Hausse des violences contre les médecins

Combien de temps les pouvoirs publics vont-ils encore fermer les yeux ?

Le rapport annuel de l’Observatoire de la sécurité des médecins, publié par le CNOM, fait état d’un triste record : plus de 1000 médecins ont déclaré avoir été agressés en 2017. Ce nombre a doublé entre 2009 et 2017, passant de 512 à 1035.

La CSMF dénonce ces situations inadmissibles et se bat depuis plusieurs années pour que les pouvoirs publics prennent toutes les mesures pour que les médecins, et plus largement les professionnels de santé, soient des professionnels protégés.

La CSMF en appelle à la responsabilité des pouvoirs publics et se tient à la disposition du ministère de l’Intérieur pour lui présenter à nouveau son plan sécurité des médecins pour mise en œuvre dans les plus brefs délais.




Assemblée générale SNSMCV 2018 – UFCV : bilan des actions 2017

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AG SNSMCV 2018 – Compte rendu

Le Dr Jean-Pierre Binon ouvre la séance, ce samedi 3 février 2018 à Paris, en remerciant les présents. Les Drs Clémence Antoine et Fanny Douna sont nommées secrétaires de séance.

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Sténoses carotidiennes asymptomatiques

Coordination – S. Cohen, Hôpital européen, Marseille

1. Sténose carotide : qu’est-ce qu’un patient asymptomatique ?
D. Calvet – Paris

2. Imagerie des sténoses carotidiennes asymptomatiques
S. Cohen – Marseille

3.Prise en charge des sténoses carotidiennes asymptomatiques
R. Hassen-Khodja – Nice

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Installation d’une mission e-santé

Annoncée en février dernier par Edouard Philippe lors du lancement de la stratégie de transformation du système de santé, une « mission unique e-santé » sera installée courant avril, qui regroupera les instances existantes au sein du ministère de la Santé, notamment la Délégation à la Stratégie des systèmes d’information de Santé (DSSIS) et l’ASIP santé.

La lettre de mission des deux pilotes du chantier numérique de cette stratégie, Dominique Pon, président de CitéSanté et directeur de la clinique Pasteur de Toulouse, et Annelore Cour, directrice déléguée à la gestion et l’organisation des soins à la CNAMTS, précise qu’ils devront travailler sur les leviers à mobiliser pour favoriser « l’interopérabilité de systèmes d’information, le développement des échanges sécurisés des données et l’appropriation des différents outils par les différentes acteurs, et notamment par les professionnels de santé et les patients ».

Une large consultation jusqu’en mai doit mener à l’élaboration d’une feuille de route opérationnelle 2018-2022 qui devra être présentée à la ministre de la Santé fin mai.




Taclée par la CNIL, la CNAM rectifie le tir

« Si la CNIL n’a pas constaté de faille majeure dans l’architecture de la base centrale, elle a relevé plusieurs insuffisances de sécurité susceptibles de fragiliser le dispositif, portant notamment sur la pseudonymisation des données des assurés sociaux, les procédures de sauvegarde des données, l’accès aux données par les utilisateurs et par les prestataires. »

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Le retour de Charles Bovary

Dans le cadre de l’article 119 de la loi de modernisation du système de santé de Marisol Touraine, le Gouvernement prépare une série de textes réglementaires pour définir le champ de compétences d’un nouveau corps de métier : les infirmiers de pratiques avancées (IPA).

Sur la forme on ne peut que regretter que les syndicats médicaux aient été associés fort tardivement, seulement depuis quelques semaines, aux négociations. Celles-ci ont en fait débuté en décembre 2016 sous l’égide des Ordres professionnels concernés, dont le Conseil National de l’Ordre des Médecins.

Sur le fond le sujet est d’importance car il remet en question l’organisation de notre système de soins. Aujourd’hui le médecin, après avoir suivi un cursus minimum de bac +9, est seul apte à porter un diagnostic, établir une prescription et en assurer en grande partie le suivi, il réalise également des gestes de haute technicité pour lesquels il a été longuement formé. Demain verra arriver un nouveau corps de métier, des infirmiers bac+5, à qui sera confié un pouvoir de prescription et d’interprétation de la plupart des actes de biologie, la prescription directe d’examens avec la possibilité d’en assurer aussi pour certains l’interprétation. Ainsi un IPA pourra demander un ionogramme, un profil lipidique, un BNP, un ECG, un examen échodoppler des TSA, pratiquer et interpréter une gazométrie ou un holter tensionnel !

Les médecins, surtout dans un contexte de difficultés d’accès aux soins et aussi par l’évolution de leur métier, ont certainement besoin d’une assistance bien et mieux formée. Mais cela ne peut que se concevoir dans le cadre d’une délégation de tâches et sous son contrôle, sans désorganiser le parcours de soins.

Il est aussi affligeant de constater que les textes n’abordent pas le sujet pourtant crucial du financement. Sans négociation sur ce point le risque est la création d’un corps d’IPA uniquement hospitalier qui viendrait déstabiliser la médecine libérale.

Est-ce le retour des officiers de santé du XIXe siècle auquel on assiste ? Retour en arrière, en 1795 pour faire face à une pénurie de médecins, notamment pour les armées, est créé un corps d’officiers de santé formés en trois ans, théoriquement le temps que les effectifs de médecins, alors cinq ans d’études, remontent. Mais sa fermeture n’est intervenue qu’en 1892. Il est vrai qu’ils assuraient une couverture médicale dans les campagnes et banlieues où les médecins ne s’installaient pas et ce avec une disponibilité d’autant plus grande qu’ils étaient mal rémunérés. Ainsi en était de Charles Bovary et tant pis s’il avait massacré le pied-bot d’Hyppolite !

Quand on dit que l’histoire est un éternel recommencement.

Jean-Pierre Binon
Président du SNSMCV




Et si vous accueilliez un étudiant en médecine dans votre cabinet durant 2 jours ?

Votre Syndicat se bat depuis plusieurs années pour décloisonner la ville de l’hôpital et ainsi faciliter l’installation des cardiologues en ville. Souvenez-vous, nous avions travaillé, avec Dominique Guedj en partenariat avec l’ARS sur une initiative de stage en cabinet libéral qui n’avait pas été encouragée par le Doyen de la Faculté.

Il faut féliciter l’URPS médecin d’avoir mis en place le dispositif « 2 jours en libéral » destiné aux étudiants en médecine en D2, D3, D4 qui souhaitent découvrir l’exercice en cabinet libéral de cardiologie.

Ce dispositif est possible grâce au partenariat entre l’URPS médecins et plusieurs associations d’étudiants de facultés franciliennes.

A ce jour, Paris VI (Pierre et Marie Curie), Paris VII (Diderot), Paris XI (Paris Sud) et Paris V (Descartes) se sont d’ores et déjà engagées comme partenaires pour développer ensemble ce projet : réunions de travail, communication auprès des étudiants… Les autres facultés ont également été sollicitées pour relayer l’information auprès de leurs étudiants.

Inscription

En fonction de vos disponibilités, cliquez sur le lien ci-dessous pour remplir le formulaire et vous inscrire.

Remplissez le formulaire pour vous inscrire !

 

Bien entendu, vous pouvez contacter pour plus d’information :
  • Sabrina Medjoudj (URPS) au 01 40 64 14 77
  • ou joindre le Dr Patrick Assyag à son cabinet au 01 43 79 83 61.

Merci d’avance pour l’accueil que vous pourrez réserver à ces étudiants en médecine qui choisiront peut être d’exercer en cardiologie…

Toutes nos amitiés.

Dr Patrick Assyag
Président
Dr Dominique Guedj-Meynier
Secrétaire générale
Dr Jean-Michel Walch
Trésorier

13 rue Niepce 75014 Paris – Tél. 01 45 43 10 14 – Fax. 01 45 43 08 10 – Contact eMail




Les 5 chantiers du système de soins

Présentés par Edouard Philippe le 13 février dernier, les cinq chantiers de la stratégie de transformation du système de santé ont été mis sur les rails par la ministre de la Santé avec la nomination de leurs « pilotes » qui ont reçu leurs lettres de mission. Des expérimentations d’organisation territoriale démarreront à la fin de l’année, qui devront transcender le clivage ville/hôpital/médico-social.

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Hébergement des données de santé

Le décret relatif à l’hébergement de données de santé à caractère personnel a été récemment publié au Journal Officiel. Il détaille le passage d’un régime d’agrément à une certification des Hébergeurs de Données de Santé (HDS) et vient en application de la loi de modernisation de notre système de santé de janvier 2016. 

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Valérie Pécresse et les déserts médicaux

Le mouvement Libres ! créé par la présidente LR du conseil régional d’Ile-de-France émet des propositions pour lutter contre les déserts médicaux.

L’une des ces propositions consiste à attribuer « aux conseils régionaux la régulation du système de santé, en leur confiant notamment la présidence des ARS », lesquelles auraient pour mission « non seulement de garantir le respect des grands plans nationaux de santé publique et le respect des règles fondamentales de notre système de santé (sous l’autorité du ministère de la Santé), mais aussi et surtout de déployer, sous l’autorité du président de région, la politique décidée régionalement et dont l’objet central sera la réduction des inégalités de santé et l’amélioration de la santé de la population ». En toute logique, le mouvement Libres ! propose donc « de distinguer au sein de l’ONDAM une part “nationale” et une part “régionale”, et de voter chaque année au Parlement, en LFSS, les ORDAM, répartition régionale d’une partie des crédits de l’ONDAM ».




La FHF veut renforcer le lien ville/hôpital

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Baisse des tarifs : l’onde de choc

Les baisses de tarifs provoquent la colère mais aussi l’incompréhension des représentants des différents secteurs de l’hospitalisation. Comment s’attaquer à la transformation du système de santé avec des moyens toujours plus restreints ?

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Médecins en difficulté : numéro vert gratuit

Le 1er janvier dernier, l’Ordre des médecins et l’Association d’Aide Professionnelle aux Médecins et Soignants (AAPMS) ont créé un numéro d’appel unique pour renforcer l’écoute et l’assistance aux médecins et internes en difficulté (voir article complet). Ce numéro est maintenant un numéro vert gratuit : le 0800 800 854.




Isabelle Monnier nommée au Haut Conseil du DPC

La responsable de la formation des directeurs de soins de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP) a été nommée vice-présidente du Haut Conseil du DPC, dont Jean-François Thébaut, cardiologue et membre du collège de la HAS, est le président depuis juillet 2016. Infirmière de formation, devenue cadre de santé, Isabelle Monnier a été chargée de mission sur les professions paramédicales à la DGOS et a exercé pendant 4 ans à l’ARS Pays-de-la-Loire comme responsable du département des ressources humaines du système de santé et cheffe de projet santé mentale avant d’intégrer l’EHESP.




Dominique Polton, vice-présidente du CSIS

L’actuelle présidente de l’Institut National des Données de Santé (INDS), Dominique Polton, vient d’être nommée vice-présidente du Conseil stratégique de l’innovation en santé (La composition du CSIS). Cette nouvelle instance, présidée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, est en charge des expérimentations pour l’innovation dans le système de santé prévues à l’article 51 de la LFSS 2018. Dominique Polton a notamment été directrice de l’Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé (IRDES) et cheffe du bureau économie de la santé à la Direction de la Sécurité Sociale (DSS). Membre du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM), elle a été pendant huit ans (2005-2013) directrice de la stratégie, des études et des statistiques au sein de la CNAMTS, où elle a ensuite été conseillère auprès du directeur général de 2014 à 2016.




Patrick Gasser réélu à l’Umespe

Le 4 mars dernier, le Comité Directeur de l’Union nationale des MEdecins SPEcialistes confédérés (UMESPE) a réélu Patrick Gasser au poste de président. Pour ce nouveau mandat, les spécialistes confédérés se fixent « comme première priorité, la reconnaissance de toutes les spécialités dans les parcours de soins et de santé de tous les usagers ».

Vous venez d’être réélu à la tête de l’UMESPE pour un mandat de quatre ans. Qu’elle est votre feuille de route pour ce nouveau mandat ?

Patrick Gasser : Nous avons élaboré un projet et nous allons travailler sur les grands chapitres de ce projet. Nous devons répondre aux besoins de soins sur l’ensemble du territoire. C’est un énorme enjeu et nous devons donner les clés à nos confrères pour répondre à ce besoin. Nous devons, par exemple, travailler sur le sujet de la délégation de tâches. Nous devons impérativement nous mettre à la délégation de tâches car nous sommes menacés par un projet de décret sur l’exercice infirmier en pratique avancée, qui remet en cause le parcours de soins et le rôle du médecin. Il faut nous y mettre, sinon le Gouvernement fera n’importe quoi.

Nous devons aussi faire de la qualité. Et faire de la qualité, cela passe notamment par la recertification. Là aussi, nous serons force de propositions. La plupart des modèles internationaux fonctionne assez mal. Le modèle qui pourrait être retenu s’inspirerait sur celui de l’accréditation des spécialités à risques. C’est ce qui se fait aux Pays-Bas et cela fonctionne plutôt bien. Nous allons aussi approfondir notre réflexion sur des modes de paiements nouveaux, le paiement au parcours notamment. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des diminutions tarifaires successives. L’expertise du médecin doit être valorisée car, ne nous y trompons pas, nous aurons des actes techniques moins bien rémunérés. Il faut aussi inventer de nouvelles structures pour mailler le territoire et répondre ainsi aux besoins de tous nos concitoyens. Voilà le travail que nous allons poursuivre durant les quatre prochaines années.

Patrick Gasser : « Nous devons répondre aux besoins de soins sur tout le territoire »




Jean-Paul Ortiz réélu à la CSMF

Déterminée à être plus que jamais force de propositions pour accompagner les évolutions de la médecine libérale, la CSMF reste cependant ferme quant aux conditions de son ralliement à la convention.

C’est avec une très large majorité (80 % des voix) que Jean-Paul Ortiz a été réélu le 10 mars dernier à la tête de la CSMF par le Conseil Confédéral, à la suite d’une Assemblée Générale. Il a formé un nouveau Bureau et défini ses priorités d’actions pour son nouveau mandat de quatre ans, au travers de quatre motions adoptées à l’unanimité lors de l’Assemblée Générale du 11 mars. Jean-Paul Ortiz a été réélu sur la base d’un programme « amené à être enrichi ces prochains mois pour devenir le nouveau projet confédéral ». Ce programme repose sur six grands axes : le regroupement des professionnels, la mixité de l’exercice, l’action au cœur des territoires, l’innovation, la qualité et la pertinence des soins, et la recertification.

L’Assemblée Générale du 11 mars a été l’occasion pour la CSMF de réaffirmer sa position par rapport à l’actuelle convention qu’elle est désormais le seul syndicat représentatif à ne pas avoir signée. Si elle est satisfaite du remplacement d’un tiers-payant généralisé par un tiers-payant généralisable et donc non obligatoire, elle continue de réclamer la suppression de l’article 99 de la LFSS 2017 qui permet à l’Assurance Maladie de modifier unilatéralement les tarifs médicaux et avertit qu’elle « refusera toute mesure de baisses tarifaires autoritaires qui pourraient être envisagée par la CNAM », estimant que l’« on ne peut prétendre restaurer le dialogue conventionnel avec la CSMF, lorsque l’on décide autoritairement des baisses tarifaires ».

La CSMF participe aux négociations actuelles sur la compensation de la CSG et la télémédecine. Mais sa signature apposée à un avenant valant signature de la convention toute entière, la Confédération n’a pas signé l’avenant 5 qui règle la question de la compensation de la hausse de la CSG pour les médecins, attendant de connaître les résultats des négociations relatives à la télémédecine. Jean-Paul Ortiz souligne que la CSMF n’envisagerait la signature d’un de ces avenants qu’à l’issue de l’ensemble de la séquence de négociations. La CSMF « demande à la CNAM de s’engager fortement dans le développement de ces nouveaux outils, afin de donner une impulsion innovante à la médecine libérale. Les moyens mis en œuvre pour valoriser la téléconsultation, la téléexpertise et le forfait structure témoigneront de la réelle volonté d’innovation de la CNAM ». Or, les propositions chiffrées de l’Assurance Maladie, qui vont d’une rémunération de 12 euros pour le médecine requis pour un acte de téléexpertise de niveau 1 à une rémunération de 30 euros pour un acte de téléexpertise de niveau 2, ne satisfont pas les syndicats, signataires ou pas. « Les valeurs proposées sont de toute évidence trop basses et ne permettraient pas un développement de la télémédecine comme la ministre de la Santé le souhaite », a immédiatement commenté la CSMF.

Trois séances de négociations sont à venir et l’on verra si la CNAM a dit son dernier mot.




Consultation médicale sur site marchand

Selon un récent sondage OpinionWay réalisé pour le cabinet Mazars à l’occasion du salon « Santé pour tous » organisé par l’Association Médecine pour Tous (AMT), un tiers des Français (33 %) se dit prêt à effectuer une consultation médicale à distance via une plate-forme marchande comme Amazon. Ce sont plutôt des hommes (36 %) et surtout les 18-24 ans (48 %). Les personnes interrogées sont cependant deux fois plus nombreuses (66 %) à se déclarer prêtes à recourir à la téléconsultation mais dans le cadre d’une structure de santé, 45 % pourraient recourir à une plate-forme de conversation à distance et 39 % à une application mobile sur smartphone ou tablette.




Compensation sur la hausse de la CSG

Les négociations sur la compensation de la hausse de la CSG ont connu une fin heureuse, puisque les quatre syndicats signataires de la convention médicale (FMF, MG France, Le Bloc, SML) ont signé, avec l’Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie (UNCAM), un cinquième avenant au texte conventionnel.

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Hervé Le Marec au cabinet d’Agnès Buzyn

Professeur de cardiologie au CHU et à l’université de Nantes, Hervé Le Marec est entré au cabinet de la ministre de la Santé, en remplacement de Lionel Collet, qui avait été nommé conseiller spécial au sein du cabinet en mai 2017 et l’a quitté le 1er mars dernier. Spécialiste de pathophysiologie cardiovasculaire et de recherche génétique sur les arythmies cardiaques, Hervé Le Marec a été chef du service de cardiologie du CHU de Nantes de 2004 à 2010 et président de la CME de cet établissement de 2003 à 2009. Il a aussi dirigé de 2007 à 2015 l’institut du thorax, laboratoire mixte INSERM/CNRS/Université de Nantes, qu’il a cofondé. Il était jusqu’à ce jour coordinateur du projet VaCaRMe (Vaincre les maladies Cardiovasculaires, Respiratoires et Métaboliques) au sein de l’Institut du thorax.




Affiliation Carmf : les conditions d’exonération

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Affiliation à la CARMF des internes remplaçants : oui, mais pas comme ça !

L’obligation faite aux internes remplaçants thésés ou non, depuis le 1er janvier, de s’acquitter d’une cotisation CARMF de 3 133 euros sème la panique parmi eux. Si leurs syndicats réclamaient de longue date la possibilité pour les internes remplaçants d’être affiliés à la CARMF, ils contestent son caractère forfaitaire et obligatoire et demandent que cette cotisation soit proportionnée à l’activité de remplacement.

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Affiliation à la CARMF des internes remplaçants : Les aînés soutiennent leurs cadets

La CSMF  dénonce l’amendement gouvernemental introduit « en catimini et sans concertation avec la profession » et « se joint à l’indignation des syndicats d’internes ».

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Le parcours mystérieux et chaotique de l’Apollon du Belvédère [1]

L’Apollon du Belvédère, sculpture romaine en marbre de l’époque d’Hadrien, reproduction d’une effigie en bronze vers – 330 av. J.-C., se trouve  sous une niche dans l’octogone de la cour du Belvédère au Vatican. Cette statue de taille supérieure à l’être humain (2,24 m [h]), très souvent gravée et reproduite, fut l’objet de nombreux écrits, notamment aux XVIIIe et XIXe siècles. Admiré comme l’une des merveilles de la statuaire antique grecque, Johann Joachim Winckelmann le décrivit à plusieurs reprises avec emphase. Cependant son historiographie demeure encore aujourd’hui très méconnue.

Une découverte de la Renaissance 

Nous devons attendre le début du XVIe pour découvrir son existence dans le guide le plus célèbre de la Rome antique, L’Opusculum de mirabilibus novae & veteris urbis Romae de Francesco Albertini : « que puis-je dire de la très belle statue d’Apollon, qui je peux le dire semble vivante et que votre sainteté a transféré au Vatican ». L’auteur, chanoine de la basilique Saint-Laurent à Florence, aumônier du cardinal Fazio Santoro à Rome, fut élevé au titre de cardinal par le pape Jules II le 1er décembre 1505. Vers 1491 parut dans le codex Escurialensis, (1) publié vers 1508-1509, la première reproduction de l’œuvre. Ce recueil de dessins indiquait que la statue se trouvait dans le jardin du cardinal Giuliano della Rovere, le futur pape Jules II à San Pietro in Vincoli, dont il était le titulaire depuis 1471. En fait l’Apollon servit de modèle à Andrea del Castagno dans les années 1450 lorsque cet artiste peignit son David en citant l’attitude de la sculpture (David vainqueur de Goliath, tempera sur toile, Washington National Gallery of art). Pier Jacopo Alari Bonacolsi (v.1460-1528) dit l’Antico, qui avait reproduit plusieurs statues antiques pour le studiolo d’Isabelle d’Este, en fit une réduction en bronze, sans doute vers 1498, aujourd’hui à la Ca d’Oro à Venise.

Une installation symbolique dans la cour du Belvédère

Le pape Jules II, grand amateur d’antiquité, l’installa au Vatican dés 1509, puis dans la cour du Belvédère vers 1511. L’aménagement de celle-ci confié à Donato Bramante à partir de 1506 connectait le palais du Vatican à la villa du Belvédère par une série de terrasses. Dès 1503, Jules II amassa une immense collection de sculptures antiques dont le Laocoon et ses fils et le Torse du Belvédère. Il les plaça dans des niches donnant sur la cour. La gravure à l’eau forte de Marc-Antonio Raimondi (1474-1534) du Metropolitan Museum of Arts à New-York en 1530-1534 et celle sur cuivre d’Antonio Lafreri à la Bibliothèque nationale de France en 1550-1552 en apportent la preuve et donnent l’image de la figure de l’Apollon lors de sa découverte. Toute une symbolique liée à la présence de cette statuaire fut orchestrée par Jules II. Le palais du Belvédère est implanté sur la colline du Vatican, l’endroit, selon le Liber Pontificalis, (2) où aurait été crucifié saint Pierre. Au vers 33 du poème l’Antiquaria Varia Urbis, Andreas Fulvius indiquait qu’en ce lieu un sanctuaire était dédié au dieu Apollon :  « Vaticanus apex, Phoebo sacratus, ubi olim auguria hetrusci vates captare solebant ». L’empereur Constantin y érigea sous le pape Silvestre I (314-355) une basilique consacrée à saint Pierre. Elle gardait le sarcophage où reposait le corps du Saint. En replaçant cette statue d’Apollon dans la cour du Belvédère le souverain pontife donna une expression visuelle à cette tradition. Sa commande à Raphaël de la fresque d’Apollon au Parnasse dans les Stanze di Raffaelo au palais du Vatican participe de cette même symbolique. En concevant un jardin arboré entouré de statues antiques, il recréa l’antique viridarium. En 1532-1533, à la demande du pape Clément VII, l’Apollon subit une restauration. A l’époque il importait de rétablir les manques. Le sculpteur Giovanni Agnolo Montorsoli (1507-1563), compagnon de Michel-Ange, ajouta la main gauche, modifia l’avant-bras droit avec une main ouverte détournée du corps, et allongea le support pour que la main droite puisse s’y appuyer (cette main était attachée à l’origine à la cuisse supérieure, comme le prouvent les puntello survivants).

Ces modifications furent gravées et dessinées sans commentaire jusqu’au XIXe siècle. En 1924-1925 Guido Galli lui redonna son aspect primitif. Depuis 1981, l’Apollon est à nouveau autoportant et la pause ajustée avec précision : la statue penche maintenant au niveau de la tête de 50 mm environ. Quelques semaines après son élection en 1566, le pape Pie V annonça que la collection des sculptures de la cour du Belvédère allait être dispersée, « Il ne convenait pas au successeur de saint Pierre de conserver chez soi de telles idoles ». A sa mort en 1572, pas une statue jugée de premier ordre n’avait quitté la cité. Caché par des volets de bois en raison de sa nudité « indécente » l’Apollon resta en place jusqu’au traité de Tolentino en 1798.

Depuis sa « redécouverte » à la fin du XVe siècle jusqu’en 1850 : une des plus merveilleuses sculptures du monde, une « beauté idéale »

L’Apollon du Belvédère considéré comme une statue antique grecque originale fut admiré pendant trois siècles. La seconde description du savant allemand, Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) montre l’engouement provoqué par cette œuvre : « de toutes les statues antiques qui ont échappé à la fureur des barbares et à la main destructrice du temps, la statue d’Apollon est sans contredit la plus sublime. On dirait que l’artiste a composé une figure purement idéale […] Son attitude annonce la grandeur divine qui le remplit […] Dans les traits de l’Apollon du Belvédère, on trouve les beautés individuelles de toutes les autres divinités réunies […]. Pour le poète, écrivain et théoricien de l’esthétique allemand Johann Christoph Friedrich Schiller « aucun mortel ne peut décrire ce mélange céleste d’accessibilité et de sévérité, de bienveillance et de gravité, de majesté et de douceur ». Le peintre Raphaël Mengs (1728-1779), le premier, émit des doutes. Avant sa mort, il affirma que l’Apollon était une copie romaine faite d’un marbre italien, en total désaccord avec le célèbre antiquaire romain Enrio Quirino Visconti. Après dix ans d’âpres échanges, le géologue et minéralogiste Déodat de Gratet de Dolomieu (1750-1801) trancha en faveur de l’Italie. Le sculpteur et dessinateur anglais, grande figure du néoclassicisme britannique, John Flaxman « était certain qu’il s’agissait d’une copie, au contraire du Thésée du Parthénon ». Pour Henry Mathews membre du King’s College de Cambridge dans son journal The diary of an Invalid « le style de finition n’a certainement pas l’air d’un original ». A la fin de la première moitié du XIXe siècle l’affaire était entendue : le « soupçon » que cette œuvre soit une copie se « chuchote si fort que tout le monde peut l’entendre ». Le 14 décembre 1795, le même John Flaxman affirmait qu’il s’agissait « d’une copie en marbre d’un original de bronze […] les plis du devant de la statue sont probablement une exacte imitation de l’original et ne correspondent pas à ceux de l’autre face ». Il restait à en découvrir l’auteur.

Christian Zicarelli

Eva Mesko, étudiante en Master 2 Histoire de l’Art, Paris IV La Sorbonne.

(1) Le codex Escurialensis arriva en Espagne vers 1509-1510. Daté habituellement de 1491 (fol. 50v.) il servit de source mythologique et d’ornement architectural lors de la construction du château de la Calahorra (Sierra Nevada) de 1508 à 1509 par le marquis Don Rodrigo Vivar y Mendosa (il se trouvait à Rome de 1506 à 1508).
(2) Chronologie des papes du IVe au XIe siècles.

 




Le best of des grandes études 2017 – 2e partie

1. Maladie coronaire
2. Troubles du rythme
3. Valvulopathies
4. Insuffisance cardiaque
5. Maladie veineuse thrombo-embolique
6. Artériopathie des mi (ami) et aorte abdominale
7. AVC/AIT

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La e-santé au programme de travail de la HAS

Le collège de la Haute Autorité de Santé (HAS) a adopté une version révisée de son programme de travail. La précédente version, qui datait de mai 2017, avait pris une nouvelle forme avec une présentation par domaine thérapeutique. La nouvelle version comporte quelques modifications avec notamment l’apparition de nouvelles rubriques : santé environnementale, douleur, e-santé, mesure de la qualité et de la sécurité des soins, diffusion publique sur Scope Santé.

A la rubrique « e-santé », les travaux concernent :

  • la définition des situations cliniques, champs et publics pour lesquels les actes de TéLéConsultation (TLC) et de TéLéExpertise (TLE) devraient être exclus (1er trimestre 2018) ;
  • un guide sur le bon usage et la qualité des pratiques de TLC et de TLE (4e trimestre 2018) ;
  • un guide sur les spécificités méthodologiques de l’évaluation clinique des dispositifs de télésurveillance et dispositifs médicaux connectés ;
  • l’identification des situations cliniques pour lesquelles un déploiement de la télésurveillance permettrait d’améliorer l’efficience, la qualité et la sécurité des prises en charge.



Une mesure en faveur du cumul emploi-retraite

Parmi les 20 mesures de lutte contre les déserts médicaux annoncés par le Premier ministre en octobre dernier figurait le relèvement du plafond en deçà duquel les médecins libéraux cumulant emploi et retraite et exerçant dans des zones sous-dotées sont dispensés de cotiser à l’ASV. Ce plafond a été relevé de 11 500 euros à 40 000 euros. L’arrêté est paru au JO du 28 décembre 2017 et est entré en vigueur au 1er janvier dernier.

 




Charte de protection des rendez-vous en ligne

Il y a un an, l’URPS Ile-de-France avait publié une étude sur « les outils de prise de rendez-vous en ligne pour les médecins libéraux ». L’analyse de 15 services en ligne avait soulevé des inquiétudes sur la protection des données des utilisateurs recueillies. Devant ce constat, la Commission Pratique libérale et nouvelles technologies de l’URPS Médecins a engagé un travail avec des éditeurs de prise de rendez-vous pour proposer une charte de confiance permettant de dresser les premières règles du marché. Chaque plate-forme signataire de cette charte de confiance e-Rdv de l’URPS s’engage à respecter les exigences fondamentales de sécurité et de fiabilité pour protéger les données de santé collectées.

 




Accès aux soins : charte entre Etat et libéraux

Lors de la première réunion du comité de pilotage du Plan pour renforcer l’accès aux soins lancé en octobre dernier, une charte a été signée par la ministre de la santé, Agnès Buzyn, et 24 organisations syndicales dont, pour les médecins, la CSMF, le SML, MG France et le SNJMG. L’objet de ce texte est de « confirmer la mobilisation des organisations représentatives des professionnels de santé libéraux à mettre en œuvre, en support des professionnels de santé sur les territoires et au bénéfice des usagers, toutes les mesures nécessaires à la réalisation des objectifs définis dans le plan de renforcement de l’accès territorial aux soins ».

La mise en œuvre de cette charte implique la création d’un « comité de pilotage opérationnel » qui réunira au plan national les organisations représentatives des médecins libéraux, des autres professions de santé, des représentants de l’Assurance Maladie, des directeurs généraux des ARS et des personnalités qualifiées « comprenant des représentants des structures de jeunes professionnels de santé et des fédérations pluriprofessionnelles ». Ce comité se réunira sous la présidence de la Directrice Générale de l’Offre de Soins (DGOS).




Généralisation du DMP : c’est pour octobre !

Le directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), Nicolas Revel, a annoncé que le Dossier Médical Partagé (DMP) sera officiellement lancé sur l’ensemble du territoire en octobre prochain.

Rappelons que c’est la loi de santé de janvier 2016 qui a confié le pilotage du DMP à l’Assurance Maladie. Dans son rapport annuel 2018, la Cour des comptes s’est félicitée des premiers résultats « encourageants » enregistrés depuis ce transfert. Un récent sondage BVA montre que 69 % des Français sont prêts à « ouvrir » leur DMP.

Pour Nicolas Revel, la généralisation du DMP sera un succès s’il y a ouverture massive de nouveaux dossiers, si l’on y trouve les informations nécessaires, tels que l’historique des prescriptions ou les rapports médicaux et si l’on facilité l’accès au DMP via une application mobile. Il assure que cette application mobile sera pleinement effective à la date de généralisation du DMP.

 




Et moi, je vis toujours

Pouvait-on, dans cette rubrique médico-littéraire, laisser partir Jean d’Ormesson sans lui adresser l’hommage que méritent sa carrière et sa personnalité ?

Cet ouvrage ultime n’a certes pas grand-chose à voir avec la médecine ou la cardiologie.

Encore que …

Et moi, je vis toujours … Mais qui suis-je ?

Eh bien, je suis l’humanité ; plus que l’humanité, je suis l’histoire, je suis hier, aujourd’hui et demain.

Dans ce roman monde qui revisite l’histoire universelle, Jean d’Ormesson met tout son talent, extraordinairement intact jusqu’au bout, pour nous amener à réfléchir sur l’humanité et bien au-delà, du début – « L’histoire du monde avant l’histoire »  – à la possible fin de l’univers, « ce spectacle indicible d’un monde sans les hommes ».

Tantôt homme, tantôt femme, le narrateur vole d’époque en époque et ressuscite sous nos yeux l’aventure des hommes et de leurs grandes découvertes.
Vivant de cueillette et de chasse dans une nature encore vierge, il parvient, après des millénaires de marche, sur les bords du Nil où se développent l’agriculture et l’écriture.

Tour à tour africain, sumérien, grec ou troyen, ami d’Achille et d’Ulysse autant que d’Hector, citoyen romain, juif errant, il salue les grandes inventions et découvertes, le génie militaire, la Révolution de 1789, les progrès de la science. Marin avec Christophe Colomb, servante dans une taverne à Paris, valet d’un grand peintre ou d’un astronome, Il est partout chez lui, à Jérusalem, à Athènes, à Byzance, à Venise.

Il souligne à merveille les événements marquants des différentes époques, mais on sent bien qu’il garde une certaine préférence pour les grands artistes, écrivains, peintres, musiciens ou bâtisseurs.

Un brin pessimiste ou tout simplement lucide, il pronostique la fin de l’histoire : « je ne suis pas éternelle puisque je suis le temps et que le temps s’écoule ; j’ai passé, je passe, je passerai… »

Rédigé dans un style alerte et vif, avec ce sens de la formule qui fait mouche que l’on reconnaît à l’écrivain, le livre est, comme les précédents, très agréable à lire ; il nous invite, comme les autres, à réfléchir sur l’évolution et la vie; cette vaste entreprise d’exploration et d’admiration finit par dessiner avec ironie et gaîté une sorte d’autobiographie intellectuelle de l’auteur.

« Racine est une mode qui passera comme le café ! », aurait affirmé avec cet aplomb qui caractérise parfois les plus graves erreurs de jugement notre chère marquise de Sévigné.

Gageons que l’œuvre de ce cher Jean d’Ormesson durera autant que celle de Racine !

Les spécifications du livre
Auteur : Jean d’ Ormesson
Editeur : Gallimard
Pagination : 288 pages
Prix public : Livre : 19,00 € – Kindle : 13,99 €




Let’s talk ou comprendre sans connaître la langue

Cela fait pratiquement dix ans que le concept d’écoute augmentée existe. La technologie n’a cessé de s’améliorer depuis pour réapparaître sérieusement en 2016 afin d’arriver aujourd’hui  à des écouteurs-traducteurs en temps réel. Le marché devient mature et permet de comprendre et retranscrire des idiomes dans la langue de votre choix, si le logiciel le permet.

 Les demandes sont fortes dans ce domaine où les demandes sont importantes : congrès, réunions interlangues, visualisation vidéo en lange étrangère, formation, voyages… Certains pays pour qui la langue peut-être une barrière – comme la Chine ou le Japon – ont bien compris l’avenir de cette technologie qui pourraient leur ouvrir plus facilement les portes des investisseurs ou visiteurs étrangers. Gare cependant aux technologies employées, aux smartphones qui doivent être connectés pour fonctionner au travers de l’application et au temps de latence entre la prise de parole et l’écoute qui peut avoir des conséquences non négligeables et le nombre de langues proposé (gratuites ou non). Petit tour d’horizon des principales technologies.

Ili Logbar

Présenté en 2016 – fonctionne sans 4G. 1 langue. Anglais vers espagnol, japonais ou chinois

C’est au CES 2016 que Logbar, société nippone, avait présenté un outil simple, capable de comprendre une langue complexe comme le japonais. Le produit se présente comme un boîtier de télécommande, simple et doté d’un microphone et d’écouteurs. L’avantage est qu’il fonctionne sans connexion. La bibliothèque préinstallée est plutôt chiche avec une traduction de l’anglais vers l’espagnol, le japonais et le chinois. L’inverse n’étant pas possible. Le temps de traduction est des plus courts avec un temps de  0,2 seconde en moyenne.

Pixel Buds

Sortie en octobre 2017 – 159 $. 40 langues

L’utilisation des écouteurs Pixel Buds de Google s’est avérée compliquée. En effet, une conversation avec une personne de langue étrangère oblige d’avoir deux smartphones Google Pixel 2 et deux paires d’écouteurs. Il faut donc trouver une personne qui a le même smartphone et les mêmes écouteurs… Quant à la traduction, elle est décevante, puisqu’elle transite via l’application Google Assistant et ne fournit que des mots-valises et non le résultat d’une véritable discussion…

WT2

Disponibilité avril 2018 – 179 $. 6 langues. Anglais, chinois, français, allemand, japonais, espagnol

La start-up Timekettle propose un traducteur en temps réel qui fonctionne via une application sur le smartphone. Celle-ci réalise la traduction puis envoie l’information vers les écouteurs. Il y a donc un temps de latence de 1 à 3 secondes entre le temps de parole de l’interlocuteur et la traduction. Malgré cela, l’outil est plutôt performant, à condition d’avoir un bon réseau mobile à proximité.

Mars

Sortie prévue été 2018 – aucun prix annoncé. 4 langues, 40 à terme. Anglais, chinois, coréen, espagnol

C’est au CES 2018 que de nouveaux écouteurs, baptisés Mars ont été présentés. Disponibles sur Android et iOS, ils autorisent la traduction en tête-à-tête en temps réel. Là encore, l’intelligence est déportée sur le smartphone par le biais d’une application. Lors des démos, Mars était en mesure de comprendre l’anglais, le chinois, le coréen et l’espagnol. A terme, une quarantaine de langues étaient promises.

The Pilot

Sortie à l’automne 2017 – 249 $. 15 langues

Là encore, la promesse est simple : pouvoir traduire à la volée et en temps réel les discussions depuis plusieurs langues. Les écouteurs s’appuient sur du « machine learning » (1) pour puiser les informations nécessaires à son fonctionnement.
Les oreillettes sont connectées en bluetooth à votre smartphone. Quinze langues sont supportées gratuitement, dont l’anglais, le français, l’italien, le portugais et l’espagnol

Baidu

Sortie prévue février-mars 2018. 3 langues

Après les Baidu Eye, le plus gros moteur de recherche de Chine a dévoilé un traducteur pas plus gros qu’un smartphone. L’appareil, qui fait appel à des intelligences artificielles, a besoin d’une connexion qui induit une latence significative. A ce jour, le chinois, le japonais et l’anglais sont les seules langues supportées. Le mandarin s’ouvre à vous !
Pascal Wolff

(1) Le « machine learning » ou apprentissage automatique, concerne la conception, l’analyse, le développement et l’implémentation de méthodes permettant à une machine (au sens large) d’évoluer par un processus systématique, et ainsi de remplir des tâches difficiles ou problématiques par des moyens algorithmiques plus classiques.




Télésurveillance de l’IC : la solution Newcard

Newcard, société fondée par le Dr Grégory Perrard, développe le service de télésurveillance de l’insuffisance cardiaque appelé « 1 Minute pour mon Cœur ».Parmi les premières solutions nationales agréées par le ministère de la Santé, elle est à ce jour parfaitement opérationnelle.

Le développement des objets connectés a incité les professionnels de santé à s’y intéresser de plus près. Le Syndicat des Spécialistes des maladies du Cœur et des Vaisseaux (SNSMCV), dans son rôle de force de proposition pour l’avenir de la profession, s’est doté, en 2014, d’une commission numérique afin de réfléchir à ce que pouvait apporter la santé connectée dans leur pratique quotidienne. Accompagné de confrères cardiologues et soutenu par le SNSMCV, le Dr Gregory Perrard a concrétisé cette réflexion en créant une start-up apportant une solution opérationnelle pour le suivi à domicile des patients insuffisants cardiaques. « J’ai des liens avec des créateurs de start-up, il fallait qu’on se lance, raconte-t-il. Fin 2015, le projet Newcard est né et a été retenu par l’incubateur de start-up lillois Eurasanté. Cela a été le vrai départ et à l’été 2016 la société Newcard a été officiellement créée. »

A la fin de cette même année, le ministère de la Santé a publié le cahier des charges concernant l’expérimentation nationale de télésurveillance de l’insuffisance cardiaque. « Toutes nos solutions ont été strictement développées à partir de ce cahier des charges, souligne Gregory Perrard. Nous venons d’obtenir le dernier feu vert, celui de la CNIL, et nous sommes maintenant en capacité de mettre en place une télésurveillance de l’IC dans la France entière. »

Le service, qui s’appelle « 1 Minute pour mon Cœur » est donc tout à fait opérationnel. Avec une file active d’environ 200 personnes depuis le début de l’expérimentation, Newcard suit aujourd’hui une cinquantaine de patients. « Mais c’est un chiffre qui augmente tous les jours, précise Gregory Perrard. Plus d’une centaine de cardiologues ont adhéré à notre dispositif et actuellement, de nouveaux cardiologues s’inscrivent tous les jours. »

Newcard, la première solution agréée
Concrètement, comment fonctionne « 1 Minute pour mon Cœur » ? Lorsqu’un cardiologue estime qu’un de ses patients insuffisants cardiaques peut bénéficier du dispositif de télésurveillance, il l’inscrit sur la plateforme Newcard.

Un patient peut être inclus dans les 30 jours après une hospitalisation liée à une insuffisance cardiaque ou dans les 12 mois (dans ce cadre 2 critères supplémentaires sont nécessaires : une dyspnée stade NYHA > ou égal à 2 et un taux de BNP > à 100 ou un taux de NT PRO BNP > à 1 000. La société contacte le patient, installe à son domicile le matériel nécessaire et surtout, le forme. « C’est un point essentiel pour l’observance », insiste Gregory Perrard. Le matériel consiste en une balance connectée, un tensiomètre et une tablette. Il est demandé au patient de prendre ses mesures une fois par jour, tous les jours. « Nous avons une tolérance de trois jours, explique Gregory Perrard. Après trois jours sans mesure du patient, nous l’appelons. »

Les données sont automatiquement envoyées vers une base de données sécurisée où tourne en permanence un algorithme. « C’est l’algorithme qui exerce la surveillance basée sur les données objectives issus des objets connectés explique Gregory Perrard. Compte tenu que l’on estime à 200 000, le nombre de personnes potentiellement télésurveillables, cette automatisation est indispensable. Notre volonté est en effet de pouvoir proposer une télésurveillance à tout patient éligible où qu’il soit en France »

Si aucune anomalie n’est repérée, Newcard informe régulièrement le cardiologue du bon suivi de ses patients. Il a surtout un accès permanent aux données de son patient sur la plateforme ce qui s’avère très utile pour optimiser le suivi du patient : notamment lors des consultations habituelles.

Si l’algorithme décèle une anomalie, le cardiologue est prévenu par mail. Il a alors 48 heures (72 heures pendant les week-end) pour répondre. « S’il ne répond pas, nous contactons un autre cardiologue ou un établissement qu’il nous a désigné lors de son inscription. C’est primordial pour nous : une alerte = une réponse, souligne Gregory Perrard. Il faut être certain que l’alerte est honorée par l’intervention humaine. »

Newcard prend le même soin à s’assurer de l’accompagnement thérapeutique du patient. « Nous demandons au cardiologue quelle est la solution sur laquelle il souhaite s’appuyer. S’il n’en pas, nous lui en proposons une proche de chez lui. Et à cet égard, je veux souligner que nous ne sommes pas en concurrence avec les réseaux d’insuffisance cardiaque déjà en place, mais au contraire très désireux de travailler avec eux pour l’accompagnement thérapeutique. »

L’inclusion d’un patient dans l’expérimentation se fait pour six mois ; elle est renouvelable, bien sûr, si le patient répond toujours aux critères d’inclusion. La rémunération du cardiologue est de 110 euros par patient et par semestre ; rémunération qui n’interfère évidemment pas avec celle des autres actes et consultations présentielles. Une rémunération de 60 euros par semestre est prévue pour l’accompagnement thérapeutique. Evidemment, le service est totalement pris en charge pour le patient dans le cadre de son ALD.

Contact
Pour plus d’information, vous pouvez contacter Newcard – Contact mail
Site internet : newcard




Tourmente numérique : le débat

« Le médecin et le patient dans le monde des datas, des robots, des algorithmes et l’intelligence artificielle. » C’est sur ce thème que, dans le prolongement de son Livre Blanc, l’Ordre a organisé un débat il y a quelques semaines. Verbatim.

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Numéro d’écoute pour médecins en souffrance

Depuis le 1er janvier dernier, un numéro d’écoute et d’assistance pour les médecins en souffrance a été mis en place par le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) et l’Association d’Aide Professionnelle aux Médecins et Soignants (AAPMS) qui ont signé une convention de partenariat. 

Lors de la cérémonie des vœux, le président du CNOM, Patrick Bouet, a évoqué cette initiative : « Ce travail sur l’entraide est une de missions constitutives de l’Ordre des médecins. Dans ce contexte de grande souffrance des médecins, il est de notre responsabilité de leur apporter toute l’aide confraternelle dont il pourraient avoir besoin ».

Ce numéro d’écoute est le 0826 000 401. Il est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Cette écoute téléphonique est « confidentielle » et respectueuse du « secret professionnel ».

Numéro d’écoute : 0826 000 401
Son objectif est de prendre en charge les médecins en souffrance – y compris les internes – afin de les orienter vers un organisme d’aide adéquat. Il peut s’agir du conseil départemental de l’ordre dans lequel le médecin est inscrit, du service d’entraide du CNOM ou bien des associations et établissements de soins « signataires de la charte d’entraide » du CNOM.
Le numéro d’écoute est financé par le CNOM, tandis que sa gestion revient à l’AAPMS. Cette dernière « aura notamment la charge de former les psychologues répondant aux appels téléphoniques des médecins ou internes » étant entendu que « les personnels de la plateforme est lié par le secret professionnel ».

La création de ce numéro d’écoute s’inscrit dans le cadre de la convention de partenariat « pour l’entraide aux médecins de France » que le CNOM, le Centre national de Gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière (CNG) et la Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France (CARMF) ont signé en novembre dernier. Rappelons que cette convention a pour objet l’instauration d’un programme conséquent d’aide médico-psycho-sociale à destinations des médecins. Elle prévoit notamment une campagne de sensibilisation des médecins aux risques d’épuisement professionnel (« burn out ») et à l’importance d’un suivi médical.

Ces services d’entraide aux médecins interviennent en effet dans un contexte de prise de conscience accrue des risques psychosociaux touchant la profession (épuisement, harcèlement, violences…) qui a suscité plusieurs initiatives l’année dernière comme la campagne « Dis doc, t’as ton doc ? », qui a pour objectif d’inciter les praticiens à prendre un médecin traitant ou encore l’enquête nationale sur la souffrance psychique conduite auprès des médecins en formation.




Intelligence artificielle, quelle place pour les médecins ?

L’irruption de l’intelligence artificielle (IA) dans notre environnement quotidien ne va pas sans soulever l’éternelle question du rapport de l’homme avec la machine. Les médecins sont d’autant plus interpellés que la santé est un des secteurs où les enjeux de l’IA sont les plus importants.

Le développement de l’IA est accéléré depuis quelques années par la conjugaison de la constitution de bases de données immenses dans le monde et l’augmentation permanente de la puissance de calcul des machines.

Tant que la machine effectuait des tâches répétitives, nous nous en félicitions. Elle devient aujourd’hui plus inquiétante par sa capacité à apprendre de ses propres comportements pour s’améliorer. Elle le sera encore plus demain, quand l’IA forte pourrait égaler ou dépasser le cerveau humain en acquérant des capacités décisionnaires.

Les conséquences de l’IA nous savons qu’elle interfère déjà dans le domaine du diagnostic, de la recherche et de l’imagerie médicale. En cardiologie nous connaissons la plate-forme Newcard pour la télésurveillance des insuffisants cardiaques, mais aussi Cardiologs qui, à partir d’une technologie de réseaux de neurones profonds, peut lire les enregistrements ECG de n’importe quel appareil numérique.

L’IA va aussi modifier les relations avec les autres professionnels de santé. Des infirmiers cliniciens en s’aidant d’outils informatiques suppléent les médecins pour certaines tâches jusqu’à la prescription de médicaments. Les chatbots (1) à l’image de l’expérience menée par le NHS peuvent se substituer à des professionnels de santé pour organiser les premiers soins. On devine tout l’intérêt de ce type d’organisation dans une période de crise démographique et de déserts médicaux.

Le développement de l’IA se heurte à des problèmes, éthiques par ses capacités d’analyses génomiques, juridiques par les risques d’atteinte de la vie privée et du secret médical. L’Ordre des médecins a d’ailleurs, en deux ans, publié deux rapports sur ce sujet.

La prise de conscience et la mise en place de mesures réglementaires ne peuvent se traiter qu’à l’échelon international, car l’IA dépasse les frontières. Le risque est de laisser le champ libre aux leaders que sont les entreprises américaines et chinoises pour qui ces sujets ne sont certainement pas une préoccupation majeure. La France ne sera audible que si elle se dote d’entreprises de haut niveau, les équipes humaines existent, aux politiques de les favoriser.

Le médecin va-t-il disparaître, comme certains le prédisent aux radiologues ? Le danger existe, mais on peut raisonnablement penser que l’enjeu est plus la transformation de son métier et sa fonction que sa disparition. L’IA lui enlèvera des tâches, mais elle lui apportera dans le même temps des informations et des dispositifs nouveaux, toujours plus performants. Il sera à la fois le scientifique qui s’approprie les nouvelles technologies et l’humaniste qui transmettra son savoir à son patient. Encore faut-il qu’il soit formé dans cette perspective !

(1) Un chatbot est un robot logiciel pouvant dialoguer avec un individu ou consommateur par le biais d’un service de conversations automatisées effectuées en grande partie en langage naturel.




  2018  a été marquée par la mise en œuvre d’une réforme  systémique des retraites.  

TOUS SONT CONCERNÉS : retraités, cumul activité-retraite, actifs proches ou éloignés de la cessation d’activité.

DANS TOUS CES CAS, vous avez besoin de conseils pour préparer cette étape.

LE SYNDICAT NATIONAL DES MÉDECINS CONCERNÉS PAR LA RETRAITE (SN-MCR) vous apporte, ainsi qu’à votre conjoint, les éléments indispensables pour prendre les meilleures décisions, dans un dossier difficile à appréhender et qui va encore se modifier. Pourtant, le montant de votre retraite actuelle ou future dépend aussi des choix réalisés pendant votre activité et de la pérennisation de ces efforts pendant la retraite.

 Attendre l’âge de la retraite afin de s’en préoccuper est déjà trop tard.
 Anticiper est le meilleur moyen de réaliser les bons choix pour le futur. 

COMPRENDRE

Le SN-MCR vous apporte les informations nécessaires et actualisées, pour une bonne compréhension sur ce sujet important, avec :
– un site www.retraitemedecin.org, auquel vous aurez accès en totalité, contenant les statuts du syndicat, les réponses à vos questions, la réversion au conjoint et, chaque année son guide mis à jour de la retraite,
une aide personnalisée en nous adressant un courriel au SNMCR,
une étude gratuite, aux adhérents, permettant d’apprécier les meilleures dates pour liquider votre retraite,
les conditions du cumul activité-retraite,
un courriel trimestriel (ou courrier si vous n’avez pas d’adresse mail) reprenant les actualités sur ce sujet.

En cas de nécessité, vous serez contacté par email ou par courrier.

SAUVER NOS RETRAITES ET CONSTRUIRE LEUR AVENIR AVEC ÉQUITÉ

La répartition obligatoire (cotisations des actifs payant les pensions des retraités) est la base de notre système. Elle permet de faire face aux aléas de la vie, aux turbulences de la capitalisation (qui complète cependant cette répartition avec le dispositif Madelin) et de préserver des ressources indispensables pendant les années de retraite. Il faut, en anticipant, prendre en compte les équilibres d’aujourd’hui et ceux prévisibles pour demain avec une équité. La réforme annoncée de notre système de retraite devra respecter ces principes.
Le SN-MCR s’est battu pour sauvegarder cette répartition et tout particulièrement l’ASV que d’autres voulaient supprimer alors que cela représente 35 % de la retraite moyenne du médecin, payée aux deux-tiers par la caisse. 

 

COMMENT NOUS REJOINDRE ?

Vous pouvez nous écrire en vous servant de ce formulaire.
Par retour, vous recevrez vos codes vous permettant un accès à la totalité du site
Cotisation :  64 euros/an en 2018, 32 euros pour les conjoints, à envoyer à l’adresse du SN-MCR.

Erreur : Formulaire de contact non trouvé !

79, rue de Tocqueville – 75017 Paris.
Tél.: 01.44.29.01.31

 




MPC, MCS, MCC, la saga des majorations

Depuis les années 2000, la valorisation des consultations spécialisées s’effectue plus par le moyen des majorations ciblées, restrictives, que par une augmentation de la lettre clé.

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Les données du monde des réels

Ce site est toujours une curiosité, et nous vous en avions fait part il y a quelques temps. Worldometers propose en temps réel un nombre impressionnant de données (dont certaines font froid dans le dos), certaines concernant le monde de la santé :

– nombre de naissances

– nombre de décès

– décès dûs à des maladies contagieuses

– décès causés par la malaria

– décès causés par le VIH

– décès causés par l’alcool

– décès suite à des accidents de la route…

Il est bien sûr impossible de savoir à l’unité ou à la seconde prêt le nombre de décès causé par le VIH ou le nombre de cigarettes fumées, essentiellement parce que c’est déjà compliqué d’avoir des chiffres fiables dans les pays industrialisés, alors imaginez dans certains pays en voie de développement ou en état de guerre.

Au 20 février 2018, nous étions à 7 603 309 400 être humains sur terre…

Mais c’est surtout une curiosité. A noter que si, en France, le nombre de naissances régresse depuis trois ans, il progresse dans le monde plus vite que celui des décès…
Pascal Wolff




La tempête de Giorgione (1478-1510) ou la singularité de l’éclair

A Venise, à l’automne 1510, quand meurt prématurément de la peste,  Zorzi (en dialecte vénitien) de Castelfranco dit « le grand Giorgio » ou Giorgione (1477 ou 1478-1510), avec lui disparaît l’une des figures les  plus énigmatiques de l’art italien « entre existence et inexistence ».  

 

Comme la peinture toscane, la peinture vénitienne est issue de la tradition byzantine mais elle est imprégnée de la luminosité particulière de Venise nimbée d’une atmosphère adoucie par l’évaporation de la lagune qui, en revanche, s’est avérée peu favorable aux fresques, incitant à y substituer des toiles monumentales (teleri) puis des tableaux de chevalet destinés aux plaisirs intellectuels au début du Cinquecento. C’est ainsi que La Tempête de ce peintre éphémère que fût Giorgione nous présente « une atmosphère de musique et de poésie qui laisse au spectateur une entière liberté d’interprétation quant à la scène représentée ». A cette époque, il semble que nul autre que Giorgione, à la fois peintre et musicien, n’aurait pu saisir avec un tel raffinement ces sensations fugitives et subtiles laissant libre cours à de multiples interprétations mythologiques ou allégoriques qui donnent finalement « l’impression de s’annuler l’une à l’autre à l’infini ». Il en résulte qu’il s’agit  d’une toile ne nécessitant, peut-être, « aucun décodage »  en nous laissant dans un exceptionnel « état de réceptivité émotive ». L.-F. Garnier

Nous ne connaissons rien de la vie de Zorzi de Castelfranco, ni de son activité jusqu’à la première référence le concernant en date du 1er juin 1506 sous forme d’une inscription au dos de Laura (Kunsthistorisches Museum Vienne). Il nous faut faire confiance au peintre et biographe Giorgio Vasari (1511-1574)  pour savoir qu’il naquit d’une famille modeste à une cinquantaine de kilomètres de Venise, à Castelfranco di Veneto ; là  se trouvent  les fresques de la « Casa Giorgione » et surtout, dans l’église San Liberale, la Pala (1)  di Castelfranco représentant une Vierge à l’Enfant avec Saint François et Saint Nicaise, l’une des rares œuvres qui lui soit clairement attribuée. La date de naissance de Giorgione est  d’autant plus imprécise qu’à Venise l’année commençait alors ab incarnatione Christi, le 25 mars. il put être apprenti (v.1490) et  former son esprit, forma mentis, chez Giovanni Bellini (1430-1516).

Ce dernier demanda, en novembre 1508, qu’une commission de peintres incluant Vittore Carpaccio (v.1460-v.1526) fasse que Giorgione soit  correctement rétribué  pour sa fresque de la façade donnant sur le Grand Canal du Fondaco dei Tedeschi (2), l’autre façade ayant été peinte par Titien (v.1485-1576).  Il ne reste malheureusement presque rien de cette fresque détruite par l’air marin de la lagune et encore moins d’une peinture sur toile de grande dimension (teler) commandée en 1507 pour la salle du Conseil des Dix dans le  palais des Doges, détruite par un incendie en 1577. C’est dire la renommée du maistro  Giorgione de son vivant mais aussi la rareté de ses œuvres au hasard des attributions dans le cadre d’une fortune critique pleine d’incertitudes.

Une première description de ses œuvres fut faite dans un document  manuscrit rédigé dans les années 1520-1540 par un patricien vénitien collectionneur, Marcantonio Michiel (1484-1452) précurseur en tant que « connaisseur »  en la matière. Dès le milieu du XVIe siècle, les attributions s’avéraient délicates car Sebastiano del Piombo (v.1485-1547) et Titien  durent terminer des œuvres laissées inachevées par la mort prématurée du maître. Vasari nous dit en effet que sa mort « fut une grande perte rendue supportable grâce à deux excellents élèves : Sebastiano qui allait devenir frère del Piombo à Rome et Titien qui non seulement l’égala mais le surpassa. »

Giorgione et  l’élite cultivée de Venise 

C’est de façon posthume, à partir de 1548, qu’apparaît le nom de Giorgione dans le Dialogo della Pintura de Paolo Pino en hommage à « sa belle allure jointe à la noblesse de son âme ». Ce personnage mythique, qu’on dit mort de la peste par amour en embrassant sa fiancée malade, était  à la fois « beau, courtois, excellent musicien » et  peintre exceptionnel  de telle sorte que « ses chants et son luth le faisaient rechercher pour les concerts et les parties de plaisir de la noblesse vénitienne ».

Taddeo Contarini vit chez Michiel en 1525, les Trois philosophes (Kunsthistorisches Museum Vienne) et chez Gabriele Vendramin (mort en 1552), probable commanditaire de La Tempête, une toile dénommée Portrait de la famille Vendramin. Ces tableaux, en sus d’une remarquable collection de dessins, de peintures flamandes et de statues antiques, se trouvaient dans une des résidences de la famille, la Ca’Vendramin di Santa Fosca. Le caractère ésotérique de ces peintures ou « allégories absconses », le plus souvent réservées à un cercle d’érudits vénitiens fortunés faisant office « d’inspirateurs iconographiques sinon de commanditaires » fit que même Isabelle d’Este (1474-1539), la raffinée marquise de Mantoue, ne put acquérir une « Nuit  très belle et singulière » lorsqu’elle apprit la mort de l’artiste car les possesseurs ne voulaient pas s’en séparer. Il est possible que Giorgione ait rencontré Leonard de Vinci (1452-1519) qui l’aurait initié au sfumato (3) lors d’un bref passage à Venise (1500) et Albrech Dürer (1471-1528) au cours de son second séjour à Venise (1505-1507), de telle sorte que l’un et l’autre purent l’influencer.

La représentation de la Nature associée aux plaisirs bucoliques témoigne alors d’un engouement des riches vénitiens pour l’arrière-pays, la terraferma, où ils aimaient séjourner dans des domaines agricoles sur le modèle des futures villas palladiennes permettant de joindre l’utile à l’agréable. Le paysage joue alors un rôle important en tant que « miroir des émotions humaines ». Cet engouement pour la vie rustique était renforcé par la littérature de l’époque.

La Tempête

La Tempête (huile sur toile de lin 80 x 73 cm peinte vers 1505-1506) nous montre « l’étrange détachement » de deux personnages qui semblent s’ignorer l’un l’autre, dans un paysage champêtre doté de ruines improbables à l’orée d’une ville. Il s’agit de l’un des tableaux les plus mystérieux de l’Histoire de l’Art, « à présent comme hier », non seulement pour le spectateur et « l’érudit qui a tout intérêt à rester silencieux » mais aussi, semble-t-il, pour le commanditaire qui n’en donnait pas une explication convaincante, voire même pour le peintre lui-même puisque la radiographie a montré un repentir sous le personnage masculin ; on y voit une femme nue trempant apparemment  ses pieds dans le miroir d’eau à gauche,  et les réflectographies (2001) ont montré bien d’autres petites corrections. Ceci pourrait témoigner du fait que Giorgione changea radicalement d’avis en cours d’exécution, excluant ainsi l’hypothèse d’un thème précis préalable.

Il serait présomptueux de vouloir en donner une explication rationnelle et nous pouvons encore moins expliquer d’où vient sa « puissance magique ». La symbolique des personnages demeure incertaine, qu’ils soient issus de l’Ancien Testament (Adam et Eve chassés du paradis ou Moïse trouvé au bord du Nil) ou de la mythologie gréco-romaine tel que Pâris abandonnant la nymphe. Il semble plus simple d’en rester, comme beaucoup d’auteurs, à l’illustration d’un poème pastoral ou poesia qui était alors un nouveau genre de peinture en référence à l’Arcadie (4) cette région idyllique de la Grèce antique. L’expression du paysage est facilitée par « l’espacement latéral des personnages »  avec,  au sein d’un ciel  d’orage à l’atmosphère vaporeuse et menaçante, la survenue d’un éclair, peut-être « le vrai protagoniste de la scène » car considéré comme  très difficile à peindre, « irreprésentable », à l’instar de l’antique peintre grec Apelle (IVe siècle avant J.-C.) renommé pour le réalisme de ses compositions ; l’éclair  symboliserait , outre la colère divine ou la chute de Troie selon la version retenue, la brièveté de l’instant  dans la continuité d’une représentation de plus en plus fragmentaire du temps après que Giovanni Bellini ait illustré les changements des saisons puis les différents moments de la journée.

La scène se situe dans les quelques secondes qui précèdent le tonnerre qui fera peut-être s’envoler le héron (?) sur le toit dont une partie s’est effondrée et qui devrait inciter les personnages à se mettre à l’abri de l’orage qui arrive. Une femme nue est assise sur un talus et nous regarde avec insistance tout en donnant le sein à un jeune enfant ; seules ses épaules sont couvertes par un pan du linge blanc sur lequel elle est assise, avec un voile transparent sur ses cheveux blond sombre. Il est bien difficile de considérer que cette blonde « vénitienne » à la peau claire mérite le qualificatif correspondant à la première description du tableau en 1530 par Marcantonio Michiel sous la dénomination  « Le petit paysage avec l’orage, la bohémienne et le soldat » ce dernier devenant  un berger lors d’un inventaire en 1569 dès lors que,  si le menton volontaire, le court pourpoint rouge ou zipon et le  haut-de-chausse à crevés évoquent une attitude militaire, son bâton sans pointe semble être plutôt celui d’un berger.

Louis-François Granier

(1) Terme italien désignant un tableau d’autel et plus particulièrement au XVIe siècle lorsque  les retables à volets disparaissent.

(2) Fondaco dei Tedeschi ou Comptoir des Allemands près du pont du Rialto alors en bois comme représenté par Carpaccio : entrepôt de marchandises réservé aux marchands du nord de l’Europe mais propriété de la Seigneurie ;  détruit par un incendie dans la nuit du 27 au 28 janvier 1505 avec une perte estimée comme supérieure à celle de  la ville d’Anvers, sa reconstruction était terminée  dès 1508.

(3) sfumato : technique consistant à superposer plusieurs fines couches de peinture afin de produire un effet vaporeux et estompé  donnant au sujet des contours volontairement imprécis

(4) L’Arcadie de Jacopo Sannazzaro (v.1455-1530), roman en prose et en vers (1504), eut une grande influence sur le genre pastoral et la conception du paysage dans la peinture vénitienne du début du Cinquecento.

Bibliographie

1/ Brion M. Les peintres en leur temps. Philippe Lebaud 1994

2/ Chevreuil C. Les Mémoires de Giorgione. Le Livre de Poche 2000

3/ Clark K. L’Art du Paysage. Arléa 2010

4/ Dal Pozzolo E.M. Giorgione Actes Sud 2009

5/ Gentili A. Le cadre historique de la peinture vénitienne de 1450 à 1515. Profils (diversement) perdus : Andrea Mantegna et Jacopo Bellini in L’Art de Venise. Ed. Place des Victoires 2007

6/ Hagen R-M, Hagen R. Les dessous des chefs-d’œuvre. pp 107-111 Taschen 2003

7/ Lucco M. Giorgione. Gallimard/Electa 1997

8/ Nepi Scirè G. et al. Les Galeries de l’Accademia de Venise. Electa 2013

9/ Rosand D. La peinture vénitienne du Cinquecento in L’Art de Venise. Ed. Place des Victoires 2007

10/ Steer J. La peinture vénitienne. Thames & Hudson 199

11/ Vasari G. Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes. Commentaires d’André Chastel. Thesaurus Actes Sud 2005




Champagne Arpège 1er Cru Blanc de Blancs

Synonyme de fête, le champagne, plus que jamais dans le cœur des Français, est apprécié toute l’année, pour célébrer les joyeux événements de l’existence avec, à l’évidence, une apogée lors des festivités de fin d’année. Aussi, permettez-moi de vous adresser mes meilleurs vœux avec le champagne que j’ai eu grand plaisir à déguster à Noël.

Vigneron depuis 1982, Pascal Doquet a travaillé dans le domaine familial pendant 18 ans avant d’entrer en conflit avec son père qui ne voulait rien changer dans ses techniques culturales anciennes. Pascal, lui, désirait se tourner vers des pratiques respectueuses de la nature, et donc convertir les vignes en agriculture biologique, mettre en avant l’expression des terroirs et des parcelles.

La rupture survint en 2004, Pascal rachetant les parts de la société familiale, pour appliquer sa philosophie de « viticulture durable » passant en bio dès 2007. Il garde le statut de « récoltant-manipulant » qui ne produit du champagne qu’issu de ses propres vignes, car il a la chance de bénéficier de 8,7 ha, essentiellement sur les magnifiques terroirs très crayeux de la Côte des Blancs, en grand et 1er cru.

Le champagne est le vin de la civilisation
Charles-Maurice de Talleyrand
Bio pur et dur (il est d’ailleurs président de l’Association des champagnes biologiques), il utilise des amendements et composts naturels, des engrais organiques, la protection sanitaire est assurée par des préparations à base d’extraits de plantes et de microorganismes, la chimie naturelle (cuivre et soufre) est réduite au minimum. Les vignes sont labourées et enherbées, des céréales sont plantées entre les rangs, afin de « mobiliser les éléments minéraux ». Les rendements sont contrôlés par la taille et la maîtrise de la vigne. Les vendanges récoltent des raisins à pleine maturité, afin d’éviter la chaptalisation.

La vinification soignée, 2/3 en cuves d’acier émaillé, 1/3 en fûts de chêne, débute par un pressurage pneumatique horizontal. Les fermentations sont effectuées par les levures indigènes de chaque terroir pour respecter leur identité. L’élevage sur lies s’étend sur 5 mois en cuves, sur 11 en fûts avec un batonnage modéré. La fermentation malo-lactique est systématique, pour diminuer l’acidité. Les vins de réserve, constituant la base qualitative pour les assemblages, comportent 3 récoltes différentes. La mise en bouteille, sans collage, a lieu entre 6 et 12 mois selon les cuvées. Le dosage de sucre après dégorgement à la volée se fait par un apport de moût concentré de raisin en privilégiant les cuvées extra-brut à moins de 4,5 g/l de sucre. La commercialisation des cuvées ne se fait donc qu’au-delà de 4 ans de vieillissement.

Trois terroirs  pour un 1er cru

La cuvée Arpège Blanc de Blancs 100 % chardonnay est composée à partir de trois terroirs 1er cru : la vinosité est prodiguée par les argiles riches de Vertus, la finesse par les sols sableux de Villeneuve, la minéralité cristalline par les silex et craies du Mont-Aimé. La contre-étiquette procure des renseignements très précis : raisins cueillis lors des vendanges 2010 (53 %) et 2011 (47 %), mis, non filtrés, en bouteille en mai 2013, dégorgés le 11 octobre 2017, dosé à 3,5 g/l.

Une texture savoureuse et tonique

Dans le verre, cette Arpège extra-brut offre un pétillement jaune pâle très clair à reflets verts prasiolite d’une belle brillance, où les bulles se dégagent en fines cheminées, sans discontinuité, et où la mousse trace une écume légère. Des senteurs de fleurs blanches : verveine, tilleul, de fruits jaunes murs : mirabelle, coing émanent du verre complétées par un bouquet mentholé de poivre blanc et de miel. En bouche, la texture savoureuse, tonique, salivante s’affirme et, à mesure que ce vin complexe et racé s’ouvre, émergent des notes minérales de fumé, de craie. La crémosité généreuse, inhabituelle pour un extra-brut, se confirme dans une finale douce, longue, persistante.

Un vin de gastronomie

Ce champagne est un merveilleux vin d’apéritif, désaltérant, vivace, frais qui ne surcharge pas l’estomac. Son pétillement mettra en valeur les petits feuilletés au fromage, les gougères, et surtout les rillettes de colin, saumon fumé à la crème fraîche. Mais ce blanc de blancs aux expressions riches et complexes est un vin de gastronomie. Les plats de grande cuisine en sauce feront fête à sa crémosité : huîtres plates chaudes (belons) à la fondue de poireau, filets de turbot sauce champagne, sole à la crème safranée, croustillant de bar au foie gras, oursins en gelée de pomme. Ce champagne réussit un bel équilibre avec de nombreux champignons, plus particulièrement les morilles. Il ne faut pas hésiter à s’aventurer vers des combinaisons plus déconcertantes avec des plats rustiques, tels potée, pot-au-feu, andouillette…

N’oublions pas que les champagnes extra-bruts ne s’accordent absolument pas avec les desserts sucrés, mais, au contraire de la plupart des vins, accueillent volontiers camemberts au lait cru et coulommiers !

On n’a jamais autant consommé, ni parlé du champagne. Pierre-Emmanuel Taittinger, président de la maison éponyme, tente d’expliquer ce phénomène : « De plus en plus de consommateurs dans le monde boivent du champagne pour célébrer, parce qu’on n’a plus besoin de célébrer quand c’est dur ».

 

Champagne Arpège Pascal Doquet
1er Cru Blanc de Blancs
51130 Vertus



Gaillac « Du rat… des pâquerettes » 6102

Quel couple atypique forment Virginie Maignien, diplômée de l’ESSEC, et Patrice Lescarret ancien comédien et clown qui donnent une interprétation très personnelle du terroir gaillacois grâce à un travail remarquable dans leur vignoble !

Au nord-est de Toulouse entre les rivières Aveyron et Tarn, Gaillac est une vaste appellation peu connue. On y cultive une multitude de cépages indigènes, des variétés obscures qui permettent de produire une vaste gamme de vins, dont les blancs moelleux sont les plus réputés. Mais les rouges obtenus à partir des cépages ancestraux : braucol, prunelard et surtout duras souvent associés à la syrah, méritent d’être découverts.

Facétieux, provocateur à la plume acerbe, Patrice Lescarret se décrit ainsi : « Je n’ai bu que du bordeaux jusqu’à l’âge de 16 ans, ça n’aide pas et quand on sait que peu après je passai par l’institut d’œnologie de Bordeaux, on comprendra mes préjugés et mon manque d’objectivité. Heureusement un accident salvateur me frappa d’amnésie ».

Il travailla ensuite dans des domaines réputés à Sancerre et en Provence avant de s’installer en 1993 à Gaillac au départ sur 8 et maintenant 12 ha, où il s’efforce de mettre à l’honneur les cépages autochtones ancestralement cultivés dans la région.

Il se plait à stigmatiser « les décrets d’application miteux et poussiéreux tentant d’éviter le pire, mais assurément empêchant le meilleur » qui ont eu raison de sa pugnacité, et impose que la plupart de ses crus soient élevés au rang de vins de table, ce qui interdit la mention de cépages et de millésimes. Si bien qu’il contourne la réglementation en intitulant ses cuvées de duras de noms folkloriques : Du rat… des pâquerettes, Rasdu (il avait même envisagé : Hiroshima mon amour) et en les numérotant : par exemple, 6102 pour 2016 !

Biologique et  biodynamique

Le domaine de Causse Marines doit son nom au ruisseau Marines qui délimite le bas de la propriété, l’ensemble du vignoble s’étendant sur un causse (plateau calcaire) sis sur la rive droite du Tarn. Le climat entre influences atlantiques et méditerranéennes est idéal pour la vigne balayée et assainie par le vent d’autan. Les sols caillouteux et calcaires pauvres bénéficient d’une bonne hydrométrie. Toutes les vignes anciennes sont greffées sur place. Les nouvelles plantations issues de sélection massale sont méticuleusement sélectionnées.

Certifiée en agriculture biologique et maintenant biodynamique (Demeter), la viticulture, interdisant désherbants, insecticides, toute molécule de synthèse, est protégée par la phytothérapie : ortie, prèle, fougère. La totalité du vignoble est vendangée et triée manuellement.

Rendements très bas de 13 à 30 hl/ha, à « rendre dépressif un banquier et à ulcérer un chilien » selon Lescarret qui poursuit : « Nous mettons un point d’honneur à vinifier et élever nos bébés, sans artifice, ni chimie dégradante ».

Pour la cuvée « Du rat… des pâquerettes », la température de fermentation, évidemment naturelle, est écrêtée à 28°. Quelques pigeages au pied et une macération de 3 semaines sont effectués. L’élevage sur 6 mois se fait partiellement en vieilles barriques. Collage et filtration sont limités à leur plus simple expression.

Une bouche séduisante et complexe

Ce vin de France 100 % duras 2016 paré d’une robe sombre rouge grenat aux nuances violines exhale un bouquet intense de petits fruits noirs : mûre, myrtille, de cerise à l’eau-de-vie, d’épices abondantes dominées par le poivre noir (si bien qu’on peut confondre ce cépage avec la syrah), de réglisse. La bouche séduisante, vive, complexe, charnue et charpentée est garnie de tanins encore un peu fermes compte-tenu de sa jeunesse, mais qui évolueront à l’évidence vers souplesse et finesse. En fin de bouche, apparaissent des arômes de mine de crayon, de cailloux mouillés attestant d’une belle minéralité. Un peu de réduction peut apparaître à l’ouverture nécessitant un carafage.

Une âme de terroir

Ce Gaillac (quoique classé en vin de France) charpenté et épicé ouvrira agréablement le repas en compagnie d’un plateau de charcuterie, d’une salade landaise ou de foies de volaille. Mais il s’épanouira à l’évidence grâce à sa prégnance de poivre noir avec des belles viandes rouges poêlées ou grillées, et mieux encore en sauce : agneau de l’Aveyron au romarin, filet de bœuf en croûte aux champignons. Les viandes blanches finement cuisinées l’accueilleront également avec plaisir : millefeuille de veau aux pommes de terre et pommes fruit, mignon de porc et sa compotée de fruits d’automne. Sa complexité, se dévoilant au fil du repas, lui permettra d’encadrer fromages : morbier, cantal, bleu d’auvergne, puis desserts : poires à l’hypocras, figues au vin rouge.

Pascal Lescarret nous propose, à prix doux, des flacons de plaisir conviviaux reflétant le vigneron, dont la seule conviction est de produire des vins possédant une âme sur un terroir et un chai qui n’ont que faire de la technologie moderne et des poudres de perlimpinpin. Il conclut sur une note humoristique propre au personnage : « On peut faire du bio, sans avoir les cheveux longs, ni fumer la moquette ».

 

Gaillac « Du Rat…des Paquerettes » 6102 – Domaine Causse Marines – 81140 vieux




La santé, thème phare du CES de Las-Vegas

Pour clore le chapitre du CES de Las Vegas (voir Le Cardiologue 408), la tendance était au développement de plates-formes technologiques, d’applications mobiles avec capacités d’alerte en temps réel et infrastructure cloud pour les analyses de données, enjeu majeur des années à venir (deux cents start-ups sur ce thème y étaient présents). 

L’une des tendances marquantes concerne les soins aux personnes âgées et handicapées avec une volonté notable du maintien à domicile tout en gardant une certaine autonomie. Plusieurs start-ups se sont lancées dans des applications connectées avec analyse comportementale, hébergement cloud des données et traitement analytique.

La Poste

La Poste a lancé son application e-santé pour le CES. Elle rassemble tous les suivis médicaux et les données issues d’appareils de santé connectés et devient ainsi un carnet de santé numérique (voir article complet).

Aladin

La « lampe » connectée Aladin de Domalys en est le tout premier exemple. Ce système qui se veut B2C (1) ressemble à une lampe murale (il en faut plusieurs dans le lieu d’habitation) détecte les levers nocturnes, les chutes, gère les alertes et la prédiction de la perte d’autonomie ou de certaines pathologies.

Ce matériel est relié à une application (2) qui collecte les données  et les envoie sur la plate-forme de Prédical qui réalise ensuite des traitements analytiques disponibles pour les utilisateurs.

Cette technologie (3) associe les principes de la « smart home » (l’une des thématiques essentielles de ce CES 2018) et de la Silver Economy. Elle décèle les changements de comportement (déplacements plus lents, augmentation du nombre de levers nocturnes…) et anticipe l’installation ou le développement de certaines pathologies. Une fois les données récoltées, le comportement est analysé. En cas de comportement inhabituel, les aidants  (proches ou professionnels) reçoivent une notification par l’intermédiaire de l’app mobile qui résume les données de l’incident.

C’est également en EHPAD où ce système pourrait trouver son marché : suivre chaque résident grâce à l’outil statistiques et analyser son évolution, optimiser la gestion des équipes et améliorer la transmission entre les équipes, détecter les personnes en perte d’autonomie, sécuriser les personnes fragilisées et rassurer les nouveaux résidents notamment lors de la phase d’adaptation au logement.

L’entreprise Domalys a été sélectionnée par la région Nouvelle-Aquitaine pour représenter les couleurs de la French Tech. Aladin est conçu et fabriqué en France.

Sensoria health

La tendance du moment avec les capteurs intégrables dans les vêtements ne se positionne plus uniquement dans le sport. Sensoria fournit une gamme de services de réadaptation à domicile.

Les mouvements et les cadences sont détectés et agissent sur les exercices, l’utilisation d’une canne ou d’une prothèse.

Des chaussures « intelligentes » pour diabétiques surveillent la conformité d’un patient au protocole de délestage mécanique prescrit par le clinicien.

Des alertes en temps réel peuvent être appliquées aux soins actifs, à la prévention primaire et à la prévention secondaire.

La combinaison de l’accéléromètre et des lectures de pression plantaires permettent de détecter les chutes.

La capacité fonctionnelle et les tests de mobilité peuvent être suivis et enregistrés à distance.

iMicroMed

La température se connecte pour offrir un suivi en temps réel. La jeune startup iMicroMed américaine, qui ambitionne de s’imposer sur le marché des Wearables (4), propose une nouvelle génération de thermomètres intelligents (ThermaPatch) sous forme de patchs qui permettent de monitorer en temps réel et en continu la température. Les données sont émises aux terminaux mobiles afin d’être exploitées par une application qui les met en forme (graphiques). Des conseils sont directement adressés aux aidants. Médecins et personnels hospitaliers peuvent aussi accéder à distance ou sur présentation de ces données afin d’être informés de manière instantanée de tout problème de santé critique.
Pascal Wolff

(1) L’expression B2C (business to consumer ou commerce B to C) désigne l’ensemble des architectures techniques et logiciels informatiques permettant de mettre en relation des entreprises directement avec les consommateurs.

(2) Domalys a noué un partenariat avec Prédical, startup ayant pour mission d’allier analyse scientifique de données et domotique au service du maintien à domicile des seniors isolés.

(3) PrediCare Technology®, société spécialisée dans les solutions de prévention de la perte d’autonomie des seniors.

(4) Cette technologie est composée d’un vêtement ou d’un accessoire comportant des éléments informatiques et électroniques avancés.




CSMF. Organisation territoriale des soins

La CSMF appelle à miser sur les médecins libéraux

Pour la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) « l’organisation territoriale des soins ne doit plus être centrée sur l’hôpital, mais sur l’ensemble des acteurs de santé dans les territoires, et tout particulièrement reposer sur les médecins de proximité libéraux, généralistes et spécialistes ».

Le syndicat estime que « les médecins libéraux sont prêts à s’engager dans une démarche de qualité et de pertinence des soins, tout en préservant les caractéristiques de leur exercice, notamment la prépondérance du paiement à l’acte ».

Enfin, la CSMF appelle le Gouvernement à mener cette « réforme globale » avec les médecins libéraux et pas « des experts technocrates éloignés de la réalité du terrain ».




FMF. Désertification médicale

Une succession de grandes idées et de vœux pieux

Probablement pressée par la gent politique, qui commence enfin à toucher du doigt le drame de l’absence de médecins de proximité, notre ministre, Mme Buzyn, a souhaité réunir l’ensemble des syndicats médicaux autour d’une charte contre la désertification médicale. Ce ne fut pas difficile, vu l’inanité du contenu de cette charte. Une succession de grandes idées et de vœux pieux, que personne ne peut renier.

Le seul point intéressant est la proposition d’intégrer les spécialistes autres que généralistes dans l’établissement des zonages régionaux démographiques.

Le Gouvernement semble enfin avoir compris que la population a besoin de médecins de proximité, quelles que soient leurs spécialités. Et que l’absence de second recours peut aussi constituer un frein à l’installation des généralistes, qui ne veulent pas se retrouver seuls à gérer des pathologies complexes.

Après, il faut voir ce que Mme Buzyn a l’intention de faire concrètement, mais lorsqu’on apprend  que les seules nouvelles propositions sont de diminuer les charges des médecins retraités actifs et de donner 200 petits euros par mois aux internes qui viendraient faire des stages dans des zones pénuriques, on peut légitimement craindre que cette charte ne reste constituée que de belles paroles.




SML. Accès territorial aux soins

Le SML surveillera de près la mise en œuvre de la charte d’accès aux soins.

Signataire de la charte relative à la mise en œuvre du plan de renforcement de l’accès territorial aux soins, le Syndicat des Médecins Libéraux (SML), souhaite « être proactif aux côtés des Pouvoirs publics sur le dossier de l’accès territorial aux soins » mais, jugeant « que les termes de ce texte ce texte ont été insuffisamment discutés », il entend se montrer « vigilant » et suivre de près son application. Le SML regrette que certaines imperfections, débouchant sur de possibles interprétations ultérieures, n’aient pas été corrigées « de façon à lever toute ambiguïté concernant la place centrale des médecins libéraux dans le dispositif, ou le fait que les mesures de soutien envisagées soient bien ouvertes à toutes les formes d’exercice cordonné et pas uniquement aux MSP bénéficiant de subventions publiques ». Le SML rappelle la légitimité territoriale des URPS pour agir en lien avec les ARS.




UMESPE. Les Français sont satisfaits des spécialistes libéraux qui sont en plus innovants

Satisfaits de leurs spécialistes, les Français placent la compétence en priorité absolue

85 % des Français se déclarent satisfaits des spécialistes libéraux en ce qui concerne le diagnostic de leurs maladies et 75 % sont contents de leur « suivi » (seuls 3 % se déclarent « pas du tout » satisfaits). Tels sont les enseignements d’une étude Viavoice réalisée pour l’Union des MEdecins SPEcialistes confédérés (UMESPE-CSMF), présentée le 24/01/2018.  Les Français estiment à 86 % que les spécialistes libéraux qu’ils connaissent respectent totalement le secret professionnel, qu’ils soignent bien (85 %), que ce sont des personnes de confiance (79 %) et avec lesquelles on se sent bien (72 %). Les indices diminuent toutefois pour le temps d’écoute (63 %) ou l’accompagnement dans la vie.

Coopérations, délégations de tâches, rémunération à l’épisode de soins

L’UMESPE-CSMF veut valoriser l’expertise médicale des spécialistes. L’Union nationale des MEdecins SPEcialistes confédérés (UMESPE-CSMF) vient de présenter son projet politique. Balayant un spectre large, le syndicat de Patrick Gasser se montre innovant sur le terrain de la rémunération et de l’exercice. Après ses États généraux de novembre, l’UMESPE-CSMF a présenté son « nouveau contrat social de la médecine pour le XXIe siècle » qui assume des réformes de l’organisation et de la rémunération. Le Dr Patrick Gasser, président du syndicat, se présentera à sa propre succession le 4 mars prochain autour ce programme.




Transformation du système de santé : les hospitaliers attendent du concret

Les représentants du monde hospitalier ont accueilli plutôt favorablement le plan pour la « Transformation du système de santé » présenté  par Edouard Philippe, qui a pourtant annoncé une baisse des tarifs hospitaliers qui entrera en vigueur à partir du 1er mars prochain. Une baisse que redoute davantage le secteur privé que le secteur public. 

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Jacques Lucas (CNOM) : « La formation des médecins doit inclure le numérique »

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