors que son esprit était en permanence préoccupé par ses frasques ?

A la fin de 1609 à Naples il subit une agression attribuée au chevalier de Malte qu’il avait offensé. De retour vers Rome, arrêté par les gardes du pape, parvenu à Porte Ercole, il mourut le 18 juillet 1610 de malaria, plutôt d’une infection causée par ses blessures sans avoir connu la grâce que le pape venait de lui accorder.




Les préconisations du déontologue de la HAS

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DPC – Conflit sur les conflits d’intérêts

Des désaccords à propos des conflits d’intérêts ont provoqué l’arrêt de l’activité d’évaluation des programmes de DPC de la Commission Scientifique Indépendante (CSI) des médecins. Le ministère de la Santé a été saisi du problème et des négociations sont pour une sortie de crise et une reprise des travaux.

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La cardiologie en 10 leçons…

Et une réforme de plus que l’ancienne ministre ne nous aura pas épargnée en publiant même le dernier arrêté la veille du premier tour de l’élection présidentielle et en pleine contestation des acteurs concernés, internes, syndicats, collèges professionnels… ! Il fallait coûte que coûte mettre en place la réforme du 3e cycle des études médicales comme si c’était une urgence prioritaire pour le pays.

Plusieurs voies permettent aujourd’hui la qualification à une spécialité, celle du DES par le biais de l’internat, celle de la Commission ordinale de qualification pour les médecins déjà exerçant et qui veulent changer de spécialité, celle de la reconnaissance, automatique, d’un diplôme européen et enfin celle des autorisations ministérielles pour les diplômés étrangers hors Europe.

En cardiologie, 70 % des nouveaux qualifiés sont issus du DES et, à part égale pour les 30 % restants, de la voie européenne et de celle des autorisations ministérielles.

La réforme s’appuyait initialement sur un constat partagé de simplifier le cursus, d’assurer un meilleur suivi de l’étudiant, de décloisonner les spécialités et de s’appuyer sur de nouveaux outils pédagogiques apportés par les nouvelles technologies.

Mais comme bien souvent les priorités budgétaires ont pris le pas sur les considérations académiques.

L’augmentation du numerus clausus ces dernières années se traduit en effet par un afflux d’internes qu’il va être difficile de former et financer. Résultat, la dernière phase dite de consolidation ampute, de facto, d’une année la formation. Et tout laisse penser que cette phase, qui requiert d’avoir soutenu sa thèse, se substituera à l’assistanat dont il n’est pas prévu une augmentation significative des effectifs. Le clinicat quant à lui sera réservé aux quelques futurs hospitalo-universitaires. On comprend ainsi la grogne des internes qui ont depuis avril débuté un mouvement de grève.

Autre aberration, les différenciations des durées de formation selon les spécialités sorties du chapeau au dernier moment, alors que depuis 2014 il était imposé un cursus de 4 ans pour toutes les spécialités médicales. Et ce sans aucune transparence ni travaux d’évaluation des besoins et évolutions de chaque spécialité. Comment peut-on justifier qu’il faille 4 ans pour former un cardiologue ou un gastro-entérologue et 5 ans un pneumologue ?

Une surspécialisation pourra s’acquérir par le biais d’une option ou formation transversale mais nul ne sait combien d’étudiants (à noter que l’on ne parle plus d’interne ni d’internat mais étudiant et 3e cycle) pourront accéder à ces formations et sur quels critères ils seront choisis. En outre qui peut raisonnablement imaginer qu’un étudiant qui n’a, ou presque, jamais  mis les pieds dans une salle de cathétérisme puisse en une année devenir autonome dans les procédures interventionnelles ?

Le bilan pour la cardiologie est redoutable. Elle se retrouve fortement dévalorisée par rapport à d’autres spécialités, elle devient même le parent pauvre de l’Europe avec la Bulgarie et la Lettonie alors qu’il faut 7 ans pour former un cardiologue au Royaume-Uni et en Norvège ! La formation est manifestement insuffisante pour acquérir les compétences requises pour un haut niveau de technicité. Elle enferme les futurs cardiologues dans des champs d’activité prédéfinis dont ils pourront difficilement s’échapper et le recrutement des équipes interventionnelles libérales est manifestement menacé.

Reforme bâclée, sans méthode, ni cohérence ni transparence, copie à reprendre !

Jean-Pierre Binon
Président du SNSMCV




Mondeuse d’Arbin La Brova 2007

C’est une erreur de limiter les vins de Savoie aux blancs acides et fluides d’hiver pour skieurs assoiffés dans les restaurants d’altitude. J’ai, au contraire, choisi l’arrivée de l’été, pour mettre en avant un cru rouge de Savoie : la mondeuse produite sur son terroir vedette d’Arbin par le domaine Louis Magnin, dont j’avais déjà vanté le Chignin Bergeron (Cardiologue n° 345). Ce cépage typiquement et uniquement savoyard descendrait de l’Allobrogica décrite dès l’antiquité par Pline l’Ancien dans le pays des Allobroges (Les Alpes). Et les études génétiques semblent démontrer que cette mondeuse serait une « grand-mère » de la syrah rhodanienne.

Le petit domaine familial Louis Magnin de 8 ha, dans la vallée de la Combe de Savoie, adossé au massif des Bauges qui le protège des vents glacés du climat alpin, est sis sur des coteaux au sol d’éboulis argilo-calcaires, aux terres caillouteuses d’argiles rouges (illites). Il bénéficie d’une exposition sud, sud-est, à une faible altitude de 250 m permettant un microclimat aux influences méditerranéennes qui contribue à la pleine maturité des raisins. Le lac du Bourget, proche, apporte l’humidité nécessaire. En 1978, Louis Magnin succède à son père qui vivait de la polyculture et décide de ne faire que du vin, et, pourquoi pas, de l’excellent. Il va se convertir progressivement à la culture bio, puis biodynamique après un essai concluant, pour dynamiser un sol, où les plantations de Bergeron peinaient à s’implanter. Les vignes plantées à 8 500 pieds/ha sont taillées en gobelet pour les plus vieilles et cordons de Royat palissées sur fil de fer. Tout engrais chimique et antipourriture est banni. Les traitements sont à base de tisanes de plantes, poudre d’argile, bouse de corne de vache, soufre et cuivre à doses infinitésimales.

La mondeuse La Brova est issue d’une sélection de parcelles cinquantenaires, récoltées du fait du caractère tardif du cépage, en fin de vendange en grande maturité. Les vendanges sont manuelles, totalement égrappées, la fermentation naturelle en cuve inox thermorégulée dure 30 jours, le vin bénéficie d’une extraction douce quotidienne par remontage. L’élevage en barriques de chêne s’étend sur 18 mois.

Cette mondeuse La Brova 2007, à la robe rubis pourpre sombre parée d’un violet intense, s’annonce par de séduisants arômes de fleur : violette, pivoine et surtout de fruits rouges et noirs : framboise, cassis, myrtille associés à de prégnantes senteurs épicées, puissantes de poivre noir, plus douces de coriandre et réglisse qui évoquent beaucoup la syrah. La bouche est riche, ample, complexe. Les tanins puissants à la trame encore un peu grenue ne demandent qu’à se fondre et s’intégrer lors de la dégustation des mets complices. La longue finale minérale très aromatique fait apparaître des touches fondues de vanille et de cuir témoignant de la garde de 10 ans.

Mariant la fleur et le feu, pivoine et poivre noir, ce vin démonstratif et exubérant se prête à de nombreux accords culinaires et doit stimuler l’imagination des cuisiniers. Trop jeune, sa rugosité tanique le limite à accompagner les belles charcuteries savoyardes : noix de jambon sec, saucisson au beaufort, au sanglier, saucisses de Diot, caillasse de Savoie, entrées à base de légumes relevés type achards. Mais après quelques années, cette mondeuse va s’épanouir avec les plats en cocotte qui, grâce à leur onctuosité, arrondissent ses tanins : coq au vin, veau Marengo, daube de joue de bœuf, civet de lapin à l’ancienne, tripoux aveyronnais, bien entendu, accompagnés de gratin dauphinois. Généreux avec les plats de ménage, ce vin épousera aussi ceux de la grande cuisine : filets de cannette aux cerises avec purée Robuchon, carré d’agneau de lait fumé au four et crémeux de pistache de Jean Sulpice, pigeonneau rôti, oignons roussis, chénopodes de Maxime Meilleur. Cette Brova, âgée de 10 ans, fera fête aux gibiers à poil : le chevreuil cuit saignant avec une sauce grand veneur bien poivrée, le civet de marcassin ou le rôti de biche. Ce vin est un athlète capable de couvrir l’ensemble du repas, après avoir accompagné certains fromages locaux : tomme de Savoie, Abondance, Tome des Bauges, il terminera la fête en compagnie de desserts chocolatés : cœur fondant, gâteau chocolat noir.

La Brova qui signifie la brave ou la fière, peut être confondue à l’aveugle avec certaines grandes syrahs de la vallée du Rhône, mais comme le déplore Louis Magnin : lorsque le consommateur découvre l’appellation Savoie, l’enthousiasme retombe ! Laissons le viticulteur conclure : « notre recherche constante de la qualité et notre philosophie a conduit à une culture biologique pour le plus grand respect du terroir ».

Mondeuse D’arbin La Brova 2007

Domaine Louis Magnin 73800 Arbin




Arythmies cardiaques illustrées et expliquées

Avec un tel monument, Robert Grolleau et Pierre Gallay frappent un grand coup dans la diffusion et l’enrichissement des connaissances en rythmologie.

Comme le précise Robert Grolleau dans son avant-propos, ce livre est à la fois l’histoire de cinquante ans de rythmologie française et celle du cours de perfectionnement en rythmologie de la Grande Motte auquel ont participé comme orateur ou auditeur tant de générations de rythmologues et cardiologues français (dont votre serviteur).

Robert Grolleau, qui, faut-il le rappeler, était avec le Professeur Paul Puech, auquel il rend hommage, le fer de lance de la rythmologie montpelliéraine, avait déjà beaucoup contribué par ses publications à l’essor de la discipline.

Comme il l’explique aussi, « ce livre a été écrit à deux doigts, puis revu, critiqué et finalement enrichi par Pierre Gallay – ancien PHU et rythmologiue à Montpellier –qui en est le coauteur ».

L’ouvrage part d’un a priori simple et rassurant en cette période où le tout technique est si répandu, à savoir que l’éléctrocardiogramme standard est la clé de la rythmologie !

Regroupés par type d’arythmie, les tracés sont très abondamment illustrés et commentés avec schémas et diagrammes, et bien évidemment la contribution de l’exploration électrophysiologique chaque fois qu’elle est nécessaire.

La qualité de l’iconographie, aussi omniprésente que parfaitement expliquée est tout à fait remarquable et la partie « traitement » dont on voit bien que ce n’est pas le but essentiel de l’ouvrage est abordée chaque fois que les auteurs l’estiment utile, de façon concise et pragmatique.

Au total, tous les types d’arythmies et troubles de la conduction sont décrits au long des quelque huit cents pages de ce superbe ouvrage qui devait devenir rapidement la bible des traités de rythmologie de langue française.

Un grand merci à Messieurs Grolleau et Gallay pour cette belle contribution.

 

Auteurs : Robert Grolleau et Pierre Gallay

Editeur : Sauramps Médical

Pagination : 782 pages

Prix public : Livre : 80,00 €




Les spécialistes de la FHP mettent les PRADO sur la sellette

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L’ONDAM 2017 devrait être dans les clous

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Nouvelle convention, morne bilan

A part quelques augmentations de tarifs qui ont pris effet ou prendront effet en fin d’année ou… l’année prochaine, le bilan de la convention signée l’année dernière ne soulève pas l’enthousiasme.

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[2] Etude critique de la mort de la vierge (suite)

 

Suite du précédent numéro sur l’analyse de La Mort de la Vierge, un des tableaux majeurs de Caravage. Cette étude repose en grande partie sur le livre de Berne Joffroy paru en 1959 qui reprenait tous les écrits publiés sur l’artiste.

 

La Rome de Sixte Quint Peretti († en 1590) fut celle des grandes constructions architecturales, « il arriva en six ans à transformer complètement l’extérieur de la ville […] En peinture et en sculpture, il en résulta une manière qui ne prétendait satisfaire que le coup d’œil ». De nouveaux grands axes relièrent entre elles les basiliques. Le maniérisme vivait ses derniers moments. Clément VIII Aldobrandini (1592-1605) eut surtout un rôle politique en restaurant le prestige de la papauté. Au début du XVIIe siècle, les grands prélats et la haute aristocratie dominaient la commande artistique. Le Cardinal Farnèse dés 1595 avait fait venir de Bologne Annibal Carrache pour décorer son palais. Jusqu’en 1604 il peignit la galerie consacrée à l’amour des dieux et le Camerino, un retour à l’art de Raphaël, à une certaine idée du beau idéal, « une étude confiante et patiente de la nature par le dessin ». Caravage, à l’opposé, créa une nouvelle peinture moderne  « révolutionnaire ». La grande majorité des ses œuvres fut achetée par les cardinaux ou les grands aristocrates. La liste établie par Giovanni Pietro Bellori est édifiante : les cardinaux Antonio Braberini, del Monte, Pio, le marquis Giustiniani, Scipione Borghèse possédaient tous des tableaux du maître et souvent en plusieurs exemplaires. Ils décoraient également les chapelles des églises de la ville éternelle : Saint-Louis-des-Français, San-Agostino, Santa-Maria-in-Valicella, Madonna-del-Popolo […]

Le regard porté par les contemporains de Caravage sur La mort de la Vierge témoigne du scandale provoqué lors de son installation dans la chapelle de Laerzo Cherubini. Giulio Mancini dans son rapport artistique rédigé vers 1620 et repris dans le manuscrit de Venise rapporta que les prêtres retirèrent le tableau de l’église « parce que le peintre y avait pris pour modèle une courtisane aimée de lui, la fameuse Lena, ou “quelque autre fille du peuple” modèle aussi de la Madone de Lorette et de la Madone des Palefreniers ». Lena pouvait très bien tenir aussi un petit étal en plein air. Néanmoins il essaya de l’acquérir. Selon Calvesi, en 1988 et 1990, le modèle pourrait être « une religieuse siennoise Caterina Vannini, une prostituée convertie très chère à Frédéric Borromée, morte hydropique en 1606 ».

Le peintre Giovanni Baglione dans sa biographie de 1642, témoin médisant de sa gloire ne manqua pas de le discréditer : « il avait représenté une Vierge avec peu de dignité, enflée, et les jambes découvertes ». Giovanni Pietro Bellori bibliothécaire de Christine de Suède n’appréciait pas l’art de Caravage le considérant comme un peintre mineur, mais l’inclut « dans le nombre limité de Vies [1572] qu’il estime digne de figurer d’une histoire du bon goût » : «  alors commença l’imitation des choses viles, la recherche de la saleté et des difformités […] Cette manière de faire [lui] causa des ennuis. Ses tableaux étaient retirés des autels ». Même s’il ne les nommait pas, il pensait à  la mort de la Vierge et à la première représentation du Saint Mathieu avec l’ange. L’ambassadeur du duc de Mantoue Giovanni Magno avouait son ignorance et ne comprenait pas l’engouement suscité par la peinture. Félibien dans ses « Entretiens sur la vie et les ouvrages des plus excellents peintres » paru en 1690 jugea sévèrement la toile, tout en reconnaissant un certain talent à l’artiste, « il a peint avec une entente de couleurs et de lumières aussi savante qu’aucun peintre ». Mais il le critiqua car « il s’est rendu esclave de cette nature, et non pas imitateur en belles choses […] Il a presque toujours représenté ce qui est le plus laid et de moins agréable […] ». Il prit pour exemple La mort de la Vierge : « Le corps de la Vierge disposé avec si peu de bienséance et qui paraît celui d’une femme noyée ne semble pas assez noble pour représenter celui de la mère de Dieu ». Il l’opposait à Poussin pour qui Caravage « était venu au monde pour détruire la peinture ». Florent Le Comte reconnaissait son talent : « l’on ne peut soutenir que sur ce Tableau [La mort de la Vierge] ne soit peint avec une admirable conduite d’ombres & de lumières, qu’il n’y ait une rondeur & une force merveilleuse dans toutes les parties qui le composent ». Roger de Piles en 1708 dans son « Cours de peinture par principes » évalua les qualités techniques de chaque peintre sur quatre critères : composition, dessin, coloris, expression. Les vainqueurs Raphaël (17, 18, 12, 18) et Rubens (18, 13, 17, 17), Caravage écopa d’un 0/20 en expression, 6/20 en composition et dessin et 16/250 en coloris.

Oublié, même banni, « la critique italienne consacrée à Caravage, s’enlise dans le marais de l’“Idée” de Bellori et y demeure, occupée à croasser contre l’artiste, jusqu’au temps du néo classicisme ». Il faut attendre la fin du XIXe siècle et le « naturalisme » de Courbet pour que les historiens le redécouvrent. Le livre de Bertolloti paru en 1881 à Milan insistait encore sur l’aspect querelleur de l’artiste citant les plaintes dont il fit l’objet à Rome, mais grâce à lui la figure de Caravage sortit de l’oubli. Dans le « Cicerone », en 1892 Burchkardt brocarde Caravage : « la joie de ce maître est de montrer que tous les événements sacrés du passé, ne différent en rien des scènes vulgaires dont chaque jour, vers la fin du XVe siècle, étaient témoins les rues des villes méridionales […] Le dessin et le modelé sont d’un degré singulièrement inférieur ». Si l’artiste « choisi un sujet élevé et idéal, sa tendance est de le rendre par l’exécution trivial et commun », épithètes habituels de La mort de la Vierge. Il reconnaît sa grande qualité technique dans l’art de traiter la lumière, le clair-obscur. Kalab, en 1906-1907, comprit l’importance de l’œuvre de Caravage et la nécessité de l’étudier, nuançant les propos de Bertolloti à propos de la violence de l’artiste. Etudiant La mort de la Vierge il souligna « le caractère impressionnant à l’action émouvante de la lumière » et la datait de 1604. Roberto Longhi en 1926 insistait sur « la clarté dévastatrice qui faisant irruption par la gauche […] s’arrête un instant sur le visage renversé de la Vierge morte, sur les calvities en forme de croissant, sur les cous frémissants, sur les mains défaites des apôtres et coupe en oblique le visage dolent de Jean, fait de la Madeleine, assise en larmes, un bloc lumineux unique ». Dans ce jeux d’ombre et de lumière « là réside le secret du “style” de Caravage parfois appelé “luminisme” » terme que Roberto Longhi rejette « inapte à exprimer des choses qui ne sont nées comme concepts : les œuvres d’art précisément ». Lionello Venturi dans un article publié dans « Arte » en 1910, précisa sur des documents retrouvés à Mantoue, les fameuses lettres de l’ambassadeur Giovanni Magno, que la toile avait été achetée par le duc de Mantoue grâce à l’intervention de Rubens. L’article de Nikolaus Pevsner paru en 1927-1928 posait le problème de la chronologie des œuvres qu’il divisait en trois périodes : juvénile, médiane et tardive ; La mort de la Vierge, La Mise au tombeau, appartenaient à la période médiane, « œuvres où ne se manifeste pas encore la dissolution par la lumière qui caractérisent les dernières compositions ». Il remit en cause la date de naissance et de décès de l’artiste contesté l’année suivante par Roberto Longhi à la suite d’une nouvelle découverte, puis de nouveau par Calvesi dans les années 1980.

Suite au prochain numéro




Réforme du 3e cycle – « Une réforme bâclée dictée par des considérations comptables »

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Désert médical : un concept difficile à cerner

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Traiter l’addiction au tabac avec les thérapies comportementales et cognitives

Comme le souligne dans sa préface le docteur Cungi, psychiatre, la vie du fumeur est devenue de nos jours une véritable galère…

Le fumeur doit prévoir les pauses indispensables, les sorties, supporter le manque quand on ne peut fumer, supporter les remarques désobligeantes et bien sûr les effets pénibles sur la santé que sont la dyspnée, l’altération de la voix, le vieillissement cutané, etc,

Pour autant, les fumeurs continuent à fumer, souvent avec l’envie d’arrêter, ce qui met bien en évidence la force de l’addiction qui devient parfois rapidement un esclavage.

C’est tout le mérite de cet ouvrage de s’atteler à ce problème et de proposer des stratégies de thérapies comportementales et cognitives (TCC) individualisées qui sont un plus incontestable dans la prévention des rechutes qui reste malheureusement la règle dans le tabagisme.

Ces TTC sont les seules approches non médicamenteuses dont l’efficacité est scientifiquement démontrée dans le sevrage tabagique.

Le lecteur pourra trouver dans ce livre les quatre étapes du protocole de TCC, les cinq méthodes utiles pour augmenter la motivation, ainsi que la place des autres méthodes de sevrage avec les substituts nicotiniques, le bupropion, la varénicline, et l’impact de la cigarette électronique.

Trois cas cliniques sont détaillés et de nombreux exemples d’entretiens sont décrits, avec notamment le déroulement d’une TCC dans ses différentes composantes.

L’auteur, Philippe Guichenez, est tabacologue au centre hospitalier de Béziers, spécialiste en TCC et enseignant dans plusieurs DU de tabacologie.

Cet ouvrage devrait intéresser tous les professionnels de santé, au premier rang desquels les cardiologues, dont les tentatives de sevrage tabagique chez leurs patients ne sont pas très souvent, il faut le reconnaître, couronnées de succès.




La convergence informatique des GHT progresse

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GHT – Premier état des lieux de la convergence informatique

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Réforme du 3e cycle – « Devenir cardiologue interventionnel ou rythmologue en un an, c’est impossible ! »

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Cas cliniques en ambulatoire

Coordination – Jean-Louis Gayet

1. Une insuffisance cardiaque inhabituelle

2. Prolonger ou pas l’anticoagulant après TVP-EP ?… Là est la question

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Majoration de la CSC au 1er juillet 2017 aussi pour les cardiologues secteur 2

Chers Confrères,
CS (23 €) + MPC (2 €) + MCS (5 €) = 30 €
CSC (47,73 €) + MCC (3,27 €) = 51 €

Le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux avait dénoncé l’ostracisme de la Convention médicale vis-à-vis des médecins du secteur 2 et c’était d’ailleurs une des raisons de son opposition à sa signature.
En effet non seulement, entre autres, les médecins secteurs 2 sont tenus en grande partie à l’écart des revalorisations tarifaires et les femmes concernées des indemnités maternité mais leurs patients sont aussi pénalisés par une base de remboursement inférieure à celle des tarifs secteur 1.
Le Syndicat National des Spécialistes des Maladies du Cœur et des Vaisseaux a aussi dénoncé le maquis de la nomenclature des actes cliniques induits par la convention et dans lequel il est bien difficile de se retrouver !
Ceci nous amène à préciser que les cardiologues secteur 2 bénéficient également de l’augmentation de la CSC de 2 € le 1er juillet 2017. Cet acte s’élève de 45,73 à 47,73 €. Les patients seront, eux aussi, remboursés sur la base de 47,73 €.
Par contre la MCC dont la valeur est à 3,27 € est réservée aux seuls médecins secteur 1 ou aux médecins secteur 2 OPTAM, elle s’applique aussi, quel que soit le secteur d’exercice, pour les patients en CMUc ou ACS.
Bonnes vacances.

Paris, le 30 juin 2017
Docteur Jean-Pierre Binon
Président