Projections accidentelles de gel hydro-alcoolique dans les yeux des enfants : le ministère de la santé alerte

Medscape – Selon un communiqué du Ministère de la solidarité et de la santé[1] entre le 11 mai et le 24 août 2020, 63 cas de troubles oculaires chez des jeunes enfants ont été signalés aux Centres antipoison en raison de projections accidentelles de solutions hydro-alcooliques par des distributeurs pour le grand public.

Les enfants ont été pris en charge aux urgences pour 20 % d’entre eux.

Les patients, qui étaient âgés en moyenne de 4 ans, souffraient le plus souvent d’une rougeur de l’œil, d’une douleur oculaire, d’une inflammation de l’œil ou de la paupière, d’une brûlure de la paupière ou encore d’une sensibilité accrue à la lumière. Mais, des cas plus graves ont été recensés. Deux cas d’atteinte de la cornée, réversible après traitement symptomatique, ont été enregistrés. Et, au cours de la même période, plus d’une dizaine d’enfants ont dû être pris en charge dans différents services d’ophtalmologie français pour des lésions oculaires sévères avec difficulté de cicatrisation. Au moins 2 d’entre eux ont nécessité une chirurgie sous anesthésie générale.

Ces projections accidentelles de gel hydro-alcoolique sont survenues pour les trois-quarts dans un magasin ou un centre commercial.

Les recommandations de l’Anses 

Pour prévenir les risques de lésions oculaires pouvant être graves, l’Anses, avec l’appui des Centres antipoison et de la Société Française d’Ophtalmologie, recommande aux personnes accompagnées de jeunes enfants :

 – de ne pas laisser les jeunes enfants utiliser ou jouer avec les distributeurs de solutions/ gels hydro-alcooliques ;

– à l’accompagnateur, de prendre lui-même la solution ou le gel hydro-alcoolique dans la paume de sa main et l’appliquer sur les mains de l’enfant ;

– en cas de projection dans l’œil, de rincer immédiatement l’œil pendant une quinzaine de minutes sous un filet : le retard au rinçage est très préjudiciable et en cause dans les lésions sévères ;

– après le rinçage, si l’enfant présente une douleur vive, consulter un ophtalmologue ou appeler un Centre antipoison qui guidera la prise en charge. La solution hydro-alcoolique pouvant avoir un « effet anesthésiant », la douleur peut s’estomper au bout de quelques heures alors même qu’il y a des lésions oculaires importantes.

« Rincer 2 à 3 minutes n’est pas suffisant. Il faut rincer pendant au moins 15 minutes avec de l’eau ou du sérum physiologique et ne pas hésiter à consulter un centre antipoison, un service d’urgence ou un ophtalmologue », a commenté le Pr Alexis d’Escatha, chef du centre antipoison du CGU d’Angers au micro de RCF radio.

[1] Communiqué. Ministère de la solidarité et de la santé. Solutions hydro-alcooliques : attention aux projections accidentelles dans les yeux des jeunes enfants. 31 août 2020

A lire aussi : l’interview du Dr Gilles Martin (ophtalmologue, Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild, Paris) Lésions oculaires graves chez des enfants dues aux solutions hydro-alcooliques

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L’hypertension et ses traitements : une source d’inspiration pour contrer la Covid-19

The Conversation – C’est désormais un fait admis : l’hypertension artérielle, comme d’autres affections chroniques, est un facteur prédisposant à l’infection par le virus SARS-CoV-2 et au syndrome respiratoire aigu et sévère qu’il peut induire.

Très fréquente en France (un adulte sur trois), cette maladie se traduit par une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins. Si elle n’est pas prise en charge par des mesures hygiénodiététiques et un traitement médicamenteux, elle expose à différentes complications, telles que l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral.

Or, certains médicaments de l’hypertension ont été suspectés d’interférer avec la Covid-19, et d’augmenter potentiellement le risque d’infection. Faute de bien comprendre la question, des patients ont été tentés d’interrompre leur traitement. Une très mauvaise idée, au vu des risques encourus par le non-contrôle de la pression sanguine…

Quels liens entre l’hypertension et la Covid-19 ?

Les maladies cardiovasculaires, et notamment l’hypertension artérielle, pourraient augmenter le risque d’infection via une protéine appelée ACE2 (pour « angiotensin-converting enzyme 2 »). Cette protéine, présente à la surface des cellules épithéliales du poumon, de l’intestin, du rein et des vaisseaux sanguins, joue un rôle important dans la régulation de la pression sanguine. En cas d’hypertension, son niveau d’expression augmente : les cellules en portent alors davantage à leur surface. Or il y a quinze ans, il a été montré sur des cultures cellulaires que l’ACE2 jouait un rôle crucial vis-à-vis du virus responsable de l’épidémie de SARS de 2002-2003, en assurant le rôle de récepteur.

En s’y fixant par les « spikes » de son enveloppe, le coronavirus serait capable de pénétrer dans les cellules du poumon et de les infecter. D’ailleurs, toujours sur des cultures cellulaires, il fut constaté que plus la protéine est exprimée, plus le risque d’infection augmente. [En savoir plus]




L’Institut du cancer Sainte-Catherine va expérimenter un distributeur de médicaments connecté

L’Institut du cancer Sainte-Catherine d’Avignon a annoncé le 31 août sa participation à l’expérimentation d’un distributeur de médicaments connecté qui « sécurise le conditionnement des médicaments et assure, en temps réel, la juste dispensation de la dose prescrite », a expliqué à TICsanté Roland Sicard, président de l’institut et dirigeant fondateur de la société La Valériane, productrice du dispositif.

« La délivrance des médicaments en boîte, blisters ou piluliers à casiers tue directement ou indirectement des centaines de milliers de personnes tous les ans ! », alerte l’institut dans un communiqué de presse diffusé le 31 août.

« Ils sont sources d’erreurs de dispensation dans 57% des cas. 10% des complications graves qu’ils génèrent conduisent à 10.000 décès par an pour la France. Ils sont facteurs de gaspillage. Un médicament sur deux est non utilisé soit plusieurs centaines de milliards de dollars […], sans compter les contrefaçons de médicaments qui sans conditionnement sécurisé représentent aujourd’hui 200 milliards de dollars », complète l’établissement de santé avignonnais.

Après « cinq années de recherche », les équipes des sociétés françaises La Valériane et SGH Healthcaring, spécialisée dans la fabrication de solutions pour l’administration du médicament, ont mis au point le distributeur de médicaments connecté Thess. [En savoir plus]




e-santé – le site maladiecoronavirus.fr a franchi le cap des 10 millions d’utilisateurs cet été

Lancé le 18 mars par l’Alliance digitale contre le Covid-19, le site d’information grand public maladiecoronavirus.fr a atteint les 10 millions d’utilisateurs et « connaît depuis un mois une augmentation de 200 % du nombre d’utilisateurs suspectés d’être touchés par le Covid-19 », a annoncé début août le consortium.

« Cette fréquentation en fait l’application e-santé la plus utilisée en France », s’est félicitée l’Alliance le 5 août dans un communiqué.

Référencé sur le site du ministère des solidarités et de la santé dans l’onglet « Coronavirus: informations aux professionnels de santé », le site maladiecoronavirus.fr est destiné à aider les personnes craignant une exposition au Covid-19 ou manifestant des symptômes, rappelle-t-on.

Il permet de réaliser gratuitement une auto-évaluation en ligne et de bénéficier de préconisations d’orientation adaptées à son état de santé (appel du médecin traitant, appel au Samu centre 15, etc.).

Le consortium d’acteurs du numérique et d’e-santé à l’origine de cette solution a été lancé par la société Kelindi, la filiale du groupe La Poste Docaposte, l’agence de design web Dernier Cri et le cabinet d’avocats De Gaulle Fleurance & Associés, sous l’impulsion du Dr Fabrice Denis, oncologue-radiothérapeute à l’Institut interrégional de cancérologie Jean-Bernard du Mans et concepteur du logiciel de télésurveillance Moovcare poumon (Sivan).

« Il a aussi contribué à identifier l’anosmie, la perte de goût et d’odorat, comme un signe spécifique de la maladie, et à anticiper les afflux aux urgences de cas sévères de 14 jours en moyenne », a fait savoir le consortium. [En savoir plus]




Le yoga pour gérer les symptômes de la FA

Medscape – Le yoga fait de plus en plus la preuve de son intérêt chez les patients présentant une pathologie cardiovasculaire et le Dr Naresh Sen (HG SMS hospital, Jaipur, Inde) en fait une nouvelle fois la démonstration. Après avoir montré le bénéfice du yoga dans le post-infarctus, il démontre cette année que la pratique du yoga peut aider les patients souffrant de fibrillation atriale à gérer leurs symptômes. L’abstract est présenté cette année au congrès virtuel de l’European Congress of Cardiology (ESC2020)[1].

Asana et pranayama

Les symptômes de la FA qui incluent des palpitations, des irrégularités du rythme, de la fatigue, des douleurs dans la poitrine et des vertiges, sont potentiellement stressants pour les patients. « Ils vont et viennent, rendant les patients anxieux et limitant leur vie quotidienne » considère le Dr Naresh Sen, auteur principal de l’étude.

L’étude a recherché si le yoga pouvait calmer les symptômes chez les patients atteints de FA. Elle a inclus 538 patients entre 2012 et 2017. Les patients étaient leur propre contrôle. Pendant 12 semaines, ils ne pratiquaient pas le yoga, puis pendant 16 semaines, ils suivaient des séances de yoga de 30 minutes tous les 2 jours.

Pendant la période de yoga, les patients étaient encouragés à pratiquer postures (asana) et respiration (pranayama) à un rythme quotidien. Pendant toute la période de l’étude, les symptômes et les épisodes de FA étaient notifiés dans un agenda. Certains patients ont aussi porté un enregistreur cardiaque pour vérifier les épisodes de FA.

Les patients remplissaient également un questionnaire portant sur leurs signes anxieux et dépressifs de façon à évaluer leur capacité à effectuer leurs activités quotidiennes, à interagir avec les autres, leurs niveaux d’énergie et leur humeur.

A proposer en complément des thérapeutiques habituelles 

Le rythme cardiaque et la pression artérielle ont été mesurés. Les chercheurs ont ensuite comparé les résultats entre les périodes yoga versus non yoga et montré que sur les périodes de 16 semaines pendant lesquelles les patients pratiquaient le yoga, les améliorations significatives étaient notées dans tous les domaines évalués par rapport à la période de 12 semaines où ils ne pratiquaient pas.

Par exemple, pendant la période de non-yoga, les patients ont expérimenté une moyenne de 15 épisodes symptomatiques de FA versus 8 en période « yoga » (p<0,005). La pression artérielle, quant à elle, était abaissée de11±3 mmHg pour la PAS et de 6±2 mmHg pour la PADaprès les séances de yoga (p<0,002).

Pour le Dr Sen, « notre étude suggère que le yoga procure un large panel de bénéfices physiques et mentaux aux patients souffrant de FA, et pourrait être proposé en complément des thérapeutiques habituelles ».

Pour rappel. En Europe et aux Etats-Unis, un adulte sur quatre d’âge moyen est susceptible de souffrir de FA, à l’origine de 20 à 30% des accidents vasculaires cérébraux, et qui augmente le risque de décès par 1,5 chez les hommes et multiplie ce risque par 2 chez les femmes. La qualité de vie est souvent altérée et la FA est responsable de l’hospitalisation de 10 à 40 % des patients chaque année.

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